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Mais où est passée la gauche?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Comme soeur Anne, on la cherche, désespérément

            Cette campagne électorale met cruellement en évidence la vacuité des débats politiques en général, favorisant la montée des extrêmes. Les thèmes identitaires viennent prendre dangereusement la place des questions socio-économiques, politiques au sens le plus général et profond, de projets de société républicains, laissant les opinions sans repères et sans véritable vision  d' avenir. Le courant socialiste a perdu l'essence même de ses projets initiaux, qui se sont effrités depuis les années 80, qui se sont dilués dans l'idéologie ambiante néolibérale, qui a tenu lieu de progressisme. Le septennat de F. Hollande a illustré au mieux l'aboutissement de cette tendance, avec son discours écartelé entre le discours et la réalité toujours mieux adaptée aux "lois du marché". 

 

 

             Le socialisme, si on met encore un sens à ce mot, serait-il dépassé?   C'est très timidement que ceux et celles qui se réclament encore de cette tradition jauressienne avancent, dans un contexte brouillé, où les valeurs marchandes et l'individualisme prennent le pas sur celles de solidarité et de justice sociale, où l'affairisme court-termisme fait flores.           On comprend mieux la timidité, la paralysie qui s'est emparée d'un mouvement qu'on peine à situer, même parfois dans la case social-réformiste Une certaine peur de pouvoir gagner et de refaire du hollandisme à la petite semaine s'est installée. Les rituels sont encore là, mais la messe est dite.  "...Les rapports de force qui structuraient jusque-là le réel politique ont perdu leur sens. Depuis l'effondrement du communisme et la fin des grands récits d'émancipation, les socialistes conçoivent la politique comme un théâtre moral où s'affrontent des «valeurs». Qu'il s'agisse du social ou du sociétal, de l'économie ou de la diplomatie, ses représentants se sont institués en leurs ardents défenseurs: humanisme moralisateur, droit d'ingérence néocoloniale, laïcité exclusive, rigueur comptable, etc..;.Depuis trente ans, la gauche au pouvoir, privée de repères et convertie au néolibéralisme, s'effondre en elle-même comme un astre mort. Elle a passé deux septennats à conjuguer la gestion néolibérale de la crise et l'auto-simulation des valeurs. La dyarchie du pouvoir politique sous la Ve République (président vs Premier ministre) a cédé la place à un duopole plus fonctionnel: gestion et communication. Delors et Pilhan. La gauche y forgera sa culture de gouvernement, ses leaders, leur pseudo-vertu. Nous vivons toujours dans ce vertige de la simulation dont le quinquennat Hollande aura été un moment fort. La politique y a perdu sa passion cynique pour s'abandonner au cynisme sans passion d'une gauche de comédie..."           Plutôt tragique... Et l'on s'étonnera que les pauvres votent à droite, ou pire, prêtent l'oreille aux délires des extrêmes. Je ne suis plus un président socialiste, disait F.Hollande en 2013. Il n'était pas nécessaire de l'avouer, ou de chercher une autre voie par défaut.  ___________

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Parcours-sup

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Peut mieux faire...

           Cet outil de sélection/orientation demande à être repensé, dans le cadre d'un système universitaire devenu le parent pauvre de la politique scolaire française. Un système algorithmique encore opaque sur bien des points. De plus, "...Il existe une forme d'inégalité face à l'enjeu qu’est l’orientation : tous les élèves ne disposent pas du même niveau d’informations sur les filières. Parcoursup a créé un stress lors de cette année de seconde qui n’existait pas dans le système précédent. Et demander à un élève de 15 ou 16 ans de faire des choix d’orientation si tôt, c’est ne pas tenir compte de l’évolution d’un adolescent, qui change d’intérêts en fonction de ses découvertes...."   De plus, "   "La plateforme a bouleversé le rapport de l’enseignant à l’élève. Car pour être sûr d’obtenir une place dans la filière de son choix, ce dernier doit avoir le meilleur dossier possible. Et comme 40 % de la note du bac provient des évaluations en contrôle continu, l’élève a l’impression d’être en surveillance permanente. Dès le début de la 1re, c’est comme si chaque devoir était une épreuve terminale. Il ne peut pas échouer. Ce système supprime la valorisation de la progression, qui est pourtant l’un des fondements de la pédagogie. Par ailleurs, ne pas comprendre un chapitre du cours, cela arrive. Cela ne devrait pas occasionner une telle tension pour se rattraper. Le lycée est devenu une usine à stress...."     


                                                   Plus insidieusement et plus gravement, "...Combiné au Bac Blanquer organisé en contrôle continu dès la classe de 1ère, le dispositif Parcoursup engendre une situation pathogène pour de nombreux·ses jeunes et pervertit leur rapport aux études: il ne s'agit plus d'apprendre, y compris en ayant droit à l'erreur, mais de valoriser son dossier en vue du marché concurrentiel de l'enseignement supérieur..."   Bref, ce serait un "générateur d'anxiété", selon le journal Le Monde. De plus, il y a toujours la crainte de ne pas disposer des bonnes clés. Les familles sont, elles aussi, impliquées dans ces choix de "formation motivée", qui arrivent bien trop tôt dans le parcours scolaire. La pression parentale sur les enseignants et celle qui pèse sur les élèves dès la première dénaturent le véritable enjeu de la transmission des savoirs.   La transparence ne brille pas dans ce système complexe, qui rencontre un nombre toujours plus grand de critiques: si on on croit les sondages, "...Cette année, les lycéens et les étudiants interrogés se montrent nettement plus critiques vis-à-vis de la plateforme par rapport à l’édition précédente : 66 % la trouvent accessible (contre 81 % en 2021) et 63 % estiment qu'elle fournit des informations utiles pour leur orientation (contre 76 %). Une minorité, 44 %, la trouve utile (- 18 points), 38 % intuitive (- 10 points) et 33 % en capacité de répondre à leurs questions (-11 points). Malgré les fiches détaillées par formation, seuls 54 % des jeunes considèrent que Parcoursup est simple d'utilisation et 44 % qu’elle est efficace...."                                                                               Une inflation dans les notes est constatée et déplorée. ainsi qu'une stratégie précoce en amont de la part de certains parents favorisés pour préparer les parcours scolaires de leurs chers petits...                        __________________

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Don Quichotte à Bruxelles?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Le français fout le camp du champ des institutions.

