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Kaboul: effondrement

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Kaboul: effondrement

                         Tout ça pour ça! Pour en arriver là? Un échec cuisant, prévisible. Comme le fut la déroute saïgonnaise, dont la leçon ne fut pas retenue. La politique d'"ingérence" trouve là ses limites tragiques, comme ce le fut ailleurs. Politique d'aveuglement et d'intérêts impériaux à court terme, de dérives bushiennes, des services de renseignement et des objectifs du Pentagone perméable aux influences des lobbies militaro-industriels, contre lesquels Eisenhower avait mis en garde à une époque. Le principe d'ingérence "au nom de la démocratie" a montré une fois de plus ses limites et ses arrière-pensées. Pas plus que l'armée fantoche sud-vietnamienne n'a résisté longtemps, l'armée américano- afghane, formée à la hâte et à grands frais, n'aura tenu longtemps.  

-Saïgon évacué -

 

           Washington comme Dracula, a engendré un nouveau monstre, qui lui revient à la figure et qui met Biden dans l'embarras, piégé par des années d'errance d'erreurs et de cynisme manifestes, depuis les fanfaronnades de l'équipe néoconservatrice bushienne menée par le cynique Dick Cheney. Une guerre sans fin, qui connaît une issue tragico-comique qui place le pays devant une nouveau scénario redouté par la population, dont on peut deviner qui pourra en tirer bénéfice.

-Kaboul évacué-
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Où va l'Afghanistan?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Back to the past?

                        La capitale est sur le point de tomber, malgré les résistances inorganisées d'une armée mal préparée et de chefs corrompus, malgré les dollars américains dépensés souvent en vain. C'est la déroute prévisible. Malgré le simulacre de négociations de dernière minute entre Washington et Kaboul.      L'armée US se savait officieusement dans l'impasse dès 2008, au cours de sa plus longue guerre, devenue un fiasco. Les richesses du pays leur ont échappé, derrière le prétexte de la démocratisation du pays annoncé par les néoconservateurs comme Rumsfeld.  La corruption n'a jamais été aussi grande. Tout a fini par se savoir. Tout ça pour ça!    Le retour des Talibans est bien là. Ce n'est sans doute qu'une question de temps...

 

     " ...Les USA  en concluant leur « accord de retrait » avec les talibans, n’ont pas fait que leur abandonner une grande partie du sort de l’Afghanistan. Ils s’en sont aussi remis à eux pour que le territoire qui repassera sous leur contrôle ne redevienne pas une base du jihadisme international, menaçant d’intervenir de nouveau si c’était le cas. Une telle menace apparaît pourtant bien peu crédible après un tel retrait. Les talibans, incontestablement opposés à Daech, auront de fait toute latitude pour ajuster à leur guise leurs relations à venir avec Al-Qaida. Vingt ans après le 11-Septembre, la potion est amère..."

                 ____ La Chine avance ses pions, profitant du vide politique, prête éventuellement à pactiser avec les Talibans. Les affaires n'ont pas d'odeur. Realpolitik oblige. Il y a tant de matières premières dans le pays et la route de la soie est en cours...Le tropisme est grand.                                                       __  "...La Chine est là pour mettre en place ses nouvelles routes de la Soie, qui de Pékin à l’Europe, lui permettront une mainmise économique majeure sur tous les terrains où elle a déjà posé ses valises de capitaux. Mais pas que: l’Afghanistan ne peut basculer dans une nouvelle guerre civile au risque de contrecarrer ses plans. Il faut donc sécuriser le pays, et se rapprocher de ceux qui vont bientôt prendre le pouvoir inexorablement. Et ce sont les Talibans qui font une percée fulgurante depuis quelques semaines, de Kandahar vers Kaboul, comme jamais. Leur retour est annoncé depuis des mois. L’Occident a failli là où l’Empire du Milieu qui devient un Empire externalisé réussira sûrement. Stabiliser au nom de la realpolitik, asservir les pays à ses propres intérêts, comme l’a fait Moscou avec Damas, lorsque la Russie a voulu maintenir pour elle cette fenêtre ouverte vers la Méditerranée, et y acheminer notamment son gaz naturel. Vu le glissement du monde vers l’autoritarisme, le populisme, condamnant en gros la démocratie à une peau de chagrin américaine et européenne, la Chine a de beaux jours devant elle, ne reculant devant rien pour placer ses pions. Pendant que Paris et Washington protestent contre ces régimes mais quelque part aussi contre eux-mêmes et leur incapacité à avoir anticipé ce glissement du monde, la Chine a avancé en silence, sans faire de bruit. Elle est désormais partout...."      _______________

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Le sénateur et le saucisson

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Gonflé!
          Ainsi donc, la dangerosité attribuée au glyphosate ne serait pas plus élevée que pour certains produits de charcuterie.

       Alors, vite, arrêtons les saucisson!
  En redoublant d'intensité sous le coup d'affaires récentes, en Europe comme aux USA, sans parler de certains pays asiatiques, les groupes Monsanto/Bayer conduisent certains lobbyistes, dûment listés, avérés ou masqués, à se ridiculiser en public. 
   Mais tous les sénateurs ne sont pas de la même farine.
     Si le produit phare de la firme américaine, cédée au plus vite à Bayer, qui s'en mort les doigts, a montré son efficacité redoutable comme défoliant massif pendant la guerre du Vietnam, dont on connaît les effets terribles sur beaucoup d'organismes humains et animaux, c'est sans doute par excès de consommation de charcuterie par la population victime....
    La haute toxicité du fameux désherbant a montré son efficacité, mais a su devenir incontournable dans l' agrobusiness et il devient difficile maintenant d'en faire l'économie, du moins dans un proche avenir, même si certains agriculteurs ont appris à s'en passer.
    La toxicité génétique du produit devient de jour en jour mieux établie, même s'il reste encore beaucoup d'études à mener pour progresser dans la recherche des corrélations et des mécanismes.  Il y a tellement de constats et d'indices majeurs depuis les études déjà anciennes de M.Robin, que le doute est de plus en plus injustifiable.
   Certaines victimes, hélas! ne peuvent plus en parler.
      L'arme du doute, c'est celle des industriels du produit, qui devait être miracle. On n'affirme plus, on insinue, pour retarder le plus possible toute position tranchée ou seulement des mesures définitives de précautions minimales.
    C'est dans la brèche du doute construit à l'aide d'une armée d'avocats que les affaires peuvent continuer. Comme on l'a fait pour l'amiante et même pour la cigarette pendant longtemps. C'est le bon moyen pour temporiser et paralyser toute décision politique responsable.
   Les procès, les débats de haut niveau sont pourtant nombreux et vont se multiplier, mais la résistance intéressée et la culture de l'ignorance et du déni font aussi leur oeuvre.
           Affaire (forcément) à suivre...
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Un point actuel sur la vaccination

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Ombre et lumière

      Un point assez éclairant sur les débats en cours     Dans les échanges et les confrontations actuels, une petite mise au point est la bienvenue. Merci à l'auteur.  Elle vaut ce qu'elle vaut mais a la mérite de la clarté sur de nombreux point contestés dans le débat public parfois trop tranché ou ultra simplifié.

 

