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Quand la Chine mutera

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Du miracle au mirage?
                                        [Questions et hypothèses]
                           Faut-il vraiment s'inquiéter des actuelles convulsions boursières et des risques de crise économique chinoise, notamment de l'éclatement violentes de bulles, notamment immobilières? Est-ce la fin d'un cycle?
   Comme le fait une certaine presse, dramatisant la situation.  
     La prudence s'impose contre les comparaisons hâtives et mal informées.
  Certains observateurs dramatisent moins qu'une certaine presse et y voient un phénomène d'adaptation prévisible, avec ses soubresautsn qui comportent leurs chances.
Les marchés surréagissent en projetant des évolutions peu vérifiables. La bourse ne donne pas d'indication de fond. 
   C'est parce que nos relations avec la Chine restent toujours ambivalentes que nous avons tendance à des jugements simplistes et hâtifs.  
Que savons-nous du fonctionnement réel de l'économie chinoise et des évolutions en cours, malgré une réorientation de sa politique économique vers son marché intérieur?
Peu de choses...
    Beaucoup d'hypothèses et certaines inquiétudes se font jour.
Une crise sans doute seulement passagère, qui n'a rien à voir avec celle qui frappa chez nous en 2008. 
      Quelques indications permettent de se faire une idée plus juste.
On a (donc) aujourd’hui une Chine qui à mon avis sera capable d’ici 20 ans de passer à un autre modèle de production qui n’est plus celui du made in China, l’atelier du monde, où on se bornait à faire des tâches d’assemblage, à une situation qui sera du made by China, avec des entreprises chinoises qui seront capables d’intégrer une production très complexe sur le territoire national voire même sur plusieurs territoires, comme le font les multinationales. On s’achemine donc vers une confrontation beaucoup plus forte avec les entreprises européennes et américaines et japonaises.
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Varia

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

__Point d'histoire: il y a 100 ans, le 1er octobre 1918, la grande tueuse commençait son oeuvre en France.
        L épidémie de grippe espagnole fait plus de 1 000 morts en une semaine.

                  La grippe espagnole: une "tueuse" oubliée.



__  Eléments pour un roman: le maçon de Monaco
                                                             C'est dans l'air...

__ Help! les appels au secours de Jupiter, qui  cherche l'humilité.
                                 Pour sortir de l' immaturité.

__ Les prédateurs sont parmi nous.

__ L'Amazonie toujours en souffrance, après le soja envahissant.

__ Redécouverte des Mayas.

__ De deux ou trois choses sur Winston.

__ Où il est question du permafrost.
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Les USA, les pauvres et le crédit

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Un peu de crédit, ça va. Beaucoup de crédits, bonjour les dégâts!
                                                                                                     Au pays où le crédit est roi, érigé en quasi vertu, faire des économies est considéré comme  peu civique. Le consumérisme est une deuxième religion.
      Avoir une dizaine de cartes de crédit est entré dans la normalité. 
          Spend a lot of money is american. Même pour démarrer dans la vie...
La crise des surprimes a montré jusqu'où pouvait aller l'endettement des particuliers, même très modestes, et l'aplomb des banques qui sont sorties des clous.
     Pour faire face à l'urgence, l'américain moyen ne dispose que de peu de réserves...
 Il faut parfois s'endetter pour assurer le minimum vital. Et même pour des  soins hospitaliers.
Ne parlons pas des études, cette nouvelle bulle...qui menace. 
  Après la crise des surprimes, machiavéliquement organisée pas les banksters, la fièvre acheteuse a repris de plus belle. 
   Un Américain dans la norme est un Américain endetté  qui rembourse les échéances en temps et en heure...quand il peut. Et pourtant, comme dit  Robert Reich, ancien ministre du Travail de Bill Clinton, dans le New York Times  «...aujourd’hui les ouvriers travaillent beaucoup plus pour gagner moins.Le revenu moyen d’un travailleur aujourd’hui, après correction de l’inflation, est moins élevé qu’il y a 30 ans. Et puisque le pouvoir d’achat décline, un ouvrier d’aujourd’hui travaille en moyenne 100 heures de plus chaque année qu’il y a deux décennies pour rester la tête hors de l’eau..."
         Une vieille tradition de l'américan way of live, dont Barber a montré la toxicité.
  Aux USA,"Il faut être riche pour mener une vie de pauvre"
         Car les pauvres paient plus. C'est aisément vérifiable. 
Et on ne prête (bien) qu'aux riches.
      D'une certaine manière, les pauvres sont rançonnés, abandonnés par les banques traditionnelles. 
    Le Payday Loan, ( prêt sur salaire), autrefois inexistant,devient courant. C'est un emprunt à ultracourt terme (quinze jours au plus) que l’on rembourse le jour de sa paie avec de gros intérêts. Un client peut ainsi obtenir un prêt de 300 dollars qu’il rembourse 346 dollars le jour où il touche son salaire.
        Une étude publiée par Bankrate.com suggère que 37 % des Américains ont une dette de carte de crédit supérieure ou égale à leur épargne d’urgence, ce qui signifie une facture médicale un peu conséquente, un accident de voiture ou une autre dépense imprévue pourrait les pousser vers un désastre financier personnel. 
      Le crédit devient une servitude dans ces conditions, un instrument de contrôle social.
 La debtocracy  a de beaux jours devant elle.
        Encore fort de sa monnaie de référence, de son armée et de sa planche à billets, l'empire fonctionne à crédit...astronomiquement.
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Bibiothérapie