           L'anglais s'impose partout, aux dépends des autres langues, pourtant recommandées à l'origine. A Bruxelles comme ailleurs. Les anglo-saxons ont fini par s'imposer massivement, comme un peu partout dans le monde du business et même, à l'état dégradé, dans la vie quotidienne, qui impose son nouveau "patois". Sans réelle justification . Question de "prestige", de soft power et de poids économique. Il est certainement trop tard  pour redresser la barre au coeur des institutions européennes, qui ont suivi le mouvement. Malgré les tentatives désespérées pour le faire.    La globishmania a depuis longtemps gagné les esprits, même au pays gaulois, parfois jusqu'au ridicule.  IL ne s'agit pas de valoriser une langue parmi les autres, mais de respecter un équilibre et les règles prescrites à l'origine. Le départ de Londres, qui longtemps imposa ses valeurs, n'y changera rien sans doute.     

 

 

            "...La France ne désarme pas. Alors que l’anglais s’est imposé à tous les étages des institutions européennes, à l’oral comme à l’écrit, Emmanuel Macron, comme nombre de ses prédécesseurs à l’Elysée, continue à se battre pour que la langue de Molière ne disparaisse pas des enceintes communautaires.   A quelques semaines de la présidence française du Conseil de l’Union européenne (UE), au premier semestre 2022, le gouvernement prépare une nouvelle offensive. Dans un communiqué du 22 octobre, publié après la remise d’un rapport sur « la diversité linguistique et la langue française en Europe », le secrétaire d’Etat aux affaires européennes, Clément Beaune, et son homologue à la francophonie, Jean-Baptiste Lemoyne, ont annoncé « un plan d’action pluriannuel » pour promouvoir le multilinguisme à Bruxelles. Il y a quelque chose qui relève du donquichottisme dans ce combat, tant il semble perdu. « La place de la langue anglaise au sein des institutions européennes est devenue prépondérante, voire hégémonique », écrivent les auteurs du rapport, qui ont travaillé sous la direction de Christian Lequesne, professeur de science politique à Sciences Po Paris. Quelques chiffres permettent de mesurer à quel point les vingt-trois autres langues officielles de l’UE ont en effet quasi disparu du paysage communautaire. Et le français, même s’il résiste mieux que les autres, ne fait pas exception..."                                                               Un nivellement par le bas qui a fini par faire consensus. Le plus petit commun dénominateur appauvri a fini par prendre le dessus. Cela vaut aussi au niveau des institutions internationales, malgré l'existence de notre langue en Afrique et au Québec, plus vigilant que nous sur le sujet. Une langue, c'est une culture, un mode particulier de pensée, une identité. D'autant plus que ne n'est pas le meilleur anglais qui prévaut, mais une forme dégradée, normalisée, standardisée de la langue de Shakespeare . _______________

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Impôts (justes) pour tous

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Une histoire fluctuante

           L'impôt direct en France, sous la forme que nous connaissons, avec ses variations, a une histoire assez récente. Déjà débattu à la fin du XIX° siècle, il ne connaît sa forme "moderne" qu'au début de la guerre de 14, pour financer l'effort de guerre et plus tard la reconstruction. L'impôt indirect (dit TVA), auquel personne n'échappe, peut êtes considéré comme un des plus injuste, quoiqu'apparemment indolore. Mais l'impôt direct peut être lui-même sujet à de multiples variations, avec des injustices mettant en cause la notion de proportionnalité et souvent soutenu par un pouvoir favorisant les plus hauts revenus et l' "optimisation fiscale" pour les motifs les plus divers, si bien que échapper à l'impôt est devenu parfois un sport national, toléré ou encouragé par le "verrou de Bercy", aux dépends de la redistribution nationale.

     Depuis des décennies, des économistes notamment, comme Thomas Piketty, prêchent pour une révision, voire une révolution fiscale. Le libéralisme lié à la financiarisation de l'économie, s'accompagne d'une tendance à une baisse des impôts en faveur des plus favorisés, dans l'optique d'un prétendu "ruissellement" attendu pour la collectivité. Aux USA comme chez nous. Au point que certaines grandes fortunes font mine de réclamer régulièrement un prélèvement plus important, comme à Davos, bien conscients de leurs privilèges. Imposer les plus riches est aujourd'hui comme hier une nécessité impérative, surtout quand se creusent autant les inégalités. Comme Roosevelt en son temps avait osé le faire. La plus grande fortune de France est loin de participer à l'effort fiscal, qui est un effort de dolidarité national?

     ______Dans son article 13, la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 fonde l’exigence de justice fiscale : la contribution doit être déterminée en fonction des « facultés » de chacun, ce qui implique une progressivité de l’impôt. C’est ce qui permet d’éviter de faire supporter le même taux d’effort à tous. Par exemple, dans le cas d’un impôt proportionnel, payer un impôt au taux uniforme de 15 % de son revenu est en réalité plus douloureux pour un revenu modeste qui servira pour l’essentiel à la satisfaction de besoins vitaux (manger, boire, se loger) que pour un haut revenu qui disposera d’une capacité d’épargne élevée. La progressivité permet de prendre en compte cette différence de facultés et d’aboutir à une situation où on réclamera, dans notre exemple, bien moins de 15% aux revenus modestes mais bien plus aux revenus élevés. Cette redistribution par l’impôt est essentielle pour corriger les inégalités de revenus ou de patrimoines._____
      Les principes sont admirables, mais ses applications ont connu  bien des vicissitudes et ont  rarement été adéquates à ces règles républicaines.
La  révolution fiscale promise, qui devait revoir complètement un système aussi complexe qu'illisible, n'a pas eu lieu.
                       Aujourd'hui, le ras le bol fical semble atteindre un sommet.
En fait, la France ne détient pas le niveau le plus élevé de l'impôt sur le revenu. Si l'inégalité dans l'effort collectif est bien réel, si des réformes de fond n'ont pas eu lieu, si l'impôt indirect reste le plus injuste des impôts, il y a une certaine  démagogie à proclamer que l'impôt est confiscatoire par nature, d'autant plus que les voix les plus fortes, criant à la spoliation, viennent de ceux que le système fiscal épargne le plus, voire absout, de ceux qui échappent à l'impôt par l'exil fiscal, qui profitent de cadeaux fiscaux, qui ne sont pas pour rien dans la dette.  L'optimisation fiscale reste un des fléaux majeurs de notre temps.
 Il y a une part de matraquage médiatique, en cette période, qui s'inscrit dans cette critique généralisée de l'impôt, qui fait partie de la machine de guerre néolibérale depuis une quarantaine d'années, pour qui "l'Etat est le problème", alors que "L'impôt est la base matérielle de l'Etat(J.Schumpeter)
                                          Réhabiliter l'impôt est toujours nécessairemais l'acceptation de cette charge ne peut fonctionner que si le système, qui ne peut être parfait, se réforme sans cesse en se rééquilibrant. Le problème de l'égalité devant l'impôt reste entier, comme celui de la résolution de la crise, qui enrichit les plus grandes fortunes et dont les conséquences ont peu ou pas d'effets sur le train de vie des plus favorisés. 
Ce n'est pas parce que notre système est devenu brouillé et souvent injuste qu'il faut jeter le bébé avec l'eau du bain. L'urgence de réformes de fond n'en est que plus forte et plus urgente, à l'heure où les plus favorisés le sont aussi par le système fiscal en vigueur.
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TVA : 32 milliards d'euros perdus par la France chaque année
Ce n'est pas d'une pause fiscale dont la France a besoin mais d'une véritable réforme de la fiscalité dans son ensemble. 
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Un sacré coup de vieux!

