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MURS

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Les murs n'ont pas d'oreilles... 

             ...Pour entendre la détresse humaine...    
                               Il n'y a pas que les murs d'incompréhension.
                                      Ceux qui concernent les relations individuelles, L'inventaire en serait infini.
     Il y a ceux, matériels, qui séparent les peuples et les cultures, à un moment donné de l'histoire, parfois relativement durablement.
     Les réactions critiques et outrées envers les différentes parades contre les invasions ou les passages indésirés, quand ils existent, n'opèrent pas magiquement comme les trompettes de Jéricho.
    Il y les murs qui s'efforcent pour un temps, souvent vainement, de mettre à distance un péril envahisseur, comme celui de Chine ou d'Hadrien, pour protéger les terres conquises qui menacent l'Empire.
    Ceux qui tentent  d'éviter une fuite de ressortissants pour préserver un temps la substance d'un pays, comme celui de Berlin en son temps. La Corée du Nord aujourd'hui.
       Ils ne sont pas forcément de pierre ou de béton. L'inventeur du fil de fer barbelé a connu un succès inattendu et durable. Fixer les troupeau animaux dans le Grand Ouest n'a pas suffi. La guerre de 14 et ses tranchées sont  passées par là et les applications contemporaines, parfois raffinées, ont connu et connaissent des applications humaines, limitées, à Calais, comme à Ceuta, presque sans fin au Sud Texas, systématique dans la Hongrie actuelle. Elles prétendent éviter certains passages ou implantations jugées indésirables.
  Les murs érigés entre pays ou à l'intérieur d'un pays n'ont pas tous la même fonction.
      C'est toujours la peur qui est le mobile de la protection matérielle sous toutes ses formes.
Cela saute aux yeux le long de la Cisjordanie, où le mur, empiétant souvent sur le territoire d'à côté, fait fonction de frontière, que certains veulent définitives, là où il devait être une parade temporaire. Elle fait maintenant partie d'un projet politique qui ne dit pas son nom.
        Mais les murs ne montent pas jusqu'au ciel et  ne résistent pas au temps.
            Les lignes Maginot servent à être contournées. 
                 Les murs anti-immigrés commencent à fleurir aujourd'hui, invention moderne s'il en est,  comme s'ils avaient l'efficacité qu'on leur prête, rassurant surtout une opinion apeurée parce que mal informée et crispée sur ses intérêts immédiats et à courte vue. La Syrie et l'Erythrée, c'est si loin...La barbarie est distante et ne nous concerne pas... 
 Elle est juste à nos portes. A Bruxelles, soit on est tétanisé, soit on ressasse les égoïsmes additionnés.
   La protection, plus imaginaire que réelle, donne l'illusion d'une mise à distance et d'une préservation d'identité fantasmée. Combien de peuples ont circulé  à travers l'Europe depuis des siècles, de brassages multiples? Les postes avancés romains ont cédé sous la pression des "barbares", aujourd'hui peuples d'Europe..et d'ailleurs.
     Quand on a que les barbelés comme réponse, on se prépare une avenir difficile. 
                     Mieux vaut, diront certains, à l'heure d'une mondialisation sauvage, à l'heure de l'activation de conflits où nous avons notre part, d'un espace Schengen négocié à la hâte dans une Europe sans cohérence et à géométrie variable, une bonne frontière reconnue et souple que des murs réels ou symboliques sans avenir, érigés à la hâte dans la crainte.et le repli sur soi. 
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Lobbies, lobbyistes

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Ils ont omniprésents.
                                        Et ont parfois pignon sur rue.
      Parfois, ils sont juste admis, sous certaines conditions et plus ou moins contrôlés.
  Agir de manière occulte et indirecte fait partie de leur stratégie habituelle.
Dans les débats et les prises de décision politiques, l'intérêt général n'est pas leur souci.
     Ils font valoir des causes, mais essentiellement privées, comme les maîtres de forge en France à une certaine époque, comme les puissants groupes pharmaceutiques, comme la NRA aux USA, dont les pouvoirs d'influence sont énormes.
   Que ce soit pour contribuer à orienter des choix économiques ou des choix politiques. .Eisenhower déplorait la puissance des lobbies de l'armement à une époque. Certains aujourd'hui aux USA remettent en cause les trop puissants lobbies pro-israëlien..
    Les "visiteurs" s'insèrent là où il est possible de faire valoir les intérêts  de leur groupe, que ce soit à Washington, à Bruxelles ou à Paris. Ils savent se faire discrets et neutres. Le "conseil" et la ruse sont leurs armes de prédilection, comme il était rappelé hier soir dans l'émission C'est dans l'air.
     C'est l'indépendance des pouvoirs ou du pouvoir qui peut être mis en question, par des conseillers non dénués d'arrière-pensées. On a connu le poids les cigarettiers en matière de désinformation, notamment.
       C'est  la démocratie qui est là en question, dans certains choix essentiels dans des débats qui ne sont pas toujours de seconde zône, comme les problèmes énergétiques ou ceux de la santé...
      Ils ont des dons et des moyens pour s'imposer et pour flatter, afin d'emporter une décision, lors d'un amendement qu'ils inspirent ou une décision finale qu'il ont largement contribué à façonner.
    Malgré parfois les sanctions possibles, ils continuent de manière toujours plus subtile. Et, en dépit d'une déontologie de façade, le phénomène n'est pas près de disparaître, tant qu'une commission de surveillance, spécialement affectée à des tâches de contrôles spécifiques n'a pas été mise en place. pour veiller au grain.. Transparency international ne peut pas tout faire.   
       Ils ont plusieurs visages et ne sont pas toujours facilement détectables. Bref la lutte contre la puissance souvent occulte les lobbies est loin d'être terminée. 
         Ils tiennent souvent des pays entiers par des biais détournés.
              Comme une hydre à plusieurs têtes, le phénomène tend à resurgir sans cesse. Tant qu'il y aura conflit entre intérêt général et certains intérêts privés.
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Petit mot d'août

