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Haine des livres

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Signé Daesh
                  Ce n'est pas nouveau dans l'histoire.
                                     Mais c'est toujours aussi terrible.
Une logique destructrice. 
La haine étant le carburant de la pensée sectaire et fanatique
Les autodafés, on connaît, malheureusement.
   Les Talibans ont montré le chemin aux islamo-dingos de L'Etat islamique à Mossoul,enfants de l'Arabie Saoudite. 
     Daesh est à l'oeuvre, sur les sentiers de la purification. 
      Une pureté obsessionnelle et dévoyée qui mène au pire. 
On trouve toujours plus impur, même dans la même mouvance 

croyante: c'est l'Islam contre l'Islam. 
L'autodestruction à terme...Le chaos.
  Une maladie de l'esprit sclérosé, où la raison est congédiée, encore plus l'esprit critique et l'autodérision.
 Une religion du Livre, pris à la lettre, décontextualisé, fétichisé, détruisant les (autres)livres, vus comme des dangers.
 Bagdad n'est plus Bagdad. 
    La peur est le pendant de la haine. Peur d'une remise en question. Peur du doute, qui pourrait naître au contact d'une pensée différente.
    Le sommeil de la raison engendre des monstres, selon Goya. 
          C'est la marque de tous les fondamentalismes,  à des degrés divers.
   Brûler complètement, sans résidu, avec méthode, à la bonne température: Fahrenheit 451...
____ Lire pourtant libère, c'est le bon sens même.
H Heine disait avec raison: « Là où on brûle des livres, on finit aussi par brûler des hommes. »
____C’est si dangereux, un peuple qui sait lire !
Mais c’est encore plus dangereux, un peuple qui ne sait pas lire.
 «Si vous trouvez que l’enseignement coûte trop cher, essayez l’ignorance » (A. Lincoln)


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Relire Clément Rosset

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Il s'appelait Rosset
                        Clément était son prénom.
    Il vient de mourir, lui que la mort n'effrayait pas, qu'il avait apprivoisé, à sa manière, comme Epicure ou Montaigne (...pour moi j'aime la vie...), mais sur un mode plus existentiel, plus tragique, avec une tension dialectique paticulière.
     Certes, il ne fut pas un philosophe de première grandeur dans le firmament des penseurs qui comptent. Comme certains qui ont pignon sur média: les BHL, les R. Enthoven et les autres...
 Un philosophe sans bruit, qui a peu écrit, qui avait lu avec attention le meilleur de Nietzsche et de Schopenhauer.
   Un chasseur d’illusions, qui, refusant tous les arrière-monde, invitait à penser la mort comme phénomène incontournable, faisant partie de la vie. Un destin dont l'acceptation sereine change le regard sur la vie, qui n'est plus tourmentée par un fantasme vain.
    Il s'agit bien de vivre en s'efforçant de concilier les deux dimensions vécue à première vue comme contradictoires, le tragique et de la joie.
  Comme pour Spinoza, la joie de comprendre la nécessité de la nature finit par prendre la place de l'effet de panique de l'idée de la mort, qui n'est rien pour nous, et qui tend à compromettre l'adhésion à l'existence, l'unique qui nous soit donné de vivre, à chaque instant. L'amor faticomme disait Niezsche, qui n'est pas résignation, mais prémisse à plus de liberté.
...Le sens du tragique ne s’oppose guère chez lui à la joie « miraculeuse » d’exister. Au contraire, comme il le martèle inlassablement : « la philosophie est une quête intérieure de compréhension et d’acquiescement à la réalité, un chemin par lequel on trouve une joie enivrante. 
     Le meilleur des mondes est à notre portée, mais pas là où on le pense généralement.
         Dans ouvrage phare intitulé Le Réel et son double (Gallimard, 1976), où il étudie cette tentation que les hommes développent : échapper à la réalité, en concevant des « doubles » du réel – idées pures, utopies, croyances… Les philosophes idéalistes raffolent ; lui traque cette illusion. « Il resterait enfin à montrer la présence de l’illusion, écrit-il, – c’est-à-dire de la duplication fantasmatique – dans la plupart des investissements psychologico-collectifs d’hier et d’aujourd’hui : par exemple dans toutes les formes de refus ou de “contestation” du réel…
        Un refus qui n'est pas une inaction ou un fatalisme.
   Si le hasard est originel, si le réel peut être qualifié d'insignifiant, si le sens fait défaut, c'est à l'homme de lui en donner un.
    Comme disait Camus, à la fin du Mythe de Sisyphe, il faut imaginer Sisyphe heureux....
        Malgré tout.
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De Vesoul à Kaboul

Publié le par Jean-Etienne ZEN

(Il y a trois ans...)

