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OTAN: la quitter.

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Otan partir de cette organisation désuète et ambiguë.
                                             Elle n'est pas en crise seulement maintenant.
  Faut-il défendre à tout prix un "machin", comme disait De Gaulle, qui ne fonctionne pas, ou seulement dans un seul sens et qui est en train d'imploser de par ses contradictions et ses aventures?


   Exclure la Turquie ne résoudra rien.
 N'est-ce pas à la France de partir, pour retrouver l' indépendance diplomatique de naguère? 
    Malgré la langue de bois qui continue de sévir, oublieuse de toutes les aventures militaires auxquelles il nous a fallu nous soumettre, de gré , de force ou par intimidation, au nom d'intérêts qui ne sont pas les nôtres, de l'Irak à la Libye notamment. Le nain politique européen finit par céder à toutes les allégeances, et ne dit mot quand Trump twitte, à propos de son retrait syrien.: J'espère qu'ils se débrouilleront tous, nous on est à 11000 kilomètres..."
  La guerre froide, c'est terminé.
     Le monde a profondément changé. Mais les intérêts américains restent, même s'ils connaissent parfois des revirements.
   Dans le chaos mondial actuel, il est urgent de retrouver notre voix, comme n'ose l'exprimer clairement E.Macron ces temps derniers.
_______
                    On ne comprend rien au président Sarkozy, explique un analyste, si on ne mesure pas sa fascination pour les Etats-Unis. C’est elle qui dicte ses autres prises de position, notamment son engagement en faveur d’Israël. Il est convaincu que c’est parce que nous sommes alliés avec les Etats-Unis que nous pourrons peser sur la politique internationale. "_______
       "Les Etats-Unis ont (ainsi) pu faire de l’organisation politique et militaire de l’Alliance atlantique l’un des instruments privilégiés de leur politique étrangère." (PM de la Gorce)_

         "La stratégie européenne de recours à la force doit se différencier des concepts américains de destruction et avancer une stratégie de neutralisation..Enfin , l'Europe pourrait disposer de son propre système d'évaluation de crises et non plus dépendre des renseignements américains.." (Pierre Conesa)"
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Une Europe citadelle?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Deux mots sur un problème complexe et multiforme

                      Sur le quel domine le désaccord et la cacophonie, où l'UE montre sa faiblesse entre tolérance intéressée et rejet sans concession. C'est la grande dissonance: entre  l'accueil de Merkel il y a peu et les rejets sans nuances du bloc des pays plus à l'est, il y a conflit ouvert.  Malgré les appels des organisation  caritatives et humanitaires, les politiques d'accueil sa durcissent, comme en Grèce, parfois jusqu'à la fermeture systématique des passages possibles. C'est la politique du mur,  du grillage ou du barbelé. Certains gouvernants sont de plus en plus tentés, parfois sous la pression d'une opinion mal informée, par un grand renfermement, qui garantirait leur réélection. Sans égard pour une réalité migratoire complexe et multiforme.

 

            L'orbanisation gagne les esprits, jusqu'en France où elle devient un thème récurrent de la campagne, comme arme électorale.. Sans nuances. Etablir une forteresse à la Trump, c'est le grand fantasme pour certains, un cheval de bataille, l'instrumentalisation idéal du moment. Sans souci de nuances sur ce problème complexe.   La crise européenne de durcit, mettant à mal ses institution, mettant à jour ses failles. Notamment l'impuissance face aux pressions de l'est. C'est souvent le retour aux vieilles recettes qui ne fonctionnent pas, un travail de Sisyphe. Les murs n'ont jamais rien réglé et n'ont jamais contribué à dissoudre les préjugés et les amalgames. Ils tendent plutôt à renforcer les violenses:  "...Ils ont survolé la question, devenue, il est vrai, banale : les ministres européens de l’intérieur et chargés des migrations, réunis vendredi 8 octobre à Luxembourg, n’avaient pas envie de s’appesantir sur cette nouvelle affaire de pushbacks (refoulements illégaux) de migrants, révélée la veille par le consortium d’investigation Lighthouse Reports. Cette fois, celui-ci s’était appuyé sur des enregistrements prouvant les brutalités commises par des membres de forces de l’ordre, aux uniformes rendus anonymes, des « unités spéciales » à l’œuvre en Croatie, en Grèce et en Roumanie, et dont le financement pourrait venir de fonds européens...."

