Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Braves petits requins

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Braves petits requins

Le cannibalisme suscite nombre de fantasmes.

_____Les petits requins, eux, pratiquent l'oophagie, le "cannibalisme intra-uterin"

La journaliste Juliet Eilperin le rappelle dans Demon Fish : les petits de certaines espèces, comme le requin-taureau, sont déjà des « tueurs confirmés » à leur naissance. Sur des portées pouvant atteindre plusieurs dizaines de fœtus, seuls deux survivront, chacun dans un des deux utérus de leur mère. Ceux-là, explique Eilperin, auront dévoré leurs frères et sœurs

___La lutte pour la vie avant la naissance, quoi...Un service mutuel, peut-on dire...

_____Le cannibalisme financier, lui, est bien réel...et plus cruel.

Les requins de la finance, eux, abondent , dans les eaux troubles des (très) grosses affaires. Attention! Danger!...

Partager cet article
Repost0

Le combat de Naomi

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Le combat de Naomi

Une femme aux yeux ouverts

_____ Chroniqueuse et économiste, la journaliste canadienne est une des rares consciences éveillées d'Outre-Atlantique.

Elle est aussi militante, ce qui est sa cohérence.

Elles devenue très connue avec son ouvrage majeur La stratégie du choc.

____ Ce livre fut une révélation pour beaucoup, qui trouvèrent une cohérences dans des événements mondiaux dispersés, paraissant sans relation. Sa grille de lecture fut très discutée et le plus généralement appréciée.

Le film qui en fut extrait ne fut pas à la hauteur de l'ouvrage, mais mérite tout de même le détour.

La théorie du choc: un vieux procédé que le néolibéralisme sut utiliser à maintes occasions pour imposer ses normes.

Ce fut un appel à la résistance et à la sortie de l'aveuglement politique, du sentiment de fatalité.

_______Récemment, ce sont les problèmes climatiques qui l'intéressent. Elle insiste sur le lien organique entre le développement actuel du capitalisme et les question toujours plus pressantes d'écologie, remettant en question la fonction prédatrice d'un système fonctionnant à très court terme, dans sa logique actuelle.

Sachant ce que nous savons, elle n'est pas seule à proclamer que notre avenir économique ne peut avoir un sens que si la logique de la production se modifie en profondeur. C'est une urgence.

Elle lance une alerte rouge, comme dit la Tribune, pour dépasser la vanité des conférences qui se suivent et se ressemblent toutes, par leur caractère purement rituel. Nos élites, se donnant bonne conscience, passent à côté des vrais problèmes.

___Ce n'est pas le climat qu'il faut sauver, mais tout le système.

C'est un seul et même combat

Comme le souligne le Monde: L’argument de Naomi Klein repose sur une prémisse qui fait de plus en plus consensus. L’objectif de limiter la hausse de la température moyenne du globe à 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle a très peu de chance d’être atteint. Au rythme croissant où vont les émissions mondiales de gaz à effet de serre depuis que l’humanité a pris conscience du problème, il faudrait cesser totalement d’en produire dans vingt-cinq ans. C’est donc vers au moins 4 °C de réchauffement que nous nous dirigeons...

Insistant sur l'urgence de la prise de conscience et de la tâche, elle donne, sans sombrer dans le catastrophisme, des raisons d'espérer.

___Une femme aux yeux ouverts. Peut-être trop optimiste...

"...Les gens sont tentés de baisser les bras. Ils disent qu’il n’y a aucun progrès possible tant que nous vivons dans des «démocraties fossiles». Aux Etats-Unis, les frères Koch, qui financent le Tea Party, tirent leur fortune du pétrole… Certains parlent de prodiguer des soins palliatifs à la planète et de tout abandonner. La plupart du temps, ce sont des intellectuels des pays du Nord, privilégiés, qui pensent que tout ira bien pour eux quand ils regarderont le monde brûler depuis leur campagne anglaise. Mais j’ai appelé ce livre Tout peut changer parce qu’à partir du moment où vous vous engagez sérieusement sur le climat, ça a un effet domino. C’est excitant, car ça rassemble tous les sujets. Et c’est un combat pour la démocratie, la vraie." ((Libération)

_______________________________

Partager cet article
Repost0

Corruptions

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Corruptions

____Un virus mortel pour la démocratie

Un mal qui répand stupéfaction et affliction

Corrompus, fraudeurs et tricheurs...

____ Il faudrait des livres pour faire l'histoire de la corruption et en décrire l'ampleur, l'état actuel. La liste serait infinie.

Quand on a parcouru l'étude qu'a menée sur le sujet Antoine Peillon, qui s'est lui-même beaucoup informé, ou celle de Fabrice Arfi, qui lèvent tous les deux un coin du voile sur beaucoup d'affaires connues ou méconnues, on apprend beaucoup mais on est saisi par la surprise et l'inquiétude, voire l'accablement.

