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La vache

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

 La vache  mondialisée

                                          France 5 a rediffusé récemment un document assez complet et incisif sur les conditions de la production laitière, sur celles de l'existence de la vache devenue machine à produire, à pisser le lait, la vache-machine,particulièrement la Holstein, sélectionnée à dessein, et sur l'évolution souvent problématique de la condition des producteurs-éleveurs, ci-devant appelés paysans. 
      La vache!  
  Chez nous, contrairement à l'Inde, la vache n'est pas sacrée, on ne l'appelle même plus par son nom, elle est de plus en plus considérée comme une simple productrice, dans un monde où la consommation excessive de lait et de ses dérivés tend à gagner une partie toujours plus grande de la planète, au coût toujours plus bas, favorisant la concentration, mettant en péril les agriculteurs plus traditionnels ne pouvant que s'endetter toujours plus pour acquérir les technologies de l'élevage intensif.
   ...Là où les bêtes, à la vie réduite, dans les nouvelles usines à lait, ne voient jamais l'herbe verte et le ciel bleu, mais sont condamnées à consommer soja et maïs le plus souvent importés, dans des mégastructures devenus des sortes de prisons.
       Il s'agit d' optimiser la vache, dans des structures de plus en plus industrielles et gigantesques , comme en Picardie. 
     Mais il y a mieux (?): aux USA ou en Allemagne du Nord, on arrive à baisser les coûts à 28 centimes le litre, avec un personnel encore souvent  sous-payé. (1)
    Bref, la vache gisement, la vache minerai, parfaitement adaptée aux lois du marché, aux exigences financières des grands groupes laitiers et de distribution, des banques qui les financent, a de beaux jours (?) devant elle...jusqu'au jour où la concentration toujours plus grande des méga-centres de production fera baisser un peu plus la population paysanne, déjà si réduite, si  touchée, souvent endettée, parfois désespérée, en colère . Au dépens de la qualité de vie de l'animal, du lait et de l'environnement.
    La fin des quotas laitiers, l'ouverture totale au  marché mondialisé vont accélérer le processus. Voici l'ère des nouveaux cow-boys, devenus managers.
      Resteront (peut-être) quelques éleveurs de montagne, soucieux de qualité, qui survivront tant bien que mal  grâce au marchés locaux, à la culture de la qualité..De nouvelles voies sont à explorer.
     La viande, comme le lait, bon marché a un coût  et la production demande à être repensée. 
     Les rustines ne servent à rien. Une nouvelle vision de l'agriculture s'impose.
                          De nouveaux défis sont à relever.. Repenser l'agriculture est une urgence.
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  - Pour de nouvelles pratiques.
 Agriculture : de la liberté au servage
 La politique du sparadrap
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Criminalités (suite)

Publié le par Jean-Etienne ZEN

On retiendra: - L'étude de Jean de Gaillard sur la finance prédatrice.
                       -La régulation financière en question
__ Déni et aveuglement (parfois complicité) sont les  attitudes générales des agents dits régulateurs ou politiques en charge de veiller à cette économie particulière, souvent souterraine, le plus souvent opaque, parfois mafieuse, jouant contre l'économie réelle,  qu'elle devrait servir. 
        Franklin Delano Roosevelt aurait-il eu la même mansuétude vis à vis du gouvernement des banques, dont le pouvoir a été à peine écorné? Roosevelt qui disait publiquement: "...Nous avons dû lutter contre les vieux ennemis de la paix – le monopole industriel et financier, la spéculation, la banque véreuse, l’antagonisme de classe, l’esprit de clan, le profiteur de guerre. Ils avaient commencé à considérer le gouvernement des États-Unis comme un simple appendice à leurs affaires privées. Nous savons maintenant qu’il est tout aussi dangereux d’être gouverné par l’argent organisé que par le crime organisé. Jamais dans toute notre histoire ces forces n’ont été aussi unies contre un candidat qu’elles ne le sont aujourd’hui. Elles sont unanimes dans leur haine pour moi – et leur haine me fait plaisir. Je peux dire que lors de mon premier mandat ces forces menées par l’égoïsme et la soif du pouvoir ont trouvé un adversaire à leur hauteur. J’aimerais pouvoir dire à l’issue de mon deuxième mandat qu’ils ont trouvé leur maître..."
__Les banques, ayant tant reçu des Etats, ne disent même pas merci, les ingrates!
         Elles continuent même à spéculer en douce, comme la plus importante de toutes, qui donne l'exemple, en toute légalitéGoldman Sachs Elles ne risquent pas trop d'être inquiétées: on a tant besoin d'elles! Too big to fail and to jail...Elles ne souhaitent qu'une chose: qu'on continue à les laisser faire.
                     Comme le remarquait, outré, un ancien directeur de la Banque Mondiale: 
                  "Les banques sauvées grâce à l'argent public se retournent vers ceux qui les ont sauvées en disant: payez vos dettes! Leur arrogance est inacceptable " (J Stiglitz)
     Ou, comme disait son célèbre compatriote:
                   « Le gouvernement devrait créer, émettre et favoriser la circulation des monnaies et des crédits nécessaires à la satisfaction du besoin de dépense du gouvernement et du besoin d’achat des consommateurs.L’adoption de ces principes doit permettre aux contribuables d’économiser le paiement d’un gros volume d’intérêts. L’argent cessera de gouverner et se mettra au service de l’humanité. » (AbrahamLincoln)
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Régulation bancaire?
Le Trésor américain accusé d’avoir vendu le monde aux banquiers
Le  confidential memo , ou comment la crise financière mondiale a débuté
Bonus, mensonges et lobbying : comment les banques européennes résistent à toute régulation   
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(*)  Trading haute fréquence:  système de fraude de grande ampleur      Spéculation robotisée 
                                       "Après le scandale des subprimes, du Libor, des changes, du pétrole – la liste est non exhaustive –, celui du trading haute fréquence est en train de secouer à nouveau Wall Street. Fin mars dernier, le FBI a reconnu publiquement avoir ouvert une enquête depuis un an sur les agissements de certaines sociétés de trading haute fréquence, ces échanges par ordinateurs, reposant sur des algorithmes et réalisés à la nanoseconde. Il les soupçonne d’avoir commis des délits d’initié et des manipulations de marché. Le FBI a appelé les traders à témoigner, leur demandant de venir dénoncer les pratiques frauduleuses qu’ils auraient pu avoir à connaître. 
De son côté, le département américain de la justice a annoncé avoir ouvert une enquête pour faire la lumière sur les agissements des sociétés de trading haute fréquence et mesurer si celles-ci bénéficient d’avantages et de données qui ne sont pas accessibles aux régulateurs. La Securities and Exchange Commission (SEC), qui était restée jusqu’alors très discrète sur le sujet, s’est fendue de plusieurs communiqués à la suite annonçant des poursuites contre des courtiers ou des traders accusés de manipulation de marché et de délits d’initié, par l’intermédiaire du trading haute fréquence.
Cela fait plusieurs années que des spécialistes ou des journalistes (voir ici ou ) dénoncent les dangers du trading haute fréquence. La multiplicité des flash crash est la preuve la plus évidente de ces dysfonctionnements ( « Que s’est-il passé le 27 décembre, à la Bourse de Paris ? »)...

