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Ce n'est pas Noël

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Pour les migrants                    [Notes sur un problème complexe et évolutif, qui fait polémique.]
                            Accueillir toute la misère du monde? Impossible et insensé, bien sûr, mais... ..«Lorsque les migrants se présentent à nos portes, nous ne pouvons pas nous comporter autrement qu'en êtres humains et les accueillir!»
          Au nom de la régulation... Mais de quelle régulation parle-t-on? Le mot recouvre bien des ambiguïtés, des pratiques, qui peuvent être cruelles, aux limites de nos frontières ou à l'intérieur. Le traitement répressif et policier du problème non seulement choque, mais est inefficace.
     Il n'est pas nécessaire d'être pape ou évêque pour prêter attention, particulièrement en ces temps de fêtes où la dépense souvent tapageuse s'affiche un peu partout, d'être sensibilisés aux problèmes que posent les phénomènes migratoires en Europe et particulièrement chez nous....sans oublier la détresse sociale interne. Le problème, tout simplement humain, est souvent mis entre parenthèses dans nos sociétés d'abondance, mais aux injustices criantes. et aux égoïsmes nationaux toujours résurgents.
     Si les récents phénomènes migratoires, souvent mal cernés, posent des problèmes humains et politiques au niveau de toute l'Europe (problèmes qui sont parfois les conséquence de ses propres erreurs en politique étrangère, comme en Lybie ou en Syrie), il ne sont pas sans s'accompagner de nombre de préjugés et d'idées reçues.
    Contrairement aux opinons mal informées ou formatées, on est loin d'un phénomène massif.

         L'accueil des  migrants en France est l'objet de bien des critiques. De nombreux exemples, depuis ceux, médiatisés, de Calais et de la Porte de la Chapelle, notoirement mal gérés, ont le don de rendre impopulaires des phénomènes mal cernés, où les amalgames sont nombreux. Jusqu'au rejet xénophobe parfois. Ce n'est pas inédit dans notre histoire.

    Beaucoup de migrants, même pour des raisons politiques, subissent actuellement un sort  pire que sous Sarkozy et Hortefeux. Pire que sous Hollande et Valls.
     Comment s'en débarrasser devient le souci primordial.
        La dissuasion et le rejet priment sur les conditions d'un accueil digne de ce nom, dans un premier temps.
  La politique de gribouille, voire la duplicité est souvent dominante et le double discours domine en l'Europe: L’Union européenne fait tout pour empêcher l’arrivée de migrants, mais elle publie depuis le début des années 2000 des documents expliquant qu’il faut absolument encourager les migrations pour remédier à la crise démographique d’une Europe vieillissante, et qu’on a besoin de dizaines de millions de travailleurs étrangers.

La Commissaire européenne Cécilia Malmström parlait en 2010 d’une nécessité pour assurer « la survie économique » de l’UE, Michel Barnier en 2011 a déclaré qu’il fallait des migrants pour garantir la survie des États-providences européens. On a, d’un côté, une politique sécuritaire anti-migration et, de l’autre, un discours utilitariste pro-migration.Aucune étude scientifique ne valide ces deux visions officielles. Les décideurs politiques font mine d’ignorer les travaux sur les ressorts complexes de l’immigration et ne considèrent pas les personnes concernées comme des acteurs de leur projet migratoire.
          Quand on considère l'immigration européenne avant 1914, puis jusqu'à 1974, on prend conscience de l'importance (relative) des mouvements de populations périodiques qui sont venues modifier le visage d'une France toujours changeante, parfois lentement, parfois rapidement..    Par exemple, en France, ..dans les années 1920, le premier pays d'immigration au monde, devant les États-Unis eux-mêmes ! Sur le siècle écoulé, l'ensemble des étrangers et des naturalisés équivaut au croît de la population, environ quatre millions de personnes.   En 1931, les étrangers sont 2,9 millions sur 41,8 millions d'habitants, parmi lesquels 808 000 Italiens, 508 000 Polonais, 352 000 Espagnols, 250 000 Belges, 100 000 Suisses... À quoi s'ajoutent quelques dizaines de milliers de Kabyles d'Algérie. Les Polonais et, dans une moindre mesure, les Italiens vivent dans des communautés repliées sur elles-mêmes, avec leurs organisations culturelles, sociales et religieuses pilotées par les gouvernements de Varsovie ou Rome...
     La crise des réfugiés a remis les mouvements migratoires au cœur des obsessions européennes et, en particulier, allemandes. On le voit notamment à l’accueil qu’a reçu l’ouvrage de Philipp Ther, professeur à l’université de Vienne. Dans Die Zeit, Elisabeth von Thadden en salue l’ambition : retracer les flux migratoires qui ont agité l’Europe depuis 1492, date de l’expulsion d’Espagne d’un demi-million de Juifs et de musulmans. « La question qui l’intéresse est : tous ces émigrés ont-ils réussi à s’intégrer ? »     On sait, en général, qu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, sept à huit millions de personnes ont été déplacées. Mais on ignore souvent, qu’une génération plus tôt, après la Première Guerre mondiale, ils étaient aussi des millions à être déracinés. Avant cela, il y eut bien entendu la révocation de l’édit de Nantes. Une bénédiction pour l’Allemagne, où les huguenots, qui comptaient beaucoup d’artisans fort qualifiés, se sont réfugiés en masse. Mais un sérieux défi aussi : Francfort, ville de 30 000 habitants, en accueillit pas moins de 100 000. On découvre des faits étonnants, comme l’intégration des Tatares musulmans à la république aristocratique de Pologne-Lituanie, au XVIe siècle, ou encore « la prouesse de l’Empire ottoman » qui accueillit, au XIXe siècle, à peu près deux millions de réfugiés musulmans chassés des Balkans.
    Le paradoxe est que l’Etat moderne démocratique ne favorise pas ce genre d’accueil en masse. « Parce que les démocraties votent en permanence, elles font preuve de moins de patience, explique von Thadden. Or, il faut des générations avant que les réfugiés s’intègrent vraiment. » A ce titre, les Etats prémodernes, où le souverain cherchait avant tout son intérêt sans se soucier de l’avis de ses sujets, disposait d’une latitude bien plus grande....
    Barrer la route aux migrants, et même aux ONG  n'est certainement pas la solution. Les grillages et les murs n'ont jamais rien résolu.
          De récents flottements annoncent peut-être d'autres orientations: 
...A couteaux tirés depuis des semaines avec le secteur associatif, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb fait cette première (et insuffisante) concession alors que les médias relaient le désarroi des migrants sur le territoire français, que le Défenseur des droits, Jacques Toubon, estime que le projet de loi comporte des atteintes aux droits fondamentaux, et que plusieurs députés En Marche commencent à faire connaître leur désaccord… Après des mois de grand écart entre les discours humanistes du président Macron et la politique implacable de Gérard Collomb, cette première reculade donne un peu d’espoir – à condition que le rapport de force ne faiblisse pas. Et que ce ne soit pas le Parlement européen qui entérine cette notion de « pays tiers sûr » à laquelle le gouvernement français vient de renoncer...
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Réfugiés: d'un sommet à l'autre
 Entre émotion et raison
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Repenser l'évolution