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Le début de l'humanité: une quête sans fin   

                                            Depuis Darwin et surtout les premières fouilles archéologiques significatives sur les traces des premiers signes de l'humanité, les archéologues et les préhistoriens ont fait un travail considérable. Mais nous ne sommes qu'au début d'une ère qui va encore nous révéler bien des surprises. Sans aucun doute.   Il ne se passe guère une année sans qu'un nouveau pas, souvent décisif, soit accompli, en Afrique, notre antique berceau, ou dans d'autres parties du monde. Le hasard et la méthode s'allient pour faire apparaître de nouvelles traces, qui viennent souvent remettre en question les découvertes précédentes et préparer de nouvelles investigations. Comme récemment dans une grotte sibérienne. De modestes indices qui débouchent parfois sur de profondes remaniements des connaissances établies. C'est toujours le domaine du provisoire en archéologie préhistorique. Noun n'avons pas fini de prendre un coup de vieux, qui relativise énormément la période historique accessible surtout grâce aux traces écrites.. Il faut toujours s'attendre à des révolutions dans la connaissance toujours provisoire de l'évolution.   Les grandes migrations ne datent pas d'aujourd'hui, qui nous ramènent à nos origines modestes où le hasard génétique et le climat jouèrent un rôle décisif.

 

           La grande famille humaine s'élargit encore. Au delà de ce que l'on osait imaginer il y a cinquante ans encore.
         C'est en creusant, l'oeil averti et l'esprit en éveil, que l'on découvre des mondes insoupçonnés, à partir d'indices ou de reliefs souvent minimes.
     Depuis qu'elle s'est ouverte à la préhistoire, notre petite histoire a ouvert des horizons autrefois inimaginables et nul ne peut prédire où les recherches nous mèneront encore, dans le gigantesque puzzle déjà élaboré, mais encore bien partiel et lacunaire.
    Depuis le tournant Darwin, de palier en palier, notre vision de l'humanité a progressivement été bouleversée.
    Et cela continue. D'autres révolutions nous attendent encore.

        Voici quelques dernières nouvelles des hommes.
   Il faut toujours s'attendre à des surprises, parfois de taille, dans le domaine de la recherche préhistorique, cette discipline si jeune qui n'en n'est qu'à ses débuts et qui élabore des hypothèses toujours nouvelles, sur la base de nouvelles découvertes.
    Tout est toujours moins simple que ce que l'on croyait. Il faut toujours s'attendre à des surprises
  C'est ainsi q'en Indonésie, un chercheur australien a découvert des traces osseuses de celui qu'on allait appeler, pour sa petite taille "hobbit" ou Homo floresiensis, qui est « est très certainement le descendant d’Homo erectus qui ont atteint l’île de Flores il y a plus d’un million d’années. Il y a 700 000 ans, et très probablement bien avant, les effets du nanisme insulaire se sont fait sentir sur ces populations isolées. C’est un cas unique au sein des primates. Homo floresiensis semble avoir ensuite relativement peu évolué du point de vue de la taille comme de celui de ses productions lithiques. »
     Notre cousin de Flores n'a pas fini de nous étonner.
  Depuis le Néanderthal, que de chemin parcouru!
L'Indonésie est devenue un champ d'exploration inattendu.
     Dans la grotte de Callao, aux Philippines, il reste aussi encore beaucoup à chercher et surtout à interpréter sur homo luzonensis.
    Tout se complique: on conjugue de plus en plus l'humanité au pluriel.
           "...En 2003, sur l'île de Florès, en Indonésie, de petits Hommes furent trouvés et appelés « Hommes de Florès », ou « Hobbits ». Onze ans plus tard, d'autres restes humains, ressemblants aux premiers mais plus anciens ont été découverts sur cette même île. Ils seraient en fait les ancêtres des « Hobbits ». De plus, puisque ces nouveaux fossiles évoquent Homo erectus, notre ancêtre, ces petits Hommes sont... nos cousins ! Ils auraient subi le phénomène évolutif du nanisme insulaire.    C'est probablement la fin des controverses autour de « l'Homme de Florès », cet hominidé dont plusieurs individus ont été trouvés en 2003 dans une grotte de l'île de Florès, en Indonésie. Datés de 50.000 ans et ne mesurant qu'un petit mètre, pour 25 kg, avec une petite tête, ce qui leur a valu le surnom de « Hobbit » (d'après les personnages imaginés par l'écrivain anglais J. R. R. Tolkien), ces humains-là intriguaient au plus haut point. Certains y voyaient des Homo sapiens difformes, atteints d'une pathologie qui restait à trouver, évoquant une trisomie.    D'autres en faisaient une espèce à part, Homo floresiensis, que l'évolution aurait conduit vers une petite taille après l'arrivée sur cette île, par un processus de nanisme insulaire, connu chez d'autres espèces animales, quand les ressources se font plus rares. Sa position dans la famille humaine reste méconnue, avec deux hypothèses en lice : une filiation avec Homo erectus (un ancêtre d'Homo sapiens), avec Homo habilis ou encore avec des australopithèques, peut-être déjà de petites tailles.      Deux études, parues dans Nature, viennent éclairer l'histoire d'un jour nouveau. En 2014, des restes ont été trouvés dans une autre grotte de la même île, sur le site de Mata Menge : un morceau de mandibule et six dents. Une récolte modeste mais bouleversante. La mandibule s'apparente à celle de l'Homme de Florès mais avec une taille encore plus petite que celle des fossiles de la grotte de Liang Bua (celle de la découverte de 2003). D'après les auteurs, il s'agit bien d'un individu adulte. Elle s'apparenterait davantage, ajoutent-ils, à H. erectus qu'à H. habilis. De plus, les dents semblent intermédiaires entre celles de H. erectus et celles de l'Homme de Florès de la grotte de Liang Bua. Nous partagerions donc un même ancêtre (H. erectus) avec l'Homme de Florès, qui devient un cousin....par la méthode des isotopes de l'argon(évaluant le rapport 40Ar/39Ar). Le résultat est lui aussi étonnant : 700.000 ans. Exit, donc la parenté directe avec H. sapiens puisque notre espèce n'existait pas encore. L'hypothèse qui est ainsi consolidée est celle d'une filiation avec H. erectus et un phénomène de nanisme insulaire, qui a par exemple, soulignent les auteurs, abouti à des éléphants mesurant 1 m au garrot, sur des îles de Méditerranée, et à des mammouths nains, retrouvés en Crète.
       Parvenu sur ces îles indonésiennes, ce descendant de H. erectus, confronté à des ressources alimentaires plus rares, se serait adapté au fil des générations par une taille plus faible. Les outils les plus anciens retrouvés sur l'île indiquent, selon Gerrit van den Bergh, coauteur des deux études, que H. erectus a dû arriver il y a environ un million d'années. La conclusion en rejoint deux autres.    Celle de Matthew Tocheri, du Muséum d'histoire naturelle de Washington, qui, en 2007, sur la base de comparaisons anatomiques, situait à au moins 800.000 ans la séparation entre notre propre lignée et celle ayant conduit à l'Homme de Florès. Et celle de Karen Baab, en 2013, rapprochant le Hobbit avec H. erectus. En quelques centaines de milliers d'années, l'espèce a pu augmenter sa population en réduisant sa taille, comme les éléphants de Sicile ou de Malte..."____________________
    ______ Un bon site de référence  
    _____________
 
