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Canicule(s)

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Elle est sur toutes les lèvres.
                                  Avant qu'on l'oublie. 
     Ce n'est pas un phénomène nouveau. Quand on relit les annales, on voit que des canicules parfois terriblement meurtrières ont déjà frappé la France, notamment en 1636 et des années après.  Ce qui est singulier, c'est le fait qu'elles soient si répétitives et qu'elles s'inscrivent dans le cadre d'un réchauffement global, dont les effets se font sentir dans diverses parties du monde, de façon spectaculaire, là où on l'attendait le moins et qui ne cesse d'interroger. 

    Nous ne sommes guère préparés à faire front à un phénomène d'une telle ampleur, qui semble se mettre en place sur un temps relativement court, et qui par sa répétitivité met en péril nombre de productions, obligeant à repenser l'agriculture dans son ensemble, ses méthodes comme ses produits.
   De nouvelles batailles de l' eau se préparent, pas seulement au niveau local.
       Malgré les incertitudes qui restent encore grandes, malgré le faisceau d'indices convergents, il est nécessaire de se préparer au plus vite à un monde différent.

   Le climato-scepticisme est battu en brèche et il y n'y a plus guère qu'au niveau de l'humour un peu provocateur que l'on peut tenter de réfuter certaines fake news qui cultivent le déni.
  Comme ici:
             Et sinon personne pour faire une manif contre la canicule ?
C’est quand même chelou ces températures.... comme par hasard, il fait plus chaud dans le nord que dans le sud....ça doit être fait exprès pour nous empêcher d’être libres....ne nous laissons pas berner....Moi je dis : c’est faux. Il ne fait pas 37 ou 35 degrés en réalité, ces chiffres sont trafiqués. C’est parce qu’on a mis le thermomètre en plein soleil c’est pour ça. Et d’ailleurs je refuse de m’hydrater. Parce que certains scientifiques le disent : boire trop d’eau est mauvais pour la santé. On ne me forcera pas. J’ai des droits.
Et je suis contre la clim qui est mauvaise pour notre santé et la planète, donc je demande à ce qu’on arrête d’en allumer partout. Les plus vieux et les plus fragiles n’ont qu’à prendre des éventails s’ils ont chaud. Contre la clim obligatoire dans nos vies.
Nous ne sommes pas des moutons quand même, encore moins des moutruches....
Réveillez vous !!! 
(A.T.)

                                                  _______________________________________

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Service public de santé en danger

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Deux mots sur l'origine des mutations et des dégradations du système  [notes de lecture]

                               Depuis au moins 2005, le mal s'approfondit dans les système de soin de notre pays, pour arriver aujourd'hui dans cet état de crise majeure, reconnu par tous, même verbalement une fois à l'Elysée, la crise de la covid ayant servi de révélateur. qui ne prend pas pourtant les mesures qui s'imposent pour éviter un glissement plus sérieux encore. La fuite de certains personnels hospitaliers est un révélateur inquiétant de dysfonctionnements que certains soignants voyaient venir depuis longtemps. Le "grand corps malade" l'est surtout du fait de ses mutations purement gestionnaires, de son lean management accentué, de ses choix technocratiques, de la perte progressive de sens qui affecte de plus en plus les rapports médicaux et hospitaliers.   L'exemple suédois est en cours...


                                                                                                                   Point de vue changer de paradigme:               ".Le système de santé français a longtemps fait office d’exemple à l’international, au début des années 2000 il était même considéré comme le meilleur au monde. A la suite d’une destruction incrémentale du fondement même de notre système de santé, quel que soit les majorités gouvernementales, celui-ci est dorénavant à l’agonie. Les déserts médicaux progressent et l’hôpital public est au bord de l’implosion du fait de la diminution du nombre de lits, l’introduction en force du Nouveau management public et la dégradation des conditions de travail entraînant le départ en masse de personnels soignants épuisés et écœurés.  Nous considérons que le point d’entrée dans le système de santé pour l’immense majorité de la population est l’hôpital public par le biais des urgences et ce que nous nommerons les professionnels de santé de premier recours (PSPR), par définition conventionnés en secteur 1. Ces derniers sont représentés par les médecins généralistes principalement mais il existe également d’autres « portes d’entrée » subtiles et souvent méconnues. C’est le cas notamment des pharmacies d’officine et, dans une moindre mesure, des infirmier(e)s et kinésithérapeutes libéraux. Pour les jeunes enfants, la Protection Maternelle et Infantile (PMI) lorsqu’elle existe encore sur le territoire peut également avoir ce rôle. Les chirurgiens-dentistes et les sage-femmes font également partie des PSPR.   Mais d’une façon générale et majoritaire, lorsqu’un patient a un problème de santé (en dehors des grosses urgences) il va se rendre chez son médecin généraliste ou chez son pharmacien. C’est uniquement si ces deux voies sont fermées qu’il se rendra aux urgences directement.   La pénurie médicale et la fermeture progressive des pharmacies d’officine, notamment en milieu rural, entraînent donc une suppression pure et simple de l’accès au système de santé, en particulier pour les classes populaires. Les services d’urgence, en grande souffrance, ne peuvent compenser la pénurie médicale de généralistes sur le territoire.   La situation est complexe et assez catastrophique par bien des aspects, en particulier parce qu’elle relève de décisions gouvernementales qui, pour des raisons budgétaires mais pas uniquement, ont choisi délibérément de mettre en danger sanitaire la population française dans son ensemble. Cependant, les effets sont encore plus dramatiques pour les plus démunis, témoignant ainsi d’une politique de classe très violente : nous parlons ici de ceux qui ont la possibilité de se soigner ou pas. Nous allons revenir brièvement sur l’histoire de l’organisation puis de la désorganisation des médecins généralistes et de l’hôpital public, ensuite nous évalueront la situation actuelle (peu brillante) en termes d’effectifs soignants. Nous proposerons pour terminer une analyse politique et nos propositions pour changer de paradigme....Le maillage de la médecine générale et son organisation correspondent à notre sens à une forme de service public, mais implicite. En effet, jusqu’à une période récente l’accès aux soins était équivalent sur tout le territoire, les gardes étaient assurées, ce qui fait que tout français pouvait obtenir une consultation ou une visite 24/24h et 7/7j. La seule différence, surmontable selon nous, avec un service public « classique » relève du paiement à l’acte et donc de l’avance de frais. Mais, étant donné que les actes sont remboursés par la Sécurité sociale et les mutuelles, nous pouvons considérer que les médecins généralistes et par extension tous les PSPR (pharmaciens, infirmiers, kinésithérapeutes, dentistes, sage-femmes) forment, sans en avoir conscience, un vaste service public de premier recours mais celui-ci est imparfait et implicite.                                        A partir des années 60, les lois hospitalières ont consacré l’apparition du praticien hospitalier et de l’hôpital public, deuxième pilier de l’accès aux soins. Ce dernier est un service public explicite, avec la gratuité complète pour les patients. Cela marquait un tournant dans la reprise en main par la puissance publique du système de santé, non sans résistance des syndicats de médecins libéraux. Ceux-ci finiront par accepter le conventionnement avec la Sécurité sociale en 1980, mais en gardant un pouvoir de négociation très important, toujours en vigueur aujourd’hui.                    La création des praticiens hospitaliers représentait une première entaille au pouvoir médical historique, ce qui explique la traditionnelle opposition entre les hospitaliers et les « libéraux» . Il est clair qu’en 2022, cette opposition n’a plus aucun sens en particulier pour les PSPR.  Pour résumer, gardons à l’esprit que le système de santé français (en particulier les PSPR qui nous intéressent tout particulièrement ici) reposait donc sur deux piliers : un réseau de médecins disséminé faisant office de service public (qui deviendront les médecins généralistes avec l’apparition des spécialités médicales) et le système hospitalier public fraîchement élaboré à partir des années 60.                                               Il est donc tout à fait remarquable de constater que les pouvoirs publics aient méthodiquement attaqué les deux piliers de notre système de santé, sans prévoir aucune alternative pour la population malgré les conséquences désastreuses que l’on pouvait anticiper sans grande difficulté. Et cela, avec une régularité et un acharnement tout à fait spectaculaire alors que de nombreuses institutions, sans grand caractère révolutionnaire particulier, n’ont cessé d’alerter les pouvoirs publics dès le début des années 20002 !   Concernant la médecine libérale, l’objectif officiel avancé par les décideurs publics était la maîtrise des dépenses de santé dès le début des années 70, dans un contexte où il était considéré qu’il y avait trop de médecins en France. Selon la politique de l’offre, celle-ci crée sa propre demande. Ce qui sous-entendait qu’une partie des soins (laquelle précisément ?) prise en charge par la collectivité était inutile, puisque simplement « produite » par l’offre médicale trop importante. Dans cette logique simpliste pour ne pas pas dire absurde (comment prouver l’inutilité d’une consultation ou d’un soin ?), il suffisait alors de diminuer l’offre pour que la demande s’ajuste miraculeusement sans dépense superflue.               Cette logique allait aboutir à la création du numerus clausus en 1971, qui correspond au nombre d’étudiants autorisés à s’inscrire en deuxième année de faculté de médecine selon leur classement au concours de première année, auquel viendront s’ajouter d’autres dispositifs à partir de 2010 (passerelles avec d’autres filières, droit au remords). Ce nombre est fixé par le gouvernement permettant la régulation précise du nombre de médecins formés chaque année. Ainsi il devenait possible de diminuer l’offre libérale et, par ricochet, celle des médecins hospitaliers. La longueur des études médicales entraîne un effet d’inertie important de ce dispositif. Les effets sur le terrain se faisant sentir à la hausse comme à la baisse sur une échelle de 10 ans en moyenne. C’est à dire que la situation actuelle résulte de décisions non prises à la fin des années 2000. Les syndicats de médecins libéraux ont ici une co-responsabilité dramatique avec les gouvernements des années 2000-2010. En effet, si les représentants des médecins se souciaient peu du niveau des dépenses de santé, il se souciaient beaucoup plus des revenus des médecins libéraux. Or, ces derniers étant rémunérés à l’acte, un trop grand nombre de médecins entraîneraient automatiquement moins d’actes par médecin donc une baisse de leurs revenus. C’est ainsi qu’est né l’argument de la « pléthore de médecins » repris en boucle au moment des débats sur la création du numerus clausus, et l’appui des syndicats de médecins à cette réforme..".                     

