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Le poison du ressentiment

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Ou le venin de la vie

                                    L'homme n'est pas fait que de raison. Loin de là.    Tout une part de lui-même relève de l'affectif, du sentiment, pas toujours conscient, qui dirige ses choix, commande ses impulsions, donne une tonalité à son existence, de manière souvent peu consciente. Notre attitude générale dans la vie est commandée par un fond affectif, une musique particulière  qui peut être largement inconsciente, dont nous ignorons souvent les sources, et conditionner notre regard sur l'existence en général.     Une existence qui peut être considérée comme positive en elle-même, innocente en soi, digne d'être vécue  ou qui parfois suscite la condamnation, engendre les pessimisme.                   "J'aime la vie" disait Montaigne, passant outre les souffrances et la mort, mais la vie peut être aussi considérée comme négative, marquée fondamentalement par le malheur ou la faute, comme dans de nombreuses religions, où la réparation et la culpabilité sont des valeurs dominantes.    Nietzsche avait particulièrement insisté sur cette dimension au coeur d'une société fortement marquée par la notion de "péché originel", de réparation des fautes à l'égard d'un Dieu juge, de crainte de l' enfer. Toute la tradition judéo-chrétienne se trouve à ses yeux visée par l'univers morbide de la faute qui bride les élans de la vie, innocente en elle-même et compromet la liberté et l'auto-développement créateur de soi.                Ce renversement des valeurs aura des prolongements pas la suite, pas seulement dans le domaine philosophique. La psychanalyse s'en est emparée , hier comme aujourd'hui, car malgré le recul du renoncement religieux, la notion de culpabilité reste toujours bien présente, comme le précise notamment Cynthia Fleury, à la suite de M. Scheler, soulignant les effets parfois dévastateurs de la fureur qui détruit et consume, oblitérant les ressorts de la vie. L'estime de soi, source d'épanouissement sans arrière-pensée, se trouve altérée en permanence, comparée par le philosophe allemand à une "rumination" permanente, que ce soit individuellement ou collectivement. L'attitude victimaire, la mauvaise conscience distillent un venin qui empoisonne une existence, condamnée au repli ou à la fuite en avant, un nihilisme toxique, sans perspective, parfois une autodestruction, individuelle ou collective.

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Survol

Publié le par Jean-Etienne ZEN

__ Malaise

__  Résilience

__ Prévisible            

 

__ Ouvrir les yeux

__ Ils savaient...

__ Regretté Schaüble?

__ Tournant libéral

__ Faut le faire

__ Faute présidentielle

__ Peur de Vincent

__ Imams détachés?

__ Dernière tribune?

__ La voix de la sagesse :

                         «Cette terre a un problème : deux nations y ont tissé un lien indéniable. Même avec toute la violence du monde, nous ne pourrions pas effacer le peuple palestinien ou son lien avec cette terre, tout comme le peuple juif ou notre lien avec cette même terre ne peuvent pas être effacés. Le problème ici relève d’une forme de suprématie, la croyance que cette terre n’appartient qu’à un seul peuple. La violence ne peut résoudre ce problème, ni de la part du Hamas, ni de la part d’Israël. Il n’y a pas de solution militaire à un problème politique. C’est pourquoi je refuse de m’enrôler dans une armée qui croit que le vrai problème peut être ignoré, sous le couvert d’une guerre civile, avec un gouvernement qui ne fait qu’entretenir le deuil et la douleur.            «Le 7 octobre, la société israélienne a vécu un traumatisme sans précédent dans l’histoire du pays. Au cours d’une terrible invasion, l’organisation terroriste Hamas a assassiné des centaines de civils innocents et en a enlevé des centaines d’autres. Des familles ont été assassinées dans leurs maisons, des jeunes ont été massacrés lors d’une rave et 240 personnes ont été enlevées dans la bande de Gaza. Après l’attaque terroriste, une campagne de vengeance a commencé non seulement contre le Hamas, mais aussi contre l’ensemble du peuple palestinien : des bombardements aveugles de quartiers résidentiels et de camps de réfugiés à Gaza, un soutien militaire et politique total à la violence des colons en Cisjordanie, ainsi qu’une persécution politique d’une ampleur sans précédent à l’intérieur d’Israël. La réalité dans laquelle nous vivons est violente. Selon le Hamas, mais aussi selon Tsahal et la classe politique, la violence est la seule solution. La poursuite d’une logique “œil pour œil, dent pour dent”, sans réfléchir à une véritable solution qui nous apporterait à tous sécurité et liberté, ne conduit qu’à plus de tueries et de souffrances. "       _____________________

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Poutine, encore...

Publié le par Jean-Etienne ZEN

(C'était en 2022...)

Dernières nouvelles du front....

                    Il y en a de multiples, pas toujours cohérentes, ce qui rend la compréhension difficile. Et toute l'Europe fait front, ou presque. Le Tsar sera au moins parvenu à créer bien involontairement un front commun, même si la résurrection de l' Otan, qu'on annonçait comme moribonde, n'est pas la meilleure des nouvelles. On sait qui mène la barque depuis la guerre froide. Le double jeu de l'Oncle Sam est à surveiller.  En tous cas, malgré les avancées ukrainiennes et la relative désorganisation de la défense russe, il reste, béni par l'église orthodoxe, le maître du Kremlin, qui n'est pas prêt à tomber de si tôt, même s'il y a péril en la demeure, et l'imprévisibilité de Moscou n'est pas faite pour rassurer. Un animal blessé est prêt à tout. Rage et frustration...                                                                         Même si des critiques montent dans le pays, elles restent minoritaires et dispersées. Des voix dissonantes ne constituent pas (encore) une menace. Boris n'est pas Catherine. Les données géopolitiques ont changé. Si vraiment le Leader maximo est débordé par sa droite, il y a du souci à se faire. La colère montante de certaines troupes ne sera pas déterminante et nous n'avons jamais qu'une vue tronquée d'une situation si complexe qu'elle en devient chaotique. La peur risque de briser toute velléité de révolte(s).

