Pornographie de la catastrophe

Indécence

Il y eu l'accident, improbable, terrible, déstabilisant.

Il y a les réactions à un événement très perturbant, sachant ce que l'on sait aujourd'hui.

Les morts quotidiens sur les routes ou les massacres en Syrie, comme les morts silencieuses en Afrique n'attirent plus l'attention ni la compassion.

La banalisation a fait son oeuvre.

_______________Une certaine folie médiatique s'est emparée, pour commenter jusqu'à l'écoeurement, donner à voir jusqu'à la saturation, ressasser les mêmes images insoutenables, fouilller au plus intime des histoires individuelles...

On pourra qualifier cela d'indécence, comme la surenchère voyeuriste de certains médias allemands -

Comme BILD, lu par 10 millions d'Allemands, toujours en chasse du dernier scandale. Tirage exceptionnel. Maximum de profit. Business crash...

Le voyeurisme médiatique joue morbidement sur les fractures émotionnelles et la spectacularisation" du tragique.

L'exhibition médiatique est à son comble

La pulsion scoptique s'alimente du macabre, qui pousse le regard (et le désir) ce vers quoi l'esprit voudrait le détourner, comme devant un accident de la route.

Gageons qu'il y aura ici comme ailleurs un tourisme sui generis, avec agences spécialisées...

Utiliser la métaphore de la pornographie de la violence n'est pas excessif pour qualifier une exploitation si morbide des images réelles ou fabriquées.