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Nous assistons à trop d'assistance

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

        Mr Macron a raison
                                             Enfin, un peu...très peu
                                                            « La vie d’un entrepreneur est bien souvent plus dure que celle d’un salarié. Il ne faut jamais l’oublier. Il peut tout perdre, lui, et il a moins de garanties », expliquait-il en janvier.
         Il n'a pas tort absolument. Je connais quelques petits entrepreneurs qui peinent à joindre les deux bouts. Ne parlons pas de beaucoup d'agriculteurs qui travaillent parfois à perte. Ni de tel artisan, qui déclare forfait au bout de quelques années, faute de rentrées d'argent suffisante ou du petit commerçant, balayé par la concurrence de la grande surface venant de s'installer aux alentours, n'hésitant pas é vendre un temps au prix coûtant certains produits, pour gagner un monopole convoité. Ce n'est pas nouveau, mais cela s'exacerbe avec la montée en puissance des grands groupes d'achat et de vente, qui flattent le client par ses promotions permanentes. Sans évoquer le bas coût de certains produits qui nous reviennent, après un petit tour par des ateliers d'Asie.
         C'est vrai, mais notre ministre-ex-banquier n'en parle pas.
  Bon, mais les  patrons  entrepreneurs de grands groupes ne connaissent pas la précarité d'un grand nombre de "partenaires"-exécutants, dont le salaire, surtout pour les moins formés et les femmes seules avec enfants, permet à peine de vivre décemment, de payer un loyer correct, de se soigner normalement, d'offrir à leurs enfants des études moyennement longues
  Malgré les aides,il n'ont ni prime de hello- accueil,  ni de parachute doré, ni d'actions garanties pour atterrir en douceur, le cas échéant dans leur parcours souvent chaotique, annonçant des conditions de retraite parfois déplorables.
   L'assistance, voilà ce qui ruine les finances de l'Etat, répète-t-on à Challenges
     Trop seraient des assistés,  titrent régulièrement certains journaux (assistés eux-mêmes), vivant (survivant) d'aides diverses et variées, dont certains même ne songent même pas à profiter...
    Il peuvent même fréquenter les boutiques Emmaüs et profiter des Restaurants du coeur. Pas de soucis donc....
                        Mais il existe des assistés privilégiés comme Mr Dassaut ou Tapie et tous ceux qui payent l'ISF dont l''impôt sur le revenu pèse de moins en moins lourd ...
     Ces assistés donnent peu tout en recevant beaucoup. Des aides massives fondent comme neige au soleil ou favorisent la délocalisation.
     Le vrai cancer de la France, ce n'est pas l'assistanat, terme humiliant, mais le chômage, le chômage de longue durée....
     I want my money back!comme disait Maggie. 
     Même le pauvre B. Arnaud a besoin de soutien pour (sur)vivre. 
Tous à la même enseigne donc? (*)
      Braves assistés, en haut comme en bas de la pyramide sociale. Voilà la nouvelle forme d'égalité.
     Pour l'équité, on repassera...
Le nouveau et moderne code du travail en gestation n'arrange rien
       Mr Macron visite parfois des entreprises...
                            Mais lesquelles et que voit-il?
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   (*)- Le premier point concernant le trop grand niveau d'aide est vite abordé. Avec un RSA socle à 475 euros pour une personne seule sans aide au logement...on se situe juste au niveau de la survie. Et le constat de l'augmentation permanente des personnes faisant (souvent en vain) appel au dispositif d'hébergement d'urgence dont le nombre de places a augmenté prouve bien que, comme aurait pu dire un humoriste du siècle dernier : "l'assistanat ça eut payé"... 
- Le dernier rapport de l'ONPES (observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale) constitue le travail le plus détaillé et informé que l'on puisse trouver sur le thème. Il montre notamment le développement de la pauvreté en emploi, et l'ampleur des situations de non accès aux droits, à un point que le non recours apparait même comme une question centrale posée aux politiques publiques. On n'en finit plus de pointer les domaines dans lesquels ceux qui vivent avec les minima sociaux sont dans la privation (soins, alimentation, loisirs, etc).
-        L'idée que les personnes ne seraient pas assez actives du fait d'un calcul avantages / inconvénients qui les amènerait à "préférer" ne pas travailler...ne résiste pas aux analyses, ni à la connaissance de terrain. Les résultats du dispositif Rsa, montrent ainsi à ceux qui pouvaient en douter que ce sont surtout les effets de contexte qui influencent le taux de reprise de l'emploi et même si ça parait idiot de le dire comme cela, "c'est bien le manque d'emplois qui explique que les gens ne travaillent pas". N'en déplaise à ceux qui pensent, toujours et par principe, que c'est à un défaut moral que les gens doivent les difficultés qu'ils rencontrent. 
- Quant à l'idée que les personnes ne se "bougent pas" et se laissent vivre, elle est prodigieusement injuste au regard de l'énergie qu'il faut déployer pour survivre dans les situations de pauvreté. A ce propos, on peut souligner le travail proposé par le site "parole des sans voix". Il est toujours intéressant d'entendre la voix bien absente dans le débat public des personnes concernées par ce type d'accusation.
       L'association nationale des assistants sociaux (ANAS) a publié une tribune intitulée "nous sommes fiers d'assister". Elle a raison d'insister sur le fait que cela n'a rien de honteux. Mais elle pourrait ajouter que tous nous sommes assistés en permanence. Pourquoi ne pas parler de toutes les formes d'assistance dont dispose le citoyen "intégré par le travail" : assurances, mutuelles, garanties en tous genres, spécialistes multiples pour toutes les difficultés et avanies possibles de l'existence. Et encore, nous nous faisons pas partie des parlementaires qui disposent d'un budget spécifique pour leurs "assistants" (c'est le terme exact)
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L'envers du décor