                                "....Chaque samedi depuis la première manifestation d’ampleur contre le passe sanitaire, Mediapart est allé à la rencontre de celles et ceux qui refusent que la vaccination soit ainsi indirectement imposée, parfois par crainte de possibles effets indésirables.      Le sujet est complexe, les questions, nombreuses, les informations vérifiées sont primordiales pour s’y retrouver dans cet univers scientifique où chacun a tendance à s’improviser épidémiologiste… À commencer par Emmanuel Macron.      Le président de la République répond aux questions des jeunes internautes sur le vaccin contre le Covid-19 sur les réseaux sociaux depuis le 1er août, pour contrer les « fausses informations » et « fausses rumeurs ».      Mediapart reprend une à une les principales raisons évoquées par les hésitants ou réfractaires à la vaccination contre le Covid-19 pour justifier leur position, et apporte son éclairage journalistique, en renvoyant à de précédents articles pour davantage de précisions.        « Je ne me ferai pas vacciner avec une technologie nouvelle comme l’ARN messager, à la limite j’accepterais un vaccin à l’ancienne comme celui que Sanofi prépare », confie Jeff, « gilet jaune » qui bat le pavé parisien contre le passe sanitaire, le 17 juillet.     En réalité, l’ARN messager, sur lequel reposent les vaccins de Pfizer-BioNTech et Moderna, a été découvert en 1961. Les vaccins à ARN messager avaient déjà été testés contre d’autres maladies par le passé, même s’ils n’avaient jamais été commercialisés. « Ils ont été évalués dans le cadre d’essais cliniques destinés à lutter contre Ebola et Zika. Simplement, l’épidémie a disparu avant qu’ils puissent être mis sur le marché », précise Jean-Daniel Lelièvre, chef du service d’immunologie clinique et maladies infectieuses au CHU Henri-Mondor de Créteil. Si ce sont les deux premiers vaccins à avoir été autorisés en Europe, c’est aussi parce qu’ils reposent sur une technologie plus rapide à concevoir et à produire que les vaccins traditionnels.     Les réfractaires à la vaccination voient souvent passer sur les réseaux sociaux qu’il ne s’agit pas d’un vaccin mais d’une « thérapie génique » qui modifierait l’ADN, voire « qui contiendrait de l’ADN humain, des fœtus avortés », croit savoir Christine, gilet jaune de 57 ans.      « L’ARN du vaccin ne se retrouvera même pas à proximité de votre ADN (…). La technologie de vaccination à ARN n’est absolument pas une thérapie génique, cela n’a rien à voir. L’ARN n’a d’ailleurs pas grand-chose à voir tout court avec de l’ADN. Alors que l’ADN est fait pour durer, l’ARN n’est qu’un petit message éphémère extrêmement fragile qui ne résistera pas longtemps à la température de votre corps ainsi qu’à vos enzymes, les RNases, qui ont pour unique objectif dans la vie que de le découper en mille morceaux », explique Océane Sorel, docteure en virologie, vidéo à l’appui.       Cette disparition rapide de l’ARN devrait à l’inverse rassurer celles et ceux qui craignent qu’il provoque des effets indésirables tardifs, des mois, voire des années plus tard.       « Je refuse qu’on m’injecte un produit fait à l’arrache », confie Laurence, 53 ans, alors qu’elle manifeste contre le passe sanitaire, le 17 juillet, à Paris. Ce qui est vrai, c’est qu’on n’a jamais découvert un vaccin en si peu de temps.      Mais on n’a jamais autant investi non plus en recherche et développement pour en trouver un. Or plus on met les moyens, plus on cherche, et plus on trouve. Cet investissement sans précédent, à hauteur de 5,4 milliards de dollars selon Policy Cures Research, est la principale explication. ;    Par ailleurs, les laboratoires ne sont pas partis de zéro. Ils ont réutilisé des technologies vaccinales déjà testées pour d’autres maladies, ce qui a permis un gain de temps de recherche considérable.       Généralement, l’industrie pharmaceutique attend les résultats des premières phases de ses expérimentations pour passer aux suivantes : des tests sont d’abord menés sur des animaux puis sur un petit groupe d’humains pour vérifier la sûreté et l’efficacité de ses produits.    Face à l’urgence de cette pandémie, l’aide publique a été telle que les laboratoires ont conduit les toutes premières étapes de la recherche en parallèle plutôt que successivement. Le but ? Une fois la dangerosité immédiate du produit écartée, atteindre le plus rapidement possible la phase finale des expérimentations, la phase 3, celle à large échelle, sur plusieurs milliers de personnes. Elle permet notamment de détecter d’éventuels effets indésirables plus rares. Grâce à cela, on a pu raccourcir le temps de recherche de ce vaccin, qui dure habituellement des années.     Face à l’ampleur de la pandémie, l’Agence européenne des médicaments (AEM) a eu recours à une procédure accélérée de mise sur le marché prévue en cas d’urgence. Elle a évalué les bilans intermédiaires des tests réalisés par les firmes pharmaceutiques quelques mois après le lancement de la dernière étape des essais cliniques. Celle-ci a débuté en juillet 2020 pour le peloton de tête des firmes lancées dans cette course mondiale aux vaccins.                              __L’examen des données par la police sanitaire européenne lui a permis d’émettre une autorisation de mise sur le marché (AMM) dite conditionnelle aux vaccins contre le Covid-19, à commencer par le premier homologué, celui de Pfizer-BioNTech, en décembre 2020.     Le fait que « cette AMM [soit] conditionnelle » est un des arguments de Fabrice Di Vizio, avocat en santé publique connu pour être le défenseur de Didier Raoult, pour s’élever contre les inégalités induites par le passe sanitaire lorsqu’il défile aux côtés de Florian Philippot, président des Patriotes, ex-numéro deux du FN.    Cette AMM conditionnelle « permet l’autorisation de médicaments qui répondent à un besoin médical non satisfait avant que des données à long terme sur l’efficacité et la sécurité ne soient disponibles. Cela est possible uniquement si les bénéfices de la disponibilité immédiate du médicament l’emportent sur le risque inhérent au fait que toutes les données ne sont pas encore disponibles », précise l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).   « Une AMM conditionnelle est accordée pour un an et peut être renouvelée (…). Lorsque les autorités européennes ont reçu et évalué toutes les données complémentaires exigées, l’AMM conditionnelle peut être convertie en une AMM standard », précise l’ANSM. 

« LE VACCIN EST ENCORE EN PHASE EXPÉRIMENTALE »

      C’est vrai, les dizaines de milliers de volontaires engagés dans les essais cliniques sont toujours suivis. Mais ce n’est pas inquiétant pour autant. Pour évaluer l’efficacité et la sûreté d’un produit de santé, le producteur doit réaliser plusieurs phases d’essais cliniques, dont la dernière est la phase 3. Des bilans intermédiaires sont dressés pour vérifier l’innocuité et l’efficacité du produit.    Cette phase 3 n’est pas terminée, même si le produit est mis sur le marché, ce qui est habituel pour les produits de santé innovants. Les firmes ont déjà présenté des données suffisamment solides pour prouver l’efficacité et la sécurité de leurs vaccins afin d’obtenir le droit de les commercialiser.    Le processus d’homologation est complexe. Même Olivier Véran, ministre de la santé, s’y perd. « Parmi les “fake news” que l’on entend, il y aurait celle qui consiste à dire que le vaccin serait encore en cours d’expérimentation, c’est absolument faux. La phase 3 est terminée depuis des mois, elle est validée », a-t-il lâché le 2 juillet, lors d’une conférence de presse.   En réalité, Moderna a prévu de clore son essai clinique le 27 octobre 2022 et Pfizer-BioNTech, le 2 mai 2023. Si l’évaluation se poursuit, c’est surtout pour mesurer la durée de protection du vaccin face au Sars-CoV-2 et ses variants, et donc son efficacité à moyen terme. Cela permet aux laboratoires de définir si une dose de rappel est nécessaire et, le cas échéant, combien de temps après les injections initiales. 

« JE CRAINS LES EFFETS SECONDAIRES D’UN VACCIN POUR LEQUEL ON MANQUE DE RECUL »

      Comme pour tous les produits de santé, il est malheureusement impossible de connaître tous les effets indésirables rares avant leur utilisation grandeur nature, une fois qu’ils ont été administrés à des centaines de milliers de personnes, puisque par définition ces réactions surviennent dans une infime proportion de cas, parfois un sur 100 000.   Pour autant, les experts de la vaccination ne s’inquiètent pas d’un « manque de recul » souvent brandi par les réfractaires au vaccin. Les effets secondaires surviennent généralement à très court terme, dans les premiers jours ou semaines après l’injection : on dispose rapidement du recul nécessaire.    On compte pour cela sur un autre outil classique de surveillance des effets secondaires, qui intervient après la commercialisation : la pharmacovigilance. Elle prend le relais en faisant remonter par les personnes vaccinées, leurs proches et les soignants les cas d’effets indésirables survenus à la suite des piqûres. Des experts des agences du médicament enquêtent ensuite sur le lien de cause à effet possible entre les symptômes et le produit.      En cas de découverte d’une causalité possible entre des effets indésirables et un produit, les autorités sanitaires peuvent alors préconiser d’en suspendre l’utilisation. D’ailleurs, c’est ce que l’EMA a fait, temporairement, pour le vaccin AstraZeneca, le temps de réévaluer la balance bénéfice-risque à la lumière des nouvelles données sur les réactions découvertes.       C’est un système d’alerte a posteriori classique. Comme 4,25 milliards de doses de vaccins anti-Covid-19 ont déjà été administrées, cela réduit les risques d’être passé à côté de rares effets indésirables graves depuis les premières injections réalisées fin 2020.

« J’AI DAVANTAGE PEUR DE MOURIR DES EFFETS SECONDAIRES DU VACCIN QUE DU COVID-19 »

        Des chiffres faramineux de possibles morts d’effets indésirables du vaccin Covid-19 circulent : c’est le résultat d’une addition de l’ensemble des décès rapportés dans les jours qui ont suivi une injection, que le lien entre la vaccination et l’effet ait été établi ou non.     En réalité, en France, en tout, 13 morts des suites de thromboses atypiques rares avec un lien avéré avec une vaccination à l’AstraZeneca ont été dénombrés à la suite des enquêtes de pharmacovigilance menées.      Dans le contexte épidémique, avec un virus qui fait essentiellement des dégâts chez les plus âgés et qui a causé plus de 112 000 morts en France, les autorités françaises ont estimé que les bénéfices attendus de ce vaccin étaient supérieurs aux risques pour les plus de 55 ans.     En revanche, l’ANSM n’a identifié aucun décès en France directement lié au vaccin Pfizer-BioNTech ou Moderna. Leurs possibles effets indésirables sont aussi sous haute surveillance : l’agence a indiqué le 19 juillet que de très rares cas de myocardite et de péricardite, des inflammations de la région cardiaque, ont été signalés, principalement « dans les 14 jours suivant la vaccination ».    Dans un courrier adressé aux professionnels de santé, elle évoque « une possible association causale » entre les vaccins à ARN-messager contre le Covid-19 et la survenue de ces myocardites et péricardites. L’agence suggère de « conseiller aux personnes vaccinées de consulter immédiatement un médecin en cas de douleurs thoraciques, d’un essoufflement ou de palpitations ».     Par ailleurs, quels que soient les vaccins anti-Covid, ils peuvent provoquer de très rares cas de réactions allergiques graves, dites anaphylactiques, de l’ordre de 0,2 cas pour 100 000 piqûres. Ces réactions surviennent dans les minutes qui suivent l’injection, d’où le quart d’heure d’observation requis. En cas de choc anaphylactique, l’administration d’adrénaline immédiate empêche d’éventuelles séquelles.      Ce qui inquiète aussi Gaëlle, gilet jaune de la première heure, c’est « qu’on ne puisse pas se retourner contre les fabricants en cas de survenue d’effets indésirables. Ça n’inspire pas confiance ». Les fabricants de vaccins Covid-19 ont effectivement signé des clauses avec les pouvoirs publics pour que les États prennent en charge les indemnisations en cas de survenue d’effets indésirables, sauf si la faute du laboratoire est établie.

