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Dette publique, encore...

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

 La dette! la dette!... 
                         L'ombre de la dette pèse sur notre quotidien. Qu'on en parle ou non, elle entre par la porte ou par la fenêtre dans le discours politique sur les grandes orientations économiques et pèse sur les esprits comme sur le pouvoir d'achat.
    Comment en sortir, mais surtout comment se libérer du discours dominant qui en parle ad nauseam?
              Non pas qu'elle n'existe pas, elle a toujours existé, aussi loin que l'on remonte, sans mettre en péril les grands équilibres économiques, mais son poids, son sens, son  origine  et ses mécanismes ne sont que très rarement interrogés. L'Allemagne elle-même a vu par le passé sa dette annulée plusieurs fois. Depuis quelques années, des verrous idéologiques commencent à sauter.
     Certains banquiers apportent des éclaircissements nouveaux sur la question.
Des économistes, non asservis au système, font un diagnostic éclairant sur la vraie nature de cette dette, à la lumière de l'histoire et de l'expérience grecque sans solution..
         Fait nouveau, le « Collectif pour un audit citoyen de la dette publique » dévoile ce mardi un rapport important. Ruinant la doxa libérale selon laquelle le pays vivrait au-dessus de ses moyens, il établit que la dette publique aurait été limitée à 43 % du PIB en 2012, au lieu des 90 % constatés, si la France ne s'était pas lancée dans une course folle aux baisses d'impôt et avait refusé de se soumettre à des taux d'intérêt exorbitants...
      Le rapport part d’abord des arguments qui sont le plus souvent donnés dans le débat public, pour justifier la politique d’austérité : « Tout se passe comme si la réduction des déficits et des dettes publiques était aujourd’hui l’objectif prioritaire de la politique économique menée en France comme dans la plupart des pays européens. La baisse des salaires des fonctionnaires, ou le pacte dit "de responsabilité" qui prévoit 50 milliards supplémentaires de réduction des dépenses publiques, sont justifiés au nom de cet impératif. Le discours dominant sur la montée de la dette publique fait comme si son origine était évidente : une croissance excessive des dépenses publiques. » 
     En quelque sorte, voilà le refrain que l’on nous serine perpétuellement : le pays vit bel et bien au-dessus de ses moyens ; et nous avons l’irresponsabilité de vivre à crédit, reportant de manière égoïste sur nos enfants ou nos petits-enfants le poids des dépenses inconsidérées que nous engageons aujourd’hui. Qui n’a entendu ces messages culpabilisants ? Les néolibéraux de tous bords le répètent à l’envi aussi bien dans le cas des dépenses de l’État, qui seraient exorbitantes, que dans le cas de la protection sociale. Ainsi la France financerait-elle son modèle social à crédit...
 ... La dette publique a donc été le prétexte au cours de ces dernières années d’un formidable mouvement de « redistribution à l’envers », ou si l’on préfère d’un immense mouvement de transferts de revenus puisque si les hauts revenus sont doublement gagnants, les bas revenus, eux, sont perdants, étant conviés en bout de course à supporter le poids du plan d’austérité pris pour contenir l’explosion de la dette. En résumé, ce que les hauts revenus gagnent au travers des baisses d'impôt ou de la politique de l'argent cher, ce sont les revenus modestes qui le financent au travers de la politique d'austérité. 
    Au lendemain des élections européennes, ce rapport est donc bienvenu, parce qu’il montre qu’une autre politique économique est possible. Quelques esprits chagrins pourront ergoter sur la pertinence de telle ou telle hypothèse prise dans ces simulations. Il reste que cette immense redistribution à l’envers est indiscutable, et que le grand mérite de ce rapport est de le montrer, ruinant du même coup l’arnaque néolibérale selon laquelle le pays vivrait au-dessus de ses moyens..".
___________________59% de la dette publique publique proviennent des cadeaux fiscaux et des taux d’intérêt excessifs.
                 Le discours convenu sur la dette repose sur un mensonge : elle ne vient pas d'une orgie de dépenses publiques, mais de l'érosion organisée des recettes fiscales. Les niches et les cadeaux consentis aux ménages les plus riches et aux grandes entreprises se sont multipliés à l'infini. En empruntant sur les marchés financiers pour financer ces déficits, les États se sont encore enfoncés davantage, puisqu'ils ont dû payer des taux d'intérêts souvent excessifs. 
Cette dette est donc largement illégitime.
 La crise financière de 2008, la récession et le sauvetage des banques ont alourdi le boulet. Affolés par l'envolée des dettes publiques les marchés financiers se sont alors mis à spéculer contre les États qui les ont sauvés. Dans toute l'Europe, des plans d'austérité drastiques déferlent pour " rassurer les marchés ". Mais en voulant nous faire payer la crise financière, les gouvernements nous enfoncent dans la récession et sacrifient les investissements vitaux pour la reconversion écologique de l'économie. 

        Les Etats cèdent devant les banques, qui ont été réformées trop peu, trop tard, comme le rappelle utilement un banquier lui-même, comme un examen un peu approfondi le montre assez bien. La rente a pris le dessus sur letravail, depuis les années 70. 