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Criminalités d'aujourd'hui

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Divers aspects de la criminalité à grande échelle
                                                                  Liée aux mutations géopolitiques et financières.
 __ Dans les espaces maritimes
__  Les réseaux criminels en Afrique
__  Géopolitiques des paradis fiscaux

              Le nouveau capitalisme politique:
                                                                  " ..... Pour comprendre ce qui s’est produit en 2008 avec la crise des subprimes, il faut d’abord diagnostiquer le contexte global. Quel est-il ? Le capitalisme s’est profondément ré agencé à partir des années 1980, aux Etats-Unis et ailleurs, à partir d’une doxa néo libérale. Le nouveau visage du capitalisme comporte depuis des dynamiques et des vulnérabilités aux comportements criminels particulièrement fortes. Ce capitalisme est devenu excessivement dérégulé, mondialisé et financiarisé. Ces trois caractéristiques font que ce capitalisme est 

désormais criminogène : il recèle des incitations et des opportunités aux fraudes d’une intensité nouvelle. La crise financière s’est déclenchée aux Etats-Unis à partir d’un petit secteur financier : le marché de l’immobilier hypothécaire. La bulle immobilière fut en partie gonflée par des pratiques de crédit totalement frauduleuses ; des centaines de milliers de prêts furent perclus d’infractions toutes simples : faux en écriture, abus de confiance, escroqueries, abus de faiblesse, etc. Par le biais du mécanisme de la titrisation et d’agences de notation complaisantes ou franchement malhonnêtes, ces fraudes se sont retrouvées dans les fameux « produits financiers innovants » vendus sans devoir de précaution et de conseil sur les marchés à Wall Street. La bulle boursière s’est ainsi à son tour formée à partir de véritables fraudes. C’est pourquoi la crise des subprimespeut être rebaptisée sans exagération de crise des subcrimes . L’analyse criminologique que je propose ne relève donc pas de la métaphore facile par laquelle « fraude » serait simplement le synonyme de « prédation ». Il s’agit de vrais crimes, mais qui n’ont pas reçu de décantations judiciaires sérieuses ! D’ailleurs, le rapport de la grande commission d’enquête du Sénat des Etats-Unis (FCIC) qui est venu ensuite autopsier cette crise utilise le mot « fraude » 147 fois ! Est-ce vraiment un hasard ? J’ai analysé la crise des subprimes sous cet éclairage criminologique dans La grande fraude (Odile Jacob) en 2011. Et je me livre dans Le nouveau capitalisme criminel (Odile Jacob, 2014) à un exercice similaire pour d’autres crises financières issues de la dérégulation : Japon, Mexique, Albanie, etc. ....
     Les modifications apportées ne relèvent pas du changement de cap. Les législateurs européens et américains se sont contentés de rajouter des canots de sauvetage autour du Titanic. Canots qui bien évidemment ne profiteront qu’aux premières classes lors de la prochaine crises financière. Ce qu’il faut comprendre, c’est que, d’une certaine manière, il n’y a jamais de « crise financière » stricto sensu ; il n’y a que des crises politiques : il faut en effet interroger les dispositifs normatifs et les politiques publiques qui en amont mettent en place des systèmes aussi dérégulés et criminogènes. Et à ce stade du raisonnement il convient alors de comprendre comment sont votées les lois de dérégulation et comment se font les élections ? D’où vient l’argent des campagnes électorales et quel est le poids du lobby de la finance ? Les principes mortifères issus du fameux « consensus de Washington » ne tombent pas de la planète Mars ! La finance impose désormais un rapport de force – feutré en apparence mais violent en coulisse - aux pouvoirs politiques contemporains. Nombre d’Etats sont littéralement « capturés » par les puissances financières. Et ce phénomène ne touche pas que les seuls « paradis fiscaux et bancaires » ! Le phénomène est central aux Etats-Unis. Par exemple, qui est le premier employeur en France des inspecteurs des finances ? Bercy ou les quatre grandes banques universelles qui font habituellement notre fierté ? Cela crée sans nul doute possible, de manière mécanique, de subtiles convergences de vues aux conséquences profondes....
               J.-F. G : Sans débat public, à bas bruit, les marchés financiers fonctionnent depuis une vingtaine d’années autour d’ordinateurs et d’algorithmes surpuissants, dans un monde plus proche des romans de Philipp K. Dick que des récits balzaciens. A la très grande vitesse de la nanoseconde, des centaines de milliers de transactions irriguent en continu les plate formes boursières dispersées sur toute la planète. Or cette équation "très grands volumes" et "très grande vitesse" produit de l’invisibilité sur les marchés ; une invisibilité telle que les régulateurs en charge de la police des marchés sont devenus quasi aveugles. Le THF n’est pas qu’un outil ; ou plus précisément, comme tous les outils, il n’est pas neutre. Comme toute technique, quelle qu’en soit l’utilisation bonne ou mauvaise, elle transforme profondément tant l’architecture que le fonctionnement des marchés financier contemporains. Les très grandes banques et les fonds spéculatifs, qui sont les acteurs centraux du "THF", expliquent que cette technique est utile et saine. On ne peut que douter, me semble t-il, de l’utilité sociale de cet outil, mais c’est un débat macro-économique hors de mon coeur de sujet. En revanche, le "THF" pose trois séries de problèmes relevant clairement de la sécurité nationale. Et ces trois questionnements ne sont jamais exposés. D’abord, l’outil du "THF" ne peut que développer les fraudes financières à grande échelle : leur invisibilité matérielle et intellectuelle risque en effet d’être un encouragement permanent aux mauvaises pratiques et pour les mauvais acteurs. Ensuite, pour sortir du cadre pénal, on peut s’interroger sur l’économie même de cette technique : n’a-t-on pas légalisé le délit d’initié, encouragé la concurrence déloyale et institutionnalisé la spéculation criminelle ? Enfin, on sait que les marchés financiers fonctionnant avec le "THF" subissent des tensions constantes ; déjà, des effondrements se produisent régulièrement : parviendra-t-on à contenir les suivants ? 
      ...Les Etats ne parviennent à capter que moins de 1% de l’argent sale. Pourquoi ne le dit-on pas ? Pourquoi une telle omerta ? J’essaye de détailler les causes profondes, structurelles, de cet échec, au delà des petites explications ponctuelles et techniciennes que l’on nous assène en général. Il y a me semble t-il trois raisons majeures que je ne vais ici qu’effleurer. L’une est temporelle et historique  : ce combat est très récent ; il n’a vraiment pris une certaine consistance que depuis la fin des années 1990. La deuxième est plus géopolitique : l’existence de dizaines d’Etats pirates à travers le monde, de type paradis fiscaux et bancaires, qui constituent autant de trous noirs permanents dans la raquette de la régulation et du contrôle. Enfin, il y a une causalité relevant du droit : nous autorisons ou laissons se développer les instruments juridico financiers d’opacification et d’anonymisation de la propriété du capital que sont par exemple les trusts et autres fiducies....."   [Diploweb]

 

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(Nouvelle) défense du français

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

 Désespérer de (l'avenir de) notre langue?