« LES VACCINS NE SONT PAS EFFICACES, ILS N’EMPÊCHENT PAS DE TOMBER MALADE »

      Même si l’efficacité des vaccins contre le Covid-19 est très élevée, elle n’est pas de 100 % : une personne entièrement vaccinée a quand même un risque, très faible, de tomber malade du Covid-19.      Ceux à ARN-messager, de Pfizer-BioNTech et Moderna, préviennent la survenue de symptômes de la maladie à plus de 90 % en cas d’infection par la souche initiale ou le variant britannique du Sars-CoV-2, et même si l’efficacité semble un peu moindre face au variant Delta, elle reste importante.    Les vaccins anti-Covid-19 préviennent très bien la survenue de formes graves de la maladie. D’ailleurs, la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) estime que pendant la période du 31 mai au 11 juillet, les patients complètement vaccinés ne représentaient que 7 % des admissions en hôpital pour Covid-19 en France.     Les plus âgés, qui ont eu accès plus tôt à la vaccination en France, sont plus nombreux à être protégés. En proportion, les hôpitaux voient arriver des patients Covid-19 plus jeunes depuis six mois. Du 19 au 25 juillet, l’âge médian des personnes nouvellement admises était de 56 ans selon Santé publique France. En janvier, quand la campagne de vaccination démarrait tout juste, le pic avait été atteint autour de 75-80 ans.

« LES VACCINS NE SERVENT À RIEN PUISQUE LES VACCINÉS TRANSMETTENT QUAND MÊME LE VIRUS »

       La situation sanitaire en Israël, pays qui a massivement vacciné sa population en premier, est scrutée de près. Début juillet, un chiffre a circulé et a pu inquiéter quant à l’efficacité vaccinale, de prime abord : 40 à 50 % des nouveaux cas de Sars-CoV-2 concerneraient des personnes complètement vaccinées, selon l’ancien directeur général de la santé de l’État hébreu.     Rien de surprenant, finalement. C’est mathématique. Plus la proportion de vaccinés est importante, plus elle augmente dans celle des nouveaux contaminés. Là encore, l’efficacité du vaccin contre la transmission n’est pas totale : les vaccinés peuvent quand même être infectés et contagieux, contrairement au raccourci exposé par Jean Castex, premier ministre, sur TF1 le 13 juillet, quand il a affirmé que  « les analyses faites sur ces personnes [qui ont reçu deux doses] montrent qu’en réalité elles n’ont plus de chance d’attraper la maladie ».    Des personnes infectées par le Sars-CoV-2 – qui seraient tombées malades si elles n’étaient pas vaccinées – peuvent être porteuses du virus sans présenter de symptômes.    Néanmoins, la charge virale est alors moins élevée : « On observe une diminution de la concentration du virus et de sa durée de sécrétion. Ce n’est pas blanc ou noir, les risques de transmission sont moindres mais pas nuls », précise Jean-Daniel Lelièvre, expert en immunologie auprès de la Haute Autorité de santé.

 « JE FAIS DAVANTAGE CONFIANCE À MES ANTICORPS NATURELS »

    « J’ai eu le Covid-19 en mars 2020. Les tests sérologiques que j’ai réalisés sont positifs, ils montrent que j’ai encore des anticorps. J’ai davantage confiance en mon corps pour prévenir une nouvelle infection », témoigne Talie, 52 ans, dans la manifestation du 17 juillet.   Sauf que « protection biologique ne veut pas dire protection clinique. Ce n’est pas parce que vous faites des anticorps que vous êtes protégé de l’apparition de la maladie. Contre l’hépatite B, par exemple, certains protègent, d’autres non. La trace d’anticorps révélée par les tests sérologiques est la preuve d’une réponse de l’organisme mais pas forcément d’une protection », distingue Jean-Daniel Lelièvre, professeur d’immunologie.    « Ce que l’on sait, c’est que les personnes qui ont un antécédent de Covid et qui ont reçu une dose de vaccin quelques mois plus tard ont des anticorps neutralisants, ceux efficaces face au Sars-CoV-2 », poursuit-il. Car les anticorps neutralisants induits par les vaccins perdurent plus longtemps dans le corps que ceux produits par une infection naturelle.    « Quand on a eu le Covid-19, il n’y a pas besoin de se faire vacciner. D’ailleurs, même Emmanuel Macron ne le fait pas pour cette raison », considère Gaëlle. Or le président de la République a indiqué avoir reçu une dose de Pfizer-BioNTech le 31 mai, jour de l’ouverture de la vaccination à tous les majeurs, après avoir attendu que s’écoulent cinq mois après son infection au Sars-CoV-    La Haute Autorité de santé (HAS) recommande bien une dose unique de vaccin pour les personnes qui ont eu le Covid-19, au-delà de trois mois et de préférence dans un délai proche de six mois après l’infection.

« ON EXAGÈRE LA GRAVITÉ DU COVID-19 QUI NE TUE PAS PLUS QUE LA GRIPPE »

     Les informations sur le Covid-19 arrivent en masse et ce qui est vrai un jour ne l’est plus forcément quelques mois plus tard, d’où une certaine confusion. Le Covid-19 ne tuerait « pas plus que la grippe », toujours selon Gaëlle, gilet jaune.     « Après la première vague en 2020, il était permis de penser qu’il y aurait moins de décès pendant la deuxième partie de l’année, le Covid-19 ayant accéléré la mort des plus vulnérables. On a observé cet “effet moisson” en 2003. L’espérance de vie aurait même pu continuer d’augmenter, cela a été le cas après la canicule pour les hommes. La deuxième vague de Covid-19 puis le fait que l’épidémie perdure ont tout changé », indique Michel Guillot, spécialiste de la mortalité à l’Institut national d’études démographiques (Ined).   Gaëlle est ouverte à la discussion et se montre attentive à une mise à jour du décompte macabre, le Covid-19 ayant causé plus de 112 000 morts depuis le début de la pandémie. Elle avoue ne plus savoir où trouver une information juste.     Au-delà des morts, il y a les centaines de milliers de patients souffrant d’un Covid long, longtemps passés sous les radars. Une étude de l’Office national des statistiques anglais montre que 10 % des personnes infectées par le Sars-CoV-2 avaient encore des symptômes, parfois très invalidants, trois mois après leur test PCR positif.      Le fait que « les scientifiques changent souvent d’avis » est souvent évoqué dans les cortèges et semble alimenter la défiance. Le nombre de jours à attendre entre les deux doses de vaccin, par exemple, a évolué. « Il n’y a pas de vérité vraie et la vérité est évolutive au fil du temps à mesure que les connaissances s’accumulent. Au début, on ne peut pas avoir toutes les réponses », justifie Daniel Lelièvre. 

« LES VACCINÉS FAVORISENT L’APPARITION DE VARIANTS DU SARS-COV-2 » 

EN RÉALITÉ, PLUS UN VIRUS CIRCULE ET PLUS IL RISQUE DE MUTER. COMME LA VACCINATION LIMITE LA TRANSMISSION DU SARS-COV-2, ELLE RÉDUIT AUSSI LE RISQUE DE VOIR APPARAÎTRE UN VARIANT PRÉOCCUPANT. D’AILLEURS, LES PREMIERS SONT APPARUS AVANT MÊME LE DÉBUT DES CAMPAGNES DE VACCINATION, AU BRÉSIL, AU ROYAUME-UNI ET EN INDE, NOTAMMENT.          « LES VARIANTS PRÉOCCUPANTS NAISSENT LÀ OÙ L’ÉPIDÉMIE EST TRÈS ACTIVE EN TENTANT DE PRENDRE LA PLACE DU VARIANT QUI CIRCULAIT JUSQU’ALORS MAJORITAIREMENT. ILS TOUCHENT SURTOUT LA POPULATION NON IMMUNISÉE », PRÉCISE JEAN-MICHEL PAWLOTSKY, CHEF DU PÔLE BIOLOGIE DU CHU HENRI-MONDOR.        « DANS LES PAYS QUI CONNAISSENT DE TRÈS FORTES POUSSÉES ÉPIDÉMIQUES, DE NOUVEAUX VARIANTS VONT SE DÉVELOPPER ET SE PROPAGER AILLEURS DANS LE MONDE. MÊME SI L’INDE A BOUCLÉ SES FRONTIÈRES DEPUIS LE DÉBUT DE LA PANDÉMIE, DE PAR SES RELATIONS AVEC LA GRANDE-BRETAGNE, LE VARIANT DELTA EST ENTRÉ EN EUROPE », RAPPELLE JEAN-MICHEL PAWLOTSKY, À LA TÊTE D’UNE PLATEFORME DE SÉQUENÇAGE DU SARS-COV-2, QUI PERMET D’IDENTIFIER LES DIFFÉRENTS VARIANTS EN CIRCULATION.      D’OÙ L’IMPORTANCE D’UN ACCÈS À LA VACCINATION DANS LE MONDE ENTIER, ET NON UNIQUEMENT DANS LES PAYS RICHES. MOINS DE 4 % DE LA POPULATION AFRICAINE A REÇU AU MOINS UNE DOSE DE VACCIN CONTRE LE COVID-19.     « POUR ÉRADIQUER LE VIRUS, IL FAUDRAIT QUE PLUS DE 80 % DE LA POPULATION MONDIALE SOIENT VACCINÉS ET ON EN EST LOIN, CONSTATE JEAN-MICHEL PAWLOTSKY. CE QUE L’ON RECHERCHE, C’EST QUE LE SARS-COV-2 DEVIENNE COMME LA GRIPPE. ON VACCINE, LA PLUPART DE CEUX QUI SONT INFECTÉS SONT DES NON-VACCINÉS MAIS ON N’ARRÊTE PAS LE PAYS POUR AUTANT. » MÊME SI L’OBJECTIF D’ATTEINDRE L’IMMUNITÉ COLLECTIVE PARAÎT ENCORE LOIN, S’EN APPROCHER PERMETTRAIT DE LIMITER LARGEMENT LES DÉGÂTS DU COVID-19. "  ____________________

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Où va EDF?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

(Il y a déjà deux ans...)

