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Dérapages portugais

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

 (C'était il y a trois ans... Depuis, ça va mieux)

Sainte mais grande piraterie 
                                                              Qui compromet un peu plus l'avenir de ce  pays, qui n'avait pas besoin de cela. 
    Il est parfois des banques qui ne sont saintes que de nom... 
                               C'est toujours la tourmente et l'hémorragie sociale à Lisbonne.
       Au-delà de la paupérisation et de la souffrance sociale d'un pays, c'est l'exode massif de sa population qui traduit tout le mal-être de la société portugaise face à l'austérité. Soixante-dix mille Portugais quitteraient le pays chaque année pour l'OCDE, 120 000 pour le gouvernement. Quelle que soit l'origine des chiffres, ils font état d'une véritable hémorragie, signe que le pays se vide de ses forces vives. Un exode qui n'est pas sans rappeler celui des années 70 sous la dictature lazariste, un traumatisme encore présent dans tous les esprits. Au total, on estime entre 300 000 et 700 000 le nombre de Portugais qui auraient émigré depuis 2011. Une hypothèque sur l'avenir d'un pays qui voit partir toute une génération de jeunes, le plus souvent diplômés.
     La rigueur se porte bien, l'évasion fiscale mieux encore..
Plus dure sera la chute...si chute il doit y avoir encore.  
         L'Esprit (Espirito) n'a pas inspiré l'élite portugaise et la sainteté (Santo) n'est pas d'actualité...
On est plus proche de la finance criminogène que de la saine gestion bancaire, qui ne fait pas que dysfonctionner...
                De l’évasion fiscale à grande échelle en somme, qui puise son modèle dans les méthodes de la célèbre banque suisse UBS. D’anciens cadres de l’institution helvète se retrouvent d’ailleurs à la tête du réseau portugais, Michel Canals en particulier, en charge du convoi des fonds. Un long voyage. De Lisbonne à Zurich, Genève puis au Cap Vert où l’argent arrivait sur un compte de la banque BPN (Banco Português de Negócios) avant d’être rapatrié au Portugal sur les comptes d’une autre banque, la BCP. D’importants mouvements, dans différents établissements qui n’ont curieusement pas immédiatement éveillé les soupçons des autorités de régulation. 
      Une affaire grave et sans précédent  
                                   Aujourd'hui, il est difficile de connaître l'impact que les prochains scandales à propos de la gestion de la banque auront sur l'économie portugaise. Néanmoins, cité par I, l'analyste Pedro déclare : "Une situation de ce type dans une entreprise cotée en Bourse – la BES a été la plus grande banque du pays en terme de capitalisation boursière cette année – affecte l'image de toutes les autres entreprises." Après l'annonce de la hauteur des pertes de la BES, le titre a perdu 26,6% dans la matinée, devenant ainsi la plus grande chute de tous les temps d'une action à la Bourse de Lisbonne. 
    C'est bien sûr l'Etat qui va opérer le renflouement, pour éviter l'effondrement de ce qui reste de l'économie nationale, voire la contagion aux autres pays.
          Mais quelles poches l'Etat va-t-il faire? La nouvelle Bad Bank va-t-elle laver plus blanc? 
"...Les actionnaires et créanciers non prioritaires de Banco Espirito Santo seront appelés à « assumer les pertes » découlant « d'une activité bancaire qu'ils n'ont pas suffisamment contrôlée », a prévenu dimanche le ministère des finances du Portugal. Parmi les actionnaires figure, avec une part de 14,6 %, le groupe français Crédit agricole, qui devra dévoiler  l'ampleur des dégâts lors de la présentation de sescomptes mardi..."
  There is no alternative, disent-ils... 
                  Comme disait un ancien directeur de la Banque Mondiale: 
                  "Les banques sauvées grâce à l'argent public se retournent vers ceux qui les ont sauvées en disant: payez vos dettes! Leur arrogance est inacceptable " (J Stiglitz)
     Plus que des ravalements de façade, on attend encore une Nuit du 4 Aout dans le domaine des féodalités financières. 
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-L'avis d'un banquier
-Finances et relations politico-médiatiques au Portugal  
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Psychiatrie régressive

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Une situation critiquée           [notes]    
                                  Du moins dans certains établissements.
                                                            Qu'en dirait Pinel aujourd'hui?
     "Il est impératif de juger de la société à la façon dont elle traite ses fous, ses handicapés, ses déviants, ses fatigués de la vie. "
      Une dérive, comme l'affirme Jean-Marie Delarue, faute de moyens, de formation, de réflexion en profondeur sur les diverses formes de pathologies, de soins appropriés et individualisés.
     Après les réformes envisagées dans les années 70, l'Etat s'est désengagé. C'est peu dire que la psychiatrie française va mal depuis le virage pris depuis quelques dizaines d'années, suivant un modèlediscutable.