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Les vaches tiennent salon.
                              Dûment sélectionnées, nourries et lustrées.
   Veaux, vaches, cochons, couvées et... fromages s'offrent aux yeux z'ébahis des Parisiens hors-sol.
       Cela pour le façade parisienne et les officiels incontournables.
  Mais le malaise est dans le pré pour une grande majorité  de nos exploitants agricoles paysans.
    Même ceux qui sont entrés malgré eux dans un agro-business de plus en plus contraignant et générateur de dettes et de produits normalisés.   Le problème n'est pas d'aujourd'hui.
   Les raisons du désespoir et de la colère ne seront pas exposées Porte de Versailles.
   Il ne faut pas décevoir les Parisiens.
       De nombreuses exploitations sont en sursis.      L'horizon est bouché pour beaucoup.
 Les suicides sont souvent évoqués dans un monde rural déboussolé.
     Certes les fermes à mille vaches ne se multiplient pas encore comme ailleurs, mais la guerre des prix continue, dans un secteur de plus en plus mondialisé.
Le Président veut réinventer la PAC. Mais comment?
    Peu à peu les robots s'invitent dans nos campagnes, pour le meilleur ou pour le pire.
Elles sont en perte de repères, malgré quelques beaux restes.
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Peste dans les campagnes

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

 Crever à petit feu
                  C'est renversant, mais c'est comme ça.
                            Les troupes de Bruxelles ne résisteront pas encore à la vague puissante des chimistes de l'agroalimentaire. 
                                         Au nom des saints dogmes de l'OMC, la santé a moins d'importance que leurs intérêts. 
          Malgré les intentions du ministre de l'agriculture, on continuera à employer en France de plus en plus de pesticides:
       ... Voilà ce que révèlent les statistiques que le ministère de l’agriculture a rendues publiques mardi 8 mars. Présentées en périodes lissées de trois ans afin d’intégrer les variations climatiques, elles dessinent une tendance moyenne à la hausse de 5,8 % entre 2011 et 2014. Mais si l’on s’en tient au tout dernier bilan, 2014 apparaît comme la deuxième année noire consécutive. La consommation  de produits phytosanitaires dans le secteur agricole a bondi de 9,4 % par rapport à 2013, qui avait déjà connu une augmentation de 9 %... : les agriculteurs ont acheté 16 % de produits phytosanitaires en plus en 2014. Parmi ces derniers, ceux qui utilisent des molécules suspectées d’être cancérigènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction humaine, accusent une hausse de 13 % à 22 % selon l’indicateur retenu.... le nombre de traitements est de l’ordre de 2,7 sur les choux-fleurs, 8,5 pour les cerises, 10 sur les melons, 12 pour la tomate, 19 dans la viticulture, 35 sur les pommes. Mais les rendements ne progressent pas pour autant : céréales, oléagineux, poires, pommes, betteraves sont moins productifs qu’en 2009..."
                       Evitez les pommes, traitées plus de trente fois.!..  
_______________L'Europe s'apprète à à prolonger la mise en vente d’un herbicide, le glyphosate, pourtant de plus en plus contesté pour ses effets cancérogènes. Le feu vert devait être donné par les Etats membres ces 7 et 8 mars. Selon une note à laquelle a eu accès Le Monde, le vote s’annonçait d’ailleurs "sans fracas". Il était en effet question d’autoriser le glyphosate jusqu’en 2031. 
Le lobbying intensif mené par les industriels s'avérait une fois encore fort efficace, puisque l’avis favorable émis au préalable par l’Autorité européenne de sécurité des alimentas (EFSA) était fondé, relève Le Monde, sur des études… "réalisées par les industriels eux-mêmes" ! Et le quotidien de souligner la "crise de confiance"  envers les institutions.
     L’un des principaux composants de son produit phare est controversé : le désherbant Roundup
  Les effets, même OGMisés, sont loin d'être anodins...
     La santé des personnes passe avant les intérêts de certaines multinationales
         La France n'est pas la seule touchée. 
            Et si… on bannissait les pesticides?
                         De la ferme expérimentale de la Bourdaisière, en Touraine, à la ferme du Bec Hellouin, en Normandie, l’Institut national de recherche agronomique (INRA) s’intéresse à la rentabilité de plusieurs fermes qui fonctionnent en agro-écologie. 
         De plus en plus, l’agriculture biologique apparaît aussi comme un moyen d’être payé le prix juste pour sa production. Pour le céréalier Philippe Fourmet, c’est le système conventionnel qui fragilise économiquement les agriculteurs : « C’est quand vous avez des années difficiles que vous vous apercevez que vous êtes d’une fragilité extrême et que vous dépendez totalement de l’extérieur. » 