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

(bis repetita...)

Les livres: ces choses inutiles qui nous veulent du bien....
                  Si la musique adoucit les moeurs, les livres peuvent adoucir l'existence, lui donner un sens nouveau, conférer une lumière dans la nuit.

  "La vie est trop courte pour s'infliger de mauvais livres"          
    Certes, les livres ne guérissent pas les bleus de l'âme, mais ils peuvent souvent contribuer à retrouver un certain goût de vivre, en nous sortant de notre isolement, voire de notre esseulement, voire d'une certaine détresse morale, en côtoyant l'humaine condition, comme disait Montaigne.
  Encore faut-il trouver les bons livres, ceux qui nous conviennent à un moment donné. Tout ce qui s'imprime n'a pas la même valeur. De même qu'il y a lire et lire, il y a écrire et écrire.
        Comme dit Birnbaum: "Au début de son récit 'Tomber sept fois et se relever huit', Philippe Labro raconte qu'il ne cesse de transpirer, sans comprendre ce qui lui arrive. Exactement comme moi à ce moment-là. De même, en lisant 'Face aux ténèbres', où William Styron, suicidaire, décrit sa plongée dans la dépression, à chaque page, je pouvais me dire : 'D'autres avant toi sont passés par cet état."
    Que l'on croie ou non au bibliocoaching, on peut toujours se donner les moyens de trouver le livre, l'auteur, avec lequel notre esprit entrera mystérieusement en résonance et qui nous révélera à nous-mêmes et peut-être nous libérera de pesanteurs aliénantes., ne serait-cz que de manière passagère. De manière gratuite et non purement utilitaire
    Comme dit encore Birnbaum: "Pour aller mieux, j'ai retrouvé le chemin du papier et de l'écriture à la main, moi qui m'étais enfermé dans les écrans
       Lire peut aider à libérer 
                    Que lire libère, c'est le bon sens même. Les mots, leur agencement, l'atmosphère qu'ils créent peuvent apaiser les maux.
      Le plaisir de lire ne se décrète pas, mais il peut se cultiver. 
Pas de recette particulière, le goût de la lecture vient en lisant.
     Trouver une passeur de lecture est la meilleure voie...Affaire de chance parfois, de disponibilité toujours.
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Travail: le droit ou le contrat?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Droit du travail: où va-t-on?
                                              Que le code du travail soit à simplifier, à clarifier, à rénover, à adapter, c'est sans doute nécessaire.
    Du moins sur certains points. Il est dans la nature du droit de s'adapter au cours du temps, qui changent les situations.
      Mais que, dans la hâte et la fébrilité médiatique, sous prétexte de "modernisation", de flexibilité, ce soit l'occasion de donner un coup de balai sur des principes qui ont fait leur preuve au cours de l'histoire contre les risque toujours présents d'arbitraire patronal, voilà un risque majeur, surtout à l'heure où la dérégulation tend à s'imposer partout, au nom d'une liberté d'entreprendre aux présupposés souvent discutables.
On connaît toute l'importance du droit du travail dans l'histoire du mouvement ouvrier depuis le 19° siècle.
      A l'heure où la précarité sous toutes ses formes connaît une avancée inédite.
Au moment où les normes (ou l'absence de normes) de type libéral tendent à gagner de nombreux pays voisins ou de nouveaux secteurs d'activité, il importe d'être vigilant.
  Faudrait-il imiter l'Allemagne et ses lois Hartz, impulsées par Schröder, mais demandées par le patronat libéral pour réglementer le chômage?
        Faudrait-il suivre la pente anglaise de libéralisation depuis l'ère thatcherienne, débouchant aujourd'hui sur l'invention cameronienne du "contrat zéro heure"?...
     Le traité de libres échange transatlantique risque de nous entraîner vers de plus graves menaces pour le droit du travail et l'action syndicale. 
     On a tout lieu de craindre que sous des dehors novateurs et progressistes se cachent des tentatives pour gommer de plus en plus de règles considérées comme désuètes.       Vouloir passer du droit au contrat n'estpas anodin, même si c'est au nom d'une prétendue défense des intérêts des travailleurs...surtout dans les unités productives de faible dimension.