                        ____Accueillir toute la misère du monde? Impossible et insensé, bien sûr, mais... ..«Lorsque les migrants se présentent à nos portes, nous ne pouvons pas nous comporter autrement qu'en êtres humains et les accueillir!»
          Au nom de la régulation... Mais de quelle régulation parle-t-on? Le mot recouvre bien des ambiguïtés, des pratiques, qui peuvent être cruelles, aux limites de nos frontières ou à l'intérieur. Le traitement répressif et policier du problème non seulement choque, mais est inefficace.
     Il n'est pas nécessaire d'être pape ou évêque pour prêter attention à la question, particulièrement en ces temps de fêtes où la dépense souvent tapageuse s'affiche un peu partout, d'être sensibilisés aux problèmes que posent les phénomènes migratoires en Europe et particulièrement chez nous....sans oublier la détresse sociale interne. Le problème, tout simplement humain, est souvent mis entre parenthèses dans nos sociétés d'abondance, mais aux injustices criantes. et aux égoïsmes nationaux toujours résurgents.
     Si les récents phénomènes migratoires, souvent mal cernés, posent des problèmes humains et politiques au niveau de toute l'Europe (problèmes qui sont parfois les conséquence de ses propres erreurs en politique étrangère, comme en Lybie ou en Syrie), il ne sont pas sans s'accompagner de nombre de préjugés et d'idées reçues.
    Contrairement aux opinons mal informées ou formatées, on est loin d'un phénomène massif.  
 L'accueil des  migrants en France est l'objet de bien des critiques. De nombreux exemples, depuis ceux, médiatisés, de Calais et de la Porte de la Chapelle, notoirement mal gérés, ont le don de rendre impopulaires des phénomènes mal cernés, où les amalgames sont nombreux. Jusqu'au rejet xénophobe parfois. Ce n'est pas inédit dans notre histoire.     Beaucoup de migrants, même pour des raisons politiques, subissent actuellement un sort  pire que sous Sarkozy et Hortefeux. Pire que sous Hollande et Valls.      Comment s'en débarrasser devient le souci primordial.  La dissuasion et le rejet priment sur les conditions d'un accueil digne de ce nom, dans un premier temps     La politique de gribouille, voire la duplicité est souvent dominante et le double discours domine en l'Europe: L’Union européenne fait tout pour empêcher l’arrivée de migrants, mais elle publie depuis le début des années 2000 des documents expliquant qu’il faut absolument encourager les migrations pour remédier à la crise démographique d’une Europe vieillissante, et qu’on a besoin de dizaines de millions de travailleurs étrangers.   La Commissaire européenne Cécilia Malmström parlait en 2010 d’une nécessité pour assurer « la survie économique » de l’UE, Michel Barnier en 2011 a déclaré qu’il fallait des migrants pour garantir la survie des États-providences européens. On a, d’un côté, une politique sécuritaire anti-migration et, de l’autre, un discours utilitariste pro-migration. Aucune étude scientifique ne valide ces deux visions officielles. Les décideurs politiques font mine d’ignorer les travaux sur les ressorts complexes de l’immigration et ne considèrent pas les personnes concernées comme des acteurs de leur projet migratoire.    Quand on considère l'immigration européenne avant 1914, puis jusqu'à 1974, on prend conscience de l'importance (relative) des mouvements de populations périodiques qui sont venues modifier le visage d'une France toujours changeante, parfois lentement, parfois rapidement..    Par exemple, en France, ..dans les années 1920, le premier pays d'immigration au monde, devant les États-Unis eux-mêmes ! Sur le siècle écoulé, l'ensemble des étrangers et des naturalisés équivaut au croît de la population, environ quatre millions de personnes.   En 1931, les étrangers sont 2,9 millions sur 41,8 millions d'habitants, parmi lesquels 808 000 Italiens, 508 000 Polonais, 352 000 Espagnols, 250 000 Belges, 100 000 Suisses... À quoi s'ajoutent quelques dizaines de milliers de Kabyles d'Algérie. Les Polonais et, dans une moindre mesure, les Italiens vivent dans des communautés repliées sur elles-mêmes, avec leurs organisations culturelles, sociales et religieuses pilotées par les gouvernements de Varsovie ou Rome...                    C'est toute une histoire, que celle de l'immigration en France. Mais pas qu'en France:La crise des réfugiés a remis les mouvements migratoires au cœur des obsessions européennes et, en particulier, allemandes. On le voit notamment à l’accueil qu’a reçu l’ouvrage de Philipp Ther, professeur à l’université de Vienne. Dans Die Zeit, Elisabeth von Thadden en salue l’ambition : retracer les flux migratoires qui ont agité l’Europe depuis 1492, date de l’expulsion d’Espagne d’un demi-million de Juifs et de musulmans. « La question qui l’intéresse est : tous ces émigrés ont-ils réussi à s’intégrer ? »     On sait, en général, qu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, sept à huit millions de personnes ont été déplacées. Mais on ignore souvent, qu’une génération plus tôt, après la Première Guerre mondiale, ils étaient aussi des millions à être déracinés. Avant cela, il y eut bien entendu la révocation de l’édit de Nantes. Une bénédiction pour l’Allemagne, où les huguenots, qui comptaient beaucoup d’artisans fort qualifiés, se sont réfugiés en masse. Mais un sérieux défi aussi : Francfort, ville de 30 000 habitants, en accueillit pas moins de 100 000. On découvre des faits étonnants, comme l’intégration des Tatares musulmans à la république aristocratique de Pologne-Lituanie, au XVIe siècle, ou encore « la prouesse de l’Empire ottoman » qui accueillit, au XIXe siècle, à peu près deux millions de réfugiés musulmans chassés des Balkans.    Le paradoxe est que l’Etat moderne démocratique ne favorise pas ce genre d’accueil en masse. « Parce que les démocraties votent en permanence, elles font preuve de moins de patience, explique von Thadden. Or, il faut des générations avant que les réfugiés s’intègrent vraiment. » A ce titre, les Etats prémodernes, où le souverain cherchait avant tout son intérêt sans se soucier de l’avis de ses sujets, disposait d’une latitude bien plus grande....                                                                                                                      Barrer la route aux migrants, et même aux ONG  n'est certainement pas la solution. Les grillages et les murs n'ont jamais rien résolu.   De récents flottements annoncent peut-être d'autres orientations:   ...A couteaux tirés depuis des semaines avec le secteur associatif, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb fait cette première (et insuffisante) concession alors que les médias relaient le désarroi des migrants sur le territoire français, que le Défenseur des droits, Jacques Toubon, estime que le projet de loi comporte des atteintes aux droits fondamentaux, et que plusieurs députés En Marche commencent à faire connaître leur désaccord… Après des mois de grand écart entre les discours humanistes du président Macron et la politique implacable de Gérard Collomb, cette première reculade donne un peu d’espoir – à condition que le rapport de force ne faiblisse pas. Et que ce ne soit pas le Parlement européen qui entérine cette notion de « pays tiers sûr » à laquelle le gouvernement français vient de renoncer...__

Réfugiés: d'un sommet à l'autre
 Entre émotion et raison           ____________________________
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Péril en la demeure

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Soucis d'outre-Rhin
                              Consternation à Berlin. Aux élections locales, l'AfD fait une poussée remarquée et redoutée dans certains Länder de l'Est, notamment au Brandebourg et en Saxe. Ce qui n'était pas tout à fait inattendu, étant données les tendances récentes.