_____ L'ampleur du problème est si grande et si peu d'efforts sont faits pour lutter contre des pratiques qui deviennent toujours plus répandues et profondes, qu'on se prend à douter que l'on sorte un jour de cette véritable pathologie.. Sauf si une véritable révolution des esprits et des institutions se produit...

Un livre qui devrait être lu et approfondi par tout citoyen soucieux d'information. La lutte commence par là.

Des affaires récentes nous le rappellent. La France, certes, n'est pas seule concernée et le problème ne date pas d'hier. Par exemple, une grande partie de l'Afrique, l'Ukraine, le Brésil, le Mexique,l' Espagne...pour ne citer que quelques pays.

_____ Mais la France n'est pas mal placée..Elle est même gangrenée comme jamais. Le peu d'efforts accomplis sont bien trop limités. Et le verrou de Bercy fonctionne avec efficacité. Des enquêtes bridées, une justice dépendante ralentissent ou étouffent nombre d'affaires.

.Un mal qui mine la démocratie et la vie politique en général

_____A grande ou à petite échelle, individuelle ou collective, institutionnalisée ou marginale, occasionnelle ou systématique, la corruption est comme une hydre qui tend à s'étendre si des contre-pouvoirs, des organes de surveillance et de régulation n'existent pas ou ne fonctionnent pas normalement. Certains pays s'en tirent mieux que nous.

_____ Les belles déclarations n'y changent rien Les colloques non plus.

Agir serait mieux

Ce problème nous concerne directement. En laissant faire dans l'indifférence, en nous laissant aller au fatalisme, nous contribuons à l'affaiblissement de nos institutions, à l'appauvrissement des ressources de l'Etat, à la dégradation de notre propre qualité de vie dans la cité.

_____La vigilance citoyenne doit s'exercer, comme nous y invite certains organismes vigilants et certains organes de presse comme Mediapart/

Déjà plus de 13 000 signataires ! Signez ici l'appel contre la corruption, ce fléau « qui met l'Etat de droit en péril et installe une insupportable fatigue démocratique », lancé dimanche 19 octobre à Paris par les journalistes Fabrice Arfi, Benoît Collombat, Antoine Peillon et Edwy Plenel, rejoints par des magistrats, juristes, avocats, policiers, criminologues, sociologues, économistes, anthropologues et philosophes et Roberto Scarpinato, procureur auprès du parquet de Palerme (Italie).

Nous, citoyens, journalistes, magistrats, juristes, avocats, policiers, criminologues, sociologues, économistes, anthropologues et philosophes constatons une généralisation de la corruption qui met l’Etat de droit en péril et installe une insupportable fatigue démocratique. Cette menace sur notre République se nourrit certes de la banalité des conflits d’intérêts et des petits arrangements avec la morale civique, mais aussi de la faiblesse croissante des moyens de lutte contre ce dangereux fléau pour

Alors que le chaos politique n’est plus une hypothèse invraisemblable dans la France d’aujourd’hui, les signataires de cette alerte, forts de leurs expériences diverses, appellent les citoyens de notre pays à une mobilisation civique pour faire sauter les verrous institutionnels, culturels, politiques et judiciaires qui empêchent l’efficacité et autorisent le pire. Il est urgent de s’opposer réellement à la corruption.

Des solutions existent : indépendance du parquet, criminalisation de la corruption, suppression de la Cour de justice de la République, recrutement massif de magistrats, de policiers, de douaniers et d’agents du fisc, suppression du “verrou de Bercy” dans la lutte contre la fraude fiscale, réforme du système de déclassification du “secret défense”, réforme de l'article 40 du Code de procédure pénale pour une meilleure protection des lanceurs d’alerte dans la fonction publique, confiscation préventive des biens mal acquis et leur attribution au bien commun (associations, musées ou municipalités), vote d’une nouvelle loi bancaire instituant une séparation véritable entre les dépôts des épargnants et les fonds spéculatifs.

Les signataires de cette alerte citoyenne s’engagent à développer, avec toutes celles et tous ceux qui les rejoindront, leurs expertise et dénonciation communes de la corruption. Ils continueront de porter publiquement la double exigence de vérité sur les affaires et de vertu régénératrice de la République.

____Les signataires invitent tous les citoyens à signer cet appel, sur Mediapart.

Corruptions
Partager cet article
Repost0

Hilary rit

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Hilary rit

Une femme présidente?

Pourquoi pas?...Mais pour quoi faire,?. Du pragmatico-pragmatique? De la représentations sypathique? Adoucir son image?

Assurer les mêmes continuités, à quelques détails près?