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Juifs et musulmans

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Frères ennemis?
                             Ceux que l'on s'obstine à opposer du côté de Tel Aviv ou ailleurs ont  et ont eu une histoire plus commue qu'on ne le croit, si l'on se donne la peine de remonter une peu dans le temps et de sortir  de certains mythes et des conflits nés sur les ruines de l'empire ottoman et les ambitions d'un sionisme expansionniste.

 

       L'historien   Julien Cohen-Lacassagne,"...enseignant à Alger, torpille en moins de 200 pages les idées reçues sur l’origine des juifs d’Afrique du Nord, notamment celle assurant qu’ils descendent des juifs de Judée exilés après la destruction du temple de Jérusalem en 70 après Jésus-Christ.

 

     Parti d’un questionnement sur ses propres origines juives-algériennes et de coutumes similaires comme lancer un verre d’eau derrière les proches qui partent en voyage, Julien Cohen-Lacassagne démontre que juifs et musulmans du Maghreb partagent une histoire commune, les mêmes origines, confondues dans un univers arabo-berbère.
      « Ce n’est pas un peuple en errance qui a traversé les mers mais une idée, animée d’une puissante dynamique missionnaire : le monothéisme, développe-t-il. C’est dans les bagages des Phéniciens que le judaïsme a gagné Carthage, avant d’être adopté par des tribus berbères et de s’étendre dans l’arrière-pays. Résistant à l’expansion chrétienne puis à celle de l’islam, ces Maghrébins juifs ont contribué à une authentique civilisation judéo-musulmane partageant une langue, une culture et même un substrat religieux. » 
     Selon les circonstances, il y eut de l’inimitié, de la cordialité ou de l’indifférence entre juifs et musulmans, et pas nécessairement pour des raisons religieuses. Mais leur histoire profonde est commune : au Maghreb, ce sont les mêmes populations. En disant cela, j’ai l’impression de révéler un secret de Polichinelle.
     La grande différence par rapport à l’Europe et à la chrétienté, c’est que le monde musulman ne s’est pas dogmatiquement constitué par opposition au judaïsme. À sa naissance dans la péninsule Arabique, l’islam s’était distingué du judaïsme sur le plan des pratiques, c’est-à-dire sur un plan formel. C’était d’autant plus important que les dogmes sont proches, donc il fallait au moins que les rituels soient distincts, tout en étant reliés l’un à l’autre : l’islam a simplifié les règles alimentaires juives, tout en en conservant l’essentiel, la prière s’est orientée vers La Mecque et non plus vers Jérusalem, l’usage du vin a été proscrit dans le rituel, la période de jeûne a été allongée.
    L’islam, au fond, c’est la continuité du judaïsme. Et c’est notamment le retour d’un prosélytisme que le judaïsme avait progressivement abandonné, tout en demeurant une alternative au christianisme trinitaire. Le christianisme s’est, quant à lui, construit sur la base d’un peuple juif déicide. Pour toutes ces raisons, on ne trouve pas dans l’histoire longue du Maghreb une hostilité aux juifs aussi violente et rancunière que celle qui a fermenté dans la chrétienté.
     Pour le dire de manière synthétique, les juifs d’Afrique du Nord sont, pour l’essentiel et exactement au même titre que les musulmans d’Afrique du Nord, des Berbères arabisés ayant adopté un monothéisme : le judaïsme pour les uns, l’islam pour les autres. Il faut ajouter qu’il y eut des va-et-vient entre les deux. Autrement dit, les juifs africains ne sont pas issus de populations extérieures ayant migré depuis la Judée, singulièrement après la destruction du temple de Jérusalem par Titus en l’an 70, pas plus que ceux d’Europe d’ailleurs. Aucune source n’atteste un tel exil, matériellement peu vraisemblable. ...."
_______Cette étude rejoint largement celles d' l'historien israëlien Shlomo Sand, entre autres, et les récentes recherches d'autres historiens, qui montrent combien les histoires ont été mêlées:
       Arte a diffusé il y a peu une émission très intéressante sur un sujet généralement peu abordé, parce que mal connu par le grand public, qui est pourtant une toile de fond de certains problèmes aigüs toujours présents au Moyen-Orient. Remonter aux origines permet bien souvent d'éclairer et de relativiser les problèmes d'aujourd'hui.
    Une plongée assez méconnue et troublante dans l'histoire longtemps commune des communautés arabes et juives depuis le 7° siècle, d'abord dans la péninsule arabique puis une grande partie du bassin méditerranéen jusqu'au milieu du 20° siècle.
      Un document qui coïncide avec la sortie d'un important ouvrage collectif sur l' Histoire des relations entre Juifs et Musulmans, un livre à plusieurs voix, pas toujours forcément convergentes sur tout, qui va " à l’histoire réelle, tout en ne lâchant pas les mythes qui ont influencé les comportements."
    L'histoire y est rendue dans sa complexité et son dynamisme. On comprend mieux l'intrication des deux cultures et des destins, des relations parfois apaisées, parfois conflictuelles.
   L'objectif des auteurs est ambitieux: "A l'heure où les conflits perdurent au Moyen-Orient, que les relations se durcissent entre communautés, tout porterait à croire, pour des esprits myopes historiquement, que l'animosité entre Musulmans et Juifs existerait depuis les origines, comme entre des extrêmes. Les tensions actuelles observables ici et là, faussent notre jugement et trouble notre vision d'un passé, où les deux religions se sont fécondées mutuellement et culturellement pendant des siècles et ont coexisté plus ou moins harmonieusement dans diverses parties du bassin méditerranéen..."