  600 milliards  manquent à la France
  ________La question de la dette, arme de destruction massive, et de sa révision éventuelle est une vieille affaire.
        Avant qu'il ne soit trop tard, il serait nécessaire de penser l'effacement, au moins partiel de la dette, ou sa renégociation. Il faudra de toutes manières y venir un jour, vu son ampleur dans certains pays. (*)  L'Allemagneelle-même en a bénéficié plusieurs fois.  Une sortie par le haut, n'est pas une question utopique. La prix exigé pour la payer est tel quelle n'est pas acceptable

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(*)     1- Japon : dette publique de 242,3 % du PIB _   2- Grèce : dette publique de 174 % du P  _ 3- Italie : dette publique de 133,1 % du PIB   _ 4- Portugal : dette publique de 125,3 % du PIB  _ 5- Irlande : dette publique de 121 % du PIB _  6- Etats-Unis : 107,3 % du PIB. _ 7- Espagne : 99,1 % du PIB.  _ 8- Royaume-Uni : 95,3 % du PIB._ 9- France : 94,8 % du PIB.
 La France se situe dans la moyenne des pays européens. 
        Malgré ses excédents commerciaux,    L'Allemagne ne se prive pas, dans la crise actuelle, de se présenter en modèle pour le reste des pays européens dans la gestion de sa dette publique. Et pourtant. Dans une étude publiée en février et reprise mardi dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung,, deux économistes, Lars Feld et Ekkehard Köhler, montrent que le niveau de la dette allemande n'est historiquement pas soutenable.
    En établissant un comparatif depuis 1850, soit 21 ans avant l'unification allemande, l'étude montre que le niveau actuel de la dette publique allemande, 82 % du PIB, est le plus élevé en temps de paix si l'on exclut l'année 1923 marquée par l'hyperinflation. Jusqu'au début des années 2000, le plus haut historique touché par la dette allemande en temps de paix avait été de 60 % du PIB. "Record" atteint à trois reprises : deux fois sous l'empire en 1892 et en 1909, puis, après la réunification à la fin des années 1990.

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Tragédie birmane

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Jusqu'où?
        Si l'on en croit le site des Décodeurs du Monde, il convient d'être prudent avec certaines nouvelles les plus alarmantes et des photos plutôt douteuses qui sont diffusées concernant, la vraie tragédie humanitaire des réfugiés Rohingya.
    La propagande aurait hélas sa place dans l'évocation d'un événement qui est déjà assez terrible comme cela. La désinformation peut jouer dans tous les sens.
     On annonce déjà 500.000 Rohingyas déplacés, dans les pires conditions. 
          ....Les Rohingyas, plus grande population apatride au monde, sont traités comme des étrangers en Birmanie, un pays à plus de 90% bouddhiste. Victimes de discriminations, ils ne peuvent ni voyager ni se marier sans autorisation, et n'ont accès ni au marché du travail ni aux services publics comme les écoles et les hôpitaux. L'ONU considère que l'armée birmane et les milices bouddhistes se livrent à une épuration ethnique contre cette communauté musulmane dans l'Etat Rakhine, région historiquement troublée...
      Lors de l'indépendance birmane, en 1954, ce peuple fut l'objet d'ostracisme, notamment du fait de son instrumentalisation par l'occupant anglais, un ostracisme qui avait commencé bien avant. (*)
    Parmi d'autres communautés musulmanes persécutées ou marginalisées dans les monde,  il faut tenir compte du fait que l'origine bengali des Rohingyas joue aussi (surtout?) un rôle dans le rejet qui se joue, exacerbé par des extrêmistes bouddistes et les exactions de l'armée, répondant dans un premier temps à des coups de mainstroubles de minorités rohingyas.

    L'image de  Aung San Suu Kyi, l'idole birmane, qui nie, contre toute évidence, l’existence de « preuves solides » concernant les problème de cette minorité, sort plus que ternie de ce conflit d'un type paticulier:

"Aung San Suu Kyi a préféré louvoyer, choisissant prudemment de ne pas décrire la réalité telle qu’elle est, tout en reconnaissant l’ampleur du problème. La réalité est pourtant très clairement identifiée : un processus d’épuration à l’encontre d’une minorité ethnique largement dépourvue de citoyenneté."
    Un silence qui pèse lourd. Un animal politique timoré, sans doute contrôlé par l'armée toute puissante.

   On peut supposer qu'il y des enjeux autres que strictement nationaux dans ce conflit asymétrique et dramatique.
          Un conflit complexe, déjà ancien et devenu identitaire.
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(*)   IL faut remonter à la colonisation anglaise pour trouver une partie des racines d'un conflit qui s'est joué ailleurs, d'une autre manière:
     ...L’existence des divisions profondes entre les minorités ethniques dans le pays remonte aux Britanniques. Ils ont classifié les habitants. Une manière pour eux de diviser pour régner. Avant que les Britanniques n’arrivent, il y avait un ensemble de royaumes, et de principautés. En 1885, les Britanniques ont conquis l’ensemble du territoire de la Birmanie actuelle. Ils ont vaincu la monarchie birmane (Bamar) et envoyé la famille royale en exil. Cette humiliation a été ressentie comme une blessure profonde tant la famille royale était considérée comme semi-divine.  Puis, les Britanniques ont promu les groupes Kachin et Karen, des chrétiens, considérés par le colonisateur comme nobles et disciplinés. Ce choix a attisé le sentiment d’humiliation des Bamars. Les Britanniques ont également gouverné la région comme une province de l’Inde. Beaucoup d’Indiens, notamment des musulmans, sont venus servir l’administration ou travailler. Des Bengalis se sont installés en Arakan.    Par la suite, la dictature militaire (1962-2011) s’est présentée comme garante de l’unité pour protéger la majorité bamar bouddhiste des barbares hostiles habitant la périphérie. L’idée d’ethnicité et de nationalisme imprègne donc la société birmane depuis des décennies....

