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Fallait-il casser...

Publié le par Jean-Etienne ZEN

...La loi anticasseur?
                             Inutile et dangereuse.

      Beaucoup de juristes le reconnaissent, l'arsenal juridique actuel ne justifiait pas de nouvelles dispositions et celles-ci, telles qu'elles sont formulées, peuvent être potentiellement liberticides. (*)
   On a déjà vu à la télé, une loi de police abrogée.
   Un proche de Macron le reconnaît: ...Ce texte n’a pas pour objet de mieux réprimer les auteurs d’actes violents après qu’ils les ont commis. Il établit en revanche un véritable contrôle administratif du droit de manifester. Si l’on est attaché aux libertés, on ne peut pas l’admettre....
   Les divergences sont nombreuses au sein de l'Assemblée, tout comme N.Bay, et d'autres
Comme Sonia Krimi.  Et les abstentions furent nombreuses.
    Nombre d'avocats rejoignent la contestation. Ce n'est pas la première fois.
 Le texte, qui comporte huit articles, vise à sanctionner plus durement les auteurs de violences lors des manifestations et à prévenir ces actes en identifiant les «casseurs», notamment par la création d'un fichier dédié.
    Les dérives possibles sont soulignées par un grand nombre, surtout s'agissant de l'article 2.
          C'est le droit à manifester qui est en danger.
             Sécurité d'abord?
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(*) - ...Un cri d’alarme a résonné bien au-delà des murs de l’Assemblée nationale. Mercredi 30 janvier, en plein examen de la proposition de loi « prévention et sanction des violences lors des manifestations », autrement connue sous le nom de loi « anticasseurs », le député centriste Charles de Courson (Libertés et Territoires) a soudainement exprimé haut et fort ce que beaucoup, y compris au sein de la majorité, pensent tout bas. 
« Réveillez-vous mes chers collègues ! Le jour où vous aurez un gouvernement différent, vous verrez, quand vous aurez une droite extrême au pouvoir, vous verrez, c’est une folie que de voter cela ! » a-t-il lancé au sujet de l’article 2 du texte, qui permet d’interdire de manifestation des personnes par arrêté préfectoral. C’est aussi en raison de cet article que le député La République en marche (LREM) Aurélien Taché a indiqué au JDD qu’il ne voterait pas cette proposition de loi « en l’état ». Les deux élus ne sont pas les seuls à s’inquiéter des dispositions qui figurent dans ce texte élaboré par la droite sénatoriale à l’automne 2018 et recyclé dans l’urgence par le gouvernement d’Édouard Philippe. 
     Car au-delà de la seule sphère politique, les défenseurs des libertés publiques et des droits individuels dénoncent également une énième « loi de circonstance », qui n’aura d’autre effet que de restreindre le droit de manifester, lequel découle de l’article 10 de la Déclaration des droits de l’homme sur la liberté d’opinion. Dans ses observations en date du 29 janvier, le secrétariat général de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) a lui aussi mis en garde le législateur sur les risques engendrés par ce texte. 
« Si l’objectif est d’interdire aux “casseurs” de manifester, l’arsenal juridique existant y répond déjà », indique l’institution, en pointant, article par article, toutes les carences – et elles sont nombreuses – de la proposition de loi. Avant d’en conclure que « les pouvoirs publics ne sauraient restreindre encore davantage la liberté de manifester, déjà fortement encadrée, sans porter atteinte à l’un des piliers d’une démocratie vivante ». Ces observations n’ont pour l’heure rien changé. Et malgré les vives critiques qu’il suscite, le texte, dans sa forme toilettée par le Palais-Bourbon, devrait faire l’objet d’un vote solennel mardi 5 février.
Ces critiques n’ont pourtant rien d’une simple opposition politique classique. Elles sont d’ailleurs parfois émises par des personnalités qui, sur bien d’autres sujets, soutiennent l’action d’Emmanuel Macron. Or, depuis le début du quinquennat, elles n’ont jamais été entendues, comme en témoigne la façon dont avait été adopté, à l’automne 2017, le projet de loi « renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme », qui fit entrer dans le droit commun les principales mesures de l’état d’urgence. À l’époque déjà, l’ensemble des défenseurs des droits humains, tout comme les experts qui en ont officiellement la charge aux Nations unies, s’était dressé contre les dérives de ce texte. En vain.
    Pour l’avocat François Sureau, avec qui le président de la République échange à intervalles réguliers, cette nouvelle loi « anticasseurs » est « un tournant plus important que celui de la loi de sortie de l’état d’urgence ». « Au fond, déroger aux principes pour lutter contre le terrorisme, ça se conçoit parce que le terrorisme menace la société de liberté. Je n’adhère pas à cette position mais elle se comprend, explique-t-il à Mediapart. Mais s’attaquer au droit de manifester en le soumettant au contrôle administratif a priori, c’est s’attaquer à la liberté elle-même. S’il y a des casseurs, le droit commun y pourvoit. » 
Et de poursuivre : « Réduire les libertés publiques au motif que certains en feraient un mauvais usage, c’est s’engager sur une pente extrêmement dangereuse. Un jour viendra ou on tiendra le même raisonnement à propos de la liberté d’association ou de la liberté de la presse. Que veut-on instituer à la fin ? Le permis de manifester, qui ne serait accordé qu’à des manifestants bien propres adoubés par le préfet de police ? » 
     Selon François Sureau, derrière ces questions, « c’est l’existence du citoyen libre, qui ne doit jamais pouvoir être intimidé a priori par le gouvernement », qui se joue. « Quant aux auteurs de délits, le droit existant permet déjà de les réprimer, conclut-il. Cette loi ne menace pas le délinquant, elle menace le citoyen. » Un avis partagé par trois autres avocats, défenseurs eux aussi des libertés fondamentales, que Mediapart a également interrogés sur le sujet.
    De la loi « anticasseurs » qui « fait craindre le pire pour l’avenir » (Henri Leclerc, avocat, président d’honneur de la Ligue des droits de l’homme – LDH), aux mauvaises réponses apportées « dès l’origine » au mouvement social des « gilets jaunes » (Jean-Pierre Mignard, avocat, proche d’Emmanuel Macron, membre de LREM et du comité consultatif national d’éthique – CCNE), en passant par leur inquiétude plus générale face à la « dérive sécuritaire » d’un « pouvoir politique décrédibilisé » (Patrice Spinosi, avocat au Conseil d’État et à la Cour de cassation, représentant notamment la LDH), ils donnent de la voix pour tenter de « réveiller » à leur tour ceux qui s’apprêtent à voter un énième texte répressif....
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Migrants

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Migrants d'hier, migrants d'aujourd'hui.

