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Fractures alimentaires

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Dis-moi ce que tu manges...
                                          Dans les pays développés, la fracture alimentaire se creuse. 
          Entre les populations favorisées, réceptives aux messages nutritionnels de santé publique, et les populations défavorisées, qui, pour des raisons culturelles, sociologiques et économiques, ne sont pas touchées par le message et n'ont de toute façon pas les moyens d'avoir accès à une alimentation allant dans le sens des recommandations. 
     La précarité et la pauvreté gagnent du terrain et les budgets consacrés à la nourriture se réduisent ou vont vers des produits bas de gamme, qui  affectent la qualité de l'alimentation.
    Cette moindre qualité a des conséquences évidentes  sur la santé et l'espérance de vie 
                      Les 20% des ménages les plus aisés consomment 2,5 fois plus que les 20 % de ménages les plus modestes
Une alimentation aléatoire et déséquilibrée produit des effets maintenant bien identifiés.  La bombe pondérale commence à toucher des pays comme la Chine. 
      L'injustice sociale tue
                                  Cette fracture est mondiale, même si les grandes famines n'ont plus d'existence que limitée géographiquement et  temporellement. 
    Nous sommes placés devant de redoutables défis. 
L'augmentation des prix agricoles, objet de spéculation, ont des répercussions graves dans certains pays, où  le  futur est compromis, non pour des problèmes démographiques , mais d'organisation des marchés, d'épuisement et de raréfaction des terres.
  En 2008, les émeutes de la faim ont montré le rôle pervers des fonds spéculatifs perturbant les marchés. Les terres arables bradées à des fonds étrangers n'arrangent rien.
  La flambée des cours agricoles se répercutent jusqu'au Sahel.
Ce ne sont pas les  Sommet de la faim qui vont régler les problèmes dans le cadre des échanges internationaux actuels, tant qu'on ne touchera pas à la spéculation concernant les produits de première nécessité. 

   Repenser l'agriculture devient une urgence.
                         La faim n'est pas une fatalité. 
                  Développer les circuits courts de consommation, pour une alimentation de proximité, est une solution pour résoudre les déséquilibres du marché et pour développer la qualité des produits.
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Point d'histoire