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Euro-malfaçon

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

 Y'a comme un défaut...                                                                
                                           La monnaie unique en question, encore en question... 
                                                                                                      Simplement aborder la question d'une remise en cause de la monnaie unique,  de ses effets délétères au sein d'une crise révélatrice de ses faiblesses congénitales, essentiellement au profit d'une monnaie commune plus souple, permettant d'apporter aux économies autres qu'allemande la possibilité de respirer, de s'ajuster, de créer les moyens d'exporter enfin au lieu de nous corseter, de nous pénaliser....est considéré souvent comme un tabou, créant une peur paralysante.
     Sur ce problème, beaucoup de socialistes sont dans le déni. 
Le rêve de Monnet a échoué en finissant par enfermer l'UE dans les filets  del'économisme (libéral) et du juridisme , sans âme ni projet politiques. En octobre 1990, François Mitterrand avait prévenu qu’une monnaie unique sans gouvernement européen ne survivrait pas longtemps. 
     L'oeuvre de Trichet-Delors devient de plus en plus l'objet de critiques élargies.
Tout semble fixé comme dans les tables immuables de la loi, constitutionnalisé.
     Rien n'est plus négociable. 
   Mais l'histoire de l'euro a été faite de contingences, au coeur de circonstances particulières: Cela aurait pu se passer autrement. Une autre forme d'Union européenne aurait été possible et reste possible. Mais le creusement des divergences, là où il devait y avoir convergence, a abouti à des dérives prévisibles.
   On colmate les brèches, obstinément, dans la plus grande confusion, sans jamais s'interroger sur les fondamentaux. On ne change pas des équipes qui perdent.
          Non, on peut ne pas être au FN (qui surfe sur les frustrations, les colères),  un disciple de Dupont-Aigan ou un partisan de JP Chevènement pour arriver à la conviction que la monnaie unique ( et non pas commune...), qui a été imposée, représente un carcan devenu insupportable pour la plupart des pays de l'Union, sauf pour l'Allemagne, qui en retire tous les avantages...Elle a d'ailleurs été crée à la mesure de ses exigences et de son ordolibéralisme de principe et en fonction des pressions de la Table ronde européenne, qui sait peser sur les responsables politiques   _(1)
    L'euro serait donc une malfaçon,comme le dit F. Lordon 
                                                       "...La tare congénitale de l'euro se tient précisément ici : dans le fait d'avoir constitutionnalisé des contenus de politiques publiques, économique et monétaire en l'occurrence. Rêve néolibéral assurément, mais monstruosité scandaleuse à quiconque conserve un peu de sens aux mots de «souveraineté démocratique». On constitutionnalise les principes généraux de l'organisation des pouvoirs publics, ou bien des droits fondamentaux. Mais la sanctuarisation irréversible, sous la norme juridique la plus haute, donc la moins atteignable, de ce que doivent être et de ce que doivent faire les politiques publiques, c'est une infamie qui ruine jusqu'à l'idée même de modernité politique... de ce qui pèse le plus lourdement sur les conditions d'existence de la population, les politiques économiques, nous ne pouvons plus discuter : les réponses sont déjà tout écrites et enfermées dans d'inaccessibles traités. C'est une monstruosité politique contre laquelle il faut redire que la démocratie consiste dans le droit irrécusable à la réversibilité, à la possibilité permanente et inconditionnelle de la remise en jeu, dans le cadre de la délibération politique ordinaire. La montée générale des extrêmes droites n'est pas autre chose qu'une pathologie réactionnelle, qui doit tout ou presque à cette atteinte fondamentale à la conception que les collectivités politiques se font d'elles-mêmes comme communautés de destin souveraines. 
(voir le début du livre) 
     L'auteur n'est pas exempt de critiques, même s'il s'avance prudemment sur le terrain de contre-projets délicats à mener.
   Malgré la complexité d'une remise en chantier et les risques de cette sortie, même négociée, faut-il attendre un désastre économique majeur pour sauter le pas et retrouver des conditions nouvelles d'élaboration d'une Europe unie selon un configuration plus souple, moins contraignante, redonnant du jeu aux souverainetés et à l'histoire des peuples un nouvel élan?
  Les Etats devenus désunis trouveront-ils la voie d'une sortie sans heurt majeur vers un nouveau pacte de coopération?
Une nouvelle stratégie pour une reconquête politique s'impose, pour ne pas s'enférer dans une démocratie sans démos.
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Bon à savoir

Publié le par Jean-Etienne ZEN

__ Révolution au royaume:
      Il sera permis aux femmes d'avoir un permis. Après le vélo, on progresse.
              En Arabie Saoudite, les femmesprennent le pouvoir_. sont aussi autorisées à voter pour la premiere fois.
    Mais attention, seulement aux municipales... 
      C'est toujours ça, après le vélo à petite dose...et le fouet pour les stimuler.

__ JO de Paris 2024:  c'est déjà parti pour des dépenses hors-norme.
                                                Un pari en péril?

__  Chez Ryanair, l'aventure continue.
                                       Une compagnie pas comme les autres.

__ La question des  limites:  problème de civilisation.
                          Les problèmes de l'enfant-roi. Devenir consommateur ou citoyen?

