Fake news d'ici de d'ailleurs

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

D' hier et d'aujourd'hui.
                                    Les Fake News fausses nouvelles sont, répète-ton, d'actualité.
   Mais pourquoi donc et pourquoi maintenant?
    Comme si le mensonge, la contre-vérité, la manipulation, l'intoxication, la propagande, le bourrage de crâne, grossier ou soft, n'avaient pas toujours existé, à des degrés divers, dans des contextes variés?
  Autrefois ou plus récemment. De manière individuelle ou collective.
  Tromper l'ennemi, ou parfois les alliés, est une vieille pratique d'Etat en maintes occasions.  Tromperies, roueries, fausses promesses abondent, pas seulement en période de conflits.
 Le mensonge d'Etat  n'est pas nouveau.  La guerre froide a été saturée de fausses nouvelles, dans une optique cyniquement machiavélique. 
  On se souvient des mensonges qui ont présidé à la justification de la guerre d'Irak et les autres gros mensonges américains. 
           __Une loi sur les “fake news”, d'où qu'elles viennent est un projet irréalisable ou dangereux.
  Les dénoncer, par contre, quand elles sont reconnues ccomme telles, est toujours possible, après de bonnes investigations et non sur la base de rumeurs.
     “Le grand danger, c’est de donner la responsabilité à l’Etat de dire le vrai du faux, surtout à l'heure de la massification et de l'extension rapide des fausses nouvelles. car l'Etat ne peut être  un arbitre neutre.
   Derrière l’illusion d’un diagnostic, l’expression fonctionne comme un écran, un alibi pour une censure étatique qui masque les causes du discrédit de la parole publique et son histoire.
      La culture, l'esprit critique, l'instruction  l'exigence d'une presse de qualité et libre sont les    meilleurs défenses.
  De nombreux effets pervers découleraient d'une législation imposée en ce domaine.
      Il faut se méfier de ceux qui se déclarent censeurs suprêmes et infaillibles et de la notion de post-vérité, et surtout de ceux qui veulent faire taire toutes critiques, sous prétexte de "fausses nouvelles"
   Ne pas faire confiance à ceux qui disent Faites-nous confiance, on va vous dire ce qui est vrai !”
     Internet n'a pas inventé  les mensonges et force est de constater que les plus dangereux ne sont pas ceux qui circulent anonymement sur les réseaux sociaux mais ceux qui sont proférés de façon très officielle par les gouvernements avec le concours des médias institutionnels....
        On peut tromper une partie du peuple tout le temps  et tout le peuple une partie du temps mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps. » (Abraham Lincoln)
       Dans les faits, linformation est (souvent) une guerre, et si lon considère lexploit davoir fait élire un banquier semi-royaliste à la présidence française dans un monde post-2008, on peut en tout état de cause constater que la poignée de milliardaires qui contrôlent la quasi-totalité des médias continue à la gagner.

   Certes, lavènement dInternet a un peu changé la donne. Il semble plus difficile à une info, quelle quelle soit, de ne pas sortir (même si par définition, lexistence dune info demeurée inédite reste invérifiable). Mais le bouillonnement de la toile, son joyeux désordre, son pêle-mêle organique évoquent des hordes barbares se heurtant à lextrême coordination des légions romaines. Le déclin de lEmpire est sans doute amorcé, mais ses outils de propagande restent une machine sur laquelle se fracassent encore des guerriers dépenaillés.
      Internet, combien de divisions ? La supériorité de ladversaire, cest toujours un peu largent, bien sûr, mais, face à la multiplication anarchique des sources et des canaux de diffusion, cest surtout la méthode. Si désormais on peut difficilement contrôler le flux des infos qui sortent, on peut encore agir sur un aspect décisif : la hiérarchisation. 
   Dans le traitement tendancieux de linfo par la presse mainstream (hier on disait « la presse bourgeoise » et le terme était sans doute plus juste, mais ce nest pas la moindre des victoires de la réaction davoir ringardisé la vérité), on peut dégager trois grands cas de figures.
    Premièrement, un événement qui fait la une nécessite une interprétation biaisée, sans quoi le système en vigueur sexpose un peu trop sans masque. Exemple : la crise grecque. Comme il était difficile de minorer lampleur dune telle crise, et un peu gênant davoir à justifier la violence coercitive qua infligé lUnion Européenne (sous limpulsion de lAllemagne, symbole toujours fâcheux) à l’égard dun gouvernement grec démocratiquement élu (à qui on aura quand même fermé ses banques pour le faire plier, cest-à-dire quon était prêà faire crever tout un pays pour sauver le système), on sest employé à tellement en embrouiller les causes que les responsables désignés se sont retrouvéêtre, non plus des banques que la cupidité poussait à pratiquer des taux dusurier toujours plus délirants, mais des petits retraités dont il fallait impérativement diminuer les pensions pour que la dette (la dette, Sganarelle !) puisse être remboursée. Goldman Sachs pouvait ainsi tranquillement continuer sa route (et embaucher Barroso au passage, excusez du peu), pendant quon vouait les pouilleux grecs à une damnation éternelle 

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