    La réforme en cours, qui jusqu'ici s'est déroulée de manière brouillonne (loi Macron), où la question du travail du dimanche côtoie d'autres mesures sans rapport, ouvre déjà une boîte de Pandore.  On veut aller vite sous prétexte de modernisation et de productivité. 
       Certes, le débat est encore ouvert et il y a pas accord total sur tous les points, mais il est à craindre que de glissements en ambigüités, on ne détricote le code pour le rendre plus light et attractif, pour le plus grand plaisir de Mr Gattaz...A force de pencher..
     Entre le rapport Terra Nova et les propositions lourdes de dérives de l'institut Montaigne, c'est la valse hésitation, malgré les points communs. (*)
    ...Malgré ces parcours différents, les lois Macron et Rebsamen ont bien des points communs. Elles traitent toutes les deux principalement du travail et de l’emploi, parmi une kyrielle d’articles qui relèvent davantage de la liste d’épicerie que d’une véritable orientation politique. Ainsi la loi Macron place, dans le même texte, le fait d’élargir considérablement le travail dominical et la manière dont une copropriété décide de raccorder son immeuble à la fibre optique…
Ce faisant, le gouvernement a considérablement dévoyé l’exercice législatif, mais surtout noyé les acteurs. À ce jeu-là, c’est souvent les moins armés qui perdent, comme l’illustrent la faible ou trop tardive mobilisation des salariés et l’offensive payante des professions réglementées.
Ces lois fourre-tout, comment seront-elles appliquées ?.. 
......Un dernier article inquiète beaucoup l’aile gauche du Parlement : le gouvernement est autorisé à prendre par ordonnance (c’est-à-dire sans passer par une autre loi) une série de mesures pour notamment « abroger les dispositions devenues sans objet et assurer la cohérence rédactionnelle dans le code du travail et entre le code du travail et les autres codes ». Cet article, introduit dans un contexte lancinant de remise en cause du code du travail – ce livre « obèse et indigeste », selon Robert Badinter –, félicité par p. Gattaz, laisse augurer encore de nombreux changements d’ici la fin de l’année... 
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(*) ..Mis en orbite en juin avec la sortie du livre de Robert Badinter et d’Antoine Lyon-Caen, Le Travail et la loi, la réforme du code du travail s’impose comme le sujet politique de cette rentrée. À La Rochelle, lors de l’université d’été du PS, le premier ministre Manuel Valls a martelé sa volonté de bousculer le code, quitte à essuyer quelques sifflets des militants les plus frondeurs. La publication en cascade de rapports cette semaine, prélude à une loi probablement pour le premier semestre 2016, conforte cette direction. 
    C’est l’Institut Montaigne, think tank classé à droite, qui a dégainé le premier, avec plusieurs propositions chocs censées simplifier considérablement le code du travail et fluidifier le marché de l’emploi. Moins sulfureux sur la forme, mais vraisemblablement lu avec davantage d'attention par l'exécutif, le rapport commis par le juriste Jacques Barthélémy et l'économiste Gilbert Cette pour la fondation Terra Nova va grosso modo dans le même sens.
     Sur le constat de départ, d’abord : c’est le code du travail qui bride le « dynamisme économique » et explique le taux de chômage massif en France, tout élément de conjoncture mis à part. Tous ceux qui « persistent à attribuer le chômage massif à une insuffisance de la demande et recommandent en conséquence une augmentation de la dépense publique » sont des simplistes, qui « nient les aspects factuels ». Autre gros défaut du code à la française, il ne serait pas suffisamment protecteur pour le salarié, et même bien trop complexe pour ceux censés les défendre. « Je défie quiconque, universitaire, syndicaliste ou inspecteur du travail, de me dire qu’il connaît ne serait-ce qu’un quart du code du travail », a lancé Jacques Barthélémy, taclant au passage le pétulant Gérard Filoche, l’un de ses adversaires les plus farouches. Il faut donc « changer de modèle », et tant pis si les syndicalistes eux-mêmes sont globalement unanimes pour dire que la réforme du code du travail est loin de constituer une priorité.

 Tout revoir, donc, et en premier lieu la primauté de la loi sur le contrat.  