Une question d'image, dans une Amérique aux élites largement soumises au lobbies.

La démocratie attendra

Partager cet article
Repost0

USA: privatisation de l’école (suite)

Publié le par Jean-Etienne ZEN

USA: privatisation de l’école (suite)

_____ S'il est un domaine où l'Etat doit garder la main sur le système pour en assurer la gratuité, la neutralité, la cohérence et l'égalité; la formation de maîtres, l'égalité des chances, c'est bien le domaine éducatif, celui qui détermine au mieux l'avenir d'un pays et la cohésion d'une nation.

Il a fallu attendre le XIX° siècle pour le comprendre et commencer à l'appliquer, chaque pays à sa manière, chaque pays à son rythme..

_____ Aux USA, la mise en place du système éducatif épousa les spécificités et les inégalités de développement des Etats. Malgré une certaine unité au niveau du financement, une assez grande liberté est laissée au niveau des contenus et des manuels en usage

Depuis quelques années, sous l'influence de Milton Friedman, se met en place une réforme visant à privatiser de plus en plus, qui fait l'objet d'une forte discussion. Des associations privées peuvent prendre la direction de certaines écoles, sans contrôle, le mobile étant purement financier.

____ Malgré des échecs, derrière les petits charlatans, on trouve de gros affairistes qui soutiennent cette campagne visant à remettre l’école publique entre les mains du secteur privé. Par exemple : Richard DeVos, qui doit sa fortune à Amway ; Richard Mellon Scaife, membre de la richissime famille Mellon ; John Walton, héritier de la société Wal-Mart ; J. Patrick Rooney de la compagnie d’assurance Golden Rule ; David Kearns, ex-PDG de Xerox ; Paul Allen, co-fondateur de Microsoft ; le célèbre Michael Milken ; d’anciens hommes politiques comme Lamar Alexander ou William Held, ex-gouverneur du Massachusetts ; ainsi que des sociétés d’investissement de Wall Street comme Dillon Read & Co., Montgomery Securities, Merrill Lynch et Lehman Brothers...

En 1996, la société Lehman Brothers organisait la première conférence sur les possibilités d’investissement dans le domaine éducatif. Un peu plus tôt, elle avait publié un rapport où elle affirmait que « l’industrie de l’éducation est peut-être appelée, en 1996, à remplacer la santé en tant que secteur prioritaire d’investissement ». (*)

___ La privatisation-chartérisation de l'activité enseignante va aussi bon train.

Une récente tentative du genre comme en Suède ne serait pas concluante, loin de là.

Le système du chèque éducation a voulu être tenté chez nous par les plus libéraux.

____ Dans les universités, la privatisation a déjà fait des avancées tellement spectaculaires, que les droits d'inscription deviennent presque inaccessibles à la grande masse ou peuvent peser sur presque toute une vie, créant une ségrégation de fait et une bulle problématique.

La vampirisation dans l'enseignement secondaire par les marchands, compromet l'avenir et peut être considéré comme un carnage pour l'ascenseur social.

Au Québec, on observe des tendances qui vont dans le même sens, stérilisant le recrutement et la diversification des talents, au coeur d'une ségrégation sociale masquée.

Aux USA, l'intrusion marchande est spectaculaire et sans frein, la finance et l'élite formant une symbiose toujours plus forte, que dénoncent certaines élites américaines, voyant un avenir très sombre pour le pays.

Même Harvard ne fait plus rêver...

Partager cet article
Repost0

Traces de nos jeunes ancêtres

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Traces de nos jeunes ancêtres

____Connaissez-vous Chauvet, ou du moins sa nouvelle réplique?

Il y en d'autres, et pas seulement en France...

Indonésie...,Vietnam

Et tout ce qui reste à décoiuvrir...

____________

Partager cet article
Repost0

Les abeilles, malades des hommes

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Les abeilles, malades des hommes

L'abeille, sentinelle de l'environnement
____________________-Si on en croit Einst
ein : "Si l'abeille venait à disparaître, l'humanité n'aurait plus que quelques années à vivre " _____________________

------"Insecte pollinisateur majeur, l’abeille est indispensable au fonctionnement des écosystèmes, à la biodiversité florale et faunistique et à l’agriculture.L’abeille s’avère également un indicateur biologique exceptionnel, une véritable sentinelle de la qualité de notre environnement."(B.R-M)___________________