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En bref

Publié le par Jean-Etienne ZEN

__ Les empêcheurs

__ Fracture numérique

__ Et les moyens?

 

__ Cosa nostra    

 

__ Il est "confiant"

__ " En même temps..."

__ Mésange en action

__ Pantoufle d'or

__ Ligne de crête

__ Entrepôts d'aujourd'hui

__ Baisse démographique?

                                           _____ Lire Stiglitz   ______________

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Manger vite et pas cher

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Vers la macdonaldonisation du monde?...

     On en trouve partout . Même dans la moindre petite ville bolivienne ou coréenne. Une mondialisation toujours en cours. La conquête des estomacs et des esprits se poursuit. Même à Saint-Pierre de Rome...Surtout là où l'on a désappris à cuisiner ou là où le temps manque pour se mettre aux fourneaux. Et il n'y a pas que Mcdo...     

 

 

  ____Vous me direz, en matière de malbouffe, il y a pire: les produits hautement transformés qui abondent dans les rayons de nos supermarchés sont souvent pires, même parfois quand ils se présentent comme (faussement) "bio". Affaires obligent! et il n'est pas toujours facile de distinguer le vrai du faux. On appelle ça le greenwashing. Mieux vaut le savoir pour éviter les déboires futurs. Manger vite et pas cher est devenu la norme un peu partout et les marchands ont su trouver le créneau, parfois attractif, en jouant sur l'apparence et l'ignorance (on est prié de ne pas lire les petites lettres et la liste des ingrédients). Le "prêt à décongeler" a de plus en plus d'adeptes. Les richesse et la diversité des sensations gustatives des plats cuisinés à l'ancienne tendent à disparaître. 

                En tous cas, la macdonaldisation est planétaire et la junk-food se répandent. Un mal qui répand...l'obésité. La né-fast food, néfaste pour la santé, devient problématique. On le voit déjà chez beaucoup d'enfants.  Pas besoin d'être médecin, diététicien ou JP Coffe pour le savoir.   Bien sûr les conséquences, parfois à court terme affectent surtout les classes les plus défavorisées, au Mexique comme en France, le prix devenant un souci, parfois une obsession...Le bien manger tend à devenir un critère de classe.                             ___ Mais où sont passés les petits plats amoureusement préparés et longuement mijotés par nos mères le dimanche sur la cuisinière à bois de la cuisine, dans le cocotte en fonte?... Bon appétit! Retour au bons sens gastronomique!    _________

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PS: naufrage annoncé

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Jaurès, reviens! ils sont devenus fous...

                                                Mais jusqu'où descendra ce qui reste du PS? Il touche le fond. Tué par ses divisions. Cela n'étonnera pas ceux qui suivent son chemin chaotique, depuis les années Mitterrand où il avait le vent en poupe. Assez vite, ce parti composite fut travaillé par des forces antagonistes et malgré une unité de façade, connut des divisions qui éclatèrent surtout au moment des congrès, notamment celui de Rennes. Le réformisme mou de certains devait aboutir à des ralliement "contre-nature", à l'ère macronienne notamment. Il ne reste que des lambeaux d'un parti qui a épousé, au plus haut niveau, les thèses néo-libérales. Jusqu'aux guerres picrocholines d'aujourd'hui. Alors qu'on attendait de lui plus que quelques lois sociales. Une vraie réforme des institutions. Des dérives qui ont fait le jeu des forces les plus conservatrices, voire de l'extrême-droite, comme on le voit dans le Nord ouvrier. Un descente aux enfers qui ne désespère pas seulement les militants qui restent...                                                                                                                     Comme beaucoup le remarquaient depuis des années: l'effacement de la gauche, son progressif mais inéluctable recul, sa dissolution dans la  pensée néolibérale sous prétexte d'adaptation et de "modernité", l'oubli de ses valeurs et de ses engagements, jusqu'à ceux des notions de service public et de justice sociale...voilà pourquoi notamment pourquoi de plus en plus de personnes ne se reconnaissent plus dans ce qui reste d'un PS moribond et d'un PC exsangue.           ___Depuis les années 83, ce fut une longue dérive, de compromissions en compromissions, d'abandons en renoncements ..avec le souci d'un vague réformisme ou d'un néo-keynésianisme timide et occasionnel, souvent plus verbal qu'effectif. La notion même de socialisme semble avoir disparu de l'horizon.           Il faut dire que le terme est galvaudé.       Quel socialisme? Il y a le mot et la chose...Les "socialistes" d'aujourd'hui furent au mieux de bons gestionnaires d'un système qui accentuait les inégalités, générait plus de précarité. On comprend le recul massif de ceux qui n'osent même plus arborer les étiquettes traditionnelles.