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Allemagne: hier et aujourd'hui
                                      Le retour sur le passé, proche ou lointain n'est jamais inutile pour comprendre le présent, du moins en partie et dans certaines de ses tendances.
      Les dernières élections allemandes, qui ont vu la montée d'une contestation surtout d'origine des Länders de l'ex-Allemagne de l'Est, est à analyser à la lumière des conditions dans lesquelles s'est effectuée la réunification allemande, dont certains analystes reconnaissent que, bien qu'inéluctable, elle aurait pu se faire dans l'autres conditions, plus réfléchies, plus progressives moins brutales.
     Les traces économiques, culturelles et politiques de ce passage au forceps sont loin d'avoir disparu et on a oublié les rapports de forces géopolitiques de l'époque.
       La volonté de privatisation rapide et massive de l'Est et le démantèlement brutal des structures productives ont créé les conditions d'un ressentiment d'une partie de la population, touchée au plus profond de son identité qui s'était construite depuis la fin de la guerre, malgré l'attraction créée par l'autre côté du Mur.
  On a oublié aussi l'inquiètude de l'époque dans  les pays voisins européens, dans un climat de tension assez forte.
     Le succès de l'opération fut mitigé, avec une série d'erreurs, chères payées, dont le poids financier ne retomba pas que sur Bonn..
  La réunification fut jugée totalement asymétrique:
  ...la privatisation de l’économie est-allemande via un organisme spécialisé le Treuhand, dont la gestion ne fut pas exempte de diverses dérives. Plutôt que d’assainir dans la durée les entreprises publiques concernées, on les dépeça : 85% d’entre elles furent acquises par des Allemands de l’Ouest qui en prirent les commandes, y compris pour les liquider au plus vite ; 5% par des Allemands de l’Est. Des millions de kilomètres carrés de forêts et de terres arables furent de même cédées à très bon marché. Selon une plaisanterie répandue en ex-Allemagne de l’Est : « Les évènements de 1989 ont été une vraie révolution. Pourquoi ? Bah, Marx avait bien dit que la révolution mènerait à un bouleversement des rapports de propriété »
    Le Treuhand aux commandes, les bilans furent contrastés, les décisions souvent opaques, les pratiques parfois douteuses.
    Un  bilan mitigé, en tous cas. La polémique sur les modalités de la transition, qui fut une vraie déchirure, bien qu'atténuée aujourd'hui, n'est pas éteinte et il reste beaucoup à comprendre pour les historiens sur l'événement qui reconfigura l'Europe..La crise de l'euro aurait là une de ses origines importantes selon le journaliste allemand W.Münchau
Très coûteuse, la réunification allemande a imposé des déficits à l’Allemagne, et l’euro était une monnaie trop forte pour elle au moment où elle l’a adoptée, ce qui a suscité sa marche forcée vers la compétitivité pour essayer de compenser. Mais ce faisant, elle a gagné une productivité hors norme qui l’a coupée des autres pays européens et a contribué à renforcer l’euro, et c’est cet euro trop fort pour les pays de la périphérie de la zone qui a été le creuset de la crise de la dette.
       Les écrivains furent  plutôt partagés sur le sujet.  On se rappelle comment le romancier Gunter Grass, lui, ne fit pas dans la dentelle. 
          Les relations franco-allemandes  ne furent pas simples à l'époque et la diplomatie américaine joua un rôle déterminant sur les orientations de Bonn. 
      Les conséquences sur l'économie européenne ne furent pas nulles:
  Le coût de la réunification estimé à 1500 milliards d’euros explique en partie pourquoi l’Allemagne est aujourd’hui réticente à aider les pays du sud de l’Europe. Cependant, c’est l’Europe entière via le jeu des monnaies qui a subi l’ajustement allemand. Les fortes dépenses qui suivirent la réunification ont provoqué une forte inflation (5,1% en 1992), la Bundesbank a alors décidé unilatéralement de remonter son taux directeur à 9,5% pour freiner l’inflation. Or, la stabilité des taux de change faisant partie des conditions requises pour la création de l’euro, les Européens n’eurent d’autre choix que de faire de même. La remontée des taux entraîne une asphyxie de la croissance, et une augmentation du chômage (10% en 1993). La réunification suivie de la politique monétaire non coopérative allemande expliquent en partie la stagnation économique européenne du milieu des années 1990.
   Ajoutons que ce fut un atout pour l'industrie que cette ouverture vers un Hinterland économiquement favorable, du point de vue salarial comme de l'ouverture vers les anciens pays frères.
      La monnaie unique fut donc une chance pour Berlin, confronté à des défis de grande ampleur, mais qui furent finalement l'occasion de rebondir sur de nouvelles bases élargies, comme l'indiquait l'économiste allemand Wolfgang Munschau" Le résultat a été que pendant toute une décennie les politiques économiques allemandes se sont concentrées sur sa propre compétitivité par rapport aux états tiers plutôt qu’à un renforcement de la zone euro dans son ensemble. Et ceci a été la cause majeure de la crise"."
    Ce fut l'origine d'une mutation ambigüe.
         L'analyse que fait aujourd'hui Vladimir Giacché est particulièrement éclairante sur cette période déjà presque oubliée:

                  Vladimiro Giacchè est un économiste italien, actuellement président du Centre de recherche européenne de Rome. Fin connaisseur de l'Europe et de l'Allemagne, il est l'auteur d'un ouvrage original et riche sur la réunification allemande, Le second Anschluss – l'annexion de la RDA(édition Delga, 2015). Alors que l'Allemagne vient de voter dans le cadre d'élections législatives dont les résultats fragilisent Angela Merkel et quelques jour après le vingt-septième anniversaire de l'unité du pays, il a bien voulu répondre aux questions de L'arène nue. 
               "Les résultats des élections législatives en Allemagne ont révélé de profondes divergences entre l'Ouest et l'Est du pays. Dans l'ex-RDA, le parti AfD fait 21,5 %, et est arrivé second. Die Linke y a réalisé ses meilleurs score (16 % contre 9 % au niveau national). J'imagine que vous n'en être guère surpris. Comment l'expliquez-vous ?