   ____Les auteurs parlent dennemis intimes pour désigner l'ambivalence de ces relations à travers les siècles. Quatorze siècles d'histoire commune tout de même, pendant lesquels les influences réciproqques furent multiples... 
   Aujourd'hui, tout est brouillé, surtout depuis la montée des nationalismes européens puis arabes, suite à la dissolution de l'empire ottoman, les nouvelles formes d'antisémitisme en Europe, exportées dans le bassin méditerranéen, la gestation du sionisme depuis T.Herzl et sa concrétisation tragique en 1947, par l' expulsion des Palestiniens.
[Tous les juifs ne sont pas sionistes (certains en refusent encore l'idée et ses funestes conséquences) et tous les arabes ne sont pas musulmans, comme tous les musulmans ne sont pas arabes et il y a des arabes chrétiens et athées et des juifs incroyants... La réalité est moins simple que les schémas simplistes qui circulent.]
    Le recul historique permet de comprendre un peu mieux la complexité et les tension repérables encore en partie aujourd'hui
       Si loin, si proche.... A-t-on affaire à ce que Freud appelait le paradoxe des petites différences? Ce serait trop simple...


A la naissance de Mahomet, en 570, «on pouvait trouver des juifs dans toutes les sphères de la société arabe, nous apprend le chercheur américain Gordon D. Newby, ils étaient marchands, nomades, fermiers, poètes, artisans et guerriers. Ils vivaient dans des forteresses, en ville, ou sous la tente, dans le désert. Ils parlaient l'arabe classique, le judéo-arabe et l'araméen...»
Que l'islam soit né dans un milieu largement irrigué de judaïsme, aucun texte islamique des origines ne le nie. Le premier rédacteur de la vie de Mahomet, Ibn Ishaq, qui écrit sa biographie, la Sira, un siècle après la mort du prophète de l'islam, a même interviewé les juifs quittant Médine pour la Terre sainte au fur et à mesure que les musulmans acquéraient les terres des non-musulmans. Que le Coran reflète une ambivalence vis-à-vis des juifs - de la reprise admirative de leur héritage à la détestation et aux massacres des tribus -, c'est tout aussi indéniable. Mahomet a observé et étudié les juifs, puis tenté de les gagner à lui en reprenant clairement la plupart de leurs rituels et légendes : la prière vers Jérusalem (abolie après la rupture), les interdits culinaires, les jeûnes, les prophètes, la saga biblique..."

   Les  échanges culturels furent très nombreux et très riches, malgré les tensions, perceptibles dès le début. Tensions d'abord peu marquées, parfois plus manifestes, jusqu'aux ruptures parfois brutales [1]
           Les Juifs sont d'abord des arabes comme les autres
    _____ Hier, la coexistence relativement harmonieuse des Juifs de très ancienne implantation et des Palestiniens était bien visible à Jaffa, avant que la discorde ne s'installe, pour les raisons que l'on sait.
Mais l'israëlisation à marche forcée et la résurgence des mythes, notamment celui de l'exil, les dérives de la militarisation et de la colonisation, qui ont exacerbé des formes d'islamisme intransigeant, ont contribué à créer un fossé, une déchirure, les extrêmes s'attisant, au coeur même du monde juif et de la société israëlienne, dont on voit mal comment elle pourrait être réparée dans un avenir proche. Rompre l'engrenage paraît de plus en plus difficile. Hébron en est le témoin tragique.
_____Espérons que ces documents, à approfondir, contribueront à raviver les mémoires d'un côté comme de l'autre...pour retrouver le meilleur d'un passé, qui n'est pas tout à fait passé.

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Limites de la croissance

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Les petits gestes et les immenses enjeux

                                                  Les arbres ne montent pas jusqu'au ciel, dit un proverbe chinois. On le sait mieux maintenant, même si tout nous pousse à ne pas le voir ou à ne pas y croire: sur notre terre finie et à la peine, qui de plus se modifie rapidement sous nos yeux, Le dogme de la croissance infinie, qui est encore bien ancrée dans le système économique en vogue et dans la plupart des croyances et les comportements individuels, ne résiste pas au simple examen de bon sens.                      _____Ce ne sont pas l'addition de quelques gestes individuels ajoutés les uns aux autres qui vont modifier la logique d'un système qui fonctionne en aveugle depuis le début de l'ère industrielle, sous la loi du profit capitaliste, qui changera fondamentalement les choses. Marginalement sans doute, à condition que tous "jouent le jeu" de manière convaincue, raisonnée, non punitive. Il ne s'agit pas de "sauver la planète" (qui en vu d'autres), mais plutôt de permettre à l'humanité de se perpétuer autrement, plus solidairement, plus sûrement, par quelques gestes citoyens nécessaires, comme réduire sa consommation d'eau, limiter drastiquement son bilan carbone, diminuer son train de vie, etc...  Ce n'est pas une question de morale, de bons sentiments, mais une impérieuse nécessité éthique et politique politique, car il va falloir agir sur les leviers qui commandent la course folle au développement toujours plus effréné aux biens dont la production met en péril les conditions d'une vie décente, d'une vie tout cours...Il y a une logique économique qui doit s'inverser, et non pas seulement être modifiée à la marge. Et vite! Qui s'y attèlera? comment agir pour entraîner une conviction assez large pour être capable d'entamer cette mutation générale et consentie? Immense défi!     