De Jaurès à Lamy, quel rapport?
     Juste un mot....
La réponse viendrait-il de l'intérieur? Il n'y a pas si longtemps, M.Valls, héritier du deloro-rocardisme, avançait cette proposition, qui eut le don de faire réagir vivement Mme Aubry, qui doit être autant socialiste que le pape est mormon:
" Il faut transformer de fond en comble le fonctionnement du PS, nous dépasser, tout changer : le nom, parce que le mot socialisme est sans doute dépassé ; il renvoie à des conceptions du XIXe siècle."
     Constat d'un autre courant, en forme d' aveu: " Le PS n'existe plus, ni en attaque, ni en défense (…) Le Parti socialiste est devenu un parc à moutons. » Estimant que « le Parti socialiste est dans un état comateux » et que sur « le plan du rassemblement de la gauche, il n’a pas du tout joué son rôle », il plaide pour un sursaut .." (Henri Emmanuelli).  Sursaut nécessaire ou retour aux sources? D'autres se libèrent: "Le gouvernement n’a plus rien de socialiste".
   A l'extérieur, C.Duflot fait le constat du vide: "  pour certains, les mots ont vocation à rester des mots. Je fais le triste constat que c'est aussi cela qui a été sanctionné par les Français dimanche, une politique où le verbe et la "com" sont plus que les actes»   
     Il y a déjà quelques années, Eric Dupin invitait la gauche à sortir du coma, faisant l'analyse de son effacement  et proposait quelques pistes pour sa possible reconstruction. On attend le début de l'ombre du moindre petit tournant. L'autoroute néolibérale est de conduite si aisée...
   Coma dépassé ou décès?
N'a-t-on pas affaire à une doctrine morte?
           Où est passé le socialisme, celui qui avait encore un sens pour beaucoup?
 .Celui du Président n'est plus qu'un vernis. Un socialiste modernisé, ripolinisé, à la mode St Germain. L'héritier du deloro-rocardisme est au commande.
      _____________________________ Depuis Jaurès, l'eau a coulé sous les ponts.. et avant lui déjà cette notion vivante faisait débat en Europe dans les divers mouvements ouvriers et les courants qui les soutenaient.

.                Le mot socialisme a déjà une longue histoire et a connu bien des variantes, le point commun étant "de prôner une organisation sociale et économique allant dans le sens d'une plus grande justice, celle-ci supposant une égalité des conditions, ou du moins une réduction des inégalités. Plus largement, le socialisme peut être défini comme une tendance politique, historiquement marquée à gauche, dont le principe de base est l'aspiration à un monde meilleur, fondé sur une organisation sociale harmonieuse et sur la lutte contre les injustices..."
             Un mot souvent  galvaudé, qu'on peut ramener à un petit dénominateur commun partagé" Le socialisme est l'ambition de construire une société où la naissance, l'argent, la propriété ne soient pas les seuls déterminants.
Il est possible de construire une société basée sur la connaissance, où chacun puisse réaliser ses potentialités humaines dans un cadre collectif, une société où chacun puisse vivre décemment, être créatif et libre. Pour s'appeler socialiste il faut ne pas avoir renoncé à certaines priorités, priorités à la connaissance, à l'échange, au travail organisé sans l'obligatoire subordination qui caractérise le salariat , il ne faut pas avoir renoncé à choisir la citoyenneté contre la sujétion.
Sans l' objectif de résoudre les problèmes les plus criants, sans l'objectif jugé utopique de contribuer à une amélioration de la vie de tous et de toutes, il n'y a plus de progrès possible, il ne reste que" la régression compétitive". La compétition féroce à tous les niveaux qui exige que tout, les biens et les services soient produits au moindre coût. Le moindre coût du travail c' est la misère du plus grand nombre pour une production standardisée, de mauvaise qualité. Cette production et ce travail "compétitif" assurent à la finance mondialisée les moyens de régner et de décider de la vie des humains, de faire une entreprise là, d'en ouvrir une autre là-bas.
        Sur la base de ces exigences, il y eut dans l'histoire des tendances très diverses et le mot ne manque pas d'ambiguïté.
     Le PS semblant avoir perdu sa substance et étant devenu un parti de notables et de fonctionnaires, de gestionnaires (honnêtes ou non) des affaires courantes, épousant les choix politico-économiques du néolibéralisme, avec un zeste de social. Maastricht l'a achevé.
             Il est censé représenter une partie de la gauche...
 Mais quelle gauche?..On assiste à la dérive  d'un idéal et d'une pratique politique, surtout depuis les année 80. On peut situer l' acte de décès final en 1983:la tournant de la rigueur, avec l'ouverture inconditionnelle à la mondialisation financière et la mise en chantier de privatisations en chaîne:
    Mitterrand fait le choix de rester au sein du Système monétaire européen (SME), et de réduire le différentiel d'inflation (et de hausse des salaires) français vis-à-vis du partenaire allemand, qui pèse sur la compétitivité du pays et la valeur de sa monnaie sur le marché des changes.
Face à la crise et à la menace d’une déroute économique, le président doit revenir sur ses engagements économiques de début de mandat. Pierre Bérégovoy, ministre de l'Économie, des Finances et du Budget du gouvernement Laurent Fabius, ouvre la voie à un processus de privatisations après les nationalisations de début de mandat. Les marchés financiers sont partiellement dérégulés. La plupart des entreprises qui ont été nationalisées entre 1981 et 1984 seront privatisées sous le gouvernement Jacques Chirac entre 1986 et 1988 ; on peut considérer qu’à partir de 1984, la France quitte un fonctionnement économique étatisé et adopte davantage un fonctionnement d'économie sociale de marché....
    Sous la poussée des forces néoconservatrices reaganiennes et thatcherienne,  s'inspirant de Hayek et de Friedman, pour faire "moderne", une sorte d'ordo libéralisme à la Kohl s'est installé en quelque sorteen question en Europe.....comme en Allemagne. Un modèle finalement contesté.