..Mais il ne faut pas animaliser l'ennemi
 

                                                                 ___"...Bien sûr, il ne faut pas vendre la peau de l’ours russe. La prudence est de mise dans un conflit qui nous conduit de surprise en surprise, défie toutes les évidences et chamboule en profondeur le jeu international. Mais l’incroyable percée qu’ont réussie les Ukrainiens après six mois d’une guerre sans merci, leur permettant de reconquérir en quelques semaines près de 6 000 kilomètres carrés de territoires occupés par la Russie, a bien fait basculer la dynamique de la guerre. Et la déclaration de Vladimir Poutine, mercredi 21 septembre, au Kremlin, contraint de recourir à une « mobilisation partielle » de nouveaux soldats russes, n’en est finalement qu’une nouvelle preuve. Nous sommes loin du 24 février, premier jour du conflit, quand le monde sidéré se réveillait au son des canons russes, spectateur de l’agression d’un pays souverain par un autre, et que personne ne donnait cher des Ukrainiens. Six mois plus tard, c’est un pays galvanisé, révélé à lui-même dans cette guerre aux accents patriotiques et fort de l’appui inconditionnel des Occidentaux, qui se prend à espérer : loin de tout compromis avec l’agresseur russe, c’est bien la victoire pleine et entière que cherche désormais l’Ukraine, soit la reconquête de tous ses territoires occupés, y compris la Crimée, annexée en 2014..."_______

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Un homme en or?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Une disparition saluée 

                                      Non, de manière unanime. On l'a parfois presque sanctifié dans certaines tribunes à sa mémoire. Sans doute fut-il un homme intègre dans son parcours politique. On a pu l'apprécier sur le plan humain (sans doute à cause d'un vieux fond chrétien partagé) et même politique (un monde qu'il voulait un peu "moraliser"). Mais les éloges sont parfois trop appuyées, au point que l'on se demande si ce n'est pas un saint que l'on vénère aujourd'hui. Ce qu'il aurait contesté. On oublie que la morale et la politique ne doivent pas être confondues. Que l'homme privé et l'homme public doivent être distingués. Les excellent intentions, même les plus louables, ne peuvent être des critères de jugement en ce domaine et parfois la vertu peut s'égarer, les bonnes intentions peuvent déboucher sur des chemins douteux. Ce qui ne signifie pas que l'immoralité doit être la règle, mais que le désir de pureté, les bonnes intentions sont parfois limites, peuvent même égarer parfois. Quelques sentences de Machiavel peuvent nous le rappeler.                                                                    Et l'on oublie ses erreurs, qui furent aussi collectives. Le "mythe" Delors fut aussi un briseur de rêves. L'Europe dont il contribua fortement à poser les fondements fut souvent critiquée dans la forme qu'elle prit à l'époque d'un tournant mittèrandien et sa politique de rigueur qu'il aida à ériger fut et reste encore critiquée, dans le contexte de la montée de la montée de la pensée néolibérale en Europe, devenu nouveau dogme. Beaucoup se souviennent encore de l'Acte Unique européen et des âpres débats sur le Traité de Maastricht ainsi que les dérives du Marché unique, naïvement reaganien, remis aujourd'hui en question. On a oublié les débats de l'époque. Certains critiques sont même sévères. à l'égard de certains choix économiques et sociaux, en rappelant les débats d'une époque déjà oubliées pour beaucoup, en dénonçant le "bal de hypocrites" de ceux qui se disent encore aujourd'hui de gauche. Le delorisme fut aussi un dolorisme, si on ose...Artisan de l'Europe par le marché, il regretta parfois et discrètement par après les dérives prévisibles de son bébé, qu'avaient anticipé notamment Philippe Seguin.                      

 

                                                                 _______________________________

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Psychiatrie malade

Publié le par Jean-Etienne ZEN

En mauvais passe

               On peut même parler d' effondrement

                          Si l' institution hospitalière est malade, le secteur psychiatrique l'est plus encore. Mais qui s'en soucie? Ça en devient dramatique. La souffrance mentale n'est plus prise au sérieux. Ce n'est hélas pas nouveau, le problème se pose depuis longtemps, surtout depuis que les molécules chimiques sont venues se substituer trop souvent aux soins individualisés et à la présence et à la parole humaines.                                                                Ce n'est pas la première fois que des rapports, parfois très officiels, font état de la lente dégradation de notre système de soins psychiatriques. Depuis plusieurs dizaines d'années.   Si l'hôpital général est malade, l'institution psychiatrique est en situation critique et on ne s'en préoccupe guère. Surtout en cette période de crise profonde où la santé mentale pose de nouveaux problèmes.    Le déni de l'Etat continue sur une situation concernant plusieurs millions de personnes, malgré quelques aveux passagers, et la spécificité de la formation disparaît peu à peu. Comme si elle était une branche de la médecine générale.