 

 Il s'appelait Pierre Choulet.
                                              Il est parti soudainement de Haute-Saône en Syrie, rejoindre les rangs de Daesh. Il y a laissé sa vie.
Cela aurait pu être Maubeuge ou Nice ... 
    Il était sans histoire apparente. Non issu de l'immigration, il ne vivait pas dans une banlieue à problèmes, avait un profil psychologique apparemment normal, n'avait pas de passé judiciaire, préparait des études supérieures. Plutôt gentil, rien, selon ses parents, effondrés, ne laissait supposer son engagement subit.  Un garçon ordinaire. Troublant.
  Jeunes français, belges ou danois, ces cas laissent perplexes.Les parcours sont variés, les motivations  pas toujours claires. Presque impossible de dresser une profil type. Les itinéraires sont complexes. Même si une majorité semble avoir été conditionnée par des fréquentations réelles ou virtuelles avec des milieux islamiques radicaux, fondamentalistes, dans la mouvance des Frères musulmans ou de courants salafistes wahaabistes.
       L'interprétation globale de la majorité de ces cas reste délicat, car les causes sont multifactorielles, les motivations souvent confuses, même si la détermination est la même. Une typologie globale est aventureuse.
    La fabrique de "monstres" recrute encore, même s'il ne faut pas exagérer. Sans doute, autour de 700 cas répertorié jusqu'à maintenant, selon certains spécialistes. Même si nous ne sommes peut-être qu'au début d'un processus, même si in fine le recrutement se tarira inévitablement.
    La barbarie sous couvert de religion ne leur apparaît pas pour ce qu'elle est, faussement auréolée d'héroïsme à portée d'avion, d'engagement radical et de secret destin suicidaire.
          Les chemins de la radicalisation, quels qu'ils soient (ou furent), sont divers et variés, même si des constantes sont repérables, que l'on retrouve aussi souvent dans l'engagement sectaire.
    Selon Pierre Conesa, "...Le salafisme djihadiste a deux dimensions spécifiques. Il n’est pas qu’une pratique religieuse, mais la construction d’une identité politico-religieuse totalitaire qui se concrétise dans sa prétention à représenter l’ensemble des musulmans de la planète (oumma). La stratégie de ghettoïsation qu’il souhaite imposer à la composante française musulmane s’exprime à travers des revendications clivantes sans cesse renouvelées (alimentaires, vestimentaires, comportementales, scolaires…). Il rejette toutes les autres pratiques de l’islam en s’accordant un droit d’excommunication (takfir). Les enfants refusent l’islam des parents, allant parfois jusqu’à la rupture. Ses principaux ennemis sont d’abord d’autres musulmans (chiites, soufis ou autres écoles sunnites). Le terrorisme salafiste tue aujourd’hui dix fois plus de musulmans que de non-musulmans.
Sa seconde caractéristique est son extrême sensibilité aux questions géopolitiques, exacerbée à la fois par son idéologie complotiste et par les résultats catastrophiques des multiples interventions occidentales dans le monde arabo-musulman. Le salafisme djihadiste est parvenu à faire de la défense de l’oumma la nouvelle idéologie tiers-mondiste mobilisatrice de jeunes à la recherche d’une cause. Il parle à la génération Internet à travers les moyens les plus modernes, avec en particulier des clips et pas du texte, des images de guerre ressemblant à des jeux vidéo, des images de massacres, le culte des héros… Il est engagé dans une guerre planétaire contre l’Occident, mais aussi contre les autres pratiques de l’islam. Cette vision totalitaire cherche à imposer ses règles, à rejeter les formes républicaines et à légitimer au moins intellectuellement l’usage de la violence, qu’elle présente comme vengeresse.
   Les responsables des organisations musulmanes de France, empêtrés dans leurs rivalités personnelles et organisationnelles, ont longtemps observé une attitude réservée, voire complice, vis-à-vis de ces pratiques radicales. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) n’a pas réagi à la radicalisation que traduisaient les affaires Merah et Nemmouche. Il a été involontairement aidé en cela par une politique publique discrète dont la dimension policière occupait l’espace médiatique..."
                        Par sa relative inorganisation, sa violence destructrice et ses oppositions internes radicales, le mouvement qui se constitue sur les ruines de l'Irak et d'une partie de la Syrie est condamné à s'autodétruire. 
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Intelligence artificielle

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

De la réalité aux fantasmes.
                                          On ne parle plus que de ça.
  Le Directeur de la start-up France y voit le moyen de remettre le pays sur les rangs des pays les plus innovants.