          Des responsables du PS vont aujourd'hui plus loin dans la déréglementation et la soumission au marché. C'est ainsi que récemment  on a entendu, faisant du sous-Merkel,  le chantre de l'OMC, Pascal Lamy, prôner des petits boulots en dessous du Smic, faisant se dresser Madame Parisot. Un comble!
    Comme beaucoup le disent, le PS a abandonné la classe ouvrière, les plus modestes, se situant même parfois à la pointe de la  libèralisation du monde.   
 Le  (social)- libéralisme, cette "troisième voie", s'est épanoui. Les éléphants de Maastricht ont encore pignon sur rue.
   Bref, l'état des lieux est consternant, après une  histoire des gauches vivantes et variées, Terra Nova représentant la pointe la plus visible de cette adaptation mimétique à l'air du temps.
        La gauche française serait  devenue une droite qui ne s'assume pas
Faut-il  faire appel au docteur Marx,  pour réanimer le malade?
En sachant que les partis sont à l'image d'une société.
Il reste à  changer de modèle économique, à restaurer une démocratie vivante, à refonder une citoyenneté responsable.
         Une forme de  socialisme cohérent, dans un seul pays, peut-il encore advenir dans une économie mondialisée et financiarisée, une Europe soumise aux contraintes libérales, avec un peuple idéologiquement résigné?         
       That is the question..._______
                  ___*  Benoît Hamon lui-même, porte-parole du PS, fait ce constat, dans son dernier livre:
...« Au sein de l’Union européenne, le Parti socialiste européen (PSE) est historiquement associé, par le compromis qui le lie à la démocratie chrétienne, à la stratégie de libéralisation du marché intérieur et à ses conséquences sur les droits sociaux et les services publics. Ce sont des gouvernements socialistes qui ont négocié les plans d’austérité voulus par l’Union européenne et le Fonds monétaire international [FMI]. En Espagne, au Portugal et en Grèce bien sûr, la contestation des plans d’austérité prend pour cible le FMI et la Commission européenne, mais aussi les gouvernements socialistes nationaux. (…) Une partie de la gauche européenne ne conteste plus qu’il faille, à l’instar de la droite européenne, sacrifier l’Etat-providence pour rétablir l’équilibre budgétaire et flatter les marchés. (…) Nous avons été en plusieurs lieux du globe un obstacle à la marche du progrès. Je ne m’y résigne pas..."
                           __ *  ___Jean-Pierre Chevènement fut un des rares à dénoncer très tôt les dérives d'une social-démocratie agenouillée devant la loi des marchés.
La gauche s’est ralliée au néolibéralisme, à la désindustrialisation et à l’euro fort et a signé ainsi la fin de sa spécificité.
"Cet idéal d’émancipation culturelle et morale de l’individu a fini par détrôner dans les années 1980, tant dans l’esprit des dirigeants de la gauche que dans les aspirations du cœur de son électorat, les considérations économiques et sociales traditionnelles rapidement devenues « archaïques » à l’heure des restructurations industrielles et de la dérégulation de l’économie. Des demandes non plus sociales mais « sociétales » se sont alors rapidement déployées dans les programmes politiques des partis de gauche des années 1980-90 : nouveaux droits, respect de la « différence », valorisation de la diversité… L’horizon des luttes s’est peu à peu déplacé. C’est désormais l’individu dans ses identités multiples qui doit être émancipé, et non plus le travailleur ou le salarié dans son rapport à la production. Ainsi, par exemple, le triptyque du Parti socialiste français des années 1970 (« nationalisation, planification, autogestion ») qui résumait bien son époque a-t-il été remplacé dans les années 1980-90, par un autre, implicite mais omniprésent : « individu, minorités, diversité ».
Au-delà de cet aspect culturel, le socialisme européen s’est plus généralement engagé tête baissée dans l’impasse libérale en abandonnant, soit qu’il l’a cru irréalisable soit qu’il l’a cru réalisé, son projet historique. Illusion encore renforcée au lendemain de la chute du Mur de Berlin en 1989 avec la disparition du vieil ennemi communiste. La social-démocratie aurait finalement épuisé son destin historique, la voie particulière qu’elle a historiquement incarnée ayant triomphé. Le réformisme comme méthode (plutôt que la révolution), la régulation de l’économie de marché comme programme (plutôt que l’appropriation collective des moyens de production) et la démocratie politique comme cadre d’exercice du pouvoir (plutôt que la dictature du prolétariat) s’imposant définitivement à gauche.
Mais ce faisant, le socialisme n’a pas su résister aux sirènes du libéralisme ; il en a même parfois volontairement épousé les contours, dans le cas du social-libéralisme. Il a adopté si ce n’est l’idée libérale, qu’il continue à dénoncer avec virulence, du moins son contenu matérialiste et consumériste, voué au culte de la croissance pour elle-même à coup de dérégulation, de flexibilité et de privatisation, mais aussi son projet culturel tout entier forgé autour de l’individu et de ses droits sans cesse étendus, et bien évidemment son programme politique qui privilégie les formes institutionnelles de la représentation et de la préservation des intérêts individuels au détriment d’une ouverture plus collective, plus égalitaire, plus démocratique (participative dirait-on aujourd’hui) du champ politique et social.

De la sorte, les socialistes, sociaux-démocrates et autres travaillistes européens ont largement ignoré la question, pourtant constitutive de leur ethos, de la répartition des richesses et de l’équilibre entre capital et travail. Ils ont littéralement abandonné le terrain de la lutte pour l’égalité au profit d’une promotion de la « diversité » qu’ils ont érigée en valeur. Ils ont aussi délaissé la notion fondamentale de solidarité en autorisant une politique généreuse d’accès à l’Etat social à de nouveaux ayants droit sans toujours exiger un quelconque devoir en retour de leur part. En négligeant de repenser le rôle de l’Etat pour l’adapter à son temps, ils ont laissé le slogan authentiquement néolibéral de Ronald Reagan, « l’Etat comme problème plutôt que comme solution », devenir le principe directeur de la réforme des politiques publiques. Ils ont oublié que le but de la vie sociale ne pouvait se résumer à un pur matérialisme, de la même manière qu’ils ont laissé faire les libéraux lorsque ceux-ci ont vu dans les nouvelles aspirations démocratiques et les nouvelles formes de la participation à la vie politique une menace plutôt qu’une chance pour les sociétés contemporaines. Bref, ils ont capitulé..."                                                         
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La France et ses chères exportations

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Business as usual?         

               Des navions aux zémirs et aux zautres.      Le vieux slogan des années 70 (En France on n'a pas de pétrole mais on a des idées) pourrait aisément être modifié aujourd'hui. En France on a de la quincaillerie militaire à vendre qu'il faut écouler sans être trop regardant sur ses usages futurs.     On brade de l'occasion ou en vend du neuf, pour faire entrer des devises.     On connaît les dérives égyptiennes où l'Etat français a une part de responsabilité, le mercantilisme à courte vue l'emportant sur le souci des usages futurs. Le Caire n'est pas Genève...