 

Incertitudes.
                     Pour Jupiter, travail d'Hercule.
                                    A l'heure de profondes remises en question, l'horizon n'est pas clair pour la veille maison, qui se trouve face à des défis de grande ampleur et à des choix majeurs, déterminant pour l'avenir., notamment des investissements massifs.
   ....avec 33 milliards d’euros de dette, il doit investir dans les prochaines années entre 55 et 75 milliards d’euros pour mettre aux normes son parc nucléaire. Sans compter l’interminable chantier du réacteur EPR de Flamanville (Manche) et le financement d’éventuelles nouvelles centrales. 
      Des choix, forcément politiques, s'imposent et on commence à comprendre les grandes lignes de ce qui se prépare, à l'heure où Bruxelles sonne impatiemment l'heure de la privatisation.
   Une privatisation et un démantèlement discutables, mais qui a déjà produit certains effets, notamment avec la multiplication des distributeurs, installant une fausse concurrence.
  Le monde de la distribution est déjà devenu un maquis, qui crée la confusion et le désarroi chez beaucoup de consommateurs, se trouvant acculés parfois à des choix peu clairs ou surfaits.
    Les factures, dont on annonce qu'elles vont bientôt s'élever, deviennent parfois illisibles. Mais n'est-ce pas une pratique habituelle que de brouiller les pistes, quand une certaine concurrence devient une règle imposée.
   ...La direction d’EDF mène actuellement  un lobbying intense auprès du gouvernement sur un sujet technique, mais majeur : la répartition de la rente nucléaire. Un mécanisme complexe appelé Arenh (accès régulé à l’électricité nucléaire historique) impose à EDF de vendre un quart de la production nucléaire à ses concurrents, à un prix fixe. L’objectif de ce dispositif était de favoriser la concurrence et de tempérer la volonté de Bruxelles de découper l’opérateur historique.  ... EDF juge dorénavant que cette régulation tue l’entreprise à petit feu, l’obligeant à vendre à un prix inférieur au marché une part significative de sa production, qui provient de centrales largement amorties. Depuis cinq ans, Jean-Bernard Lévy demande au gouvernement de supprimer ce mécanisme, avec un argument : il empêche EDF de financer correctement ses investissements, alors que l’entreprise p produit la quasi-totalité de l’électricité en France.

 


           ___  EDF serait-elle menacée de se transformer finalement en Bad bank du nucléaire?
    C'est ce que pense Martine Orange:
               "   ...A l'avenir , EDF ne serait qu'un producteur public d'électricité nucléaire
....Jean-Bernard Lévy risque cependant d’avoir un deuxième mandat beaucoup plus compliqué, même si sa feuille de route a été très allégée. Plus question de « participer à la transition énergétique, d’anticiper les mutations à long terme, de montrer l’exemplarité du groupe en matière d’animation des filières industrielles ; d’être un acteur emblématique du service public », comme le gouvernement précédent le lui avait demandé, lors de sa nomination en 2014.      Le président d’EDF n’a plus qu’une mission, comme le lui a indiqué le gouvernement dès février : préparer une évolution de l’organisation de l’entreprise pour assurer la pérennité et le développement du nucléaire.      Ainsi se confirment nombre de rumeurs, les propos esquissés par Emmanuel Macron et les appréhensions de Nicolas Hulot lors de sa démission en fin août 2018. La transition et la sécurité énergétique, les enjeux climatiques, le service public de l’énergie, tout cela n’est que secondaire. Pour l’Élysée, EDF, c’est le nucléaire, point.    « Emmanuel Macron ne croit pas aux énergies renouvelables. Pour lui, la réponse au réchauffement du climat, la transition énergétique, passe par le nucléaire », confirme un proche du dossier. Mais un nucléaire à la main de l’État, faisant assumer toutes les charges et tous les risques au public et aux consommateurs, en masquant les échecs, les impasses et le coût véritable.    Dès sa reconduction, Jean-Bernard Lévy est prié de s’attaquer au plus vite à cette « grande transformation ». Le lancement officiel de ce projet, nommé Hercule, devait être officialisé lors d’un comité stratégique le 28 mai. Après les élections européennes.       Mais à la grande fureur de l’Élysée, les grandes lignes du projet ont été révélées par le Parisien avant. L’État projette de renationaliser EDF – il détient actuellement 83,67 % du capital – et de scinder le groupe entre la production nucléaire d’un côté et toutes les autres activités de l’autre. La seule solution, selon le gouvernement, pour permettre à EDF, déjà très endetté, de faire face au mur d’investissements qu’il doit affronter dans les années à venir pour maintenir et développer son parc nucléaire.     Normalement, la direction d’EDF a jusqu’en décembre pour présenter son projet. Dans les faits, il est déjà bien avancé. Depuis plusieurs mois, l’Agence de participations de l’État (APE) et la direction d’EDF travaillent à la demande de l’Élysée à ce projet. Aidés par des banques-conseils, dont UBS, ODDO, J.P. Morgan ou Natixis, ils ont conçu un schéma qui ressemble très fort aux idées qui trottaient dans la tête d’Emmanuel Macron quand il était ministre de l’économie.   Celui-ci estimait alors qu’il fallait revoir le statut et l’organisation d’EDF. « Autant le statut de société cotée est une solution pertinente pour se diversifier ou développer le nucléaire à l’international, autant il ne me semble pas optimal pour ce qui concerne le nucléaire en France, compte tenu des contraintes de production, du parc installé, de la régulation. (…) Il serait extrêmement difficile, toutefois, de sortir de ce statut de société cotée. Il faudrait soit trouver énormément d’argent pour racheter toutes les actions, soit rompre le lien entre les activités dans le domaine du nucléaire en France et le reste du groupe », affirmait alors Emmanuel Macron devant la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale le 22 mars 2016, en soulignant que si cette solution était choisie, elle « impliquerait donc un démantèlement du groupe ».     Heureux hasard ! L’APE et la direction d’EDF aboutissent au même plan que celui défendu par Emmanuel Macron lorsqu’il était à Bercy. C’est bien un schéma de démantèlement que le gouvernement est en train de concocter pour EDF.    Afin de pouvoir renationaliser le nucléaire, EDF serait découpé en plusieurs morceaux. D’un côté,