   Une percée qui est le symptôme de ce qui est vécu dans certains milieux, surtout en zone rurale, comme un déclassement et une sorte de relégation.
   Le problème vient de loin. Les modalités de la transition d'après la chute du Mur ne sont pas encore digérées et les insatisfactions s'expriment maintenant sans complexe. Ce qui fait trembler la grande coalition.
   L'Afd se classe ainsi au deuxième rang avec 27,5 % des voix. Il s'agit d'un quasi-triplement des voix par rapport au scrutin de 2014. Ce qui a fait dire à Jörg Urban, la tête de liste de l'AfD en Saxe, que ce scrutin marquait un « jour historique » : « Notre jeune parti a déstabilisé la forteresse de la CDU en Saxe », a-t-il lancé. 
   Cela n'annonce rien de bon, surtout dans le contexte économique peu brillant actuellement en Allemagne, où la récession guette, où l'on cherche à relancer l'économie. Une crise structurelle qui fragilise le "modèle allemand" aux pieds d'argile.
   Parmi les soucis d'Angela, il n'y a pas seulement ceux qui touchent à une économie surtout mercantiliste montrant des signes de défaillance, voire de recul, le contexte géopolitique aidant.
  Il y a aussi des signes inquiétants: la montée continue de l'extrême droite , surtout dans l'Est du pays, en Saxe notamment:
        ...Aux côtés du raciste Björn Höcke, à la tête de l'AfD en Thuringe (centre de l'Allemagne), les deux têtes de liste Andreas Kalbitz (Brandebourg) et Jörg Urban (Saxe) sont des piliers du courant identitaire nommé « L’Aile » (Die Flügel), bien connu pour ses contacts avec les milieux néonazis.
       D’année en année, cette « aile » gagne en influence au sein du parti et se bat de moins en moins souterrainement contre l’aile « modérée » du parti. Selon les experts, Andreas Kalbitz, un ancien para venu de l’Ouest, à la pensée très radicale, pourrait briguer la coprésidence du parti lors du congrès annuel de décembre.
   Ces régionales, qui seront suivies d'une troisième élection en Thuringe le 26 octobre, risquent une fois de plus de mettre en lumière les divisions internes de la CDU (droite) et la descente aux enfers du SPD (sociaux-démocrates), partis associés dans une coalition au fédéral.... 
      Ce n'est pas tout à fait une surprise:
           ...Le succès de l’AfD en ex-RDA est un symptôme. Il se nourrit d’inquiétudes liées à la situation socio-économique des Länder de l’Est, où la population vieillit plus vite qu’à l’Ouest, où le chômage est en moyenne de 6,6 % (contre 4,7 % à l’Ouest), où le revenu moyen par habitant est de 29 477 euros (contre 40 301 euros à l’Ouest), et où se trouvent les sièges sociaux de seulement 37 des 500 plus grandes entreprises du pays. Il prospère également sur des frustrations, le sentiment d’un manque de reconnaissance et de visibilité. Un exemple : sur les dix-sept ministres du gouvernement fédéral, une seule, Angela Merkel, a sa circonscription en ex-RDA...
     L'histoire de la réunification allemande, de ses modalités discutées, des paris de Schröder, des inégalités parfois criantes, du manque d'investissements internes et de leurs conséquences expliquent largement cette dérive, qui n'inquiète pas que Berlin.
  Les pratiques ultralibérales du Treuhand après la réunification sont loin d'avoir laissé de bons souvenirs. Le Treuhand aux commandes, les bilans furent contrastés, les décisions souvent opaques, les pratiques parfois douteuses.
          Fin de l'angélisme? L'histoire aurait pu s'écrire autrement.
                                     _______________________________________

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Billet dominical

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 __ Leveur de fonds

__ Chiche!

__ Quand EDF spécule

__ Usines à Co2

__ Netflix: stratégie

 

__ L'enfant et le marché

 

__ Retraites en baisse

__  Bosnie: danger             

__ L'équipe à Z

__ Syndrome Singapour?.

__ Cela devrait aller de soi...

__ N'oubliez pas votre portable! 😱  _________________

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Vélocipédo-philosophie

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Le vélo, c'est tout bon.
                           Et c'est bon pour tout.
                                   La cardiologue vous le dira, l'écologiste aussi, sans parler de l'urbaniste avisé. La bagnole n'a pas d'avenir en ville.
    Mais ça sert aussi à régénérer les neurones, à stimuler la pensée, et finalement à tourner rond.
 Suffit pas d'en parler.

   Du moins si on ne joue pas son Pantini, certaines substances à l'appui.
     Pour un philosophe, ça va plus loin, ça aide à mieux penser et à aller à l'essentiel. Ça génère une attitude d'esprit particulière et souvent les idées viennent en roulant.
  Déjà Socrate le savait...si l'on en croit Francis, qui voit dans la pratique cycliste plus qu'une passion possible, mais aussi un entrainement à la pensée.   Sans être un super-champion. Si on ne reste pas la tête dans le guidon.
Le vélo peut aider à réconcilier le corps et l'esprit, la théorie et la pratique et à stimuler une certaine sagesse du corps, les deux étant interdépendants, comme le reconnaissait Nietzsche.
      On peut même avoir aussi le nez Nietzsche dans le guidon, c'est possible aussi.
         Dans la lignée d’Alfred Jarry, Jules Renard, Cioran ou encore Maurice Leblanc, grands écrivains cyclistes, Bernard Chambaz allie dans cet essai souplesse des mots et ressort de la pédale. Mouvement, espace, durée, effort : tous les amateurs, passionnés, fous de vélo, trouveront au fil des réflexions de l’auteur de quoi réfléchir à leur tour sur des notions pour eux bien concrètes. Car détrompons-nous : le vélo n’est pas détaché des idées ! De concept en concept, convoquant avec espièglerie les plus grands philosophes – Heidegger, Kant, Spinoza ou encore Husserl –, Bernard Chambaz dévoile une autre facette du vélo : celle d’un objet qui prolonge notre être et nous donne à penser....
      Descartes faisait aussi du vélo. Sans aucun doute.