   On a oublié qu'un malade mental n'est pas un malade comme un autre et que sa guérison éventuelle ne relève pas de la pratique médicamenteuse seulement, sinon comme appoint occasionnel.
   La psychiatrie est devenue le parent pauvre des systèmes de soin, où dominent les pressions de l'industrie pharmaceutique.
Or c'est l'état d'urgence qui est proclamé par plusieurs spécialistes et institutions, après bien d'autres avertissements, pour certains déjà anciens.
  La situation n'a cessé de se dégrader, dans un secteur qui concerne plus de personnes qu'on imagine, marqué par le déni, le silence, la honte parfois.

 

   Un secteur de plus en plus à l'abandon, condamné à fonctionner avec des bouts de ficelle.
     Il manque une volonté politique pour redresser et améliorer un système qui se dégrade à bas bruit depuis des décennies, alors que les divers désordres d'ordre mental de toutes natures n'ont cessé de croître.
   Un rapport parlementaire vient de confirmer l'état de délabrement de ce secteur trop longtemps négligé. Cela après un plus ancien rapport du Sénat, préconisant d'urgence de nouvelles voies.
     Le constat est accablant (*)
  Dans le silence institutionnel, cela ne tourne pas rond. La relation personnelle, si essentielle en ce domaine, est négligée. La chimie, si commode, ne suffit pas et peut parfois aggraver la situation. Les techniques de soins doivent être diversifiées.
   Le système est sous contention un peu partout.
       Ce ne seront pas quelques millions de plus, distribués sans discernement, qui amélioreront les choses en profondeur.
  Repenser la psychiatrie, ses présupposés et ses pratiques est une exigence impérieuse et urgente.


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                  (*)      «... Il faut redonner des moyens supplémentaires à la psychiatrie, je crois que c’est évident pour tout le monde, insiste (d’ailleurs) Martine Wonner, députée et médecin psychiatre de profession, interrogée par Mediapart. Mais je crois aussi très fermement que cela ne suffit pas. Moi, je ne veux plus, à quelques exceptions près, financer un seul lit supplémentaire dans les hôpitaux. Il faut totalement transformer l’offre de soin. » Là encore, même si Caroline Fiat, aide-soignante de profession, diverge sur la rigueur d’un tel moratoire, les deux députées se rejoignent et plaident pour un virage ambulatoire sévère, en réorientant à moyen terme 80 % des professionnels sur l’ambulatoire d'ici 2030.       Le rapport va encore plus loin et propose d’en finir avec l’organisation historique de la psychiatrie depuis les années 1960. À cette époque, pour sortir de la logique asilaire et ouvrir les malades vers la cité, l’institution psychiatrique se divise en « secteur », crée des équipes d’infirmiers extra-hospitalières, des structures d’accueil pluridisciplinaires en ville (comme les CMP, centres médico-psychologiques), le tout tournant autour de l’axe central que reste l’hôpital psychiatrique public. Chaque secteur correspond à un bassin de population.    Les deux rapporteuses, constatant l’échec d’un tel modèle, plaident pour réduire le « mille-feuille » des structures, et pour une offre de soin tissée « autour du patient », où il aurait « le libre choix ». Pour y parvenir, Martine Wonner assure miser sur un changement du mode de financement (acté par la ministre de la santé pour janvier 2020) en dotant davantage le médico-social, tout en forçant un peu la main aux établissements lucratifs. « Sans parler de contraindre, parce que je n'aime pas ce mot, on peut, par le biais du financement par la sécurité sociale, demander aux cliniques psychiatriques privées de participer à un soin de proximité, ou aux médecins de prendre tout type de malades en charge, de faire du soin d’urgence », explique la députée LREM. L’État, en la matière, doit être régulateur, assume le rapport, pour faire participer tous les acteurs à la « permanence des soins »....

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Corruption de toutes les couleurs

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Le problème est toujours , nonobstant les promesses et les dénis.

                                    Un refus d'agrément qui tombe mal, alors qu'il y a encore à faire en matière de vigilance et d'investigation en ce domaine. La hausse se poursuit même, dans divers domaines, sous diverses formes. S'il y a pire ailleurs, il y a encore bien des progrès à faire. La liste est longue des affaires "douteuses" qui ont fait scandale ou qui sont restées impunies. La corruption en général constitue "...un frein  majeur au développement. Détournement des richesses, découragement des investisseurs, confiscation des ressources naturelles, réduction des ressources de l’État, la corruption possède de multiples effets négatifs sur l’activité économique et la légitimité de l’État. Elle fausse la concurrence, favorise l’économie informelle et réduit le consentement à l’impôt. La corruption perturbe l’allocation optimale des fonds et réduit l’efficacité des politiques publiques. En créant des obstacles à une distribution juste et efficace des biens et services, elle altère la capacité de l’État à offrir un service public de qualité, participant ainsi à l’accroissement des inégalités et à la diminution de la confiance des citoyens envers les institutions et les représentants de l’État. Cette confiance est également mise à mal lorsque la corruption atteint les processus électoraux, délégitimant le processus démocratique. De manière générale, la corruption mine l’État de droit et représente un obstacle à la réalisation des droits humains. La corruption favorise le développement de la criminalité, notamment la criminalité organisée, voire du terrorisme et des groupes armés lorsque les fonds détournés viennent alimenter leurs réseaux ou lorsque ces acteurs emploient la corruption pour poursuivre leurs objectifs. Elle est un facteur de crise et de fragilité et possède un impact négatif sur la sécurité et à la stabilité aux niveaux national, régional et international...;"                                                                                                                                                      C'est comme un virus mortel pour la démocratie