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Se laisser surprendre. 
                                    Encore et encore.
    Chaque mois ou presque, une découverte, une nouveauté, parfois de taille,  une nouvelle pierre à l'édifice paléontologique remettent en question les prénotions, bousculent les classifications provisoirement établies.
   Rien n'est jamais arrêté  dans la recherche en biologie, particulièrement dans le domaine de l'évolution, quel que soit ledomaine.
   Par exemple, dans l' histoire partiellement connue de la grande famille des dinosaures. 
         On vient de mettre à jour les restes du gentil monstre Deinocheirus, 
qui vivait il y a 70 millions d'années dans un paysage luxuriant de rivières, à la place de ce qui est aujourd'hui le désert de Gobi, en Mongolie. 
   Le  Deinocheirus mirificus est le plus étrange des dinosaures, qui n’était certainement pas un prix de beauté, mais qui ne risquait pas de passer inaperçu : quasiment de la taille duTyrannosaurus rex, il mesurait 11 mètres de long et pesait plus de 6,3 tonnes ; son crâne avait plus d’un mètre de long ; il possédait un museau allongé muni d’une sorte de bec, avec une mâchoire inférieure creuse et sans dents ; il avait le dos bossu, un ventre bedonnant, un bassin lourd posé sur des membres postérieurs assez courts avec des pieds larges.
     Avec une telle anatomie, Deinocheirus mirificus n’était assurément pas taillé pour la vitesse. Il marchait sur ses grosses pattes de derrière en se dandinant légèrement et en faisant osciller sa queue.  A défaut d’être gracieux, il devait en imposer, lorsqu’il arpentait les bords des rivières qui sillonnaient le désert de Gobi il y a 70 millions d’années. Ses larges orteils lui permettaient de patauger au bord de l’eau sans s’enfoncer dans les sols sédimentaires mous. Le contenu de son estomac, retrouvé avec les restes fossiles, révèle une alimentation omnivore, et montrent que Deinocheirus consommait de grandes quantités de poissons d’eau douce.
      Encore une énigme anatomique, comme l'ornithorynque, une bizarrerie de la nature qui avait  déjà intrigué Kant, qui donne encore des cheveux blancs aux taxinomistes.
   Après le tyrannosaures à plumes ...les découvertes se poursuivent, au hasard des fouilles, souvent fortuites.
   A la recherche des ancêtres des oiseaux.
     L'étonnant bricolage évolutif n'a pas fini de nous surprendre...
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Mille vaches et...

Publié le par Jean-Etienne ZEN

...Mille et un problèmes... 
                                       Une usine. Accessoirement, une unité de production de lait. En Somme.
       Telle pourrait donc être l'agriculture de demain, qui  réduirait ce qui reste de la  paysannerie à un petit groupe de managers, issus des banques ou du BTP?
      Une industrie comme une autre?
   C'est une idée toute simple:  Mille vaches laitières mais aussi 750 veaux et génisses qui devraient cohabiter dans ce que le journaliste Fabrice Nicolino auteur de l'enquête Bidoche, n'hésite pas à qualifier "d'usine" pour un objectif: rentabiliser. 
La preuve (s'il en fallait une): Les vaches ne produiront pas que du lait. Récupéré, le lisier et le fumier des animaux serait transformé en méthane, une énergie que le gouvernement cherche à valoriser depuis le mois de mars 2013, avant d'être vendu, sous la forme d'électricité à EDF. 
La production d'énergie devrait même rapporter davantage que la production laitière, bref, comme le résume au HuffPost Laurent Pinatel le porte-parole de Confédération paysanne, "avec le projet 1000 vaches le lait devient un sous-produit de la merde"...
....... "L'élevage laitier en France reste moins industrialisé que d'autres productions animales, en général les animaux ont accès à l'air libre et aux pâturages, or là ce ce ne sera pas le cas. Nous n'avons rien contre la taille d'un élevage en soi mais quand un élevage est très grand, l'accès aux pâturages devient forcément un problème," analyse Léopoldine Charbonneaux, présidente du CIWF, une ONG promouvant des alternatives à l'élevage industriel. 
    Concentration animale, risque d'épidémie ou encore développement de l'antibiorésistance en raison du recours aux antibiotiques, le tout pour produire un lait industriel et une viande de réforme de piètre qualité, c'est tout un système que dénoncent les riverains de la commune de Drucat, regroupés sous la bannière de l'association Novissen (Nos villages se soucient de leur environnement). 
     Le gigantisme américain, dans ce qu'il a de pire, gagne l'élevage européen, sauf exception.
                Il s'agit d'optimiser la vache, dans une vision hors-sol court-termiste déconnectant les animaux de leur milieu naturel, multipliant les risques environnementaux et sanitaires. 
   La Bretagne s'interroge déjà sur ses modèles inspirés par l'urgence d'après-guerre et des erreurs pisaniennes.
               L'industrialisation de la viande est une impasse. A moins que...
     Emportés dans le logique des multinationales, les agriculteurs ont perdu leurs repères.
La viande bon marché a un coût  et la production demande à être repensée. 
     Une nouvelle vision de l'agriculture s'impose.
                          De nouveaux défis à relever... 
________Ah ! Les vaches... 
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"Evolution" du droit du travail