________-Sans les insectes, rien ne marche. Ils sont la colonne vertébrale des écosystèmes terrestres. "Ce sont les grands oubliés du monde animal, déplore Marie-Pierre Chauzat, membre de l'équipe abeille de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa). Ils n'ont pas les grands yeux du panda, les belles plumes des oiseaux, la jolie fourrure des bébés phoques."
__________________________________________________
-____"80 % des plantes ont absolument besoin des abeilles pour être fécondées, et sans elles, il n'y a plus de production de fruits ou de légumes possible. Rien qu'aux Etats-Unis, où le nombre de ruches en "vie" s'est effondré de 2,4 millions à 900, 90 plantes destinées à l'alimentation humaine sont exclusivement pollinisées par les butineuses, ce qui représente une valeur annuelle de 14 milliards de dollars".____________________________

_______"Francesco Panella se remémore très bien le jour où il a découvert cinquante de ses plus belles ruches désertées par leurs occupantes. "C'était le 28 avril, raconte-t-il dans un excellent français ourlé d'accent italien. Cela faisait plusieurs jours que j'étais complètement débordé, je recevais sans cesse des appels de mes collègues." M. Panella est président du Syndicat des apiculteurs professionnels italiens. Ses interlocuteurs lui décrivent le même étrange phénomène. Les ruches, qui débordaient d'abeilles au sortir de l'hiver, se sont brutalement vidées. Personne n'y comprend rien;

M. Panella fonce jusqu'à l'un de ses ruchers, près du fleuve Ticino, dans la région de Milan. Là aussi, les butineuses se sont volatilisées. "Elles étaient les plus populeuses de toutes ! s'exclame-t-il, encore secoué d'émotion. En trente ans de métier, je n'avais jamais vu ça." Pendant deux heures, il tourne en rond, passe en revue toutes les explications rationnelles, mais rien ne colle. "Je me suis assis, j'ai fumé une cigarette, et je me suis dit : "Quel con !" C'est la même chose que chez les autres ! Je ne pouvais pas croire que ça m'arriverait à moi."

Ce sentiment d'incrédulité, beaucoup d'apiculteurs l'ont ressenti depuis quelques années. Partout ou presque, les abeilles meurent dans des proportions trop importantes. Certes, l'ampleur des pertes varie d'une région du monde à l'autre et d'une année sur l'autre. La saison et les circonstances ne sont pas toujours identiques. Mais c'est bien le même phénomène qui se produit, "sur une large échelle", précise Peter Neumann, du Centre agroscope Liebefeld-Posieux. Installé à Berne, la capitale de la confédération helvétique, cet institut assure la coordination du groupe de travail européen sur la prévention des mortalités. " Quelque chose est en train de dérailler" estime notre spécialiste. "Cela a lieu de plus en plus souvent et dans des proportions plus importantes."

Aux Etats-Unis, où l'on parle de "syndrome d'effondrement des colonies", quelque 25 % du cheptel auraient disparu au cours de l'hiver 2006-2007. En Europe, la France, la Belgique, l'Italie, l'Allemagne, la Suisse, l'Espagne, la Grèce, la Pologne, les Pays-Bas ont été touchés depuis le début des années 2000. Les pertes peuvent atteindre, localement, jusqu'à 90 % des colonies. "Il est possible que cela se produise dans d'autres régions du monde, mais nous manquons de données", ajoute M. Neumann.

Tout allait pourtant pour le mieux depuis des millions d'années. Rien n'était venu déranger le tête-à-tête évolutif entre les plantes à fleurs, rivalisant d'éclat auprès des insectes pollinisateurs, et les abeilles, qui puisaient le nectar entre leurs pétales. Leurs vies se passaient immuablement, dans une troublante soumission aux lois de la ruche, où il n'est d'autre destin possible que travailler à la perpétuation de l'espèce. L'homme est-il en train de tuer à petit feu l'industrieux insecte qu'il a tant bien que mal domestiqué depuis l'Antiquité ? "Nous n'avons pas la clé du mystère, il y a un élément que nous ne comprenons pas, prévient Jean-Daniel Charrière, chercheur au Centre de Berne. Nous n'aimons pas être dans l'inconnu. Pourtant, avec les abeilles, nous le sommes souvent." Dans l'incertitude, les spécialistes en sont réduits à énumérer toutes les causes de mortalité possibles.

Un temps envisagée, la piste des ondes électromagnétiques est écartée. Les OGM, en revanche, figurent toujours sur la liste des suspects. Selon une étude publiée dans la revue Science du 8 juin, les cultures transgéniques ont cependant un effet moins important sur les abeilles que les champs traités aux pesticides. Et l'hypothèse OGM ne peut expliquer les mortalités en Europe, où les surfaces plantées sont très faibles.