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Une banque pas comme les autres
                                                          L'idée était belle:
        Donner des moyens aux collectivités locales, grandes ou petites, de se financer, d'emprunter  raisonnablement pour leurs investissements.
    Tout cela sous l'égide des Etats français et belges.
 L'intérêt général était sa vocation..L'honorabilité était au rendez-vous. La confiance était donc assurée.    
    Mais le bébé s'est mal comporté.
       Il  est devenue un  miroir aux alouettes qui a provoqué bien des dégâts.
Et pas qu'un peu! 
       Certes, cet organisme voué au service financier n'a pas la puissance de grands groupes internationaux, des mastodontes cosmopolites sans foi ni loi frontières. Mais son appétit est allé au delà du raisonnable.
    On aurait pu attendre du  premier financier des collectivités locales un peu plus de rigueur, dans la tourmente qui agite le monde financier depuis quelques années, et un minimum d'honnêteté.
   Elles s'est mise, elle aussi, à jouer au casino, à jongler avec les prêts toxiques, qui ont mis à genoux beaucoup de collectivités locales.
      Elles s'est payé leur tête dette.
          On n'a pas fini d'en parler... 
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Construire, démanteler..

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

   Brennelis : 
              C'est une masse de béton gris improbable au milieu des Monts d'Arrée
    Une présence qui dure, inerte en apparence, mais où l'on continue à s'activer, loin des rares regards curieux. On finirait par oublier son existence et sa banalité triste ne suscite que peu d'interrogations pour le passant ordinaire

Une question de fond

    C'est Brennilis,  la centrale nucléaire de première génération mise en arrêt depuis 1985 et toujours en cours de démantèlement. Cela peut durer encore bien longtemps.

 


   Après seulement 18 ans d'activité et bien des surprises et des dysfonctionnements, un démantèlement fut décidé, qui devait servir de vitrine, mais qui fut plein de surprises, d'incertitudes et de rebondissements. Une opération qui paraît interminable, même si on l'annonce régulièrement en bonne voie. En 2040 tout de même....
     Le site de Creys-Malville, supposé super-générateur miracle à l'époque de Giscard, fut vite arrêté tant pour des raisons techniques que politiques. On ne sait quand se terminera l'énorme chantier de démantèlement.
     A Chooz, les choses se passent plus classiquement, mais c'est souvent l'improvisation, comme si rien  n'avait été vraiment anticipé. Peut-être en 2030, une partie essentielle des travaux complexes sera arrivé à terme.. Mais il reste bien des incertitudes.
     Il restera toutes les autres centrales dans les prochaines années, qui n'ont pas une vie éternelle, même si on en prolonge le fonctionnement, pas toujours dans les meilleures conditions.
    Un travail pharaonique qui durera des décennies, pas vraiment anticipé et non provisionné, contrairement à ce qu l'on avait voulu nous faire croire à une certaine époque. Des opérations longues et complexes, parfois pleines d'incertitudes.
       Une tâche immense qui atteindra des dizaines de milliards, sans possibilité de chiffrer avec certitude le coût de chantiers qui ne sont jamais de routine.

 ...." Personne ne sait aujourd'hui évaluer le coût du démantèlement-retraitement. " Cette saillie ne vient pas d'un militant écologiste, mais d'Emmanuel Macron. Le démantèlement des réacteurs et la gestion des déchets constituent en effet la grande inconnue de l'industrie nucléaire......Lorsque les premières centrales sont sorties de terre dans les années 1950, l'idée de les démonter un jour n'avait pas été anticipée par les ingénieurs d'EDF et du CEA. " On était alors en pleine euphorie, il fallait construire des réacteurs très vite et on se disait qu'avec les progrès de la technologie, on trouverait une solution plus tard ", indique un expert du secteur. Mais comme le dit Barbara Romagnan, " rien ne s'est passé comme il aurait fallu ". Les neuf premiers réacteurs d'EDF - six unités UNGG (uranium naturel graphite gaz) et trois tranches issues de trois technologies différentes - sont maintenant à l'arrêt depuis parfois plusieurs décennies. La centrale expérimentale de Brennilis (technologie à eau lourde), en Bretagne, a fonctionné seulement dix-huit ans avant d'être arrêtée en 1985. Le démantèlement de ce petit réacteur de 70 mégawatts a débuté il y a six ans et devrait être achevé en 2032, soit quarante-sept ans après sa mise à l'arrêt. En 2006, la Cour des comptes avait évalué l'opération de Brennilis à 482 millions d'euros, vingt fois plus que l'estimation initiale.....
         On ne peut faire l'économie de cette question dans le débat sur le nucléaire.