   Son ministre enrubanné, attachant médaillé, envoyé en missus dominicus de la nouvelle cause, Cédric Villaniy, va se son couplet enthousiaste sur ce produit du numérique et des mathématiques, qui a des incidences de plus en plus grande sur maints aspects de la production. Non sans quelques nuances, mais pas sans ambition, dans la perspective des années à venir, où les algorithmes vont envahir un peu plus notre vie, pour le meilleur et pour le pire.
     Algorithmes qu'un ministre voulait enseigner aux enfants, nouveau latin de l'école moderne, utilisé  à toutes les sauces au sein de la révolution numérique.
   L'ambition est de promouvoir les diverses formes de l'intelligence artificielle, clé souvent fantasmée de notre avenir de plus en plus numérisé.
   L'intelligence artificielle est sans doute prometteuse dans certains domaines, mais est encore au berceau et ne pourra se substituer à la pensée vivante et multifonctionnelle.
     Penser n'est pas que calculer.
Le Président est sur tous les fronts il a reçu à dîner mercredi à l'Elysée une quinzaine de sommités mondiales du secteur, dont le Français Yann Le Cun (chef de l'IA chez Facebook), la Japonaise Noriko Araï, qui a conçu un robot capable de réussir un examen d'entrée à l'université ou le Britannique Demis Hassabis, fondateur de DeepMind, père du logiciel AlphaGo qui a battu en 2016 le plus grand maître mondial de go.  Jeudi, un sommet de l'intelligence artificielle organisé au Collège de France rassemble les grands noms du secteur avant d'accueillir vers 15 heures le chef de l'Etat....
     C'est l'enthousiasme, du moins dans certains milieux. Ecouteront-ils les mises en garde du regretté Stephen Hawking, dramatisant à souhait?
   Saura-t-on mettre à temps les garde-fous nécessaires contre une intelligence (non artificielle) parfois dévoyée?
        Saura-t-on garder un sens critique redoublé face à un discours purement scientiste/positiviste et aux risques déjà entrevus dans certaines des applications de ce nouvel eldorado qui fait rêver à l'Elysée?
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Au fil du net

Publié le par Jean-Etienne ZEN



*  A Istanbul, des hommes en jupe contre la violence domestique

*  Au coeur d'une contestation, un  lycée particulier 

*  Les fusils en bois de l'armée allemande
      Investissements en berne 
    Un paradoxe allemand: des voitures rutilantes, mais des ponts vétustes !  

*  Ces trois banques françaises qui spéculent sur la faim

*  Persistances du mythe Hitler 

*  Les robots ne voleront pas nos emplois, selon certains.
         Pas sûr...

 HSBC : carte de l'évasion fiscale globalisée

 Madame Bibi contestée: cette première dame qu'Israël déteste 
         Un Bibi ridiculisé 

 Nanotechnologies du Plateau de Saclay 
             Nanos en question 

* Quand le sol se dérobe...
     Plus grave... 
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- Photos 
-Revue de presse