 

   Et il a des émules, comme Eric Fottorino, qui dit justement: le vélo est un jeu d'enfant qui dure longtemps. Même comme ancien directeur du Monde.
                      Il roule et il pense
  Plus ou moins bien, mais il le fait:
          Même si c'est souvent, à un certain niveau, penser ou panser.  La chute n'est pas exclue. Mais il faut savoir aventurer sa vie, comme disait un certain penseur.
      L'expérience intime du vélo nous ramène à Descartes: pedalo, ergo sum...
_________________         
A éviter, si possible:
         

                   

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Que faire?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Que faire? 

                  Comment sortir de la nasse dans laquelle nous nous sommes enfermés?  Comment éviter l'effondrement qui nous guette, ce qu'avait pu anticiper partiellement  Diamond?  N'est-il pas déjà trop tard? Des combats d'arrière-garde? Ne va-t-on pas dans le mur, vu les décisions tardives, les mesures hypothétiques et les rapports de force?                                       ___La tentation est se laisser aller au fatalisme, qui ne peut que favoriser l'inéluctable. Les luttes sont pourtant engagées internationalement. Le chemin que propose Cyril Dion, dans un petit ouvrage éclairant, va plus loin que les propositions traditionnelles. Les actions individuelles et ponctuelles ne pèsent pas lourd, même si elles sont nécessaires. Sans action d'envergure, au niveau politique et  macroéconomique, rien ne pourra avancer de manière significative. C'est le "système" de production/ qu'il faut changer en profondeur. Rien moins qu'une "révolution".

   Un éco-pessimisme? Un peu, mais pas trop...

              Entre paralysie et action malgré tout.
         On le dit et on le répète: les choses sont graves et il faut faire vite. Des hypothèses, on est passé aux quasi-certitudes. Trop d'indices convergent maintenant, même si tout ne fait pas système, même si une vision synoptique nous échappe vu la complexité et la diversité des facteurs en cause.
   Ce n'est pas la planète qu'il faut "sauver", mais les possibilités de vie humaine  future, au vu des mutations climatiques en cours.
  Mais comment gérer l'urgence étant donné le poids des habitudes et la puissance des intérêts en jeu, qui ne comprennent guère le long terme. ni même le moyen terme, qui instrumentalise l' ignorance et le scepticisme?


       C'est comme vouloir arrêter ou faire virer sur mer un super tanker sur une courte distance.
    Si la situation est si critique, si l'irréversible nous guette, que faire?
 Certains réfutent la notion  de collapsologie, qui, comme les termes au suffixe "logie", semble s'apparenter à une science. Ce qui n'est pas le cas, même si différentes sciences ont leur mot à dire sur cette dénomination vague et anxiogène, si un faisceau d'indices convergents ne permet plus le douter.
  L'urgence climatique n'est plus un mythe dénoncé naguère par Claude Allègre et quelques climato-sceptiques qu'on entend de moins en moins, elle est une exigence reposant sur des faits de mieux en mieux cernés, même si beaucoup de causes nous échappent.
  La question est de savoir si l'on n'en fait pas parfois un peu trop et trop mal, au risque de créer un effet de sidération paralysante, compromettant toute réflexion de fond, toute action et réaction. Comme les survivalistes et les autres, plus lucides..
  L'attentisme joue en notre défaveur et l'action individuelle paraît dérisoire. La panique crée la sidération forcément passive et outrancière, défavorisant toute réaction d'ampleur. Les COP se suivent et se ressemblent trop.
 Le climat a toujours été un agent historique majeur. Il l'est devenu avec plus d'évidence. Nous sommes, à n'en pas douter, dans une phase de mutations rapides et les incantations ne suffisent pas.
  Les économistes sont partagés pour l'instant. Les scientifiques ne parlent pas toujours unanimement. La jeunesse est plus sensibles et mobilisée.


   Mais la "fin du monde", vieille antienne, n'est pas un thème mobilisateur. La collapsologie est à la mode, mais source de fantasmes ambigüs. La peur peut être paralysante.
  Les fictions d'apocalypse ne font pas avancer la réflexion. C'est la croissance capitaliste  qui est en question et sa logique financière. Dans ce domaine, c'est souvent le double langage ou le déni.
   Une autre pensée politique est nécessaire. Les enjeux mobilisent trop peu.
  Le pire n'est jamais sûr, mais il faut changer de braquet.
    Hans Jonas nous avait naguère déjà préparé à la considération des risques majeurs et, pour nous préparer, à donner un nouveau sens au monde qui s'annonce.___________

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Beaucoup de bruit pour (presque) rien

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

La chèvre et le chou
                     Ce fut une belle réunion, avec moultes caméras, et tout et tout...On n'a pas lésiné sur les moyens.
             Mais on aurait pu attendre du nouveau: des débats de fond sur les problèmes mondiaux de l'heure, des engagements sur les questions essentielles planétaires. Mais on attendra.
   

    Que nenni! A part quelques paroles...paroles♪♫... quelques embrassades obligées, on n'a pas vu à Biarritz l'ombre d'une petite révolution, quelques modestes inflexions de la pensée politique sur les questions majeures de l'heure.
   Juste un petit coup de théâtre, dont on se demande ce qu'il en restera dans quelques semaines et ça ne mange pas de pain.     Trump a joué au gentil camarade. Pour la forme. Mais la guerre économique contre l'Iran continuera.
       Tout ça pour ça?
     Parenthèse enchantée d'un côté, parlotes sans lendemain près de la machine à café de l'autre...on aurait pu éviter tant de dépenses.
  Bref, la grande kermesse, comme tous les ans, malgré quelques éclats de Jupiter, selon son habitude.
   Vous me direz, mieux vaut se parler que de se faire la guerre. Mais nous sommes en pleine guerre économique, lourde de conflits potentiels.qui ne pourra que s'accentuer, au vu des tendances actuelles.
  En cette période de récession, de crise monétaire, le vif du sujet a été évité.