          La France a effectivement pour tradition d’accorder à la règle nationale (le code du travail) un statut prépondérant sur les accords signés aux niveaux de la branche professionnelle, voire de l’entreprise. Les rapports Terra Nova comme Montaigne sont sur ce point unanimes. Ils veulent que les accords d’entreprise ou de branches constituent désormais les échelons prioritaires. L’Institut Montaigne va très loin en demandant une diminution drastique du nombre de branches et en s’appuyant quasi essentiellement sur la négociation au niveau de l’entreprise. Les experts mandatés par Terra Nova se veulent plus rassurants : il n’est pas question de faire table rase du passé, et de créer un vide juridique où tout serait à reconstruire. « Là où il n’y aura pas d’accord collectif, le droit général s’appliquera », rappelle Gilbert Cette. Mais dans leur ouvrage, la bascule est décrite noir sur blanc. « La logique proposée, dans un premier temps, est de faire de la dérogation conventionnelle la règle. Et dans un second temps, le droit réglementaire deviendrait supplétif du droit conventionnel.... »


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Secrets de la Silicon Valley

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Ombre et lumière
                            Faut pas rêver.
     Ce n'est pas le paradis souvent vanté, même si ce qui se passe là-bas dans les grandes structures et les start-up qui vont et  qui viennent, apparaît souvent comme les prémisses de e-révolutions, qui risquent de bouleverser notre culture et nos modes de vie dans un avenir proche.
   C'est déjà commencé.


       Non seulement sur le plan médical, qui promet plus qu'il ne pourra, mais aussi sur le plan de l'organisation du travail, l'intelligence artificielle et ses algorithmes de plus en plus sophistiqués ouvrant des portes inédites. Galilée, le fondateur de la science moderne, qui a lancé le fameux le monde des écrit en langage mathématique, ne pouvait anticiper que l'on irait si loin dans la formalisation.

        ....La Valley tout entière planche sur notre futur automatisé, un monde où les machines accompliront la plupart des tâches, laissant à l'homme tout le loisir de ne rien faire. Et le champ possible des applications paraît illimité. Dans le domaine agricole, Agridata, une start-up montée par trois anciens étudiants de Stanford, promet de révolutionner le secteur. "Nous allons numériser une industrie qui ne l'a jamais été", assure le Français Cyrille Habis, arrivé ici il y a une douzaine d'années. L'équipe a mis au point un robot embarquant une caméra qui prend des photos de chaque grappe de raisin dans un vignoble et la mesure à différents moments de sa croissance. Grâce à cette invention, les exploitants peuvent anticiper les variations de récoltes. "Les données collectées par les robots permettent d'ajuster rapidement les coûts, d'optimiser les ventes, en gérant la charge sur chaque grappe", explique Cyrille Habis.
    Dans un autre genre, CropOne, installé dans le sud de la Silicon Valley, à San Jose, s'est spécialisé dans la culture verticale de laitue… Grâce au big data, l'élevage se fait dans des conteneurs où l'apport d'eau, de lumière et d'engrais peut être optimisé, sans risque d'attaque de nuisibles. Résultats, les plants poussent trois fois plus vite qu'à l'air libre, et le consommateur peut avoir la satisfaction de consommer des produits frais cultivés au bout de sa rue....
   Ces machines intelligentes vont nous affranchir d'une flopée de tâches ingrates, pour le meilleur… et pour le pire? Les chercheurs californiens planchent aussi sur les conséquences de cette future oisiveté. Depuis l'été dernier, le Y Combinator, l'un des principaux accélérateurs de la région, mène une expérience de revenu universel à Oakland, de l'autre côté de la baie de San Francisco. Une centaine de familles perçoivent ainsi de 1.000 à 2.000 dollars par mois pour ne rien faire. L'évolution de leurs comportements est scrupuleusement décortiquée. "La Silicon Valley est le seul endroit où il est possible de dépenser des milliards pour rendre le monde meilleur", résume Pierre Gaubil de The Refiners. Un monde dans lequel l'homme-oiseux sera encadré par des machines intelligentes....
          Pour le meilleur et pour le pire, oui. Que seront les emplois de demain? Quel revenu universel sera redistribué à tous ceux qui deviendront oisifs malgré eux, certains métiers ou certaines tâches spécialisées disparaissant peu à peu. On en a déjà un avant-goût dans certains secteurs. Et cela peut s'accélérer très vite.
    On comprend que cette e-aventure suscite autant d'enthousiasmes que de craintes légitimes vis à vie du monde de demain, nous rendant totalement schizophrènes.
    Une aventure qui là-bas ne baigne pas toujours dans l'huile et qui ne tient pas toujours ses promesses. Qui décline même parfois.
  Les tares du système sont rarement dénoncées, les conditions de travail non plus.
    La révolution numérique là-bas nous prépare un new age peu engageant, dans des conditions qui ne sont pas particulèrement paradisiaques.
      Tout n'y marche pas comme sur des e-roulettes.
           Certains fantasmes s'y donnent libres cours.
                          Jusqu'à la démesure...
                                Allons-nous vers une siliconisation du monde?
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Entre émotion et raison