                                                        Dès les années 1970 déjà, la question de fond était soulevée: sur sa lancée irréfléchie dans la course au développement et à la richesse: l'humanité court un péril mortel, mettant en danger les conditions de son propre développement. Sauf virage rapide et peut être improbable, l'histoire des hommes n'est pas assurée de durer, du moins dans des conditions relativement sereines. L'économie n'est pas une connaissance dogmatique, mais se développe selon les présupposés et les mécanismes qui lui donne son aspect à un moment donné de l'histoire. Elle est question de choix, qui peuvent être revus et corrigés, en fonction de ses effets. Le dépassement du capitalisme, du moins sous ses formes actuelles, n'est plus sujet tabou pour de plus en plus d'économistes qui ont intégré la dimension historique et humaine dans leur schémas de pensée.  Le productivisme seulement conditionné par la valeur du PIB, est à repenser de fond en comble. Consommer moins, consommer autrement doit devenir non seulement tendance, mais nécessité. Sans auto-punition, mais par raison, par réflexion. Encore faut-il que les décisions politiques suivent et que les convergences internationales se dessinent rapidement, malgré les inégalités de développement. C'est là que le doute peut s'installer, concernant l'efficacité de l'effet d'entraînement des pays les plus volontaristes, soutenus par des opinions les plus éclairées et les plus déterminées. Enorme pari, qui ne peut attendre encore des décennies...                                                                                                                                           "....L'écologie est-elle soluble dans les démocraties capitalistes? voilà u lne question clé, car, quoique nous faisons, si le système ne change pas, ce ne seront que quelques gouttes d'eau dans l'océan. Cette question est d’autant plus pertinente, lorsqu’on sait à quel point il peut être difficile de prendre des décisions radicales, capables de répondre aux urgences, dans un moment où les positions hégémoniques du néolibéralisme font pression pour conserver une politique des « petits pas ». Le philosophe et juriste Sam Adelman a ainsi montré que le principe même du « développement durable » repose sur des objectifs de croissance économique, rigoureusement incompatibles avec les défis de l’urgence climatique. Si la question peut paraître un brin provocatrice, remettre en question le modèle économique de croissance basé sur un extractivisme matérialiste qui transforme biens, vivants et humains en ressources, semble nécessaire. D’autant que dans beaucoup de cas, lorsque l’écologie est prise en considération, elle relève du greenwashing. Ou, pour le dire autrement, l’écologie elle-même devient une ressource pour la communication et le marketing, avant d’être transformée en politique ambitieuse.    Pour le professeur Pieter Leroy, qui enseigne la politique environnementale aux Pays-Bas, la réponse est claire : notre organisation politique ne nous permettrait pas de pouvoir répondre dignement aux effets liés au changement climatique. Même lorsque des grands conglomérats proposent de baisser la consommation d’énergie par exemple, cela sert d’abord des buts économiques et financiers....En 2004, la politiste Wendy Brown associe les difficultés et les écueils des démocraties contemporaines à l’essor du capitalisme néolibéral, en expliquant notamment que :

 

« la rationalité néo-libérale […] soumet chaque aspect de la vie politique et sociale au calcul économique : plutôt que de se demander, par exemple, ce que le constitutionnalisme libéral permet de défendre, ce que les valeurs morales et politiques protègent et ce dont elles préservent, on s’interrogera plutôt sur l’efficacité et la rentabilité promues – ou empêchées – par le constitutionnalisme. »

Dans cette optique, où le constitutionnalisme libéral est à entendre comme l’exaltation des libertés individuelles face au pouvoir étatique, le politique ne devient qu’un instrument au service de la rentabilité – rendant de facto toute réforme écologique et environnementale difficile à implanter, à partir du moment où elle menace des intérêts économiques et financiers immédiats.   Un peu plus tard, en 2009, la professeur de science politique Jodi Dean va encore plus loin dans un ouvrage qui propose une critique de la version néolibérale des démocraties. Selon elle, les démocraties se retrouvent menacées par une confusion entre libre expression et stratégies de communication ; en d’autres termes, rien ne permet de distinguer les intérêts de celles et ceux qui utilisent leur droit à la liberté d’expression dans la sphère publique.      Ainsi, la sphère publique démocratique représente un véritable marché de la liberté d’expression où se mêlent tendances énonciatives, stratégies de persuasion, fabrication du consentement, opinions privées, argumentations élaborées et influences médiatiques. Cette confusion ne devient compréhensible et lisible qu’à l’aide d’un réel outillage critique, qui peut permettre à chacune et chacun d’exercer ses droits citoyens ; hélas, cet outillage n’est pas accessible à tous et il est difficile de l’appliquer dans le bruit ambiant.     Au sein de ce marché de la libre expression émerge alors non plus une démocratie réelle, mais une illusion de démocratie, réduite à une incarnation simpliste de liberté d’expression publique et d’abondance de production de messages. Cette analogie du marché n’est pas innocente : elle témoigne, une nouvelle fois, de la gémellité entre économie de marché capitaliste et démocraties contemporaines, soulignée entre autres par le politologue allemand Wolfgang Merkel, dans un article particulièrement lumineux paru en 2014....."      _____________________________

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La Sibérie m'inquiète

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Et même m'affole
                         Mais elle n'est qu'un élément d'un tout, d'un phénomène plus global.
    Elle s'enflamme de manière incontrôlée et probablement irréversible.
        La canicule est le symptôme d'un processus plus général qui affecte la planète de manière différenciée et les feux de forêt se généralisent et gagnent en ampleur et en intensité, même s'ils ne sont pas un phénomène nouveau sur un temps long. Mais là, l'accélération est manifeste.


     "...L’Arctique se réchauffe plus de deux fois plus vite que la moyenne de la surface du globe. Ce phénomène est connu sous le nom d’« amplification arctique ».

Il s’explique en partie par la perte rapide de la couverture de glace de mer dans cette région : lorsque la glace diminue, l’énergie du soleil qui aurait été réfléchie par la glace blanche et brillante est absorbée par l’océan, ce qui provoque un réchauffement supplémentaire.   Cette année, début juillet, les mesures de l’étendue de glace dans la mer de Laptev montrent en effet une diminution exceptionnelle.  Une des craintes associées au réchauffement climatique, en particulier dans l’Arctique, concerne le dégel du pergélisol (permafrost en anglais). Lorsque ce dernier se réchauffe, le sol dégèle, l’activité microbienne augmente et relâche du méthane et du CO2 – deux gaz à effet de serre.    Les scientifiques estiment que 1500 milliards de tonnes de carbone sont ainsi stockées dans les sols gelés, c’est-à-dire deux fois plus que dans l’atmosphère et cinq fois plus que ce qui a été émis par toutes les activités humaines depuis 1850 !   Alors que les émissions du pergélisol représentent moins de 1 % des émissions mondiales de méthane, sa fonte progressive et la formation de nouveaux lacs pourraient entraîner la libération progressive du méthane dans l’atmosphère...."
    Les feux de forêts ne sont pas nouveaux mais sont devenus répétitifs et incontrôlables et d'ampleur inconnue jusque là.
  Il n'y a pas à se réjouir que l'Arctique deviennent un terrain de jeu de puissances régionales. Une opportunité économique peut-être, mais dans une perspective à courte vue qui fait fi des conséquences écologiques à moyen et à long terme, qui auront forcément des impacts planétaires.
   Une bombe climatique pour demain?
          Une situation alarmante, en tout cas. Pas seulement en Sibérie.
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Varia