___Aucune surprise, en effet. C’est la conséquence d’un pays qui reste toujours divisé vingt-sept ans après son unification, en même temps que d’un accroissement des inégalités sociales ces dernières années. Un citoyen qui vit en Allemagne de l’Est a deux fois plus de chances d’être chômeur que s’il vivait à l’Ouest. Et lorsqu’il travaille, il perçoit un salaire inférieur de 25 % à ce que perçoit un travailleur de l’Ouest.
     Cela n'a pas grand chose à voir avec l’incapacité supposée des Allemands de l’Est à travailler (car oui, cet argument a parfois été avancé). C'est au contraire lié aux modalités de l’unification allemande. C’est lié au fait qu’à la nécessité de réaliser rapidement l’unité politique, qu’à la nécessité idéologique de supprimer complètement la RDA, ont été sacrifiées des exigences économiques élémentaires, en particulier celle de sauvegarder autant que possible l’industrie et les emplois des citoyens de l’Est. On a pratiqué la politique de la tabula rasa, en établissant le taux de change à un contre un entre le mark de l’Ouest et le mark de l’Est. Ce faisant, on a mis l’industrie de la RDA hors-jeu. Par ailleurs, l’ensemble du patrimoine industriel de l'ex-RDA a été confié à une société fiduciaire, la Treuhandanstalt, qui l’a liquidé, créant instantanément des millions de chômeurs. Il est beaucoup plus facile de fermer une industrie que de la reconstruire. Mais depuis, on s'est hélas rendu compte que lorsqu’on désindustrialise un pays (la désindustrialisation de la RDA n’a aucun autre exemple en Europe en période de paix) les conséquences peuvent durer des décennies, sinon des siècles. Le «Financial Times Deutschland» du 18 juin 2008 affirmait d'ailleurs que pour aligner complètement les revenus des deux parties de l’Allemagne, il faudrait 320 ans…Il est dès lors normal que les citoyens qui vivent dans ces territoires se sentent abandonnés par la politique, et qu’ils expriment leur protestation par le vote. D'autant que comme on le sait, le pourcentage de pauvres (et de travailleurs pauvres – les working poors) en Allemagne a augmenté partout ces dernières années, et pas seulement à l’Est....
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Banques: nouveaux risques.

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

 Rien n'est réglé
                            ___________  "Dans le chemin qui nous fait avancer vers la création d'emploi, nous avons besoin de deux garde-fous pour éviter le retour des problèmes passés: nous devons mettre en place une stricte surveillance des banques, de la distribution des crédits et des investissements; nous devons mettre fin à la possibilité de spéculer avec l'argent des autres, et nous devons prendre des mesures pour disposer d'une monnaie en quantité suffisante mais saine."
       (FD.Roosevelt, 4 mars 1933)
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                                                Les fonds propres ont une importance fondamentale pour une banque. 
   Malgré les grands messes de Bâle, il reste beaucoup à faire pour mettre de l'ordre dans le monde des pratiques bancaires européennes, dans ce domaine comme dans celui de la régulation. 

Les leçons de la crise financière n’ont pas été tirées

      Une banque n’a pas le droit de recueillir des dépôts ou d’emprunter à d’autres banques sans avoir un minimum de fonds propres réglementaires calculés en fonction des investissements et des crédits. Les autorités publiques fixent des normes de prudence que les banques s’efforcent d’interpréter le plus avantageusement pour elles, c’est à dire en gonflant le prix de leurs actifs et en minorant le prix de leurs obligations de passif. (P.Jorion)
                         Or, les banques françaises  sont parmi  les plus pauvres du monde (en capital) "Il leur faudrait en moyenne presque doubler leurs capitaux propres pour être dans les clous de la recommandation OCDE". De manière plus large, le problème se pose dans toute l' Europe.
     Le Crédit agricole, notamment, ayant accumulé les erreurs (sic!), a très peu de fonds propres. 
Pour se renforcer, la Deutsche Bank, en difficulté après ses aventures financières, en Grèce notamment, etcritiquée en Allemagne et ailleurs,  fait appel au...Qatar.