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

 Détresse
              Comment parler avec justesse des réfugiés qui frappent à la porte de l'Europe?
            Combien de morts déjà, de vies ravagées?
      Depuis combien de temps?

 

   Il aura fallu quelques images pour susciter un élan d' émotion et de solidarité, qui nous réconcilie avec l'humanité, certes, mais qui n'est qu'éruptive et loin de l'ampleur du drame.. Des images, on en est abreuvé depuis longtemps...
    (Selon Macé-Scaron,  En 2014,  a voulu montrer ce que représente le conflit syrien à l’échelle des pays du G7 en rapportant les chiffres de cette guerre à la population de divers pays du monde.  s’est inspiré des derniers chiffres disponibles pour les rapporter à notre population. On compterait ainsi 11,5 millions de Français réfugiés forcés de quitter le pays. Ces chiffres sont terribles à l’image d’une nation. Mais, jusqu’à présent, peu de gens ont tenté de comprendre pourquoi ces deux derniers mois autant de Syriens se pressent aux marches de l’Europe, quittant même pour certains le Liban où ils étaient réfugiés. La réponse est à rechercher dans la crainte justifiée d’une victoire proche de l’Etat islamique, avec ses cortèges d’horreurs et de barbaries.)
      Une tragédie seulement plus visible que les autres, qui n'eurent pas de relais télévisés. 
  Mais cette indignation admirable, quoique sélective, sera-t-elle durable?
Elle est en tous cas bien tardive et très inégalement répartie.
   L'élan du coeur est nécessaire dans l'urgence, mais le drame syrien ne date pas d'aujourd'hui et sa médiatisation n'a pas toujours  soulevé tant d'émotion.
    On pleure sur les causes tandis que certains gouvernements instrumentalisent, dans un sens où dans un autre, ce qui n'est pas un phénomène nouveau en Europe, et qui n'en n'est sans doute qu'à ses débuts.
     Le problème est politique et c'est le grand bazar en Europe  Les Européens peinent à s'accorder pour accueillir les 366.000 personnes au minimum qui ont traversé la Méditerranée depuis le début de l'année, selon l'ONU. Quelque 2.800 y ont laissé leur vie. Le Haut-commissariat aux réfugiés a appelé vendredi à la répartition d'au moins 200.000 demandeurs d'asile dans l'Union européenne. La Commission européenne va proposer la semaine prochaine de se répartir l'accueil de 120.000 réfugiés.
   Depuis des années; c'est au Liban, en Turquie...que les réfugiés se massaient dans des conditions indignes et on a laissé l'Italie, la Grèce, faire seuls le travail d'accueil, de survie, moyennant quelques subsides.. 
          Faute d'avoir su ou voulu traiter les causes de conflits générateurs de désordre et d'exode ( en Libye, en Irak, en Syrie...),  il faut bien assumer les conséquences humaines , selon les lois du coeur, comme nous avons accueilli les boot people en son temps.
    L'Europe a eu une action tâtonnante et timorée, a déversé une inflation de termes larmoyants ou "stratégiques", a déployé une attitude plus défensive que coopérative. Une solidarité en berne. 
       D'un  sommet à l'autre, on a voulu croire régler techniquement le problème.  
Toujours un temps de retard..Des intérêts divergents, jusque dans l'accueil, qui, parfois, comporte une dose d'opportunisme...Les USA ouvraient ou fermaient leurs frontières au gré de leurs besoins et Merkel n'ose évoquer l'opportunité d'une certaine main d'oeuvre dans une Allemagne qui se dépeuple.
  Le mot de "réfugiés" reste une abstraction et l'accueil ne fut pas toujours chez nous un modèle, dans la détresse qui était la leur, oubliant tous ceux qui abondèrent après guerre et constituèrent une partie de notre identité..
             C'est un descendant de réfugiés qui le dit: Dire qu'il a fallu qu'Aylan meure noyé pour que nos dirigeants, débordés par l'émotion planétaire face à ce gamin en qui chacun a reconnu le sien, sortent de leurs postures cyniques et prennent enfin la mesure de ce flot de détresse qui s'échoue à nos portes. Il est des déclarations compassionnelles bien trop tardives pour être sincères, mais au moins nous permettent-elles de nous pencher sur l'attitude qu'ont eue nos aïeux en de telles circonstances.
   Si l'Histoire de nos territoires est écrite d'une encre riche de mille sources, ma région Languedoc Roussillon / Midi Pyrénées est celle qui, en France, a été la plus fortement confrontée à la question de l'accueil des migrants au cours du XXe siècle.
Dès les années 1920, elle a fait face à l'afflux de réfugiés italiens fuyant devant Mussolini. Mes grands-parents furent de ce voyage et l'engagement anti fasciste de ma famille fut la cause première de cette migration. Mais surtout, nous avons connu l'exil des républicains espagnols, un événement politique considérable qui a marqué notre terre. Cette Espagne républicaine qui - comme disait Nougaro, a "en nous poussé un peu sa corne" - nous a, au travers de ses multiples descendants, transmis la mémoire et les valeurs de cet exil tragique. N'oublions pas que le 24 Août 1944 les premiers éléments de l'armée française qui libéraient Paris parlaient espagnol. Les soldats de la "Nueve" étaient tous des réfugiés.
     Plus tard, nos ports et nos villes accueilleront les vagues de migrants d'Algérie. Ainsi les eaux de Port-Vendres verront des milliers de rapatriés en déshérence débarquer en 1962, mais c'est leur installation sur le sol métropolitain qui permettra le développement des villes de Perpignan et de Montpellier, comme l'essor économique de nos campagnes.
  Cette histoire particulière est lourde de déchirements, mais elle fait notre force et notre identité d'aujourd'hui. (Gérard Onesta Mediapart)
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 En 1685, les migrants français chassés par Louis XIV enrichirent l’Europe
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Z...comme Zemmour