  Sans évoquer le problème du stockage des déchets, et des pièces irradiées des centrales démantelées, toujours en suspens.
    Le rapport de l'assemblée nationale donne à réfléchir. Des failles à plusieurs niveaux.
           Le chantier de Flamanville ne porte pas à l'optimisme quant à l'avenir du nucléaire.
  On ne prend pas la voie d'une réflexion de fond, alors que l'Italie et d'autres pays ont déjà tranché.
                  Cela risque de durer.
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Grèce: grande braderie

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Vente à la découpe, au meilleur prix!
                                                       C'est la souveraineté qui part en lambeaux au pays de la démocratie inventée. 
     Un processus qui a commencé depuis plusieurs années, malgré les protestations, les résistances.
Une opération de grande envergure, menée de l'extérieur, qui se révèle déjà bien moins intéressante que prévu et dont les effets risquent d'être terriblement destructeurs.
   Tsipras, héritier d'une droite dispendieuse et corrompue, le couteau sous la gorge, s'est plié aux oukases de Berlin, qui en profite pour faire de bonnes affaires.
     Faute de vue politique à long terme et de simple bon sens, aveuglé par les dogmes de Lisbonne, cette vente à la découpe, déjà entamée en 2012, risque d'avoir des effets dévastateurs, de par la vassalité qu'elle met en place, avec des sociétés avides d'affaires.
        C'est la grande braderie grecque. Après les installations olympiques et un aéroport à Athènes, après Le Pirée une purge mortelle  se mettait en place. Les médecins européens, qui savaient depuis longtemps le mal et son origine, ont commencé à appliquer des remèdes de cheval qui peuvent se révéler fatals, avec le risque des extrêmes.
       Dès 2014, les privatisations s'accélèrent pour toucher tous les secteurs vitaux
            L'État grec se sépare  de ses bijoux de famille, et la liste ne se limite pas à Elliniko. À vrai dire, elle ne cesse de s'allonger. On y trouve – sous forme de cession complète ou de prise de participation – la compagnie des eaux d'Athènes, celle de Thessalonique, les compagnies de gaz et d'électricité, l'exploitation et l'entretien des chemins de fer, l'aéroport international d'Athènes, les aéroports régionaux, des dizaines de ports de province, l'exploitation de monopoles commerciaux, mais aussi un catalogue de 900 biens fonciers et immobiliers, plus ou moins épais...
          Le tsunami des privatisations frappe le pays 
  Tsipras a dû céder et passer sous les fourches Caudines d'une Europe où l'Allemagne donne le ton, au point d'organiser la curée à son profit. Des âmes sensibles n'aiment pas qu'on leur rappelle ce simple constat. Il leur faudra méditer ce passage d'une récente tribune publiée dans le Monde par Romano Prodi, ex-président de la Commission de Bruxelles : « L'Europe allemande est maintenant sur le point de prévaloir sur l'aspiration d'une Allemagne européenne. »
    On brade l'argenterie et ce n'est qu'un début:
               Ulrich Wilken, membre du parti de gauche Die Linke, déplore “la liquidation de l’argenterie grecque”. Selon le député, “les bénéfices ne vont pas aller aux Grecs mais à l’économie allemande... ou chinoise..
    Une opération insensée, selon certaines voix d'Outre-Rhin 
       On savait pourtant que l'Allemagne avait déjà bien profité de la dette grecque, malgré ses prétentions officielles.
                           On a pu parler d'une fin des idéaux européens, d'une Europe kidnappée -
La politique  est désertée. Les financiers ont pris le pouvoir.
        Dans un article intitulé « Un Occident kidnappé ou la tragédie de l’Europe centrale », Kundera s’élevait en 1983 la coupure artificielle de l’Europe en deux, qui avait eu pour effet de déporter à l’est de l’Europe la mosaïque de petites nations situées géographiquement au centre, culturellement à l’ouest et politiquement à l’est, et qui se sont trouvées de ce fait projetées en dehors de leur propre histoire. « Une  petite nation, écrivait Kundera, est celle dont l’existence peut être à n’importe quel moment mise en question, qui peut disparaître, et qui le sait. » Ce que ces petites nations avaient de commun, ce n’était donc ni une identité ni une langue, mais une expérience de la faiblesse face aux grands empires qui les entouraient..
 Jamais l’Union, sans doute imparfaite, n’était apparue comme une organisation aux mains des banques et des marchés financiers. Un voile se déchirait. Le vainqueur n’est plus tout à fait sûr de sa victoire. Il a obtenu gain de cause. Mais il a perdu sa légitimité démocratique. Et si le vaincu n’a pas réussi à faire valoir ses droits, dans son combat, il a démystifié son opposant, que l’essayiste allemand Hans Magnus Enzensberger a qualifié de « doux monstre de Bruxelles » dans un essai récent. La crise grecque lui donnait raison. Dans son pamphlet, Enzensberger ne critiquait-il pas le caractère non démocratique de l’Union européenne, son opacité, son langage sclérosé, sa bureaucratie, une bureaucratie qui, sous prétexte d'harmoniser, auraient détruit peu à peu l'idéal qui a présidé à la construction de l'Union et qui selon Enzensberger travaillerait à sa perte ? Selon lui, l’Europe était engagée dans un projet sans précédent : la première forme non violente de gouvernance non démocratique. Ce régime, il le qualifiait de monstre moderne, à la fois « gentil » et géant, ami et ennemi, le « doux monstre de Bruxelles ».
Si la crise grecque a confirmé les analyses d’Enzensberger, elle a en revanche fait mentir son titre. Le monstre de Bruxelles n’a rien de doux. Si c’est un géant, il n’a rien d’aimable. Et il n’est pas l’ami de la Grèce mais son ennemi déclaré, acharné à sa perte. Il est féroce, agressif, impitoyable. La crise grecque aura moins servi à ça. Elle a arraché le masque de civilité et de courtoisie de l’Union européenne. Ses marathons nocturnes dont on ne voyait ni le bout ni le sens, ses communiqués incompréhensibles rédigés dans cette langue que de Gaulle qualifiait d’espéranto ou de volapük intégrés, ses décisions sans visage, ne peuvent plus se prévaloir de la bonne volonté qui anime les constructeurs ni de la complexité de la tâche...
  La Grèce a capitulé, mais c’est le projet européen qui a été défait. »
                Au nom de principes néolibéraux qu'on applique partout, même quand ça ne marche pas. 
          En France, c’est bien application des directives européennes qu’ont été privatisés France Telecom, EDF, GDF, ainsi que les autoroutesl ou encore Aéroports de Paris privatisés en 2005 pour satisfaire aux critères de Maastricht. La loi de transition énergétique qui vient d'être promulguée acte la privatisation des barrages hydro-électriques français. Et la transposition en cours des derniers paquets de directives européennes concernant les transports ferroviaires avec la réforme ferroviaire conduit à la privatisation rampante de la SNCF. Tout cela en application des traités européens.
                    Le crépuscule d'une époque?... 
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- 25 vérités de l’économiste Thomas Piketty sur la dette grecque
 Les idées reçues sur la crise grecque