     Selon Antoine Peillon, bon connaisseur du monde bancaire, le risque existe que l'on comble le trou abyssal de la spéculation bancaire avec les dépôts des épargnants. 
    L'exemple de Chypre est dans toutes les mémoires... 
Les pratiques bancaires restent encore souvent douteuses.
                  L'ivresse bancaire n'est pas terminée, tant l'addiction a été forte pendant des années... 
Tant que le lobby bancaire fait pression sur les Etats, la situation aura peu de chances de s'améliorer.
       Le problème des emprunts toxiques est loin d'être résolu.
                  "... (Les banques) continuent selon le FMI de bénéficier abusivement de la protection des États (la mansuétude, on n’en parle même pas). Les mégabanques seraient pour cette raison subventionnées par des « garanties implicites », estimées jusqu’à 300 milliards de dollars pour la zone euro, 110 milliards au Royaume-Uni et 70 milliards aux États-Unis (chiffres 2012). Également critiquée par la Fed et le Conseil de stabilité financière (FSB), cette rente de situation encouragerait la prise de risque des mégabanques, s’alarment les auteurs du rapport... le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, avait de son côté signalé en décembre dernier les dangers de prises de risque excessives sur les marchés financiers – plus spécialement au sein du shadow banking – en référence aux alarmes de la Financial Product Authority (FPA) britannique. 

De la solidarité à la prédation

     Cette alerte a été cette semaine renouvelée par Andrew Haldane, de la Banque d’Angleterre, qui a pointé du doigt les gestionnaires d’actifs tous genres confondus, en raison du gigantisme d’une activité dont il estime le volume à 87.000 milliards de dollars. En dépit de performances moindres qu’auparavant, le secteur des hedge funds est en plein essor et attire de nouveaux investisseurs imprudents à la recherche des rendements qui leur sont indispensables, notamment des institutionnels et des gestionnaires de fonds de pension, et non plus seulement les grandes fortunes..." 
                       L'économie, dans un tel contexte, peine à redémarrer
                                Pour des réformes de fond, une autre organisation bancaire, non seulement des promesses de réforme, on devrait plus souvent écouter certains banquiers...
               Et relire un certain Roosevelt...
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 Les banques européennes résistent à toute régulation
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Chers médicaments.

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Labos en questions
                     Les laboratoires pharmaceutiques, du moins les plus grands, ne sont pas dans le besoin.
Loin de là
   Le prix des produits qu'ils diffusent peuvent même atteindre des sommets. Au frais de la collectivité. Sans contrôle suffisant, parfois seulement a posteriori.
    La santé serait-elle un business, dans un marché comme un autre?  Les laboratoires pharmaceutiques font trop souvent la loi et ne sont pas toujours prêts à rendre des comptes. Que l'on songe à l'affaire du Mediator ou de l'affaire Merk
    Une mine d'or pour les plus grands, d'autant plus que l'efficacité de très nombreux médicaments est régulièrement mise en cause. Le prix exorbitant de certains blockbusters défraie régulièrement la chronique.
     Pour quelle efficacité? La question mérite souvent d'être posée.
         La santé publique  n'est pas toujours la préoccupation dominante. Le professeur Grimaldi dénonce ...le mélange entre santé publique et business. La logique commerciale pousse les laboratoires à se positionner sur des marchés, comme si les produits en question étaient des marques de lessive. L’industrie est guidée d’abord par un impératif de rentabilité. Résultat : si le volume de vente est limité, les prix sont exorbitants, quel que soit le prix coûtant. Ce n’est que si le marché est très large qu’on peut espérer des prix plus bas. C’est la rentabilité pour les actionnaires qui détermine les prix !
 Il cite en exemple les traitements contre la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge). Au départ, il y a un grand progrès thérapeutique qui permet de lutter contre la cécité. Et ce grâce à deux molécules, à l’efficacité strictement identique. L’une est le Lucentis de Novartis, l’autre l’Avastin de Roche. La seule des deux à avoir l’autorisation de mise sur le marché (AMM) est le Lucentis, qui se trouve être 20 fois plus cher que l’Avastin. Pourquoi ? Parce que ces deux laboratoires ont un actionnariat commun et que Roche, du coup, n’avait pas demandé que l’Avastin soit autorisé dans le traitement de la DMLA. Après des années de polémique, une autorisation temporaire d’usage (ATU) vient enfin d’être donnée à l’Avastin....
    Des médicaments trop chers, selon Médecins du monde.
        De plus, les laboratoires pharmaceutiques savent arroser les médecins.
   Les dessous de cette industrie hors du commun ne sont pas toujours avouables.
      Le lobbying qu'elle pratique jusque dans les institutions d'Etat ou à Bruxelles est maintenant bien connu, malgré les enquêtes et les dénonciations.
  Le problème de l'information et du contrôle d'Etat est encore à définir, en dehors de tout conflit d'intérêts.
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Les barbares selon Zemmour (2)

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 ........Il met certains à cran 
Lepéniste, Zemmour? Il s'en défend, même s'il a déjeuné avec Jean-Marie, toujours aussi nuancé.
    Peut-être seulement inconséquent, xénophobe (un peu quand même...) et à courte vue, racialisant la délinquance. (*)

Une histoire grand guignol...

