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Quand la Chine éternue...

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Pour paraphraser le livre de Peyrefitte: Quand la Chine s'éveillera...

                      Mais quand Pékin flanchera? Aujourd'hui, les ratés du moteur chinois suscitent plutôt l'inquiétude et c'est l'Europe qui s'enrhume.  A des degrés divers. Et cela va durer. L' Empire du milieu reste imprévisible.                                                                                   L' Allemagne s'effraie peu pour l'instant et fait un peu cavalier seul; mais le diable est caché dans les détails et le double langage prévaut, malgré les paroles rassurantes: « Mon conseil est de ne pas avoir peur de la Chine simplement parce qu’elle accumule les succès économiques », disait la chancelière, le 15 janvier, au quotidien britannique The Financial Times. Entre puissances exportatrices, on se comprend. « Comme dans le cas de l’Allemagne, a poursuivi Mme Merkel, la montée en puissance de la Chine est très largement fondée sur l’ardeur au travail, la créativité et le talent technique. » Pas de quoi avoir peur...

 

       Depuis longtemps Berlin soigne Pékin. Facile à comprendre. Angela regardait plutôt à l'Est qu'à l'Ouest.    Depuis quelques années, on observe un changement d'orientation dans la politique extérieure de notre voisine, notamment en matière économique
   Malgré son ancrage à l'Ouest, les intérêts allemands, qui ont misé sur le tout-export, s'éloignent de la zône d'influence américaine, depuis la chute du Mur et la douloureuse réunification. Il y eu la nouvelle Ostpolitik, initiée par W.Brandt au niveau surtout politique et culturel, mais surtout le brutal  tournant libéral inauguré par Schröder-Hartz, surtout économique et commercial en direction de la Mitteleuropa...jusqu'à la Chine, devenu un des principaux débouchés pour le technologie allemande (machines-outils et voitures en priorité).
   Un partenariat privilégié, qui ne s'encombre pas trop de sentiments ou d'idéologie...
Business first!
        Des relations qui ne sont pas pour autant dépourvues d'ambiguïtés et qui sont mêmes lourdes de conflits potentiels, avec detensions latentes ou ouvertes au coeur de l'Europe. 
             Berlin a  la tête le porte-monnaie ailleurs...sans se rendre compte (?) qu'elle affaiblit ses partenaires européens.
                             "...Selon Jean-Michel Quatrepoint, qui l’explique dans Mourir pour le yuan, les deux pays ont de nombreux points communs : des modèles économiques ressemblants, faits d’un mercantilisme agressif misant tout sur les exportations et sur l’accumulation d’excédents, visant notamment à palier une tendance rapide au vieillissement des deux populations.

        Au-delà des ressemblances, il y existe une complémentarité entre les deux pays, une quasi « symbiose », comme l’expliquent ici Hans Kundnani et Jonas Parello-Plesner. La Chine en plein développement est friande de machines-outils allemandes pour ses usines, et de grosses berlines pour ses nouvelles classes moyennes. Quant à l’Allemagne, elle cherche avec énergie… des débouchés hors d’Europe.
     A cet égard, les chiffres sont cruels. Guillaume Duval le rappelle ici : « l’excédent commercial allemand était de 170 milliards en 2007, réalisés aux trois quarts en zone euro. En 2012, cet excédent était toujours de 180 milliards, mais réalisés aux trois quarts hors zone euro » (1). Et Jean-Michel Quatrepoint de rajouter : « L’Allemagne n’espère plus rien tirer de l’Europe, où elle a déjà fait le plein. Elle y a pris toutes les parts de marché qu’il y avait à prendre, et cherche à se réorienter désormais hors de la zone euro »...
     Des intérêts pour l'instant bien compris, sur le mode win-win
           Pratiquement la moitié de toutes les exportations de l'UE vers la Chine proviennent d'Allemagne et près d'un quart de toutes les importations chinoises sont faites avec l'Allemagne. En Chine, la demande en véhicules automobiles des particuliers ainsi que les besoins en machines d'usines chinoises ont été d'une importance capitale dans la capacité de l'Allemagne à sortir si rapidement de la crise économique. Il y a actuellement une sorte de symbiose entre les économies allemande et chinoise ; alors que la Chine a des besoins en nouvelles technologies, l'Allemagne doit trouver de nouveaux marchés. Les Chinois ont le sentiment qu'ils peuvent faire affaire avec l'Allemagne : les autorités chinoises aiment à en parler comme d'une relation "réciproquement profitable". 
                     Qu'en serait-il si une crise majeure frappait au coeur l'économie chinoise?  _________________
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Ecrans toxiques