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Qu'est-ce q'elle a ma gueule?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Traçage facial
                  Est-ce un monde hyper orwellien que l'on nous prépare?
    Un monde de surveillance généralisée où, sans que l'on s'en rende compte ou avec notre consentement, nous serions dans l'espace public sous les yeux d'un puissant Big Brother, autrement performant que les caméras de surveillance classique.
    Un monde où chacun, par le miracle des algorithmes,  aurait l'illusion de se croire protégé, car reconnu, mais sans se douter qu'il fait l'objet d'un contrôle permanent à des fins politiques et commerciales.
      Prendrons-nous le chemin de la Chine, qui avance vite dans ce domaine, pour un contrôle non avoué des populations.
         Son grand bond en avant en cours semble ne pas devoir connaître de limites. La Chine 4.0 est en route.
     Elle brûle les étapes dans de nombreux domaines, même dans les secteurs de pointe, comme la robotique.
    Mais même s'il y a lieu d'éviter la sino- admiration béate, voire la sino-lâtrie (sans tomber dans la sino-phobie) il y a lieu de s'interroger sur certaines applications en cours.
     Il est un point sur lequel des questions se posent avec une certaine inquiétude: celui du développement rapide des technologies basées sur la reconnaissance faciale, qui progressent à grande vitesse, en même temps que le déploiement rapide des caméras de surveillance presque omniprésentes.
         Presque partout, les personnes peuvent être suivies et reconnues, sans que pour l'instant personne ne semble s'interroger là-bas  sur les dangers de ce développement rapide et performant dans de nombreux lieux publics et qui n' a pas qu'un but utilitaire.
       Csystème performantconçu pour assurer la sécurité des citoyens, a été déployé dans de nombreuses municipalités chinoises. D'ici 2020, près de 600 millions de caméras devraient être installées dans le pays. Certaines d'entre elles, dont le nombre reste secret, sont dotées d'outils de reconnaissance faciale et permettent d'associer une identité aux visages filmés. D'autres se contentent d'en identifier l'âge, le sexe ou certains traits physiques. 
     On peut facilement imaginer, étant donné la nature du régime, que ces nouveaux moyens sophistiqués peuvent être facilement utilisés pour le contrôle des personnes et des foules à des fins sociales et  politiques.
     Il y aura bientôt une caméra pour deux habitants. Difficile de passer entre les mailles de ce nouveau Big Brother.
         Le Wall Street Journal a expliqué l’intention du régime chinois d’installer quelques 600 millions de caméras à reconnaissance faciale CCTV dans le pays – soit une pour trois personnes, alors qu’il en existe déjà 176 millions aujourd’hui. Le pays est aidé dans sa tâche par l’obligation pour tout citoyen de plus de 16 ans d’enregistrer auprès des autorités une photo d’identité. Une réalité un peu trop proche de la fiction.
   Aux USA, les photographies de la moitié de la population adulte américaine sont stockées dans des bases de données auxquelles le FBI a accès. Les polices ont maintenant une arme puissante en main pour surveiller les criminels, mais le coût des atteintes éventuelles à la vie privée du citoyen est énorme. Un visage n’est pas une simple photo de badge. Il diffuse beaucoup d’autres informations et les machines sont capables de lire ces informations....
       Nous voilà entrés dans un type de société où la surveillance généralisée tend à devenir la norme. Un monde que Orwell n'aurait même pas imaginé, qui fait rêver les responsables de l'ordre public à courte vue et les magnats inétéressés du marketing.
 Nos traits sont devenus des données exploitables et utilisables de manière la pluscontestable
     On peut craindre que le système n'en soit qu'à ses tous débuts et on peut le généraliser en douceur pour des raisons en apparence les plus acceptables. Il serait temps que laCNIL anticipe l'emballement du phénomène hors des frontières de la cybersécurité.
             - «Plus on est habitué à être observé, moins on est sensible aux atteintes à la vie privée» (A.Rouvroy)
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Tout arrive

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Il s'en passe des choses
                        mon bon Monsieur!
  __Un homme mord un chien.

          Le contraire est plus fréquent. 
              __Chine: Un homme d'affaires condamné pour avoir dévoré trois tigres.
              On attendait là aussi l'inverse... 
__En voilà une nouvelle qu'elle est bonne! La frite va être à l'honneur.  Enfin, peut-être...
             De quoi avoir la patate. Mais les Japonais ne l'ont pas.
__Aux USA, une évêque tue un cycliste et prend la fuite...
             Sans derniers sacrements. 
         __Obama perturbe un mariage
 __Des voleurs sympa.

 __Bien mal récompensé! 
             __A quoi peut servir un sapin de Noël... 
__Des champignons hallucinants.          
           __Lyon: des policiers prennent les gendarmes pour des malfaiteurs.
__ Une quinquagénaire se donne froidement  la mort. 
      __Pour une mort écoresponsable et pas chère.
                   And so on... 
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Varia

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

__ Points d'histoire: * La bataille de Koursk et les raisons de l'échec allemand.
                                                        L'économie de guerre en URSS.
                                 * 21-26 mars 1918: les jours où tout put basculer.

__ La City aurait tout fait pour attirer l'argent russe.

__ Electrolux: autopsie d'un pitoyable déclin industriel. "Production délocalisée en Pologne
Comment en est-on arrivé à un tel gâchis ? Pour quelle raison une usine entièrement modernisée depuis deux ans se prépare-t-elle à partir à la casse ? A Revin, chacun cherche à comprendre cette curieuse histoire, symbolique de la désindustrialisation qui se poursuit en France malgré les efforts..."

