Si vous m'appelez docteur...

Publié le par Jean-Etienne ZEN



Bernés par Bernays?
                 C'est tout un art que celui  de l'influence, de la persuasion et du conditionnement.

      Pour le meilleur ou pour le pire.
  Agir sur les esprits par toutes sortes de biais, notamment médiatiques, est devenu tellement courant et banal qu'on ne s'en rend souvent même plus compte. Dans toutes sortes de domaines.
    C'est ainsi que nous sommes, de manière non critique, conditionnés  à suivre telle injonction, à faire confiance à telle recommandation supposée bonne pour nous, parfois avec une caution présentée comme scientifique.
     La publicité use et abuse de procédés, toujours renouvelés, pour conditionner des habitudes de vie par des produits valorisés comme positifs, pour notre bien et parfois notre santé. Avec une prétendue caution scientifique et parfois l'utilisation de blouses blanches autoproclamées médicales.
    C'est ainsi que les Américains, les premiers, ont été incités à changer leurs modes de petit déjeuner et leurs habitudes alimentaires (pour leur bien) et même à se livrer aux délices de la cigarette et de boissons énergisantes, comme Coca-Cola.
   C'était l'époque où l'industrie alimentaire voulait se tailler des parts de marché en jouant sur le conditionnement des esprits. Plus tard, furent vantés aussi comme nécessaires les produits phytosanitaires, notamment le glyphosate, présentés comme salvateurs par des experts dûment rétribués. Il y avait de tels marchés, presque illimités...
    Bernays, au début du 20° siècle, fut la première personne a voir compris l'importance de la parole et de l'image pour inciter la publicité à prendre conscience de ses moyens et de son avenir, la malléabilité de l'esprit humain étant ce qu'il est. Le principe de compétence et d'autorité étant valorisé par l'apparition de la bouse blanche sur les écrans, pour faire vendre aussi bien du dentifrice que des produits alimentaires au bénéfice discutable.
   L'image incontesté du "docteur" s'impose, qui fait autorité.
Commence le règne de l'organisation systématique de l'influence, naïve puis subtile, qu'un auteur récent qualifie d'opération de lobbytomie.

    On ne parle plus de propaganda, on fait appel à des notions plus subtiles tirées du monde de la communication supposée neutre. On ne conditionne plus le consommateur, on l'informe, par le truchement de la blouse blanche, s'il le faut, en allant contre les résistances et les doutes. 
     Le bonheur du consommateur repose sur sa confiance, même s'il doit abandonner sa citoyenneté. Les relations publiques étaient nées. L'inconscient était au service du marché.  Avec une efficacité parfois redoutable.
   Une vraie fabrique du consentement.
  D'autres, moins scrupuleux que Bernays, sauront s'en inspirer pour le conditionnement des foules
 

[Textes et images]
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