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Dictature du bonheur

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

  Le bonheur: un mythe?     
                            Il peut sembler paradoxal de faire une critique de cette notion tant proclamée, si souvent revendiquée, si valorisée à tous propos.
    Surtout aujourd'hui dans la sphère médiatico-publicitaire où le bonheur est présenté comme à portée d'achat, même pour la présentation d'une nouvelle cuisine où d'un voyage exotique...qui vont changer votre vie.
   Le bonheur est censé être là devant nous, à notre portée.


C'est comme une injonction de tous moments, contre toutes les souffrances et les frustrations qui nous habitent régulièrement.
   Un thème rémanent, qui semble plutôt frustrant lui-même, comme un horizon qui fuit sans cesse, une nostalgie sans fin, un objectif jamais accompli, d'autant plus qu'on y investit trop de nos rêves et de nos fantasmes.
   Et pourtant il reprend toujours de la vigueur jusqu'à devenir un objet de marché.
     Soyez heureux! c'est plus qu'un conseil, c'est devenu une injection forte, un impératif, parfois  un ordre.
   Il y a des spécialistes pour cela, gourous ou coachs en tous genres chargés de vous indiquer les voies  du bonheur, les moyens d'y accéder à coup sûr.
        Certes, ce n'est pas nouveau, mais c'est devenu plus systématique et obsessionnel, organisé dans l'univers marchand qui est le nôtre, jusqu'à saturation. Il faut des thèmes accrocheurs pour vendre envers et contre tout, même le plus futile, voire le plus inutile. Le hameçons ordinaires finissent pas s'user très vite et il ne faut pas faire dans le prosaïque, même pour vendre un yaourt.
     La nouvelle happynesindustry a ses codes et ses règles, quitte à se contredire et à ne pas aboutir à ses objectifs et à ses recettes pourtant déclarées sûres.
           La maximisation du moi est d'actualité, dans un monde de plus incertain et précaire.
Son développement jusqu'à l'obsession est devenu un thème dominant, dans tous les domaines, jusqu'à prendre le contrôle de notre vie de plus en plus américanisée.
    Jusqu'à devenir un soft-instrument de contrôle des esprits.
 Certains se rendent vite compte de l'insatisfaction qu'elle produit, jusqu'à devenir parfois toxique
  Etre moins obsédé par soi-même serait le meilleur moyen de ne pas tomber dans le piège de ce mirage obsédant, pour une plus grande sérénité, en revoyant l'ensemble de nos valeurs.
       Tout incite à se méfier de ceux qui prétendent posséder les secrets du bonheur....
             Kant n'en faisait qu'un concept indéterminé. 
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     ....Dans la bouche de celles et ceux qui les élaborent et les commercialisent, les emodities seraient devenus les outils les plus efficaces de réussite ou, plus modestement, les soutiens indispensables pour se maintenir à flot dans un contexte socioéconomique dégradé, imprévisible, menaçant et terriblement anxiogène.   La thèse d’Happycratie est que les marchandises émotionnelles sont effectivement celles dont la philosophie sous-jacente possède le plus d’affinités avec les nouvelles exigences de flexibilité qui caractérisent le monde du travail et la vie en société.    Dans la période post-crise 2008, durant laquelle les inégalités se creusent, les chances de mobilité sociale s’amnuisent, le fonctionnement du marché du travail se durcit, l’appel à faire preuve d’enthousiasme, de positivité et d’autonomie contribue à faire porter sur les individus la responsabilité de tout ce qui dysfonctionne.   Des phénomènes structurels lourds comme les variations du taux de chômage ou la dette des États peuvent passer au second plan ou même être occultés au profit de l’encouragement à devenir l’entrepreneur de soi-même, à rebondir et à faire de ses échecs des opportunités –autant de maximes qui forment un néo-bouddhisme absurde, une «pornographie émotionnelle» que les adeptes des fils d’actualité du réseau Linkedin ne connaissent malheureusement que trop bien.
       La manière positive d’envisager la vie serait devenue notre façon adaptative de survivre à la nouvelle donne économique, mais également une forme d’obéissance et de conformisme, écrivent les sociologues, qui prendrait «la forme d’un travail sur le moi et d’une maximisation de ce moi»....    «Alors même que les populations n’ignorent en rien cette instabilité et cette précarité générales, les forces structurelles qui façonnent les existences individuelles restent à leurs yeux pour l’essentiel illisibles, incompréhensibles»..._______________________________________