                                 Non ancêtres, les migrants.   La question des migrations, qui hante aujourd'hui tant de sociétés, n'a pas toujours eu le  caractère politique et parfois anxiogène, souvent fantasmatique qu'il peut avoir aujourd'hui, à l'heure où la question des frontières est un sujet sensible, depuis la montée des Etats-nations et la question de l'emploi, une préoccupation constante, surtout depuis les années 70. Certains pays contingentent rigoureusement l'arrivée de certaines populations choisies, dans certaines circonstances, d'autres refusent absolument toute intrusion de main d'oeuvre nouvelle, présentée comme une menace démographique ou ethnique, avec tous les préjugés qui vont avec, côtoyant parfois des formes de racisme inavoué.                                                                                                                     Mais ce ce fut pas toujours le cas. Par nécessité ou par opportunisme, la France a accueilli un nombre important de migrants, dès le Moyen-Age, notamment pour compenser le manque de bras après la saignée de la guerre de 14 ou pour faire face au défaut de main d'oeuvre industrielle dans les années 60-70. Les Etats Unis ont besoin, en Californie notamment, d'ouvriers agricoles d'origine hispanique (clandestins ou non) pour maintenir les coûts de production à un niveau relativement bas dans l'agriculture.  Des migrations à multiples visages et fondées sur des raisons historiquement déterminées. L'Allemagne fait appel depuis longtemps à une main d'oeuvre d'abord turque pour assurer son développement industriel.     Les migrations, volontaires ou parfois forcées, souvent pour des raisons démographiques, font partie de l'histoire, l'humanité ayant été soumises à ses origines à une longue errance, ayant abouti plus tard à de multiples brassages. Un phénomène qui ouvre dans certaines circonstances la voie à de nombreux fantasmes.

 

                          Le propre de l'homme, surtout avant de se sédentariser, avec l'apparition de l'agriculture , est d' être un migrant, un voyageur sans but assigné. Bien plus tôt qu'on ne le croyait. Des migrations lentes, d'abord, dont les raisons ne nous sont connues que par hypothèses. On trouve des traces de ces premières migrations de l'histoire de l'humanité, à partir de son berceau  africain, l'origine commune, de mieux en mieux établie, mais encore pleine d'incertitudes. Faire une histoire de ces mouvements lents ou plus rapides à travers l'histoire relève du défi. On peut juste en donner quelques éléments.  Déjà homo erectus, sans doute pour des raisons surtout alimentaires, se déplaça d'Afrique vers d'autres contrées, à une époque où la configuration de la terre était assez différente.

   Parler de sortie d'Afrique pour les premiers hominidés place d'emblée les origines de la lignée humaine sur le continent africain. C'est logique mais cela va mieux en le disant ! En effet, tous les plus anciens fossiles d'hominidés ont été retrouvés en Afrique. On peut bien sûr citer Toumaï (-7 millions d'années), Orrorin (-6 millions d'années), Lucy (-3,2 millions d'années), ou encore, plus récent Australopithecus sediba (-1,95 millions d'années). Jusqu'à preuve du contraire, c'est-à-dire une nouvelle découverte de fossile hors du continent africain, nos plus lointains ancêtres se trouvaient en Afrique. 
  Pascal Picq donne une idée des recherches actuelles.
   L'histoire humaine est donc consubstantielle aux migrations.
     Que l'on songe seulement, plus tard, à l'origine des Celtes
       Pour ce qui est des migrations plus récentes, beaucoup d'entre nous sont des descendants de peuples dits barbares, puis plus tard, quand les nations se constituèrent, de Belges, d'Italiens, de Polonais....Comment se sont élaborés les pays jeunes comme les USA?
   Aujourd'hui, le phénomène est d'une autre nature, mais est loin d'être massif, bien que spécifique.
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Une ténébreuses affaire

Publié le par Jean-Etienne ZEN

( C'était hier...)

 

 En verrons-nous un jour le bout?
        Mais que faisait-il dans cette galère ?
          Plus on avance dans l'élucidation de ce feuilleton à tiroirs, presque incroyable, plus on se perd dans des méandres compliquées, bien que certains points s'éclaircissent peu à peu, au cours d'une investigation qui fait son chemin. On n'en revient pas.
 Pour ce que l'on sait déjà, il apparaît que les rapports avec l'Elysée ne furent pas des plus clairs dès le début et que la Macronie n'en n'a pas fini avec cette compromission et cet imbroglio, dont elle semble ne pas pouvoir se dépétrer.
     L’affaire Benalla poursuit Emmanuel Macron comme son ombre.
      Point de vue:
         « Ce quinquennat est fragile, fragile, fragile », déclarait Philippe Grangeon en mars 2018, huit mois avant le mouvement des « gilets jaunes ». Ce fidèle d’Emmanuel Macron, qui plaidait depuis le début du quinquennat pour de meilleures relations avec les corps intermédiaires, va rejoindre l’Élysée en tant que conseiller spécial à partir du 4 février pour réorganiser la communication présidentielle. Mais n’est-ce pas trop tard ? Et s’agit-il seulement d’un problème de communication ? « Le Titanic avait un problème d’iceberg. Pas un problème de communication », a twitté un jour Paul Begala, l’ancien conseiller de Bill Clinton pourtant grand communicant devant l’Éternel.
       Dans le cas d’Emmanuel Macron, le « problème d’iceberg » est d’autant plus sérieux que la coque du navire présidentiel est d’une fragilité de porcelaine. Et l’iceberg est jaune comme un gilet.
Conçu dans l’improvisation d’une campagne hypothéquée par la présence du Front national au second tour, lancé dans l’euphorie d’une prise de pouvoir romanesque et porté en haute mer sous les applaudissements d’éditorialistes acquis à sa cause, le navire présidentiel n’a pas tardé à montrer ses malfaçons.
    Un premier ministre d’ancien régime, onctueux et ondoyant selon les circonstances, terriblement archaïque malgré son jeune âge, une majorité présidentielle brouillonne et incompétente, des ministres invisibles dont on a peine à retenir les noms et les visages, à l’exception de trois ou quatre personnalités tapageuses chargées du service après-vente de l’action gouvernementale. Sous des dehors affables et modernistes, le macronisme s’est révélé très vite cette entreprise vaine et toujours recommencée qui consiste selon Marx « à vouloir réaliser l’expression idéale, l’image transfigurée de la société bourgeoise ». Une société bourgeoise repeinte aux couleurs d’un néolibéralisme extrémiste, profondément inégalitaire qui cherche à s’imposer à une société fracturée par la crise financière de 2008.
    Qualifié d’« ovni politique », de « nouveau Bonaparte », et même d’« Obama français », Emmanuel Macron est l’homme d’une restauration ratée. Il voulait revenir aux sources monarchiques de la Ve République, recharger la fonction présidentielle d’une aura perdue, tout en la faisant basculer dans un autre univers, différent de celui de la politique, l’univers managérial. D’où ce syncrétisme troublant qui emprunte aux univers symboliques de la monarchie et de la modernité résumée par la formule de la « start-up nation » et sa bimbeloterie de produits élyséens désormais en vente libre.
      Menant sa campagne tambour battant, à la frontière du public et de l’intime, de la politique et du romanesque, s’efforçant d’exposer son combat comme sacré, Macron s’est présenté aux votes des Français comme un héros à la charnière de l’ancien et du nouveau monde, solennel et ambitieux, capable de résoudre par la magie des mots la « crise de notre temps ». N’appelait-il pas les Français au temps de sa campagne à « penser printemps », un printemps dont le seul signe perceptible est l’éclosion du jaune aux ronds-points…
   Hissé à de telles hauteurs lyriques, il ne pouvait que redescendre, régresser au niveau d’un discrédit qui n’a pas cessé de s’approfondir en une spirale nourrie par la surdité du pouvoir et sa superbe. De l’incarnation à l’exhibition, Emmanuel Macron poursuit sa réduction présidentielle. Selon ses propres mots, il en est au stade de la scarification.
     Ce discrédit est le produit d’un hiatus qui est au cœur de la crise actuelle des gilets jaunes : une gouvernance brutale sans souveraineté et une démocratie tapageuse sans réelle délibération. Impuissance d’agir et régression démocratique sont les deux coordonnées de notre misère politique, à l’image d’un grand débat national qui se donne à lire comme une performance et un show présidentiel.
      Mais l’affaire Benalla poursuit Emmanuel Macron comme son ombre. Les gilets jaunes le cernent tels les oiseaux de Hitchcock. Entre son ombre et les nuées de gilets qui appellent à sa démission, le président s’efforce de donner le change en multipliant les interventions publiques. Devant des assemblées d’écharpes tricolores alignées comme au lever des couleurs ou en immersion au milieu des Français rameutés à l’occasion du grand débat, le président est en campagne, un président affable, pédagogue infatigable de la rhétorique néolibérale qu’il connaît sur le bout des doigts et à laquelle plus personne ne croit.