Le passage en agriculture biologique serait-il une forme d’émancipation? Les agriculteurs reprennent le contrôle sur la manière dont ils cultivent, mais aussi, dans de nombreux cas, sur la manière dont ils vendent. AMAP, Ruche qui dit oui, magasins de producteurs, vente à la ferme… les réseaux de distribution en circuit court se multiplient.
                Les méfaits des pesticides sont mieux connus. Une bombe sanitaire.
    Un espoir:  
                 ... Les scores remarquables des 1 900 fermes qui se sont engagées dans le réseau Dephy, mis en place à partir de 2012 dans le cadre d’Ecophyto, pour expérimenter des modèles de production inspirés de l’agro-écologie et diffuser la bonne parole. En deux ans, ces exploitations ont réduit leur recours aux pesticides : les grandes cultures de 10 %, l’arboriculture et la viticulture de 12 %, les légumes de 15 %, la canne à sucre de 22 % et l’horticulture de 38 % ! 
Ecophyto 2 devrait donc s’attacher à étoffer ce réseau de pionniers, le faire passer à 3 000 exploitations, puis à 30 000 et même à « 300 000 ou 400 000 agriculteurs qui vont se convaincre mutuellement », pronostique-t-on au ministère. En attendant, la culture bio a progressé de 5,4 % en 2014, puis de 11,8 % en 2015 pour atteindre un peu plus de 4 % de la surface agricole nationale.
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Point d'histoire

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Le Traité de Versailles revisité.          
                                                               Il y a histoire et histoire.
   Celle qui se déroule et qui nous emporte et celle que l'on tente de reconstituer après coup, de manière partielle, imparfaite  et toujours remaniable. A la lumière de nouveaux documents ou d'objectivité plus fine, celle que donne le recul des passions et des aveuglements.
    En ce sens, nous n'aurons jamais fini d'écrire l'histoire de la Révolution Française, de mieux cerner la figure de Robespierre, par   exemple,etc...
    C'est encore plus vrai pour les événements proches.
        Cent ans après le Traité de Versailles, avons-nous une juste appréciation des pourparlers qui clôturèrent, non sans mal, les terribles affrontements qui eurent lieu pendant quatre longues années?
     La plupart des historiens convergent su un point, à savoir les conditions draconiennes imposées par la France et notamment par Clémenceau aux plénipotentiaires allemands, malgré les réticences anglaises, qui ne voulaient pas d'un voisin français  trop puissant et malgré les tergiversations de l'idéaliste Wilson. An vu des dommages de guerre immense, le Père la Victoire fut intraitable:              L'Allemagne paiera!
     On a beaucoup critiqué cette décision drastique, qui aurait préparé, par ce traité mal fait, le sentiment d'humiliation, de revanche et indirectement des drames qui suivirent.
          Une lecture assez différente, d'autant plus qu'elle émane d'un historien allemand, apporte un point de vue assez différent, non inédit mais souvent tu, une autre lecture.du Traité de Versailles, fait de nombreuxdésaccords et  de méfiances réciproques:

       Le traité de Versailles, signé en 1919 entre les vainqueurs de la Première Guerre mondiale et l’Allemagne, a mauvaise réputation. Les conditions imposées au vaincu auraient été bien trop dures et contenu, de ce fait, les germes d’un inévitable conflit futur. Sauf que, en réalité, ce traité tant décrié n’était pas si mauvais. C’est ce qu’estime l’universitaire Eckart Conze dans un ouvrage paru récemment. Conze, qui enseigne l’histoire contemporaine à l’université de Marbourg, admet que les conditions de paix n’étaient pas tendres, mais parler d’une « paix carthaginoise », comme on n’a cessé de le faire dès 1919, est très exagéré.
   « En dépit de toutes les amputations de territoires et de toutes les réparations, de tous les affaiblissements économiques et de toutes les restrictions militaires, l’Allemagne restait non seulement un État, mais – contrairement à ce qui se passera en 1945 – une puissance européenne et une grande puissance potentielle », écrit-il dans l’hebdomadaire Die Zeit. Ses deux grands alliés, l’empire austro-hongrois et l’empire ottoman, définitivement démembrés, ne pouvaient en dire autant.
        En ce qui concerne le montant des réparations, il ne fut pas déterminé en 1919 à Versailles, mais laissé en suspens. Ce n’est qu’en 1921 qu’on fixa la somme de 132 millions de marks or. « L’indignation fut grande, rapporte Conze. Personne ne voulait se souvenir que, à peine deux ans plus tôt, les Allemands avaient proposé de payer 100 milliards de marks or, ni que les premières exigences britanniques étaient de 220 milliards de marks. » Par ailleurs,les versements finirent par être ajusté aux capacités de paiement de l’Allemagne et interrompus à partir de 1931. 
        Pourquoi alors le traité de Versailles a-t-il paru non seulement aux contemporains mais à de nombreux historiens par la suite particulièrement inique ? Selon Conze, ce serait parce que, dès 1919, il a été instrumentalisé par les ennemis de la République de Weimar. En dénonçant les conditions imposées à l’Allemagne, l’extrême droite cherchait moins à les remettre en cause qu’à fragiliser le régime qui les avait acceptées. Un calcul habile et, comme le prouva la suite, plutôt payant. 
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Taux négatifs: l'aubaine?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