       

                                                Il faudrait des livres pour faire l'histoire de la corruption et en décrire l'ampleur, l'état actuel. La liste serait infinie.
     Quand on a parcouru l'étude qu'a menée sur le sujet Antoine Peillon, qui s'est lui-même beaucoup informé ou celle de  Fabrice Arfi, qui lèvent tous les deux un coin du voile sur beaucoup d'affaires connues ou méconnues, on apprend beaucoup mais on est saisi par la surprise et l'inquiétude, voire l'accablement.
      L'ampleur du problème est si grande et si peu d'efforts sont faits pour lutter contre des pratiques qui deviennent toujours plus répandues et profondes, qu'on se prend à douter que l'on sorte un jour de cette véritable pathologie.. Sauf si une véritable révolution des esprits et des institutions se produit...
    Un livre qui devrait être lu et approfondi par tout citoyen soucieux d'information. La lutte commence par là.
   Des affaires récentes nous le rappellent. La France, certes, n'est pas seule concernée et le problème ne date pas d'hier. Par exemple, une grande partie de l'Afrique, l'Ukraine, le Brésil, le Mexique,l' Espagne...pour ne citer que quelques pays.
      Mais  la France n'est pas mal placée.. Elle est même gangrenée comme jamais. Le peu d'efforts accomplis sont bien trop limités.  Et le verrou de Bercy fonctionne avec efficacité. Des enquêtes bridées, une justice dépendante ralentissent ou étouffent nombre d'affaires.
   .Un mal qui mine la démocratie et la vie politique en général
A grande ou à petite échelle, individuelle ou collective, institutionnalisée ou marginale, occasionnelle ou systématique, la corruption est comme une hydre qui tend  à s'étendre si des contre-pouvoirs, des organes de surveillance et de régulation  n'existent pas ou ne fonctionnent pas normalement. Certains pays s'en tirent mieux que nous.
 Les belles déclarations n'y changent rien Les colloques non plus.
     Agir serait mieux
            Ce problème nous concerne directement. En laissant faire dans l'indifférence, en nous laissant aller au fatalisme, nous contribuons à l'affaiblissement de nos institutions, à l'appauvrissement des ressources de l'Etat, à la dégradation de notre propre qualité de vie dans la cité.
                         La vigilance citoyenne doit s'exercer, comme nous y invite certains organismes vigilants et certains organes de presse comme Mediapart/

       Déjà plus de 13 000 signataires ! Signez ici l'appel contre la corruption, ce fléau « qui met l'Etat de droit en péril et installe une insupportable fatigue démocratique », lancé dimanche 19 octobre à Paris par  les journalistes Fabrice Arfi, Benoît Collombat, Antoine Peillon et Edwy Plenel, rejoints par des magistrats, juristes, avocats, policiers, criminologues, sociologues, économistes, anthropologues et philosophes et Roberto Scarpinato, procureur auprès du parquet de Palerme (Italie).
 


                  Nous, citoyens, journalistes, magistrats, juristes, avocats, policiers, criminologues, sociologues, économistes, anthropologues et philosophes constatons une généralisation de la corruption qui met l’Etat de droit en péril et installe une insupportable fatigue démocratique. Cette menace sur notre République se nourrit certes de la banalité des conflits d’intérêts et des petits arrangements avec la morale civique, mais aussi de la faiblesse croissante des moyens de lutte contre ce dangereux fléau pour la démocratie.
Alors que le chaos politique n’est plus une hypothèse invraisemblable dans la France d’aujourd’hui, les signataires de cette alerte, forts de leurs expériences diverses, appellent les citoyens de notre pays à une mobilisation civique pour faire sauter les verrous institutionnels, culturels, politiques et judiciaires qui empêchent l’efficacité et autorisent le pire. Il est urgent de s’opposer réellement à la corruption.
Des solutions existent : indépendance du parquet, criminalisation de la corruption, suppression de la Cour de justice de la République, recrutement massif de magistrats, de policiers, de douaniers et d’agents du fisc, suppression du “verrou de Bercy” dans la lutte contre la fraude fiscale, réforme du système de déclassification du “secret défense”, réforme de l'article 40 du Code de procédure pénale pour une meilleure protection des lanceurs d’alerte dans la fonction publique, confiscation préventive des biens mal acquis et leur attribution au bien commun (associations, musées ou municipalités), vote d’une nouvelle loi bancaire instituant une séparation véritable entre les dépôts des épargnants et les fonds spéculatifs.
       Les signataires de cette alerte citoyenne s’engagent à développer, avec toutes celles et tous ceux qui les rejoindront, leurs expertise et dénonciation communes de la corruption. Ils continueront de porter publiquement la double exigence de vérité sur les affaires et de vertu régénératrice de la République.
Les signataires invitent tous les citoyens à signer cet appel, sur Mediapart.