__ OxyContin: cet antidouleur qui décime l'Amérique, comme le fentanyl.
                                      Une guerre sans fin.

 

__ Le foot français,  qu'on appelle encore du sport, attire les investisseurs étrangers.

__ Agriculture et transition énergétique : les atouts du biogaz et de l’agroforesterie.

__ Secret des affaires: un texte pour réduire la société civile au silence.

__ Le sport, un bon remède contre l'Alzheimer?

__ Les compteurs Linky en question, après le rapport de la Cours des comptes.
              La Cnil met en demeure Direct Energie pour le compteur Linky

              Les 5 questions que pose le compteur Linky.
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Anglais: le bon sens

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Incredible, ridiculous!
                                      Yes, sir, un délégué français à la commission européenne écrit à un ministre français et collègue..in english!...alors que le français reste une des principales langues de travail à Bruxelles. 
                   " ...L’envoi d’une missive en anglais par Pierre Moscovici à Michel Sapin est totalement ridicule. En outre, rien ne le justifie, le français faisant en plus partie des langues de travail de la commission. Rien ne justifiait l’emploi de la langue de Shakespeare entre deux français, à moins qu’il ne soit décrété que l’anglais soit la seule langue de travail de l’UE, ce qui n’est pas le cas. Et cela est d’autant plus absurde que Londres devrait organiser un référendum sur la sortie de l’UE. Il est donc encore plus affligeant que deux français correspondent officiellement dans la langue d’un pays qui pourrait quitter l’UE. Un ami indique souvent que la Banque de France publie de plus en plus en anglais sans même traduire. 

 Il faut bien reconnaître que l’anglais a fini par s’imposer comme la nouvelle lingua franca du monde, portée par de multiples vents : la place économique des Etats-Unis, le relais de la culture populaire anglo-saxonne mais aussi la mondialisation, qui pousse les multinationales à adopter cette lingua franca pour travailler par-delà les frontières. L’immense majorité de ceux qui cèdent à l’utilisation de l’anglais le font bien plus par commodité que par un quelconque dessein funeste, influencés que nous sommes par les différents facteurs vus plus hauts. Mais comme le note Alain Borer dans une interview passionnante, « nous collaborons à la disparition du français  », un asservissement et un appauvrissement..."
  _______      Pourtant, une étude récente introduit un peu de bon sens dans l'enseignement précoce des langues !

   "... Une équipe suisse (1) a récemment fait une revue de la littérature sur l'âge et l'apprentissage des langues étrangères, en d'autres termes sur l'intérêt de l'apprentissage précoce. Cette étude confirme tout ce que nous avons souvent dit, et infirme les dogmes actuels.
(Par ailleurs, Christian Puren, de l'Association des professeurs de langues vivantes (APLV), en a fait un très intéressant compte-rendu téléchargeable sur le site de l'APLV)
Essayons de résumer les points principaux, sans les précautions et le jargon de la didactique des langues.
L'apprentissage précoce des langues à l'école n'a pas prouvé sa supériorité  : le niveau n'est globalement pas meilleur sur le long terme, voire moins bon à court terme sur certaines compétences..."
  ____        Défendre le français contre le tout-globish est un impératif.     Ce que font les Québécois.
   L'anglais oui, mais l'anglomanie généralisée, galopante, déjà décriée au 19°s. est une erreur. Une bêtise.
    Ce n’est pas l’anglais qui nous menace, langue belle et difficile au demeurant, c’est l’anglomanie généralisée, le globish imposé, qui est aussi une américanolâtrie naïve, dont se moquent nos amis anglophones.
   Même le  New-York Times s'étonnait de  "ce phénomène d’anglomanie qui semble se généraliser dans toute la France" 
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DRH