  Bref, les G7 se succèdent et se ressemblent, à quelques détails près.
      Il est temps de passer à de nouvelles formes de concertation, de changer ce rituel immuable
Le Fashon Act, limité, se concrétisera t-il?
           __  Comme le remarque Romain Godin
                                           "  ....Pourquoi avoir paralysé la côte basque en plein mois d’août ? Pourquoi avoir dépensé 36,4 millions d’euros quand nos hôpitaux réclament quelques millions d’euros de plus pour améliorer l’accueil des patients ? Pourquoi avoir mobilisé 13 000 membres des forces de l’ordre ? Une chose est certaine : pas pour un sommet capable de régler les grands problèmes économiques de l’époque. Le G7 de Biarritz sera même le premier à reconnaître son impuissance puisque, cette fois, aucun communiqué commun ne sera publié à son issue.
     C’est sans doute une économie salutaire dont l’honnêteté de la démarche doit être portée au crédit d’Emmanuel Macron. Depuis une dizaine d’années, les communiqués du G7 se contentaient d’enfiler les perles habituelles de la communication officielle. Le G7 est pour la liberté du commerce, l’égalité hommes-femmes, l’environnement et la paix dans le monde. Il est contre la guerre, les inégalités et les épidémies. La belle affaire. On peut, au reste, se convaincre de son inefficacité par un fait simple : les sites dédiés aux sommets du G7 par les gouvernements organisateurs n’existent plus et, preuve de leur vacuité, on cherchera en vain les communiqués des réunions passées. N’engageant à rien, ils se sont naturellement évaporés. 
     Mais l’honnêteté de la démarche d’Emmanuel Macron ne doit cependant pas être surestimée. Car l’absence de communiqué est surtout le fruit d’une tension extrême au sein du G7 qui paralyse même l’accord sur les grands thèmes que l’on vient de décrire. L’arrivée d’une forme d’extrême droite au pouvoir aux États-Unis avec Donald Trump, et désormais au Royaume-Uni avec Boris Johnson, rend la rédaction d’une déclaration finale quasiment impossible, comme l’avait montré le précédent G7 au Canada. Mais la logique aurait alors voulu que, si l’accord est impossible sur cette question purement formelle, il n’y eût simplement pas de G7. On se serait épargné une saison écourtée pour la côte basque et quelques dizaines de millions d’euros, sans que le monde ne cessât pour autant de tourner.
        Certes, on ne peut écarter un argument central : la division au sein du G7 rend le dialogue et les discussions toujours plus nécessaires. C’est précisément parce que l’on ne s’entend pas qu’il faudrait se parler. Peut-être, mais le dialogue doit-il prendre la forme de ces sommets ? Et surtout, est-il à la fois possible et utile ? Ne peut-on se parler autrement ? En réalité, les sommets du G7 étaient déjà de stériles festins de puissants lorsque Barack Obama était président des États-Unis et ils le sont encore davantage maintenant que Donald Trump refuse formellement toute forme de multilatéralisme. Mais qu’on ne s’y trompe pas : le clown Trump a bon dos. Ce rejet d’un accord commun au sein du groupe des Sept existe depuis plus longtemps. Les vraies décisions se jouent ailleurs, dans les discussions bilatérales ou dans les grands « camps » qui se dessinent dans le monde actuel : Union européenne, « nouvelle route de la soie » chinoise, restes de l’empire étasunien…
         En réalité, lorsque l’on observe les grands désordres du monde, on s’interroge sur la capacité du G7 de Biarritz non seulement de pouvoir dépasser les vœux pieux, mais simplement de pouvoir engager une discussion. Le Brexit ? Boris Johnson a montré qu’il était dans un dialogue de sourds avec Angela Merkel et Emmanuel Macron cette semaine. Qui peut croire que l’on avancera sur le sujet ce samedi parce que les trois dirigeants dîneront devant la plage de Biarritz avec quatre autres plus ou moins intéressés par le sujet ? Le ralentissement économique mondial ? Emmanuel Macron a promis de parler relance à Angela Merkel. Mais qui peut croire qu’il a besoin d’un G7 pour évoquer le sujet avec la chancelière allemande ? Au reste, cette dernière vient de fermer la porte à cette option. Le président français le sait parfaitement, ce qui confirme que tout cela n’est que mise en scène. La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine ? La Chine n’est pas dans le G7 et Donald Trump n’en fait qu’à sa tête, tandis que les autres membres du G7 ne cherchent qu’à profiter de la situation. Aucune position commune n’est possible dans le groupe. La discussion est impossible et inutile. La Chine a d’ailleurs annoncé ce vendredi 23 août, à la veille du G7, de nouvelles mesures douanières en réponse à celles des États-Unis pour 75 milliards de dollars. Une façon de bien insister sur le peu d’importance de cette réunion de Biarritz sur le sujet.