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La fabrique de l'ignorance

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Il y a ignorance et ignorance

                               Il y a l'ignorance ordinaire, courante, qui résulte d'un défaut de savoir, parfois souvent provisoire, celle du commun des mortels dont l'esprit n'a pas été préparé à se poser les bonne questions, qu'on pourrait qualifier d'ignorance simple, explicable, et celle du scientifique, qu'on peut qualifier de "savante", confronté à des questions pour un temps - parfois très long - insolubles, à cause de leur complexité, souvent provisoirement,  un temps donné, celui de la recherche patiente et méthodique. Aucun savoir ne progresse sans certitudes premières remises en question, le plus souvent dans une démarche collective où se confrontent les hypothèses, patiemment vérifiées, dans laquelle le doute (méthodique) joue un rôle majeur. G. Bachelard a bien décrit cette dialectique en dehors de laquelle aucune pensée rationnelle, dans quelque domaine que ce soit, ne peut voir jour....                                                                                             Et y a l'ignorance "construite", non désintéressée, qui a pour projet implicite, masqué, de détourner les esprits de la pensée informée et critique, au nom d'intérêts masqués, mais âprement défendus, en biaisant des résultats établis, en les édulcorant, en exploitant certaines de ces failles, en utilisant certains chercheurs peu scrupuleux pour abonder dans leur sens pour semer la confusion et le doute et continuer leurs petites affaires en retardant toute mesure coercitive. On connaît la stratégie des cigarettiers qui financèrent de nombreuses études biaisées pour  valoriser leurs produits en faisant réfuter la nocivité de leur business.                La bonne analyse produite pas France 5 hier soir en donne une assez bonne illustration dans des domaines le plus souvent industriellement sensibles. Certains groupes puissant utilisent la méthode scientifique contre la science, à seul fin de troubler les esprits et créer le doute dans les esprits peu ou mal informés ou peu critiques. Un véritable détournement de la science, dont l'origine est déjà ancienne. L'arme du doute peut être provisoirement efficace et parfois redoutable.                                                                                      ___Le doute, qu'il soit cartésien, méthodique ou plus modeste et circonscrit, est toujours une attitude qu'il importe de valoriser en toutes circonstances. Que soit dans la vie quotidienne, dans la recherche d'informations, ou dans celui de la recherche ou des débats scientifiques.

     Le doute est libérateur quand il est animé par le désir de sortir d'un dogmatisme trompeur,  de rechercher une vérité plus satisfaisante, d'oser penser par soi-même, comme disait Kant. C'est toujours possible, à des degrés divers, toujours libérateur.
    Mais le doute peut être instrumentalisé, utilisé à dessein comme un moyen d'instiller un soupçon, de faire naître une résistance vis à vis de connaissances pourtant bien ou assez bien établies. Parce qu'elles gêneraient, remettraient en question des vérités qui dérangent, qui mettent en péril des intérêts bien établis, un business fructueux, contestés par des esprits suffisamment éclairés et indépendants.
     C'est le cas bien connu des défenseurs du business de l'amiante, ce poison qui n'a pas fini de faire des ravages et dont les dangers ont été signalés dès le début du XX° siècle.
   C'est le cas, tout aussi connu du lobby des cigarettiers, toujours en action, qui dépensent des sommes pharaoniques pour produire des rapports à l'aspect "scientifique" pour justifier la poursuite de leurs affaires très juteuses, au détriment de la santé publique.
   Le plus insidieux, c'est lorsque une industrie, aux productions dûment contestées pour leurs méfaits, soudoient des "experts" complaisants pour susciter des questions là où il n'y a plus lieu d'en poser, pour relancer des recherches biaisées, pour éviter que le dernier mot de soit donné à ceux qui  ont fermement établi la nocivité de produits devenus d'un usage commun. 
    Au niveau politique, local ou plus large, des firmes savent aussi y faire pour influencer les débats sur les questions sur les réglementations ou des interdictions. Parce qu'elles ont de puissants moyens.
  C'est ce que montre bien, et depuis des années, certaines enquêtes, comme celle sur les produits à base de glyphosate, la molécule la plus utilisée au monde.
    Le dossier est déjà lourd. Les études de Marie-Monique Robin sur le sujet sont décisives, mais pas uniques.
    Ce qu'on a appelé la manufacture du doute dans différentes productions contestées, dont le monde rapidement grandissant des perturbateurs endocriniens.
   Parfois des questions légitimes peuvent encore se poser, mais il est des points qui ne peuvent plus être contestés sans être partisans intéressés.
   Mettre la science à l'abri des pressions de certains intérêts privés, dont le but est de distiller le doute, est aujourd'hui plus qu'hier un projet nécessaire, un combat permanent.

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Varia

Publié le par Jean-Etienne ZEN

__ Enfin!

__ Porosité

__ Scénarisation

__ Elargissement?

__ Embarrassant

__ Pas surprenant

__ Déjà Flaubert

__ Israël et l'ONU

 

__ Le génie et la loi

 