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Braves bêtes

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Pitié pour elles!                                                    [Petit billet d'août]
                          On a toujours besoin d'un plus petit que soi.
     Mais on ne les aime pas toujours. Quand on les remarque.
Ce n'est pas une raison pour faire pchhitt! à tous propos.
Même écologiquement.
      Sus au mépris pour nos frères, ailés ou non! 
 Bien sûr, certains sont des vecteurs involontaires de parasites et de maladies. Mais ils sont rares. 
   Mais que serions-nous sans eux? Ils ont une importance insoupçonnée. No panic!  

Ils font plus de poids que nous.
        La chaîne alimentaire serait sans eux perturbée. Peut-être plus...
       Grands voyageurs et colonisateurs, ils sont des rouages essentiels de la vie
   Pas seulement les abeilles, dont on comprend mieux l'importance.
Mais toutes ces petites bêtes qui montent...au hit-parade. 
     Et on peut s'en nourrir, comme des vers.
C'est donc une injure faites à la nature d'être méprisant à leur égard. 
     C'est vrai pour tous les êtres, parfois microscopiques, sans lesquels nous ne serions rien.
             Et on n'est pas au bout de nos surprises... 
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Stratégie du choc

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

La cohérence du chaos.
                               Trumperies et action politique.
          Mais où va notre grand Twitter?
    Qui sème tant de confusions et d'inquiétudes, pas seulement dans son pays, mais aussi dans les chancelleries étrangères et même...à la Maison Blanche.
   Face au grand barnum qui semble se dérouler à Washington et ailleurs, déclenchant critiques et interrogations dans  presse même conventionnelle (même à Fox Nows!), certains imaginent le grand strumpf Trump comme un excentrique sans expérience ni stratégie et même parfois sans facultés bien assurées.
        Ce n'est pas tout à fait exact aux yeux de certains observateurs, qui voient au-delà de l'incohérence d'apparence, un tweet chassant l'autre dans la plus grande désinvolture, une certaine ligne directrice, parfois peu lisible a priori.
      Y aurait-il une stratégie derrière les quasi-clowneries du constructeur de la Trump-Tower?
 Elle n'est pas facile à saisir, certains reléguant beaucoup de ses faits et gestes dans le domaine de l'improvisation, voire de la pathologie, de l'instabilité mentale, qui mériterait l'impeachement au plus vite.
        La Tribune explique assez bien à quel jeu joue Donald,  qui a pour effet de créer sidération, confusion, donc absence de critique cohérente, durable et unifiée, d'autant plus qu'il tient parole sur de nombreux points de ses engagements de campagne (America first!) et que les milieux d'affaires qui l'ont soutenu se taisent bruyamment. Il trouble, dépiste et joue le jeu de la division, surtout pour échapper à une opposition devenue muette et à une presse critique mais très peu lue par son électorat qui semble ne pas faiblir.


   Aussi bien en interne qu'en politique extérieure, jouant sur l'arbitraire et le privilège exorbitant de l'extéritorialité, il déjoue jusqu' à un certain point les critiques de ceux qui craignent pour les intérêts à long terme de leur pays.
  Il n'hésite devant rien, torpillant les accords passés hier, se rapprochant spectaculairement de celui qui hier était honni...quitte à faire machine arrière le lendemain.
    Il y a une certaine logique dans l'incohérence plus ou moins calculée.
         ...C’est sa version à lui du «en même temps» macronien: Theresa May, par exemple, est à la fois une incompétente qui gère mal le Brexit et une femme formidable qui fait un «super-boulot», comme il l’a dit lors de sa tournée en Grande-Bretagne il y a quelques jours.
                         Mais jusque quand durera ce jeu savamment entretenu, parfois improvisé? 
     Pour comprendre véritablement la stratégie de Trump, il faut recruter à la théorie du chaos dont il est un adepte. Loin de sentir un désarroi devant le chaos, il le provoque. Il utilise celui-ci comme un outil efficace pour négocier, diriger une organisation et ultimement comme moyen d'atteindre ses objectifs. Le chaos lui permet de déstabiliser ses adversaires et de rendre nerveux ses alliés. En créant le chaos, il demeure le maître du jeu.