Publié le par Jean-Etienne ZEN

1     __L'habit ne fait pas le député:

                                     Cravate ou pas à l'Asseemblée?           "....Si l’habit ne fait pas le moine, la cravate fait le député pour l’élu LR Éric Ciotti, qui a solennellement écrit jeudi 21 juillet à la présidente de l’Assemblée nationale pour se plaindre des tenues “relâchées” portées par les députés de la France insoumise dans l’hémicycle. Un combat qui a inspiré l’élu insoumis Louis Boyard, benjamin (métropolitain) du Palais Bourbon.  Dans un courrier reprenant quasiment mot pour mot celui de son collègue de droite, le député du Val-de-Marne demande à Yaël Braun-Pivet de mettre un terme à “l’arrogance vestimentaire” qui sévit selon lui à l’Assemblée nationale. Dans son viseur, des “tenues onéreuses” et autres “costumes aux prix exorbitants”. Des habits qui témoignent selon lui d’un “luxe indécent au regard de l’explosion de la pauvreté dans notre pays”. Louis Boyard considère que ces costumes “renvoient une image déplorable” de la représentation nationale, et appelle donc la présidente de l’Assemblée nationale à se saisir de cette question dès la semaine prochaine lors de la réunion du Bureau de l’Assemblée, exactement comme l’a demandé Éric Ciotti dans son courrier....."

2        ___Forêts françaises à reconsidérer:    

                               "...Depuis deux décennies, on assiste en effet à une mortalité croissante des peuplements forestiers et à une baisse globale de leur productivité. Si la surface boisée en France métropolitaine ne cesse de croître depuis le milieu du XIXe siècle, c’est en raison du boisement – spontané ou artificiel – de terres agricoles, car la superficie occupée par des forêts anciennes, elle, ne cesse de diminuer. Ce « dépérissement », est généralement attribué aux modifications climatiques. Les sécheresses estivales récurrentes fragilisent les arbres et la douceur hivernale favorise les pullulations de bioagresseurs, en particulier les scolytes et les hannetons.  Le changement climatique en est sans aucun doute une cause essentielle, mais il est aussi le révélateur d’écosystèmes forestiers fragilisés par des décennies de pratiques sylvicoles focalisées sur la production de bois. Non seulement la forêt française fixe moins de carbone par unité de surface, mais l’exploitation des peuplements dépérissants induit des émissions supplémentaires de CO₂ aggravant l’effet de serre et les changements climatiques associés..."

3      ____Japon: La droite et les sectes         

                            "... Tetsuya Yamagami a voulu attirer l’attention du public sur les injustices que l’Eglise de l’unification commet depuis des décennies. Curieusement, au Japon, les grands médias n’ont pas mentionné le nom de l’Eglise et se sont limités à parler d’« une organisation spécifique » jusqu’à ce que soient passées les élections qui se sont tenues deux jours plus tard. Pourtant, auparavant, les médias japonais avaient largement couvert les pratiques prédatrices de celle qu’on appelle aussi la « secte Moon ». Mais ses liens avec l’aile droite du Parti libéral-démocrate (PLD) au pouvoir, dont Abe était le leader incontesté, sont tabous. Cette dissimulation jusqu’à la fin d’un scrutin remporté sans surprise par le PLD, témoigne de l’influence du groupe religieux sur la vie politique nippone et de la capacité du parti d’Abe à museler les médias..."

4.   Le Pape chez les indiens...un peu tard.        

                      "...Le pape François a demandé lundi 25 juillet « pardon pour le mal commis » contre les autochtones au Canada, notamment ceux  placés de force dans les pensionnats pour enfants amérindiens gérés par l’Église, et a déploré que certains de ses membres aient « coopéré » à des politiques de « destruction culturelle ».     « Je suis affligé. Je demande pardon », a déclaré le pape devant des milliers d’autochtones à Maskwacis, dans l’Ouest du Canada. Évoquant une « erreur dévastatrice », il a reconnu la responsabilité de certains membres de l’Église dans ce système où « les enfants ont subi des abus physiques et verbaux, psychologiques et spirituels »....

 

 

5   Les flics français, des pionniers?        

             "...Le 15 mars 1667, par un édit signé à Saint-Germain-en-Laye, le roi Louis XIV confie au magistrat Gabriel Nicolas de La Reynie la charge inédite de lieutenant de police de Paris.    La capitale française compte alors un demi-million d'habitants dont environ 30 000 larrons et mendiants. Pour faire face à cette engeance, il n’y avait jusque là que guets et gardes hérités du Moyen Âge et sans commandement centralisé. Le nouveau lieutenant de police va donc en premier lieu rassembler sous son autorité tous les corps de police (commissariats, prévôté de l'île, archers et exempts du guet, compagnie du lieutenant criminel) et se faire représenter dans les 17 quartiers de la ville par 48 commissaires de police.    Avec une vision extensive de sa mission, il va faire installer l'éclairage dans les rues afin d'en diminuer l'insécurité. Il va aussi faire paver les rues et engager la lutte contre les incendies et les épidémies, faisant de Paris l'une des métropoles les plus propres d'Europe..."

  L'empire du sucre      

                      "....Walvin n’est jamais neutre face à son objet d’étude : il explique dès les premières pages à quel point le sucre corrompt et détruit les hommes, leur santé, leur environnement. L’ouvrage se lit ainsi un peu comme un réquisitoire, martelant que l’histoire du sucre est d’abord celle de la souffrance humaine et de l’exploitation, tant des hommes que de l’environnement. Mais cette étude se présente également comme une mise en garde contre les méfaits futurs et pluriels du sucre, qu’ils relèvent de considérations médicales ou de problématiques économiques liées au monopole de l’industrie agro-alimentaire...."

6      Maux de l'hôpital en Europe.

            "...La pénurie de soignants est généralisée, étendue au monde entier. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’il manquera 15 millions de professionnels de la santé d’ici à 2030. Si les pays à revenu faible sont particulièrement touchés, tous les pays, quel que soit leur niveau de développement, sont confrontés à des difficultés en matière de formation, de recrutement et de répartition de leur main-d’œuvre....."   

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Hôpital: lean management en question

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

        Pour quand une refonte? 
                                             Va-t-on enfin aller vers un système hospitalier enfin repensé, d'abord au service exclusif des patients?
        Le gouvernement s'y est enfin engagé sous la pression des faits, mais on ne perçoit encore aucun signe du virage promis, annoncé enfin comme nécessaire, après des années d'aveuglement et de gestion comptable à courte vue, dont la crise du covid a montré les limites et les failles.
     C'était vraiment un très mauvais calcul que d'avoir engagé l'hôpital, comme d'autres institutions, dans la voie du lean management.