 

              Le contrat du siècle!..Mais vendre des avions de combat aux Emirats, ce n'est pas comme exporter des yaourts ou des produits de luxe dont ils raffolent...Cela peur avoir d'autres conséquences.  "...« Circulez, il n’y a rien à voir. Tout est sous contrôle. » Tel est, grosso modo, le discours gouvernemental servi – quand il n’est pas réduit à un implacable « secret défense » – dès qu’on s’intéresse à l’un des fleurons les plus sensibles de l’économie française mais aussi l’un des points les plus obscurs de notre République : les ventes d’armes, tout particulièrement à des régimes répressifs.  Le ministère des armées en tête défend une politique « dans le respect le plus strict des exigences liées aux exportations d’armement, en pleine conformité avec nos valeurs et nos engagements internationaux »Pourtant, depuis des années, portées par des médias, Mediapart notamment, et des ONG, les preuves s’accumulent et démontrent une tout autre réalité : des armes made in France participent à la répression politique dans plusieurs pays, au meurtre de civils dans les pires conflits de la planète, au mépris des valeurs et des engagements internationaux du pays dit des droits de l’homme....la France étant l’un des pays les plus rétifs à la transparence, le seul pays occidental à ne pas avoir de contrôle parlementaire sur les exportations d’armes. Il y a un an, le rapport d’information des députés Jacques Maire (La République en marche) et Michèle Tabarot (Les Républicains), qui plaide pour un contrôle des exportations d’armement français par le Parlement, avait fait espérer un progrès. En vain. Il est resté lettre morte...."     Pourtant, on sait que des armes françaises tuent au Yemen.                                                                                                                                                Beaucoup ferment les yeux sur ce business juteux, au nom du PIB, de la concurrence internationale (si ce n'est pas nous, ce seront les autres...) et du "réalisme" politique. Nous sommes tout de même troisième exportateur mondial dans ce domaine. Mr Dassault n'est pas mécontent. Le Président est satisfait. Sur ce dossier "sensible", l'opinion commencerait-elle enfin à évoluer? A quand une politique européenne et plus "éthique" en ce domaine?   _________

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Héritocratie

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Il y a ceux qui "méritent" vraiment et les autres.

                                                       La méritocratie n'est pas ce qu'elle était. Ceux que Bourdieu appelaient les héritiers, qui doivent surtout leur position sociale à leur naissance, qui accèdent aux plus hautes fonctions et aux plus grandes responsabilités du fait d'un parcours largement redevable à un ensemble de chances et de moyens. Combien de ministres, de hauts fonctionnaires, de grands capitaines d'industrie, etc...doivent leur fonction, leurs statut au seul fait d'avoir eu beaucoup de d'appuis et de soutiens. Même à l'Assemblée Nationale, il est de plus en plus réduit le  nombre de députés d'origine modeste, représentant les forces vives de la nation.  Le diplôme devient le nec plus ultra pour atteindre les plus haute fonction. Mais pas n'importe lequel et pour un public particulier...                               _____ " ...  En France, un diplôme d’une très grande école est, sinon un prérequis, au moins un fort accélérateur aux postes de direction les plus prestigieux. Tous les présidents de la Vᵉ République sont passés par leurs bancs, de même qu’une majorité de PDG du CAC40, dont une dizaine a été formée par la seule École Polytechnique. Toutefois, les chances d’admission dans ces écoles apparaissent particulièrement inégales. Et, même une fois le précieux diplôme acquis, les carrières des diplômés restent influencées par leur origine sociale. C’est le constat qui ressort de la thèse de doctorat que j’ai menée sur le rôle central des grandes écoles dans la stabilité des élites françaises depuis la fin du XIXe siècle. Alors que s’ouvre pour près d’un million de candidats la première phase d’inscription sur Parcoursup, où lycéens et étudiants peuvent enregistrer leurs vœux d’orientation ou de réorientation dans l’enseignement supérieur, notamment vers les classes préparatoires aux grandes écoles, revenons sur cet envers du discours méritocratique.... 


                                                                                                                                ...La disparité la plus frappante concerne la capitale. Alors que Paris accueillait selon les générations entre 4 et 7 % des naissances nationales sur le siècle passé, les Parisiens représentaient entre un tiers et la moitié des effectifs des grandes écoles les plus prestigieuses. Si la plupart de ces écoles sont situées en région parisienne, la surreprésentation des Parisiens est sans commune mesure avec celle des Franciliens, et l’hégémonie parisienne a même eu tendance à s’accentuer depuis la fin du XXe siècle.   L’étude s’intéresse par ailleurs à la reproduction sociale entre générations de diplômés des grandes écoles. Les enfants de diplômés nés entre 1891 et 1915 avaient 154 fois plus de chances d’être admis dans ces prestigieuses écoles. Cet avantage est divisé par deux pour la génération suivante et reste ensuite stable avec environ 80 fois plus de chances d’admission pour un enfant de diplômé né entre 1916 et 1995...Le terme « méritocratie » a d’ailleurs pour origine une dystopie de Michael Young dans laquelle le mérite (supposé) servait à justifier la confiscation du pouvoir. Dans les grandes écoles françaises, nous décrivons plutôt le produit d’une forme d’« héritocratie », telle que le sociologue Paul Pasquali qualifie la résistance de ces institutions aux transformations. En effet, la réforme de l’ENA, provoquée par la dénonciation de la déconnexion des élites par le mouvement des « gilets jaunes », apparaît minime pour répondre à de telles inégalités..."

 

        ___La notion de mérite est plus qu'ambiguë: Elle a un sens quand elle est surtout l'effet de talents et de travail personnels.  Mais beaucoup au sommet sont parvenus à la "réussite" et de la richesse personnelles par accident, par chance et par rencontres: par exemple, la fortune de J.Bezos n'en finit pas de gonfler, la crise aidant. Celle de B. Arnault, comme celle de F.Pinault, n'est pas mal non plus et connaît des bonds spectaculaires. Mais comment font-ils, se demande le petit smicard, abasourdi par de tels chiffres? Combien de vie de labeur devrait-t-il remplir pour arriver à de tels sommets, qui dépasse l'imagination?   C'est à cause du mérite personnel, diront certains, même parmi les économistes de salon. Il suffit de "traverser la rue" avait dit qui vous savez et tous les jeunes peuvent devenir millionnaires, s'ils en ont la volonté. Ce n'est pas si compliqué. Mais pourquoi est-ce si rare?                                  Il n'est pas question de remettre en cause la notion de mérite ni celle de la réussite personnelle. Mais dans quelle proportions, dans quelles conditions? Tout le monde n'est pas né avec une cuillère en argent dans la bouche, comme les fils Bolloré. Les héritiers, ça existe, surtout dans un pays où la transmission du patrimoine favorise l'accumulation des richesses. Le problème certainement le plus important est le pouvoir d'influence que possèdent ces grandes fortunes, sur le plan politique et médiatique. La grande majorité des grands titres de presse leur appartient, ce qui semble ne pas poser de problèmes au pouvoir, notamment la main mise de V.Bolloré sur nombre de réseaux d'information.