            Une sorte de cri d'alarme a été lancé récemment par la députée Barbara Pompili, relayée jusqu'à l'Assemblée par François Ruffin.

    L'état des lieux n'est pas bon. La discipline est devenue le parent pauvre de la prise en charge.
      Repenser la psychiatrie en France, à la traîne par rapport à d'autres pays comparables, est devenu une urgence. Certains rapports l'avaient déjà souligné.

  La crise s'aggrave.
      Comme le dit Philipe Petit, qui critique les tendances néo-scientistes de la psychiatrie d'aujourd'hui 
     Les dérives  positivistes et médicamenteuses  s'accentuent: l’industrie pharmaceutique est devenue experte en désinformation : elle dissimulerait les résultats négatifs, sélectionnerait les résultats favorables, et orchestrerait de coûteuses campagnes de publicité pour promouvoir les études qui vont dans le sens de leurs intérêts, c’est-à-dire celles qui attribuent quelques propriétés curatives aux médicaments qu’elle commercialise
   Le traitement du  vaste domaine des désordres mentaux, toujours mouvant, demande à être revisité.

     La psychiatrie, discipline complexe et multiforme, demande  être repensée dans ses formes actuelles, en se basant notamment sur les recommandations déjà anciennes du Sénat..
      Il ne suffira pas de poser les bons diagnostics....

Vu par Depardon

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Afghanistan: détruire, reconstruire...

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Reconstruire, disent-ils
                                  Après avoir tant  détruit et mis en place un système si corrompu...
   A quel coût?                            E-xor-bi-tant! 
                     Dans ce pays qui a connu une 'instabilité chronique à partir de 1919, sous la pression d'intérêts étrangers, anglais, puis soviétiques, de 1979 à 1989, enfin talibano-pakistanais et finalement américains, jusqu'à un retrait incomplet, qui ont contribué à installer depuis 2004 à la tête du pays un pouvoir contesté pour son inefficacité et sa corruption, malgré quelques tentatives de redressement du pays.
       Une guerre douteuse a ruiné tout développement autonome. 
 Déjà, en 2006, l'impasse apparaissait. 
    En 2012, l'échec était patent.
           Tout se perd, rien ne se crée...
L'aide américaine, sans doute très intéressée, se perd comme l'eau dans les sables du désert ....
   Les USA ont produit eux-mêmes un rapport accablant sur le sujet.
       La corruption gangrène toujours le pays, où domine la narco-économie.
   Alors que les richesses potentielles  ne manquent pas:
Un sous-sol prometteur. 
   De vastes réserves de gaz naturel et de pétrole, qui n'ont pas manqué d'attirer l' attention de multinationales US. Un potentiel énorme.
            Les investisseurs étrangers se bousculent, les Chinois en particulier.
    Mais l'instabilité reste un frein important à un développement qui, enfin maîtrisé, dans un contexte politique rénové, pourrait faire de ce pays un pôle de développement exceptionnel, loin des malédictions qui pèsent encore sur lui.
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L'authentique à tout prix