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Surutilisation et toxicité

                                     C'est pas mal un portable...pour téléphoner.  Mais le sur-usage de ce petit appareil, maintenant dans toutes les poches, n'est pas sans poser des problèmes psychologiques et sociaux, comme le signalent de plus en plus d'études convergentes. Comment résister aux sirènes des plate-formes dont l'usage intensif vous décroche des rapports sociaux normaux et vivants , vous enferme dans une bulle qui fait écran à la réalité, à la vraie vie et vous enferme dans une virtualité qui isole.  Ceux qu'on a appelé les nouveaux zombies, pas seulement dans la rue. Y a-t-il encore une disponibilité et un pouvoir d'attention possible, quand on se laisse aller aux charmes des portables, qui sont infinis...                                                                                                                                       Sabine Duflo connaît tous les pièges présentés par l'usage intensif du portable, surtout quand il est utilisé sans contrôle depuis l'enfance. Une association de parents s'est créée pour militer pour le report à l'âge de quinze ans  du premier smartphone complet. Pas seulement à causes des pièges nombreux rencontrés, mais aussi pour une maturité mieux assumée. L'inventeur de l'appareil lui-même, Martin Cooper, lance un cri d'alarme. Et les pionniers de la Silicon Valley sont les premiers à éviter l'usage précoce de l'appareil portable pour leurs propres enfants... La forme d'hypnotisme crée par une réelle dépendance débouche souvent sur des graves problèmes affectifs et intellectuels. Certains, plus privilégiés, en viennent à abandonner leur doudou  inséparable, leur instrument devenu aliénant.                                                                                                                       Le Droit à la déconnection s'impose. Aux parents de montrer l'exemple. La plupart de nos contemporains, que ce soit pas nécessité professionnelle ou par mode, sont tenus par une injonction qui est devenue inconsciente parfois un impératif de tous les instants: il faut être joignable, prêt à répondre au moindre appel.   Pour le médecin ou le sauveteur, on comprend. Là où l'urgence vitale, économique ou sociale ne s'impose pas, c'est plus problématique. C'est même devenu souvent une contrainte intériorisée qui nuit au quotidien, qui pollue le rapport à la vie réelle, qui pèse à tel point que s'impose à un moment le désir de se séparer, au moins pour un temps, de l'enchaînement numérique devenu pressant. Le portable n'est plus seulement un outil, mais colle à  l'existence comme une partie de soi-même au point que son absence, même passagère, devient génératrice de mal-être existentiel. Au point que de plus en plus on revendique le droit à la déconnection.          __Selon une dépêche de l'AFP déjà ancienne (Londres) - "Les utilisateurs de téléphones portables peuvent ressentir du stress et de l’anxiété s’ils se trouvent séparés de leur téléphone portable pour une période prolongée, selon une étude britannique 90% des personnes interrogées dans le cadre de cette enquête ont affirmé ne pas pouvoir s’empêcher de consulter leur téléphone au moins une fois par heure. Quatre personnes sur cinq disent se sentir mal à l’aise si leur téléphone est hors de portée pour une période prolongée et 84% ne laissent jamais leur portable hors de vue. Perdre son portable est pire que perdre son porte-feuille ou ses clés de maison pour 60% des personnes ayant participé au sondage. Pour une personne sur 7, être séparé de son portable se traduit par un sentiment d’anxiété ."Les gens commencent à considérer leur téléphone portable comme un être humain car il symbolise contact, amitié et attention", a commenté le docteur David Nott, spécialiste des addictions au Priory hospital de Southampton (sud de l’Angleterre), consulté dans le cadre de cette enquête".]

                                Pour un oui, pour un non. Du plus futile au plus sérieux. En toutes occasions. On comprend que cela ait un sens pour l'urgentiste et le dirigeant, pour le grand randonneur qui prend des risques comme pour la mère qui doit garder un contact précieux avec un enfant éloigné.. La rapidité de la communication et de la réaction fait partie de l'efficacité.  Mais tout est question de dosage. Pas seulement.  Que de messages envoyés, inutiles ou sans véritable contenu, sans valeur utilitaire réelle!.. Les réseaux bruissent de rumeurs, dont la vacuité ne sautent toujours pas aux yeux, des communiquants faisant chauffer inutilement les immenses centres de data. 

 

                                C'est la fièvre du portable, qui porte un nom: nomophobie. Jusque sous la couette. Dès le réveil. Le temps personnel s'épuise dans des échanges sans fin. "Etre sans" est vécu comme une frustration intolérable. Sans réseau, nous sommes comme Robinson, abandonnés. Vivre loin du e-contact permanent devient une souffrance. Vivre pour soi-même n'affleure plus l'esprit dans certains cas. Se taire et parler de vive voix tendent à devenir rares, même en proximité physique, de plus en plus tôt. Laisser un temps l'objet communicant tend à devenir inenvisageable, comme le doudou des petits. Le temps plein, vivant, intensément vécu, aux contacts réels s'amenuise. Les quartiers se vident de présences puisque on échange sur les réseaux sociaux avec trop d'"amis", de "followers"" en veux-tu en voilà. Pour quels bénéfices? La disponibilité devient peau de chagrin, même à l'intérieur des familles, même au cours d'un repas, même dans un couple. Et la vie dans tout ça?....                               Question de dosage, sans céder à l'addiction. Prendre le temps de vivre réellement...Débrancher, comme certains le font. Ne pas être toujours joignable comme un cadre toujours disponible, dont les heures ne sont plus comptées..