     Ce n’est ni un débat ni une discussion, c’est un one-man-show dans lequel les questions qui lui sont adressées lui servent de tremplin. Il n’anime pas le débat, il le mime. Le gouvernement a transformé le grand débat national en « une opération de communication » au profit d’Emmanuel Macron… « Le grand débat est faussé », a déclaré Chantal Jouanno, la présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP). La plateforme internet « était prête, sauf qu’en fait, ils ont tout refait, dit-elle. On n’avait pas prévu de faire une opération de communication, mais un grand débat, donc on avait prévu de faire une plateforme numérique totalement ouverte […] où tout le monde pouvait échanger sur n’importe quel sujet »....... 
    Après celle de Jérôme Cahuzac qui avouait détenir un compte à l’étranger sur un répondeur téléphonique, après celle de Nicolas Sarkozy mis sur écoute par la justice dans l’affaire Bismuth ou enregistrée à son insu par son conseiller Patrick Buisson, une fois de plus c’est une voix enregistrée qui vient semer le trouble jusqu’au sommet de l’État 
  Ainsi de la conversation entre Alexandre Benalla et Crase, son comparse de la Contrescarpe. Et tout d’abord qu’elle a eu lieu. Comme la lettre volée d’Edgar Poe, l’enregistrement est en soi la preuve manifeste du délit. Benalla et Crase se sont bien rencontrés le 26 juillet dernier, à Paris, en violation manifeste du contrôle judiciaire qui leur interdisait tout contact. 
  Au cours de cette conversation Alexandre Benalla révèle, contrairement à ce qu’il a juré sous serment devant le Sénat, qu’il s’est personnellement impliqué, touchant de l’argent au passage alors même qu’il travaillait à l’Élysée, dans un contrat de sécurité avec un oligarque russe proche de Vladimir Poutine, par ailleurs soupçonné de liens avec la mafia. Enfin, l’indélicat conseiller se prévaut du soutien personnel du chef de l’État et de liens qui se sont prolongés avec l’Élysée pendant plusieurs mois après sa mise en examen.La violation du contrôle judiciaire, le parjure devant le Sénat, les liens éventuels avec la mafia russe seraient couverts en quelque sorte par le soutien du chef de l’État exprimé selon les confidences d’Alexandre Benalla à Vincent Crase par un SMS d’Emmanuel Macron. « Le patron, hier soir, il m’envoie un message, il me dit : “Tu vas les bouffer, t’es plus fort qu’eux, c’est pour ça que je t’avais auprès de moi. Je suis avec Isma [Ismaël Emelien, conseiller spécial du président – ndlr], on attend Le Monde, etc.” », rapporte l’ancien collaborateur de l’Élysée, en allusion à l’entretien fleuve qu’il avait accordé à l’époque au quotidien du soir. « Donc le patron [Emmanuel Macron – ndlr] nous soutient ? » interroge alors Crase, l’ancien responsable de la sécurité de La République en marche. « Ah ben il fait plus que nous soutenir », réplique Benalla. « Il est comme un fou. (…) C’est énorme quand même », conclut-il ensuite, hilare.
   Alexandre Benalla est un prisme qui permet de comprendre Emmanuel Macron au regard de son langage. « Tu vas les bouffer, t’es plus fort qu’eux. » Selon ses proches, le registre vulgaire ne relève pas seulement d’un calcul visant à se montrer proche des gens, accessible et populaire. Au contraire, en privé, Emmanuel Macron pourrait même se montrer très direct, voire cru, dans ses propos, « un vocabulaire sexuel très vert ».