On marche sur la tête..
                                       Payer pour prêter  
     Chouette! Mais pourvou qué ça doure.!..
 On a beau se gratter la tête, on a du mal à comprendre...
   Si quelqu'un me prête de l'argent en me payant pour le service rendu, je vais me frotter les yeux?  Une aubaine?
  Volkswagen prête actuellement  à 0%.  Certains Etats emprunte en dessous sur les marchés... 
     Sont-ils devenus fous?
         Certainement pas altruistes... 
   Ça sent le roussi, le danger,  pas seulement pour l' économie.
          "...Le Code civil stipule que l’obligation fondamentale d’un prêt est la restitution intégrale de la somme prêtée. Ce n’est plus le cas en période de taux négatifs, « ce qui remet en cause la nature juridique même des contrats » 
   Le comble est que cette drôle de conjoncture permet à un groupe industriel de réaliser des profits financiers, sans aucunement l’inciter à investir. « Ce qui importe en la matière, ce n’est pas le taux d’intérêt mais le niveau de la demande », rappelle le représentant de Veolia, pour qui « les politiques ultra-accommodantes n’ont pas d’autre véritable objectif que de soutenir le prix des actifs réels et de permettre aux Etats de se financer ». Bercy n’aurait effectivement jamais imaginé qu’un fonds d’investissement paye pour pouvoir prêter les milliards d’euros nécessaires au comblement du déficit public français !.."
                    Ce n'est pas bon signe quand la BCE sort l’artillerie lourde et continue à faire marcher la  planche à billet pour relancer une production plus qu'atone, éviter une déflation mortelle. 
   Mais à quoi cela sert-il de continuer à'arroser le désert?
         On ne voit toujours pas la machine redémarrer.
  Le Dr Draghi doit changer de médecine ou se recycler, pour soigner l’économie européenne.
Berlin, qui ne va pas trop mal pour l'instant, merci!,fait les gros yeux, la Bundesbank est furibonde. 
  Surtout pas d'inflation, même légère et régulatrice. Surtout ne pas revoir le statut d'une monnaie unique qui désavantage par trop les partenaires économiquement inféodés.
  Le magicien de Goldman Sachs voit-il le problème?
      Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette dégradation s’est concrétisée. En février, l’inflation est tombée à – 0,2 % en zone euro, très loin de la cible de 2 % de l’institution. Les prix à la production industrielle, eux, ont reculé de 2,9 % sur un an, signe que de puissantes pressions désinflationnistes sont à l’œuvre dans l’union monétaire. Et les derniers indicateurs économiques, mauvais dans la plupart des pays membres, laissent même craindre aux plus pessimistes un retour en récession. « Dans ces conditions, même les plus réticents des gouverneurs ne devraient plus hésiter  face à la nécessité d’agir », estime Maxime Sbaihi, économiste chez Bloomberg...     Comme lui, nombre d’observateurs doutent de l’efficacité des mesures que Mario Draghi pourrait annoncer . Il est vrai que plusieurs causes de l’inflation faible, telles que la baisse des cours du pétrole et l’anémie de la demande mondiale, échappent en grande partie au rayon d’action de la BCE.
« Le risque, c’est qu’à tant répéter qu’elle ne peut plus rien faire contre la faiblesse des prix tout le monde finisse pat être convaincu de son impuissance », prévient Christophe Duval-Kieffer, spécialiste de l’inflation et des taux à la banque Nomura.
   Peut-être. « Mais s’il le voulait vraiment, l’institut de Francfort pourrait faire plus », juge M. Robin. Comme racheter des créances douteuses qui encombrent les bilans des banques espagnoles et italiennes – de quoi relancer vraiment le crédit dans ces pays. Ou encore injecter les liquidités qu’elle crée par le QE non pas dans le système bancaire, mais directement dans la poche des ménages ou des entreprises. Une forme extrême de planche à billets dont l'Allemagne, où le souveni de l’hyperinflation des années 1930 reste brûlant, ne veut pas entendre parler.
                                  - Le serpent se mord la queue...
   Mario Draghi peut-il encore convaincre de l’efficacité du QE ?  
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Petit propos sur la laïcité

Publié le par Jean-Etienne ZEN



La laïcité, simplement.         (Petite piqûre de rappel) 
                                                              Contre la laïcité positive ou la laïcité libérale...
    Voilà une notion, si récente dans l'histoire des hommes, qui souffre de variations sémantiques qui dénaturent parfois son sens profond et qui nécessite de fréquentes mises au point.
   Une notion qui prête souvent à équivoque, qui peut être détournée de son sens, qui peut être aussi parfois instrumentalisée.
    On voit bien ce que représente (encore) son contraire, le confessionnalisme, l'intrusion du religieux dans la vie sociale et politique, sourde, insidieuse ou violente comme dans l' Egypte d'aujourd'hui ou le mouvement évangélique aux USA sous plusieurs formes ou ailleurs.
   Cette notion, mise en musique par les pionniers comme Condorcet et Ferdinand Buisson, peut être biaisée par les politiques eux-mêmes, par ignorance , intérêt ou arrière-pensée.
     La laïcité n'est ni positive, comme le disait Sarkozy, ni "libérale" comme le prétend Macron.
   Marlène Schiappa, brisant le silence ou l'ambiguïté du gouvernement, fait un rappel nécessaire aux valeurs fondatrices de la République.

    La laïcité bien comprise ne peut être marquée du sceau de la  radicalisation.        Elle peut être seulement exigeante et vigilante. Parler à son égard de religion laïque n'a pas de sens. 

   Qu'elle soir régulièrement en débat est normal et nécessaire, au-delà des idées reçues.
    La laïcité, c'est une liberté.
      Mais jamais définitivement et solidement établie. Elle restera toujours un combat.
   Il importe de sortit de l'ambiguïté macronienne sur le sujet.
               La paix civile est à ce prix.
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Errances papales

Publié le par Jean-Etienne ZEN

(Il y a deux ans...)

 Mémoire défaillante?