_________ Comment s'en passer...ou moins en dépendre?
                                     Un fil à la patte qu'on ne remarque plus.
Pour le cadre censé être constamment joignable même le dimanche et l'adolescent esseulé jusque dans sa classe.

               Que faire sans mon smartphone?
               C'est le vide, le désert, la désolation....
               Allo, maman, bobo!...♫♪♫ 
   Smart: chic, astucieux, intelligent... et tout ce qu'on voudra. Mon smart, c'est moi...Jamais sans mon smart.
      On ne parle pas des usage utiles de ce morceau de plastique à puces, ce couteau suisse de la communication tous azimuts.
        Très bien pour l'urgentiste, le professionnel pressé, le blessé isolé...
   Tout est question de dosage, comme certains produits toxiques, qui peuvent guérir ou tuer.
  Pour le reste...
                     Coupezconseille un sage un peu technophobe.
Pour échapper à la tyrannie de l'appareil à puce.
..Pour que  le petit colifichet pour adultes inconséquents et immatures retourne à sa place : celle d'un simple outil occasionnel
    Il n'a pas tout à fait tort quand il parle de merveilleux gadget de la vacuité, désignant cet appareil comme le paradigme de notre folie actuelle. Il a bouleversé nos relations, brisé notre faculté d'aller vers l'autre et de l'écouter ; il a transformé notre rapport au temps et à l'espace, faisant de son utilisateur une abeille butineuse, incapable de rester en place, de fixer son attention sur un moment unique....

      Il est vrai qu'il crée une dépendance très problématique, qu'il constitue un  fléau scolaire, allant jusqu'à une certaine  robotisation des esprits, à une dépendance consentie,  à un totalitarisme mou.
   "... Le téléphone portable, Facebook participent de l’érosion de l’institution scolaire, parce qu’ils en sont exactement l’antithèse. Mélanges des domaines public et privé, ils s’opposent à l’exigence que l’élève, en entrant dans l’enceinte scolaire, quitte son monde privé pour l’espace public, abandonne ses goûts personnels et adopte les règles communes, mette de côté ses opinions pour acquérir des savoirs. Le portable qui vibre en cours, l’élève qui y jette un œil ou tape sur son clavier posé sur ses genoux en faisant semblant d’écouter signifient que la coupure institutionnelle n’existe plus, que l’élève est devant son professeur un individu à part entière, dont la vie est plus urgente et importante que tout ce qui pourra lui être enseigné. De même, quand les élèves passent jusqu’à 3 heures par jour sur Facebook et deux heures devant la télévision, mais lisent au mieux 2 heures par semaine et travaillent chaque soir moins d’une heure, c’est que le savoir est démonétisé, que le narcissisme et le divertisse- ment l’ont emporté sur la constitution de soi par la culture..."

    L' usage intensifs des sms n'est pas sans conséquences.
         Twitter devient une activité chronophage et une béquille aux  manques de relations réelles.
   L'exacerbation du narcissisme s'y exerce sans frein.
        Voici qu'arrivent la I-watch et les lunettes Google...
Prêt pour une traçabilité  maximale, pour le plus grand bonheur des sites marchands.
      Il serait temps de se déconnecter pour respirer. 
Pour vivre...

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Quand la dette obsède (2)

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Faut-il s'en inquiéter? 

          Tout dépend de quoi on parle. Dette publique, dette d'Etat ou dette privée? L'une et l'autre sont souvent confondues, même dans le langage politique, qui vise souvent à contraindre les citoyens à plus de rigueur dans certaines circonstances.  Elle nous est présentée comme un problème, voire comme un fardeau et un risque. comme si la dette publique avait quelque chose à voir avec la dette privée. Les amalgames sont faciles mais trompeurs. Souvent un épouvantail commode. Comme disait Raffarin:  « Moi, j’ai des idées simples (…) c’est de la bonne gestion de père de famille, c’est cela qu’il faut faire. Moi je suis tout à fait favorable à ce que nous puissions, très rapidement, réduire les déficits". Cette référence aux « règles de bon père de famille » a été reprise par Sarkozy lors de la discussion du budget 2005. Pourtant, ce raisonnement apparemment irréfutable est un tissu d’absurdités et de contresens.( M.Husson) La dette n'est pas le problème que l'on croit....