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Tout pour le marché
                          Vers une marchandisation sans fin?
      Le monde de la grande distribution, dans la perpétuelle concurrence de leurs produits toujours en quête d'innovation, surtout en période de baisse du chiffre d'affaires,  semble avoir une imagination sans fin pour conquérir de nouveaux marchés et renouveler leur produits. Il faut innover, étonner, parfois heurter...c'est la loi et les prophètes marchands.
  Il faut être tendance, à l'affût des innovations, prendre de l'avance, même en matière de produits alimentaires, recommandés à juste titre ou non.
     L'introduction du bio, plus ou moinsauthentique, ne suffit pas. Après le greenwashing, il faut aller toujours plus loin et prospecter les nouveaux gisements d'authenticité pour coller au plus près des nouvelles aspirations. que la publicité se chargera en partie de susciter.
        L'authentique devient un argument de vente, un nouvel hameçon qui a des chances de fonctionner un certain temps.
         On en vient aujourd'hui, dans la fièvre novatrice, à de nouvelles audaces, à annexer la richesse non-marchande:
                      "Il y a bientôt 20 ans (1999), le bel ouvrage Le nouvel Esprit du Capitalisme co-écrit par Luc Boltanski et Eve Chiapello nous alertait sur la transformation galopante du non-capital en capital.
     Mettre en marché le non-marchand.
       Plus précisément, le livre pointait du doigt comment les entreprises qui avaient uniformisé leurs offres pour des raisons d’efficacité productive étaient à la recherche de différenciation demandée par les consommateurs. Et, pour ce faire, elles allaient rechercher des biens matériels ou immatériels demeurés jusque-là hors de la sphère marchande pour les mettre en marché.
    Pour reprendre les mots des deux auteurs, il s’agit  « d’une mise en exploitation sous le régime du capital d’êtres, de biens, de valeurs et de moyens qui, tout en étant reconnus comme constituant des richesses, n’étaient pas moins exclus jusque-là de la sphère du capital et de la circulation marchande ».
     Aujourd’hui, nombre d’entreprises traditionnelles – non issues de l’économie digitale – sont à la recherche de gisements d’authenticité dont elles vont chercher à tirer profit en faisant glisser la valeur générée hors marché vers le marché, c’est-à-dire en transformant une pure valeur d’usage en valeur d’échange. Cette opération suppose la prospection des gisements d’authenticité potentiellement sources de profit, tels que des activités et des êtres humains, des paysages, des endroits où l’on se sent bien, des rituels, des manières d’être et de faire… non encore introduits dans la sphère de circulation marchande.
   C’est ce que fait le géant de la distribution Carrefour avec le lancement de sa campagne « Marchés interdits » le 20 septembre 2017. L’enseigne se lance dans la vente de légumes issus de semences paysannes « interdites » pour défendre la biodiversité et améliorer la différenciation de son offre.
    Surfant sur la préoccupation de plus en plus partagée de défense de l’environnement, et anticipant son possible rachat par Amazon qui possède la première chaîne de supermarché bio aux USA, Whole Foods Market, Carrefour propose à la vente une offre de fruits et légumes issus de semences paysannes dans une quarantaine de magasins franciliens et bretons jusqu’alors jamais commercialisés en grande surface...."
    Il s'agit de  ...rechercher un nouveau gisement d’authenticité à exploiter : Intermarché l’a trouvé dans les « Légumes Moches » et Carrefour le recherche maintenant dans les semences paysannes. Alors que Carrefour a longtemps joué l’uniformisation des fruits et légumes, il trouve dans ces semences paysannes un vecteur de différenciation d’offre et d’image et une cause à défendre. Embrassant ainsi les derniers développements en marketing, il vient aider une tendance ou contre-tendance culturelle à percer en l’accompagnant pour en devenir le symbole.

    L’enseigne a ainsi mis en ligne une pétition sur carrefour.fr et Change.org pour qu’un paysan qui produit ses propres semences puisse les vendre, alors qu’aujourd’hui il a uniquement le droit de les échanger, mais également pour que ces semences puissent être distribuées par les semenciers.   Alors que Carrefour semble porter cette cause, la demande d’autorisation de vente des semences paysannes est une des nombreuses batailles menées de longue date par un acteur collectif de la société civile, le Réseau Semences Paysannes (RSP).     L’initiative de Carrefour vient donc capter la cause défendue par RSP, mais, de plus, la réduire à un simple problème commercial car, la difficulté principale avec les semences paysannes est avant tout de retrouver les savoir-faire spécifiques qui les accompagnent. De la production aux champs à la cuisine en passant par la conservation, le transport et la distribution, les semences paysannes et les produits qui en sont issus ne sont pas adaptés à la filière industrielle. Des savoir-faire spécifiques sont nécessaires pour les sélectionner à la ferme, pour conduire les cultures, pour en stocker les produits, pour les transformer ou les cuisiner.     En faisant passer les semences paysannes juste pour des semences interdites à la vente, la campagne de Carrefour délégitimise la cause des paysans qui recherchent avant tout un moyen de retrouver l’autonomie et la diversité dans les fermes en auto-produisant leurs semences.    Par sa campagne « Marché interdit », Carrefour désapproprie ainsi quinze années de travail du RSP qui cherche à faire des semences paysannes un Commun, une ressource à gérer collectivement et équitablement par tous les usagers qu’ils soient paysans, transformateurs, commerçants ou mangeurs, et ce pour en faire une cause marchande....
                                       ____ Tout cela  non sans arrière pensées, dénaturations et mystifications. Les interrogations dominent vis à vis de ce "coup de force", qui reste purement commercial...
     L'Europe a verrouillé les semences anciennes
  Carrefour et bientôt d'autres chaines s'engagent à fond dans le fondamentalisme marchand, faisant courir de grands risques aux producteurs, toujours soumis aux lois du marché, malgré une volonté de partenariat affichée.C'est le problème de la  marchandisation de notre quotidien qui est posé d'une façon générale, celle de la vie en général, comme  nous proposent d' y réfléchir Céline Lafontaine     et Michael Sandel.
      Bien au delà de la pure alimentation...
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Europe: le piège

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

(C'était il y a peu...)