"Ne faut-il secourir
Notre langage et le faire fleurir... (F.Habert -1549) 
                                                                            Le titre du livre de A. Borer sonne comme une provocation. C'est plutôt un constat et un avertissement d'un vigie de la langue, sans nostalgie réactionnaire et passéiste ni catastrophisme réducteur. Ecrit avec talent et humour.
    Avec beaucoup d'érudition et aussi beaucoup d'esprit, il pointe les mutations accélérées qui font de plus en plus de notre langue, sous l'effet d'une mondialisation qui fait sentir ses effets jusque dans nos esprits, une pâle et parfois ridicule imitation de la langue commerciale dominante.
   Ce qui est en question n'est pas l'anglais, langue belle et difficile, qui doit tant au français, comme l'a montré Henriette Walter, mais ses dérivés de plus en plus envahissants, souvent déformés et inadaptés, qui s'insèrent dans la langue du commerce ou des échanges communs, quand la nécessité ne l'impose pas, supposés faire modernes. C'est ce qu'il appelle l' «englobish», le définissant comme «l’anglo-américain qui se mondialise [et] s’impose à l’intérieur des autres langues en substituant aux différentes cultures ses représentations et ses modèles culturels, donc, à terme, juridiques et politiques»
   La multiplication accélérée de ces emprunts non raisonnés lui  semble être comme une démission, un abandon, une soumission ridicule à la langue du maître, que dénoncent souvent les Québecois, plus résistants linguistiquement, dont s'étonnent certains chroniqueurs du NY Times. (..."ce phénomène d’anglomanie (qui) semble se généraliser dans toute la France et dont les illustrations ne laissent pas d’étonner. La langue de tous les jours en est affectée ; dans les commerces, les médias, les publicités, en politique, on emprunte directement à l’anglais pour faire moderne, tendance, à la page, pour se distinguer de la « plèbe » restée franchouillarde, pour marquer son appartenance à un monde unifié, globalisé, interconnecté, électrostatique, sans frontières. Les emprunts à l’anglais sont de plus en plus délibérés, choisis à la manière d’une signature, d’un logo, d’une image de marketique (sic) qu’on lance à la volée pour épater le Gaulois ; plus l’emprunt est fracassant, grossier, tonitruant, meilleure est la réclame...)
       Comme le disait J.Eudes, la conquête des esprits continue son oeuvre, à notre insu.
      Aujourd'hui, le comble du modernisme consisterait à maltraiter la langue  ou à ne la considérer que comme un instrument. Elle est bien plus: elle est une âme, elle véhicule une histoire profonde, elle est porteuse de sens, bien plus qu'on ne le croit.
   L'école elle-mêle s'est inclinée, depuis les années Giscard et son éloge du "modernisme". L'enseignement du français n'a cessé de diminuer. L'enseignement systématique, du vocabulaire, des règles de grammaire a été officiellement considéré comme une contraintes à éviter, comme si la maîtrise de la langue maternelle allait de soi. La lecture s'est réduite et on voit aujourd'hui les effets, notamment une baisse du niveau scolairepréoccupante   au point que même dans les grandes écoles, on commence à sonner le tocsin, car la mauvaise qualité de la langue a des conséquences sur toutes les autres disciplines.
    Mais aussi le pragmatisme ambiant fait, comme dit l'auteur, que  «La langue française abandonne son projet humaniste pour s’adapter à l’espace libéral».
    Toute langue vit, pas seulement de ses racines (aujourd'hui officiellement déniées), mais aussi de ses emprunts. Il y en a toujours eu. Mais aujourd'hui, ils se font à une rythme sans cesse accéléré à l'écrit comme à l'oral et sans nécessité, à la télévision comme sur la place du village, appauvrissant la langue maternelle sans qu'on s'en rende compte. Jusqu'au grotesque, comme dans le néologisme (?) maisoning.
«Jamais dans toute son histoire, la langue française n’avait connu une intrusion aussi massive de mots hétérophones. […] L’adoption de mots anglais sans transformation signifie: ‘‘Nous préférons la langue du maître’’.» 
          Il n'est pas jusqu'en plus haut lieu que la langue est malmenée  
    Notre langue est en souffrance, et nous nous évertuons à la traiter de la pire des manières, par panurgisme bêlant, qui ferait rire un Londonien, et par abandon de certains principes qui font qu'une langue est une langue, capital précieux s'il en est, porteur de valeurs et de profondeur, de construction de soi.   
              Le bon sens est souvent même bafoué. Le manque de maîtrise de la langue et de rigueur dans le vocabulaire et l'expression rend réceptif à touts les conditionnements.
      ___  Bref, un livre stimulant et non larmoyant, qui nous invite à remettre l'anglomanie en question (mais pas la langue de Shakespeare), à relire La mondialisation et le français du linguiste Claude Hagège et à retrouver un peu de bon sens.
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Questions

Publié le par Jean-Etienne ZEN


__ Autoroutes: rentes perdues?

 