 

 

                   "La dette publique, c'est mal" a tout du conte pour enfant. Elle mobilise des affects de peur et elle les résout dans des questions de morale, ...Les annuler?      Il faut avoir en tête quelques chiffre:  Japon : dette publique de 242,3 % du PIB _   2- Grèce : dette publique de 174 % du P  _ 3- Italie : dette publique de 133,1 % du PIB   _ 4- Portugal : dette publique de 125,3 % du PIB  _ 5- Irlande : dette publique de 121 % du PIB _  6- Etats-Unis : 107,3 % du PIB. _ 7- Espagne : 99,1 % du PIB.  _ 8- Royaume-Uni : 95,3 % du PIB._ 9- France : 94,8 % du PIB.     La France se situe dans la moyenne des pays européens.   Malgré ses excédents commerciaux,    L'Allemagne ne se prive pas, dans la crise actuelle, de se présenter en modèle pour le reste des pays européens dans la gestion de sa dette publique. Et pourtantDans une étude publiée en février et reprise mardi dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung,, deux économistes, Lars Feld et Ekkehard Köhler, montrent que le niveau de la dette allemande n'est historiquement pas soutenable.     En établissant un comparatif depuis 1850, soit 21 ans avant l'unification allemande, l'étude montre que le niveau actuel de la dette publique allemande, 82 % du PIB, est le plus élevé en temps de paix si l'on exclut l'année 1923 marquée par l'hyperinflation. Jusqu'au début des années 2000, le plus haut historique touché par la dette allemande en temps de paix avait été de 60 % du PIB. "Record" atteint à trois reprises : deux fois sous l'empire en 1892 et en 1909, puis, après la réunification à la fin des années 1990.                           _____Il y a dettes et dettes. Il y a des dettes ruineuses et des dettes productives, dans le cadre d'investissements positifs, source d'enrichissements. Il y a la dette privée, qu'il vaut mieux rembourser au cours d'un vie, et la dette publique, celle d'Etats, qui ne peuvent mourir et qui peuvent "rouler" une dette dans un temps très long et qui a été souvent effacée, par décision politique, comme celle de l'Allemagne en 1953, comme celle que décida Nabuchodonosor en son temps.         Il y a la dette "coupable", celle engendrée pas des dirigeants irresponsables, souvent non élus, et il y a la dette des pays écrasés économiquement par des investisseurs ou des puissances qui les saignent, ou le peuple n'est en rien responsable.       Bref, la dette a de multiples sens et la dette d'une personne ruinée par sa faute ou par la maladie n'a rien à voir avec la dette de pays super endettés comme le Japon, qui la supporte facilement, car non dépendant des marchés financiers. Si la dette de notre pays a monté en flèche, alors qu' elle restait dans les "normes", c'est après la crise financière de 2008, où les Etats n'ont pu faire autre chose que de renflouer les banques, après leurs errements, leurs fautes et leur laxisme, elles qui aiment les dettes...mais surtout les intérêts.                                Pour ce qui est de la dette -Covid, qui s'accumule en vertu de choix politiques où le "quoi qu'il en coûte" est devenu une règle, le débat actuel est flou et parfois contradictoire, amenant les économistes à se contredire parfois en se projetant dans un avenir qui ne peut tenir que du pari dans une large mesure. Il y a la position ultra-orthodoxe-libérale de     Mme Lagarde qui défend  ses principes au nom de Article 123, découlant des accords de Maastricht, pourtant rejeté par certains membres de l'UE: c'est interdit, y faut... y a qu'à...Il y a la position un peu moins rigide de Lemaire, qui mise sur une reprise économique vigoureuse pour effacer une dette  dont le remboursement peut-être repoussé sur plusieurs dizaines d'années, les taux négatifs actuels de remboursement étant exceptionnellement avantageux.  Le débat est en fait assez " lunaire", car nous sommes dans un temps suspendu, sans vision de l'avenir et les économistes de premier plan sont souvent en désaccord.     Dans les temps de reconstruction, comme après les guerres, les dettes massives s'imposent et débouchent sur la croissance, permettant un remboursement parfois rapide, si le pays a la  maîtrise de sa monnaie. La question est là.                         ___ Le débat revient sur le tapis (*). Il faut sortir de la culpabilité associée depuis longtemps à la dette, comme l'a bien montré Graeber, qui en retrace la longue histoire.      Il faut une nouvelle gouvernance européenne, comme le préconisent certains, même si la BCE a une politique monétaire plutôt favorable pour l'instant. Un certains nombre de tabous doivent sauter.  Il y a des alternatives. Les "bonnes" et vertueuses intentions peuvent être lourdes de conséquences négatives. Si nous avions encore la maîtrise de notre monnaie, un peu d'inflation, une orientation intelligente de l'épargne, une mise à contribution des grosses fortunes à la Roosevelt pourraient vite produire des effets positifs. .. Nous sommes déjà sortis de plus grands désastres....      