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Silence, on licencie
                              Ressources humaines en question.
     On se souvient du film de Laurent Cantet qui mettait en évidence au coeur d'une entreprise les ravages de l'idéologie managériale telle qu'elle s'est installée dans les grands groupes industriels surtout depuis les années 1980, dans le contexte de la financiarisation progressive des entreprises soumises à la loi de la mondialisation, d'une concurrence exacerbée, de rachats de secteurs de production dans l'intérêt privilégié des actionnaires grands et petits.    (*)
      Hier, ce sont les pratiques inavouables des grands groupes qui sont dénoncées par un ancien DRH, à partir de son expérience personnelle.
   L'auteur met en avant le caractère inhumain de certaines gestions du personnel (comme on disait autrefois), à seule fin de procéder à une sélection le plus souvent éliminatoire, où le dégraissage prime sur le reste, dans une logique qui est souvent, paradoxalement, loin de l'intérêt bien compris de l'entreprise. "Certaines méthodes deviennent même contre-productives, telles que la sous-notation forcée, qui établit un quota de personnes à licencier, même si c’est dommageable pour la bonne marche de l’entreprise. Il faut immoler pour contenter le dieu Chiffre. Cette pratique, le forced ranking, venue des États-Unis, a été condamnée par la justice en France en 2013. Illégale, elle est donc inavouable, mais reste encore pratiquée, permettant notamment départs volontaires et gains de compétitivité.
  Didier Bille lâche le morceau et avoue avoir licencié plus de 1.000 salariés, décrivant un véritable délitement du lien social en entreprise, reflet ce qui se passe dans nos sociétés. Les hommes ne sont plus au centre du système.
   Il sont devenus des ressources . Au terme usuel de « ressources humaines », relativement impersonnel, on revient aux sources de ce qui constitue l’individu, en suggérant que l’on ne gère pas des « ressources humaines » (interchangeables, par nature), mais des « hommes », des êtres uniques dotés chacun d’attentes, d’aspirations, de leur personnalité propre et de leurs qualités intrinsèques, qui attendent d’être valorisées et de trouver leur place et leur plein épanouissement au sein de la structure d’accueil."
       Une  folle dérive, qui ne vise que le quantifiable, au sein d'une logique souvent arbitraire et inhumaine.
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     (*)    Une gestion barbare mais à visage humain. "... Ressources humaines constitue une illustration parfaite de quelques ouvrages récents dénonçant les dégâts de l'idéologie managériale, à l'oeuvre depuis le début des années 80. Le sociologue Jean-Pierre Le Goff parle ainsi de «barbarie douce» (1). «La barbarie telle qu'on l'entend aujourd'hui implique une violence et une cruauté qui s'appliquent à des régimes totalitaires et dictatoriaux. Celle qui sévit dans notre société apparaît aux antipodes. Elle ne laisse guère apparaître les signes d'une agressivité première, n'agit pas par la contrainte externe et la domination. ["] L'"autonomie, la "transparence et la "convivialité sont ses thèmes de prédilection. Elle s'adresse à chacun en ayant de cesse de rechercher sa participation, et ceux qui la pratiquent affichent souvent une bonne volonté et un sourire désarmants.» Résultat: «l'entreprise individualisée», comme la nomme Jean-Pierre Le Goff, est peuplée d'employés parfaitement «autonomes», qui, parce qu'ils sont «consultés», «responsabilisés» pensent que ce qui est bon pour l'entreprise est bon pour eux. Le Goff rend responsable de cet état de fait «la gauche moderniste» issue de 1968 qui, en réhabilitant l'entreprise et en stimulant les valeurs d'autonomie, de créativité, bref des «ressources humaines», a accru (à son insu?) la violence molle et le brouillage des cartes. Le jeune héros du film incarne en cela un digne héritier désarmé des doctrines du business cool. Il met en oeuvre une consultation, donc il croit bien faire, mais celle-ci révèle plus tard qu'elle cache un plan de licenciement.
     Cette rupture du «contrat social» (et moral) le fait basculer dans la défiance. Le «miroir aux alouettes» entrepreneurial qu'on lui avait tendu pendant si longtemps (son père en premier) se révèle une belle entourloupe. Les sociologues Luc Boltanski et Eve Chiapello en développent certains aspects dans le Nouvel esprit du capitalisme . «Les situations de travail en entreprise aujourd'hui sont de fait particulièrement susceptibles de faire l'objet d'accusation de "manipulation, expliquent-ils. En effet, si le management consiste toujours à "faire faire quelque chose à quelqu'un, la manipulation et le soupçon de manipulation se développent quand il devient difficile de recourir aux formes classiques de commandement, consistant à donner des ordres ["] Or, les vingt dernières années ont plutôt été marquées par l'affaiblissement des ordres conventionnels et des relations hiérarchiques ["] Dans un tel contexte, on est amené à substituer au commandement hiérarchique dans le plus grand nombre de cas possibles des pratiques visant à amener les gens à "faire d'eux-mêmes, et comme sous l'effet d'une décision volontaire et autonome, ce qu'on désire "leur voir faire.»
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