__ Les salariès allemands  sont parfois surveillés.

__ Où l'on reparle du glyphosate. 

__ Retour sur Saint Martin; une  colère légitime?

__ Les catastrophes naturelles aggravent les inégalités.

__ Comme Napoléon, il ne dort pas, dit François. 

__ Ça roule pour eux.

__ Un budget de l’eurozone : pour quoi faire ?: D'abord démocratiser.

__ Faut-il être prof à Stanford pour parler de la connitude?
              Le sujet est inépuisable...

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L'Ukraine, encore

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

(C'était il y a quatre ans...)_____A l'Est: rien de nouveau?
                                           Rien n'est joué à Kiev. Le temps semble  suspendu, dans l'attente des élections du 25 mai, tandis que les initiatives continuent d'un côté comme de l'autre. J.Kerry défend l'idée d'un retrait de l'influence poutinienne sur le pays, tandis que la Russie souhaite un acheminement de l'Ukraine vers un fédéralisme, tout en prônant l'apaisement: « Nous partageons la nécessité de trouver des points d'accord pour arriver à un règlement diplomatique de cette crise »
  Mais les braises couvent encore, même si le gouvernement provisoire fait enfin un peu le ménage.
Pourtant, le parti neo-fasciste SVOBODA qui fit environ 10% de voix aux dernières élections y dispose de 6 ministres sur 19. 
      La réalité est plus complexe que ce qu'en disent nos medias de référence. 
             Confronter les points de vue sortant de la langue de bois mal informée est toujours utile. Sortir de la morale un peu courte et d'une histoire mal revisitée permet de prendre en compte des éléments de géopolitique qui nous échappent souvent.
 Voici des avis qui ne coïncident pas toujours, mais qui révèlent quelques lignes de convergence.
Par exemple: 
     1) Celui de J.Attali, qui par ailleurs dit parfois des bêtises, a produit là-dessus un article intéressant et presque à contre courant de la bien-pensance:
  "...Qu’on ne s’y trompe pas. On n’a jamais lu sous ma plume une approbation du régime actuel de la Russie. Ni de sa stratégie internationale. Et je ne parle ici que de l’intérêt de l’Occident, et plus précisément de l’Europe. Et, pour moi, l’intérêt de l’Europe n’est pas de se lancer dans un affrontement avec la Russie. Mais au contraire de tout faire pour intégrer notre grand voisin de l’Est à l’espace de droit européen.
Les historiens de l’avenir auront à mon sens beaucoup de mal à comprendre pourquoi nous nous sommes lancés dans une escalade aux conséquences potentiellement terrifiantes avec la Russie, pour s’opposer au vote majoritaire d’une province russophone, russe pendant des siècles, et rattachée en 1954 à une autre province de l’Union soviétique par le caprice du secrétaire général du parti communiste d’alors, Nicolaï Krutchev. Un rattachement jamais pleinement reconnu par la majorité des habitants de la Crimée, qui ont toujours voulu conserver leur autonomie à l’égard du gouvernement de Kiev, comme l’affirmait encore la première constitution ukrainienne de 1992.
Aujourd’hui, la Crimée, et la Russie ont choisi de profiter du chaos issu de l’arrivée à Kiev d’un gouvernement fortement antirusse pour se retrouver. En quoi cela nous gêne-t-il ? Pourquoi refuserait-on aux habitants de la Crimée de vouloir choisir leur destin, contre l’avis du pays dont ils sont membres, alors qu’on s’apprête à autoriser les Ecossais à voter sur le sujet, et que les Catalans ont bien l’intention d’en faire autant ? Protestera-t-on contre « l’amputation du territoire de la Grande-Bretagne » si les Ecossais choisissent l’indépendance ? Et que fera-t-on si la Moldavie, la Biélorussie, ou la partie russophone du Kazakhstan réclament leur rattachement à la Russie? Nous nous en mêlerons ? De quels droits ? Au nom de la stabilité de l’idée de nation ? Mais l’a-t-on imposé à la Tchécoslovaquie ? A la Yougoslavie ? Au Kurdistan irakien ? A Gaza ? S’y opposerait-on si le Québec décidait de son indépendance ? Et que ferait-on si la Wallonie demandait son rattachement à la France ?..."
                                              2) Celui de  Jean-François Kahn:   " ....La sphère médiatique, au sens le plus large,fait preuve, à propos des événements d’Ukraine, de Crimée et de Russie, d’un tel binarisme, d’un tel simplisme, d’un tel infantilisme, que l’on assiste à une autre aberration : le retournement pro-Poutine d’une bonne partie de l’opinion. Cela fait des années que l’on perçoit cette déplorable évolution : une approche de plus en plus bichromique, bicolore et, incidemment, néoconservatrice, des grandes questions internationales, un partage du monde entre des gentils qui ne peuvent se conduire que de façon séraphique et des méchants qui ne constituent qu’un ramassis de Belzébuth : un manichéisme de plus en plus puéril qui n’est pas étranger à la redoutable désaffection du public envers ce qui devrait constituer le coeur et l’âme de la démocratie : les médias... si comparer Poutine à Hitler (certains ont osé) est d’une confondante idiotie, l’homme s’apparente plus, en effet, à un nouveau tsar qu’à un démocrate moderne. On peut à cet égard se demander, d’ailleurs, pourquoi Eltsine, lui qui était bien pire, bénéficia d’une telle indulgence : parce qu’une Russie en voie de quart-mondialisation plaisait ? Or, si un envoyé spécial à Berlin, du temps du nazisme, avait systématiquement décrit, pour complaire, une Allemagne dévaluée, dévalorisée, minable, aux abois, il aurait, fût-ce inconsciemment, péché à la fois contre l’objectivité journalistique et contre la cause du camp démocratique. A-t-on le droit de poser cette question : un pays où la plupart des éditoriaux, parlés ou écrits, paraissent avoir été rédigés par Bernard-Henri Lévy (membre du Conseil de surveillance du Monde) constitue-t-il un exemple de pluralisme ? 
Oui, la brutalité avec laquelle a été bousculée, en Crimée, la légalité internationale est inadmissible. Mais pourquoi, lorsque les nouvelles autorités de Kiev ont décidé, dans un premier temps, d’abolir le statut de la langue russe dans les territoires russophones, nos médias n’ont-ils pas mis en garde contre cette décision provocatrice et aventureuse ? Pourquoi le non-respect de l’accord signé par les ministres européens, dont Fabius, à Kiev n’a-t-il suscité dans les médias aucun regret ? Pourquoi aucune prise de distance à l’égard de certains propos extrémistes (c’est une litote) tenus par les leaders radicaux de la révolution de Maïdan, alors que ces outrances faisaient évidemment le jeu de la Russie, qui les a instrumentalisés ?...
 Il y a deux principes aussi défendables l’un que l’autre. Le premier, c’est le respect de l’intégrité territoriale des nations. En fonction de quoi, une sécession de la Crimée, même votant son rattachement à la Russie, est incontestablement condamnable. L’autre principe est le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. En fonction de quoi l’OTAN est intervenue militairement pour aider le Kosovo à s’émanciper de la Serbie, ce que souhaitait la majorité de sa population. Les deux principes étant souvent contradictoires, il convient, en droit international, de privilégier une fois pour toutes l’un ou l’autre. Soit l’intégrité territoriale, soit le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Ce qui, en revanche, n’est pas soutenable, c’est de se réclamer de l’un de ces principes les jours pairs et de l’autre les jours impairs..."
       3) Celui de  Hubert Védrine,  qui avance cinq propositions pour sortir de la crise ukrainienne.