      Lors d’un conseil présidentiel des villes en mai dernier, il avait mis en cause la « tétra-chiée d’associations » en banlieue sans oublier le fameux pognon de dingue que coûtent les minima sociaux. Un portrait qui tranche avec l’image élitiste, souvent décriée, dont bénéficie l’ex-énarque. « Ce n’est pas le gendre idéal, loin de là. C’est un mauvais garçon. 
      La violence verbale commune au président et à son ex-conseiller atteste d’une affinité entre les deux hommes, sinon d’un mimétisme. Ils ont un langage en commun. Leurs écarts de langage ne sont pas de simples dérapages. Le moi disait Freud est une « pauvre créature, devant servir trois maîtres ». Le monde extérieur se remplit de gilets jaunes, le ça Benalla n’en fait qu’à sa tête et le surmoi jupitérien est saisi de vertige. Pour le dire de façon imagée, la vulgarité de Macron, c’est l’expression du ça benallien qui se rebelle contre son surmoi jupitérien. Cela donne le choc incontrôlé de deux registres linguistiques. L’un se veut intello, pédagogue, modéré, l’autre profane, vulgaire, violent.
    De l’affaire du Watergate aux micros du Canard enchaîné et aux écoutes de François Mitterrand, désormais c’est le président lui-même, ses ministres, ses conseillers qui sont écoutés et parfois trahis par leur propre voix. Nul besoin de cambrioleurs rocambolesques pour poser des micros, les progrès de la téléphonie mobile ont réduit à néant le champ des conversations à voix basse, les tête-à-tête discrets, les messes basses et les conciliabules.
    Nicolas Sarkozy avait imaginé un subterfuge pour échapper aux grandes oreilles de la justice. Il communiquait avec son avocat Thierry Herzog au moyen d’un téléphone secret acheté au nom d’un certain Paul Bismuth. Peine perdue, la justice retrouva sa trace et mit sur écoute le soi-disant Bismuth. Mediapart publia des extraits de sept écoutes judiciaires de leurs conversations notamment celle où MHerzog qualifie de « bâtards de Bordeaux » les juges qui avaient mis en examen l’ex-président dans le cadre de l’affaire Bettencourt.
    Ces voix enregistrées, nous les écoutons, incrédules, fascinés, car elles disent la vérité du pouvoir. Et cette vérité est indécente. C’est la voix du cynisme et de la vulgarité chuchotée dans l’entre-soi. Nous les écoutons avides de connaître les informations qu’elles contiennent, mais aussi, pour leurs résonances et leurs interactions. L’enregistrement sonore a valeur de preuve. Ne dit-on d’une pièce à conviction qu’elle a parlé ? Et c’est bien le cas de ces voix ; elles parlent et nous disent sans ambages la vérité du pouvoir. 
    Les images de la Contrescarpe manifestaient cette brutalité emphatique qui n’appartient pas au registre du maintien de l’ordre, mais à une symbolique et à une esthétique, celles du catch. Une violence ostentatoire qui explique sans doute sa viralité sur les réseaux sociaux. Une violence surjouée devant une audience imaginaire. Benalla jouait pour lui-même un rôle vu au cinéma ou à la télé. Et cette scène à la fois réelle et imaginaire dévoilait la violence à l’œuvre sous le visage affable du pouvoir. Ce que confirme Alexandre Benalla lui-même : « C’était un film l’histoire quand même, hein ? », dans sa conversation avec Vincent Crase. 
  Les violences contre les migrants, les zadistes, les lycéens d’Arago ou des élèves de Mantes-la-Jolie, les violences contre les gilets jaunes… toutes prennent sens et trouvent leur cohérence dans une entreprise concertée d’intimidation – comme si l’État avait déclaré la guerre à toute la société. C’est en cela que l’affaire Benalla peut être qualifiée d’affaire d’État : parce qu’elle rend perceptible une certaine vérité de l’État et que cette vérité est « violence ». Violence ciblée contre toute tentative d’opposition politique. Mais aussi violence suspendue au-dessus de la tête de tout citoyen, dans une sorte de couvre-feu général. Plus personne n’est à l’abri.....
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- Success Story
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Aux armes, les Ricains!

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Le flingue: l'ennemi intime

                                      Aux USA, la barbarie est en progrès.  Les mouvement anti-armes militent pourtant comme ils peuvent contre cette folie qui ne tarit pas, mais a même tendance à s'aggraver ces dernières années, en quantité et en qualité; les engins automatiques envahissent maintenant les marchés et les armureries. Obama a tenté une réforme pour modifier ce droit, dont l'application  dépasse la simple raison. En vain. Il a dû céder devant la force des lobbies. Même résolution du côté de Joe Biden, qui a déjà réduit ses objectifs et est en train de baisser les armes. Les ventes repartent à la hausse . La bible et le fusil, c'est comme la prunelle de leurs yeux. Le contrôle est en perte de vitesse, malgré la montée des tueries de masse dans les écoles e dans l'espace public. Jamais sans mon fligue: telle est la devise dans la plupart de Etats. Les lobbies sont si puissants politiquement. La NRA se distingue particulièrement et sait inlluencer les élections, généreuses avec ceux qui soutiennent son influence.                                                   ___________"...En ces temps de réouverture de l’économie après un an de pandémie, beaucoup d’Américains réfléchissent à la tenue qu’ils vont porter pour sortir après avoir passé l’année chez eux en pyjama et en jogging. Certains ont un accessoire singulier en tête : une arme de poing. Plusieurs États du pays ont en effet décidé d’essayer de rendre plus facile pour leurs habitants de porter une arme dans l’espace public sans qu’ils aient à demander un permis, se soumettre à une vérification de leurs antécédents ou suivre une formation au tir.  La mode du port d’armes sans permis est en plein boum. Depuis février, cinq États ont adopté de nouvelles lois ou assoupli les anciennes. Certains, comme l’Utah, où le port d’armes sans permis est entré en vigueur le 5 mai, exigent qu’elles soient dissimulées (par exemple dans un étui sous une veste). D’autres, comme le Tennessee, permettront aux gens de porter leur revolver bien en vue. Cinq autres États, dont la Louisiane et la Caroline du Sud, envisagent d’approuver également le port d’armes sans permis, ainsi que le Texas, où le Parti républicain s’est donné pour priorité de faire passer une loi en ce sens.     Il y a vingt ans, seul le Vermont autorisait le port d’une arme de poing sans permis. D’ici la fin de l’année, au moins 20 États le feront. Les nouvelles lois font sauter tous les garde-fous. Aujourd’hui, pour porter une arme de poing de façon dissimulée au Texas, il faut demander un permis qui inclut une vérification des antécédents, la prise d’empreintes digitales, une formation, un examen écrit et une épreuve de tir. Si elles sont approuvées, les nouvelles lois feront disparaître toutes ces conditions....

           De fait, de plus en plus d’États vont vers davantage de laxisme dans une période où les fusillades de masse et les crimes violents sont en hausse et alors que les ventes d’armes à feu atteignent des niveaux record. En 2020, les vérifications des antécédents des acquéreurs d’arme ont atteint le nombre de 39,7 millions, du jamais-vu. Lors du dernier trimestre de l’exercice 2019-2020, le fabricant Smith & Wesson a enregistré deux fois plus de ventes (et trois fois plus de bénéfices) que l’année précédente...."                                                                                            ________Les causes sont anciennes et profondes:   "...Si le droit aux armes est bien un droit individuel, l’arme elle-même est au moins autant un lien social qu’un instrument d’individualisation. Les armes, tout comme l’art de les manier, se transmettent de génération en génération. Comme le note fort justement Robert Spitzer, l’acquisition d’une certaine habileté au tir est une marque de maturité et peut à bien des égards être considérée comme un « rite de passage » du monde des enfants à celui des adultes (8-9). C’est ainsi que « ceux qui sont les plus susceptibles d’embrasser et de perpétuer la tradition des armes sont socialisés tôt dans leur vie par d’autres membres de la famille à travers la possession et la pratique des armes » . De plus, pour l’« Américain honnête », le fait de posséder et de porter une arme peut être ressenti comme un engagement vis-à-vis de la communauté, comme une manière d’exercer sa responsabilité de citoyen...." _______________________________________
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Le bonheur...demain

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Bonheur à tout prix
                               S'il est un thème et un leitmotiv lancinant, dominant et parfois impérieux, c'est bien celui du bonheur.Le plus souvent inconsciemment.