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Comment il a été démantelé en Europe
           Sans aucun bénéfice sur l'emploi et les gens                      (Document)
                (Selon l'équipe de jounalistes de Investigate Europe)
   [Projet pilote paneuropéen : une équipe de neuf journalistes travaillant dans huit pays européens, qui enquêtent sur des sujets ayant une résonance sur l’ensemble du continent. Il publie des articles dans plus d’une dizaine de journaux. Parmi eux figurent notamment: le Tagsspiegel (Allemagne), EuObserver (UK), Newsweek Polska (Pologne), Publico (Portugal), Infolibre(Espagne), Aftenposten (Norvège), Corriere della Sera et Il Fatto Quotidiano (Italie), ViceGreece et Efsyn (Grèce), Falter (Autriche), Dagen Arbet (Suède), The Black Sea(Roumania), Ugebrevet A4 (Danemark), Pot Crto (Slovenie), EUObserver (UK), En savoir plus sur le projet : www.investigate-europe.eu.]
 
      L’Allemagne, la Grèce, l’Italie, la Roumanie, ou encore l’Espagne... Et maintenant la France. Ces dix dernières années, la plupart des pays de l’Union européenne ont subi de profondes réformes du droit du travail. Officiellement, au nom de la lutte contre le chômage. Mais les études réalisées depuis, y compris par les institutions les plus libérales, sont unanimes : leur impact sur l’emploi a été minime. En revanche, ces politiques se sont traduites par une explosion de la précarité et une baisse des rémunérations pour les salariés.
   La misère de l’emploi précaire a de nombreux visages. Elle peut prendre la forme de contrats de travail sans assurance maladie ni protection sociale. Il peut s’agir de temps partiels qui n’apportent pas un revenu suffisant pour vivre. Ceux et celles que cette misère affecte en sont aussi réduits à s’accrocher à un contrat temporaire après l’autre, ou sont contraints de gagner leur vie en tant qu’auto-entrepreneurs fictifs ou travailleurs prétendument indépendants. Les méthodes varient selon les législations nationales de chaque pays, mais le résultat est toujours le même : des millions d’Européens doivent se contenter d’emplois précaires et mal payés, qui ne leur offrent aucune perspective. Et le phénomène continue de s’étendre.    Le président français Emmanuel Macron souhaite renforcer cette tendance. Dans sa dernière réforme, son gouvernement a par exemple autorisé les employeurs à embaucher des travailleurs pour des projets ponctuels, avec des contrats qui prendront automatiquement fin à l’issue de leur réalisation. Dans le même temps, les accords collectifs nationaux, qui offraient jusqu’ici des protections importantes aux salariés, ont vu leur rôle fortement affaibli.
-Un jeune européen sur deux en contrat précaire
        Tout ceci à un moment où l’économie européenne se porte un peu mieux qu’elle ne l’a fait depuis dix ans. Dans la seule zone euro, 5,5 millions de personnes ont trouvé un nouvel emploi depuis la fin 2012. Mais selon les données collectées par Eurostat, l’agence de statistiques de l’Union européenne, 4 de ces nouveaux emplois sur 5 sont temporaires ou à temps partiel. Dans leur majorité, ils sont mal rémunérés. Pourtant, les deux tiers des personnes concernées souhaiteraient un emploi permanent à temps plein, comme le confirme la Commission européenne dans son dernier rapport sur le marché du travail dans l’UE. Conclusion du département recherche de la banque américaine Merrill Lynch elle-même : la supposée prospérité actuelle de l’Europe est « de mauvaise qualité ».
    Les jeunes en sont de loin les premières victimes. Près de la moitié des travailleurs âgés de moins de 25 ans sont en contrat temporaire. En Espagne, ce chiffre dépasse les 70%. « C’est extrêmement problématique, reconnaît Marianne Thyssen, commissaire européenne à l’Emploi et aux Affaires sociales. Ils ne peuvent quitter la maison de leurs parents, acheter un logement, faire des projets. Cela affaiblit l’économie toute entière », avertit cette femme politique conservatrice belge. « Les gens qui sont en emploi précaire n’investissent pas dans leurs compétences, et leurs employeurs non plus, explique-t-elle. Plus les emplois sont précaires, moins l’économie est productive. »
    Un diagnostic partagé par d’éminents économistes. « Toutes ces formes non-sécurisées d’emploi sont extrêmement coûteuses, à la fois pour les personnes concernées et pour la société dans son ensemble », explique par exemple Olivier Blanchard, longtemps économiste en chef au Fonds monétaire international (FMI).
-Des dirigeants européens obsédés par la flexibilité
     Mais pourquoi l’emploi précaire atteint-il de tels niveaux ? Que faire pour inverser la tendance ? Dans leur entreprise de dérégulation des marchés du travail, les gouvernements européens et la Commission se sont basés depuis des années sur des hypothèses et des théories qui se sont révélées fausses et irréalistes. Les commissaires et les ministres nationaux en charge de l’économie ont systématiquement cherché à démanteler ou affaiblir les accords sociaux collectifs, combattu les syndicats et, ce faisant, favorisé les inégalités et l’insécurité au travail. Les pays de l’Union européenne sont aujourd’hui pris dans une course au moins-disant en ce qui concerne les salaires et les droits des salariés, rendant toute réponse au seul niveau national encore plus difficile.
   Le mot-clé qui résume ces développements est la « flexibilité », explique le syndicaliste français Thiébaut Weber, un économiste chargé de suivre ces questions au sein de la Confédération européenne des syndicats (CES). Les dirigeants européens sont « obsédés par l’idée que le marché du travail est un marché comme les autres et qu’il doit être rendu aussi flexible que possible », précise-t-il. Ce qui signifie permettre aux entreprises d’employer leurs salariés à leur propre discrétion, selon les conditions du marché, et au coût le plus bas possible. En d’autres termes, les employés sont les perdants. Selon Thiébaut Weber, les politiques sociales suivent le même principe à travers toute l’Europe, et « la précarité en est le résultat logique ».
-451 réformes du droit du travail en dix ans
          Le droit du travail des pays de l’Union européenne a connu une vague de dérégulation depuis deux décennies, qui ne semble pas prête de s’arrêter. L’Organisation internationale du travail (OIT) a recensé, dans les pays dits « développés » et notamment dans l’UE, 451 réformes du droit du travail depuis l’année 2008. La plupart de ces réformes structurelles, comme elles sont appelées dans le jargon des économistes, suivent la même recette : si les travailleurs sont suffisamment flexibles et bon marché, alors les entreprises créent de l’emploi, le chômage baisse, et l’économie croît. 
    Telle est également la logique sous-jacente à l’« Agenda 2010 » mis en œuvre par l’ancien chancelier fédéral allemand Gerhard Schröder pour casser les prétendues « structures ossifiées » du marché du travail. Les emplois temporaires ont été « libérés des contraintes bureaucratiques » et la limitation de ces contrats temporaires dans les start-ups allongée à quatre ans. Les « mini jobs » et les emplois à bas salaire ont bénéficié d’un traitement fiscal de faveur, et les chômeurs ont été contraints d’accepter n’importe quelle offre d’emploi, aussi mal payée soit-elle. En parallèle, un grand nombre d’entreprises ont choisi de s’exempter des accords salariaux collectifs et de recourir à des travailleurs temporaires, contractualisés ou à temps partiel, pour réduire leurs coûts salariaux.
 Le tableau catastrophique de l’emploi allemand
Aujourd’hui encore, ces réformes sont considérées dans l’Europe entière comme une réussite incontestée. Le taux de chômage allemand est tombé au plus bas depuis la réunification (2,5 millions d’Allemands seraient au chômage mais plus de 7 millions occupent un emploi à bas salaire, lire notre article ici). Les hommes politiques des autres pays se plaisent à évoquer le modèle allemand lorsqu’ils veulent déréguler un peu plus le marché du travail national. La chancelière Angela Merkel a elle aussi l’habitude de chanter les louanges des « réformes » allemandes. Ce n’est que grâce à ces réformes que l’Allemagne « a pu distancer la France », a-t-elle affirmé en mai 2017.... 
      (lire la suite)
                     Harald Schumann et Elisa Simantke, pour Investigate Europe
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Peopolitique d'aujourd'hui