        4) Celui de  Jacques Sapir, qui souligne la responsabilité des pays européens dans cette affaire.
       
        5)  Celui de Hélène Carrère d’Encausse, spécialiste de l'histoire de la Russie, remet quelques vérités sur le tapis.

        6) Celui, un peu plus tranché, de JL Mélenchon.

_______Si on tient compte des interventions officielles et secrètes des USA en Ukraine, malgré la désescalade diplomatique provisoire, on aura une idée un peu plus complexe et nuancée que la soupe qui est servie journellement sur nos medias favoris.
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-Point de vue 
- La presse dit-elle la vérité au sujet de l’Ukraine ?
 Union Européenne et Russie : les inquiétants malentendus de deux visions diplomatiques
 Aux racines économiques du conflit ukrainien
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Rêve européen

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Ouverture prometteuse...
                                     ... ou poudre de berlinpinpin?
         Qu'il y ait lieu de refonder l'Europe, l'urgence n'a jamais été si manifeste, comme le note l'européiste convaincu, Jean Quatremer.

     Notre Président serait-il un nouveau Schuman ou un Don Quichotte se laissant entraîner par une rhétorique stimulante, mais vite vouée à l'oubli. A l'Est, c'est le silence poli. La principale concernée a bien à faire en ce moment à Berlin, à la recherche d'une coalition problématique avec des libéraux peu favorables à la voix parisienne du moment.
     Mais comment recoller les morceaux et sur quelles bases? Avec quels pays?

  Sans ostracisme vis à vis des enfants terribles, il n'a pas la zône euro honteuse

Des généralités stimulantes, qui paraissent bien loin des problèmes concrets de fond, notamment ceux des institutions et de la monnaie. Juste une allusion à la nécessité de refondre la zone euro. Ça ne mange pas de pain.
    Les malfaçons du projet demande d'autres ambitions. Il ne suffit pas de réveiller la belle endormie ou plutôt le malade comateux, et de faire un vague diagnostic. Comme il a été dit, l'esprit de Bruxelles n'est pas mis en cause, le Président reste constant, il a toujours affirmé son attachement à l’Union et n’a jamais esquissé de remise en cause profonde de ses politiques économiques et monétaires. Libéral et libre-échangiste, avec un vernis social, il est l’incarnation idoine d’un changement de forme pour une continuité de fond.  Le flou de sa profession de foi (« Je ne suis pas un européiste, pas un eurosceptique, ni un fédéraliste au sens classique ») et de son programme(« Une Europe qui protège les Européens ») n’a pas de quoi inquiéter au sommet de l’UE, tant sa foi dans le credo libéral est attestée. Lui-même est le produit assez pur des milieux politiques et financiers qui l’administrent directement ou indirectement – l’absence de toute mention des lobbies dans son programme étant d’ailleurs significative.

     L' énoncé programmatique se voulant quasi-messianique ne sera  pas viable pour certains, qui voient déjà vite retomber le souffle rénovateur de la Sorbonne et échouer la nouvelle tentative de couple franco-allemand, dernière planche de salut.    
     Un ambitieux projet sur certains points, mais qui laisse dans l'ombre un des idéaux fondateur malmené: la solidarité. Si l'Eutope reste à plusieurs vitesses, ouverte à un libéralisme sans frein, sans fédérer ses projets économiques, ses ressources... en renonçant aux multiples dumpings qui la minent de l'intérieur, elle est assurée de s'enfoncer un peu plus dans la dislocation. L'euro, tel qu'il est, ne peut être un dopant constructeur. Proposer des règles communes ne suffit pas et cela a déjà maintes fois été proclamé.
   En apesanteur dans le lieu hautement symbolique du Gransd Amphi, le Président se sentait sans doute inspiré, tenant un discours incantatoire assez proche celui de Mao à une époque: «Nous sommes au pied du mur, au bord du gouffre, vive le grand bond en avant!»
                          I have a dream...
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Tri génétique: les risques