   Très peu explicité, mais de plus en plus présent, comme thème vecteur, à travers de multiples canaux, publicitaires ou non. Instrumentalisé à l'infini, c'est l'hameçon idéal,  quoique éculé, pour accrocher les esprits, susciter les envies, engendrer les fantasmes et finalement...l'acte d'achat.
   Il suffit de parcourir une revue pour s'en rendre compte. Le plus trivial objet, idéalisé, est souvent nimbé de rêves d'accomplissement, de réussite, de jouissance accomplie...En attendant de nouvelles déceptions et frustrations. L'obsolescence est aussi au bout du désir.
     L'injonction au bonheur est , dans nos sociétés, un des éléments moteurs de vente d'objets idéalisés, esthétisés à l'envi. D'objets de plus en plus nombreux, diversifiés, qui doivent devenir objets de désir, dans l'univers hyper-concurrentiel de la production sans fin. Consommer est devenu l'acte central de la citoyenneté, depuis le rêve américain déjà. Aujourd'hui le consommateur tend à supplanter le citoyen.
     Consomme et tais-toi. Consomme et rêve. L'idéal infusé jusque dans nos assiettes est omniprésent.
 Jusqu'à produire des injonctions les plus contradictoires. Injonctions de tous moments, contre toutes les souffrances et les frustrations qui nous habitent régulièrement, sans cesse relancées par l'idéal rêvé du bonheur.
   Un thème rémanent, comme un horizon qui fuit sans cesse, une nostalgie sans fin, un objectif jamais accompli, d'autant plus qu'on y investit trop de nos rêves et de nos fantasmes.
   Et pourtant il reprend toujours de la vigueur jusqu'à devenir un objet de marché.
     Soyez heureux! c'est plus qu'un conseil, c'est devenu une injection forte, un impératif, parfois  un ordre.
   Il y a des spécialistes pour cela, gourous ou coachs en tous genres chargés de vous indiquer les voies  du bonheur, les moyens d'y accéder à coup sûr.
        Certes, ce n'est pas nouveau, mais c'est devenu plus systématique et obsessionnel, organisé dans l'univers marchand qui est le nôtre, jusqu'à saturation. Il faut des thèmes accrocheurs pour vendre envers et contre tout, même le plus futile, voire le plus inutile. Le hameçons ordinaires finissent pas s'user très vite et il ne faut pas faire dans le prosaïque, même pour vendre un yaourt.
     La nouvelle happyindustry a ses codes et ses règles, quitte à se contredire et à ne pas aboutir à ses objectifs pourtant déclarées sûrs.
           La maximisation du moi est d'actualité, dans un monde de plus incertain et précaire.
  Son développement jusqu'à l'obsession est devenu un thème dominant, dans tous les domaines, jusqu'à prendre le contrôle de notre vie de plus en plus américanisée..
    Jusqu'à devenir un soft-instrument de contrôle des esprits.
 Certains se rendent vite compte de l'insatisfaction qu'elle produit, jusqu'à devenir parfois toxique
  Etre moins obsédé par soi-même serait le meilleur moyen de ne pas tomber dans le piège de ce mirage , pour une plus grande sérénité, en revoyant l'ensemble de nos valeurs.
       Tout incite à se méfier de ceux qui prétendent posséder les secrets du bonheur....
             Kant n'en faisait qu'un concept indéterminé. 
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     ....Dans la bouche de celles et ceux qui les élaborent et les commercialisent, les emodities seraient devenus les outils les plus efficaces de réussite ou, plus modestement, les soutiens indispensables pour se maintenir à flot dans un contexte socioéconomique dégradé, imprévisible, menaçant et terriblement anxiogène.   La thèse d’Happycratie est que les marchandises émotionnelles sont effectivement celles dont la philosophie sous-jacente possède le plus d’affinités avec les nouvelles exigences de flexibilité qui caractérisent le monde du travail et la vie en société.    Dans la période post-crise 2008, durant laquelle les inégalités se creusent, les chances de mobilité sociale s’amenuisent, le fonctionnement du marché du travail se durcit, l’appel à faire preuve d’enthousiasme, de positivité et d’autonomie contribue à faire porter sur les individus la responsabilité de tout ce qui dysfonctionne.   Des phénomènes structurels lourds comme les variations du taux de chômage ou la dette des États peuvent passer au second plan ou même être occultés au profit de l’encouragement à devenir l’entrepreneur de soi-même, à rebondir et à faire de ses échecs des opportunités –autant de maximes qui forment un néo-bouddhisme absurde, une «pornographie émotionnelle» que les adeptes des fils d’actualité du réseau Linkedin ne connaissent malheureusement que trop bien.
       La manière positive d’envisager la vie serait devenue notre façon adaptative de survivre à la nouvelle donne économique, mais également une forme d’obéissance et de conformisme, écrivent les sociologues, qui prendrait «la forme d’un travail sur le moi et d’une maximisation de ce moi»....    «Alors même que les populations n’ignorent en rien cette instabilité et cette précarité générales, les forces structurelles qui façonnent les existences individuelles restent à leurs yeux pour l’essentiel illisibles, incompréhensibles»..._______________________________________
        Les Emirats arabes unis viennent de nommer une femme ministre du Bonheur. 
     De la part d'un pays où le divorce est quasi impossible et la violence conjugale un droit accordé à l'époux, la décision ne manque pas de sel. Mais, an delà du paradoxe,la mesure ne témoigne-t-elle pas d'une évolution louable des préoccupations gouvernementales? Pas si l'on on croit le sociologue William Davies. Dans The Happiness Industry, il analyse d'un oeil très chagrin l'omniprésente quête du bonheur dont témoignent les innombrables livres, applications, sommets internationaux ou séminaires d'entreprise dédiés à l'augmentation à notre bien-être.
   Les entreprises, confrontées au stress et à l’insatisfaction de leurs clients comme de leurs salariés, multiplient les initiatives en ce sens. British Airways teste une « couverture du bonheur », qui vire au bleu quand les passagers sont détendus ; et un festival artistique utilise les caméras de surveillance pour compter les sourires des participants. Les Etats font de même. En 2010, le gouvernement britannique a mis sur pied une équipe dédiée à « la perspicacité comportementale », notamment grâce à l’analyse des niveaux de « bonheur ». Elle devait imaginer «  des politiques susceptibles d’encourager les gens à faire de meilleurs choix pour eux et pour la société ». Une démarche qui a également séduit les Etats-Unis et l’Australie. 
      Mais sous couvert de politique du bonheur, affirme Davies en substance, nous assistons au développement de nouvelles formes de contrôle et de manipulation. Car cette mise en équation scientifique et économique d’un sentiment aussi impalpable dissimule un objectif insidieux : concevoir un « indice unique de l’optimisation humaine », qui réduit la vie à des attributs que l’on peut identifier, mettre en courbes et, in fine, contrôler. Ce n’est pas un hasard si, en Grande-Bretagne, les chômeurs doivent suivre des formations à la pensée positive. L’attention au bien-être, écrit Davies, est au service d’un programme néolibéral qui « rend les individus responsables de leur propre malheur, et ignore le contexte qui y a contribué ». (Books)