__ Netanyahou contesté

__Avoir faim à Gaza 

__Pour quel avenir?                     

__ Bombardement aveugle

__ Mozart de la finance

__ Bonne nouvelle! la corruption a disparu. Vraiment?   __

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Mourir dans la dignité

Publié le par Jean-Etienne ZEN

   A condition que l'on s'entende sur cette expression...                                                          ___Depuis peu, on semble s'orienter vers une nouvelle législation en matière de fin de vie. Il est temps, car la réflexion tarde en France en cette matière. L'inertie, les résistances, les (fausses) peurs, les résistances, religieuses ou non, sont encore nombreuses. Il est temps, car la réflexion s'impose d'autant plus que les moyens de prolonger la vie, parfois au-delà du raisonnable, se perfectionnent toujours, parfois contre la volonté des personnes, si tant est qu'elles puissent encore en exprimer le désir. Certains pays voisins, où certains Etats américains ont ouvert la voie avec prudence, mais on peut encore faire mieux, dans le respect de la volonté des personnes. Sans tomber dans les excès japonais, qui ont une autre tradition et qui sont confrontés à une baisse démographique sévère. Mais que l' on cesse de tout mélanger et il est temps de donner une véritable  liberté encadrée au corps médical, en concertation avec les familles. Il est des cas où certains scrupules n'ont plus lieu d'être.                                   Seule compte la vie. La mort n'est "rien" pour nous, comme disait Epicure, qui y voyait le retour à un néant absolu, à une nature qui prend et recycle tout ce qu'elle produit. C'est pourtant "quelque chose", car dans le parcours d'une vie humaine, elle vient inéluctablement mettre un terme à une aventure singulière, à une expérience subjective, existentielle, dont le point final pose toujours problème pour soi et pour les proches. Rien ne vaut la vie, comme chante Souchon, mais il est des cas où la prolonger inconditionnellement peut faire problème, parfois cruellement. Lorsque la médecine a échoué sur tous les plans, lorsque la souffrance, parfois extrême, prend le dessus en permanence, quand les accompagnements ne sont plus d'aucune utilité ou n'existent pas, il devrait être accepté, dans le cadre d'une législation ouverte quoique rigoureuse, de pouvoir mettre un terme, par sa propre décision autant que possible, à une vie qui en vérité n'en est plus une....      Mais en France, contrairement à beaucoup de pays voisins même de tradition catholique, les lois restent restrictives et ambiguës, malgré les nombreuses et anciennes campagnes d'information, comme à l'AMD, un partie du corps législatif et des organismes d'Etat, s'enferme dans un conservatisme parfois aveugle, organisant une résistance qui, on le sait, ne pourra durer.                                                                                                                   L'exemple récent de Alain Cocq devrait pourtant interpeller, après tant d'autres; "...Il voulait mourir depuis plusieurs années – revendication qu’il avait par ailleurs médiatisée en 2020 – et réclamait le droit à l’euthanasie. Militant français de la fin de vie « digne », Alain Cocq, 58 ans, est mort mardi 15 juin par suicide assisté en Suisse, geste ultime mettant fin à des décennies de souffrance, qu’il a accompagné d’un dernier message fustigeant « le manque de courage » de la classe politique...."

       Mourir "dans la dignité".  Autant qu'il est possible.   Seule vaut la vie, mais quelle vie? 

 

                     Le débat est à nouveau sur la sellette, aujourd'hui à l'Assemblée. Avec beaucoup de résistances, comme si le sujet était encore tabou, après tant d'années de non dits et d'offensives de milieux conservateurs, souvent ignorants des pratiques réelles sur le terrain, surtout dans le contexte de la grande vieillesse et du milieu hospitalier. Après plusieurs pays d'Europe, dont le très catholique Portugal et l'Espagne . En France, les élus tergiversent, renvoient à la loi Léonetti, qui a montré ses limites, évoquent les soins palliatifs, toujours insuffisants. La proscratination est encore de mise. Beaucoup de confusions , parfois entretenues, règnent encore sur le sujet, malgré les choix et les exemples récents, comme pour Anne Bert ou Paulette. La loi doit s'exercer, non pour imposer quoi que soit, mais pour garantir des conditions de fin de vie qui ne soient pas des calvaires sans fin. C'est au sujet de décider, dans le cadre des conseils médicaux et sous le contrôle de la loi, celle justement qu'il faut changer pour encadrer une pratique souvent clandestine. Houellebeq se trompe. Il ne s'agit pas de fin sur commande. Il s'agit d'une assistance dans certains cas bien particuliers, le sujet état lui-même autant que possible demandeur..  Le terme d'euthanasie prête souvent à confusion.  Pour une mort acceptable     Vieillir:personne ne peut prétendre pouvoir y échapper, sinon en imagination.  Mourir est la seule chose dont nous pouvons être sûrs et fait partie naturellement du cycle de  la vie. Bien vieillir ne dépend pas que de nous.    Ce que nous pouvons parfois choisir, ce sont les conditions de nos derniers instants, les modalités de notre fin programmée.

Une réflexion sans dogme

 