      L’environnement ? Emmanuel Macron a tweeté qu’il voulait évoquer la crise des incendies en Amazonie. Mais là encore, le Brésil n’est pas présent et il sera impossible de définir une position commune face à Brasilia, par exemple un embargo. Londres et Washington, mais aussi sans doute Berlin, ne souhaitent pas se fermer l’accès au marché brésilien pour laisser la place à d’autres, notamment à Pékin. D’ailleurs, Emmanuel Macron n’a jamais mentionné un tel embargo et s’est contenté d’évoquer un non français au traité commercial entre le Mercosur et l’UE (qui est du ressort du Conseil européen), ce qui ne concerne en rien le G7. On voit ici une fonction cachée et perverse de ce type de sommets : afficher un désaccord pour montrer qu’on ne peut rien faire.
     Certes, Justin Trudeau s’est empressé de retweeter le président français pour assurer qu’il ne « saurait mieux dire », mais en précisant que « beaucoup avait déjà été fait » lors du sommet de l’an passé au Canada. Étonnante remarque lorsqu’on sait les problèmes que pose le Ceta, l’accord commercial canado-européen, et alors même que les événements d’Amazonie prouvent de façon éclatante le contraire et que, précisément, le président étasunien avait refusé de prendre tout engagement sur le climat. Au reste, Justin Trudeau est fort affaibli avant les élections générales de l’automne, notamment en raison de l’émergence des Verts, et il faut surtout voir ici un message à usage interne, dans le cadre de la campagne canadienne… En attendant, une unité et une résolution du G7 sur le sujet sont proprement impossibles.
         .... la crise de 2008 a une longue traîne. Elle a désorganisé l’ordre néolibéral du monde qui, désormais, est en crise. Les G20 sont, dès lors, eux aussi rapidement devenus des coquilles vides pleines de belles intentions sans lendemain. Qui se souvient des conclusions de celui qui s’est tenu en juin au Japon, dont les signataires se sont contentés de réaffirmer leur attachement aux accords de Paris sur le climat ? Emmanuel Macron y avait reçu des assurances sur la forêt amazonienne de Jair Bolsonaro, assurances qu’il a dû reconnaître comme mensongères ce 23 août… Si le besoin d’une entente internationale n’a jamais été aussi évident, sa possibilité n’a jamais été aussi réduite. En réalité, le G20 comme le G7 ne sont plus que des fossiles d’un système en voie de décomposition où chacun tente désespérément de se tirer au mieux d’une situation qui échappe à tout le monde....
     Le G7 ne sert-il donc à rien ? Pas tout à fait. Il sert de vitrine. Dans un coin de la vitrine, il y a l’illusion de la coopération. On feint de discuter, de monter des commissions, de fixer des ambitions. Et puis, rien ne suit. Une des dernières décisions concrètes du G7 avait été en 2005 de promettre 25 milliards de dollars pour les pays les plus pauvres. Ce montant n’a jamais été versé et beaucoup d’États africains se sont alors vendus au plus offrant, autrement dit la Chine. Mais on n’en est même plus à ce niveau, il s’agit seulement de se mettre en scène en train de discuter pour prouver par l’image que l’on se parle, même et surtout si l’on ne se dit rien.
      Mais l’essentiel de la vitrine est constitué d’autre chose : de la communication des chefs d’État et de gouvernement présents. Rien n’est plus utile à cette communication que ce type de grandes rencontres entre « maîtres du monde ». L’hôte de la rencontre est alors particulièrement mis en valeur, incarnant une forme de « direction personnelle » de cet aréopage. C’était bien le sens du tweet « amazonien » d’Emmanuel Macron où il donnait « rendez-vous » aux « membres du G7 », comme s’il gérait cette urgence internationale. À cela s’ajoute évidemment la possibilité de mettre en avant un agenda de communication nationale. Là aussi, dans le cas du président français, c’est évident : il a décidé de placer au centre de ce sommet les questions des inégalités et de l’environnement. Piquant pour celui qui refuse de lancer, malgré les taux bas, un vaste plan d’investissement pour le climat et qui, donc, place la dette publique devant la dette écologique, mais aussi pour celui qui concentre son action fiscale sur les plus fortunés et sur la destruction de l’État social. Cela est cependant cohérent au regard de la narration lancée au printemps d’un pseudo « acte II » du quinquennat fait de social et d’écologie. Au reste, le choix de Biarritz, lieu de villégiature de jeunesse du président, montre assez le caractère purement personnel et vaniteux de ce sommet vide de sens. Et c’est donc bien dans cette raison d’image qu’il faut chercher la seule justification de ce G7 de Biarritz, des millions dépensés et de la côte basque bouclée. Une forme d’usine Potemkine d’un monde en lambeaux et d’un pouvoir aux abois."
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Climat (2). Le basculement.