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

(C'était avant-hier...)

Autant en emporte le vent...
                              Comme feuilleton de fin d'été, on pouvait attendre mieux  que ce Harlequin à l'Elysée.
        En parler ou ne pas en parler?.. On en parle. 

 Des libraires ne lui disent pas merci 

   Des libraires, eux, en ont parlé, à leur manière, non sans humour, quitte à perdre quelques euros. 
      La meilleure réponse à cette non-oeuvre,  c'est pour eux  silence et dérision.
    Un non-livre donc. Un livre dont on peut se passer. La rentrée littéraire offre d'autres trésors...
        N'est pas Flaubert qui veut 
              Madame Bovary résiste au temps
                 Madame T.. sera oubliée demain.
.           La mauvaise littérature de gare attire aussi ceux qui s'en défendent publiquement " Selon les informations du Journal du dimanche, dans son édition du 7 septembre, le maire de Bordeaux et candidat déclaré à la primaire UMP aurait acheté discrètement le livre de Valérie Trierweiler «Merci pour le moment», alors qu'il déclarait samedi, lors de l'université d'été des jeunes UMP à la Baule, ne pas avoir l'intention de le lire. «Non, il y a mieux à faire», avait-il alors répondu, selon le Lab politique d'Europe 1. Il aurait fait ouvrir les portes de la librairie Mollat, un peu avant l'horaire habituel pour se procurer l'ouvrage....
.       La peopolitique d'alcôve est de retour, après les romances sarkoziennes largement étalées et le peplum DSK aux rebonds nauséabonds. 