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Fureurs et approximations
                                 Mais comment peut-on d'appeler Cindy, Omar, Sara  ou...Hapsatou?
                                              Des prénoms pas très français, tout ça...
     En dehors de clous...du calendrier.
         C'est comme Elisabeth, pas très "gaulois".


  Mais d'où vient ce nom de Zemmour, si peu "français" non plus, à première vue, contrairement à Martin, Delannoy, Pinault...
    Les noms, ça va, ça vient...ça plonge ses racines dans une histoire compliquée où la France s'est faite par strates successives.
   Les migrations ont été constantes et ont fait de la France, la France. Il faut en finir avec le mythe gaulois et un certain roman national.
     Le brave Eric fait une nouvelle fois parler de lui, suscitant commentaires et remous politico-médiatiques. Aurait-il atteint son but? Il ne dit pas que des bêtises mais il dérape bien souvent.
    Ce n'est pas la première fois que le polémiste se fait remarquer, notamment par ses écrits dits"historiques", qui se veulent atypiques. Disons bien orientés.
   La barbarie hante l'esprit de notre polémiste périodiquement médiatique qui sait choisir les sources qui l'arrangent et adorent les raccourcis percutants, qu'aime souvent une certaine droite, parfois extrême.
   Notre polémiste pressé stressé ose le téléscopage, l' hyper-simplification et l'anachronisme.  
     Sur les ondes de RTL, il faut faire vite.
  Il ne craint pas de radicaliser la délinquance, qui, comme chacun sait, vient toujours de l'étranger, comme le dit ma concierge, qui a besoin de se rassurer.
      Les nouveaux Goths sont là! Le gang des voleurs de poules rôde.   Jamais un Français n'oserait braquer une bijouterie!
                                     Singulière conception de l'histoire...
     Gibbon est lu avec de drôles de lunettes. 
Pas de critique sérieuse de la mondialisation en cours et du système économique qui autorise, encourage même  ce que l'auteur considère comme une déferlante.
     Il en rajoute à  Obertone lui-même , tout dans la nuance l'excès, en déclin maintenant. 
_______"Le barbare, c'est celui qui croit à la barbarie", dit par expérience Levi-Strauss
   Il met certains à cran 
Lepéniste, Zemmour? Il s'en défend, même s'il a déjeuné avec Jean-Marie, toujours aussi nuancé.
    Peut-être seulement inconséquent, xénophobe (un peu quand même...) et à courte vue, radicalisant la délinquance. (*)

Une histoire grand guignol...