Restent deux pistes privilégiées : les maladies, virus, parasites et autres champignons, d'un côté. La dégradation générale de l'environnement - changements climatiques, raréfaction des fleurs et surtout surdose de produit chimiques -, de l'autre. Peut-être tout cela à la fois. "On peut supporter séparément une maladie, une mauvaise alimentation, un empoisonnement aux pesticides, mais quand tous les facteurs se conjuguent, il arrive un moment où la limite de résistance est atteinte" , explique M. Neumann. Pour les apiculteurs, l'abeille est une "sentinelle", une "sonnette d'alarme", le témoin de dérèglements invisibles à nos yeux. Une chose est certaine, au bout de toutes les pistes, c'est toujours l'homme que l'on retrouve.

Jean Brun pose sur sa table de cuisine un lourd traité apicole, daté de 1931, soigneusement protégé d'un tissu à fleurs. Son grand-père Antoine y pose fièrement. C'est lui qui a offert à Jean, pour ses 12 ans, son premier enfumoir. Cinquante ans plus tard, l'homme a le visage brûlé par le soleil et les traits tirés. Il n'a pas dormi de la nuit. Il a fallu emporter des ruches près de champs de lavande situés à des dizaines de kilomètres de Saint-Rémy-de-Provence, où la famille est installée.

Chaque année au printemps, les apiculteurs sillonnent les routes. C'est la "transhumance", la grande quête des fleurs. Les plus communes (colza, tournesol) donneront les "miels de France". Les plus nobles, les plus rares, prodigueront leur arôme à ces miels d'acacia, de romarin, de ronce, ou d'arbousier que les apiculteurs vous font déguster, l'oeil étincelant, comme des viticulteurs leur dernier cru.

Le métier a bien changé depuis que l'aïeul Etienne Brun s'est lancé, vers 1870. A l'époque, les colonies d'abeilles, élevées dans des troncs d'arbres, sont asphyxiées en fin de saison et la délicate cité de cire écrasée pour en extraire le miel. L'adoption de la ruche à cadres mobiles, qui permet de récolter sans anéantir la colonie, marque la naissance de l'apiculture moderne, dans la première moitié du XX e siècle.

Jusqu'aux années 1960, tout était très simple. "On ne bougeait pas les ruches, il y avait des fleurs à Saint-Rémy, raconte Jean Brun. On posait les hausses où les abeilles stockent le miel au printemps, et on récoltait 40 kg."

Sans efforts. Puis les cultures de légumes ont recouvert la région. Ailleurs en France ce furent le blé, le maïs, le tournesol. La transhumance commença, le grand jeu de cache-cache avec les pesticides aussi. "Ils sont arrivés dans les années 1970, on s'est pris de sacrées raclées", se souvient Jean Brun. Cela continue. L'an dernier, il a perdu quatre-vingt six colonies. "Le voisin avait traité ses pommiers, il n'y avait pas de fleurs sur les arbres, mais au sol, oui, et les abeilles ont dérouillé." L'année précédente, c'était "à cause d'un mariage" . "Quelqu'un ne voulait pas de moustiques à la noce de sa fille. Après le traitement, il n'y a plus eu ni moustiques ni abeilles."

A force, les apiculteurs dessinent leur propre cartographie du territoire. Il y a les zones "sûres" et les zones "à risque". Ils descendent dans le détail, à la parcelle. "La quantité de traitements peut être divisée au moins par deux selon les agriculteurs, relève Norbert Maudoigt, 49 ans, un voisin de Jean Brun. Cela dépend de leur âge, de leur caractère, s'ils sont plutôt inquiets ou pas, s'ils écoutent le commercial qui leur vend les produits, s'ils y consacrent vraiment du temps." Les confrontations "d'homme à homme" ne manquent pas. Mais rares sont ceux qui condamnent en bloc l'agriculture. "Je ne peux pas en vouloir à des gens qui sont piégés, dit Jean-Claude Canac, apiculteur à Servian, dans l'Hérault. On a dit aux agriculteurs d'être productifs pour pas cher, on les a payés pour arracher les zones dont ont besoin les abeilles."

Dans la guerre chimique menée par l'homme aux insectes ravageurs des cultures, les armes ont évolué. De plusieurs kilos de matières actives à l'hectare, on est passé à quelques dizaines de grammes. Mais les abeilles ne semblent pas s'en porter mieux. "Avant, on avait surtout des paquets d'insectes morts devant les ruches, maintenant c'est de plus en plus diffus, de plus en plus sournois, constate Norbert Maudoigt. Les produits leur bousillent le sens de l'orientation, elles meurent à l'extérieur de la ruche. Nous, on voit qu'il manque du monde, mais comme on n'a pas d'abeilles mortes, c'est difficile d'apporter la preuve."

La route qui conduit chez Martin Machado, dans le Cher, est monotone. Du blé, encore du blé, toujours du blé, c'est le royaume des grandes cultures : céréales, colza, tournesol. Le temps est mauvais, les abeilles agressives. Elles fondent sur l'intrus, crépitant contre sa combinaison de coton et son voile protecteur. "Voilà des ruches populeuses, lance Martin Machado. Il y a quelques années, quand je les portais sur le tournesol, au bout d'une semaine, je pouvais me promener torse nu dans le rucher."