      Le bêtisier est impressionnant...Morceaux choisis:
    " Concernant Pétain, je réhabilite l'armistice de 1940. Au fond, le maréchal a fait la même chose qu'en 1917, il a gagné du temps pour attendre les Américains. »  
« Plus je vieillis, plus je pense que nos ancêtres étaient mieux que nous ! La littérature était supérieure aussi. A part la médecine et la technologie, je ne vois pas où sont les progrès.» , etc... 
__________________On ne niera pas les problèmes liées à une immigration (souvent réclamée par la patronat) mal maîtrisée, non négociée, dans l'espace-passoire Schengen, au coeur d'une mondialisation ouverte à tout vent...
    Zemmour semble ignorer les causes d'une immigration le plus souvent non choisie.
   Mais on ne va pas pour autant guillotiner le journaliste le plus décrié du PAF ...pour son ignorance et ses élans ethnophobiques. Et paf!
      Malaise à RTL... 
       La posture zemmourienne est difficile à défendre.  On peut lui conseiller de calmer ses nerfs, de se retirer du PAF et de faire un peu de sport et surtout beaucoup d'histoire, sérieusement, pas revisitée....pour ne pas nous raconter des histoires.
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(*)   Il faudrait qu'on nous démontre en quoi la diversité culturelle dans un Etat mène à la violence - je ne suis pour ma part pas du tout convaincu de cela. La violence, elle vient en partie de ceux qui n'ont pas accepté la différence, et qui au sein de groupuscules d'extrême-droite vont tout faire pour la rejeter. Faudrait-il donc changer d'identité pour être réputé pacifiste? Moi qui suis né en France de parents syriens, moi qui suis parfaitement intégré à la société française mais qui reste en partie syrien, moi qui ai appris la langue de mes parents que je parle souvent avec ma mère parce que c'est dans mes habitudes, dois-je être considéré comme un danger public à cause de mes origines? Eric Zemmour pense que les délinquant sont en grande majorité noirs et arabes. Je l'entend. Mais est-ce à dire que la majorité des noirs et des arabes sont des délinquants? Si 60% des délinquants sont noirs et arabes, est-ce à dire que 60% des noirs et arabes sont délinquants. De plus, ne faut-il pas chercher quels noirs et quels arabes sont délinquants, chercher leur origine sociale, quel facteur aurait encouragé la délinquance? Mais au lieu de cela, avec Eric Zemmour, on pointe du doigt des hommes et des femmes et on dit: « Voilà les monstres! » Si bien qu'avant même qu'elle ait agi ou qu'elle ait foulé le sol français, on pourra savoir, contre l'Etat de droit, que telle personne est destinée à être coupable.
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Les barbares selon Zemmour (1)