 Obstination
                     Donc, ce sera: pas de changement de cap... 
  Et pourtant, le capitaine et son second devraient voir venir le gros temps. 
Incompétence? Non, impuissance assumée, servilité, aveuglement. L'aiguille de la boussole est dirigée obstinément vers les marchés financiers et leurs objectifs court-termistes, peu soucieux (c'est un euphémisme), d'économie réelle et de réalité sociale.  Les gendarmesveillent...
     Avec un déficit à 4,3% du PIB et une dette à 93,5%, on peut dire que la France peut à tout moment se retrouver sous la pression des marchés financiers. Elle s’en est sortie jusqu’à maintenant parce que la seule véritable alternative des investisseurs est la dette de l’Italie, pays dont l’économie est également mal en point. Mais, c’est une évidence, la France n’est pas en situation de renier ses engagements européens. Elle a promis de ramener son déficit sous 3% du PIB en 2015. Certes cet objectif paraît désormais inatteignable, mais à ce jour, il n’a pas été renié publiquement. Et comme la Commission n’a pas dit qu’elle tolèrerait un nouveau dérapage, la France doit montrer qu’elle garde au moins le cap. 
     Coincée entre le diktat des marchés financiers et la ligne européenne dogmatique de rigueur budgétaire,  la politique économique manque de marge de manoeuvre ou plutôt de courage novateur.    Et c'est toute l'Europe qui tend à dériver...   Même le NYTimes s'en étonne: un comble!
  Il y a quelque chose d'aberrant dans la ligne suivie en Europe, dans ce qu'il est convenu d'appeler la crise. Certains appellent cela langueur... Le vocabulaire médical est décidément bien sollicité. La bonne médecine est pourtant à portée de main.
" L’économie de la zone euro a cessé de croître depuis six mois et se retrouve confrontée au spectre de la déflation, promesse de souffrances supplémentaires. C’est la seule région du monde qui conjugue des déséquilibres financiers dangereux, une production stagnante et un chômage de masse. Nombre d’économistes, dont quelques Prix Nobel - Stiglitz, Krugman, qui ne sont pas des populistes échevelés -, l’avaient prédit ; le FMI a fini par le reconnaître : il était destructeur d’ajouter au cilice d’une politique monétaire restrictive le carcan de l’austérité budgétaire...
       Les incantations. et les incitations verbales ne suffiront pas à sortie du marasme, comme le reconnaissent beaucoup d'économistes et une partie de l'opposition socialiste.
  Pour les deux tiers des entreprises françaises, le problème ce n’est pas la compétitivité, c’est l’effondrement de la demande, consécutif aux trois années de crises que nous avons vécues en Europe.
  La politique de l'offre, ça ne marche pas et le pacte de compétitivité, ce mantra, n'est qu'une formule et une feuille de vigne.
             L'avenue de Bruxelles est un cul-de-sac 
Il fut un temps où  'le futur président se posait en rempart. Il promettait aux Français de résister, à la finance et à l’Europe. Il s’engageait à renégocier le Traité européen en exigeant un volet social qui donnerait du pouvoir d’achat aux peuples, en relançant l’investissement.
À peine élu Hollande fit les gros yeux, mais pas à Bruxelles. Il désigna les Français. Au nom de la règle des 3 %, il se lança dans une politique de réduction des déficits qui associait l’augmentation de l’impôt et la réduction des crédits, un cocktail d’autant plus sévère que le CICE (crédit impôt compétitivité emploi) amputait le budget d’une vingtaine de milliards et que la croissance était (déjà) en berne. L’idée, d'ailleurs répétée par les gouvernements de droite depuis 2002, était que les allègements de charges relanceraient automatiquement l’économie en libérant les énergies.
Cette politique, amplifiée par le Pacte de responsabilité, et dénoncée par le Front de gauche aussi bien que par la gauche du PS, vient de prouver son « efficacité ». La France est désespérément embourbée. L’inversion de la courbe du chômage n’est pas venue, et ne viendra pas l’année prochaine.
Croissance zéro au second trimestre, après une croissance nulle au premier. C’est le moment choisi par Michel Sapin, tel Archimède en sa baignoire, pour pousser son « Eurêka », ou le « Bon sang, mais c’est bien sûr » de l’antique commissaire Bourrel, l’homme des Cinq Dernières Minutes… Il faudrait demander des comptes à l’Europe… La changer radicalement, et ne plus se conformer à ses dogmes !
Évoquant le risque de déflation, Michel Sapin propose ainsi de « promouvoir une politique en faveur de l'investissement privé et public par la mobilisation des outils existants et par la mise en œuvre de moyens nouveaux ». Comme Hollande avant l’Élysée, il s’écrie qu’il y a « urgence à agir ». Et il conclut son manifeste par cette revendication : « L'Europe doit agir fermement, clairement, en adaptant profondément ses décisions à la situation particulière et exceptionnelle que connaît notre continent. La France pèsera en ce sens. »
         L'Allemagne, comme prévu, commence à connaître les effets de la récession:
 Il se trouve que la croissance de l’Allemagne devait s’envoler cet été : « La croissance économique de l’Allemagne accélérera cette année et encore plus l’année prochaine », déclarait le 15 avril dernier le ministre de l’économie d’Angela Merkel, Sigmar Gabriel, pieusement repris par la presse économique.
Au second trimestre 2014, après une mauvaise année 2013, l’Allemagne a fait encore moins bien que la France : contraction de 0,2 % de son PIB ! La locomotive a enclenché la marche arrière, et pourtant des orateurs, notamment, à l’UMP, décrètent qu’un échec continental se réduirait à un problème hexagonal, et qu’il faudrait aller encore plus loin dans « les réformes », c’est-à-dire dans l’austérité, pour sortir du marais dans lequel s’enfonce la zone euro, Allemagne comprise.
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Job Centers en tous genres