Cela fait quinze ans que Martin Machado a choisi ce métier de "caractériel autodidacte", dit-il en souriant. Au début, 10 % des abeilles mouraient chaque année. Le taux est passé à 25 % ou 30 %. Les récoltes se sont effondrées. Certains apiculteurs ont lâché prise. Les autres ont pris l'habitude de compenser les pertes tous les ans en achetant des reines. Cette année, le taux de mortalité est revenu à la normale. L'apiculteur pense que la suspension des insecticides Gaucho et Régent a joué un rôle, mais il ne crie pas victoire. "C'est encore trop tôt pour dire qu'on est tirés d'affaire, prévient-il. Le problème, c'est que nous ne sommes plus maîtres de rien." Les cultures changent, les molécules changent. "Et en plus, maintenant, on a les facteurs climatiques qui viennent se greffer à tout le reste." La pluie et le soleil ne viennent plus jamais quand on les attend, déréglant la mécanique de précision de la ruche.

Les apiculteurs sont aussi aux prises, depuis le début des années 1980, avec un parasite répondant au nom évocateur de Varroa destructor. Rond, rougeâtre, l'acarien - de 1 à 2 millimètres de longueur - suce l'hémolymphe des abeilles, l'équivalent du sang. C'était, à l'origine, un parasite de l'abeille asiatique, Apis ceranae. Cette dernière s'en était accommodée, développant la pratique de l'épouillage. L'histoire dit que l'acarien a été introduit en Europe au début des années 1980, par la faute de chercheurs allemands ayant importé des reines asiatiques. Mais il était présent en Russie au début des années 1950. Il a aussi voyagé au gré des échanges commerciaux de reines entre continents.

Cas d'école de ce que les scientifiques appellent les espèces "envahissantes", le "vampire de l'abeille" a rapidement conquis tous les continents. En dehors d'Apis ceranae, aucune espèce ne possède de parade contre lui. Sans traitement acaricide - souvent des produits chimiques - les ruches s'étiolent. Les apiculteurs parlent tous de l'époque "d'avant le varroa" comme d'un paradis perdu.

Les ruches de Boris Bachofen ne lui ont pas échappé. Elles hivernent dans un environnement des plus accueillants : un paisible verger du canton de Neuchâtel, en Suisse, où sont conservées cent soixante-quatorze variétés anciennes de poiriers. "Ici, ce n'est pas très chargé en produits chimiques", constate le jeune apiculteur. Pourtant l'année dernière, les trois quarts des colonies ont été anéanties. "Je n'ai rien fait de spécial, j'ai traité contre le varroa deux fois l'été et une fois l'automne. Mais peut-être que ce qui était suffisant avant ne l'est plus aujourd'hui" , avance-t-il. Les scientifiques pensent que le varroa pourrait aussi transmettre des maladies aux abeilles.

L'abeille domestique est-elle une espèce en danger ? On n'en est pas là. Mais son sort a de multiples raisons d'inquiéter. "C'est une pollinisatrice particulièrement efficace, explique Bernard Vaissière, qui dirige le laboratoire de pollinisation entomophile à l'INRA d'Avignon. Et elle est en train de disparaître de régions entières." Voyant leurs ruches péricliter, les petits apiculteurs amateurs, qui contribuaient à maintenir partout la présence de l'espèce, sont de moins en moins nombreux.

Or la survie de 80 % des plantes à fleurs et la production de 35 % de la nourriture des hommes dépendent de la pollinisation. Aux Etats-Unis, ce marché a été évalué à 15 milliards de dollars. Certes, ni le blé, ni le riz, ni les pommes de terre n'ont besoin d'abeilles. Mais imagine-t-on un monde sans fruits, sans légumes et sans fleurs ? Circonstance aggravante, les autres pollinisateurs ne s'en tirent pas mieux. "On a toutes les raisons de penser que quand l'abeille domestique a des soucis, c'est pire pour les espèces sauvages, car la colonie a un effet protecteur", explique Bernard Vaissière. Les spécialistes de l'abeille se sentent un peu seuls. Nous vivons dans une société "insectophobe", dit Francesco Panella. Pourtant, sans les insectes, rien ne marche. Ils sont la colonne vertébrale des écosystèmes terrestres. "Ce sont les grands oubliés du monde animal, déplore Marie-Pierre Chauzat, membre de l'équipe abeille de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa). Ils n'ont pas les grands yeux du panda, les belles plumes des oiseaux, la jolie fourrure des bébés phoques."