Publié le par Jean-Etienne ZEN


 Phobies et fureurs zemmouriennes
                                                             Attila est là. Les Huns sont dans la cité!
C'est ce qu'on croit deviner en écoutant notre Zemmour national, qui, tel Ste Geneviève, vient nous alerter sur les menaces de la barbarie dans nos murs. Ils existent; il les a rencontrés.
    Un brave garçon, qui ne dit pas que des bêtises, mais un peu brouillon, assez  excessif, un peu énervé, atrabilaire, souvent pris d'urticaire identitaire...Un mal récidivant.
     Il nous prévient gentiment : "...Notre territoire, privé de la protection de ses anciennes frontières, renoue dans les villes, mais aussi dans les campagnes, avec les grandes razzias, les pillages d’autrefois, les Normands, les Huns, les Arabes.
Les grandes invasions d’après la chute de Rome sont désormais remplacées par des bandes de Tchétchènes, de Roms, de Kosovars, de Maghrébins, d’Africains, qui dévalisent, violentent ou dépouillent. Une population française sidérée et prostrée crie sa fureur, mais celle-ci se perd dans le vide intersidéral des statistiques. »
    Diable! Entendez-vous dans nos campagnes?...Ils viennent jusque dans nos bras...! ♪♫♪
Sie kommen! Des quatre coins des confins de l'Europe ou de ses marges lointaines...C'est une ligue, que dis-je! un complot. La République est en danger. Des accents de Valmy.
   Rome n'est plus dans Rome. Paris n'est plus Paris...Mais Bangui. Les Maliens sont à Montreuil.
Les Roms sont là! Halte-là!
     L'herbe ne repousse plus sous les ruées  barbares.
                Vous avez dit Barbares...? 
  Nos ancêtres les barbares... Les Gaulois furent les barbares de César. LesRomains en virent passer bien d'autres plus tard...victimes eux-mêmes d'autres barbares...On est toujours les barbares de quelqu'un.
    Les Huns et les autres. Les vandales! 
Rome ne survécut pas, mais laissa place à une autre civilisation, à d'autres recompositions...  "Il ne faut pas voir le remplacement de l’Empire romain par les royaumes barbares comme une invasion à l’instar de celle de la France par l’armée allemande en 1940. Il s’agit d’un phénomène migratoire, encouragé par les Romains eux-mêmes, notamment pour combler les manques dans leur armée... et Rome a gagné quelques années de survie grâce aux généraux barbares. » nous disent les historiens.
                Les barbares n'ont pas fait que passer et (parfois) détruire (un peu, beaucoup) . On en trouve encore: des descendants de Goths en Lorraine, des Normands là où vous savez, etc... Les Vikings: quelles richesses!
   Et ces Francs, franchement, ces affreux!..qui firent la future France. Tous des barbares! Assumons l'héritage...
________________ Notre polémiste pressé stressé ose le téléscopage, l' hypersimplification et l'anachronisme.  
Sur les ondes de RTL, il faut faire vite.
  Il ne craint pas de racialiser la délinquance, qui, comme chacun sait, vient toujours de l'étranger, comme le dit ma concierge, qui a besoin de se rassurer.
      Les nouveaux Goths sont là! Le gang des voleurs de poules rôde.   Jamais un Français n'oserait braquer une bijouterie!
                                     Singulière conception de l'histoire...
     Gibbon est lu avec de drôles de lunettes. 
Pas de critiques de la mondialisation en cours et du système économique qui autorise, encourage même  ce que l'auteur considère comme une déferlante.
     Il en rajoute à  Obertone lui-même , tout dans la nuance l'excès, en déclin maintenant. 
_________________ "Le barbare, c'est celui qui croit à la barbarie", dit par expérience Levi-Strauss
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Regards

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

__ Bras de fer en Catalogne?

                Une situation complexe, difficile à comprendre, vu d'ici. Une plongée dans l’inconnu.
         Ce n'est pas seulement une sécession de "riches".  Un compromis, une refondation sans doute, sont en tous cas urgents.

__ PS: silence! on brade.

__ Feu vert pour le canal Seine-Nord Europe.

__ Herr Schröder, reconverti en businessman, a de curieuses fréquentations.

__ Chine: réglementer l'information par le net.

__ Europe: Macron à la barre en mer forte?
                   Son mécène ne sera d'aucun secours.

__  Ça avance à la SNCF... vers le démantèlement du transport ferroviaire.

__  Bayrou veut continuer à exister.

__ Examen de contrôle à Berlin.

__ L'illusion Allemande vue par des économistes allemands
              Les laissés-pour-compte du miracle économique.
                          Une opinion partagée.

__ Il n'y a pas que le glyphosateun produit chimique autorisé sur la base d'un rapport... rédigé par le producteur même du produit.
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Point d'histoire

