Blanquerisation discutée
Encore une réforme...
Les ministres se suivent rue de Grenelle et ne se ressemblent pas.
Enfin, pas tout à fait.
Chacun croit de son devoir de s'atteler à "LA" réforme d'un système scolaire jugé toujours défaillant et de marquer de son empreinte le quinquennat qui passe, le plus vite possible, même si le chantier est inabouti ou sombre vite dans une nouvelle refonte.
Depuis les années Giscard, l'école subit des réformes successives, dont la rapidité et l'absence de continuité et de cohérence déconcertent plus d'un enseignant et plus d'un parent. Mais sans que sur le fond les choses changent beaucoup. Les finalités essentielles de la scolarité se perdent un peu plus dans le flou ou le brouillard.
Qu'est-ce qu'apprendre? comment le faire au mieux pour tous, pour en faire des êtres plus libres et des citoyens éclairés et critiques. Depuis Condorcet, c'est le coeur nucléaire du système, qu'on dirait souvent oublié dans les faits.. Pragmatisme, adaptabilité et recettes pédagogiques sont de plus en plus l'objet de discussions prioritaires et interminables. La forme masque de plus le fond.
D'une école ouverte sur la vie, on est passé à une sorte d'école à la carte, où l'apprentissage "autonome" et ludique finit par primer sur l'instruction (mot banni aujourd'hui), où l'évaluation devient opaque, où le savoir n'est que peu valorisé pour lui-même (on en voit les conséquences), l'élève étant de plus en plus au centre du système, où les enseignants sont priés d'être surtout des accompagnateurs toujours bienveillants (nouveau concept cache-misère), où les maîtres (ah, le vilain mot!) doivent être d'une indulgence sans limites.
Cette tendance se poursuit, malgré les critiques peu audibles. Même partielles. Beaucoup d'enseignants sont devenus fatalistes au cours des ans, un grand nombre ayant perdu la flamme. La succession des réformes, parfois sans cohérence ni continuité. a usé parfois les plus motivés.
La "révolution" en cours les inquiète justement et l'avenir de la réforme est tout sauf claire. L'ambiguïté est présente. Le pragmatisme revendiqué ne passe pas. La culture toujours attendue en prend un coup. On suit la pente déjà engagée. Par exemple, une heure et demie de français et d'histoire géo en Lep. Une aumône culturelle. La nation a-t-elle seulement besoin de bras?
Une certaine logique managériale tend à s'imposer davantage. Une révolution conservatrice par beaucoup d'aspects.
Bref, une réforme à réformer. Une de plus.
Comment refonder une école réellement républicaine?
En revoyant d'abord la copie...
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Une préconisation toujours bonne à rappeler, qui en dit long sur certaines dérives:
...Les conceptions de l’OCDE dans le domaine de l’éducation vont dans le sens d’une forte libéralisation du système éducatif. Dans Repenser l’enseignement. Des scénarios pour agir (dernier volume de la série « l’école de demain »), l’OCDE donne la parole à Jay Ogilvy, « grand pionnier de la réflexion prospective au sein des entreprises ». Celui-ci préconise une « décentralisation » et « une autonomie accrue des établissements scolaires, avec une influence plus forte des parties prenantes »1. Il fait l’éloge du projet anglais FutureSight, qui a consisté à renforcer le pouvoir des chefs d’établissement2. Il « préconise l’application des principes du marché contre l’excès de bureaucratie, qui risque d’étouffer l’innovation dans l’enseignement »3.
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