__ EPR: vers le naufrage?

__ Jusqu'à quand le délire des armes aux USA?

__ Le dopage paie-t-il toujours?

__ Pour une autre police?

__ Tempête dans un verre d'eau?

__ Chlordécone: des effets pour longtemps?

__ Vers un vrai plan Vélo?

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Lettre à mes amis allemands

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Pour paraphraser les propos de DSK
                                                           ... cherchant surtout à retrouver une certaine notoriété.
Mais qu'a-t-il fait quand il était au FMI?
      Après la lettre à Angela, les propos s'adressent à tous les citoyens allemands qui croient encore à une Europe solidaire, différente de celle qui agit sous nos yeux, sans notre consentement et contre tout bon sens et vision d'avenir.
      Ce n'est pas tant la  Grèce qui est un problème pour l'Europe, même  si on sait qu'elle  ne devait pas être raisonnablement intégrée à l' Union européenne et si tout le monde savait quelles dérives s'y produisaient, mais le leadership allemand de fait, effet d'une certaine politique de l'euro par la droite conservatrice allemande, qui a boosté son économie essentiellement exportatrice et mercantiliste, dans le cadre d'un ordolibéralisme rigide, mâtiné de libéralisme plus classique.
        Comme le rappelait un certain nombre de personnalités allemandes et étrangères. (*)
"...Derrière un habillage économiste et technicien (le respect des règles de la zone euro), c'est bien à une bataille de projets politiques que l'on assiste. Et la monnaie, en l'occurence l'euro, est la première de ces armes politiques. Au moment de la réunification allemande, tant Helmut Kohl que François Mitterrand en firent la démonstration. Kohl, en décidant, contre toute rationnalité économique, de la parité 1 pour 1 entre « ouest-mark » et « est-mark ». Mitterrand, en conditionnant, malgré réserves et inquiétudes, son acceptation de la réunification à un engagement irrévocable des Allemands à s'inscrire dans le processus de création de la monnaie unique (lire ici cette étude sur les relations Mitterrand-Kohl). 
    L'intransigeance aujourd'hui affichée par Berlin est en droite ligne avec le projet politique porté depuis des années par la droite conservatrice allemande. En résumé : une zone euro limitée donc plus cohérente, plus fortement intégrée et conduisant une seule et même politique économique, un néolibéralisme débridé s'appuyant sur une thérapie de choc austéritaire dans les pays de cette zone. Plus question donc de politiques alternatives dans un tel ensemble où s'appliquerait pleinement cette phrase de Jean-Claude Juncker, actuel président de la Commission européenne : « Il ne peut y avoir un vote démocratique dans un pays qui s'inscrive contre les traités. »  
    Pour Emmanuel Todd, on assiste à un suicide de l'Europe sous direction allemande. 
             Nouvelle puissance du Centre, fragile plus qu'on ne le croit, celle-ci exporte son chômage et freine objectivement la solidarité européenne. 
            Que veut l'Allemagne ? ". Il s'agit de montrer aux électeurs des pays européens qu'il est impossible de disposer de l'euro et de mener des politiques de relance ou des politiques économiques alternatives à celles promues désormais par les structures de la zone euro..".
   Malgré les dettes des Länder et son passé de dettes supprimées, Merkel fait la morale, malgré les rappels qui lui sont faits, les pratiques discutables des banques et des grands groupes industriels en Grèce. Ben Bernankesouligne l'irrationalité de la ligne allemande, indifférente au drame grec..
"...La crise grecque, devenue crise européenne, constitue bel et bien un moment charnière dans l'histoire européenne, d'une puissance d'impact équivalente à la chute du Mur ou à la réunification allemande. Une Allemagne nouvelle se révèle, prête à passer par-dessus bord la sacro-sainte entente franco-allemande (d'où les tensions très fortes de ces derniers jours), prompte à mettre en scène ses soutiens en Europe centrale (Pays baltes, Slovaquie, Pologne) et en Europe du Nord (Pays-Bas, Finlande) pour s'imposer à tous.
Cette soudaine affirmation de puissance est du jamais vu depuis le début de la construction européenne. Et ce moment de rupture a bel et bien été souligné par plusieurs chefs d'État ou de gouvernement. L'Italien Mattéo Renzi l'a expliqué au journal Il Messaggero : « Nous devons parvenir à un accord, la Grèce doit rester dans la zone euro et je l'ai dit à l'Allemagne : trop c'est trop. Humilier ainsi un partenaire européen, alors que la Grèce a cédé sur presque tous les points, est impensable. »
    Cette tempête sur l'Europe n'a pas fini de faire sentir ses conséquences. Le problème grec n'est que repoussé. 
         Le philosophe allemand Jürgen Habermas juge l'accord grec toxique.
    La Grèce a révélé l'épuisement d'une Europe en fin de course, telle qu'elle est. Remettre tout en chantier paraît une nécessité.
   Ce n'est plus à Bruxelles, mais à Berlin que se règle l'essentiel.
                      Pour les peuples européens de quel espoir est porteur aujourd’hui l’Europe telle que les technocrates nous l’ont bâtie ?
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-  ( *)Le vieux Helmut Schmidt ne s'est pas privé de critiquer l'entêtement de la chancelière et son manque de vision, comme certains économistes européens et américains. Même son mentor ne la comprend plus...
Le député écologiste Jürgen Trittin ne mâche pas ses mots : « Nous sommes dans une situation dramatique et madame Merkel, assise sur sa chaise, se demande quand elle va sortir du placard ses chaussures du jogging ». Dans la même veine, le chef des députés du SPD Frank-Walter Steinmeier s’est exclamé : « la maison brule et madame Merkel a peur de se bruler les doigts ».

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Merci la lune

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Le soleil fait parler de lui.
                                       Parfois un peu trop...
   Mais la lune s'est faite discrète dans le ciel d'hier soir
 On l'attendait pourtant, pourpre comme jamais et jouant à cache-cache.
   Un peu domme en janvier.
 Mais les nuages gris en décidèrent autrement ici.
   Rendez-vous donc au siècle prochain pour un nouveau spectacle.         Ou en 4753...
En attendant, elle continue placidement sa ronde fantasque.
  Mais elle n'est pas un élément décoratif ou seulement poétique (*)
      Nous n'existerions pas sans elle. Qui le sait?
  Une modification de l'axe de rotation de la terre modifierait bien des choses...
    Il n'y a pas que les marées et les courants marins.
  Sans elle, nous ne serions pas là pour en parler, pour en rêver.
    Notre grande voisine, pas si lunatique que ça, n'a pas fini de nous faire penser.
______
(*)         Pleurez Pierrots, poètes et chats noirs,

        La Lune est morte, la Lune est morte.
    Pleurez Pierrots, poètes et chats noirs,
 La Lune est morte ce soir...
Un homme marche sur le sol 
De ce vieux miroir de vos rêves
Et c'est votre cœur que l'on crève.
La corde qu'on vous passe au col !
Il va falloir aller plus loin,
Par delà des millions d'étoiles
À la recherche de l'étoile
Qui vous fera rêver demain..
.( Les frères Jacques 1968)
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___               Notre cher satellite, proche et lointain, familier et mystérieux, immuable et changeant: un sujet d'inspiration ambivalent mais inépuisable.
" ... Elle règne sur les nuits des Hommes, inspirant les poètes, nourrissant les rêves de générations d'enfants. Source d'innombrables histoires, croyances et superstitions, elle est le centre d'une culture populaire aussi vieille que le monde.
Point de mire de tous les regards, elle est également l'objet de l'intérêt des scientifiques. Peu à peu, la Lune quitte la sphère de la mythologie pour devenir sujet d'étude et l'astronomie prend le pas sur l'astrologie. Mesurée, observée, elle est enfin l'objectif du rêve le plus fou que l'Homme ait jamais réalisé : marcher sur la Lune."
     Il l'a fait : ce fut la fin de l'imaginaire sur la lune.
   Source de poésie, elle a longtemps régné au coeur des mythes et des religions traditionnelles.
     Elle a inspiré des chanteurs, des musiciens (comme Django)...
_C'était, dans la nuit brune,
Sur le clocher jauni,
La lune
Comme un point sur un i.
Lune, quel esprit sombre
Promène au bout d'un fil,
Dans l'ombre,
Ta face et ton profil ?.. (A de Musset)
 
 _...Et dans le soir, tu m'es en riant apparue
Et j'ai cru voir la fée au chapeau de clarté
Qui jadis sur mes beaux sommeils d'enfant gaté
Passait, laissant toujours de ses mains mal fermées
Neiger de blancs bouquets d'étoiles parfumées... (Mallarmé)
 
Elle n'est pas près de déserter les rêves éveillés des enfants...que nous sommes restés.
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Célébration de l'armement...