 

_____________Je m'suis fait tout seul et j'ai réussi, parce que je le vaux bien...
 Moi, monsieur, j' suis parti de rien...
______________________________De rien? Vraiment?...
Personne ne se fait tout seul. L'anthropologie et la psychanalyse montrent que tout individu ne serait rien sans un milieu qui le porte, une culture qui le fait être humain...
Nous sommes donc toujours en lien avec un héritage social, un modèle familial, même si nous les ignorons ou les refusons, fortement conditionnés par des facteurs dont nous ne pouvons nous extraire qu'en  partie ou en imagination. Nous sommes dépendants d'un monde humain particulier, qui nous a fait ce que nous sommes..
    Mais chacun a toujours la possibilité de faire des écarts, de sortir des normes, de se distinguer, de mettre en oeuvre des capacités particulières, qui peuvent l'élever au dessus du lot et l'amener, dans certaines conditions, à une certaine réussite sociale et financière. Parfois en tant qu'héritier, parfois sans appuis particuliers.
      On ne peut méconnaître la part de volonté entrepreneuriale, d'ambition exceptionnelle qui peut entraîner des individus à se dépasser et s'engager dans des aventures industrielles et financières qui font leur prospérité et leur renommée, comme Bill Gates, talentueux concepteur mais enfant de son époque technologique; on doit lui reconnaître cependant  beaucoup d'opportunisme et de pratiques monopolistiques. Le désir de dépassement, de réussite sociale, qui est plutôt positif,  a de profondes racines historiques, culturelles et familiales, comme Balzac l'avait bien vu..
 _______Ce qui fait problème c'est la prétention à être son propre créateur, le libre sculpteur de soi-même, ne devant rien à personne
Il faut reconnaître que l'expression self-made-man est abusive et fonctionne le plus souvent de manière condescendante, culpabilisante et exclusive: les losers et les pauvres mériteraient leur sort,  idée qui nous vient du darwinisme social propre au rêve américain (1)

 Le pasteur baptiste Russell Cornwel  (1853-1925) donne corps à cette fiction: « Je dis que vous avez le droit d’être riche, et c’est votre devoir de l’être. L’homme qui devient riche est peut-être l’homme le plus honnête de votre communauté. Je serai clair sur la chose : 98 % des hommes riches vivant en Amérique sont honnêtes et se sont hissés au sommet à la force du poignet. C’est justement la raison pour laquelle ils sont riches. C’est aussi la raison pour laquelle on leur fait confiance en matière de finance. C’est la raison pour laquelle ils ont créé de grandes entreprises et qu’ils ont réussi à inciter des tas de gens à travailler pour eux. Je compatis néanmoins avec ceux qui sont restés pauvres, même s’ils doivent, d’abord, à leur propre incompétence de n’avoir pas échappé à leur condition. Rappelons-nous qu’il n’y a pas une seule personne pauvre aux États-Unis qui n’a pas été pauvre par ses propres défauts et faiblesses. »
______Les critères de la réussite et de son coût, par exemple celle des grands  capitaines d'industrie et de la finance, peuvent légitimement être contestés.
Vouloir réussir, ça peut-être raté...
Et réussir quoi? « Toute vie qui n'a pour but que de ramasser de l'argent est une piètre vie. » (disait A Carnegie, le milliardaire mécène, qui pourrait inspirer quelques winners d'aujourd'hui...)
Il y a matière à réfléchir quand on s'interroge par exemple sur le cas Tapie, figure tant valorisée dans les années 80, ou sur les conditions de la fortune de F.Pinault, l'ambition de JMMessier, le parcours de B.Arnault... à l'heure de la logique de caste et de l'aggravation des inégalités
 A leur époque, Carnegie a su profiter du développement fulgurant du rail, W BuffetSoros, du contexte spéculatif contemporain,  Ford n'a pas brillé pas l'excès de scrupules, pas plus que Rockefeller...PC Roberts parlaient de nouveaux barons pillards, monopolisant les fortunes, comme le maître du crédit, J.Pierpont Morgan, fils d’un banquier, ayant hérité de son géniteur l’horreur de la concurrence « qui, dit-il, crée la banqueroute et lamine les profits » ! Pendant la Guerre de Sécession, cet adolescent prometteur achète à un arsenal, 3,5 dollars pièce, des fusils qu’il revend à un général nordiste 22 dollars chaque !"
_________Le mérite, valorisé jusqu'à l'excès, est souvent une valeur faussée, oubliant l'importance des occasions heureuses et du tissu des relations dans le succès social.

Aimerions-nous vivre dans une société où, comme le suggérait Nicolas Sarkozy en 2006, " tout se mérite, rien n'est acquis, rien n'est donné ? Certes le mérite n'est pas sans lien avec la démocratie. Mais il est aujourd'hui l'objet d'un détournement qui en fait surtout - cet essai se propose de le montrer - l'outil de circonstance du néolibéralisme. Autrefois vertu publique, le mérite se prétend désormais mesure de la valeur individuelle indexée sur l'effort. Ainsi est-il communément convié pour justifier non seulement les distinctions sociales, mais aussi chaque situation particulière, notamment les situations difficiles. Il en vient à rendre compte des épreuves comme du signe d'une défaillance. Chômage, maladie, rupture... voilà ce qui attendrait ceux qui ne font pas les efforts nécessaires pour les éviter. Nous entraînant à justifier l'injustifiable, le mérite ne met-il pas dès lors sa logique au service de la violence néo-libérale, qu'il pare d'un voile de légitimité ? Placé sous la double référence à Hannah Arendt et au paradigme du don, attentif aux liens entre mérite et reconnaissance, cet ouvrage avance que la force d'attraction du mérite réside dans le rempart fantasmatique qu'il constitue contre la précarisation généralisée : plus nous croyons au mérite, plus nous nous sentons assurés que nos efforts nous protègent. Face à la violence néolibérale des dominants, le mérite alimente alors une autre violence : celle du corps social tout entier, qui, pour conjurer l'angoisse de l'exclusion et de l'invisibilité sociales, stigmatise et décuple la souffrance en la déclarant méritée. Sous les apparences du bon sens, cette société du mérite généralisé ne risque-t-elle pas de nous entraîner dans une impasse ?"
________
L’illusoire méritocratie américaine   ____________________________

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