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Les jobcenters, c'est super
                       En période de chômage ou d'emplois aléatoires et précaires.
               Mieux vaut être informé et orienté que pas du tout.
       Mais selon quels critères? Sur fond de quels choix économiques et sociétaux? Avec quels moyens?
    Chaque pays a ses particularités, malgré certaines similitudes.
      En Allemagne, les choix de Schröder-Hartz ont imposé des règles plutôt draconiennes, malgré la bonne santé revendiquée de ce qu'il est convenu d'appeler le miracle allemand, dans une société qui, comme ailleurs, allie chômage (masqué) et salaires très bas, où souvent, entre chômage et mendicité, il faut choisir. Un miracle bien relatif.
   Hartz IV est passé par là. 
         "L'allocation Hartz-IV pour les chômeurs de longue durée s’élève au départ à 374 euros. "C’est comme lorsque vous circulez en voiture, continue le porte-parole de l’Agence fédérale, il y a des règles auxquelles il faut se tenir. Si vous ne les respectez pas, vous encourrez des sanctions.
    L'Allemagne connaît une situation qui semble économiquement confortable sur le papier. «Il y a un effet psychologique. Les gens ont peur de la précarité. Ils font plus de concessions, ils sont prêts à prendre des emplois moins bien payés ou qui ne correspondent pas à leur qualification», analyse Lars Andresen, de l'agence pour l'emploi.
  Les chômeurs et les précaires paient le prix fort, parfois très fort.
      Travailler "à tout prix", tel est le slogan.

____Au Royaume-Uni, les jobcenters font encore moins de sentiments. Les règles sont drastiques.
             A l'américaine.
Les jobs zéro heure se multiplient. Un modèle de flexibilité....

____ En France, les évolutions de pôle emploi créent un malaise, pas seulement à cause des charges de travail qui rendent la fonction de conseiller souvent dénuée de sens.
  Ce qu'on a appelé le grand manège technocratique s'est adapté finalement aux exigences à courte vue des instances patronales, dans le contexte économique actuel.
  Les tours de passe-passe bien connus permettent de manipuler les vrais chiffres du chômage et de jouer avec des leurres
     Cachez-moi cette précarité que je ne saurais voir...
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Scepticisme et circonspection

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

        Si Dieu s'est absenté de notre culture, comme on dit, il revient en force sous d'autres formes et en d'autres lieux.
                         Chacun tire la (divine) couverture à soi. Question de prestige!
Mais le grand Manitou n'en a cure. Il se rit de la folie des hommes, barbus ou non. 
 Au nom de Dieu, que ne fait-on pas! 
       Il n'en finit donc pas de mourir, nonobstant Nietzsche.
                  On peut toujours avoir un doute.
                      D'abord très léger,envers et contre (presque) tous, même dès l'enfance, quand on récite par coeur et mécaniquement les formules du catéchismes, puis de plus en plus insistant, marqué.
    Puis il se confirme et  prend corps, mais il faut du temps, car le doute est supposé être la pire offense, comme il apparaît dans le Nom de la Rose.          Mais il est libérateur.
      Il est des passeurs. Lucrèce et Spinoza, entre autres, qui peuvent donner un coup de main, faciliter le passage, le franchissement d'une limite libératrice..
       'Il devient alors vain de s'adresser à un  fantôme. 
                      Pourtant certains s'y essaient encore, mais avec une saine dérision amusée, comme pour conforter  leur nouvelle certitude, en envoyant, par exemple, une Lettre ouverte à Dieu, qu'aucun facteur céleste n'acheminera jamais...
    On peut toujours écrire, ça ne mange pas de pain (béni), mais  le Créateur est en RTT perpétuel et son humour dépasse un peu notre compréhension... 
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Regards

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

__ L'inflation et la faiblesse des salaires publics:
                               L’inflation reste anormalement basse dans les pays de l’Organisation de coopération et développements économiques (OCDE). « C’est en partie lié à la faiblesse des cours du pétrole, mais aussi, et surtout, à celle des salaires...