               Si celle-ci devient une caricature de vie, s'accompagne de souffrances insupportables, de dégradations profondes et irréversibles, l'euthanasie, quand elle peut être choisie, reste une solution permettant de garder une certaine maîtrise  du passage que nous pouvons lucidement assumer.      Mais il peut se faire que l'on décide à notre place si nos instants ultimes sont jugés marqués de trop de dégradations irréversibles, de douleurs insoutenables, de conscience diminuée, les efforts pour la réduire étant vains, les soins palliatifs jugés inutiles ou défaillants.
    L'euthanasie est une chose trop sérieuse pour être laissée aux seuls soignants, elle ne peut se réduire à un acte technique.
                On sort là de la simple expertise médicale et les médecins sont partagés sur un domaine où l'on touche à des notions subjectives délicates de morale et parfois d'options religieuses, qui n'ont pas fini de faire débat.
         La  fin de vie en France n'est pas ce qu'on croyait.
Les conditions de la mort à l'hôpital notamment ont changé et la loi Leonetti n'est plus suffisante ou est mal appliqûée
   En France, près de la moitié des décès (48 % en 2010) a été précédée d'une décision médicale ayant pu hâter la mort du patient. Mais des médicaments ont été donnés pour mettre délibérément fin à la vie dans seulement moins de 1 % des cas. Les décisions prises s'appuient dans leur grande majorité sur les dispositions de la loi Leonetti qui permet sous certaines conditions de limiter ou d'arrêter un traitement, ou d'administrer des médicaments afin de soulager les souffrances du patient, qui peuvent avoir pour effet d'avancer la survenue de la mort. Toutefois, les prescriptions légales encadrant ces décisions ne sont pas encore totalement connues ou respectées : les décisions de fin de vie ne sont pas toujours discutées avec les patients et les équipes soignantes ; la rédaction par les patients de directives anticipées, proposée par la loi Leonetti pour que les soignants prennent en compte leurs souhaits, reste en pratique très rare.
      Des règles s'imposent pour encadrer une pratique souvent tue et des dérives toujours possibles, dans des situations toujours diverses, dans lesquelles le personnel soignant se trouve souvent seul, sans prescription ni garde-fou, seulement livré à sa propre conscience et à des errances possibles. La compassion n'est pas un guide sûr et la décision collective peut aider à la  modération, la décision plus éclairée.
   La réflexion évolue dans les pays européens, où les législations sont assez diverses.
En Belgique, l'euthanasie représente un droit strictement réglementé.
     Le rapport Sicard entrouvre la porte au suicide assisté, définissant que l'assistance pourrait  être envisagée dans certains cas exceptionnels, sans céder au calcul économique , aux intérêts collectifs ou familiaux, au désarroi passager du malade ou aux pressions douteuses des familles.

  Des gardes-fous peuvent être mieux précisés, non pas tant pour prescrire ce qu'il faut faire, mais plutôt pour délimiter le périmètre des conditions d'intervention réfléchies, acceptables, humaines, au cas par cas.
  Droit de mourir dans la dignité, oui, mais à condition que l'on s'entende sur le sens que l'on donne à la notion équivoque de "dignité"...
   Le rapport de 2012 représente un pas important permettant d'affiner le jugement de tous sur ces questions et d'inspirer la réflexion et la pratique médicale, parfois isolée et désemparée.
      On ne meurt plus comme autrefois, on vit plus vieux, à la merci de plus de risques de santé, au sein de structures hospitalières et de soins dont le personnel doit être éclairé, soutenu et déculpabilisé.
             Comme le précise M.Winckler à propos du rapport Sicard , "Dans son rapport, le professeur Sicard porte un regard sévère sur une médecine sourde aux attentes des patients. "Chaque jour voit croître dans notre société une revendication très largement majoritaire (entre 80 % et 90 % selon les sondages d’opinion) de personnes répondant positivement à une demande de légalisation d’euthanasie, lit-on dans le rapport. Il ne s’agit pas de revendications simplistes ou naïves de personnes qui n’auraient pas compris la question. Il s’agit d’une demande profonde des personnes interrogées, de ne pas être soumises dans cette période d’extrême vulnérabilité de la fin de vie à une médecine sans âme." Des débats organisés dans plusieurs villes de France, la mission a ainsi retenu "le malaise, voire la colère" et surtout "la hantise [des Français] de basculer dans une situation de fin de vie insupportable, de souffrir ou de voir souffrir leurs proches".
   Mieux vaut une loi imparfaite et provisoire qu'une pratique secrète et solitaire soumise aux aléas de la subjectivité.    ______________________

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Macdonaldisation planétaire

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Mais où va-t-on?

                            Rome n'est plus (dans) Rome.
     La ville sacrée est envahie peu à peu par les barbares de la malbouffe.
        De Florence jusqu'au Vatican, c'est le déferlement. Faisant fi de la qualité de la cuisine italienne, variée et succulente.  Certains affairistes n'y voient pas d'inconvénients.
    Habemus McDo, disent-ils. Mais place St Pierre gronde une sainte colère
        De ce satanique projet, la Curie n'a cure. Vade retro!  McDo  ne passera pas! disent les autres ensoutanés. Il faut chasser les marchands du temple!   
   Quoique...ça peut rapporter gros. Les saintes finances ne sont pas bonnes et la sacrée banque est au bord de la crise.. Pas très catholique...
            La tentation est grande... 
    Dans l'enceinte sacrée, les cardinaux  voient rouge.
     François, lui, aimerait de temps en temps sortir, avec les copains, sans chichi ni soutane, pour manger une bonne pizza, arrosé d'un Lacryma Christi..
      Il sait en donner autour de lui, surtout aux pauvres. Un vrai papa pizza! Lui, il préfère la napolitaine. 
             Mais l'Argentin ne cracherait pas sur un Big Mac au boeuf de la pampa.
   L'envie lui vient souvent de faire le mur,  murmure-t-on,  pour en déguster un.
                                                   Ce pape nous étonnera toujours. Il ne fait rien comme les autres (papes).
                                       C'est un pape-à-part. 
Pour faire le ménage dans la maison, il lui faut manger, et du bon.
     Il fut un temps où François (mieux connu comme Pancho le fouteux, fan de San Lorenzo, condamnant le foot-business, et le capîtalisme- du bout de ses lèvres pies était un fervent des stades et un croqueur de fugazzetas.
       Fait divers révélateur. le mal s'étend partout.                                       Un mal qui répand la rondeur... et l'uniformité
                                                                             La McDonaldisation poursuit son expansion programmée et  sa domination (presque ) sans partage, dans la fasfoodisation du monde.
 D'Orlando à Stockholm, de Buenos Aires à Manille. 