               Le jeu consiste à créer ici et là des polémiques et à regarder comment l'organisation réagit face au chaos qui en résulte. Cela lui permet d'évaluer les systèmes et les personnes. Il faut voir que le chaos n'est pas aléatoire. Il est ciblé et permet de déceler les points faibles d'une organisation ou d'individus.
    En ce sens, les critiques des dernières semaines sur Trump reposent sur une base erronée. N'ayant pas une vision d'ensemble du plan de jeu du président, ils sont incapables de bien comprendre ce qui se passe vraiment. 
    Que cela soit en politique intérieure ou politique étrangère, Trump multiple les promesses, les diatribes et les insultes en une vitesse vertigineuse. Une nouvelle controverse éclipse la précédente, lui assurant d'avoir constamment une vaste couverture médiatique. Il domine ainsi le cycle des nouvelles. D'ailleurs, devenu président, il a signifié clairement qu'il n'avait pas l'intention de changer son style de gouvernance.
     Donald Trump est un président qui a promis de secouer l'appareil administratif fédéral. La création du chaos est son outil privilégié pour changer rapidement non seulement les politiques, tant intérieures qu'extérieures, mais aussi le mode organisationnel de Washington.
   Loin de se laisser intimider par les manifestations populaires contre ses politiques,         Trump cherche à les susciter. Celles-ci rentrent dans sa stratégie. Plus le chaos devient grand, tant au plan national qu'à l'international, plus il est nécessaire de changer de cap, de remettre en question les politiques établies et de renégocier de nouveaux accords.
     Décidément, Donald Trump veut être un leader transformationnel. Mais pour réaliser ses objectifs, contrairement à Barack Obama, il n'est pas question pour lui de rechercher des consensus ou de miser sur des compromis...   .
       Le grand Twitterman, qui ne comprend pas grand chose à l'économie mondiale ne craint même pas de s'en prendre à des proches, louangés hier, comme son ministre de la justice et bien d'autres avant lui.Entretenir le chaos, voilà l'objectif, comme il faisait déjà comme homme d'affaires plus ou moins apprécié de ses partenaires.
      Comme le suggère quelqu'un d'autre, la présidence inédite de Trump n'est pas celle d'un histrion, même si elle apparaît comme un fatras de bruit et de fureur. Lui-même a repoussé jusque dans des contrées jusqu'ici jamais atteintes les limites du scandale, du sans-gêne, de la propagande et de l'enfumage, si bien que l'extraordinaire et l'inattendu finissent    par ne plus surprendre. 
    Pourtant, le 21 août, Paul Manafort, l'ancien directeur de campagne de Donald Trump, et Michael Cohen, son ancien avocat personnel, ont vu la justice les rattraper pour de bon pour évasion fiscale, fausses déclarations bancaires, etc. Trump continue d'affirmer qu'il n'a rien à voir là-dedans. Une certitude : il est entouré d'aigrefins et lui-même a menti...
       Mais tout semble revenir comme avant et le redneck du Nebraska, branché sur sa chaîne locale, applaudira "celui qui en a..."
    Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose disait Voltaire.
Mais ce jeu ne peut toujours durer. Comme le suggère l'américian d'origine Paul Jorion: et si tout se précipitait? dans ce que le journal canadien Le Temps appelle la cohérence du chaos.
                        God bless America!
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(Nouvelle) question allemande