une structure serait créée, qui détiendrait 100 % du parc nucléaire, les principaux barrages hydrauliques (la liste ne semble pas arrêtée), ainsi que les centrales thermiques d’appoint. En gros, tous les moyens de production d’EDF. Cette structure serait totalement détenue par l’État.   De l’autre, toutes les autres activités d’EDF en aval, comme la distribution (Enedis – ex-ERDF), les énergies renouvelables (EDF EN), les services (Dalkia) seraient placées dans une autre structure dont le capital serait ouvert au privé. Dans quelles proportions ? À ce stade, tout semble encore à calculer.     Car dans un premier temps, cette scission doit permettre de faciliter l’opération de reprise publique du nucléaire. Lors du rachat par l’État, les actionnaires actuels d’EDF, selon les schémas étudiés par les banques-conseils, pourraient soit apporter leurs titres à l’opération et se faire rembourser en numéraire, soit convertir leurs actions du groupe en actions nouvelles de la société regroupant toutes les autres activités du groupe.       Cette solution d’échanges de titres pour des actions nouvelles permettrait de réduire le coût de la renationalisation complète d’EDF. Selon des chiffres qui circulent, l’État espérerait ainsi ramener le prix du rachat de l’électricien public autour de 700 à 800 millions d’euros au lieu de 6 à 8 milliards d’euros. De plus, à l’occasion de la scission, le bilan d’EDF serait « retravaillé », une partie des dettes du groupe – plus de 33 milliards d’euros – étant transférés dans la nouvelle structure.     Enfin, cette cotation pourrait permettre de lever de l’argent et conforter les fonds propres d’EDF, nettement insuffisants par rapport aux engagements pris et à venir de l’entreprise, sans que l’État, qui a déjà dû participer à une augmentation de capital de 3 milliards d’euros en 2017 pour effacer en partie le désastre de la faillite d’Areva, ait besoin de remettre la main à la poche.   Pour l’instant, la direction d’EDF est muette sur les négociations qu’elle a engagées avec l’État. Interrogé sur les projets à venir, le groupe n’a pas répondu à nos questions. Sans information autre que celles qui fuitent dans la presse ou les rumeurs de couloir, les salariés en sont réduits à essayer de comprendre ce qui se trame. Les premières réactions cependant au projet sont largement négatives.     « Ce projet n’a aucun sens industriel. Il conduit à la désintégration du système électrique, sans apporter de réponse à un vrai problème : l’électricité n’est pas soluble dans la concurrence libre et non faussée », assure François Dos Santos, secrétaire CGT du Comité central d’entreprise d’EDF.     « L’avenir d’EDF, c’est avant tout une question de régulation dans l’intérêt du groupe et non de réorganisation dans l’intérêt des banques d’affaires », réagit de son côté Alexandre Grillat, responsable de la CFE-CGC, qui dénonce une « tambouille financière qui réduit l’avenir d’EDF à un Meccano capitalistique ».     « Il n’y a aucun projet industriel et économique derrière ce plan. Ce gouvernement, avec l’aide de l’Europe, ne sait faire qu’une chose : privatiser », ajoute Anne Debregeas, responsable de SUD Énergie. « Ce projet ? Ce n’est qu’un charcutage comptable et financier qui ignore tout des problèmes de l’électricité », renchérit un ancien responsable du groupe.     Même les salariés actionnaires s’énervent. Ils ont adressé plusieurs questions écrites aux administrateurs d’EDF avant l’assemblée générale, en leur demandant comment ils entendaient défendre « l’affectio societatis des salariés, des actionnaires et des consommateurs » dans les opérations à venir et en réclamant que les administrateurs représentant l’État ne puissent pas prendre part ni aux délibérations ni au vote sur l’éventuelle mise sur le marché des filiales d’EDF, afin de prévenir tout conflit d’intérêts.     La désintégration du groupe, séparé entre un amont nationalisé et un aval libéralisé – et sans doute à terme totalement privatisé, redoutent certains –, fait courir un grand risque à EDF, de l’avis de nombreuses personnes, et même plus largement à l’ensemble du système électrique français.    À terme, c’est toute l’organisation actuelle qui disparaît. Plus de distributeur public, disparition programmée des tarifs régulés de l’électricité, soumis alors à la libre concurrence du marché, et peut-être même remise en cause de la péréquation tarifaire qui permet d’offrir un prix équivalent aux consommateurs sur le territoire.    Mais ce sont aussi les contrats individuels et collectifs qui pourraient être remis en cause, en cas de privatisation. Enedis travaille avec des contrats de concession avec les collectivités locales, est garante des installations électriques dans les copropriétés depuis la loi Élan et est propriétaire des compteurs individuels posés dans chaque domicile. Le chambardement juridique paraît immense, voire insurmontable, sans parler des risques financiers qui y sont associés. « Une folie », à entendre ceux qui connaissent le groupe.     « C’est vraiment un projet de banquier d’affaires. Leur intérêt est de tronçonner EDF en morceaux les plus petits possible. Forcément, à chaque opération de découpage, ils touchent leurs commissions. Mais on va mettre en pièces le formidable outil dont nous disposons, à savoir un opérateur d’un service public intégré. En désintégrant EDF, on perd tous les effets de taille critique, la complémentarité des moyens de production, la gestion du réseau », relève un cadre du groupe.      « Séparer la production de la distribution, c’est exactement ce que les responsables politiques avaient juré de ne pas faire. Cela donne des catastrophes comme l’effondrement du réseau électrique en Californie en 2001. Cela a coûté des milliards par la suite », analyse Anne Debregeas. La responsable de SUD Énergie souligne elle aussi les risques de désoptimisation, de rupture du système, qui demande une gestion encore plus fine depuis l’émergence des énergies renouvelables. « On risque d’aboutir à un système complexe, opaque, illisible. C’est dans ces situations que surviennent les accidents et les crises », prévient-elle.     Même si, selon nos informations, certains directeurs d’EDF sont très opposés à ces scissions, l’APE et le gouvernement les jugeraient comme des contreparties indispensables à la nationalisation du nucléaire, pour obtenir l’accord de la Commission européenne. Renationaliser la production nucléaire serait perçu comme une subvention d’État, expliquent-ils. D’autant que le gouvernement ne veut plus privatiser les barrages, comme la Commission européenne l’exige....."
   (Affaire à suivre...)
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Les héritiers

Publié le par Jean-Etienne ZEN

  Parce qu'ils le valent bien?

                                   Ils sont parvenus au sommet de la réussite et de la richesse personnelles, même si dans ce domaine, on peut toujours progresser: par exemple, la fortune de J.Bezos n'en finit pas de gonfler, même la crise aidant. Celle de B. Arnault, comme celle de F.Pinault, n'est pas mal non plus et connaît des bonds spectaculaires. Mais comment font-ils, se demande le petit smicard, abasourdi par de tels chiffres? Combien de vie de labeur devrait-t-il remplir pour arriver à de tels sommets, qui dépasse l'imagination?   C'est à cause du mérite personnel, diront certains, même parmi les économistes de salon. Il suffit de "traverser la rue" avait dit qui vous savez et tous les jeunes peuvent devenir millionnaires, s'ils en ont la volonté. Ce n'est pas si compliqué. Mais pourquoi est-ce si rare?                                  Il n'est pas question de remettre en cause la notion de mérite ni celle de la réussite personnelle. Mais dans quelle proportions, dans quelles conditions? Tout le monde n'est pas né avec une cuillère en argent dans la bouche, comme les fils Bolloré. Les héritiers, ça existe, surtout dans un pays où la transmission du patrimoine favorise l'accumulation des richesses. Le problème certainement le plus important est le pouvoir d'influence que possèdent ces grandes fortunes, sur le plan politique et médiatique. La grande majorité des grands titres de presse leur appartient, ce qui semble ne pas poser de problèmes au pouvoir, notamment la main mise de V.Bolloré sur nombre de réseaux d'information.

_____________Je m'suis fait tout seul et j'ai réussi, parce que je le vaux bien...
 Moi, monsieur, j' suis parti de rien...
______________________________De rien? Vraiment?...
Personne ne se fait tout seul. L'anthropologie et la psychanalyse montrent que tout individu ne serait rien sans un milieu qui le porte, une culture qui le fait être humain...
Nous sommes donc toujours en lien avec un héritage social, un modèle familial, même si nous les ignorons ou les refusons, fortement conditionnés par des facteurs dont nous ne pouvons nous extraire qu'en  partie ou en imagination. Nous sommes dépendants d'un monde humain particulier, qui nous a fait ce que nous sommes..
Mais chacun a toujours la possibilité de faire des écarts, de sortir des normes, de se distinguer, de mettre en oeuvre des capacités particulières, qui peuvent l'élever au dessus du lot et l'amener, dans certaines conditions, à une certaine réussite sociale et financière. Parfois en tant qu'héritier, parfois sans appuis particuliers.
On ne peut méconnaître la part de volonté entrepreneuriale, d'ambition exceptionnelle qui peut entraîner des individus à se dépasser et s'engager dans des aventures industrielles et financières qui font leur prospérité et leur renommée, comme Bill Gates, talentueux concepteur mais enfant de son époque technologique; on doit lui reconnaître cependant  beaucoup d'opportunisme et de pratiques monopolistiques.Le désir de dépassement, de réussite sociale, qui est plutôt positif,  a de profondes racines historiques, culturelles et familiales, comme Balzac l'avait bien vu..
 _______Ce qui fait problème c'est la prétention à être son propre créateur, le libre sculpteur de soi-même, ne devant rien à personne
Il faut reconnaître que l'expression self-made-man est abusive et fonctionne le plus souvent de manière condescendante, culpabilisante et exclusive: les losers et les pauvres mériteraient leur sort,  idée qui nous vient du darwinisme social propre au rêve américain (1)
 Le pasteur baptiste Russell Cornwel  (1853-1925) donne corps à cette fiction: « Je dis que vous avez le droit d’être riche, et c’est votre devoir de l’être. L’homme qui devient riche est peut-être l’homme le plus honnête de votre communauté. Je serai clair sur la chose : 98 % des hommes riches vivant en Amérique sont honnêtes et se sont hissés au sommet à la force du poignet. C’est justement la raison pour laquelle ils sont riches. C’est aussi la raison pour laquelle on leur fait confiance en matière de finance. C’est la raison pour laquelle ils ont créé de grandes entreprises et qu’ils ont réussi à inciter des tas de gens à travailler pour eux. Je compatis néanmoins avec ceux qui sont restés pauvres, même s’ils doivent, d’abord, à leur propre incompétence de n’avoir pas échappé à leur condition. Rappelons-nous qu’il n’y a pas une seule personne pauvre aux États-Unis qui n’a pas été pauvre par ses propres défauts et faiblesses. »
______Les critères de la réussite et de son coût, par exemple celle des grands  capitaines d'industrie et de la finance, peuvent légitimement être contestés.
Vouloir réussir, ça peut-être raté...
Et réussir quoi? « Toute vie qui n'a pour but que de ramasser de l'argent est une piètre vie. » (disait A Carnegie, le milliardaire mécène, qui pourrait inspirer quelques winners d'aujourd'hui...)
Il y a matière à réfléchir quand on s'interroge par exemple sur le cas Tapie, figure tant valorisée dans les années 80, ou sur les conditions de la fortune de F.Pinault, l'ambition de JMMessier, le parcours de B.Arnault... à l'heure de la logique de caste et de l'aggravation des inégalités
 A leur époque, Carnegie a su profiter du développement fulgurant du rail, W BuffetSoros, du contexte spéculatif contemporain,  Ford n'a pas brillé pas l'excès de scrupules, pas plus que Rockefeller...PC Roberts parlaient de nouveaux barons pillards, monopolisant les fortunes, comme le maître du crédit, J.Pierpont Morgan, fils d’un banquier, ayant hérité de son géniteur l’horreur de la concurrence « qui, dit-il, crée la banqueroute et lamine les profits » ! Pendant la Guerre de Sécession, cet adolescent prometteur achète à un arsenal, 3,5 dollars pièce, des fusils qu’il revend à un général nordiste 22 dollars chaque !"
_________Le mérite, valorisé jusqu'à l'excès, est souvent une valeur faussée, oubliant l'importance des occasions heureuses et du tissu des relations dans le succès social.