__ Débat autour du compteur Linky.

__ Pour ou contre le médicament connecté?

__ Quand fuit le pétrole des oléoducs.
                       Au Nigeria, c'est un désastre pour de nombreux nourissons.

 

__ Paradoxe inquiétant?
               Avec l’embellie économique, l’industrie française donne des signes de surchauffe.

__ Chacun se tire dans les pattes: un cadeau fiscal pour appâter les banquiers anglais ?

__ Ça sert au moins à ça, la taxe d’habitation: un puissant moteur d’adhésion à Macron.

__ Y a qu'à casser les barres...la solution de Luc Ferry à la crise de l'école.

__ Comme la cigarette? avoir des enfants peut nuire gravement à votre santé.

__ Centrale nucléaire de Hinkley Point; les parlementaires britanniques dénoncent le coût de la centrale nucléaire: "« Ceux qui paient leurs factures se font avoir », assène Meg Hillier, la présidente du comité parlementaire. « Sa détermination [au gouvernement] aveugle à accepter l’accord sur Hinkley, alors même que les circonstances ont changé, implique que, au cours des années à venir, les consommateurs d’énergie vont faire face à un coût de nombreuses fois plus élevé que son estimation initiale. Le gouvernement a commis des erreurs stratégiques. »
     Le comité parlementaire reproche au gouvernement de n’avoir pas renégocié le contrat avant le feu vert final, en octobre 2016. « Etant donné qu’EDF et CGN sont toutes les deux des entreprises d’Etat, elles auraient peut-être accepté un rendement inférieur aux 9 % qu’elles ont prévu pour Hinkley Point. »
        Mais une remise à plat du contrat aurait risqué de tout faire capoter. Le projet avait provoqué une crise interne à EDF, y compris la démission fracassante du directeur financier, qui estimait la facture excessive par rapport à l’endettement déjà énorme de l’électricien français. Le conseil d’administration avait approuvé le chantier de justesse."

__ Esclavage en Libye : merci l'OTAN !  "ll ne faudrait pas l’oublier : si ce pays est à la dérive, s’il est dépecé par les factions rivales, si la violence y règne, c’est parce que la France et ses alliés l’ont anéanti en 2011. Les marchands d’esclaves ne sont pas tombés du ciel : ils sont arrivés dans les bagages de l’OTAN. Sous des prétextes humanitaires fabriqués par la propagande, Paris, Londres et Washington se sont arrogé le droit de détruire un Etat souverain. Ils l’ont remplacé par la loi de la jungle et le chaos milicien. On voit le résultat.
      Où sont-ils, ceux qui ont décidé de renverser Mouammar Kadhafi ? On aimerait les entendre, ces visionnaires. Nicolas Sarkozy voulait faire de cette croisade le joyau de son mandat. “Le chef de l’Etat a fait de l’intervention en Libye un combat personnel. Pour le rayonnement de la France”, titre “Le Monde” le 23 août 2011. Le rayonnement est aveuglant ! Pour Alain Juppé, l’intervention en Libye est “un investissement pour l’avenir”. Il aurait dû préciser que cet investissement n’était pas seulement pétrolier. Les esclavagistes le remercient. Eux aussi, ils investissent."

 