                             Il faudrait l'inviter chez nous pour un long séjour.
         François l'accueillerait bien volontiers. Il a des chambre d'hôtes disponibles.
              Car François (l'autre) parle de la France avec une approximation toute vaticane.
      Il évoque la  laïcité en expert inexpérimenté.
    Il en est resté à Charles Martel ( ou à ses mythes) en ce qui concerne l'invasion arabe, ou bien il fait du Zemmour de l'humour sans le savoir..
    Il affirme son admiration pour la reine Christine Ockrent Lagarde, "Une femme intelligente. Elle pressent que l'argent doit être au service de l'humanité et non l'inverse."  Elle pressent seulement... Elle est sur la bonne voie.
    Lui qui condamnait naguère la dure loi des marchés.
             Un problème de mémoire?..
_________Un pape à part quand même.
  Quand il a des envies non orthodoxes, il le fait savoir.
       Mais il reste prisonnier des murs sacrés, épié par une Curie qu'il a à l'oeil.
   Pizzaloio Pio s'est italianisé. Il aimerait, avoue-t-il, sortir pour manger une bonne pizza...
On le comprend...Entre potes.
             Ce pape ne fait rien comme les autres (papes). 
   Déjà (mieux connu comme Pancho le fouteux, fan de San Lorenzo), il condamnait le foot-business.
     Libérez François du Vatican! Pourquoi pas Avignon?
 

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Le bonheur, demain

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Bonheur à tout prix
                               S'il est un thème et un leitmotiv lancinant, dominant et parfois impérieux, c'est bien celui du bonheur.Le plus souvent inconsciemment.