         ________________(*)  Michel Rocard: en son temps avait bien montré que de 1901 à 1973 la Banque de France a financé l’État sans intérêt. Si c’était encore le cas, notre dette serait 17% du PIB        Comme l'énonce Anne-Laure Delatte, "Il faudrait commencer par restructurer les dettes publiques des pays de la zone euro où elles pèsent le plus (au moins celles de la Grèce, de l’Italie et du Portugal). Retarder les échéances de remboursement des dettes donnerait de l’air aux finances publiques. Ensuite, il sera difficile de stabiliser la zone sans mettre en place des mécanismes de transfert automatiques et permanents entre les États. C’est ce qui existe entre les États américains, pourquoi pas dans la zone euro ? L’Union budgétaire a longtemps été un sujet tabou en Europe mais, en janvier dernier, le Trésor français a fait un pas en recommandant un budget commun européen pour financer l’investissement public et rendre ces transferts possibles. Cela impliquerait de lever un impôt européen et d’accroître le pouvoir de contrôle du Parlement européen.            Bref, deux routes bien distinctes se présentent à nous : soit un retour au franc dont on espère un gain de compétitivité, mais avec des effets très déstabilisants sur la dette des entreprises et une autonomie très relative de la politique économique ; soit on conserve l’euro, mais alors il faut achever le projet et donner une dimension politique à la monnaie européenne. Ces deux options ont le mérite d’être claires.

            Le problème est donc plus politique que purement économique et il n'y a pas que la dette grecque, finalement assez mineure par rapport au budget européen.___ Point de vue-débat: La dette en héritage___.

                         ____Le problème de la dette publique , au centre de l'Europe, fait  rarement l'objet d'une analyse sérieuse et historique
_"L'endettement public et la dette publique proprement dite ont un passé très riche, très haut en couleurs, et qui pourrait être plein d’enseignements. Ils sont étudiés, certes, mais pour eux-mêmes, de façon érudite, ce qui est légitime ..., mais sans beaucoup d’efforts comparatifs..".
     _Le débat est dans une large mesure confisqué ou dénaturé, réduisant souvent  l’État social à un fardeau improductif reporté de génération en génération...
    La dette est devenue un épouvantail commode.   
En ces temps actuels de crise, le passé du continent s'estompe, de même que les raisons qui avaient conduit Jean Monnet ou Alcide de Gasperi à créer l'Europe. Les responsables semblent ne réagir qu'en financiers préoccupés de leur pré carré, soucieux de gagner du temps, alors qu'on les attend en politiques, visionnaires et Européens..."....___________
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Varia

Publié le par Jean-Etienne ZEN

1 __ U-sant!..

2 __ Le piège

3 __ Copie à revoir

4 __ Juifs US et Bibi

5 __ L'homme paradoxal

6 __ Fin de consensus?              

 

7 __ Allemagne: inégalités

8 __ Nouveau fléau

9 __ Pillage fiscal

10 __Maîtriser la finance

11 __Etre Premier ministre

12 __Disruption en panne

13 __Qui sont les BB? (2)

14 __Croire ou ne pas croire      ______________

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Question d'eau

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Bien public n° 1

                                     Certains pompent, pompent... sans souci du long terme, comme Nestlé et les autres. seulement soucieux de business, d'autres gaspillent ou polluent comme si c'était un bien sans limites. Parfois la pollution peut être gravissime, comme à Flint ou ailleurs, par pur libéralisme. Le déficit en eau peut être générateur d'affrontements.                                                                             Dans certains cas, on peut se préparer au pire. L' eau c'est la vie. Elle est à son origine, elle la conditionne. Le développement démographique, la concentration urbaine posent de nombreux problèmes quant à sa distribution, dans certains centres urbains plus que dans d'autres, mais pas seulement. Il y a aussi la question de  l'accès à une eau rare dans certaines zônes de la planète et le risque de la voir se raréfier, notamment là où la fonte rapide de glaciers continue à  ce rythme.   Mais il n'y a pas seulement les conséquences d'une évolution climatique en cours, il y a aussi le problème de la distribution du précieux liquide. Surtout quand les marchands s'en mêlent. Les situations sont contrastées. "...La pénurie d'eau touche actuellement près de 700 millions de personnes dans 43 pays. En 2025, 1,8 milliard de personnes vivront dans des pays ou régions touchés par une pénurie d'eau complète et les deux tiers de la population mondiale pourrait vivre dans des conditions de stress hydrique. Selon le scénario actuel sur le changement climatique, près de la moitié de la population de la planète vivra dans des régions soumises à un fort stress hydrique d'ici 2030, dont entre 75 millions et 250 millions de personnes en Afrique. De plus, la pénurie d'eau dans certaines régions arides et semi-arides poussera entre 24 et 700 millions de personnes à se déplacer.. L'Afrique sub-saharienne est la région qui abrite le plus grand nombre de pays soumis au stress hydrique...."   La question de l'eau n'est pas seulement une question relevant d'évolutions naturelles, elle est aussi un problème social et politique, avec des enjeux géopolitiques. Les questions de surconsommation, de gaspillage sont souvent oubliés, ainsi que le manque d'investissements comme on le voit en Guadeloupe. L'eau est une bien commun, qui devrait échapper à la marchandisation:                              ______L'eau est top précieuse pour être laissée aux marchands d'eau.  Elle est la source de la vie, LE bien public numéro 1  devrait relever partout d'une gestion commune  Elle ne devrait pas être une marchandise comme une autre, soumise aux règles du marché et de spéculation, de concurrence parfois effrénée.. Surtout quand elle devient une matière rare.    Or les capitaux se sont rués sur cette précieuse matière dont tout le monde a besoin. Un marché captif, par excellence. Certaines communes ont renoncé à entrer dans l'engrenage ou ont repris leurs droits à la gestion de l'eau et sont sorties de contrats léonins. Comme Paris.     Partout ailleurs, on assiste à une guerre des eaux entre compagnies privées, dont les actionnaires réclament une plus grande part de gâteau.      Deux méga-compagnies entre en guerre pour des profits maximaux: l'heure est à l'hyper-concentration, voire au monopole et on sait ce qui se passe quand un seul fait la loi sur le marché. Il y a de l'OPA dans l'air...