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Que veut (que peut) l'Allemagne
                                       « L'Europe allemande est maintenant sur le point de prévaloir sur l'aspiration d'une Allemagne européenne. » [Romano Prodi, ex-président de la Commission de Bruxelles]__
                                  Périodiquement, depuis 1870, se pose la question géopolitique au sujet de la place de l'Allemagne au sein de l'Europe.
 L' Histoire récente de l' Allemagne, aux frontières mal définies pendant longtemps, est jalonnée de ruptures, de mutations.
      On assiste aujourd'hui, après la réunification, à la faveur d'une montée en puissance du pays, de son leadership industriel, de ses capacités exportatrices, de la force de sa monnaie favorisant un mercantilisme sans complexe, à un retour de la  question allemande, diversement interprétée selon les pays, les époques, les courants politiques. Elle fait aujourd'hui aussi question dans une frange du monde politique allemand lui-même. Une certaine élite vise carrément une hégémonie allemande au coeur d'une Europe sans pouvoir. Dans ses propres mots, il veut que l’Allemagne, comme la «puissance au centre», devienne le «chef exigeant» de l’Europe et constitue sa «puissance hégémonique» afin de défendre ses intérêts géopolitiques et économiques.
   Une question complexe et évolutive.
              Beaucoup, surtout après la gestion désastreuse de la crise grecque, se posent la question: que veut l’Allemagne ?
     Dans le Financial Times de Londres, Wolfgang Münchau a accusé les créanciers de la Grèce d’avoir « détruit la zone euro que nous connaissons et démoli l’idée d’une union monétaire comme étape vers une union politique démocratique. » Il a ajouté, « par là, ils sont revenus aux luttes nationalistes des puissances européennes du 19e et du début du 20e siècle...
   Schäuble et ses partisans dans la politique et les médias se battent donc pour une Europe dominée et disciplinée par l’Allemagne et qui sert de tremplin à la politique de grande puissance mondiale de Berlin. Schäuble avait déjà développé cette idée en 1994 dans le soi-disant ‘document Schäuble-Lamers’, sous le titre de « Noyau européen. » À cette époque, il proposait de réduire l’UE à un noyau dur lié à l’Allemagne, autour duquel les autres pays de l’UE seraient vaguement regroupés.
   Herfried Münkler favorise également cet objectif. Dans son livre récent « La puissance du milieu » il exige que l’Allemagne assume le rôle de « maître de corvée » de l’Europe un terme qui coïncide avec l’orientation de Schäuble et jouit d’une popularité croissante dans les médias et les milieux politiques.
   Münkler a plaidé dans de nombreuses interviews tout récemment en faveur d’un « noyau européen » autour duquel se grouperaient un deuxième et un troisième cercle qui auraient « moins de droits, mais aussi moins d’obligations. »   
       La question allemande est de retour plus ou moins explicitement au coeur des débats allemands, européens ou extra-européens.
         Hans Kundnani est chargé de recherche au German Marschall Fund, think tank américain destiné à favoriser les relations transatlantiques. Spécialiste de la politique étrangère allemande, il est l'auteur de The Paradox of German Power (2014). Dans ce livre inédit en France, il retrace l'histoire allemande sous le prisme de son rapport à la puissance et à l'hégémonie. Selon lui, la « question allemande », qui surgit en 1871 avec l'unification du pays, est bien de retour. Cette fois, il ne s'agit plus de domination militaire ou politique mais de leadership économique. Mais, prévient-il, les dégâts pour l'Europe pourraient être considérables...
... D’une certaine façon, la réunification de 1990 a relancé la question allemande, mais de façon géo-économique, et non plus géopolitique ou militaire. À nouveau, l’Allemagne se retrouve dans cette situation intermédiaire. Il y a d’un côté une sorte de coalition allemande, avec des pays qui défendent les règles et les positions de l’eurozone. C’est le cas de la Slovaquie, complètement intégrée au système productif allemand, ou des pays baltes qui ont fait d’énormes efforts pour intégrer la monnaie unique et la zone euro. En face, il y a des pays avec des intérêts économiques différents. L’énorme surplus du commerce extérieur en Allemagne provoque des déséquilibres très importants sur les pays de la « périphérie ». La taille de l’économie allemande crée une grande instabilité en Europe, comme à l’époque sa domination militaire. Dans cette lutte, la France se retrouve au milieu..."
   L’historien allemand Ludwig Dehio a parlé pour cette période d’une Allemagne en situation de « semi-hégémonie »...
   Le célèbre sociologue allemand Ulrich Beck, récemment décédé, parle de l’Allemagne comme d’un « empire accidentel ». « Il n’y a pas de plan stratégique, pas d’intention d’occuper l’Europe, pas de base militaire. La discussion sur un Quatrième Reich est donc déplacée. Mais cet empire a une base économique »...Il n’est pas le seul à l’avoir utilisée. George Soros ou Martin Wolf du Financial Times ont eux aussi parlé d’un empire. Mais c’est un terme à la fois très chargé et flou... 
    Si l'on continue dans la direction prise en Europe ces cinq dernières années, le risque est grand d’aller vers une Europe très différente du projet des Pères fondateurs. Comme le souligne le penseur allemand Wolfgang Streeck [lire ici un entretien d’Antoine Perraud sur Mediapart], nous risquons d’aller vers une Europe plus brutale, technocratique, autoritaire, où la politique économique est de plus en plus isolée du contrôle démocratique. D'ailleurs, même si l'on parvenait à une union politique, rien ne dit qu’on pourrait changer les fondamentaux de la politique économique. Quand Wolfgang Schäuble parle d’un pas supplémentaire dans l’intégration, il parle en réalité d’une Europe qui suivrait les règles allemandes...
   Au départ, l’Union européenne n’est pas un projet néolibéral. Pour la droite britannique, dont une partie veut quitter l’euro, c’est même encore un projet de gauche ! Mais de fait, avec le marché commun, le compromis Delors-Thatcher, et plus récemment la crise des dettes souveraines en Europe, il y a eu une sorte de « néolibéralisation » de l’Europe. Et plus exactement, une « ordolibéralisation » de l’Europe. Or quand on y regarde de près, l’ordolibéralisme est une forme plus extrême du néolibéralisme. Ce que l’Europe impose à la Grèce, avec la non-possibilité de dévaluer sa monnaie et le refus de réduire la dette, va au-delà des préconisations du FMI... 
      L’Europe de Jean Monnet, décidée en juin 1965 à Washington, entre les responsables du département d’ Etat américain et Robert Marjolin, le représentant de la CEE, est morte. 
"La création de l’euro devait « rester secrète jusqu’à ce que ce soit irréversible. " 
____________On est loin des fluctuations de De Gaulle 
      L'euro, qui fut d'abord une monnaie allemande, doublement bénéficiaire, est devenu l'instrument de sa domination.
  Une domination cependant fragile, au modèle souvent contesté, non généralisable, où s'exerce le  primat de la règle.
     Mais en Allemagne, quelques grandes voix se sont exprimées pour critiquer l'accord grec et l'austérité, comme celle de l'ancien chancelier social-démocrate Helmut Schmidt ou du philosophe Jürgen Habermas, horrifié que son pays ait « dilapidé en l’espace d’une nuit tout le capital politique qu’une Allemagne meilleure avait accumulé depuis un demi-siècle ». « Le gouvernement allemand a revendiqué pour la première fois une Europe sous hégémonie allemande – en tout cas, c’est la façon dont cela a été perçu dans le reste de l’Europe, et cette perception définit la réalité qui compte. » S'il était encore en vie, le prix Nobel de littérature Günter Grass, décédé il y a quelques mois, aurait peut-être rédigé une suite à Europas Schande (La Honte de l'Europe), poème qu'il publia en 2012 pour rappeler à l'Europe qu'elle « clou[ait] au pilori » son « berceau... ____________________________________