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Torture made in France
                                           Un passé qui ne passe pas 
       La torture est d'une terrifiante banalité.
 Venue du fond des âges, elle est hélas! trop présente, sous des formes diverses, officielles ou masquées, au cours d'une histoire où elle fut souvent justifiée pour des raisons diverses (étatiques, policières et même religieuses)
    Ce qui se passe en Syrie nous le rappelle cruellement aujourd'hui.
Le nazisme et ses collaborateurs ont fait école. 
    L'Amérique de Bush n'est pas si loin, qui en a fait une pratique institutionnalisée, jamais jugée. Un important rapport au Sénat là-dessus peine aujourd'hui à s'imposer.
      Les réflexions de A. Arendt restent à méditer. L'humanité n'est jamais vaccinée contre la perversité de ce  mal.
     L'action des organisations mobilisées contre cette pratique banalisée dans certains pays reste limitée et souvent sans réelle efficacité.
        Elle n'est pas une invention et une exclusivité de notre pays, mais la spécificité de sa pratique pendant laguerre d'Algérie laissent encore des traces d'un côté comme de l'autre.
  ________________La particularité française de cette pratique est qu'elle a fait école et est devenue un temps une matière d'exportation.
   Le maître d'oeuvre en fut le général Aussaresses, ami des tortionnaires en Amérique du Sud, notamment au Brésil et en Argentine. Il a tenu un rôle central de conseiller au sein de l'organisation Condor.
   En ce qui concerne l'Algérie, si Massu finit par reconnaître les faits et sembla les regretter, Bigeard les nia ou les justifia jusqu'au bout.
                Les recherches de Marie-Monique Robin aboutirent à un rapport accablant  concernant l'école française auprès du dictateur Videla.
____" « J’ai honte pour la France. J'espère que nous aurons le courage de faire toute la lumière sur cette face cachée de notre histoire pour que nous ayons enfin le droit de nous revendiquer patrie des droits de l'homme. » 
   Ces mots ont été prononcés en 2003 par Bernard Stasi, médiateur de la République, au moment où le Sénat remettait un prix à Marie-Monique Robin pour son documentaire Escadrons de la mort, l’école française.
   Dans cette enquête exceptionnelle, la réalisatrice faisait témoigner des généraux argentins qui, pour la première fois, reconnaissaient avoir utilisé des techniques de torture et de disparitions de manière méthodique. Son film, riche en témoignages et en preuves accablantes, servit de pièce à conviction dans plusieurs procès intentés en Argentine contre des responsables militaires. 
    Mais le sujet premier du documentaire était de montrer comment la France exporta, dans les années 1960 et 1970, les techniques de lutte antisubversive apprises en Algérie, et forma les militaires sud-américains à la torture et au renseignement. Les méthodes employées durant l’opération Condor en Amérique latine furent inventées par les militaires français après la défaite de Diên Biên Phu, puis testées en Algérie. Par la suite, des vétérans devenus experts en guerre antisubversive (dont le général Aussaresses)..."
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USA: cry and pray!

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Déni de démocratie
                                Jamais sans mon colt, ou mieux sans mon AR-15. Le top.

    Au pays de la liberté, le Deuxième amendement donne le droit d'avoir une arme pour une auto-défense enracinée dans l'histoire violente du pays. Que serait un citoyen sans arme(s)?
  Même plusieurs, même des fusils d'assaut. Cela varie avec les Etats, comme la réglementation, parfois purement formelle.
  Si  quelqu'un appuie sur la gâchette et détruit des vies, ce n'est pas l'arme qui tue, répète-t-on.
      On n'y peut rien, c'est la fatalité, c'est le prix de la liberté . Et la liberté est bien défendue avec 300 millions d'armes à feu pour 318 millions d'habitants, inégalement réparties il est vrai.
                       Cry and pray. Il n'y a qu'à pleurer et prier.
    C'est chaque fois pareil, chaque fois qu'il y a une tuerie de masse ou des mort d'enfants imprudents.
  On attend la suivante ou on verra plus tard...
     Le Président n'est que légèrement embarassé, mais Donald sait se recueillir et prier. C'est pour lui une affaire diabolique, c'est le mal absolu  Et le Mal est inévitable. Il frappe là où il veut. Ou peut-être une catastrophe naturelle?
    Les puissants lobbies des armes n'y sont pour rien. Ils font leur travail, les yeux souvent fermés, et le business est juteux, à l'intérieur comme à l'extérieur.
 Le jeu continue autour des machines à $ de Las Vegas, cet ancien marécage. La ville de tous les superlatifs a encore gagné une étoile.
             La civilisation, elle, attendra...
  Les réformes réclamées par les anti-guns, sont une douce utopie. Les plus résolus s'y cassent les dents. On ne change pas un peuple sur-armé si facilement, dans un pays où il y a plus de marchands d'armes que de de librairies. On peut faire son e-marché et les foires aux flingues abondent.
  Malgré la tuerie à la mesure de la folie de la cité des flambeurs, ce n'est pas le moment  de changer quoique ce soit  des habitudes ancestrales, qui n'ont fait que se renforcer et se sophistiquer. L'heure est au recueillement. Toujours le même discours.
    En attendant on autorise les silencieux sur les guns, on permet aux handicapés mentaux de faire joujou , on peut même se procurer un bazooka ou un lance-flammes On n'arrête pas le progrès. John Wayne n'en serait pas revenu...
     La police a pris des leçons. Les enfants aussi.
        Les plaies sont profondes. L'addiction est grande, mais bien entretenue par des intérêts qui ont leurs relais politiques généreusement soutenus.
   Qui osera amender le fameux amendement, qui a permis de tuer Luther King, les frères Kennedy, d'autres présidents et tant d'autres citoyens...?
   L'alibi du 2° amendement risque d'avoir encore de beaux jours devant lui ainsi que la bonne conscience d'une majorité de fans.
                 - .C'est dans  l' air..