Aimerions-nous vivre dans une société où, comme le suggérait Nicolas Sarkozy en 2006, " tout se mérite, rien n'est acquis, rien n'est donné ? Certes le mérite n'est pas sans lien avec la démocratie. Mais il est aujourd'hui l'objet d'un détournement qui en fait surtout - cet essai se propose de le montrer - l'outil de circonstance du néolibéralisme. Autrefois vertu publique, le mérite se prétend désormais mesure de la valeur individuelle indexée sur l'effort. Ainsi est-il communément convié pour justifier non seulement les distinctions sociales, mais aussi chaque situation particulière, notamment les situations difficiles. Il en vient à rendre compte des épreuves comme du signe d'une défaillance. Chômage, maladie, rupture... voilà ce qui attendrait ceux qui ne font pas les efforts nécessaires pour les éviter. Nous entraînant à justifier l'injustifiable, le mérite ne met-il pas dès lors sa logique au service de la violence néo-libérale, qu'il pare d'un voile de légitimité ? Placé sous la double référence à Hannah Arendt et au paradigme du don, attentif aux liens entre mérite et reconnaissance, cet ouvrage avance que la force d'attraction du mérite réside dans le rempart fantasmatique qu'il constitue contre la précarisation généralisée : plus nous croyons au mérite, plus nous nous sentons assurés que nos efforts nous protègent. Face à la violence néolibérale des dominants, le mérite alimente alors une autre violence : celle du corps social tout entier, qui, pour conjurer l'angoisse de l'exclusion et de l'invisibilité sociales, stigmatise et décuple la souffrance en la déclarant méritée. Sous les apparences du bon sens, cette société du mérite généralisé ne risque-t-elle pas de nous entraîner dans une impasse ?"
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L’illusoire méritocratie américaine     _________________________

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Du côté d'Athènes

Publié le par Jean-Etienne ZEN

(Il y a deux ans...)

 

Il semblerait...
                Il semblerait... que la Grèce aille mieux, qu'elle amorce une sorte de virage. (*)
   Certains signes positifs de redressement se manifesteraient.
      (Le conditionnel étant toujours de rigueur, surtout après une période si longue de marasme, de déceptions, de souffrances collectives...)
   Enfin, pas pour tout le monde.

 

La raison serait-elle revenue dans ce pays en errance depuis des années, sous le coup des circonstances et des assauts bancaires et politiques, d'une politique européenne de gribouille, de pressions allemandes insoutenables.
   Même si la situation est encore difficile, la pays étant descendu bien bas, on constate nombre de signes positifs, qui font espérer un avenir enfin meilleur, un engrenage positif, un cercle vertueux. Du pire ne pouvait venir que du meilleur (relatif)...L'assainissement était nécessaire, mais la purge imposée aura été d'une extrême violence sociale et sanitaire.
   L'aide extérieure est moins nécessaire et l'emprunt devient plus facile
     Le taux de chomage, encore très élevé, redescend peu à peu. Les affaires reprennent, du moins dans les villes.
  Le problème majeur est la confiance et les signes positifs reviennent.
  Un nouvel horizon se profile, dit-on en haut-lieu à Athènes,   L'importance du tourisme ne se démentant pas.
Une embellie qu'on ne peut négliger, même si l'euphorie est encore loin, et s'il reste nombre de problèmes en suspens, comme on le voit plus bas.
___________
                (*)  "....De nombreux Grecs en ont énormément voulu à Tsipras d’avoir alors transformé le oxi (non) en nai (oui). Ils n’ont pas compris, ont pensé que le nouveau mémorandum d’austérité imposé par les Européens était le pire jamais signé par Athènes, que le gouvernement Syriza allait conduire le pays à sa perte.
       Quatre ans plus tard, beaucoup ont changé d’avis. « Ce gouvernement, au moins, essaye », entend-on souvent. Même dans les rangs de groupuscules d’extrême gauche, comme Antarsya, certains vont voter Syriza aux élections européennes, par peur de voir la droite revenir aux manettes : la cote de popularité de Nouvelle Démocratie est remontée ces derniers temps, et son registre nationaliste s’est durci depuis la vague d’arrivées des exilés en 2015, puis le débat, cette année, autour de l’accord trouvé avec la Macédoine voisine.
      Dernièrement, certains membres de l’aile gauche de Syriza, fâchés par le recentrage de Tsipras, sont également revenus vers le parti.
      De fait, pour la première fois depuis le début de la crise, un début de politique sociale a été mis sur pied. Cela avait commencé dès les premiers mois de 2015 avec la mise en place d’une aide humanitaire pour les plus démunis. Puis cela s’est développé ces deux dernières années : allocations logement, cartes d’achats créditées tous les mois de 100 à 500 euros en fonction des ressources, allocation de solidarité… Les foyers les plus frappés par la crise ont pu relever la tête tandis que le salaire minimum a été rehaussé de 11 % (avec objectif de rétablir progressivement le niveau d’avant la crise, soit 740 euros brut par mois), et les indemnités chômage rallongées de trois à six mois.
     « Nous avons permis à 2,5 millions de personnes qui n’étaient plus couvertes par la Sécurité sociale de retrouver une couverture santé, souligne la députée (Syriza) Anneta Kavvadia. Désormais, tout le monde a accès à l’hôpital public et nous avons supprimé le ticket modérateur qui avait été introduit par les gouvernements précédents. C’est une réforme caractéristique de la gauche : personne à droite, où l’on prône le système privé, n’avait cette ambition. Dans cette société de classes, nous avons choisi d’être du côté de ceux qui sont le plus bas dans l’échelle sociale. »
     Dans près de 1 000 écoles, situées dans les quartiers difficiles du pays, des repas chauds sont désormais distribués gratuitement, et 153 000 enfants en bénéficient. Après huit années de gel des embauches dans la fonction publique, les recrutements ont par ailleurs repris, à hauteur d’une embauche pour chaque départ en retraite.
    « Nous avons pu, parallèlement au mémorandum, mettre en place d’autres mesures », explique le numéro 2 du gouvernement et ministre de l’économie Yannis Dragassakis dans un entretien à Mediapart à paraître dans les prochains jours.
    Au-delà de ces gestes, qui peuvent être qualifiés de mesurettes au regard de l’ampleur du désastre social qu’a connu la Grèce, qui a vu son PIB s’effondrer de 25 % en six ans, le gouvernement Tsipras a essayé de s’attaquer aux intérêts des mastodontes industrialo-médiatiques du pays. L’une de ses premières réformes d’ampleur a été d’imposer le paiement des licences d’émission par les chaînes de télévision privées, qui ne s’en étaient pas acquittées jusque-là.
      Effet de la politique gouvernementale ou de la conjoncture, les chiffres macroéconomiques sont par ailleurs favorables à la majorité : la Grèce est sortie de la récession en 2017, sa croissance frôle aujourd’hui les 2 % de PIB et, sous le mandat de Syriza, le chômage est passé de 27 % à 18 %.
     Dans la capitale, cafés et tavernes ne désemplissent pas. De nouvelles enseignes ne cessent d’ouvrir quand, il y a quatre ans, les panneaux « fermé » ou « à louer » se multipliaient sur les rideaux tirés des boutiques. Après dix années de stagnation, l’activité dans le bâtiment a repris et la deuxième ligne de métro va bientôt être rallongée de trois stations pour desservir enfin une partie des quartiers populaires de la banlieue ouest d’Athènes…
                     Cependant, la plupart des emplois créés ces deux dernières années sont temporaires ou à temps partiel et sont beaucoup moins rémunérateurs qu’avant la crise.
      Christos Giovanopoulos a été, à partir de 2011, l’une des figures centrales de la coordination des différents collectifs de solidarité qui ont émergé dans tous le pays (collectes et distribution de nourriture, de vêtements, de médicaments, consultations médicales, soutien scolaire…) – initiative rapidement soutenue par Syriza, alors dans l’opposition. Aujourd'hui, il dénonce un « développement à plusieurs vitesses. Sur le plan urbain, cela se traduit par une gentrification accélérée sur le mode le plus ultralibéral que l’on puisse imaginer. Athènes est en train de se scinder entre un centre touristique, phagocyté par les loueurs d’Airbnb, et des quartiers périphériques dans lesquels rien n’a changé ».
      La seule mesure qu’a prise le gouvernement pour contenir l’expansion du marché Airbnb, qui pose maintenant des problèmes aux Grecs pour se loger – sans parler des réfugiés –, a été de limiter les locations de courte durée à 60 jours par an et les revenus locatifs à trois appartements par foyer fiscal. Mais entre-temps, des entreprises se sont constituées pour louer des dizaines de logements à la fois et tout un business s’est développé.
      « Sur le plan économique, poursuit Christos (à lire aussi dans la revue Vacarme), cette politique se traduit par un écart de plus en plus important entre les différentes couches de la société. Le nombre de travailleurs pauvres est en train d’augmenter : 40 % de la société se trouve à la limite, ou au-dessous, du seuil de pauvreté. » Quant aux chiffres du chômage, ils sont trompeurs : ils cachent une émigration massive des jeunes Grecs à l’étranger...."
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Vaccino-résistants

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Notes sur un phénomène qui ne devrait pas surprendre..même s'il inquiète.