  Le Président (qui a toutes ses dents!) n'a pas, dit-on, apprécié les attaques vipérines de la journaliste (?) de Paris-Match, dont les charmes l'avaient naguère séduit. Ah, les relations souvent incestueuses entre politique et journalisme!
Fallait pas y aller... ou être plus discret. Sans certaines règles, la fonction présidentielle est écornée et perd sa nécessaire distance, sa dignité institutionnelle.     Vie privée (légitime) et vie politique doivent être séparées. Cela allait de soi pour De Gaulle. Mitterand savait encore rester discret. Le grand Franklin Roosevelt eut une liaison, jamais étalée, avec sa secrétaire Lucy Mercer, au grand dam d'Eleanor, qui l'aida cependant à accomplir une grande oeuvre et le soutint dans sa maladie. 
    Le déballage romancé élyséen donne la nausée.
L'hypocrisie publique aussi, qui condamne et salive. Serait-on passé de l'état de grâce (?) au coup de grâce, par une pseudo-thérapie à ciel ouvert?...
                Ce qui pose problème, c'est l'intérêt ambivalent que nous portons à cette affaire, le voyeurisme ambiant, qui a autorisé Madame à se livrer sans décence, sûre du succès commercial, dans le contexte marécageux de la politique-spectacle et des ses aléas plus ou moins croustillants. 
       Comme le dit le sociologue Christian  Salmon, nous sommes entrés dans le jeu pervers de la peopolisation des responsables politiques, voulus et subis par eux depuis les années 70-80, et  sommes devenus des crapules romanesques 
       " L'engouement provoqué par la publication du livre de Valérie Trierweiler en est un symptôme navrant. La descente aux enfers de F. Hollande est aussi celle de tout un système de représentation. "Le roi est nu" mais l'image du roi se décompose sous nos yeux dans les flammes d'une dévoration médiatique. Mais ces flammes éclairent aussi nos visages captivés par l'attente de la fin. 
         « Nous sommes des crapules romanesques », écrivait Pierre Michon à propos des lecteurs. On pourrait en dire autant des électeurs, c’est à dire de nous mêmes. Nous feignons de nous intéresser à la Crise, à la Dette, au Chômage, alors que nous sommes assoiffés d’histoires, de héros et de méchants. Nous nous vautrons dans les feuilletons politiques qui n’ont d’autre but que de nous tenir en haleine. Nous suivons les campagnes comme une succession d’épisodes intrigants, un reality show permanent dont les sondages et l’audimat mesurent le succès. Nous exigeons du suspense, des coups de théâtre. Nous revendiquons notre part d’émotion. Nous sommes tous des Bovary du bulletin de vote, avides de « fausse poésie et de faux sentiments ».  Nous, le Peuple romanesque…
Les hommes politiques sont devenus des personnages de notre imaginaire quotidien, des figures éphémères de nos démocraties médiatiques. Ce sont nos présidents. Leur victoire est la nôtre. Leur folie est la nôtre. Nous les habillons et les déshabillons comme des avatars de «Second Life» ou des personnages de « Playmobil ». Nous consommons nos présidents et nous les jetons après usage…
Tous les sondages le démontrent. Nous n’avons aucune illusion sur leur capacité à dompter la crise, ce que nous leur demandons, c’est d’incarner une intrigue capable de nous tenir en haleine. Bien plus que de notre confiance ils doivent se montrer dignes de notre attention, à la hauteur de leur histoire.
Elizabeth Drew, la biographe de Bill Clinton, observe que « sa volonté délibérée de démystifier la fonction présidentielle finit par lui porter tort. Ses efforts frénétiques pour « se montrer proche des gens », « pour être accessible », pour populariser la présidence ont fini par démystifier la fonction. Selon ses conseillers, il était si connu que, lorsqu’il passait à la télévision, les gens dans les aéroports ne s’arrêtaient même plus pour le regarder.» Bill Clinton qui est allé jusqu’à confier sur MTV qu’il portait des slips plutôt que des caleçons, fut sans doute le premier à subir les effets corrosifs de cette hypermédiatisation.
A lire ses biographes, « tout semblait disproportionné chez Bill Clinton, voire pathologique et corroborait sa nature excessive ». Edith Efron, une journaliste du magazine libertarien Reason ira jusqu’à diagnostiquer chez lui des troubles cognitifs dans un article intitulé: «Le président peut-il penser? » de la même manière qu’un hebdomadaire français s’interrogeait en novembre 2007 : «Sarkozy est-il fou ?»
Clinton est qualifié par ces biographes d’hypermnésique comme le sera Sarkozy. Il a des besoins sexuels insatiables comme DSK ou Berlusconi. Il ne mange pas, il dévore. Lit plusieurs livres par nuit. L’exhibition du corps présidentiel s’effectue sous le signe de la dépense, de  l’excès, de la dévoration. Il doit sans cesse se mettre en danger. Transgresser les limites de sa fonction. Non par vain masochisme ou selon la trop fameuse conduite d’échec que les psychologues de la téléréalité politique affectionnent mais par une nécessité dramaturgique à laquelle sont soumis les hommes politiques. La vie politique doit s’ordonner comme un feuilleton intriguant, une succession d’épisodes propres à capter l’attention. Diane Rubenstein, l’auteure d’un essai sur les présidences américaines, a identifié dans les biographies de Bill Clinton, ce qu’elle appelle, une «pathographie» présidentielle liée à « la télé présence du président soumis au confessionnal quotidien des interviewers, à la fausse intimité des talk show, et à une tendance à l’hyperbole des magazines».
       La présidence, n’est plus le lieu du pouvoir, mais la scène des symptômes et des passions humaines. « La présidence est devenue un pur objet de fantasmes écrit Diane Rubenstein. Le président est moins un symbole ou un signe, qu’un lieu de projections de nos désirs contradictoires». Notre « projecteur en chef » disait Mark Crispin Miller de G.W. Bush. Et, Frank Rich, l’ex chroniqueur du New York Times à propos de Clinton: «Sa schizophrénie est la nôtre».
Nous voulons des récits intimes, des surprises, des coups de théâtre. De l’intime « Just in time ». Pas de temps mort. De l’émotion à flux tendu.
L'objectif des communiquants politiques est de synchroniser et de mobiliser les émotions. Voter c’est acheter une histoire. Etre élu, c’est être cru. Gouverner, c’est maintenir le suspense, appliquer ce qu’un universitaire américain a appelé la «Stratégie de Shéhérazade». Les détails nauséeux sont appréciés. Une certaine vulgarité de ton est encouragée ; elle authentifie les aveux. Ombre et lumière. Grandeur et décadence. Transgression et repentances. De l’affaire Lewinsky à celle de Nafissatou Diallo, des soirées "bunga bunga" de Berlusconi aux partouzes tarifées du Carlton de Lille, ce n’est pas la dépravation des individus seulement que met en lumière la chronique judiciaire, c’est un idéal type: l’expérimentation de soi soit être menée « jusqu’à la fracture».  La surexposition médiatique jusqu’à la dévoration. Le corps des puissants livré à la voracité des médias et des audiences fait le chemin inverse de celui décrit pas Ernst Kantorowicz ou Louis Marin, une désymbolisation accélérée, une démystification inexorable, au travers d’une exhibition médiatique dont la « Perp walk » de DSK serait la scène sacrificielle. Faire défiler devant une cohorte de journalistes, de caméras et de photographes, le directeur du FMI, menottes aux poings, celui que les médias s’obstinaient à appeler « l’homme le plus puissant de la planète », et qu’ils se complaisaient à décrire comme le futur président de la république française, ne peut pas ne pas signifier au delà de la mise en accusation d’un homme, la déchéance de tout un système de représentation. De l’incarnation de la fonction, on est passé à l’exhibition de la personne. Du caractère sacré de la fonction à sa profanation. L’exercice de l’Etat a perdu sa dimension sacrée pour revêtir une portée sacrificielle.
« C’est un immense pas vers la fin du système représentatif, écrivait Jean Baudrillard dans l’un de ses derniers textes, Et ceci est la fatalité du politique actuel – que partout celui qui mise sur le spectacle périra par le spectacle. Et ceci est valable pour les « citoyens » comme pour les politiciens. C’est la justice immanente des médias. Vous voulez le pouvoir par l’image ? Alors vous périrez par le retour-image. »
 (Extraits de La Cérémonie Cannibale (Fayard, 2013)

