La République des malins
(C'était hier...)
Et des coquins [Quelques notes sur L'affaire en cours...sans oublier les autres. Attention aux rideaux de fumée, médiatiquement instrumentalisés.]
Quelqu'un, et non des moindres, évoquait récemment la nécessité de « démocratiser la démocratie »
Fort bien. C'est une tâche permanente, car c'est le système de gouvernement le moins mauvais, mais le plus fragile et instable, qu'il faut toujours remettre en chantier, amender et corriger, pour que le pouvoir arrête le pouvoir.
Comment expliquer à un smicard l'ampleur des sommes distribuées dans des conditions troubles et toujours déniées. (*)
Un problème de simple décence, aurait dit Orwell.
Notre présidentiable a quand même compris le trouble de l'opinion. Mais ça s'arrête là...Juste un petit trouble. .
Voilà qui scandalise nos principaux voisins d’Europe.
L'extrême personnalisation de la vie politique ainsi que la généralisation des primaires, qui sont signes de défaillance du système, le dénaturent rendent urgente une réforme de la Constitution.
Certes, on ne demande pas à un responsable politique d'être un saint, un modèle de vertu, ni d'être un Cincinnatus, un incorruptible comme Robespierre ou même un Jose Mujica.
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Une démocratie est toujours fragile et réformable, sous peine de devenir un mirage.
Une autre démocratie est toujours possible, si les citoyens restent éveillés.
L'hyper-présidence d'aujourd'hui a montré ses limites et ses excès, laissant peu de place aux débats parlementaires sur des questions pourtant essentielles.
Nos z'élites n'ont de légitimité qu'à la condition de remplir scrupuleusement leur mandat, et pas tout une vie. La politique n'est pas un métier, c'est un service.
Le risque de corruptions est toujours présent , si les garde-fous ne fonctionnent pas bien, pour éviter que l'on répète que l’honnêteté ne paie pas en politique
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(*) : " Fillon a toujours mis en avant le fait qu’il avait, au contraire de ses principaux concurrents du parti gaulliste, les mains propres. Durant le débat des primaires qui l’avait opposé à Alain Juppé (reconnu coupable en 2004 de prise illégale d’intérêt dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris, sous la houlette de Jacques Chirac), Fillon annonça: «On ne peut pas diriger la France si on n’est pas irréprochable.» Fillon n’a pas non plus manqué de railler les nombreux démêlés judiciaires de son rival Nicolas Sarkozy au sujet de ses frais de campagne en invoquant la droiture morale de la grande figure patriarcale et conservatrice nationale, Charles de Gaulle: «Qui imagine un seul instant le général de Gaulle mis en examen?» Maintenant que le parquet financier a ouvert une enquête préliminaire au sujet de l’affaire Fillon, le général semble plus seul que jamais."
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Comme disait Alexis de Tocqueville:

« Je conviendrai sans peine que la paix publique est un grand bien ; mais je ne veux pas oublier cependant que c’est à travers le bon ordre que tous les peuples sont arrivés à la tyrannie. Il ne s’ensuit pas assurément que les peuples doivent mépriser la paix publique ; mais il ne faut pas qu’elle leur suffise. Une nation qui ne demande à son gouvernement que le maintien de l’ordre est déjà esclave au fond du cœur ; elle est esclave de son bien-être, et l’homme qui doit l’enchaîner peut paraître. (…)
« Il n’est pas rare de voir alors sur la vaste scène du monde, ainsi que sur nos théâtres, une multitude représentée par quelques hommes. Ceux-ci parlent seuls au nom d’une foule absente ou inattentive ; seuls ils agissent au milieu de l’immobilité universelle ; ils disposent, suivant leur caprice, de toutes choses, ils changent les lois et tyrannisent à leur gré les mœurs ; et l’on s’étonne en voyant le petit nombre de faibles et d’indignes mains dans lesquelles peut tomber un grand peuple… [Alexis de Tocqueville _Extrait de De la Démocratie en Amérique, Livre II, 1840]"
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