          Chaque pandémie véhicule son lot de fantasmes, d'interprétations délirantes, religieuses, politiques ou non, qui poussent une partie de la population touchée ou menacée à ne pas prendre les mesures nécessaires pour minimiser les risques encourus par tous. Par son attitude irrationnelle, elle contribue parfois largement à l'extension du mal, parexemple en fuyant lors des pestes, répandant ainsi les germes du mal. La panique joue le rôle de moteur  dans cette résistance et cette fuite devant la nature du véritable problème. Passe encore quand on savait rien...

 

         Toutes choses égales par ailleurs, on retrouve aujourd'hui des comportement similaires, organisés ou non. L'ignorance, la compétence prétendue, les rumeurs diffusées par des canaux innombrables, les craintes sourdes fantasmées  contribuent à susciter des résistances contre des mesures coercitives mais nécessaires. Même si certaines mesures concernant l'obligation vaccinales peuvent se discuter et être amandées. Même si l'on n'est pas en accord avec le gouvernement de ceux qui l'appliquent, refuser par principe la vaccination est une attitude irrationnelle, quand on sait que c'est pour l'instant la moins mauvaise thérapie à notre disposition, malgré certaines hésitations, certaines failles et certains échecs. Le plupart des hospitalisés-covid récents n'ont pas été vaccinés, pour une raison ou une autre. Cela devrait faire réfléchir.                                            Mais non, certains restent dans le déni. Les fantasmes, les délires vont bon train, au delà d'une scepticisme légitime et argumenté, qui est aussi le fait de chercheurs, qui avouent ne pas comprendre certaines données.     L'antivaccinisme de principe n'est pas nouveau, mais peut s' avérer criminel dans certains cas, quelle que soit sa couleur, et la marginalisation des "résistants" a peu de chances de produire des effets. Les évidences ne leur suffisent pas quand l'imaginaire et l'incompétence ont pris le pouvoir, renforçant l'ignorance des faits. La puissance et la contagion des fake news font le reste. La "giletjaunisation" du problèmes n'arrange rien et moins encore la radicalisation politique..

   ____ Dit autrement par un internaute:

Tu n'es pas vacciné je respecte ton choix, je suis vacciné, respecte mon choix...

Je suis vacciné, et je n'ai pas attendu après le Gouvernement, ni pour faire plaisir au gouvernement mais :
* Pour ne pas mourir de la Covid-19.
* Pour ne pas encombrer un lit d'hôpital si je tombe malade.
* Pour embrasser mes proches (vaccinés)
* Pour ne pas faire de test PCR ou antigenique pour aller danser, aller au restaurant, partir en vacances et pleins d'autres choses encore...
(Test fait par un infirmier diplômé qui doit avoir autre chose à faire.)
* Pour faire vivre la culture et l'art en ayant accès à tous les musées, concerts et spectacles etc....
* Pour que la Covid-19 soit un vieux souvenir, comme une vieille grippe...
* Pour me protéger.
* Pour nous protéger.
* Pour te protéger.
Par contre, oui, je ne sais pas ce qu'il y a dedans, ni dans ce vaccin, ni dans la fricadelle, ni dans le Coca, ni dans les autres traitements, que se soit pour le cancer, le SIDA, celui de la polyarthrite, les vaccins pour nourrissons ou enfants.
Je ne sais pas non plus ce qu'il y a dans un Ibuproféne, un doliprane ou autres médicaments, ça soigne mes migraines, mes douleurs...
On ne sait rien de rien rien et pourtant cette histoire prend tellement d'ampleur...on se bat contre quelque chose qu'on ne maîtrise pas...
Je sais juste une chose c'est que la vie est courte très courte alors j'ai tout de même envie de faire autre chose que d'aller juste travailler tous les jours... et de rester cloîtré chez moi j'ai encore envie de voyager et de prendre les gens dans les bras sans craintes de retrouver une petite sensation de la vie d'avant...

     _____On peut la faire burlesque:

Attention après le Covid ! Alerte à la Canicule !
Encore une invention du Dictateur !
– La canicule n’existe pas, c’est une invention des médias.
– La canicule est un complot de Big Pharma pour vendre de la crème solaire.
– Personne n’est jamais mort de la canicule.
– Une casquette ne protège pas de l’insolation car les rayons du soleil sont plus fins que les fibres du tissu.
– Porter une casquette est nuisible à notre liberté.
– Les dermatologues tiennent un discours anxiogène qui ne tient pas la route.
– Le gouvernement manipule les statistiques des températures.
– La chloroquine soigne très bien les coups de soleil.
DÉFENSE DES LIBERTÉS ! TOUS A LA MANIF CONTRE LA CANICULE
FABRIQUÉE PAR LES MEDIA et le DICTATEUR !
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Autodafé

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Il arrive qu'on brûle les livres
                                       Ou qu'on les retire et les interdise parce que jugés dangereux pour le pouvoir.
 La liberté de l'esprit que représente l'écriture, la culture sous toutes ses formes, est toujours à préserver, à maintenir vivante.


   Certains aujourd'hui encore se vantent de ne jamais lire un livre et entretiennent la défaite de la pensée, souvent déjà bien mise à mal.
     Non sans arrière-pensées.
 Un peuple de non lecteurs indépendants est déjà un peuple soumis.
       Certains le savent bien. Voltaire déjà le disait. L'autocensure suit souvent la censure.
     Penser est toujours dangereux, pour le pouvoir qui se veut arbitraire.

       Il existe une politique du livre

              Trump et Bolsonaro et d'autres... en savent quelque chose.
     

           ..... Face à l'intelligence, la brutalité n'est pas un choix, mais un expédient. Ainsi Jair Bolsonaro, président du Brésil, multiplie-t-il les attaques contre la vie intellectuelle. Sa décision, confirmée le 26 avril, de diminuer les budgets alloués aux sciences sociales et aux humanités est l'aboutissement d'une passion pour la destruction qu'il avait, dès sa campagne, dévoilée. Cette attitude rappelle celle de Donald Trump qui, dès la fin de l'année 2017, annonçait la suppression de subventions pour des théâtres, des cours de musique, de danse, d'ateliers de lecture, etc., que l'État finançait afin que des personnes défavorisées y aient accès. Bolsonaro et Trump présentent ces réformes comme « rationnelles ». Elles sont, en fait, le seul remède à leur ignorance. Parce qu'ils ne comprennent rien à la vie de l'esprit, ils en veulent la mort....
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Le paradoxe de Fukushima

Publié le par Jean-Etienne ZEN

  Questions sur une "énigme" technique, politique et culturelle. [Bis repetita...]

                           Des années après, alors que les autorités nippones incitent au retour des populations sur les zônes encore irradiées et tentent de faire oublier la catastrophe par un olympisme contesté de l'intérieur, on se pose toujours la question sur l'aveuglement des décideurs qui implantèrent là une centrale qu'on savait à haut risque. Et pourtant  ils savaient...Le dernier bilan n'est pas encourageant et font ressortir les mensonges de Tepco et la propagande du gouvernement libéral japonais.

        On peine à comprendre le Japon.
Beaucoup de voyageurs et d'experts qui en reviennent le soulignent assez souvent.
Pour ce qui est de la tragédie de Fukushima, au fur et à mesure des rapports et des témoignages, on tombe dans des abîmes de perplexité et d'incrédulité.

____ L'arrêt du nucléaire aura bien lieu, le gouvernement l'a confirmé officiellement, mais un grand flottement, une cacophonie subsistent et un certain déni général persiste. Pourtant, il semble que la construction des nouvelles centrales programmées continuent...
__Rompant avec la langue de bois précédente, le rapport de la commission nommée par la Diète avait souligné très lucidement que "La direction de Tepco était consciente des retards dans les travaux antisismiques et des mesures contre les tsunami et savait que Fukushima Daiichi était vulnérable", ce qui invalidait toutes les déclarations officielles précédentes de la firme.   Tepco n'est pas seul responsable, comme le disait l'ancien premier ministre de l'époque. L'Etat a failli.
      Les conclusions partielles de ce rapport n'ont pas étonné certains spécialistes japonais avertis, notamment  le sismologue Ishibashi Katsuhiko, professeur à l'université de Kobe, qui faisait partie du comité d'experts chargé d'établir les normes sismiques des centrales nucléaires japonaise et en avait démissionné pour protester contre la position du comité, estimant que ses recommandations étaient beaucoup trop laxistes. Il écrivait le 11 août 2007 dans le quotidien International Herald Tribune (L'article complet est à lire ici): " A moins que des mesures radicales ne soient prises pour réduire la vulnérabilité des centrales aux tremblements de terre, le Japon pourrait vivre une vraie catastrophe nucléaire dans un futur proche."    Il avait prévenu les autorités de son pays que les centrales japonaises souffraient d'une « vulnérabilité fondamentale » aux séismes. Mais ses avertissements ont été ignorés tant par le gouvernement que par Tepco.
        Katsuhiko a lancé son alerte en 2006. Les faits lui ont donné raison dès l'année suivante. Le 16 juillet 2007, un séisme de magnitude 6,8 a provoqué des incidents sérieux à la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, la plus importante unité de production d'électricité nucléaire au monde..
 __D'autres ont suivi. et de nombreux et graves dysfonctionnement techniques avaient été notés mais tus dans plusieurs autres centrales.....Les risques des tremblements de terre étaient connus et signalés avant la catastrophe historique


_________________On comprend mal a priori comment tant d'aveuglement et de déni aient pu coexister avec tant d'assurance et de confiance collective dans une société jugée si performante.
    Le Japon tout entier vivait sur un mythe, celui de la sécurité nucléaire absolue.
___Dans Mediapart, des éléments intéressants de réponse sont fournis par "Reiko Hagesawa, chercheuse à l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales), qui participe au projet franco-japonais Devast, destiné à évaluer l’impact de la catastrophe de Fukushima sur les populations de la région.Cette coopération originale a permis d’apporter un éclairage nouveau sur le grand paradoxe de Fukushima :
 _________Comment un tel désastre a-t-il pu se produire dans l’une de sociétés technologiquement les plus avancées de la planète, marquée par la mémoire d’Hiroshima, et rompue depuis la nuit des temps à la gestion du risque des séismes et des tsunamis ?
      Comprendre ce paradoxe, c’est aussi répondre à une question clé : la catastrophe de Fukushima est-elle avant tout un drame japonais, ou concerne-t-elle l’industrie nucléaire dans son ensemble ? Cette interrogation, dont l’enjeu est crucial pour l’avenir du nucléaire, a été le fil rouge d’une conférence internationale sur le risque après Fukushima organisée à Paris les 17 et 18 septembre par l’Iddri et Sciences-Po.
       Le mythe de la sécurité nucléaire évoqué par Reiko Hasegawa est au cœur du problème. Il explique que des populations aient pu accepter de vivre près de centrales nucléaires installées dans des zones sismiques. Il contribue aussi à expliquer le chaos dans lequel se sont déroulées les opérations d’évacuation, auxquelles ni les autorités ni les populations n’étaient préparées, ce qui a aggravé le traumatisme des personnes déplacées.