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Ces armes merveilleuses..
                                      Etrange époque... 
                              Les nouvelles armes provoquent une troublante et inquiétante fascination,
   Ah Dieu! que la guerre est...moderne!  Elle a encore un bel avenir... 
   L'épée pouvait terroriser, mais le porte-avion dernier cri, le Rafale ultra-profilé, le char Leclerc impressionnant, le drone militaire furtif ne provoquent plus l'effroi. L'armement s'est esthétisé en se rendant technologique, devenant presque en apparence des jouets d'un nouveau genre, comme l'équipement informatisé du GI en campagne.  L'équipement du soldat de 1945 apparaît comme d'un autre âge à côté de celui du technicien du combat d'aujourd'hui. La guerre se modernise et se virtualise, s'aseptise, se digitalise. 
     Nous entrons dans une drôle d'époque. Le "jamais plus la guerre" se double d'une course à l'équipement de plus en plus sophistiqué, très  cher, de plus en plus nombreux. Quitte parfois à ne jamais servir. Les pétrodollars ont besoin de se placer ou il faut créer l'esbroufe politique en montrant ses muscles.
    Les nouvelles technologies font une entrée ultra-rapide et spectaculaire dans le monde de la défense, des forces armées. Le "progrès" est constant dans ce domaine, comme le notait Voltaire, mais aujourd'hui, il s'emballe.
   Au point de rendre la guerre abstraite, "lointaine". Les pixels entrent dans les batailles, qui se livrent du haut du ciel ou sur des  consoles , à des milliers de kilomètres. Déjà le pilote de chasse ne voyait jamais  l'ennemi au cours de ses incursions au-dessus du Vietnam. Fire and forget...
   Les nouvelles armes deviennent des objets d'exposition, où les engalonnés de tous pays se retrouvent régulièrement, comme à la fête, en présence de ministres rayonnants et diserts.
     A  Eurosatory: on peut faire son choix.
                                                       Bienvenue au salon de la guerre! 
De nouveaux marchés s'ouvrent partout. Sans parler des clandestins. 
 Le commerce des armes ne connaît pas la crise -
      Comme si l'économie ne tenait que par le secours de la production et la vente des engins de mort. Il faut compter avec le PIB...Il faut trouver des débouchés dans une lutte féroce entre fabricants. Le Président va en personne montrer sa quincaillerie aux princes arabes. L'Allemagne est plus discrète, mais ne veut pas être en reste, les USA tiennent le haut du pavé avec un budget faramineux, produisant ce qui deviendra vite obsolète. Mais l'empire peut se permettre de vivre à crédit, détenant l'imprimante à dollars.Et de puissants groupes mettent la pression.
             Dans le cas bien particulier du petit Israël, les nouvelles technologies et les armes entrent comme en symbiose et l'exportation  est devenue une priorité, dans une sorte d'obsession high tech. 
    Déculpabilisant l'agresseur, traumatisant moins le combattant, devenu souvent agent privé, la mort, de plus en plus, est vue du ciel... (*)
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___ (*)___     Les nouvelles technologies des diverses armées mondiales cherchent, toujours plus, à distancer le tueur et le tué. La guerre menée par Israël contre la Palestine, qui se joue désormais le plus souvent dans l'espace aérien, en est l'un des cas les plus criants. 
   Au cours de ces cinq dernières années, les ventes militaires annuelles de ce pays lui permirent d'engranger 7 milliards de dollars, le plaçant ainsi dans le top 10 des nations exportatrices d’armement....
     Ce succès financier n'est pas sans faire écho aux analyses d'Ernest Mandel sur le capitalisme tardif : l'économiste marxiste affirma que l’existence permanente d’une économie d’armement empêcherait les économies capitalistes de sombrer dans la crise¹. Cela requiert, en Israël, une innovation constante en matière de production de nouvelles technologies : lors de l'opération Bordure protectrice, de nouveaux types de systèmes de détection, de drones et d’outils de surveillance ont été introduits et expérimentés dans le théâtre guerrier de Gaza. Ces technologies de pointe conduisirent à la mort de plus de 2 000 Palestiniens – la plupart d’entre eux étaient des civils, dont environ 500 enfants. Funeste coïncidence : moins d’un mois avant le commencement de l'opération, l’édition 2014 d’Eurosatory, grande exposition internationale « pour la Défense territoriale et aérienne », accueillait le Pavillon national d’Israël. L'évènement se tient à Paris, tous les deux ans, sous l’égide du Ministère de la Défense hexagonal. Eurosatory assure « façonner la Défense de demain » et se définit comme le seul forum capable de garantir à ses participants un accès immédiat aux marchés internationaux de défense et de sécurité. « Mission Accomplie ! », fanfaronnait le site Internet de l’exposition, qui compta plus de 55 000 visiteurs et 1 504 exposants, issus de 58 pays. Trente entreprises israéliennes (un nombre record) purent y présenter une large panoplie de « solutions avancées pour combattre des guérillas en zones urbaines, en réponse aux besoins urgents des forces armées d'aujourd'hui »...
     L'Eurosatory gomme intégralement la violence et la transforme en produit à vendre — ce qui permet également d'utiliser les enjeux identitaires et nationaux à des fins publicitaires, servant ainsi les intérêts des entreprises....
 La chaîne Youtube de l’armée israélienne contient de nombreux petits vidéo-clips montrant les frappes de l’opération Bordure protectrice. Une guerre, vue de loin. Ce n’est pas une chose nouvelle. En 1944, l’aviateur américain Charles Lindbergh avait écrit, à propos de la mort à distance : « Tu appuies sur un bouton et la mort s’envole. D’abord, la bombe est bien accrochée, en sécurité sous ton appareil, complètement sous contrôle. La seconde d’après, elle dévale les airs et tu n’as plus aucun pouvoir pour revenir en arrière... Comment pourrait-il y avoir des corps mutilés, tordus ? [...] C’est comme écouter le bruit d’une bataille à la radio, de l’autre côté de la terre. Tellement loin, et séparé du poids de la réalité. » Plus besoin d'imaginer les « corps mutilés, tordus » au sol. Un avantage, même, puisque cela permet d’expérimenter la guerre, ajoute Lindbergh, par « l'écran d'un cinéma à l'autre bout du monde ». Sa métaphore s'est réalisée — et radicalisée — dans les guerres actuelles de drones... 