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Le charcutier de Tourcoing

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Vos populi

              Il a du bon sens, le charcutier de Tourcoing, aux dires de l'ancien maire de la ville, qui a fait son chemin.. Comme madame Michu, la concierge. Vox populi, vox Dei. Ce qui est dit dans la rue, sur les marchés ou dans l'échoppe du boulanger aurait valeur d'Evangile, selon le locataire de la Place Beauvau. Pas la peine de réfléchir trop, la vérité sort de la bouche des passants, mais pas des puissants. Il faut laisser parler son coeur en matière politique. Comme disait aussi Nicolas, qui, à ses heures, se faisait proche du peuple, y trouvait la vérité, voulait être "comme tout le monde": suivre le Tour de France, etc... En bon homme du peuple, quoi.                                   ___Ah! le bon sens partagé, celui du "yakafaukon"; quand il devient l'alibi de ceux qui sont loin de la rue, dans leur bulle ministérielle ou élyséenne!.. Descartes aussi parlait de "bon sens", mais dans un autre sens, celui d'une raison qui demande toujours à sortir des préjugés et de l'ignorance. Et quand il s'agit de problèmes qui demandent tout de même une certaine hauteur, de l'analyse, là où le sentiment ou la passion ne suffit pas et peut même égarer, comme: "En France, il y a trop d'assistés, le justice est trop indulgente, etc..." comme dit Valeurs Actuelles et d'autres torchons du même tabac..                                                                                                     Notre ministre sonne le tocsin, pour "faire peuple", comme Nicolas fustigeant la racaille, mais enlevant d'importants moyens à la police. Un ministre devrait tourner dix fois sa langue dans sa bouche et ne pas être obnubilé par les élections qui viennent...La justice serait trop laxiste? Il faudrait y regarder à deux fois et ce n'est pas elle qui fait les lois, elle les applique, avec les moyens trop limités qu'on lui donne, parmi les plus faible budgets des pays européens! Qui a laissé les "quartiers " à leur sort depuis quarante ans, en rétrécissant les services publics? ....Voilà des questions de bons sens..; mais informé! Un peu d'histoire ne nuit pas.  La police souffre, mais pour quelles raisons? Je sais, le ministre veut couper l''herbe sous les pieds des gars de la Marine, mais il contribue à alimenter le mouvement qui monte et que son patron redoute. Sacré Gérald!

 

            __ Olivia Dufour et Michèle Bauer, « Justice : “On ne peut plus tolérer les délais de traitement engendrés par le manque de moyens” », Actu Juridique, 31 mars 2021. .____. « L’envers du décor. Enquête sur la charge de travail dans la magistrature », Syndicat de la magistrature, Paris, mai 2019.  ____ « Rapport “Systèmes judiciaires européens” — Rapport d’évaluation de la Commission européenne pour l’efficacité de la justice (Cepej) — Cycle d’évaluation 2020 (données 2018) », Conseil de l’Europe, Strasbourg, 2020.______Loïc Cadiet, « La justice face aux défis du nombre et de la complexité », Les Cahiers de la justice, 2010/1, Dalloz, Paris, janvier 2010.____ Yoann Demoli et Laurent Willemez (sous la dir. de), « L’âme du corps. La magistrature dans les années 2010 : morphologie, mobilité et conditions de travail », mission de recherche droit et justice, Paris, octobre 2019.____ Cf. Manuela Cadelli, Radicaliser la justice. Projet pour la démocratie, Samsa Éditions, Bruxelles, 2018.____ Cf. Sophie Prosper, « Réformes de la justice et désengagement de l’État : la mise à distance du juge », Délibérée, n° 9, Paris, janvier 2020.____ Laurence Neuer, « Saisir le tribunal est devenu très compliqué pour beaucoup », Le Point, Paris, 23 juillet 2020.____ Bartolomeo Cappellina et Cécile Vigour, « Les changements des pratiques et instruments gestionnaires des magistrats. Retours européens et comparés », dans « Magistrats : un corps saisi par les sciences sociales », actes du colloque organisé par la mission de recherche droit et justice et l’École nationale de la magistrature, Paris, janvier 2020.____ Véronique Kretz, « Juger ou manager, il faut choisir », Délibérée, n° 11, novembre 2020.____ Antoine Garapon, La Raison du moindre État. Le néolibéralisme et la justice, Odile Jacob, Paris, 2010.____ « Approche méthodologique des coûts de la justice. Enquête sur la mesure de l’activité et l’allocation des moyens des juridictions judiciaires », Cour des comptes, Paris, décembre 2018.____ Cf. Éric Dupond-Moretti (avec Laurence Monsénégo), Le Dictionnaire de ma vie, Kero, Paris, 2018. Le propos cité est du magistrat Serge Fuster, alias Casamayor.

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Petit propos sur la laïcité

Publié le par Jean-Etienne ZEN


La laïcité, simplement.         (Petite piqûre de rappel) 
                                                              Contre la laïcité positive ou la laïcité libérale...
    Voilà une notion, si récente dans l'histoire des hommes, qui souffre de variations sémantiques qui dénaturent parfois son sens profond et qui nécessite de fréquentes mises au point.
   Une notion qui prête souvent à équivoque, qui peut être détournée de son sens, qui peut être aussi parfois instrumentalisée.
    On voit bien ce que représente (encore) son contraire, le confessionnalisme, l'intrusion du religieux dans la vie sociale et politique, sourde, insidieuse ou violente comme dans l' Egypte d'aujourd'hui ou le mouvement évangélique aux USA sous plusieurs formes ou ailleurs.
   Cette notion, mise en musique par les pionniers comme Condorcet et Ferdinand Buisson, peut être biaisée par les politiques eux-mêmes, par ignorance , intérêt ou arrière-pensée.
     La laïcité n'est ni positive, comme le disait Sarkozy, ni "libérale" comme le prétend Macron.
   Marlène Schiappa, brisant le silence ou l'ambiguïté du gouvernement, fait un rappel nécessaire aux valeurs fondatrices de la République.

    La laïcité bien comprise ne peut être marquée du sceau de la  radicalisation.        Elle peut être seulement exigeante et vigilante. Parler à son égard de religion laïque n'a pas de sens. 

   Qu'elle soir régulièrement en débat est normal et nécessaire, au-delà des idées reçues.
    La laïcité, c'est une liberté.
      Mais jamais définitivement et solidement établie. Elle restera toujours un combat.
   Il importe de sortit de l'ambiguïté macronienne sur le sujet.
               La paix civile est à ce prix.
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Et après?...

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 La même chose en pire, sûrement....