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Irak: du chaos au chaos

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Et maintenant?
                         Bush et les lobbies pétroliers texans l'avaient décidé, par un C. Powel interposé et manipulé: il fallait attaquer l'Irak, l'axe du mal, citadelle prétendue  d'Al Qaida.
    Immense et tragique mystification, aux intérêts pétroliers à peine masqués.
Mais toute propagande passait aux USA, après le traumatisme du WTC et l'ébranlement des esprits.
     La baudruche s'est depuis bien dégonflée. Colin Powel lui-même est passé aux aveux et la presse à la critique
                C'était l'époque de la doctrine de la destruction créatrice, chère aux néo-conservateurs, chargée de construire une nouvelle donne politique au MO, conforme aux intérêts de Washington. Il importait, faisant fi de la complexité du terrain et de la société irakienne, de faire table rase de l'ordre existant et d'installer, manu militari, une démocratie aéroportée. La tabula rasa, on voit ce que ça donne en Libye...
     Résultat: beaucoup d' Irakiens, autrefois relativement prospères, maintenant ruinés, disent aujourd'hui être passés d'un dictateur à une multitude de tyrans. 
         Au MO, les USA n'ont produit que du chaos. L'intention de Tony Blair était d'ailleurs, durant l'embargo, de ramener le pays à l'âge de pierre
Résultat:   "Les forces américaines quittent un pays qui n’est guère plus qu’une épave. La société, l’économie et même les paysages irakiens ont été dévastés par trente ans de guerre, de sanctions et d’occupation. Les Irakiens ont été submergés par une interminable série de désastres depuis 1980 avec la guerre Iran-Irak, qui a duré huit ans, la défaite au Koweït en 1991, les soulèvements chiite et kurde réprimés dans le sang la même année, les sanctions des Nations unies qui, en 13 ans, ont ruiné l’économie et fait voler en éclats la société irakienne sans oublier l’invasion américaine de 2003, la guerre menée par les sunnites contre l’occupation de 2003 à 2007 et simultanément, la guerre civile entre chiites et sunnites...(C.Cockburn) 
      -"En détruisant le régime de Saddam, les États-Unis ont ouvert une boîte de pandore. Ce n’est pas une surprise car même aux États-Unis, des voix critiques s’étaient élevées contre l’aventure de George W. Bush en affirmant qu’il n’y avait pas vraiment de plan clair sur l’après-Saddam. Dit moins poliment, la conquête de l’Irak avait pour but de redonner aux États-Unis le contrôle de ce pays riche de pétrole et aux confluents du Moyen-Orient et de l’Asie, et non de rétablir la démocratie." (P.Beaudet)
           L'Irak a été abandonné au chaos, malgré le vernis de pouvoir imposé, au bord de l'implosion. 
       Les pompiers pyromanes s'agitent, l'Oncle Sam ne veut et ne peut plus y remettre les pieds.
  Obama, plus qu'équivoque, déclarant finalement que « Au cours de la décennie écoulée, les troupes américaines ont consenti de grands sacrifices pour donner aux Irakiens une chance de construire leur propre avenir. »  intervient aujourd'hui par la bande. 
      L'éclatement en cours du pays n'a pu profiter qu'à des groupes les plus extrêmes, en lutte pour un projet aussi délirant qu'archaïque. La nature a horreur du vide et les oppositions exacerbées pendant des décennies produisent cruellement mais logiquement leurs effets. Les calculs autocratiques de M. Al-Maliki ont accéléré le processus de dissolution, sur fond de tensions interconfessionnelles instrumentalisées.
        Les Kurdes d'Irak ont bondi sur l'occasion et nous en profitons pour les armer dans l'urgence, afin de neutraliser la menace. Mais il est bien tard et il y a des risques, car nous ne contrôlons ni les objectifs, ni le déroulement des événements.
         Le pétrole reste encore et toujours l'acteur principal dans la tragédie qui continue. 
                                   Les puissances occidentales suivront-elles le conseil de Stephen M. Walt : « Les Etats-Unis ont passé une bonne partie de ces dix dernières années à traquer cet insaisissable Graal, et le résultat en a justement été le genre de chaos et de rivalités religieuses à l’origine de cette toute dernière crise. Nous avons peut-être la possibilité de faire un peu de bien aux minorités en danger, mais, par-dessus tout, qu’on ne fasse pas davantage de mal, ni à la région, ni à nous-mêmes. »?
     On peut en douter...même si le pape s'en mêle. 
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1944: quelques points d'histoire