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

 La perfection par le tri?
                                            Le rêve de tous jeunes parents: un beau bébé
          Le fantasme de certains parents: un bébé parfait.
    Un bébé parfait, qui aurait en lui toutes les potentialités génétiques pour réussir au mieux dans la vie, sur tous les plans: individuels, scolaires, professionnels et sociaux, avec une santé sans failles de surcroît.
  Comme si la génétique déterminait le parcours individuel d'un sujet, comme si l'éducation, la culture, l'environnement en général, ne jouaient pas un rôle majeur dans la constitution et le parcours de ce qui fait l'humanité.... 
   La perfection (dont il faudrait d'abord définir les contours problématiques) ne fait pas partie d'un plan de vie, quelle qu'elle soit, mais dépend dans une large mesure des attentes sociales à un moment donné, en fonction des conditionnements imposés implicitement. Une vie réussie reste une thème de débats contradictoires et sans fin, culturellement et psychologiquement marqués. Un brillant trader à la City a-t-il une vie plus réussie qu'un agriculteur limousin?
     Toute naissance est déjà un risque en soi, un pari. Déjà biologiquement, des incertitudes existent. Nécessairement. Culturellement, impossible de planifier un destin, quel que soit le souhait des parents, souvent démenti.
 L'enfant parfait n'existe pas et les risques de la vie sont incontournables.
Le répéter aujourd'hui n'est pas toujours un truisme.
      Certes, on peut aujourd'hui parfois éviter une naissance à gros risques, compromettant une espérance de vie pleinement humaine, et éviter certaines naissances, par exemple celle d’enfants atteints de graves handicaps, comme la trisomie 21, la myopathie ou la mucoviscidose. Mais jusqu'où? Comment fixer l'anormalité humainement insoutenable?
      Le risque est grand d'aller plus loin, la recherche aidant, à grande vitesse: la traque au moindre défaut,seulement possible, peut engendrer le glissement progressif vers un eugénisme pervers et sans limite, comme on le voit déjà parfois aux USA, où l'achat de "bons" spermatozoïdes sur catalogue, à partir de donneurs bien sélectionnés, peut déboucher vers le "bébé à la carte" ...pour ceux qui en ont les moyens.
      Comme le signale le biologiste Jacques Testart, si on n'y prend garde,il n’y aura plus de limite au tri génétique si on ne met pas des garde-fous à l'envahissement du médical en matière de natalité.  C'est un eugénisme soft et consenti qui se préparerait. 
               "Tests génétiques, sélection des embryons, multiplication des fécondations in vitro : jusqu’où ira la médicalisation de la procréation ? Avec la sélection des profils génétiques, « nous finirons par orienter l’espèce humaine en fonction d’impératifs économiques », prévient Jacques Testart, biologiste et « père » du premier bébé éprouvette. Dans son ouvrage Faire des enfants demain, le chercheur alerte sur les risques d’eugénisme qu’amènent ces démarches...
     Quand je parle du diagnostic pré-implantatoire comme vecteur d’eugénisme, je ne parle pas d’un eugénisme imposé par l’État et violent, comme il a pu l’être au début du XXème siècle aux États-Unis ou en Allemagne. Mais d’un eugénisme souhaité par les gens eux-mêmes, afin d’avoir une certaine garantie de la « qualité » du bébé. Certes, il y a déjà eu des tentations eugéniques auparavant. Et actuellement existe l’interruption médicale de grossesse (IMG), qui vise à interrompre une grossesse en cas de handicap du fœtus par exemple. Mais dans l’IMG, il y a le garde fou de la souffrance de l’avortement. Alors que le tri embryonnaire est une révolution : c’est la première fois qu’on peut choisir l’enfant de façon indolore par sélection au sein d’une population d’embryons ! On choisira juste de transférer un embryon « sain » dans l’utérus de la femme plutôt que les autres.
On ne peut plus nier son potentiel eugénique avec l’élimination d’embryons porteurs de handicaps aussi légers que le strabisme, en Angleterre. Ou de probabilités pathologiques plutôt que de certitudes, en France . Aux États-Unis, certaines cliniques proposent même de sélectionner le sexe et la couleur des yeux des bébés ! Dans les années 80, quand j’annonçais cette perspective de bébé sur mesure, les gens étaient horrifiés. Maintenant quand je le dénonce, je me fais engueuler...."
     La biologie de synthèse peut venir renforcer cette tendance de la part d' ingénieurs et de multinationales, qui veulent fabriquer la vie ou l'aménager à notre convenance. Sans fin assignable.
      On perçoit tous les risques de telles applications, comme le tri d'embryons dans le domaine de la vie humaine, même si certaines paraissent légitimes comme les  synthèses en cours de certains tissus humains de substitution, etc...
     Il faudra nécessairement renforcer les organes de surveillance éthique composés de spécialistes et de citoyens de tous horizons sociaux et idéologiques, pour mettre de la clarté, de l'ordre, de la mesure, du discernement, de la sagesse, non pas dans la recherche, mais dans certaines applications, pour  éviter notamment les risques de génétique de classe.
    Sinon, le glissement vers le mythe de " l'homme augmenté" et de toutes ses dérives, vers le fantasme du transhumanisme, pourrait produire le pire.
     La vie est inséparable du hasard, de la contingence, de l'incertitude, même si on peut la réduire de mieux en mieux.
    La volonté de maîtrise totale en ce domaine est un pulsion qu'il faut maîtriser, sous peine de graves désillusions.
Saurons-nous nous préserver du meilleur des mondes?.. 
    L' homme de demain.pourrait-il  être un cauchemar? 
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Silence! on brade...