]Article paru dans l'édition du 30.08.08 du Monde----------------------------------------------------------------------------

-Ecosystemes : et si les abeilles disparaissaient ?

-Les abeilles nous abandonnent

-La disparition des abeilles

-Abeilles, une disparition programmée ? - AgoraVox

-http://fr.wikipedia.org/wiki/Maladie_de_la_disparition

http://www.lesechos.fr/info/energie/4611614.htm

Partager cet article
Repost0

Angela à la peine

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Angela à la peine

Discours d'une allemande, Sahra Wagenknecht, à une autre allemande, Angela Merkel

Mais Angela fait semblant de ne pas écouter..

____ Il n'y a pas qu'en France que la Kantzlerin subit quelques critiques.

La politique de l'aile droite libérale qu'elle dirige ne satisfait pas beaucoup d'Allemands;

____Il faudra encore du temps pour qu'elle soit reine en son pays;

Partager cet article
Repost0

A bas le latin et le grec!

Publié le par Jean-Etienne ZEN

A bas le latin et le grec!

Du passé faisons table rase!

-____On n'arrête pas le progrès...

Il faut rendre l'école prag-ma-tique! Des savoirs faire, pas des savoirs. Et le passé ne compte pas.

Supprimons les vieilleries! les apprentissages morts...

_____Il faut en finir avec le latin et le grec!

"...Le latin et le grec ne font que renforcer les inégalités sociales et bloquent l’intégration républicaine. Ils perpétuent des aristocraties académiques indignes de la démocratie du savoir, et empêchent les collégiens d’accéder aux matières utiles à la vie comme la conduite automobile, l’éducation civique et sexuelle. Litterae non dant panem. Ces langues misogynes réduisent la femme à une harpie ou à une ancillaire. Kakon anankaoion gunè ! Et qui, sur Facebook et Twitter parle latin ? Il n’y a même pas de mot pour désigner Internet en latin. Même les catholiques n’ont plus la messe en latin. Veut-on conserver le privilège ultramontain ? Quant au grec, ses locuteurs ne vont-ils pas sortir de l’Europe, et n’ont-ils d’ailleurs pas abandonné le grec ancien il y a des siècles ? Quod periit, periit !.."

_____Vive le français approximatif et empirique, le globisch et la programmation!

_______________________________

Partager cet article
Repost0

Tablettes en question

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Tablettes en question

Vers un ordre digital, un tsunami numérique à l'école?

______ Récemment, E.Davidenkoff se penchait dans l'Express sur l'impasse de la tablette, en contestant le plan pour le numérique annoncé par F.Hollande. Il signalait que les pontes de la Silicon Valley inscrivent leurs bambins dans des écoles privées hors de prix où "ils ne toucheront pas un clavier avant l'âge de 13 ans", persuadés que "le bon usage du numérique découle de compétences qui s'épanouiront mieux loin des écrans."

Et s'ils avaient tout compris? Privilèges mis à part, n'y a-t-il pas dans cette remarque un grain de bon sens?

____ L'Etat va dépenser 700 millions d'euros pour le plan numérique à l'école. Un nouveau Gross Plan, qui risque d'être un fiasco.

___Une aubaine pour les fabricants de tablettes...Hollande, comme Président de conseil général, avait naguère lancé un plan Ordicollège, très critiqué à l'époque par l'inspection générale de l'EN.

_____ Mais on peut reprocher à Davidenkoff de manquer de cohérence et de critiquer aujourd'hui ce qu'il vantait hier, allant jusqu'à défendre les mérites du e-learning généralisé:

« Là où vous devez aujourd’hui payer chaque année des enseignants pour délivrer des cours magistraux à des amphis de quelques centaines d’étudiants, vous pourrez demain pour le même prix délivrer ces cours à un nombre potentiellement infini d’étudiants. Le coût de production de la matière première va chuter. Il en va de même pour une autre tâche chronophage : la correction et l’évaluation. […] Il va falloir admettre qu’une machine peut réaliser de manière autonome un travail qui requiert, de l’avis commun, une intervention humaine. »

_____ Et voilà, clairement exprimé, le rêve utopique d'une technologie miraculeuse au service d'une industrie très rentable, qui n'avoue pas ses objectifs: faire d'abord son beurre...

Les moocs devaient même servir à repenser le secondaire :

« Imaginez un instant les formidables gains de productivité qu’elles pourraient permettre. Si, dans un collège ou un lycée , les savoirs classiques étaient massivement délivrés via les MOOC au lieu d’être transmis face à des classes d’une trentaine d’élèves mobilisant, à chaque fois, un enseignant, le temps ainsi libéré pourrait être intégralement dédié l’accompagnement des élèves et à des activités qui requièrent un enseignant en chair et en os – des travaux pratiques aux sorties scolaires, des exercices oraux aux travaux en petits groupes […], des pratiques artistiques aux activités sportives. »

____ Là, c'est déjà moins déraisonnable... malgré la langage technocratique utilisé. Le langage entrepreneurial a contaminé les pratiques scolaires.