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Lumières et ombres sur la Libération
                                                     Au fur et à mesure des recherches historiennes, nous en savons toujours un peu plus sur ces événements qui ont été à l'origine de la libération de la France et de  l'Europe de l'occupation nazie et il nous reste encore beaucoup à savoir sur ce que l'historien A. Beevor, entre autres, a décrit de manière assez fouillée sur la base de nouveaux documents.
    Au sujet du débarquement allié sur le côtes normandes, nous avons vécu longtemps avec des représentations assez simplistes, parfois un peu mythiques
    La simplification et l'idéalisation héroïsée ont longtemps prévalu; le film le Jour le plus long a longtemps servi de référence pour le grand public.
     Mais ce que nous avons commencé à savoir, ce sont les conditions risquées et aventureuses de cette opération, remise puis décidée, De Gaulle étant mis devant le fait accompli. Le 6 juin, le général américain et le chef de la France Libre doivent diffuser leur appel l'un à la suite de l'autre. Mais Eisenhower demande aux Français d'obéir "aux ordres que je serai appelé à donner..." De Gaulle est furieux, il refuse d'apparaître comme le vassal des Américains : il tonne, proteste, Eisenhower l'envoie "au diable", Churchill menace de "l'enchaîner" et de le renvoyer à Alger ! Il obtient finalement que son propre message ne soit diffusé que l'après-midi du 6 juin, dans lequel il demande aux Français de suivre "les consignes" données par son gouvernement : "La bataille suprême est engagée... C'est la bataille de France !" L'honneur est sauf. "
    Beaucoup de ratés auraient pu compromettre l'opération Overlord et la repousser pour un moment.
      Comme le dira après coup le responsable de cette entreprise inédite:  "Tout ce qui était susceptible de rater a raté", a reconnu plus tard le général Eisenhower.
    Mises à part les conditions météo défavorables et  certaines erreurs de débarquement, en un jour, trois mille GI's vont rester sur le sable, morts ou blessés.
  La campagne de France ne fut pas une partie de campagne, du moins dans ses premiers mois.
     On fut selon des responsables à deux doigts de l'échec. (lettre de Eisenhower)
  La dureté des combats ne put être anticipée, la configuration du terrain favorisant une résistance allemande plus virulente que prévue et des manques de coordination, voire des rivalités à l'échelle du commandement ( avant celles des Ardennes) compromettant ou ralentissant certaines opérations, notamment sur Caen et Falaise.
                   D'autre part, on apprit bien plus tard, comment se comportèrent certaines parties du corps expéditionnaires américain vis à vis  d'une catégorie de la population féminine. (*)
  Bien qu' ayant reçu un petit guide avec lexique  pour préparer les GI's aux contacts fair play avec une population jusqu'ici ignorée, une sorte de code de bonne conduite, beaucoup d'entre eux furent séduits part les préjugés qui circulaient sur les femmes françaises et leur prétendues légèreté.
Comme l'a révélé, 70 ans après, l'historienne américaine Mary Louise Roberts:
    EnNormandie, l'attitude d'une partie du corps expéditionnaire américain envers les femmes françaises. Certes, dans leur immense majorité, les GI traitèrent avec respect les populations qu'ils étaient venus libérer. Mais une minorité d'entre eux crurent trop aux préjugés en cours aux Etats-Unis sur la France et les Français.   Pour la presse, pour une partie du commandement, la France était le pays de la bonne vie et du sexe libre. La prostitution était légale et, plus généralement, les femmes françaises avaient la réputation injustifiée de céder facilement aux avances des vainqueurs. Nombre de liaisons entre soldats et jeunes Françaises ne prêtaient à aucune critique. Mais les agressions sexuelles furent fréquentes et les plaintes des autorités civiles françaises nombreuses. Dans les cas extrêmes, 152 fois, il fallut répondre à des accusations de viol formulées par des Françaises à l'encontre de soldats américains. Plusieurs dizaines de GI condamnés par la justice militaire furent pendus.
 Ces affaires reflétaient aussi l'une des particularités du corps expéditionnaire : la ségrégation dont étaient victimes les Noirs dans l'armée américaine. La grande majorité des condamnations pour viol frappèrent des soldats afro-américains, alors qu'ils représentaient à peine 10% des effectifs. Pour le commandement, cette surreprésentation confortait un préjugé : les Noirs avaient une sexualité exubérante qui les conduisait au crime.
Mais Mary Louise Roberts montre aussi que les tribunaux militaires américains avaient une fâcheuse tendance à sévir surtout contre les soldats noirs et à traiter avec beaucoup plus de légèreté les mêmes faits quand ils étaient imputés à des soldats blancs. L'analyse des procès révèle que souvent les condamnations des soldats noirs étaient prononcées sans preuves, sur la foi de témoignages contestables. Ainsi, l'armée américaine, qui agissait au nom de valeurs universelles et qui a libéré l'Europe, gardait aussi certaines pratiques dont les Etats-Unis n'allaient se débarrasser que beaucoup plus tard..."
  Comme dans toute guerre, hélas! le comportement des troupes ne fut pas exemplaire vis à vis de la population civile. Il y eu les héros et les anti-héros. Les responsables militaires on longtemps voulu faire silence sur ce qu'il pouvaient savoir de certaines exactions. Pas seulement en Normandie.
   Cette face cachée du Débarquement en Normandie  ne minimise pas les exploits et les souffrances de la plus grande partie du corps expéditionnaire, mais doit être connue pour éviter d'héroïser les guerres, même défensives.
  Des viols nombreux se poursuivirent en Allemagne en 1945, mais là, pour ce qu'on en sait, toutes les troupes d'occupation furent concernées, à des degrés divers, quelle que soit leur origine, les Soviétiques détenant de tristes records, après la sauvagerie de l'occupation allemande. De très nombreuses femmes allemandes eurent à subir l'humiliation des vainqueurs, avec ou sans le silence des hauts gradés.
                  Ah! que la guerre n'est pas jolie....
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