     Dans le flot d’images qu'a généré la seconde guerre du Golf, on notait surtout, qu'il n’y avait rien à voir . Utilisant les mêmes procédés que Tsahal, la guerre du Golf fut définie par cette utilisation de l'arme-image ou, comme le précise la documentariste Alisa Lebow, du « point de vue de l’arme ». Point de vue dans lequel la « caméra est positionnée dans l’extension de l’arme », et, dans le cas qui nous intéresse, directement sur le drone. Cette perspective verticale est peut-être le meilleur symbole de la nature nouvelle de la guerre et de la surveillance — version améliorée du panoptique du philosophe anglais Jeremy Bentham³. En Irak, la caméra vidéo d’un tank qui transmettait ses actions en temps réel, par satellite, choisissait de se placer du point de vue du « sujet occidental et de sa souffrance ». De ce point de vue, « la mort et les souffrances de l'Irakien ont lieu hors du champ ». La guerre-image mit en scène la victoire américaine, et l’image elle-même devint donc l’événement.

Fin de l'ennemi visible...
     Dans toute la panoplie d'armes produites par les Israéliens qui furent présentées à Eurosatory, l'idée avancée par Feldman prédomine : « Le plaisir de voir sans être vu donne de la puissance aux actes de violence ». La menace de la violence et le pouvoir à distance sur leur cible génèrent une crainte constante et un respect qu'induit la force technologique, permettant aux occupants de régner tout en ayant un contact minimal avec la population occupée. Cette violence par la mise à distance visuelle est un élément clé du maintien de l’occupation des territoires palestiniens. Le bombardement de Gaza, il y a un an, visait à instaurer une domination totale. Mais il est primordial de garder à l’esprit, en dehors de ces « opérations », cette domination distante et constante maintenue sur les territoires palestiniens. En effet, Eyal Weizmann, auteur de l’ouvrage L’architecture israélienne de l’occupation, démontre qu’à la suite de l’évacuation de la bande de Gaza, en 2005, un nouveau type d'occupation commença : une occupation invisible, une « occupation par les airs ». D’après Ephraim Segoli, pilote d’hélicoptère et ancien commandant de la base des forces aériennes à Palmahim, les frappes aériennes par des drones contrôlés à distance sont « la composante centrale des opérations de Tsahal » et « la véritable essence de la guerre qui est menée ». Le général major Amos Yadlin, nouveau chef de l’intelligence militaire israélienne, disait en 2004 : « Nous essayons de comprendre comment il est possible de contrôler une ville ou un territoire par la voie aérienne, rendant illégitime l'occupation de ce territoire depuis le sol... »
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Trop généreux soleil?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Mais sans lui, que serions-nous?
                                        C'est devenu une évidence pour tout le monde
         On ne compte plus les anciennes civilisations qui lui ont rendu un culte.
   Mais l'étoile de moyenne grandeur, situé en bordure de notre galaxie, dont nous savons qu'il y en a des milliers seulement dans la portion d'univers actuellement connu, n'a rien de spécifique par rapport aux autres. Elle transforme son hydrogène en hélium par un phénomène de fusion dégageant une chaleur intense.
      Nous en profitons, à bonne distance. C'est un hasard. Un peu plus près de cette chaudière nucléaire, et aucune vie ne serait jamais apparue sur terre. Un peu plus loin, et le même phénomène se serait produit par températures trop basses. Nous ne serions pas là pour en parler. Un petit "miracle" existant peut-être à d'autres exemplaires. On cherche.
      Mais quand notre solaire se fait trop ardent, la vie souffre. La végétation stresse par manque d'eau. Les hommes sont aussi en souffrance, plus ou moins selon les régions, pour des raisons pluri-factorielles.
     Même dans l'hémisphère nord, comme cet été. La Suède ou le Canada, entre autres, sont à la peine, ce qui n'est pas courant.
   Mais les records de température extrêmement élevés peuvent être partout. Avec leurs cortèges de malaises et de décès pour les plus fragiles et les plus exposés. Avec parfois des conséquences très inhabituelles
    On se souvient de l'été 2003. Les périodes d'intense chaleur sont-elles destinées à se répéter et à s'approfondir. Certains scientifiques le pensent. Mais nulle certitude absolue. C'est peut-être un phénomène cyclique, analogue en un certain sens au petit âge glaciaire en Europe. Ce qui  n'exclut pas la part hautement vraisemblable des facteurs anthropogènes, si l'on en croit le GIEC, assez réservé cette fois-ci.
   Le climat obéit à des lois qui nous échappent dans une large mesure encore.
 On ne peut jamais exclure le facteur histoire présent au coeur d'événements climatiques quels qu'ils soient.
 Les conséquences parfois tragiques de ces phénomènes ont bien des rapports avec les conditions de vie, les structures sociales, l'environnement urbain, etc...
            Le problème est aussi culturel et politque au sens large.
     La Grèce a souvent été débordée par des feux meurtriers par manque de moyens liés aux restrictions des budgets publics. Les personnes âgées meurent plus dans certains quartiers de Chicago qu'en Espagne, où la solidarité familiale et de voisinage joue un rôle important de prévention.