             Dans l'Ouest américain la situation tend à devenir critique, pour des raisons qui ne sont pas que naturelles. La Californie a du souci à se faire, quand NY se noie. Si le Parana tend à s'assécher, la déforestation y est pour quelque chose.                                                                                            Le réchauffement climatique a parfois bon dos,les périodes exceptionnellement pluvieuses aussi comme en Europe cette année. Il y eut des années sans été. Il faut relativiser. Si l'été fut pluvieux, d'autres précipitations bien plus importantes eurent lieu notamment  au début du 20°siècle: notamment à Epinal et surtout à Paris...Les grandes inondations en France sont parfois oubliées. Il ne faut toutefois confondre le climat, même sur une durée assez longue et les grandes tendances globales à l'échelle de la planète,...Mais une partie du problème est entre nos mains.

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Bienveillance à tout va?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 D'une notion ambiguë

                                               S'il est une qualité humaine à promouvoir dans les rapports interpersonnels souvent tendus ou possiblement conflictuels, c'est bien celle de le bienveillance. Qui dirait le contraire? .... Seulement voilà, comme beaucoup de valeurs, elle peut être inversée ou dénaturée dans certaines circonstances et même utilisé à  contre-sens ou à des fins de séduction ou d'emprise de manipulation. Ainsi est fait le langage humain, qui peut être ambivalent et doit souvent être interprété ou redressé, remis sur ses pieds.  C'est ainsi que dans un certain langage pédagogique, trop souvent en vogue depuis peu, la notion de "bienveillance",  souvent recommandée et utilisée, alors qu'elle devrait aller de soi, dans un contexte de conflits qu'il faut désamorcer, de tensions qu'il faut réduire. Ce mauvais bon sentiment, comme le dit paradoxalement Michaut, demande une approche critique dans beaucoup de cas, comme un révélateur d'impuissance ou d'abandon.       


