Hopital: danger!

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Un management sans ménagement
                                                              La réforme de l'hôpital public menée depuis trente ans s’inscrit dans la lignée du nouveau management public qui vise à faire de lui une entreprise comme les autres, au mépris de son histoire et des valeurs portées par ses agents....Depuis le début des années 1980, les réformes mises en œuvre ont contribué à la dégradation des conditions de travail des personnels (chronométrage, standardisation des tâches, etc.) et a suscité leur opposition. Mais, les pouvoirs publics sont restés sourds à leur colère, préférant maintenir le cap plutôt que de tenter de réformer autrement. La dernière loi dite HPST du 21 juillet 2009 en constitue un exemple éloquent. Cette logique gestionnaire n’a fait qu’accentuer le malaise hospitalier...; 
  Certes, nous ne pratiquons pas chez nous de la discrimination hospitalière à l'israëlienne 
   Mais on arrive à un point de rupture, que dénoncent certains personnels et même des chefs de service.
Les clignotants sont là depuis des années. 
   Ce n'est pas d'hier que l'hôpital fonctionne avec des bouts de ficelles.
       Le new public management est passé par là.
  Le management nouveau est arrivé. Une sorte de quantophrénie, qui fait oublier l'intérêt du "client" aux soins.
   Une gestion de plus en plus technocratique, comme dans une entreprise, où le malade n'est plus au centre du système.
   Une 
médecine de plus en plus standardisée, du fait notamment de l'hyper-informatisation des données et des objectifs économiques visés.

 Le glissement vers l'introduction du secteur privé, rend le système plus sélectif et plus onéreux, sous prétexte d'économie. Le privé devient la référence.
  Les lois du marché s'imposent de plus en plus, là où le service à la personne concrète, avec ses maux propres, devrait s'imposer. Cela demanderait du temps, qui manque de plus en plus, comme le note Véronique Vasseur.
 On assiste à des situations parfois ubuesques, avec des injonctions contradictoires. 
  Le premier malade, c'est l'hopital. Malade du marché.
Un grand corps malade de plus en plus en danger
   La fatigue parfois extrême des personnels, souvent démoralisés,  met les patients en danger. Le système ultra-complexe de la  tarification à l'activité entraîne des surcoûts que l'on prétend vouloir éviter. 
        Le financement appelé "tarification à l’activité" (T2A), dont le but déclaré est de diminuer le coût des hôpitaux. Et l’objectif, inavoué, d’augmenter le financement des cliniques.La T2A est faite pour mesurer la quantité, pas la qualité ; les gestes techniques, pas l’acte intellectuel. Elle ne prend en compte ni la gravité, ni l’activité des services hautement spécialisés, ni la précarité, ni les problèmes psychologiques, ni l’éducation du patient… Elle se révèle complètement inadaptée aux services de médecine des hôpitaux publics.Conçue à l’évidence en faveur des cliniques, la mise en place de la Tarification à l'activité, comme attendu, entraîne le déficit voire la faillite de 90% des hôpitaux publics.Ce déficit permet aujourd’hui de justifier l’abandon de certaines activités, la restructuration d’autres, voire la fermeture pure et simple de nombreux hôpitaux de proximité. Certains seront vendus au privé…Le patient qui se fait alors opérer en clinique est obligé de payer des dépassements d’honoraires devenus exorbitants. Il est commun de devoir payer des dépassements de l’ordre de 1 000 euros pour une cataracte ; pour une prothèse de hanche, 3 000 euros pour le chirurgien et 1 000 euros pour l’anesthésiste..."(C.Perron)
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