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Le grand défi

             Les enjeux sont majeurs. Rien ne sera plus comme avant. Il est plus que temps de s'y mettre. L'urgence est là. Le problème est global,    Mais peut-on croire les engagements étatiques, surtout quand des plus grands manquent à l'appel, quand les intentions sont loin d'être nettes, du moins dans les pays industrialisés? La bonne volonté officielle ne suffira pas et le problème de l'adaptation nécessaire et urgente n'est pas qu'un problème technique.       Surtout quand les groupes bancaires trainent les pieds et que les insuffisances sont manifestes. Les COP se suivent et se ressemblent étrangement.                                       __Pourtant, il y a des signes qui ne trompent plus. Mais l'offensive des lobbies industriels ne faiblit pas. La procrastination risque de durer, surtout s'il n'y a pas plus rapidement convergence des intérêts, quel qu'en soit le coût. La conversion risque d'être longue et coûteuse, vu les résistances et les divergences et il n'y a pas que les combustibles fossiles qui sont en question. La croyance aux seules vertus du marché s'illusionne, malgré les velléités de certains politiques.

 

                   Point de vue:   1.     "...Emmanuel Macron a lancé à la tribune de la COP26, à Glasgow : « Nous savons que notre objectif, c’est 1,5 °C pour la fin du siècle. Nous savons qu’aujourd’hui, nous n’y sommes pas. Notre trajectoire actuelle nous amène à 2,7 °C. La clé de notre action collective est que, dans les jours qui viennent, il puisse y avoir suffisamment d’engagements pour revenir au 1,5 °C. »   Durant toute la journée, les discours des dirigeants mondiaux se sont enchaînés en ouverture du sommet climatique. Après le président américain Joe Biden, qui a présenté ses excuses pour la décision de son prédécesseur, Donald Trump, de retirer les États-Unis de l’accord de Paris, c’était au tour d’Emmanuel Macron de prononcer son speech inaugural. Et le chef d’État français n’a pas hésité à se poser en donneur de leçon malgré les deux récentes condamnations envers son gouvernement pour inaction climatique de la part du Conseil d’État et du tribunal administratif de Paris   Le président français a en effet argué que « La France, et plus largement l’Union européenne, sont aujourd’hui au rendez-vous des engagements [pour maintenir le réchauffement planétaire à +1,5 °C – ndlr] ». Avant de tonner : « La clé pour cette COP est que les plus gros émetteurs, dont les stratégies nationales ne sont pas conformes à notre objectif des 1,5 °C, rehaussent leurs ambitions dans les quinze jours qui viennent. C’est le seul moyen de crédibiliser les 1,5 °C. »     Mais depuis le vendredi 29 octobre, comme un mauvais souvenir qui émerge en plein rêve de réussite de la COP26, circule un document qui met en lumière une tout autre politique climatique française.  Deux simples pages ayant fuité qui consistent en une proposition d’acte délégué – un texte juridique contraignant émis par la Commission européenne – demandant à ce que le gaz fossile et le nucléaire soient deux activités labellisées « énergie verte » par l’Union européenne (UE).       Bruxelles s’est récemment doté d’un plan de réduction de 55 % de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 qui devrait conduire l’UE à la neutralité carbone à l’horizon 2050. Parmi l’ensemble des mesures prises par les autorités européennes figure la mise en place d’une taxonomie verte. Il s’agit de créer un système de classification environnemental des différentes activités industrielles afin de réorienter les flux financiers privés vers des projets compatibles avec les objectifs climatiques européens.    En avril 2021, la Commission européenne a adopté une série d’actes délégués relatifs au volet climatique de la taxonomie européenne (ici et ).      Mais le gaz fossile et le nucléaire ne sont pas concernés par ces textes juridiques car sujets à d’intenses débats, pas encore tranchés. Pour ces deux énergies, un acte délégué complémentaire doit être validé d’ici à mi-décembre afin de les intégrer, ou non, dans cette taxonomie.    L’État membre à la manœuvre de ces débats houleux ? La France. Paris a en effet noué une alliance inédite avec les pays d’Europe centrale, pro-gaz et peu ambitieux en matière climatique, telles la Tchéquie, la Hongrie gouvernée par le nationaliste Viktor Orbán, ou la Pologne dirigée par un gouvernement ultra-conservateur qui refuse de mettre fin à ses gigantesques exploitations charbonnières.      Inclure le gaz fossile comme une énergie verte de « transition » au sein de la taxonomie européenne serait un contre-sens climatique. Depuis 2015, les scientifiques martèlent que pour limiter le dérèglement climatique, il faudrait laisser dans nos sous-sols plus de la moitié des réserves mondiales de gaz. Et les Nations unies ainsi que la revue Nature viennent tous deux de démontrer que la production de gaz doit diminuer de 3 % par an pour maintenir le réchauffement global à +1,5 °C...« Intégrer le nucléaire et le gaz à la taxonomie verte de l’Union, c’est attirer des fonds privés tout en garantissant le greenwashing des firmes qui exploitent ces énergies dangereuses. Voilà la réalité de l’engagement français pour le climat, se désole quant à elle l’eurodéputée Verts française, Marie Toussaint.   En pleine COP26, le gouvernement français pratique ainsi un double jeu. Celui, d’une part, de se permettre d’appeler, depuis sa stature d’État qui a été à l’origine du succès diplomatique de l’accord de Paris de 2015, les pays les plus émetteurs à revoir à la hausse leurs ambitions climatiques. Et, d’autre part, de faire primer l’industrie nucléaire française sur l’urgence climatique...."

_______ 2.    "...À la tête des entreprises qui devraient s’engager dans la lutte contre le changement climatique se trouvent bien évidemment les compagnies pétrogazières et charbonnières : elles sont placées devant un véritable défi existentiel (lien) qui doit les amener à sacrifier les activités qui ont fait leur raison d’être et leurs profits.    Leur prise de conscience a pris du temps et certaines, comme Exxon, on longtemps fait de la résistance et de la désinformation.   Mais la pression des nouvelles réalités financières se fait de plus en plus forte. Les investisseurs prenant davantage en considération les critères environnementaux sociaux et de gouvernance (ESG), les compagnies pétrolières ont connu de grosses pertes en 2020 dues notamment à la dépréciation de leurs actifs, amplifiée par la diminution de la consommation de pétrole due à la crise du Covid-19.    Nombreuses sont donc celles qui changent de cap et se présentent désormais comme des entreprises engagées.    Pour Total, la « neutralité carbone » est annoncée pour 2050 ; la stratégie repose principalement sur des investissements massifs dans l’énergie solaire et sur des collaboration avec de grands groupes, comme Microsoft. Sous la pression de certains groupes d'actionnaires, cette question sera au cœur de la toute prochaine AG du groupe.    Car, dans cette course au verdissement, le greenwashing est parfois de mise : le 8 mars 2021, Shell informait livrer sa première cargaison de « gaz naturel neutre en carbone »… grâce à un mécanisme de compensation en crédits carbone !   Les autres entreprises doivent elles aussi intégrer les objectifs sociétaux et environnementaux à leurs objectifs économiques. Celles qui comprendront ces enjeux et maîtriseront les différents profils de consommateurs grâce au développement de nouveaux produits ou services seront celles qui créeront le plus de valeur pour l’entreprise et pour la société....."         ___La lenteur semble bien s'installer. Alors que faire?   _______________________

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Passé compliqué

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

C'est un débat qui revient régulièrement, comme la chute des feuilles en automne
   Largement insoluble sur l'essentiel.
       La guerre picrocholo-orthographique 
                                                     La Belgique entre en guerre... et y renonce.
          Elle passe vaillamment à l'offensive avant un repli prudent.
      Elle ne se battra pas seule sur le participe et ne participera plus tant que la francophonie ne bougera pas.
   Dur! l'accord qui divise et qui fait trembler les écoliers et même...les ministres!
       Les humiliations, ils en ont vécu(es) (?!)
               IL n'y a pas le choix, le singulier s'impose
  C'est comme ça. On appelle ça l'arbitraire de la langue. 


