Héritage colonial

Publié le par Jean-Etienne ZEN

La colonisation française et ses profits

          La possession des territoires conquis et occupés jusqu'à la décolonisation, pacifique ou non, a été pour la France une source de richesses en nature de toutes sortes, dans le domaine des produits agricoles et des matières premières. Mais régnait en Afrique, par exemple, une forme de fiscalité particulière, qui n'a pas peu contribué aux sourdes puis ouvertes oppositions à l'égard du colonisateur, qui avait besoin de certains progrès (routes, ponts, chemins de fer...) sur place pour le développement de ses propres intérêts économiques.        "...la France a favorisé des modes de prélèvement bien spécifiques, rapidement rentables et relativement aisés à mettre en œuvre : taxes sur les monopoles de production ou de commercialisation sur des biens tels que l’alcool ; taxes sur les importations consommées par les résidents des colonies ; mais aussi impôts payés par les populations locales tels que l’« impôt de capitation ». Celui-ci consistait à exiger des chefs de village qu’ils collectent une somme forfaitaire auprès de chaque habitant en âge de travailler ou, au Niger et en Mauritanie, sur le nombre de têtes de troupeaux.      Autre procédé rentable pour le colonisateur : le travail forcé, dédié à la construction des routes, ports et chemins de fer. On a ainsi calculé que l’impôt de capitation et le travail forcé constituaient en 1925 la moitié des recettes publiques en Afrique subsaharienne francophone.   C’est seulement après la Seconde Guerre mondiale que des outils fiscaux plus modernes tels que les impôts directs sur le revenu ont été développés. En effet, à cette époque, la France a voulu accélérer les investissements publics dans ses colonies, et, même si les gouvernements d’après-guerre étaient prêts à financer ces dépenses publiques par des subventions, il est devenu nécessaire de développer de nouveaux outils de prélèvements fiscaux au sein des territoires colonisés.... les États nouvellement indépendants ont dû composer avec un mode de prélèvement hérité de la colonisation, dont seules les réformes mises en œuvre plus de 30 ou 40 ans après les indépendances ont semblé atténuer le poids..." 

                   Les diverses formes d'impôts, dont les fruits revenaient in fine essentiellement au colonisateur avaient aussi pour finalité anthropologique déclarée de plier la personne colonisée, réputée "inférieure" et "paresseuse" aux exigences du travail productif, le plus souvent forcé, comme dans les colonies françaises et surtout au Congo belge, propriété personnelle de Léopold II.                                            ____La politique coloniale de la France et ses mythes n' ont pas cessé de faire débat, encore âprement discutés, non sans idéologie, malentendus et ignorances. Même parfois dans les débats historiens. Se libérer d'un passé largement mythique demandera encore du temps..._______

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