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Prisons privatisées?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Privatisation des prisons: une fausse bonne idée.
                                                      La privatisation des prisons, partielle ou totale, outre son coôt, peut conduire à des dérives comme ici en Grande Bretagne.
      La triste expérience continue encore sous Thérésa May.
  Au pays de la thachérisation, de la blairisation et de la caméronisation néo-libérales des politiques  publiques, on commence à faire machine arrière dans le dogme de la gestion  privée des prisons, du rail, de la santé. C'est plus qu'un désenchantement, c'est parfois un fiasco et in fine toujours un surcoût.


    En France, les pouvoirs publics sont tentés depuis des années à aller dans cette direction.
Par exemple, une privatisation rampante s'introduit dans la gestion de certains établissement pénitentiaires, avec ses effets pervers, pas seulement en matière budgétaire. Le privé coûte toujours plus cher.
    Le PPP (partenariat public-privé) n'a pas que des vertus...seulemnet parfois des avantages à court terme. Même si cela reste en mission déléguée en France pour l'instant. (*)
    Même en Allemagne et aux USA, la privatisation n'a pas fait ses preuves. L'intérêt du privé est que les prisons ne désemplissent pas....Un business juteux, alimenté par une justice souvent approximative, comme dans certains Etats US.
      En France, avec les reours aux PPP, l'Etat s'est considérablement endetté ...;Les intérêts et les charges à verser chaque année pour la maintenance des bâtiments alourdissent toujours plus le montant à rembourser. » Le « loyer » versé par l’État aux gestionnaires privés avoisinerait 5,9 milliards d’euros par an, d’après les calculs de l’association [4].« Cela pèsera de manière exponentielle sur tous les budgets à venir », rappelle l’OIP. Et obligera l’administration pénitentiaire à faire des économies ailleurs. « Pour dégager les ressources suffisantes pour le paiement des loyers de leurs contrats de partenariat, les personnes publiques sont souvent contraintes de redéployer des moyens, voire le plus souvent de réduire leurs dépenses de fonctionnement ou d’investissement consacrées à d’autres projets. L’exemple du budget de la direction de l’administration pénitentiaire est à cet égard particulièrement éclairant », s’inquiète en ce sens un rapport du Sénat, en 2014, sur les « bombes à retardement » que sont les PPP...
       La question de la rentabilité des prisons est une question perverse, qui élude la question plus complexe de la légitimation de certaines incarcérations , de la réinsertion...
   C'est tout le système qui est en cause depuis des années, critiqué jusque dans les instances européennes: "Cinq ans après deux rapports déjà accablants, le Conseil de l’Europe vient de classer les prisons françaises parmi les pires de l’Union"
Un scandale bien français, dans l'indifférence générale, quand "la sanction est le premier outil de la prévention".
La vérité est cruelle. Promiscuité, surpopulation, violences... La situation empire, même dans les prisons considérées naguère comme modèles.

 

_______    (*) En France, plus d’un tiers des prisons sont en partie gérées par des grands groupes privés. Le mouvement de privatisation du système carcéral, entamé il y a trois décennies, prend toujours plus d’ampleur. De la gestion des repas à l’accueil des familles, de la construction des maisons d’arrêt au travail pénitentiaire, une poignée d’entreprises se sont saisies de ce nouveau marché lucratif. L’État débourse près de six milliards d’euros par an pour payer leurs services, sans que les bénéfices d’une gestion privée soient démontrés. Cette privatisation rampante pose aussi une question de fond : les entreprises privées ont tout intérêt à ce que les prisons ne désemplissent pas....
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