Ils avaient la banane
Cela sera moins vrai demain
Les Antilles, îles de rêve, deviennent-ils des enfers sanitaires?
Au nom de la banane présentée comme « mieux que bio ».
Les alertes ne datent pas d'hier.
Beaucoup avaient dénoncé les retombées du chlordécone sur les sols, l'eau, la population
Mais les autorités avaient fait la sourde oreille.
Le scandale sanitaire éclate de plus en plus au grand jour.
Jusqu'ici les patrons béké ont profité d'une situation qui les avantageait au détriment des ouvriers des bananeraies, avec la complicité des instances gouvernementales, qui n'ignoraient rien de la haute toxicité du produit bon marché, abondamment .répandu.
Perturbateur endocrinien reconnu, le chlordécone poursuit ses ravages, comme nulle part ailleurs.
Déjà un record du monde en Martinique pour le cancer de la prostate. Mais il n'y a pas que ça. Il y a la mer.
Une surexposition aux pesticides aux effets durables, étant donnée leur nature:
... Le docteur Luc MULTIGNER est chercheur à l’INSERM de Rennes et au CHRU de Pointe-à-Pitre/Abymes en Guadeloupe. Il a révélé que le chlordécone est le toxique le plus répandu dans les cours d’eau aux Antilles et dans le sang des Antillais ; environ 90 % des Guadeloupéens sont contaminés. Selon lui, ces deux particularités sont exceptionnelles car une population entière n’est que très rarement touchée sur une même période de référence par un même toxique. Ce même chercheur affirme que des épidémiologistes, généticiens, cancérologues, et autres spécialistes du monde entier ne cessent de s’intéresser à la contamination globale des populations Martiniquaises et Guadeloupéenne du fait de la pollution globale de leur biotope.
Le Dr MULTIGNER estime en outre que le retentissement politique aurait été très différent, si ce territoire se situait en France métropolitaine....
Une "bombe à retardement" en Martinique pour 20 générations estiment certains spécialistes.
Au nom de la concurrence, on était peu regardant en haut lieu sur les effets sanitaires
Et les dégâts ne sont pas que sur terre.
Il savaient, mais les pressions commerciales prévalurent.
Un décret interdit la pêche jusqu'à 500 mètres au large des côtes ; la zone d'interdiction serait passée en été 2013 à 900 mètres. En janvier 2013, le port principal de la Martinique, Fort-de-France, est barré par des pêcheurs qui réclament des subventions pour les aider à poursuivre la pêche aux langoustes. Le 15 avril, une centaine d'entre eux manifestent dans le chef-lieu.
Il n'y a pas que les abeilles qui sont menacées.