[Propos d’un vétérinaire évacué de Naraha, commune située dans la zone d’exclusion de 20 km autour de la centrale : « Tepco (l’exploitant de la centrale accidentée) avait lancé une vaste campagne de propagande dans les villes où la compagnie a construit des sites nucléaires. D’après elle, ses centrales nucléaires étaient les plus sûres du monde par leur système de sécurité et de défense. On croyait donc au “mythe de sécurité” ; on n’aura jamais d’accident et on n’aura jamais besoin de s’en inquiéter. Voilà, les habitantes de ces villes avaient subi un lavage de cerveau total de la part de Tepco... On n’a donc jamais pensé qu’un accident pouvait s’y produire... » 
     Un fonctionnaire de la ville voisine de Futaba raconte : « Je pensais que même si un accident se produisait, on pourrait le régler en 24 heures. Donc, les exercices qu’on faisait à Futaba étaient basés sur l’éventualité d’un accident de ce niveau. Nous n’étions pas préparés pour faire évacuer tous les habitants de Futaba... » (les deux citations sont extraites d’un mémoire réalisé par Rina Kojima, étudiante qui a travaillé avec les chercheurs du projet Devast).]
   ___________Comment une telle croyance a t-elle pu s’installer, au détriment d’une perception réaliste des faits ? Lors de la conférence de l’Iddri, le professeur Noriyuki Ueda, anthropologue à l’Institut de technologie de Tokyo, a démonté la construction du mythe japonais de la sécurité nucléaire.
 __Selon Ueda, ce mythe fonctionne en évacuant la réalité et les faits objectifs. Illustration frappante : à la suite des accidents de Three Mile Island et de Tchernobyl, les pays européens ont installé dans toutes leurs centrales nucléaires des systèmes de filtres qui permettent de ventiler les bâtiments des réacteurs en cas de surpression. Autrement dit, d’effectuer des rejets volontaires afin de ne pas soumettre l’enceinte du réacteur à de trop fortes contraintes. Les filtres servent à diminuer la radioactivité des rejets. En France, il s’agit des filtres à sable dits « U5 », mis en place par EDF après Three Mile Island.
    Or, explique Ueda, aucun système de ce type n’a été installé sur les centrales japonaises (de sorte que les rejets volontaires effectués lors de l’accident de Fukushima ont été très radioactifs). Mais pourquoi les industriels du nucléaire japonais n’ont-ils pas équipés leurs centrales d’un tel dispositif ? Ueda répond par cette citation d’un ingénieur de Toshiba : « Si nous ajoutons des filtres, cela prouvera que les centrales nucléaires n’étaient pas parfaites et portera atteinte à la croyance selon laquelle elles sont absolument sûres. »
Venant d’un ingénieur du nucléaire, une telle déclaration est ahurissante, car elle revient à éliminer une démarche qui constitue l’un des piliers de la sûreté nucléaire : le retour d’expérience, autrement dit l’utilisation des expériences antérieures pour améliorer la sécurité des installations. En fait, Ueda montre que le mythe de la sécurité nucléaire se développe en effaçant le passé et en se débarrassant de tous les faits qui contredisent l’idée que la technologie japonaise est parfaite et exempte d'erreur...
  Les géologues et sismologues japonais disposaient depuis longtemps de données historiques qui montraient qu’un tsunami de grande ampleur pouvait se produire à Fukushima. Ainsi, en 1896, un séisme de magnitude 8,5, associé à un tsunami dont certaines vagues atteignaient 24 mètres, s’est produit sur la côte de Sanriku. La même côte a été frappée en 1933 par un autre séisme majeur, lui aussi accompagné d’un tsunami. Cette côte est située dans la région de Tohoku, où se trouve aussi Fukushima, et les deux séismes ont touché des zones qui se situent à environ 200 km au nord de la centrale nucléaire accidentée.
     Comment toutes ces informations ont-elles pu être ignorées ? Selon Ueda, « la société japonaise rend la réalité invisible ». Rien ne doit obscurcir le mythe d’une industrie nucléaire absolument sûre et sans défauts. Ueda établit un parallèle assez frappant entre ce mythe de la perfection nucléaire et celui de l’invincibilité japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale....
  Un désastre « made in Japan » ?

Kivoshi Kurokawa
        Cette idée a été avancée par le docteur Kiyoshi Kurokawa, président de la commission d’enquête parlementaire indépendante sur l’accident de Fukushima ou Naiic (voir notre article ici). Lors de la publication du rapport de cette commission, en juillet dernier, un passage de l’avant-propos rédigé par Kurokawa retenait l’attention : le président de la commission parlementaire qualifiait l’accident de « désastre causé par l’homme », mais parlait aussi de « désastre “made in Japan” » dont les causes fondamentales « doivent être recherchées dans les conventions enracinées dans la culture japonaise : notre obéissance réfléchie ; notre réticence à questionner l’autorité ; notre propension à “coller au programme prévu” ; notre esprit de groupe ; et notre insularité ....
     Un propos qui semble imputer la responsabilité de la catastrophe à la seule culture japonaise et peut être entendu comme exonérant l’industrie nucléaire mondiale de toute remise en question : si Fukushima est une affaire japonaise, pourquoi s’en préoccuper – en dehors de la dimension de compassion que suscite le malheur des Japonais ?
    Curieusement, le passage sur la culture japonaise ne figure que dans la synthèse du rapport traduite en anglais et présentée début juillet à la presse internationale. Dans le rapport original en japonais (qui n’a pas encore été traduit), cette référence à la culture japonaise est totalement absente (ainsi que nous l’ont affirmé plusieurs interlocuteurs, japonais ou spécialistes français du Japon).
    Selon Noriyuki Ueda, le discours d’autocritique de la culture japonaise tenu par Kurokawa serait inacceptable pour beaucoup de ses compatriotes. Ueda n’exclut pas non plus que ce discours, dirigé vers l’étranger, ait une finalité « non nécessairement consciente » de relations publiques internationales en suggérant que ce n’est pas l’industrie nucléaire qui est en cause, mais ce Japon lointain, exotique et insulaire. Le Japon poursuivrait ainsi son rôle d’ambassadeur de l’énergie nucléaire pacifique, malgré Fukushima.
Mais quelle part de vérité y a-t-il dans ce discours ? Dans quelle mesure la catastrophe de Fukushima est-elle l’affaire des Japonais, et dans quelle mesure concerne-t-elle le monde nucléaire dans son ensemble ?
Pour Ueda, même si l’accident nucléaire a été « profondément lié au système socio-culturel japonais, cela ne signifie pas que l’industrie nucléaire soit plus sûre dans les autres pays. Cela montre que les industries nucléaires, dans tous les pays, sont fortement dépendantes d’un contexte socioculturel et que le risque doit à chaque fois être examiné dans ce contexte ».
     Il faut ajouter que ce contexte socioculturel n’est jamais immuable et ne détermine pas tout. Le Japon en est aujourd’hui l’illustration vivante : malgré la force des représentations culturelles décrites ci-dessus, un gouvernement japonais vient de décider une sortie progressive du nucléaire.
Cette décision est encore fragile – une victoire du parti libéral démocrate aux prochaines élections pourrait tout changer. Pourtant, Ueda estime que la société japonaise est aujourd’hui à un tournant. L’opinion est majoritairement favorable à l’arrêt du nucléaire, même progressif, tandis que les lobbies industriels font pression sur les politiques pour remettre en route les centrales. Mais, ce qui est nouveau, les citoyens ordinaires manifestent de plus en plus clairement leur opposition.
    Depuis avril 2012, des manifestations contre le nucléaire et plus particulièrement contre le redémarrage de la centrale nucléaire de Ohi, sur la côte ouest du Japon, se tiennent chaque vendredi devant les bureaux du premier ministre. Entre avril et fin juin, le nombre de manifestants est passé de quelques centaines à 200 000. Un réacteur a été remis en route le 2 juillet, un autre deux semaines plus tard. Mais les manifestations hebdomadaires continuent. La société japonaise a peut-être entamé sa révolution culturelle...(M. de Pracontal)   
   * L'avant et l'après.  - Le blog de Pierre Feutet. - Quand le directeur parlait. - Le risque de l'oubli.____________________
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