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Guerre économique.
                     Appétit américain et abandon de souveraineté.
                                 Naïveté, impuissance ou complicité?
                   L'affaire Alsthom n'a pas fait grand bruit à l'époque.
    Qui se rappelle de l'abandon à Général Electric des trois quarts de son activité la plus sensible, celle qui concerne l'énergie, décisive pour les intérêts nationaux , pour les centrales nucléaires en priorité? 

On peut feuilleter les premières pages

     Un document télévisé de LCP, diffusé avant hier soir, nous rappelle utilement les données d'un dossier peu glorieux pour notre indépendance énergétique, dans un secteur-clé.
        Une véritable affaire d’État, que décrit par le menu le livre de JM Quatrepoints. C'était l'époque ou Montebourg et un certain Macron étaient à la manoeuvre, sous l'arbitrage d'un Président -on va dire- sans doute mal informé ou peu combatif. On n'ose dire indifférent...

      Notre classe dirigeante, tant au niveau des grandes entreprises que de la haute administration, a joué les autruches. Les États- Unis imposent au monde occidental de nouvelles normes dans le droit des affaires, découlant directement d’une évolution récente du Droit américain. Comme la première puissance mondiale contrôle, à travers sa monnaie, l’ensemble des transactions internationales, elle impose ses normes juridiques. Des entreprises comme Alstom n’ont pris conscience que très tardivement de cette évolution, impulsée il y a plus d’une décennie déjà et qui bouleverse certaines de leurs méthodes commerciales.
     L’État a sa part de responsabilité dans cet aveuglement. N’ayant pas vu venir l’offensive judiciaire américaine, il n’a pas vraiment adapté notre droit à ce nouveau paradigme. Il n’a pas su, non plus, élaborer, de concert avec les entreprises, une stratégie globale pour s’adapter à cette nouvelle donne de la guerre économique. Un État qui ne veut plus, ne peut plus jouer son rôle de stratège, d’arbitre, de fédérateur des intérêts de l’entreprise France. Au colbertisme si décrié depuis vingt ans, pourtant synonyme de la grandeur de la France, a succédé le laissez- faire total. Les Allemands chassent en meute. C’est leur force. Aux États- Unis, ce qui est bon pour les entreprises est bon pour le pays et vice- versa. Dans ses fonctions de secrétaire d’État, de 2009 à 2013, Hillary Clinton n’hésitait pas à peser de  tout son poids pour que les grandes entreprises américaines obtiennent des contrats. General Electric en a largement profité. En France, nos managers, sortis des grandes écoles de la République, ont par trop considéré les entreprises comme leur propriété personnelle, alors qu’ils n’en sont que des salariés mandataires. À l’image de Patrick Kron, ils détestent généralement l’État, oubliant tout ce qu’il a fait pour eux et pour l’entreprise qu’ils dirigent. Sans l’État, Alstom, société anonyme à l’actionnariat privé, serait mort en 2004. Sans les coups de pouce de la Coface et les commandes publiques, l’entreprise ne se serait pas maintenue dans le peloton de tête des géants de la construction électrique.
      Voilà pourquoi, en négociant en catimini son accord avec General Electric, Patrick Kron a une responsabilité, au moins morale. Il a voulu mettre tout le monde devant le fait accompli. Il a finalement réussi. La préparation d’un accord a fuité. Le scoop de l’agence Bloomberg, le 23 avril 2014, n’a fait que repousser l’échéance....
 
     Une guerre-fantôme entre géants, où les responsables furent pris de court et lâchèrent prise assez vite sur cet épineux dossier, complexifié à souhait, dont on ne connaît pas encore sans doute toutes les ficelles.
       Un vrai scandale d'Etat, dont l'historique est parfaitement décrit par  Jean-Michel Quatrepoint, qui n'est pas tendre ni sur la direction du groupe ni sur le laisser-aller de l'Etat. Une vente "forcée" pour un plat de lentilles. le couteau sous la gorge, intimidé par le chantage et les énormes pressions américaines.
          Un exemple de plus de la  guerre économique livrée par les USA, aux moyens considérables et aux énormes pressions judiciaires, qui nous ont fait capituler plusieurs fois, notamment dans nos investissements en Iran.
      L'espionnage industriel joue là-bas un rôle crucial, largement encouragé en sous-main, et on sait bien que la NSA ne sert pas qu'à surveiller les terroristes ... Les USA ne sont pas les seuls à ce jeu-là, sauf que leurs moyens sont peu équivalents ailleurs. (*)
       Les lobbies savent y faire en matière de chantage et de pressions.
              On parlera après cela de déclin industriel, comme d'une fatalité....______
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L'Europe joue contre elle

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Pavane pour une Europe (presque) défunte.
                                                Marcel Gauchet a écrit La démocratie contre elle-même, analysant les mécanismes qui peuvent entraîner ses défections, sa perte de substance.

Vers "plus d'Europe"?