               ...Entre 1979 et 1992, (les vagues de chaleur ) ont provoqué la mort de 5 379 personnes aux Etats-Unis. « Ces décès, conclut le rapport , peuvent facilement être prévenus. »     Moins de deux semaines plus tard, Chicago est frappée par l’une des vagues de chaleur les plus redoutables de son histoire. Par endroits, les températures atteignent 46 degrés. Nuages épars et absence de vent : pendant une semaine, la ville se transforme en fournaise.     La chaleur fait ses premières victimes le 13 juillet. Dès le lendemain, le matraquage médiatique commence lorsque deux nourrissons, oubliés dans une camionnette par la directrice de leur crèche, périssent suffoqués par une chaleur de 73 degrés. A la fin de la semaine, la canicule a provoqué la mort de cinq cents à sept cents personnes selon les estimations. Et des milliers d’hospitalisations.
      La seule météorologie ne saurait expliquer ces décès. La mort est à mettre en relation avec un type de séparation (sociale, spatiale, raciale et politique) identique à celui qui régit la vie de certains habitants de la ville. La canicule meurtrière de 1995 a illustré les nouvelles formes de marginalité et d’abandon social propres aux grandes villes américaines et particulièrement marquées à Chicago (1). Une calamité plus « structurelle » que « naturelle » qui non seulement souligne la relation évidente entre la pauvreté et la souffrance, mais révèle également les mécanismes sociaux et institutionnels qui sous-tendent l’insécurité américain
    Mardi 12 juillet, Chicago halète sous un soleil de plomb. Les rues sont en feu. Plusieurs jours auparavant, les météorologues, alertés par une masse d’air chaud venant du sud, ont annoncé la vague de chaleur. A temps pour que les autorités diffusent des messages de prévention. Certains habitants sont donc prêts. D’autres réagissent promptement, dévalisant en un après- midi tous les magasins de climatiseurs et de ventilateurs. La population envahit les bords du lac : on dénombrera jusqu’à quatre-vingt-dix mille personnes entassées sur une seule plage. Ceux qui sont trop éloignés des plages se mettent en quête de fontaines, de piscines municipales ou de bouches d’incendie…    Alors que la ville fait provision de climatiseurs, sa consommation d’énergie atteint un niveau qui excède vite les capacités de la compagnie d’électricité. Ses équipements se détraquent au moment où les gens en ont le plus besoin. Apparues dès le mercredi 13 juillet, les pannes se répètent les jours suivants. Le vendredi, deux grands transformateurs disjonctent en moins d’une heure. Des quartiers entiers se retrouvent sans électricité - et donc sans climatiseur, sans ventilateur et sans télévision pour les informer des moyens de se protéger. Dans certains cas, durant deux jours.     Jeudi est le jour le plus chaud. Par endroits, les températures affichent 41 degrés — et jusqu’à 44 degrés dans certains immeubles non climatisés. Les pompiers doivent faire usage de leurs lances à incendie pour asperger les voyageurs, accablés, d’un car scolaire coincé dans les embouteillages de la mi-journée. Cette technique du jet sera largement imitée par la population — surtout par les jeunes des quartiers les plus défavorisés. N’ayant guère les moyens de se prémunir contre la chaleur, ils ouvrent grandes les bouches d’incendie, créant ainsi des fontaines publiques, des parcs aquatiques, des oasis improvisées où les personnes valides viennent se rafraîchir. Cette stratégie de survie a une conséquence désastreuse : asséchant les réserves d’eau de la ville, elle prive des quartiers entiers d’eau courante pour une durée prolongée. Le jeudi chaud, trois mille points d’eau sauvages sont ainsi ouverts. La « guerre de l’eau » commence. Equipes de surveillance et policiers parcourent les rues pour sceller les bouches d’incendie, menaçant d’une amende de 500 dollars quiconque les ouvrirait. Cela n’arrête pas la population : craignant de perdre sa meilleure arme contre la chaleur, elle recourt à tous les subterfuges : torches acétylènes, perceuses, scies, marteaux-piqueurs. Des groupes de jeunes attaquent neuf camions-citernes et blessent quatre ouvriers qui tentaient de sceller les bouches d’incendie.
    Rapidement, la canicule vient à bout des maigres résistances opposées par les personnes les plus vulnérables : après quarante-huit heures d’exposition ininterrompue, la chaleur amenuise les défenses de l’organisme. Les services d’urgence et les morgues de la ville sont submergés. A Chicago, le taux de mortalité de base, assez stable, est de soixante-douze décès par jour. Vendredi 15 juillet, on en enregistre cent quatre-vingt-huit. La morgue doit alors réorganiser ses locaux pour recevoir les nouveaux arrivants. Le week-end sera particulièrement meurtrier avec trois cent soixante-cinq décès dans la journée du samedi, et deux cent quarante et un le dimanche. La fièvre retombe le lundi, avec cent quatre-vingt-treize décès. Mardi, on n’en compte plus que cent six. Et quatre-vingt-dix les deux jours suivants.    En période normale, les médecins légistes autopsient environ dix-sept corps par jour. La morgue, organisée en conséquence, se retrouve donc assez vite débordée par l’afflux de ces centaines de cadavres qu’elle ne peut pas stocker. Située en plein centre-ville, en face du plus grand hôpital public de Chicago, elle devient le symbole même du délitement du corps municipal. Journalistes, infirmiers et hommes politiques se précipitent pour assister au spectacle......
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Athènes: et maintenant?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