                                                                 ___ Dans le monde de l'entreprise aussi la notion fait problème, prônée et encouragée quand elle est loin de s'exercer.  "...« Le monde du travail n’est pas gentil. » D’emblée, les initiateurs de l’Appel à plus de bienveillance au travail, aujourd’hui signé par plus de 300 entreprises, ont pris soin de désamorcer une critique qui vient aussitôt à l’esprit. Dès que l’on entend parler de bienveillance dans l’entreprise, les remarques acerbes fusent : « c’est de la philosophie guimauve », « l’entreprise n’est pas un monde de bisounours », etc.  De fait, comment parler de bienveillance quand la pression sur le travail est devenue si forte que l’on voit partout des réductions de personnels, une précarisation de l’emploi, une augmentation du stress et un boom du burn-out ? Dans un tel contexte, l’appel à la bienveillance a quelque chose de décalé, voire d’indécent. Mais, rétorquent ses défenseurs, c’est justement parce que les temps sont durs qu’il faut s’employer à adoucir les relations de travail autant que faire se peut. La bienveillance n’est pas une philosophie chamallow de gentils idéalistes, c’est au contraire un devoir pour les managers qui exigent beaucoup de leurs salariés. Ce n’est pas une berceuse illusoire dans un monde idéal, mais plutôt une exigence humaine face à la dureté des temps.                                                                                                                                     Ce mouvement en faveur de la bienveillance au travail a pris corps depuis quelques années : il s’inscrit dans un mouvement plus vaste en faveur de la promotion de la « gentillesse » dans la société. L’initiative a été d’abord été lancée par le Mouvement mondial pour la gentillesse (World Kindness Day), un collectif d’ONG, apolitique et areligieux, né à Singapour en 2000 et qui a instauré la Journée internationale de la gentillesse qui a lieu tous les ans le 13 novembre. L’appel à la bienveillance a été relayé à l’école et à l’hôpital, dans les collectivités territoriales. En 2014, le ministère de l’Éducation nationale a publié un guide, Une école bienveillante face aux situations de mal-être des élèves. Destiné aux équipes éducatives, ce guide vise à aider à « repérer les signes de mal-être des élèves », et agir pour « établir un climat scolaire serein ». Concrètement, les personnels sont invités à repérer les signes du mal-être des élèves – indisciplines, jeux violents, signes de fatigue en sont des indices –, puis à alerter l’équipe et agir en conséquence : s’entretenir avec l’élève, recevoir les parents, alerter s’il le faut la protection de l’enfance. À noter que dans ce guide, le mal-être est considéré comme exogène à l’école : le poids des programmes, les mauvais résultats, l’attitude de certains enseignants ne sont pas pris en compte comme sources éventuelles de mal-être. Dans les hôpitaux aussi, des chartes de bienveillance ont été édictées. Elles soulignent l’importance du confort psychologique et moral du patient. Être bienveillant, c’est considérer le malade comme autre chose qu’un corps à soigner. Il est une personne, dont il convient de respecter l’intimité. Toute humiliation doit être évitée, tout cas de malveillance signaléL’appel à la bienveillance a fait une entrée remarquée dans le management. Simple gadget humaniste qui voile la dureté des relations au travail ou enjeu fondamental de la qualité de vie au travail ?                     « Le monde du travail n’est pas gentil. » D’emblée, les initiateurs de l’Appel à plus de bienveillance au travail, aujourd’hui signé par plus de 300 entreprises, ont pris soin de désamorcer une critique qui vient aussitôt à l’esprit. Dès que l’on entend parler de bienveillance dans l’entreprise, les remarques acerbes fusent : « c’est de la philosophie guimauve »« l’entreprise n’est pas un monde de bisounours », etc.,,,,De fait, comment parler de bienveillance quand la pression sur le travail est devenue si forte que l’on voit partout des réductions de personnels, une précarisation de l’emploi, une augmentation du stress et un boom du burn-out ? Dans un tel contexte, l’appel à la bienveillance a quelque chose de décalé, voire d’indécent. Mais, rétorquent ses défenseurs, c’est justement parce que les temps sont durs qu’il faut s’employer à adoucir les relations de travail autant que faire se peut. La bienveillance n’est pas une philosophie chamallow de gentils idéalistes, c’est au contraire un devoir pour les managers qui exigent beaucoup de leurs salariés. Ce n’est pas une berceuse illusoire dans un monde idéal, mais plutôt une exigence humaine face à la dureté des temps.                                                                                       Ce mouvement en faveur de la bienveillance au travail a pris corps depuis quelques années : il s’inscrit dans un mouvement plus vaste en faveur de la promotion de la « gentillesse » dans la société. L’initiative a été d’abord été lancée par le Mouvement mondial pour la gentillesse (World Kindness Day), un collectif d’ONG, apolitique et areligieux, né à Singapour en 2000 et qui a instauré la Journée internationale de la gentillesse qui a lieu tous les ans le 13 novembre.  L’appel à la bienveillance a été relayé à l’école et à l’hôpital, dans les collectivités territoriales. En 2014, le ministère de l’Éducation nationale a publié un guide, Une école bienveillante face aux situations de mal-être des élèves. Destiné aux équipes éducatives, ce guide vise à aider à « repérer les signes de mal-être des élèves », et agir pour « établir un climat scolaire serein ». Concrètement, les personnels sont invités à repérer les signes du mal-être des élèves – indisciplines, jeux violents, signes de fatigue en sont des indices –, puis à alerter l’équipe et agir en conséquence : s’entretenir avec l’élève, recevoir les parents, alerter s’il le faut la protection de l’enfance. À noter que dans ce guide, le mal-être est considéré comme exogène à l’école : le poids des programmes, les mauvais résultats, l’attitude de certains enseignants ne sont pas pris en compte comme sources éventuelles de mal-être.   