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L'Europe fait fausse route.

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

L'Europe: un objet non identifiable?
                                                                       Un discours à la peine dans le cadre d'une campagne sans ambition, dénotant l'épuisement d'un projet., entre la langue de bois habituelle et les excès de type libéral ou nationaliste...
   Les eurobéats inoxydables (de moins en moins nombreux il est vrai, ou de plus en plus silencieux) reprennent le théorème de Guetta,établi par P. Rimbert selon lequel il y aurait 3 principes intangibles :  toute réussite s’explique par l’Europe ; tout échec est imputable au manque d’Europe ; toute réussite et tout échec appellent davantage d’Europe.
       Ce mantra, d'essence quasi religieuse, cette croyance naïve ne peut plus fonctionner, car elle défie la réalité et escamote les analyses des dysfonctionnements finalement reconnus par de plus en plus d'individualités de droite (opportunistes?) ou centristes. Même Jean-Louis Bourlanges , inconditionnel de l'UE, exprime sa déception et son désarroi.
      Rocard, l'ambigü, tonne: "... l’Europe n’est pas commandée (...) Pis, elle donne l’impression de ne pas le souhaiter et en tout cas, elle ne le peut pas. Elle s’est donnée des règles qui lui interdisent d’être commandée», analyse l’ancien Premier ministre, faisant allusion à la règle de l’unanimité entre les Etats de l’Union qui prévaut dans de nombreux domaines de décision.    Et pour lui, «le départ de la Grande-Bretagne est la condition permissive à la reconstruction d’une Europe qui puisse et sache décider». «Pourquoi les pro-européens n’ont-ils jamais osé le dire? C’est l’une des hontes de cette campagne», estime-t-il, ajoutant même que la Grande-Bretagne «est membre de l’Union européenne par malentendu».    «Si dans les décennies qui viennent, nous ne construisons pas une Europe qui décide et dans tous les champs du politique, nul ne sait où l’on va», avertit-il encore..."
        Du point de vue de sa politique économique et de gestion de la crise, l'Europe fait fausse route.
Cela devient de plus en plus partagé, même si les analyses et les solutions comportent des divergences.
       Une  nouvelle donne semble cependant se dessiner, dénonçant le déficit politique européen inhérent aux structures existantes, à leur mode de fonctionnement et aux choix assumés:
   C'est Naulot, ancien banquier, qui le dit:  "Le meilleur moyen de maîtriser la dette publique, ce n’est pas de s’installer dans l’austérité et la déflation mais de sauvegarder la croissance, de tenter de convaincre l’Allemagne que si tous les pays de la zone euro pratiquent l’austérité, si la troïka continue ses opérations commandos en Grèce, la zone euro va droit dans le mur. 
Et le meilleur moyen de maîtriser la dette publique c’est aussi d’éviter une nouvelle crise financière en respectant la feuille de route fixée par les G20 de 2008-2009 pour encadrer la finance. Pour le moment, cela n’est malheureusement pas le cas..."
     Le dumping social et les paradis fiscaux continuent à miner les institutions, à contredire les principes et à  décrédibiliser le discours convenu. 
   Les promesses de changement ne prennent plus, surtout quand elles viennent de ceux qui sont enracinés à Bruxelles depuis si longtemps, comme M.Barnier.
     Un changement à la tête de la Commision ne changera pas grand chose: Juncker ou Schulz ? A la fin c’est Merkel qui décide...
    Mais  les Allemands découvrent le dessous des cartes. 
          Il n'y a pas de peuple européen a décrété le tribunal de Karlsruhe..
                   Tout le problème est là. Ce projet hugolien, s'il est possible dans un proche avenir, reste encore à construire, mais sur d'autres bases.
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 Point de vue: Emmanuel Todd

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