Sino-dépendance

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

   En sortir.
                 Le covid 19 a mis cruellement en évidence l'extrême dépendance de l'économie de notre pays par rapport à la Chine, passée rapidement de l'atelier du monde à celle de deuxième puissance économique mondiale.

      Nous avons progressivement délégué nombre de nos activités dites secondaires à un pays qui a su habilement attirer pas ses coûts de production des pans entier de notre économie, des plus basiques jusqu'au plus stratégiques, comme le domaine du médicaments.
     Nous avons été naïfs dans notre vision à court terme.   L'interconnection des économies a parfois pris des formes extrêmes pour faire baisser les coûts de production et par conséquent les salaires. Le profit étant la loi et les prophètes.
         La dépendance de la production française "à l’égard de l’offre chinoise a pratiquement été multipliée par 10 entre 1995 et 2014 selon une récente étude du CEPII. Avec la pandémie, cette dépendance, qui révèle les failles d'un modèle libre-échangiste, est sous le feu des critiques.    
       La pandémie a fait disjoncter les chaînes de valeur mondiale. Les mesures drastiques de confinement décidées par les grandes puissances industrielles ont provoqué un brutal coup d'arrêt des échanges de biens à l'échelle de la planète. En Chine, plusieurs grands ports ont arrêté leurs activités et des méga-usines ont réduit fortement leurs productions pendant les périodes de confinement. Du côté de la France, la mise sous cloche de l'économie pour tenter de réguler la propagation du virus a entraîné des pertes colossales dans de nombreux secteurs économiques. Si l'industrie n'a pas été la plus touchée, beaucoup de grands groupes ont dû faire face à de vastes difficultés d'approvisionnement. C'est notamment le résultat de décennies de désindustrialisation, d'une division internationale du travail accrue..."
 

    Il aura fallu un grain de sable pour mettre en évidence l'extrême fragilité de secteurs parfois importants de nos activités économiques, pour prendre conscience d'une évolution qui semblait devoir durer sans fin.
    C'est une aspect de la nouvelle mondialisation qui est aujourd'hui en question et que nos responsables veulent voir cesser ou du moins ralentir. Mais la relocalisation sera longue, difficile pour maints produits et parfois impossible même à moyen terme.
     C'est la question de la souveraineté qui est en question, qui sera toujours relative.
  La réindustrialisation est une exigence qui demandera du temps et de nouvelles alliances.
       La sino-dépendance n'est pas prête de se réduire à un niveau plus raisonnable, surtout tant que l'Europe restera un nain politique.
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