   Très peu explicité, mais de plus en plus présent, comme thème vecteur, à travers de multiples canaux, publicitaires ou non. Instrumentalisé à l'infini, c'est l'hameçon idéal,  quoique éculé, pour accrocher les esprits, susciter les envies, engendrer les fantasmes et finalement...l'acte d'achat.
   Il suffit de parcourir une revue pour s'en rendre compte. Le plus trivial objet, idéalisé, est souvent nimbé de rêves d'accomplissement, de réussite, de jouissance accomplie...En attendant de nouvelles déceptions et frustrations. L'obsolescence est aussi au bout du désir.
     L'injonction au bonheur est , dans nos sociétés, un des éléments moteurs de vente d'objets idéalisés, esthétisés à l'envi. D'objets de plus en plus nombreux, diversifiés, qui doivent devenir objets de désir, dans l'univers hyper-concurrentiel de la production sans fin. Consommer est devenu l'acte central de la citoyenneté, depuis le rêve américain déjà. Aujourd'hui le consommateur tend à supplanter le citoyen.
     Consomme et tais-toi. Consomme et rêve. L'idéal infusé jusque dans nos assiettes est omniprésent.
 Jusqu'à produire des injonctions les plus contradictoires. Injonctions de tous moments, contre toutes les souffrances et les frustrations qui nous habitent régulièrement, sans cesse relancées par l'idéal rêvé du bonheur.
   Un thème rémanent, comme un horizon qui fuit sans cesse, une nostalgie sans fin, un objectif jamais accompli, d'autant plus qu'on y investit trop de nos rêves et de nos fantasmes.
   Et pourtant il reprend toujours de la vigueur jusqu'à devenir un objet de marché.
     Soyez heureux! c'est plus qu'un conseil, c'est devenu une injection forte, un impératif, parfois  un ordre.
   Il y a des spécialistes pour cela, gourous ou coachs en tous genres chargés de vous indiquer les voies  du bonheur, les moyens d'y accéder à coup sûr.
        Certes, ce n'est pas nouveau, mais c'est devenu plus systématique et obsessionnel, organisé dans l'univers marchand qui est le nôtre, jusqu'à saturation. Il faut des thèmes accrocheurs pour vendre envers et contre tout, même le plus futile, voire le plus inutile. Le hameçons ordinaires finissent pas s'user très vite et il ne faut pas faire dans le prosaïque, même pour vendre un yaourt.
     La nouvelle happyindustry a ses codes et ses règles, quitte à se contredire et à ne pas aboutir à ses objectifs pourtant déclarées sûrs.
           La maximisation du moi est d'actualité, dans un monde de plus incertain et précaire.
  Son développement jusqu'à l'obsession est devenu un thème dominant, dans tous les domaines, jusqu'à prendre le contrôle de notre vie de plus en plus américanisée..
    Jusqu'à devenir un soft-instrument de contrôle des esprits.
 Certains se rendent vite compte de l'insatisfaction qu'elle produit, jusqu'à devenir parfois toxique
  Etre moins obsédé par soi-même serait le meilleur moyen de ne pas tomber dans le piège de ce mirage , pour une plus grande sérénité, en revoyant l'ensemble de nos valeurs.
       Tout incite à se méfier de ceux qui prétendent posséder les secrets du bonheur....
             Kant n'en faisait qu'un concept indéterminé. 
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     ....Dans la bouche de celles et ceux qui les élaborent et les commercialisent, les emodities seraient devenus les outils les plus efficaces de réussite ou, plus modestement, les soutiens indispensables pour se maintenir à flot dans un contexte socioéconomique dégradé, imprévisible, menaçant et terriblement anxiogène.   La thèse d’Happycratie est que les marchandises émotionnelles sont effectivement celles dont la philosophie sous-jacente possède le plus d’affinités avec les nouvelles exigences de flexibilité qui caractérisent le monde du travail et la vie en société.    Dans la période post-crise 2008, durant laquelle les inégalités se creusent, les chances de mobilité sociale s’amenuisent, le fonctionnement du marché du travail se durcit, l’appel à faire preuve d’enthousiasme, de positivité et d’autonomie contribue à faire porter sur les individus la responsabilité de tout ce qui dysfonctionne.   Des phénomènes structurels lourds comme les variations du taux de chômage ou la dette des États peuvent passer au second plan ou même être occultés au profit de l’encouragement à devenir l’entrepreneur de soi-même, à rebondir et à faire de ses échecs des opportunités –autant de maximes qui forment un néo-bouddhisme absurde, une «pornographie émotionnelle» que les adeptes des fils d’actualité du réseau Linkedin ne connaissent malheureusement que trop bien.
       La manière positive d’envisager la vie serait devenue notre façon adaptative de survivre à la nouvelle donne économique, mais également une forme d’obéissance et de conformisme, écrivent les sociologues, qui prendrait «la forme d’un travail sur le moi et d’une maximisation de ce moi»....    «Alors même que les populations n’ignorent en rien cette instabilité et cette précarité générales, les forces structurelles qui façonnent les existences individuelles restent à leurs yeux pour l’essentiel illisibles, incompréhensibles»..._______________________________________
        Les Emirats arabes unis viennent de nommer une femme ministre du Bonheur. 
     De la part d'un pays où le divorce est quasi impossible et la violence conjugale un droit accordé à l'époux, la décision ne manque pas de sel. Mais, an delà du paradoxe,la mesure ne témoigne-t-elle pas d'une évolution louable des préoccupations gouvernementales? Pas si l'on on croit le sociologue William Davies. Dans The Happiness Industry, il analyse d'un oeil très chagrin l'omniprésente quête du bonheur dont témoignent les innombrables livres, applications, sommets internationaux ou séminaires d'entreprise dédiés à l'augmentation à notre bien-être.
   Les entreprises, confrontées au stress et à l’insatisfaction de leurs clients comme de leurs salariés, multiplient les initiatives en ce sens. British Airways teste une « couverture du bonheur », qui vire au bleu quand les passagers sont détendus ; et un festival artistique utilise les caméras de surveillance pour compter les sourires des participants. Les Etats font de même. En 2010, le gouvernement britannique a mis sur pied une équipe dédiée à « la perspicacité comportementale », notamment grâce à l’analyse des niveaux de « bonheur ». Elle devait imaginer «  des politiques susceptibles d’encourager les gens à faire de meilleurs choix pour eux et pour la société ». Une démarche qui a également séduit les Etats-Unis et l’Australie. 
      Mais sous couvert de politique du bonheur, affirme Davies en substance, nous assistons au développement de nouvelles formes de contrôle et de manipulation. Car cette mise en équation scientifique et économique d’un sentiment aussi impalpable dissimule un objectif insidieux : concevoir un « indice unique de l’optimisation humaine », qui réduit la vie à des attributs que l’on peut identifier, mettre en courbes et, in fine, contrôler. Ce n’est pas un hasard si, en Grande-Bretagne, les chômeurs doivent suivre des formations à la pensée positive. L’attention au bien-être, écrit Davies, est au service d’un programme néolibéral qui « rend les individus responsables de leur propre malheur, et ignore le contexte qui y a contribué ». (Books)

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Chers smartphones

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

 Schizophrénie de masse
                                      Le smartphone, c'est smart!
                    C'est cool!
      Beaucoup ne savent rien ou presque des conditions de sa fabrication.
         Depuis l'exploitation des terres rares (coltan, notamment) jusqu'aux conditions de son assemblage.
   Vive la division mondiale du travail! Vive l'OMC!