Il est sûr que l'école digitale, intelligemment menée , peut représenter un progrès dans la transmission plus efficace de certains savoirs et un moyen de résoudre en partie la démotivation constatée des élèves.

Mais quand le numérique tend à devenir une quasi-religion, le saint Graal qui va régler les problèmes, alors là...

____ L'évangélisme digital a ses limites et l'idée de programmation pour tous , nouvelle marotte en vue rue de Grenelle, est discutable, parce que largement irréaliste.

____ L'illusion technologique risque de nous mettre sur la voie de l'abandon des missions essentielles de l'école (qui devrait rester centrée sur la maîtrise de la langue, une bonne culture générale, un esprit critique aiguisé) ), victime de la technolâtrie ambiante.

« L’e-learning valorise certaines formes sur d'autres, les élèves les plus autonomes, les enseignements dont les acquis peuvent être validés par des exercices simples et progressifs et ceux qu'on peut le plus facilement mesurer. Ce qui ne représente pas toute la palette éducative. »

___ Il faut savoir raison garder: _____________

" ...L'e-learning a 'également d'autres) limites : il nécessite entre autres que l'ensemble du territoire soit connecté et bénéficie du haut débit. De plus, les méthodes d'enseignement en ligne ne sont pas adaptées à tous les élèves : « L’e-learning valorise certaines formes sur d'autres, les élèves les plus autonomes, les enseignements dont les acquis peuvent être validés par des exercices simples et progressifs et ceux qu'on peut le plus facilement mesurer. Ce qui ne représente pas toute la palette éducative. »___Un avis que partage Jean-Michel Fourgous, ancien député des Yvelines, et auteur du rapport « Apprendre autrement à l'ère numérique : » « Le risque est d’accentuer les inégalités entre les étudiants et de favoriser ceux issus des milieux les plus favorisés qui possèdent ces « compétences de base. Autre limite majeure de l’’e-learning : il ne peut en aucun cas devenir une alternative au présentiel, notamment dans l'enseignement supérieur qui nécessite des professeurs de haut niveau et des compétences plus facilement transmissibles lors d’une relation professeur/élève dans une salle de classe : __« L'e-learning est devenu un lieu commun qui fait oublier un élément essentiel : ce que c'est qu'apprendre, en particulier à l'université » explique Bruno Duvauchelle, formateur-chercheur au Centre d'études pédagogiques sur l'expérimentation et le conseil.

____ Ce à quoi Serge Soudoplatoff, enseignant, chercheur, entrepreneur, responsable de la rubrique politique2.0 à Fondapol, ajoute : « Rien ne remplace un bon enseignant. La formation de haut niveau nécessite des professeurs de grande qualité et des interactions proches. » L'e-learning doit donc s’appréhender comme un outil dont il est impératif que les méthodes, adaptées à l'apprentissage à distance, se conjugue avec un enseignement en classe, et une relation humaine. Comme l'explique François-Afif Benthanane, fondateur de la Web@cadémie : __ « L’éducation reste avant tout une affaire d’échanges interpersonnels. La qualité des relations humaines entre les professeurs et les élèves reste le moteur central de l’apprentissage. »

Michel Dupuis, professeur des universités à l'Université de Lille Nord partage le même avis : « Les outils numériques d’enseignement ont l’immense mérite d’abolir les distances physiques, mais ils ne doivent pas creuser un fossé relationnel entre les individus. _L’e-learning est une chance et offre donc des opportunités considérables pour un meilleur apprentissage. Mais il faut agir vite :_ « Le monde éducatif ne peut pas vivre en dehors de la société et subir éternellement la modernité. Des tas de trains sont passés à quai et on se gargarise de grands mots et de plans » raconte Alexis Mons, directeur général d'Emakina.fr. _Devant l'immense chantier qui attend l'éducation pour s'adapter au 21ème siècle, Dominique Sciamma, Directeur adjoint du Strate College Designers, en appelle même à dépasser le concept d'e-learning pour innover davantage :_ « Il y a un danger réel à voir les anciennes pratiques se vêtir d’habits nouveaux pour survivre. La E-Labelisation est de ce point de vue un danger mortel qui voit des acteurs et des modèles dépassés se remettre en selle en se numérisant en façade, en se contentant de mettre un nouveau nom sur un vieil objet. E comme « Emplatre » sur une jambe de bois ? »._______

- ____Les tablettes au collège, la fausse bonne idée de François Hollande

Partager cet article
Repost0

<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 > >>