 

                                         " La crise sanitaire déclenchée par la pandémie de Covid-19 a servi de révélateur à une crise bien plus ancienne et profonde : celle de l’hôpital public. Depuis 30 ans, progressivement, l’hôpital public a en effet basculé dans une nouvelle ère : celle de la « rentabilité ». Et pour réduire les dépenses, les gouvernements successifs ont lancé des dispositifs toujours plus contraignants comme le programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI)l’objectif national des dépenses d’assurance maladie (ONDAM) ou la tarification à l’activité (T2A).        Désormais, l’heure est au « lean management ». Issue du modèle de production automobile (Ford puis Toyota) et formalisée par un chercheur du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dans les années 1980, cette méthode de pilotage des opérations vise à augmenter la productivité d’une entreprise en réduisant ses coûts de production, à travers l’élimination des gaspillages et le travail en flux tendu.        Depuis une vingtaine d’années, l’ONDAM alloue aux hôpitaux publics des budgets systématiquement inférieurs aux besoins réels, afin « d’optimiser les dépenses ». Entre 2002 et 2018, 69000 lits d’hôpitaux ont été supprimés, et cela malgré l’accroissement et le vieillissement de la population française. Le manque de liquidités a poussé les hôpitaux à se financer auprès des banques, faisant passer leur endettement de 9 à 30 milliards d’euros entre 2002 et 2013.
     Le lean management ayant été poussé à l’extrême, la variable d’ajustement majeure est devenue le personnel soignant, dont les salaires sont parmi les plus bas de l’OCDE. Entre 2010 et 2017, la « productivité » de l’hôpital public a augmenté de 15 %, alors que ses effectifs n’ont augmenté que de 2 %. Et bien que la durée maximale de travail soit fixée à 48 heures par semaine par l’Union européenne, souvent les soignants sont dans l’incapacité de respecter cette limite, faute de personnel. L’AP-HP doit par exemple 1,3 million de RTTs à ses 72000 agents. Ce surmenage affecte à la fois la santé physique et la santé mentale des soignants.
                          Dans le milieu hospitalier, les arrêts maladie sont ainsi plus fréquents que dans tous les autres secteurs professionnels (10,2 jours par an, contre 7,9), et ces absences augmentent encore la charge de travail des soignants présents. Pire, on ne compte plus les cas de burnout, stress post-traumatique, démission voir même de suicide.         Autre problème de taille, dont les médias ont généralement peu parlé (à quelques exceptions près) : les événements indésirables associés aux soins, perturbant et retardant la prise en charge, et pouvant se traduire dans le pire des cas par une erreur médicale. À l’hôpital, comme dans tous les environnements de travail à risque, la gestion des risques passe par une culture de la sécurité, c’est-à-dire « un ensemble de valeurs et de pratiques partagées par les individus constituant et/ou contrôlant une organisation et établissant des normes comportementales ». Dans un système efficace, la culture de la sécurité est implémentée à tous les niveaux de la chaîne de commandes : des dirigeants de l’entreprise (ici les décideurs politiques et les directeurs d’hôpitaux) à l’opérateur de plus bas niveau (les soignants). Or l’application aveugle des principes du lean management – et notamment la diminution des coûts et l’augmentation de la productivité – va à l’encontre de la culture de la sécurité et augmentent de manière drastique le nombre d’erreurs médicales.         En effet, plusieurs études ont démontré le lien entre le manque de personnel et de matériel d’une part, et l’augmentation des risques pour les patients d’autre part. Le lean management génère chez les soignants de fortes charges de travail, beaucoup de stress et d’importants niveaux de fatigue. Or ces trois facteurs affectant fortement les réflexes, l’attention, le raisonnement, les capacités de communication et de prise décision des soignants, ils constituent la principale cause d’erreurs médicales. Et la fatigue a sûrement l’effet le plus dévastateur, d’une part parce qu’elle est considérée normale en milieu hospitalier, et d’autre part parce que les soignants ont tendance à en sous-estimer son impact sur leurs performances....            Beaucoup de soignants ont dénoncé ce système de management agressif et ses conséquences néfastes, sur eux comme sur les patients. Pris entre le marteau et l’enclume, les directeurs d’hôpitaux (même s’ils font part des difficultés croissantes qui sont les leurs) n’ont souvent d’autre choix que d’appliquer les directives décidées par leurs supérieurs hiérarchiques directs – à savoir les dirigeants politiques qui votent les budgets des hôpitaux publics.      D’un point de vue purement économique, on pourrait (peut-être ?) trouver ce type de management acceptable s’il permettait de faire de réelles économies. Mais en favorisant la survenue d’événements indésirables et d’erreurs médicales, il revient en réalité très cher. Un rapport américain en a en effet estimé que chaque année le coût des événements indésirables pour les hôpitaux américains était compris entre 17 et 29 milliards de dollars. Ce même rapport a montré que les erreurs médicales étaient la huitième cause de décès à l’hôpital, avec 44 000 à 98 000 morts par an aux États-Unis (sur 33,6 millions d’admissions)...."
                Il est temps de se pencher sur le grand malade qu'est devenu l'hôpital et le système de santé dans son ensemble, pour qu'il ne perde pas la qualité qui lui a été longtemps reconnu.
   En suivant les orientations données en haut lieu il y a peu: ...Le président de la République, qui s’est présenté comme un « enfant de l’hôpital » (son père, Jean-Michel Macron, était professeur de neurologie au CHU d’Amiens), a fait son mea culpa sur la façon dont le système de santé avait été réformé depuis son arrivée à l’Elysée en 2017. « On a sans doute fait une erreur dans la stratégie annoncée il y a deux ans », a-t-il reconnu, en référence à la réforme du système de santé baptisée « Ma santé 2022 » et présentée en septembre 2018.      Le chef de l’Etat a estimé que cette loi « ne portait pas assez de sens » et avait « un rapport au temps et une ampleur qui n’étaient pas du tout suffisants par rapport à l’état où était l’hôpital »« On mettait fin à quinze ans de baisse des tarifs hospitaliers, on [les] avait même réaugmentés. J’étais convaincu qu’on était en train de changer les choses » et « c’est très cruel pour moi-même », a-t-il ajouté, jugeant que « c’était une super stratégie mais à faire dix ans plus tôt ».    
     Mais le problème est plus ancien.
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Héritage colonial

Publié le par Jean-Etienne ZEN

La colonisation française et ses profits

          La possession des territoires conquis et occupés jusqu'à la décolonisation, pacifique ou non, a été pour la France une source de richesses en nature de toutes sortes, dans le domaine des produits agricoles et des matières premières. Mais régnait en Afrique, par exemple, une forme de fiscalité particulière, qui n'a pas peu contribué aux sourdes puis ouvertes oppositions à l'égard du colonisateur, qui avait besoin de certains progrès (routes, ponts, chemins de fer...) sur place pour le développement de ses propres intérêts économiques.        "...la France a favorisé des modes de prélèvement bien spécifiques, rapidement rentables et relativement aisés à mettre en œuvre : taxes sur les monopoles de production ou de commercialisation sur des biens tels que l’alcool ; taxes sur les importations consommées par les résidents des colonies ; mais aussi impôts payés par les populations locales tels que l’« impôt de capitation ». Celui-ci consistait à exiger des chefs de village qu’ils collectent une somme forfaitaire auprès de chaque habitant en âge de travailler ou, au Niger et en Mauritanie, sur le nombre de têtes de troupeaux.      Autre procédé rentable pour le colonisateur : le travail forcé, dédié à la construction des routes, ports et chemins de fer. On a ainsi calculé que l’impôt de capitation et le travail forcé constituaient en 1925 la moitié des recettes publiques en Afrique subsaharienne francophone.   C’est seulement après la Seconde Guerre mondiale que des outils fiscaux plus modernes tels que les impôts directs sur le revenu ont été développés. En effet, à cette époque, la France a voulu accélérer les investissements publics dans ses colonies, et, même si les gouvernements d’après-guerre étaient prêts à financer ces dépenses publiques par des subventions, il est devenu nécessaire de développer de nouveaux outils de prélèvements fiscaux au sein des territoires colonisés.... les États nouvellement indépendants ont dû composer avec un mode de prélèvement hérité de la colonisation, dont seules les réformes mises en œuvre plus de 30 ou 40 ans après les indépendances ont semblé atténuer le poids..." 