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Dictature de l'urgence

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Il y a urgence....à ralentir  
                                          La vitesse est devenue une dimension de la production de masse depuis le fordisme, un facteur de productivité, donc de richesse, un aspect de l'organisation du travail et des loisirs, un mode de vie.
  Nous sommes devenus  prisonniers et malades de la vitesse.
           Gagner du temps, même la finance s'y met: pour letrading haute fréquence, cette guerre 2.0, la milliseconde compte. Un jeu dangereux, comme dit Krugman.
   Il est temps de trouver les conditions de rephasage entre notre vie et nos activités qui tendent à s'emballer.
         L'ébauche d'un autre monde commence à s'organiser, contre cette compression du temps qui n'est pas sans conséquences sur la vie sociale et économique, cette " course effrénée aux profits ­immédiats et ses conséquences sur la planète et sur la ­société tout entière. Un monde soumis aux serveurs informatiques et aux algorithmes, qui échappent à tout contrôle, dont l’espace temps n’est plus celui des hommes mais celui des ordinateurs. Un secteur financier qui ne bénéficie qu’à quelques personnes dans le monde. A l'image de l'Américain Thomas Peterffy, fondateur et président d'Interactive Brokers, une entreprise située dans le Connecticut. Ce malin, milliardaire et cynique programmeur informatique, pour qui « le capitalisme reflète la nature intrinsèque de l’Homme », est persuadé que ce modèle ne s’écroulera jamais. « Celui qui aura les meilleurs logiciels aura les meilleures chances de l’emporter sur les autres. »
         L'immédiat et la vitesse sont devenus la norme. L’accélération, notre rythme quotidien. « Mais à quel prix ? Et jusqu’à quand ? » interroge le réalisateur Philippe Borrel  dans son dernier film, L’urgence de ralentir. « Ce que nous vivons, appuie l’économiste Geneviève Azam, c’est vraiment la colonisation du temps humain dans toutes ses dimensions – biologique, social, écologique – par le temps économique. C’est un temps vide, sans racine, sans histoire, seulement occupé par la circulation des capitaux ». Directement pointés du doigt, les milieux financiers et la logique d’actionnaires en attente d’une rentabilité immédiate. 
       Illustration de cette accélération financière et technologique: le trading haute fréquence dans lequel les algorithmes ont remplacé les hommes. « Le marché est un serveur mettant en relation des acheteurs et des vendeurs qui sont désormais des algorithmes, relate Alexandre Laumonier, auteur de 6. Un ordre est exécuté au New York Stock Exchange en 37 microsecondes, soit 1350 fois moins de temps qu’il n’en faut pour cligner de l’œil... » Le rythme est désormais dicté par les machines. « Celui qui compressera le temps le plus rapidement possible gagnera la partie », assène le sociologue Douglas Rushkoff. A moins que les catastrophes écologiques, économiques et sociales annoncées ne prennent les devants...
    Le court-termisme et la financiarisation de l'économie sont potentiellement destructeurs des fondamentaux de l'économie elle-même.
         " La logique de rentabilité et de compétitivité, propre à l’activité économique (« la concurrence ne dort jamais »), s’étend à tous les domaines de la vie. Le temps libre, d’autant plus précieux qu’il a été gagné, doit lui aussi être géré efficacement ; mais cette réticence à courir le risque de le dilapider a de lourdes conséquences. Il en résulte un handicap qui, pour le coup, est également partagé du haut en bas de l’échelle sociale : « Pas plus que l’exploiteur, l’exploité n’a guère la chance de se vouer sans réserve aux délices de la paresse », écrit Raoul Vaneigem. Or, « sous l’apparente langueur du songe s’éveille une conscience que le martèlement quotidien du travail exclut de sa réalité rentable » . Rosa ne dit pas autre chose : selon lui, si l’on veut reprendre la main sur le cours de l’histoire individuelle et collective, il faut avant tout se dégager des « ressources temporelles considérables » pour le jeu, l’oisiveté, et réapprendre à « mal » passer le temps.
Ce qui est en cause, ajoute-t-il, c’est la possibilité de « s’approprier le monde », faute de quoi celui-ci devient « silencieux, froid, indifférent et même hostile » ; il parle d’un « désastre de la résonance dans la modernité tardive ». La chercheuse Alice Médigue, elle aussi, identifie un « phénomène de désappropriation » qui maintient le sujet contemporain dans un état d’étrangeté au monde et à sa propre existence . Avant le règne de l’horloge — que les paysans kabyles des années 1950, rapporte Pierre Bourdieu, appelaient « le moulin du diable » —, les manières de mesurer le temps reliaient d’ailleurs naturellement les êtres humains à leur corps et à leur environnement concret. Les moines birmans, raconte Thompson, se levaient à l’heure où « il y a assez de lumière pour voir les veines de la main » ; à Madagascar, un instant se comptait à l’aune de la « friture d’une sauterelle »
Parce qu’elle plonge ses racines très profondément dans l’histoire de la modernité, la crise du temps ne se satisfera pas de solutions superficielles. D’où la prudence avec laquelle il faut considérer des initiatives comme le mouvement européen slow — « lent » : Slow Food pour la gastronomie , Slow Media pour le journalisme, Cittaslow pour l’urbanisme… Aux Etats-Unis, le penseur Stewart Brand supervise dans le désert du Texas la construction d’une « Horloge du Long Maintenant » censée fonctionner pendant dix mille ans et redonner ainsi à l’humanité le sens du long terme. Le projet perd toutefois de sa poésie lorsqu’on sait qu’il est financé par M. Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon : on doute que ses employés, obligés de cavaler toute la journée dans des entrepôts surchauffés, y puisent un grand réconfort existentiel..."
      Immense défi que celui qui consiste à s'abstraire de la tyrannie du court-terme, qui est un aspect de la crise que nous vivons, anthropologique autant qu'économique. 
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Prisons françaises