     Il restait à écrire L'Europe contre l'Europe, pour montrer comment celle-ci  crée elle-même les éléments de son propre délitement, contre son projet initial....même si l'auteur est un européiste convaincu, appelant de ses voeux un saut fédéral salvateur. Sans union politique, rien ne peut marcher. Or, on en est loin. Pire, sa perspective s'éloigne. Le fédéralisme est-il d'ailleurs un projet réaliste dans l'Europe telle qu'elle est, dans cette période historique? Elle tend à renforcer les égoïsmes nationaux, la crise aidant, toutes convergences niées dans les faits.
       Si l'euro est une malfaçon, l'Europe, telle qu'elle est devenue, va mal.
L'échec de l'UE est patent. Nombre d'économistes en pointent les failles et les impasses, en demandant de changer l'Europe.
    Pour une  une autre Europe, c'est le leitmotiv que l'on entend de plus en plus souvent, venant d'horizons très divers, certains ne faisant que répéter ce qui pour d'autres est le résultat d'une longue maturation intellectuelle.
       On peut être affligé devant le spectacle d'une Europe qui fonctionne en pilotage automatique néo-libéral, à dominante juridique et économico-technocratique, qui a oublié l’action politique, qui "doit aujourd’hui renaître de ses cendres car il lui incombe de déterminer les règles du jeu économique et de mettre sous tutelle le néo-libéralisme."
       Même le très modéré Arthuis dénonce l'Europe passoire, et le dumping qu'elle subit tout en l'ayant organisé, suivant les dogmes de l'OMC et du libéralisme qui la sous-tend,.et M.Rocard fait le bilan::" ...Quant à l’enjeu, il est plus grave encore s’il se peut. Il est tout simplement de savoir si l’Europe entière est condamnée à une récession dramatique par les effets implacables d’une évolution économique qui ne lui laisse aucun choix sinon celui du déclin, ou si une autre vision des mécanismes économiques et de leurs règles peut ouvrir des perspectives moins alarmantes. C’est à cet enjeu-ci que les États destinataires de cette « Modeste Proposition » doivent répondre. Le prix de la nécessaire réponse positive est la destruction des dangereux tabous malthusiens qui sont en train de nous condamner..".
   Sapir évoque l’Europe contre les Européens, en référence au livre de Coralie Delaume, qui tente de montrer une Europe sans fard, de mettre à nu le projet européen, tel qu'il fonctionne aujourd'hui, aux conditions imposées par l'Allemagne (1), à partir de son origine qui contenait déjà en germe les dérives constatées. La fameuse phrase de Monnet: " "Nous ne coalisons pas des États, mais unissons des hommes" était déjà lourde d'ambigüités.
          Nul projet interne de remise en cause ne pointe, malgré les avertissements venant de tant de voix diverses. Il est même probable que rien de fondamental ne changera après les prochaines élections qui s'annoncent désastreuses du point du vue de la participation.
  Préparons nos parachutes? 
        Perseverare diabolicum...
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Point d'histoire

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Il y a 16 ans.
                         Le 11/9/, tristement célèbre; qui reste et restera longtemps dans les mémoires, n'a pas fini de mobiliser plumes et langues. Parfois sans grand souci de vérité.

    Il est vrai que le dossier n'est pas clos, malgré les nombreux rapports, notamment sur les conditions d'entrée dans le territoire, de formation et d'exécution des auteurs surtout saoudiens de la sinistre opération et sur l'incroyable négligence des services de sécurité américains, pourtant avertis de risques majeurs et imminents.
   Les poussières de l'effondrement sont retombées depuis longtemps, mais les échos de cet événement unique et traumatisant dans l'histoire et la conscience américaine n'ont pas fini de hanter les esprits. Un tournant assurément.
   Un événement traumatique qui fut cyniquement exploité par l'équipe néoconservatrice de Bush, pressée de redessiner la carte du Moyen-Orient à leur profit. Avec l'insuccès que l'on sait, les drames qui continuent, dont les conséquences n'ont pas fini de se faire sentir. La guerre d'Irak, démasquée plus tard comme illégitime, fut le point de départ d'une chute de dominos régionaux et de désordres qui ne semblent pas avoir de fin.
  Très vite des doutes s'installèrent aux USA et ailleurs  concernant les déclarations officielles sur l'événement marquant et sur les conclusions de la commission d'enquête mise en place plus tard.
  Les fumées du double crash-suicide n'étaient pas retombées qur des théories fumeuses surgissaient pour tenter d'explique ce qui semblait dépasser l'entendement après avoir créé la sidération.
   Des théories diverses fleurirent. Ce qu'on mit sous le nom de "théorie du complot".        Diverses réfutations furent apportées, plus ou moins convaincantes Il reste beaucoup à dire sur ce dossier. Nous manquons encore de recul historique et il faut s'attendre à de nouveaux éclairages dans un avenir problématique.
         __________Un chroniqueur propose une synthèse approfondie, quoique partielle, qui mérite le détour par la richesse de ses informations. sur lesquelles il y a lieu de discuter. L'auteur s'efforce de tenir compte des rapports les plus sérieux à ses yeux. Nul ne détient la vérité révélée.
      La notion de "complot", à double tranchant, est délicate à manier, parfois source de confusions.
    Il importe de l'utiliser dans un sens adéquat.
Le long dossier,  nécessitant un libre examen, est à parcourir dans cet ordre:
     Le Pentagone (1/10)
         Les tours du World Trade Center (1/10) – La structure:
            (2/10) – Les crashs et les dégâts immédiats
               (3/10) – Les incendies
                   (4/10) – La fragilisation
                     (5/10) – Les écroulements
                       (6/10) – Les fadaises 1 (chute libre, démolition contrôlée):
                           (7/10) – Les fadaises 2 (les architectes)
                             8/10) – Les fadaises 3 (thermite)
                               (9/10) – Les Rapports d’enquêtes scientifiques
   Les ascenseurs, une catastrophe au sein de la catastrophe:
      [La version inédite du cheikh Abou Bassir Nasser Al-Wahishi]
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