  Alles in Ordnung... In Berlin. 
                                                     Tout va bien moins mal...A Berlin. Après l'accord-diktat à Bruxelles...
                                                              A Athènes, c'est le moment des illusions perdues et des votes au forceps. 
         Le memorandum 3 succède aux précédents. Voué à l'échec. Personne n'est dupe. 
       Le FMI savait, mais se taisait, malgré ses contradictions.
Dans le pays, c'est la prostration, l'accablement ou la fuite. Beaucoup de jeunes partent à l'étranger. Surtout en ...Allemagne. Comme la jeunesse espagnole.
    La normalisation est en cours. (*)
         En attendant le pire?
Et pour quels résultats? Peu se font des illusions.
     L'été grec a un goût de cendre. 
 L'asphyxie politique succède à l'asphyxie financière. 
                 Les alternatives sensées ont été jetées à la poubelle.  
  -Tina a provisoirement gagné, provisoirement, au cours de cette histoire dès le début abracadabrantesque.
                            Les multiples conseils et avertissements des  penseurs et économistes un peu clairvoyants du pays et de l'étranger n'ont pas été pris en compte. Bruxelles s'est rangée du côté de l'ordolibéralismeallemand, appelé pragmatisme pour la circonstance. A courte vue. Sans recul critique. Sans perspective d'avenir.
   Le prix Nobel Krugman, jugeait que l'accord qui se dessinait allait « tuer la zone euro ». « La liste des exigences de l'Eurogroupe est une folie....On est au-delà de la dureté, dans le pur esprit de vengeance, dans la destruction totale de la souveraineté nationale, dans l'absence de tout espoir de soulagement »...
...Cela en dit long sur l'allergie des dirigeants européens les plus influents au débat économique. Comme s'il était impossible de combiner prise de décision et expertise économique. Comme si débattre du diagnostic de la crise était une perte de temps. En creux, ce « pragmatisme » revendiqué dissimule des choix théoriques marqués. Le même Tusk ne s'en cache pas, toujours dans l'entretien du 17 juillet (dans la version publiée par le Financial Times, cette fois), où il dresse l'éloge de l'ordo-libéralisme, cette théorie économique dominante à Berlin, arc-boutée, pour le dire vite, sur la lutte contre l'inflation et l'indépendance de la Banque centrale à l'égard de tout pouvoir exécutif.   « La meilleure école de pensée à mes yeux, ce sont ceux que l'on appelle les ordo-libéraux allemands, qui ont écrit leurs travaux à la sortie de la Deuxième Guerre mondiale. Très pragmatiques, sans idéologie, sans faux espoirs. Je pense à des essais, mais aussi à des décisions politiques concrètes prises par (Ludwig) Erhard, (Walter) Eucken, (Wilhelm) Röpke. Leur pensée peut être très utile aujourd'hui. Wilhelm Röpke pensait – et cela me semble très pertinent aujourd'hui – que nous avons trop de Rousseau et Voltaire, et trop peu de Montesquieu. »
  ___Stiglitz, ancien directeur de la Banque Mondiale, va plus loin dans la critique. Il montre à quel point la politique de l'Eurozone  a dépassé toutes les limites du bon sens en matière même de ... capitalisme. Le plus inquiétant est que cette politique européenne, menée sous les auspices de l'Allemagne prétendument "ordo-libérale" (en fait, tenante d'un capitalisme à visage inhumain), soit cautionnée et mise en œuvre sans état d'âme par des zélés "socialistes" et autres "sociaux-démocrates". Ces Leaders élus ne prêtent apparemment qu'un œil distrait ou aveugle à la paupérisation des peuples qu'ils gouvernent, au  chômage galopant de la jeune génération, et adoptent tranquillement, au nom du "pragmatisme du réel" des règles insensées élaborées par des technocrates..."
      L'aveuglement de l'Eurogroupe sous hégémonie de la droite allemande, une Allemagne qui a changé depuis H.Kohl, jouant contre son camp, mais pas contre les exigences des marchés, portera des fruits amers. A Versailles, on avait voulu punir et humilier l'Allemagne. On sait ce qu'il est advenu...
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______(*) "...On a parlé de « coup d’Etat financier » lorsqu’ont été dévoilés les contours de l’accord du 13 juillet entre la Grèce et ceux que l’on ne peut plus véritablement qualifier de partenaires. Pour excessif qu’il puisse paraître – notamment au regard du vrai coup d’Etat de 1980 en Turquie, fomenté pour rendre politiquement possible le règlement de la question de la dette internationale contractée par ce pays, grâce à la libéralisation radicale de son économie – le terme sonne malheureusement juste. Après tout, la délégation grecque, sous strangulation financière depuis plusieurs jours, a dû consentir une reddition en rase campagne. Faisant fi de la légendaire culture du compromis dont elle s’enorgueillissait, l’Union européenne a placé le revolver sur la tempe de l’un de ses membres, selon la métaphore consacrée, pour annuler les résultats incontestés d’élections et d’un référendum démocratiques.... On a placé ce Parlement sous la tutelle d’un conseil fiscal à la solde des créanciers, qui peuvent ex ante mettre leur veto à tout projet de loi ayant des conséquences financières. On a extorqué à Alexis Tsipras la création d’un fonds de privatisations destiné au service de la dette, aux investissements et, surtout, à la restructuration du secteur bancaire, un fonds que Wolfgang Schäuble entendait même domicilier à Luxembourg. En bref, la démocratie, en Union européenne, ou en tout cas en zone euro, est devenue une variable d’ajustement de la « normalisation » financière...
         ... La leçon est terrible, et frappe de discrédit la construction européenne elle-même, aux yeux de ses propres partisans, ainsi que le montre l’embarras des plus sincères d’entre eux. Et comme ce plan est absurde, voué à l’échec, porteur d’une récession irréversible, de l’aveu du FMI, de la BCE, de la quasi-unanimité des économistes, force est d’admettre que sa rationalité se trouve ailleurs. Que cherchent, au fond, Angela Merkel, Wolfgang Schäuble, et tous les dirigeants européens qui ont cautionné leur ligne dure ? Obtenir financièrement et politiquement ce qu’ils n’ont pu réussir diplomatiquement, du fait de l’opposition de la France et de quelques autres : à savoir, le Grexit ? Ou bloquer tout effet de contagion dans le reste de l’Union européenne en « normalisant » la Grèce, afin d’empêcher des mouvements démocratiques comme Podemos de remettre en cause l’hégémonie « national-libérale » (6) qui s’est imposée électoralement sur le Vieux Continent, depuis 1980 ?..
       ...On continuera donc de nous parler de « morale », de « corruption », d’ « incompétence » avec un cynisme parfait, et une bonne conscience insupportable. Après tout, l’Allemagne est le pays qui n’a jamais honoré sa dette, ni après la Première Guerre mondiale ni après la Seconde. Au début du millénaire, la décision politique d’intégrer la Grèce à la zone euro a été prise en toute connaissance de cause, notamment quant à l’état de son système bancaire et financier (7). Ses partenaires ne se sont guère émus des chantiers formidables qui s’offraient à eux pour la préparation des Jeux Olympiques de 2004, dont ils avaient soutenu l’organisation à Athènes, la salive aux lèvres. Ils persistent à parler d’aide « à la Grèce » et de réduction des dépenses publiques, alors que le contribuable européen sauve surtout, pour l’instant, ses propres banques, que menace leur exposition inconsidérée sur le marché hellène depuis plusieurs décennies.  Et, jusqu’à aujourd’hui, ils s’opposent à la remise en cause, par Athènes, des achats d’armes dont la France et l’Allemagne sont de gros fournisseurs. Ne se dit-il pas qu’en 2009 la réticence d’Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy à venir promptement au secours du gouvernement de Georges Papandreou, qui venait de « découvrir » le désastre laissé par les conservateurs – retard à l’allumage dont le coût financier s’avérera exorbitant, et dont nous n’avons pas fini de payer le prix – devait beaucoup à leur désir de voir Athènes honorer des contrats de cette nature, alors que la Turquie, en guise de « mesure de confiance », retirait son armée de la côte égéenne pour encourager sa voisine à réduire ses dépenses militaires ? Quant au fonds de privatisations imposé par l’Allemagne à la Grèce, il contraindra celle-ci à brader ses actifs dévalués par la crise, et permettra aux entreprises européennes de faire main basse sur les derniers bijoux de la famille hellène au prix qu’elles voudront bien fixer.
      Mise au regard des souffrances sociales qu’inflige au peuple grec une politique vaine d’austérité, une telle posture, aussi moralisatrice que prédatrice, donne la nausée. Non qu’il faille absoudre la « Grèce », allons jusqu’à dire « les Grecs », de toute responsabilité dans le présent naufrage. En démocratie, les électeurs ont les gouvernants qu’ils méritent, c’est-à-dire qu’ils élisent. Le gouffre dans lequel l’économie grecque s’est jetée a été creusé par des majorités parlementaires qu’ont alternativement dominées la Nouvelle Démocratie et le PASOK. Et le gouvernement d’Alexis Tsipras a multiplié les faux-pas, croyant aux dieux et attendant peut-être qu’Artemis substitue à Iphigénie, sur le point d’être sacrifiée, une simple biche, comme le persifle de manière assassine le réalisateur Panos H. Koutras (8). Mais rien n’eût été possible sans la complicité systémique entre la classe dirigeante hellène et la classe dirigeante ouest-européenne. Et la détermination à contrer, voire démettre, un Premier ministre qui, pour la première fois, n’est pas issu de l’establishment et se donne pour programme de nettoyer les Ecuries d’Augias est troublante.
     Quoi qu’il en soit, les airs de vertu outragée dont se pare l’Union européenne ont surtout l’avantage pour les uns, et l’inconvénient pour l’avenir même de cette dernière, d’occulter le vrai problème. La formation d’un marché unique s’effectue historiquement de manière asymétrique et crée des périphéries qui sont moins marginalisées que subordonnées au centre économique, et généralement réduites à l’état de réserves de main d’œuvre, de parcs de loisirs, voire de poubelles sociales où l’on entasse les inadaptés de tous poils..."  (JF Bayard)
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- La Grèce est traitée comme un Etat hostile occupé
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