         La voilà maintenant qui a franchi la Grande Muraille, où s'arrêtaient les Barbares, à la conquête de la Chine (même si là-bas le célèbre Big Mac de McDonald coûte quatre fois plus cher qu'un bol de nouilles.)
        La  Nefast-food gagne du terrain chaque jourbouleversant les habitudes alimentaires locales, suivant la voie tracée par la mondialisation galopante, l'américanisation des affaires, des moeurs comme des goûts, brisant les résistances par sa modernité provocante, favorisant une consommation effrénée de bidoche et un avenir en XXL...
     Qu'est-ce qui ressemble plus à un Mc Do? Un autre Mc Do...
Même forme, mêmes produits, même composition (à quelques variantes locales près). Cela va jusqu'au calibrage des frites.
La répétition planétaire d'un même truc-à-manger. Vite.
   Standardisation, taylorisation de la production, homogénéisation, rapidité....ça se passe comme ça chez McD!  Comme ça aussi...
Produit qui ne pouvait venir que d'un pays sans histoire culinaire, où la gastronomie était inconnue, où la "fordisation" du travail comme des comportements poussaient à la vitesse, à l'efficacité, à la production de masse.
    Phénomène mimétique qui touche toute production aussi bien matérielle que culturelle (les jeux, les feuilletons télévisés...), modifie le goût, les modèles de vie, le sens esthétique...la vision du monde.
       La fast-food nation a conquis les papilles et les esprits. So fun, la bouffe-en-kit! Soft Power.
Le dé-goût s'installe sans en avoir l'air, dès l'enfance, par mimétisme inconscient de l'american way of life, même si certains font de la résistance à la junkfood.  
       C'est un grand agrément que la diversité.
       Nous sommes bien comme nous sommes.
       Donnez le même esprit aux hommes,
       Vous ôtez tout le sel de la société ;
       L'ennui naquit un jour de l'uniformité
.(  La Motte-Houdar)


                   Selon Wikipédia« McDonaldisation » est un terme employé par le sociologue américain George Ritzer dans son livre McDonaldization of Society (1991) pour désigner la prise d'une société des caractéristiques d'un restaurant rapide... Ritzer voit la restauration rapide comme devenu le paradigme de représentation contemporaine.
Alternativement, la « McDonaldisation » peut se rapporter au remplacement des restaurants traditionnels par des restaurants McDonald's.
 Ritzer détermine cinq composants principaux de la « McDonaldisation » :
            1)Efficience: trouver la méthode optimale pour accomplir une tâche (organisation scientifique du travail) ___2)Quantification: l''objectif doit être quantifiable (par exemple en termes de chiffre d'affaires) plutôt que subjectif ____    3)Contrôle: des employés « normalisés », et remplacement des employés par des technologies non-humaines _____4)Culture: dans le processus de standardisation, une hybridation culturelle se produit. Quand McDonald's s'installe dans un nouveau pays, les habitudes des consommateurs sont standardisées et, commençant par la chaine alimentaire, les cultures locales sont occidentalisées. Avec ces cinq processus, une stratégie apparemment raisonnable selon un point de vue peut mener à des résultats nocifs ou irrationnels. Ainsi, le processus de McDonaldisation peut être récapitulé comme suit : « Les principes du restaurant rapide parviennent à dominer de plus en plus de secteurs de la société américaine aussi bien que du reste du monde. »
      On peut voir la  McDonaldisation comme l'essence même du capitalisme
                     " Le processus d’américanisation défini par Georges Ritzer comme « la diffusion des idées, des coutumes, des habitudes sociales, de l’industrie et du capital américains dans le monde » voit dans la McDonaldisation son exemple le plus significatif. Pour le sociologue étatsunien, le principe du fast-food est amené à dominer des secteurs de plus en plus larges de la société, aux États-Unis et dans le reste du monde. C’est donc un processus profond et de grande envergure rendu possible par la reproductibilité des principes d’efficacité, de calculabilité, de prédictibilité et de contrôle. En ce sens, les machines tendent de plus en plus à remplacer l’être humain, et quand ce n’est pas possible, c’est l’homme lui-même, piégé par sa routine, qui peut devenir une machine. Cette métamorphose incarne l’essence du capitalisme : le passage du stade d’être vivant à celui de producteur, de consommateur et de marchandise. La déshumanisation signe, entre autres choses, la rupture définitive avec la planète, vue par les multinationales comme un énorme territoire à piller en vue d’accroître leurs propres richesses. L’équilibre terrestre, cette subtile et fragile harmonie, est ainsi régulièrement mis à mal par les intérêts financiers de quelques sociétés. La variété cède alors le pas à la globalisation, qui consiste à rendre les choses toujours plus égales à l’échelle mondiale...
     La macdonaldisation est un impérialisme, soft mais efficace, une entreprise à dé-goûter, une machine à désapprendre ce qui est bon, varié, diversifié, sain...
       Le nivellement par le bas, le médiocre, continue... 
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