Le monde du numérique est donc schizophrène :

 

  • d’un côté, le coût social, les vies brisées, les corps fatigués, les conditions de travail indignes, mais aussi le coût environnemental ;
  • de l’autre, le monde lisse et joyeux des firmes de la Silicon Valley où des ingénieurs grassement payés bossent dans des campus avec des bars à salade et des salles de gym (quoique la division du travail existe aussi sur ces campus).

   On a affaire à  « Une division mondiale du travail qui repose, dans les pays riches, sur l’évacuation pure et simple de la production des biens matériels alors même qu’ils sont de plus en plus nombreux, de plus en plus voraces en énergie et en matière fossile. »
 

Il est temps de cesser de se voiler la face devant le coût réel de l’économie dite dématérialisée, et de sortir du fétichisme de la marchandise. C’est la condition sine qua non si on veut avoir un débat public informé et lucide sur l’impact réel du numérique et le type de société technique que nous voulons.

         Chiche!..Mais il n'y a pas que le smartphone et le numérique...
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Quand Angela se lâche

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

L'heure du désenchantement?
                 L'inoxydable Königin est sur le déclin d'un règne exceptionnel au sein d'une coalition relativement stable.
     Mais L'Allemagne connaît des mutations politiques inédites, qui est une des causes de son départ prochain.


     Mutti fait ses valises, mais pas dans l'euphorie, prenant conscience des nuages qui s'amoncellent dans son pays et chez ses voisins.
    Elle reconnaît les problèmes qui continuent à  se poser à l'Est du pays et admet que l'euro pose problème. Une découverte bien tardive.
     Assez désemparée, elle paraît sans boussole. Mais on pouvait s'attendre à ce que l'Allemagne perde de son influence et de sa puissance; voire de sa superbe,     Certains avaient souligné depuis longtemps certaines fragilités.
   Il est vrai que les conditions dans lesquelles l'ex-Allemagne de l'Est a été rattachée au bloc de l' Ouest, ne se sont pas faites de manière idéale, pour prendre un euphémisme.
    ...L'Allemagne «n'est peut-être pas aussi réconciliée qu'on le pensait», comme elle le note, ses confidences ont une résonance très politique. 
«Je ne trouve pas si surprenant qu'il y ait de la frustration en Allemagne de l'Est», dit-elle en expliquant pourquoi certains habitants des «nouveaux Länder» ont le sentiment d'être des citoyens de seconde zone. «Dans beaucoup de domaines, les Allemands de l'Est sont sous-représentés», observe-t-elle. Elle revient aussi sur la «césure» de 1989, qui s'est révélée parfois douloureuse individuellement. «Pour le dire autrement, certains, dans leur biographie personnelle, n'ont pas vécu cette rupture aussi positivement que moi», dit-elle en évoquant son parcours et son entrée en politique alors qu'elle avait 35 ans. «J'ai rapidement trouvé un nouveau travail, j'ai eu de nombreuses opportunités, mon horizon s'est élargi. Mais il y avait aussi beaucoup de personnes, souvent un peu plus vieilles que moi, pour qui cela n'a pas été possible», dit-elle en citant comme exemple les agriculteurs. En RDA, ils représentaient 11% de la population, mais «seulement 1,5% ou 2% ont pu continuer à travailler après la réunification». Cette expérience d'inutilité sociale «assombrit» le souvenir de l'après-réunification, admet-elle.
      Elle reconnaît aussi certaines  erreurs dans la crises des réfugiés, qui a ébranlé son pays.
    L'ostalgie n'est pas morte dans nombre de secteurs et de régions.
  La réunification allemande, qui aurait pu plus mal se passer, a laissé bien des traces.
L'opération Treuhandstalt s'est faite à marche forcée, selon une logique brutalement schumpetérienne imposée par Bonn.
       Bern Zielinsky analyse les conditions de l’unification économique et monétaire de l’Allemagne et ses conséquences. Il décrypte finement les programmes économiques des forces politiques allemandes de l’Est et de l’Ouest ; il analyse leur mise en œuvre difficile et leurs résultats. Partant d’un constat d’échec – la disparité des performances économiques entre anciens et nouveaux Länder –, Bernd Zielinski fait un procès sans concession des choix politiques qui ont dicté la réunification économique : primat de l’impératif politique sur les considérations économiques, croyance dogmatique dans les préceptes libéraux, imposition d’une politique inadaptée par la RFA sur des partenaires est-allemands dominés....
    Les orientations de l'Allemagne ne sont pas toujours claires, surtout à l'heure où elle est à un tournant. Angela quitte un monde incertain.
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