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Un contre-modèle.
                             Une société se juge à l’état de ses prisons  (Camus)
      Depuis des années, malgré les nouvelles constructions annoncées, l'état des prisons françaises est toujours aussi discutable.
    Régulièrement , des rapports notent nombre d'insuffisances: l'état matériel des locaux, le surnombre, la promiscuité, les violences internes, l'insuffisance en nombre et en formation du personnel pénitentiaire, etc...
   Depuis R.Badinter, les rapports se suivent et se ressemblent...comme pour les institutions psychiatriques.
     Nous faisons juste un peu mieux que la Moldavie.
  Le bilan est accablant. Dans l'indifférence la plus grande.
 La prison ne peut plus dans ces conditions jouer le rôle qui lui a été assigné.
    Le tout-carcéral est un échec et la lenteur des procédures pénales, due à une justice sans moyens suffisants, aggrave les choses.
   De plus, une bonne part des détenus relèvent de soins psychiatriques.
      Parler de scandale ne choquerait que ceux qui ont encore de la rétention carcérale une image médiévale, purement punitive. L'isolement, quand il s'impose, ne peut être que la préservation (temporaire ou non) de l'ordre public. La réinsertion sociale, dans la plupart des cas doit être l'objectif, à l'exemple de ce qui se pratique avec assez de succès dans d'autres pays. Même s'il n'y a pas de système idéal. On peut toujours évoluer vers le moins pire.
    La réhabilitation par le travail, quand il existe, devrait être repensé.
        Un long chemin reste à faire pour arriver à instituer un système pénal le moins mauvais possible.
     Ce n'est sûrement pas vers le tout-répressif à l'américaine qu'il faut chercher, où là-bas il y a plus de prisons que d'écoles,, business aidant. 
    Allons-nous aussi vers une privatisation de plus en plus grande, ce que en UK on commence à cesser de faire?
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L'OTAN en question

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Pourquoi l'OTAN?
                                 La question ne peut pas ne pas se poser quand on repense à son acte de naissance, à ses missions premières d'après-guerre, à ses interventions diverses depuis une vingtaine d'années. 
   Aujourd'hui, l'organisation apparait pour le moins comme un pur anachronisme et ses objectifs initiaux ont changé complètement.
     Les critiques n'ont pas manqué à son égard notamment lors de ses interventions au Kosovo, en Lybie (1), en Afghanistan et ailleurs...(2)
    Aujourd'hui, pour l'Ukraine, dont la situation est loin d'être claire et où les responsabilités semblent bien partagées, elles divisent, même en Allemagne. 
     Klaus Hornung  en témoigne
          Il fut un temps où le Général de Gaulle décida de quitter cette organisation pour retrouver l'exercice de la souveraineté du pays.       Pour Paul Marie de la Gorce, L'OTAN, représentait clairement un instrument de l'hégémonie américaine:
                Après la fin de l'Union Soviétique et du Pacte de  Varsovie,"...l’Alliance atlantique et son organisation militaire continuèrent à fonctionner sans changement. La fin de la guerre froide aurait pu remettre en cause, sinon l’existence de l’alliance, du moins son fonctionnement, puisque sa raison d’être, toujours invoquée par les gouvernements occidentaux, était de faire face à une menace - réelle ou supposée - venant du camp de l’Est. Or ce camp n’existait plus. Pourtant, aucun des gouvernements européens n’a paru vouloir, à cette occasion, reprendre plus de liberté d’action. Tous, au contraire, se sont déclarés en faveur du maintien de l’OTAN, et même du renforcement de ses structures politiques et militaires. Les Etats-Unis, de leur côté, tout en retirant une part substantielle de leurs forces déployées jusque-là en Europe, ont tenu à maintenir une organisation qui assure leur prépondérance politique et stratégique sur le théâtre européen. Ils ont renforcé l’intégration des forces qui en dépendent, et ont obtenu qu’elles puissent intervenir hors de l’aire géographique constituée par le traité de l’Atlantique nord...."
       Au coeur de la  nouvelle stratégie militaire des Etats-Unis, l'Otan devait jouer un rôle de supervision, de contrôle, de meneur de jeu:
     On prête à Lord Ismay, premier secrétaire général de l’OTAN, la citation suivante concernant le rôle de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord : « Garder les Américains à l’intérieur, les Russes à l’extérieur et les Allemands en-bas. »  Cette phrase illustre la fonction duale de l’alliance militaire. Si celle-ci se présentait uniquement, durant la Guerre froide, comme un moyen d’assurer la sécurité de l’Europe occidentale contre la menace soviétique, cette organisation fut également la structure au travers de laquelle Washington put peser politiquement en Europe sur ses vassaux européens. Cette ingérence politique états-unienne s’embarrassa rarement de scrupules et passa même parfois par des méthodes douteuses. (Notamment en Italie: voir le rapport Andreotti) 
   Le 1er juillet 1991, l’auto-dissolution du Pacte de Varsovie, pendant de l’OTAN dans le Bloc de l’Est, mettait fin à la raison d’être officielle du traité de l’Atlantique Nord. Pourtant, aujourd’hui, l’OTAN existe toujours et est même dans une phase d’extension. Comprenant 12 membres lors de sa création le 4 avril 1949  et 16 membres lors de la dissolution du pacte de Varsovie, l’alliance atlantique en compte désormais 26..." 
                   Zbigniew Brzezinski dans Le grand échiquier : L’Amérique et le reste du monde, avouait clairement les objectifs généralement occultés:
     «A court terme, il y va de l’intérêt des Etats-Unis de consolider et de préserver le pluralisme géopolitique qui prévaut sur la carte d’Eurasie. Par le biais de manœuvres politiques et de manipulations, on pourra ainsi prévenir l’émergence d’une coalition hostile qui pourrait chercher à contester la suprématie des Etats-Unis, ce qui n’empêcherait toutefois pas un Etat donné d’imaginer de le faire lui-même. (p. 253s.)
[…] L’élargissement de l’Europe et de l’OTAN serviront les objectifs aussi bien à court terme qu’à plus long terme de la politique américaine. Une Europe plus vaste permettrait d’accroître la portée de l’influence américaine – et, avec l’admission de nouveaux membres venus d’Europe centrale, multiplierait le nombre d’Etats pro-américains au sein des conseils européens – sans pour autant créer simultanément une Europe assez intégrée politiquement pour pouvoir concurrencer les Etats-Unis dans les régions importantes pour eux, comme le Moyen-Orient. Il est également essentiel pour l’assimilation progressive de la Russie dans un système de coopération mondiale que l’Europe soit bien définie sur le plan politique.» (p. 255)
                           Il serait temps que l'Europe, en état de minorité,  s'émancipe et trouve la voie d'une véritable politique étrangère autonome et d'une force commune, en sortant de l' OTAN.
         Mais ce serait  aller à l'encontre de ce pour quoi elle a été créée.
  Non seulement l'Otan, qui a ses maillons faibles,   ne fonctionne pas, mais il va toujours dans le même sens... 
                          La renaissance de l’ONU est la seule solution au chaos du monde.
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La ville se meurt...