                            Sauf si on sort de la logique diabolique instaurée surtout depuis l'assassinat de Begin, la  montée des extrêmes avec Sharon, qui a précipité un peu plus le peuple de Gaza dans les bras du Hamas et droitisé à l'extrême la politique israëlienne, en instrumentalisant la peur, comme l'a bien noté C.Enderlin.  Sauf si on ne change pas de  paradigme au plus vite. Il ne s'agit pas d'une question de "retenue", qui ne s'interroge pas sur les causes de l'évolution de la situation, notamment la colonisation accélérée, depuis longtemps programmée, la judaïsation imposée...      La jeunesse qui monte prépare de nouvelles explosions qui seront des impasses absolues. Un cessez le feu -un de plus- ne fera pas la paix, au grand désespoir de ceux qui des deux côtés ont gardé un peu de raison et parfois militent conjointement. Tant que les soutiens resteront unilatéraux, le feu continuera à couver. A Lod ou ailleurs. Tant que le soutien américain sera toujours aussi conséquent, les voeux de Biden de deux Etats indépendants resteront illusoires. D'ailleurs personne n'y croit plus. Un point de non retour a été atteint. Mais on ne range pas un si vieux et si profond conflit au placard. L'impasse risque de durer, avec des risques nouveaux, d'une autre ampleur. 

 

                                      Selon l'AFP:  " Saint-Jean-d’Acre, Ramleh, Lod, Haïfa : beaucoup de Palestiniens d’Israël habitant dans les villes mixtes – où cohabitent Juifs et Arabes – manifestent depuis le début des bombardements de la bande de Gaza, ce qui a donné lieu à de violents heurts avec des extrémistes juifs. La ville de Lod a ainsi connu une flambée de violence sans précédent, mettant en péril la coexistence entre les deux communautés. Ces événements révèlent une accumulation des rancœurs envers l'État israélien, accusé d'œuvrer pour évincer progressivement les Arabes de la ville, au profit des "colons juifs".    À Lod, ville située près de Tel Aviv et qui compte 80 000 habitants dont un tiers sont des Palestiniens d'Israël, des manifestants arabes ont été attaqués par des Juifs nationalistes, des synagogues ont été incendiées, des magasins saccagés. Le 11 mai, un manifestant palestinien a été tué par balle. Le 12 mai, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré l'état d'urgence.....                                                                                                                      Khaled Zabareqa est un avocat palestinien, natif de Lod: Nous n’avons aucun problème avec les Juifs qui ne sont pas ultranationalistes. Nous vivons ensemble en bonne entente depuis des dizaines d’années.   Toutefois, les tensions existent depuis plusieurs années déjà dans la ville, en raison de l’arrivée de nouveaux "colons" issus d’un groupe religieux ultranationaliste appelé "Garin Torani". Ceux-ci sont arrivés en 2005 après la décision de l’ancien Premier ministre Ariel Sharon de les évacuer de la bande de Gaza et des colonies juives de Cisjordanie où ils étaient implantés [NDLR : en 2005, ils étaient estimés à 1 200 familles à Lod].   Avec l’appui de l’État israélien et des autorités locales, ils ont construit des centaines de nouveaux logements dans les quartiers arabes, des écoles, et même une académie prémilitaire.    Au sein de la communauté arabe, nous considérons ces gens comme des colons qui sont venus pour judaïser la ville, c’est-à-dire changer la démographie et faire en sorte qu’il y ait de plus en plus de Juifs et de moins en moins d’Arabes.    La responsabilité de cette situation incombe en grande partie au maire de Lod, Yair Revivo, qui est un militant du Likoud [droite, NDLR] et ancien chef de campagne de Benjamin Netanyahu. Il a ouvertement soutenu l’arrivée des Juifs religieux et affiché du mépris pour les Arabes.                  ____Yair Revivo a déclaré à plusieurs reprises que la culture arabe était intrinsèquement violente. En 2015, il avait assuré au journal Makor Rishon que l’arrivée de Juifs religieux avait "sauvé" Lod, car elle était menacée de devenir une ville arabe.  Depuis le début des récentes tensions, et les affrontements entre des extrémistes juifs et des Palestiniens, le ressentiment s’est encore accentué envers les membres de Garin Toradin. Khaled Zabareqa poursuit :   "Depuis une dizaine de jours, au plus fort des tensions, ces groupes se baladent dans les quartiers arabes de Lod, parfois armés. Ce qu’on voit comme de la provocation. Dimanche dernier [16 mai], ils sont venus à la grande mosquée de Lod. Cela m’a rendu furieux, je leur ai demandé de partir sur-le-champ. Filmée, la scène a été beaucoup partagée sur les réseaux sociaux. ....Khaled Zabareqa explique :La communauté palestinienne a participé massivement à la grève générale, car ici, nous subissons la même politique d’occupation et d’expropriation que les habitants palestiniens du quartier de Cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est. La seule différence, c’est que l’État israélien a tenté d'expulser ces habitants de leurs maisons de façon brutale, alors que nous, ils essayent de nous pousser hors de la ville de manière plus douce, c’est une expropriation silencieuse....                                                                                                                         .D'un autre côté, un journaliste du journal d'opposition Haaretz, Gideon Levy, ne fait pas dans la dentelle à l'égard de la politique actuelle se son pays:     Cela a été prouvé une fois de plus: Israël est trop fort. Son armée est trop forte. Les Etats-Unis l’ont engraissée pendant des années avec de grandes quantités d’armes sophistiquées – au-delà de ses besoins – et avec un soutien international généralisé, automatique et aveugle. Israël a suralimenté son armée avec des budgets énormes et illimités, au détriment de besoins bien plus importants bien sûr. Et le résultat est maintenant devant vous: comme une oie malheureuse qui a été constamment gavée, Israël n’est plus capable de se restreindre. Le foie farci est devenu malade.    On dit qu’il n’y a pas de pays trop fort, mais Israël prouve que c’est le cas. Une grande partie de ses activités violentes, dans la guerre et dans le maintien de l’occupation, il les mène simplement parce qu’il le peut. Parce qu’il a le pouvoir de les mener à bien, même si elles ne sont pas nécessaires ou utiles.            Lorsqu’une femme âgée et mentalement instable s’est approchée des soldats en Cisjordanie en tenant un petit couteau de cuisine dans sa main faible, et qu’elle était à peine capable de se tenir debout – les soldats ont tiré des rafales sur elle. Un adolescent non armé aurait pu arrêter cette femme, mais les soldats ont vidé leurs chargeurs sur elle. Pourquoi? Pourquoi pas? Ils en étaient capables, alors ils l’ont fait.             Israël traite Gaza exactement comme la vieille femme au poste de contrôle. Israël déploie tout l’arsenal de sa force aérienne sophistiquée, sans vergogne, presque sans inhibitions, sur ce quartier emprisonné, gémissant, appauvri, et y vide toutes ses munitions, la gloire de son industrie de l’armement et celle des États-Unis.            Ce qui a été conçu pour bombarder un réacteur nucléaire en Iran est également bon pour bombarder une planche de surf sur la mer côtière de Gaza. Ce n’est pas nécessaire, – seuls des dommages terribles sont causés aux deux parties – et pourtant il y a 150 avions dans les airs au-dessus de Gaza. Pourquoi? Parce qu’Israël le peut – alors pourquoi pas?                     Israël sème la destruction à une échelle terrifiante. Parfois, il avertit les habitants et leur donne une heure pour sauver tout leur monde, parfois il ne le fait pas. Parce qu’il le peut. Israël fait s’écouler des tours d’habitation et de bureaux comme des châteaux de cartes dans des spectacles effrayants destinés aux yeux et aux oreilles des habitants de Gaza en proie à la panique, mais aussi aux yeux des habitants d’Israël en liesse. Nous avons le pouvoir. Nous l’avons. Regardez comme nous sommes forts. Une démonstration de l’armée de l’air et ce n’est même pas le jour de l’indépendance. Regardez comme Gaza tremble. Regarde comment les tours s’effondrent sur elles-mêmes.          Le fan-club des pilotes dans les médias et dans le public regarde avec stupéfaction, les images de la destruction sont diffusées en boucle sur la télévision israélienne – qui ne montre rien de Gaza à part ses tours qui tombent. Tout cela alors qu’Israël aurait pu se contenter d’un bombardement précis des maisons utilisées ou non par le Hamas, sans détruire 15 étages et 150 destins. Mais pourquoi se donner la peine? Israël peut, les «Forces de défense israéliennes» peuvent, l’Armée de l’air israélienne peut certainement, face au ciel nu et sans défense de Gaza – alors pourquoi pas?       Si Israël avait été un peu moins fort et moins bien armé, il aurait été plus prudent dans ses actions. Ce surplus de puissance donne lieu à un comportement arrogant, belliqueux et barbare, et la force n’est pas seulement la puissance militaire, mais aussi la puissance politique: le monde permet à Israël de faire ce que très peu de pays sont autorisés à faire. C’est aussi un pouvoir destructeur. Cela fait pourrir Israël. Personne ne l’arrêtera, personne ne le punira pour ses actions. Alors pourquoi pas? Il peut faire ce qu’il veut.         Celui qui permet tout cela est un ami d’Israël, exactement de la même manière que le gaveur d’oies est un ami des oies. Lorsque le président américain Joe Biden déclare sans réserve qu’Israël «a le droit de se défendre» – la carte blanche pour détruire est de retour. Bombardez autant que vous le pouvez, chers amis, après tout vous ne faites que vous défendre, et pour cela tout vous est permis. Puis le président prétendument hostile signe un autre chèque pour la fourniture d’armes supplémentaires, qu’Israël utilisera au prochain tour. Merci, amis d’Israël, de le renforcer autant. Il est déjà tellement gonflé. (Article publié dans le quotidien Haaretz le 20 mai 2021; traduction rédaction A l’Encontre) ..."                                                                ____La gauche va-t-elle pouvoir se renouveler et tout reconstruire.   Selon Filiucomme le souligne Alain Frachon dans « Le Monde », « le temps est venu d’internationaliser la question palestinienne ».  __________________________