      Le bêtisier est impressionnant...Morceaux choisis:
    " Concernant Pétain, je réhabilite l'armistice de 1940. Au fond, le maréchal a fait la même chose qu'en 1917, il a gagné du temps pour attendre les Américains. »  
« Plus je vieillis, plus je pense que nos ancêtres étaient mieux que nous ! La littérature était supérieure aussi. A part la médecine et la technologie, je ne vois pas où sont les progrès.» , etc... 
__________________On ne niera pas les problèmes liées à une immigration (souvent réclamée par la patronat) mal maîtrisée, non négociée, dans l'espace-passoire Schengen, au coeur d'une mondialisation ouverte à tout vent...
    Zemmour semble ignorer les causes d'une immigration le plus souvent non choisie.
   Mais on ne va pas pour autant guillotiner le journaliste le plus décrié du PAF ...pour son ignorance et ses élans ethnophobiques. Et paf!
      Malaise à RTL... 
       La posture zemmourienne est difficile à défendre.  On peut lui conseiller de calmer ses nerfs, de se retirer du PAF et de faire un peu de sport et surtout beaucoup d'histoire, sérieusement, pas revisitée....pour ne pas nous raconter des histoires.
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(*)   Il faudrait qu'on nous démontre en quoi la diversité culturelle dans un Etat mène à la violence - je ne suis pour ma part pas du tout convaincu de cela. La violence, elle vient en partie de ceux qui n'ont pas accepté la différence, et qui au sein de groupuscules d'extrême-droite vont tout faire pour la rejeter. Faudrait-il donc changer d'identité pour être réputé pacifiste? Moi qui suis né en France de parents syriens, moi qui suis parfaitement intégré à la société française mais qui reste en partie syrien, moi qui ai appris la langue de mes parents que je parle souvent avec ma mère parce que c'est dans mes habitudes, dois-je être considéré comme un danger public à cause de mes origines? Eric Zemmour pense que les délinquant sont en grande majorité noirs et arabes. Je l'entend. Mais est-ce à dire que la majorité des noirs et des arabes sont des délinquants? Si 60% des délinquants sont noirs et arabes, est-ce à dire que 60% des noirs et arabes sont délinquants. De plus, ne faut-il pas chercher quels noirs et quels arabes sont délinquants, chercher leur origine sociale, quel facteur aurait encouragé la délinquance? Mais au lieu de cela, avec Eric Zemmour, on pointe du doigt des hommes et des femmes et on dit: « Voilà les monstres! » Si bien qu'avant même qu'elle ait agi ou qu'elle ait foulé le sol français, on pourra savoir, contre l'Etat de droit, que telle personne est destinée à être coupable.

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La "maladie" des super-inégalités

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

La médecine du docteur Stiglitz...
                                                     Le creusement prodigieux et l'accélération inédite des inégalités depuis trente ans n'est pas seulement une question de morale ou de justice sociale.
    C'est aussi un problème économique, une question qui met en péril la santé d'un pays, son équilibre,  sa production, son avenir.
      La concentration des fortunes entre des mains toujours plus réduites  a une incidence directe sur la condition des gens précaires ou pauvres, ou au salaire insuffisant, une consommation réduite, voire à une sous-consommation....sans compter toutes les dépenses qu'occasionnent les aides sociales, les coûts en matière de santé, par manque de moyens pour une nutrition correcte et des soins appropriés.
    Du simple point de vue du calcul économique, cette évolution est néfaste.
  Un point critique semble atteint, que confirment même des instances de tendance libérale.
_______  C'est pour cela que l'économiste Stiglitzpeut parler métaphoriquement de maladie, en évoquant le cas américain:
          ...Quand je porte un jugement sur la santé de l'économie américaine, je dis qu'elle est vraiment malade, que c'est un échec. La hausse du PIB, la croissance, ne nous dit rien du bien-être de l'immense majorité des citoyens. L'économie doit être au service de la société, elle ne doit pas tourner au profit de 1% des gens.
  On voit les conséquences de cette situation quand on se penche sur la réalité de la vie de l'immense majorité. L'insécurité est en forte hausse, les gens ont peur de perdre leur maison, leur job... La réforme de la santé voulue par Obama va dans le bons sens, mais cela n'empêche pas le sentiment d'une grande insécurité....