                   Les diverses formes d'impôts, dont les fruits revenaient in fine essentiellement au colonisateur avaient aussi pour finalité anthropologique déclarée de plier la personne colonisée, réputée "inférieure" et "paresseuse" aux exigences du travail productif, le plus souvent forcé, comme dans les colonies françaises et surtout au Congo belge, propriété personnelle de Léopold II.                                            ____La politique coloniale de la France et ses mythes n' ont pas cessé de faire débat, encore âprement discutés, non sans idéologie, malentendus et ignorances. Même parfois dans les débats historiens. Se libérer d'un passé largement mythique demandera encore du temps..._______

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Le monde d'après

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Optimisme ou pessimisme?
                                       Ni l'un ni l'autre. Vis à vis de l'histoire, les positions ne peuvent être simples. Les évènements ne suivent pas nos humeurs ou même nos désirs les plus légitimes.
     Demain viendront des jours heureux. Ce mythe entretenu en période de confinement  a la peau dure.
   Certes, il y aura un monde nouveau, mais sans doute pas celui que nous avons pu imaginer, fait de changements radicaux, de remises en question fondamentales, de virages décisifs sur le plan de nos orientations économiques, de nos choix politiques fondamentaux, de nos habitudes et de nos tropismes.
   Bref, une sorte d'utopie semblait devoir émerger, un monde nouveau se levait où nous pourrions sortir des ornières dans lesquelles nous nous sommes embourbés, des impasses où nous sommes fourvoyés.

    Un monde nouveau semblait de lever, fait de sagesse consommatrice, de modération sur tous les plans, de radical changement dans les pratiques politiques.
  Mais si dans l'histoire, des changement importants ont souvent lieu par le fait d'événements inattendus, on n'observe jamais de remise à zéro aux compteurs, même après une guerre, même après un crise de grande ampleur, comme celle qui a affecté les USA dans les années 30. Des inflexions, certes, mais jamais une révolution majeure.
   Il faut s'y faire, le déterminisme historique a son poids et le changement ne se fait que lentement et dans un temps plutôt long. Les ruptures radicales n'existent pas, sauf catastrophe majeure.
Notre propension à trop rêver dans certaines circonstances jugées exceptionnelles est mise à mal. Ce qui n'exclut pas de nouvelles perspectives et de nouveaux modes d'action.
    Nous en sommes là. La rupture attendue n'aura pas lieu. Houellebecq avait raison. En partie.
    "...La crise sanitaire n’est pas encore finie, mais déjà les illusions s’effacent. On aurait tant voulu y croire, pourtant, à cette promesse d’un monde nouveau. Un monde plus humain, plus juste, plus respectueux de l’environnement, moins financier, moins consumériste… plus désirable, enfin. On rêvait de circuits courts, de relocalisation, de consommation responsable. Demain, les bullshit jobs allaient disparaître, et les professions sous-payées être enfin reconnues à leur juste valeur. Combien de tribunes de chercheurs, d’experts, de sociologues pour célébrer l’avènement de cet avenir radieux, tandis que Nicolas Hulot proposait 100 principes pétris de bonnes intentions pour en poser les premières pierres… Il y était question de « transformer la peur en espoir », de « réanimer notre humanité », de « redonner du sens au progrès », de se « réapproprier le bonheur »
    Déjà British Airway envisage des salaires réduits de moins 40%, la vente de voitures s'envolent...Les grandes fortunes retrouvent une prospérité. renforcée..
  On n'a pas fini de lutter contre les forces qui veulent faire perdurer et même renforcer les tendances les plus discutables du "monde d'avant", voire contre les risques qui nous attendent peut-être.
     "...Comme dit un analyste, dans une approche très ambivalente:  
          ".... Pour que ce monde d’après advienne, il faudrait une modification substantielle des fondamentaux de notre mode de vie et de notre modèle de développement économique. Et, disons-le tout de go : ces dimensions ont peu de chance d’évoluer en profondeur.

Non seulement parce que nos sociétés ont une inclination naturelle à l’inertie, mais aussi parce que notre système économique mondialisé est en quelque sorte devenu… « too big to fail » (trop gros pour échouer).   Cette expression, employée à l’origine pour les banques, traduit l’idée que la chute d’une organisation aura de telles répercussions que les pouvoirs publics ne peuvent plus se permettre de la laisser disparaître, quelles que soient ses difficultés.    Osons une rapide analyse articulée autour des principales catégories d’agents et de quelques exemples emblématiques qui semblent indiquer que c’est désormais l’ensemble du système économique mondial, qui n’a jamais été aussi interdépendant, auquel on peut dorénavant accoler l’étiquette « too big to fail ».   Résultante logique de plusieurs décennies d’accélération sur le front de la mondialisation économique et de la libéralisation des échanges commerciaux et financiers, jamais dans l’histoire nos économies n’ont été aussi interconnectées. Les chaînes de valeur sont fragmentées à l’échelle de la planète, les dettes publiques et privées sont toujours plus largement détenues par des intérêts étrangers, le prix des matières premières se détermine sur des marchés financiers globalisés, et les grandes entreprises visent un marché d’emblée mondial, et ne réalisent plus qu’une faible part de leurs activités dans leurs pays d’origine.   Ce niveau d’intrication inédit a rendu les grandes économies mondiales plus interdépendantes que jamais. Ainsi, la crise sanitaire de la Covid-19 nous a privés de nombreux biens de consommation dont une part substantielle du processus de production se trouve délocalisée à l’autre bout de la planète.    Réjouissons-nous toutefois. C’est parce que nos économies sont interdépendantes et que la crise sanitaire n’a épargné aucune d’entre elles que nous ne devrions pas connaître, même au plus fort de la crise économique qui se profile, une récession aussi forte qu’elle n’aurait pu l’être.    En effet, l’ensemble des États et des banques centrales ont décidé, dans des temps record, des injections massives de liquidités pour soutenir l’économie, en s’affranchissant d’ailleurs de tous les dogmes de maîtrise des déficits publics qui ont guidé leurs politiques ces dernières années.    Certes, des asymétries existeront, et certains États étant plus durement touchés que d’autres manipuleront le levier budgétaire avec moins de parcimonie. Mais dans l’ensemble, à la sortie de la crise sanitaire, les grandes économies de ce monde se seront davantage endettées… auprès d’elles-mêmes, de leurs populations, et d’investisseurs étrangers. Et le bilan de la plupart des banques centrales
sera hypertrophié....      Bien naturellement, cette analyse pourra être interprétée selon le prisme du réalisme par certains, de la dystopie pour d’autres. Comme toute vision prospective un rien provocatrice, elle n’a pour autre objectif que d’ouvrir le champ des possibles, de heurter nos imaginaires et d’inviter à l’introspection et la réflexivité.    Il n’y a pas de fatalité à ce que nos sociétés, que nous avons présentées comme profondément enclines à l’inertie, reproduisent à l’identique les schémas du passé.    Mais, c’est précisément parce que les forces de rappel sont multiples et puissantes, qu’aucun changement structurel majeur ne pourra advenir sans un élan volontariste partagé entre les sphères politique, entrepreneuriale, et citoyenne. Le « monde d’après » sera ce que nous déciderons d’en faire, collectivement. Pour le pire, mais peut-être bien, pour le meilleur....."________________________
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Totalement pas imposable