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Sales bestioles?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

 Tous dans le même bateau.
                  Il fut un temps où, depuis la fin de la guerre et les campagnes de démoustication de l'armée américaine, les insectes de toutes catégories n'avaient pas bonne presse, jusqu'à une période récente, où les premières alertes furent lancées.
Et si les petites bêtes qui piquent,qui souillent les pare-brises des voitures  n'étaient pas si inutiles que cela, malgré les gênes parfois occasionnées?

 


Une abeille peut piquer, mais qu'est-ce au regard de sa fonction fondamentale dans la pollinisation, comme l'avait déjà suggéré Einstein?
  Il a fallu du temps pour prendre conscience de l'importance vitale du foisonnement et de la variété des insectes dans le cycle de la vie, de la chaîne alimentaire. On s'en compte bien tard, quand on constate la baisse sensible du nombre  des oiseaux, la régression de leur population. Un cycle se dégrade à grande vitesse, qui ne manque pas d'inquiéter les spécialistes. Les causes sont aujourd'hui bien connues.
    Les insectes sont plus que nos alliés, sont plus que de fantastiques objets d'études. Malgré les inconvénients qu'ils apportent parfois. Ils présentent un monde foisonnant et fascinant. Le plus riche en espèces.
Les insectes du monde entier  sont en voie d’extinction, menaçant d’un « effondrement catastrophique des écosystèmes naturels », s’est alarmé, fin janvier, la revue scientifique mondiale Biological Conservation. Plus de 40 % des espèces d’insectes sont en déclin et un tiers sont menacées, selon les chercheurs. Leur taux de mortalité est huit fois plus rapide que celui des mammifères, oiseaux et reptiles. Au cours des trente dernières années, la masse totale des insectes existant dans le monde a diminué de 2,5 % chaque année.   A ce rythme, s’inquiètent les scientifiques, ils pourraient disparaître d’ici à un siècle. « C’est très rapide. Dans dix ans, il y aura un quart d’insectes de moins, dans cinquante ans, plus que la moitié, et dans cent ans, il n’y en aura plus », a déclaré au Guardian dimanche 10 février Francisco Sánchez-Bayo, de l’université de Sydney (Australie), qui a collecté les données avec Kris Wyckhuys de l’Académie des sciences agricoles à Beijing (Chine). La plupart des études analysées ont été réalisées en Europe occidentale et aux Etats-Unis.
                             "...Encore une étude, une de plus, qui documente et alerte sur la dégradation en cours, irréversible, des écosystèmes naturels. Il est cette fois question de coccinelles, de papillons, de bourdons, de pucerons, de mouches, de criquets, ou encore d’abeilles. D’ici un siècle, selon la revue scientifique Biological Conservation, les insectes pourraient avoir totalement disparu. Le constat des chercheurs est vertigineux : le taux de mortalité de ces êtres minuscules est huit fois plus rapide que celui des mammifères ou des oiseaux. Plus de 40 % des espèces sont déjà en déclin et un tiers sont menacées. La faute à l’agriculture intensive, à la surconsommation de pesticides toujours plus performants pour tuer, mais aussi à l’urbanisation et au changement climatique. Cet effondrement a lieu partout autour du globe. A Porto Rico, où 98 % des insectes ont disparu depuis trente-cinq ans, mais aussi en Allemagne, où 75 % d’entre eux ont disparu dans des zones protégées. Bref, il se déroule juste devant nous, jour après jour. Il concerne les êtres auxquels, d’ordinaire, nous accordons le moins d’attention, invisibles à nos yeux et donc à nos consciences. Des êtres minuscules mais essentiels au bon fonctionnement de tous les écosystèmes, des êtres supposés insignifiants tant ils nous sont impénétrables, mais omniprésents et cocréateurs de notre monde. Car oui, humains, coccinelles, papillons, bourdons, pucerons, mouches, criquets ou abeilles, nous sommes tous dans le même bateau." (W.Zarachowicz)
___Un cercle vicieux redoutable.___


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En papillonnant

Publié le par Jean-Etienne ZEN

__ (Re)lire Michéa

__ Greenwashing

__ Vol de jour

 

__ Qui fait la loi?

 

__ Juste une erreur

__ Pédaler jusqu'au bout    

__ Bibi sur la sellette

__ Mémoires juives à revoir

__ Sécurité: comme un malaise

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