  ... La productivité a augmenté ces 30 dernières années, aux Etats-Unis, mais que les salaires n'ont pas du tout suivi cette hausse. C'est totalement inhabituel. D'ordinaire, les salaires suivent la productivité. Pour rompre avec ce blocage salarial, il faut redonner aux salariés du pouvoir de négociation, limiter la capacité d'action des PDG. Je rappelle que la rémunération des patrons américains est passée de 20 fois le salaire ouvrier à 300 fois ce salaire... Et ce n'est pas une productivité en hausse qui aurait justifié cela. Les patrons de banques, qui sont les mieux rémunérés, ont une productivité négative, sur les dernières années !.. 
         Il ajoute que cette situation est lourde de crises nouvelles, notamment par le recours plus intense au crédit généralisé, devenu un piège incontournable pour les plus démunis, dans les pires conditions.
......La finance sort gagnante de ce système où les gens vivent à crédit, grâce aux intérêts perçus, aux commissions. L'argent va de la poche des Américains dans celles de banquiers. Le secteur financier est passé de 2,5% du PIB à 8% du PIB aux Etats-Unis. Sans apporter aucune amélioration à l'économie. Payer pour un meilleur moteur, cela peut-être intéressant. Mais payer toujours plus pour un système financier qui est de moins en moins efficace, voilà qui pose question. Un exemple : pour une épicerie de quartier, les seules commissions sur cartes bancaires représentent la moitié du bénéfice de l'épicier ! On comprend pourquoi les esprits les plus brillants se tournent vers les banques....
      Les inégalités ont un prix. 
           Elles ont un effet destructeur. Causes et effets des crises, elles sapent la confiance et le développement. Tandis qu'au Royaume-Uni, le nombre de contrats zéro heure" ne faiblit pas.
        La rente et la finance-casino ont pris la pas sur l'investissement productif, source de richesses. La justice distributive, autant qu'il est possible, qui devrait aller de soi, a perdu sur tous les fronts
    Rockefeller, qui ne vivait pas de peu, avait autrefois préconisé aux Etats-Unis que le salaire des dirigeants d'entreprise ne dépasse pas 40 fois celui de leurs ouvriers; or le salaire moyen du PDG américain est passé de 85 fois le salaire moyen d'un salarié en 1990 à 500 fois en 2000. L'évolution a été similaire en Europe, et particulièrement en France »
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Charité bien ordonnée...

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

....Commence par le business.
                                         Aux USA, la philanthropie, on connaît.
     On peut même être philanthrope de père en fils.
      Avec de (très) gros moyens.

  On peut ainsi laisser un nom, une réputation et...un retour sur investissement intéressant.
    Il n'y a pas que le cas de l'ultra-richissime Bezos, dont la fortune équivaut ou dépasse le PIB de certains pays moyens.
    Et il n'y a pas que la "charité" qui est en cause, mais des tentatives pour supplanter l'Etat, jugé désuet, dépassé, pas seulement dans la Silicon Valley et qui pourtant les a bien favorarisées. Et le régime des impôts leur est tellement.généreux.
   Autrefois on faisait la charité. C'est dépassé. L'Etat n'assure pas, ou si peu, en matière sociale et sanitaire.
 C'est parfois un coup de génie. La charity business peut rapporter gros:

   David Yermack, dans un article au titre révélateur, « Deductio ad absurdum », a parfaitement documenté dans le cas américain l’absurdité d’un système fiscal permettant que, lorsque de riches PDG donnent leurs actions à leurs propres fondations familiales, ils bénéficient en échange de réductions d’impôt très élevées.    Yermack va même plus loin et démontre que ces dons – qui ne sont pas régulé par la loi sur le délit d’initiés – ont le plus souvent lieu juste avant que le prix des actions de l’entreprise ne diminue. D’après ses résultats, un certain nombre de PDG antidatent de façon frauduleuse les dons afin de pouvoir augmenter les bénéfices fiscaux personnels qu’ils en tirent. Or, non seulement la loi fiscale américaine est telle que ces donateurs bénéficient d’une réduction d’impôt, mais ils n’ont de plus pas à payer l’impôt sur les plus-values auquel ils auraient été sujets s’ils avaient simplement vendu ces actions...
   Très intéressant, non?
        N'y aurait-il pas comme une contradiction entre la notion de démocratie et les idéaux et devoirs de celle-ci, bien comprise? Comme le souligne Robert Reich, la philanthropie à l'américaine, derrière sa face avenante, peut rapporter gros.
         La tradition est ancienne aux USA, que l'on s'appelle Rockfeller, Carnegie ou Buffet.
                   Rien ne change, mais les moyens sont sans doute plus puissants encore aujourd'hui.
       « La richesse concentrée par quelques uns sert bien plus la cause du progrès que lorsqu’elle est émiettée en salaires destinés à faire vivre la multitude » (Carnegie)
        « 98% d’entre eux (les plus fortunés) se sont hissés au sommet à la force du poignet. Je compatis néanmoins avec ceux qui sont restés pauvres même s’ils doivent, d’abord, à leur propre incompétence de n’avoir pas échappé à leur condition.(Pasteur Russel Cornwell)
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