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Les veinards

                       En cette période de crise énergétique et de fortes tensions d'approvisionnement de carburants, notre fleuron national fait un effort sur les prix à la pompe: une petite baisse sur le prix de l'essence, le temps de voir passer l'orage ukrainien. C'est sympa, mais c'est surtout un acte commercial en passant, qui va sans doute affaiblir ses concurrents sur le territoire national, surtout les indépendants au fond de nos campagnes. La philanthropie n'est pas une valeur cardinale chez le géant pétrolier, qui voit loin et qui a les coudées franches en matière d'impôts dans son propre pays: pas d'impôts, c'est chouette, non?  Tout cela malgré des profits records!                                                                       On dira: oui, mais le groupe pétrolier n'est pas le seul à péter dans la soie. C'est vrai, mais cela ne légitime pas ses pratiques fiscales une peu particulières et la "générosité" de Bercy. C'est un peu l'arbitraire. Parmi les géants du Cac 40, la transparence n'est toujours pas de mise: "...Les plus prompts à donner le détail sont évidemment les sociétés qui font le plus gros chèque d'IS au fisc. Trois d'entre elles paient 1 milliard ou plus : LVMH, Crédit agricole et Vinci.  Leur chèque est particulièrement élevé en 2017, année où une surtaxe exceptionnelle sur les grandes sociétés a été votée pour combler le trou créé dans les finances publiques par l'annulation par le Conseil constitutionnel de la taxe de 3% sur les dividendes voulue par François Hollande. Cette surtaxe a fait passer de 33,3% à 38,3% le taux de l'IS pour les entreprises dont le chiffre d'affaires dépasse 1 milliard d'euros et de 33,3% à 43,3% pour celles dont le chiffre d'affaires dépasse les 3 milliards. Elle a pesé particulièrement sur le Crédit agricole, qui, du fait de sa structure mutualiste, ne versent pas – ou peu – de dividendes. Viennent ensuite Engie (393 millions), Orange et Hermès (autour de 200 millions d'euros), puis Bouygues (188 millions) et Total (160 millions). La surprise, c'est la vitesse à laquelle cet impôt décroît et sa faible ampleur par rapport aux résultats des groupes. Petit rappel du bénéfice net part du groupe en 2017 des entreprises citées ci-dessus : LVMH : 5,129 milliards d'euros__Crédit agricole : 3,649 milliards d'euros __Vinci : 2,747 milliards d'euros __Engie : 1,423 milliard d'euros ___Orange : 1,906 milliard d'euros _Hermès : 1,22 milliard d'euros __Bouygues : 1,085 milliard d'euros __Total : 7,656 milliards d'euros....                               Même si ces groupes sont très internationalisés et tirent leurs bénéfices des marchés étrangers, les ordres de grandeurs paraissent bien faibles pour certains. Et plus on descend dans le tableau, plus l'écart est saisissant : Vivendi paie 84 millions d'IS, Dassault Systèmes verse 70 millions, Schneider Electric acquitte 60 millions pour des résultats compris entre 519 millions et 2,1 milliards. Michelin et Valeo paient respectivement un IS de 17 et 12 millions d'euros pour des résultats globaux de 1,7 milliard et 886 millions d'euros.                 "Dans l'industrie, les marges sont faibles en France et les impôts de production sont élevés", nous explique-t-on à l'Afep, l'association qui réunit les grandes entreprises françaises. N'empêche les chiffres sont étonnants. Sodexo, qui paie 7 millions d'euros d'IS en France pour un résultat de 723 millions d'euros, présente aussi la France comme un pays à faibles marges, faible rentabilité, contrastant avec les Etats-Unis ou le Mexique. Il faut donner un petit coup de chapeau aux groupes les plus transparents, comme Valeo, un des tout premiers à donner ces chiffres même s'ils peuvent paraître faibles pour la France. Michelin a aussi été rapide et précis. Ce qui n'est pas le cas des deux constructeurs. Tout d'abord Peugeot, qui ne paie pas d'impôt sur les sociétés en France du fait de reports déficitaires, et ce malgré un résultat de 1,9 milliard d'euros. Ensuite, Renault, 5,1 milliards de bénéfices, qui n'a pas daigné répondre, en dépit de son actionnariat en partie public et de l'image de jongleurs fiscaux que peut donner l'affaire Ghosn à l'Alliance Renault-Nissan. Un bon point aussi pour la Société générale, qui a été l'une des premières et des plus précises dans sa réponse, sans dissimuler qu'elle a reçu un chèque de près de 13 millions du fisc en 2017 grâce aux crédits d'impôt (CICE et PTZ) et à l'imputation de la perte colossale de Jérôme Kerviel. En revanche, BNP Paribas, qui affiche un bénéfice net de 7,8 milliards, n'a pas voulu nous indiquer le bon chiffre. En règle générale, les groupes discrets sur leur impôt sur les sociétés – comme Carrefour ou Peugeot – sont ceux qui n'en paient pas......Reste un mystère : le groupe Sanofi, champion des bénéfices en 2017 avec 8,4 milliards d'euros, est muet sur son empreinte fiscale. Grâce à la concurrence fiscale entre pays pour attirer leurs activités, les groupes pharmaceutiques bénéficient d'une fiscalité avantageuse sur les brevets. En France, ils sont aussi parmi les plus gros bénéficiaires du crédit d'impôt recherche. Ils ont enfin des batteries d'experts fiscaux pour réduire leur facture. Est-ce suffisant pour annuler l'impôt sur les sociétés de Sanofi en France ? Si ce n'est pas le cas, seul un peu de transparence de la part du groupe dirigé par Olivier Brandicourt aurait permis de le savoir...."                                               Total est particulièrement intouchable.    Comme toutes les grandes multinationales qui ne sont plus guère attachées à leurs pays d'origine, même fiscalement, qui ont assez de puissance pour avoir parfois une profonde influences sur la marche de certains Etats et sur certaines de leurs grandes décisions, possédant souvent plus de moyens financiers que certains d'entre eux. Total a un vaste réseau d'influences, ses nombreuses filiales lui permettant d'être présent sous des formes diverses et dans des lieux multiples de par le monde des affaires, en particulier autour du domaine si crucial de l'énergie, aujourd'hui en pleine mutation.

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