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

...La ville est (presque) morte.
                        On achève bien les centres-villes
      Une ville peut se dépeupler, lentement ou rapidemet pour plusieurs raisons.
        Le cas de Détroit après la crise de 2008 et l'effondrement de l'industrie automobile en est un exemple récent.
   Mais ce qui poses problème aujourd'hui, de manière plus générale, c'est la perte de substance des centres des villes moyennes, depuis une vingtaine d'années, du fait de la disparition ou de l'exode massif des commerces de proximité au profit des espaces commerciaux extérieurs, qui drainent la clientèle là où "on trouve tout" facilement, de l'alimentation aux loisirs en passant par le bricolage et la restauration....et même ce à quoi on n'aurait pas pensé.
       No parking, no business. Le slogan américain a été suivi un peu partout, sans résistance des consommateurs.
   Il suffit de voir ce qu'est devenue une ville de 10 à 20.000 habitants: un quasi-désert. Des agences bancaires, immobilières, des coiffeurs, quelques services....Une activité réduite à une peau de chagrin. Des soirées assez sinistres, des week-end tristes. Des centres urbains désertés, sans vie.
        La surproduction de surfaces de vente en périphérie a créé les conditions de ce déclin, qui renforce une régression des relations de voisinage, de la vie associative, de la vie tout court. Parfois même le boulanger ou le boucher s'est exilé. Comme s'en plaint par exemple le maire de Perpignan: 
« ... La situation est catastrophique : sur les trois dernières années, 300 000 m2 de superficies commerciales ont vu le jour et 100 000 m2 sont déjà prévus pour la suite. Une multiplication des centres commerciaux aux effets dévastateurs : un quart des commerces du centre-ville ont déjà fermés. Cette concurrence exacerbée a des incidences directes sur l’emploi, avec une baisse de 10% des salariés, et fragilise la viabilité des commerces restant avec une baisse d’un tiers de leur chiffre d’affaires ».
Selon le parlementaire, une « spirale infernale» se met alors en place : la fréquentation du centre-ville diminuant, les commerces baissent en qualité, la ville perd en attractivité, « notamment auprès des classes moyennes et supérieures qui préfèrent partir emménager en périphérie », amplifiant d’autant plus la paupérisation du centre-ville.....
    L’étude PROCOS précise : «le nombre de commerces en cœur de ville reflue depuis 12 ans, il a diminué en moyenne de 3,7 %. Alors que dans le même temps, le parc des surfaces commerciales français a doublé, passant de 70 millions à près de 140 millions de mètres carrés»
         Les centres-villes sont donc en péril, ainsi que les villages environnants, mais on ne s'attaque pas aux causes principales. La proximité recule: Face à la disparition du commerce de proximité partout en France, et jusque dans des villes de taille conséquente comme Le Havre ou Saint-Etienne, le gouvernement s’apprête à annoncer une série de mesures.Mais pas question, bien entendu, d’instaurer un moratoire sur l’implantation de grandes surfaces en périphérie. Au nom de la liberté, Bercy s’y oppose. C’est la même comédie depuis la loi Royer de 1973. Régulièrement, les responsables politiques feignent de découvrir le problème et prennent quelques décisions pour masquer, en la matière, leur soumission au libéralisme sans limites. On ne voit pas de quelle liberté il s’agit quand une poignée de centrales d’achat imposent leur loi. L’Allemagne, l’Italie, la Suisse réglementent leur urbanisme commercial. Y vit-on moins libre qu’en France (Xavier de Jarcy)
       Il est devenu urgent de changer de modèle:
   le dispositif d’autorisation préalable délivrée par les CDAC est notoirement peu efficace et, malgré ses remaniements successifs, n’a jamais permis de réguler la prolifération anarchique des zones commerciales dans les périphéries des villes.
      Et la question n'est pas seulementesthétique (la laideur des entrées de villes), elle est aussi immobilière et micro/macro-politique.
     Les promoteurs et les grands groupes de distribution ont gagné, avec la complicité d'élus locaux à courte vue et/ou intéressés électoralement, au nom d'une modernité naïvement proclamée.
    Il est bien tard pour revenir en arrière et toutes les incantations comme tous les colloques restent tardifs et verbaux.
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La 2cv de Mr Hulot

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Le vélo c'est écolo, répète notre ministre.
                               Il a raison. Mais ce n' est pas une révolution.
        Le vélo, c'est  l'avenir.
             Mais encore faut-il savoir prendre des risques et ne pas se décourager, même si on se casse un bras.
   Mais quand on est baroudeur...
        En tous cas, c'est la solution, dit-il. La preuve...
     Même si le tout électrique, même vélocipédique, à terme, c'est pas terrible...
                    Il reste que Mr Hulot manque un peu de logique:
     Ses neuf véhicules (à moteur!) ça fait un peu désordre.
   Passe encore pour la deudeuche de madame. C'est tendance.
  On comprend qu'il ait pu s'attirer l'ire de ses copains.
Mais il ne  recule pas, dit-il, il compose.
  Il assume.
       Combien de temps encore chez Jupiter, avant l'accident fatal?
 

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