      L'orthographe dans sa forme actuelle, nous vient de...pas si loin.   Au 17° siècle, il fallait bien mettre de l'ordre dans le grand n'importe quoi des écrits divers et variés, même si Voltaire mis plus tard son grain de sel contestataire. 
     C'est la faute à Vaugelas, hélas! Il a fait ce qu'il a pu...
      Qu'en aurait pensé l'auteur (belge) de Bon usage de la langue française?
        Et qu' en dit Amélie Nothomb?
  Il manque l'avis de Jupiter sur le sujet et peut-être des décisions douloureuses (ou libératrices), qui ne nuiraient pas à Sa Grandeur.
   Depuis le temps qu'on parle de réformer l'orthographe...à la marge.
     Craindrait-on le risque de nivellement sur des points de détail, alors qu'on l'accepte sur l'ensemble des exigences scolaires?
  Le français est en souffrance, ça commence à se savoir...et à se voir
     Mais faut-il continuer à se battre pour l'accent circonflexe par exemple, sur le passé (pas si) simple, sur l'usage oublié du point-virgule? Par contre, la confusion de plus en plus fréquente aujourd'hui entre le futur et le conditionnel n'est pas sans conséquences cognitives. (Je pourrais vous en parler longtemps. Si j'ai le temps, je pourrai le faire demain...)
           Il faut se méfier du mythe du linguistiquement (trop) correct, mais on attend un nouveau Vaugelas qui mettrait un peu plus de raison dans la jungle orthographique et d'ordre dans les jeunes (ou moins jeunes) têtes blondes embrouillées...Jusqu'à un certain point.
             (Je me relis, on ne sait jamais...)
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Du climat et des hommes (1)

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Histoire du climat et histoire des nommes

                                            Longtemps on les a dissociées. L'événementiel et les modifications climatiques longues ou ponctuelles ne semblaient ne rien avoir en commun. Comme si on avait affaire à deux aspects différents, deux dimensions hétérogènes. On parlait du temps occasionnellement, en passant, comme si le problème du climat, du moins sur la longue durée, était réservé aux seuls climatologues. Les deux dimensions suivaient des chemins parallèles.     Or, peut-on comprendre une bonne partie de la préhistoire sans recourir à l'éclairage climatique: les migrations africano-européennes, les premières apparitions de l'agriculture après la dernière glaciation, le "petit âge glaciaire" après le réchauffement global en Europe au tout début du Moyen-Age; sans compter les aventures historiques qui tournent court, faute de prévision de certains aspects climatiques, comme l'aventure napoléonienne mise en échec par l'hiver russe et plus tard, la déroute nazie aux portes de Moscou?  Le "général hiver" avait tranché..                     _____Aujourd'hui la question du climat nous saute cruellement à la figure. Par une prise de conscience tardive, nous obligeant à des choix douloureux au vu des impacts majeurs de la "course au progrès" sur le milieu naturel. C'est une forme de sidération qui nous affecte devant le grand basculement qui nous attend, dans une incertitude souvent paralysante. Que sera notre histoire demain, quelle géopolitique nouvelle se prépare?,...Nous sommes au seuil de grandes mutations, à n'en pas douter.    L'homme et le climat sont des partenaires indissociables, pour le meilleur ou pour le pire. Ce n'est pas un problème à courte vue de météo. Ce n'est pas seulement et surtout une question de cadre de vie, mais de vie tout court, de conditions matérielles d'existence (ressources alimentaires, environnement thermique vital...)

 

              A première vue donc, on voit mal ce que le climat a à voir avec le déroulement de l'histoire et particulièrement avec le déclenchements de conflits.   Les vicissitudes météorologiques ont tout à voir avec la nature tandis que les événements historiques  semblent ne relever que de la volonté, des désirs, des passions humaines et des concours de circonstances.
  Mais ces deux aspects du réel ont plus de rapports qu'on ne le croit.
                        La nouvelle histoire, depuis Braudel, a mis l'accent progressivement sur les interactions entre nature et histoire, notamment Leroy Ladurie.
  On a émis et confirmé l'hypothèse de l'importance d'un phénomène climatique majeur comme un des éléments déclencheurs de la Révolution Française. 
 L'historien du climat ne s'intéresse pas seulement au climat mais à ses conséquences humaines. Les aléas climatiques ont souvent des incidences sur l'histoire des hommes. Pour remonter aux origines africaines, cela relève de l'évidence.
  Les émeutes de la faim des dernières années  sont multicausales. Mais les variations aberrantes des marchés ne sont pas seules en cause..
     La climatologie donne des lumières, mais qui ne peuvent pas être suffisantes, quand elles interviennent.
Pas de causalité directe, mais des corrélations parfois évidentes
    Le climat ne peut être considéré comme une cause mécanique, uniquement déterminante, mais comme une donnée incontournable pour comprendre certains changements de fond, par exemple au niveau de l'agriculture et des habitudes alimentaires, donc des progrès futurs, mais aussi des événements qui ont changé le cours des choses , comme le passage des Huns sur le Rhin gelé ou la défaite de l'armée allemande confrontée à l'hiver russe...
_________          Dans le cas syrien, des études récentes ont montré, pour expliquer une partie de la naisance du conflit syrien que:
      Entre 2006 et 2011, la Syrie a connu la plus longue sécheresse et la plus importante perte de récoltes jamais enregistrée depuis les premières civilisations du Croissant fertile . Au total, sur les vingt-deux millions d’habitants que comptait alors le pays, près d’un million et demi ont été touchés par la désertification , ce qui a provoqué des migrations massives de fermiers, d’éleveurs et de leurs familles vers les villes . Cet exode a attisé les tensions provoquées par l’afflux de réfugiés irakiens qui avait suivi l’invasion américaine de 2003. Pendant des décennies, le régime baasiste de Damas a négligé les richesses naturelles du pays, subventionné des cultures de blé et de coton nécessitant beaucoup d’eau et encouragé des techniques d’irrigation inefficaces. Surpâturage et hausse démographique ont renforcé le processus. Les ressources hydriques ont chuté de moitié entre 2002 et 2008.
    L’effondrement du système agricole syrien résulte d’un jeu complexe de facteurs dont le changement climatique, une mauvaise gestion des ressources naturelles et la dynamique démographique....      _________

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