Dans les hôpitaux aussi, des chartes de bienveillance ont été édictées. Elles soulignent l’importance du confort psychologique et moral du patient. Être bienveillant, c’est considérer le malade comme autre chose qu’un corps à soigner. Il est une personne, dont il convient de respecter l’intimité. Toute humiliation doit être évitée.                               Transposée à l’entreprise, la bienveillance se décline selon trois principes élémentaires. Le premier rappelle tout simplement que les êtres humains ne sont ni des machines ni de simples fonctions dans un organigramme. Ils ont besoin de comprendre le sens de ce qu’ils font et d’avoir en retour, non seulement un salaire, mais quelques gratifications morales. Confier une mission ne se résume pas à donner des ordres et des consignes : cela doit s’accompagner d’encouragements, de remerciements et parfois de quelques compliments quand le travail est bien fait. Un management bienveillant ne bannit pas nécessairement les critiques – voire les sanctions – qui s’imposent parfois ; mais il évite de dénigrer les personnes. Il s’agit avant tout de chasser toutes les pratiques perverses : les injonctions paradoxales, les exigences démesurées, le management par le stress, le harcèlement, le mépris et l’humiliation. Respecter la personne autant que la fonction revient à faire preuve d’attention à autrui. Demander à un collègue des nouvelles de sa famille ou de sa santé ne relève pas simplement du savoir-vivre : il arrive que l’on découvre à l’occasion l’existence de problèmes privés (un divorce, une maladie, le départ d’un enfant à l’université). Beaucoup de managers préfèrent ignorer ces questions par mécanisme de défense (« je ne suis pas leur nounou »). Pour Marie-Christine Bernard, auteure d’Être patron sans perdre son âme (Payot, 2013), un simple mot de soutien, une écoute suffisent à faire du bien. Certes, le manager n’a pas vocation à intervenir sur les enjeux personnels ; il n’est ni un psychologue ni un ami. Mais l’entreprise est un lieu de travail autant qu’un lieu de vie, et les êtres humains ne se transforment pas subitement en une fonction en franchissant la porte de leur bureau.    Au travail, lieu de coopération par excellence, les motifs de discorde sont aussi multiples. Les relations hiérarchiques, les conflits de territoire, les désaccords sur les objectifs ou sur la façon de faire sont omniprésents ; sans même parler des personnalités qui ne s’accordent pas. Éric Albert rappelle aussi que les critiques malveillantes, les jugements à l’emporte-pièce, les reproches acerbes et méchants ne sont pas à sens unique. Il existe celles de managers malveillants, hautains et méprisants, mais aussi celles des salariés entre eux ou des salariés à l’égard de leurs managers. Les conflits entre personnes s’enveniment souvent sous la forme de clans : amis et ennemis, méchants et gentils. Certaines personnes se démarquent pourtant par leur capacité à déminer les conflits. On parle aujourd’hui de « toxic handlers » pour les désigner (encadré ci-dessous). Cette qualité humaine est sans doute un trait de personnalité. Mais elle peut aussi se cultiver : les techniques de communication non violente, de maîtrise de ses émotions, les modèles d’autorité non agressive font partie des pratiques de la bienveillance.    Un autre principe de bienveillance porte sur le respect de bonnes conditions de travail : éviter les réunions à rallonge, les dérangements intempestifs, les appels ou courriels hors du temps de travail, veiller aussi à l’aménagement d’un espace de travail et d’un matériel appropriés. La bienveillance passe enfin par un souci des managers pour assurer de bonnes conditions de travail. L’aménagement de son espace de travail, les transports, les repas, les gardes d’enfants ne sont pas des questions annexes. Tout ce qui relève de l’aménagement des conditions de travail relève de la bienveillance et du bien-être.   Les principes de bienveillance sont au fond très simples : promouvoir l’attention à autrui, veiller à la qualité des relations personnelles et aux bonnes conditions de travail pour chacun......En fait, les modèles théoriques issus de la théorie des jeux démontrent qu’il est bénéfique pour tous de jouer la carte de la bienveillance. Car il existe dans toute activité humaine un principe de réciprocité : le don appelle le contre-don, le respect appelle son retour. Et sur le terrain, il ne manque pas de belles histoires pour illustrer la théorie.             En 2013, le Prix de la stratégie de la bienveillance a été décerné à Florence Pratlong, créatrice de la fromagerie Fédou, installée en Lozère. L’histoire raconte que cette chef d’entreprise bienveillante a apporté beaucoup de bien autour d’elle : l’embauche de salariés a permis de faire vivre l’école du village en voie de fermeture ; ses salariés sont ravis d’être considérés, écoutés et associés aux décisions. Elle a noué avec ses fournisseurs un contrat de confiance pour assurer le prix du lait de brebis. Bienveillance à l’égard des clients, des fournisseurs (de lait), des salariés. « L’écart de performance est énorme », se réjouit F. Pratlong. La productivité a augmenté de 25 %, les ventes ont suivi. etc. La dynamique serait donc vertueuse. La stratégie de la bienveillance serait donc un levier de performance.            Il reste que pour une belle histoire, il existe sans doute beaucoup de déconvenues. Pour une réussite comme Fédou, combien d’entreprises en crise ont précipité leur chute parce qu’un chef d’entreprise attaché à son personnel a hésité à licencier à temps? Combien de managers gentils et compassionnels n’ont pas eu le courage de sanctionner un salarié et se sont vus reprocher ensuite leur faiblesse par d’autres collègues ?   C’est à l’heure actuelle la principale limite de cette belle idée : la bienveillance fonctionne tant que les entreprises fleurissent, ou que les salariés se serrent les coudes autour d’un leader charismatique et entreprenant. Mais peut-on transposer cette dynamique d’équipe conquérante aux grandes entreprises, aux administrations ou aux entreprises en difficulté ?     Même pour les salariés, la gentillesse n’est pas forcément payante. Une étude américaine (2011) a montré que les salariés les plus exécrables gagnent plus que leurs collègues plus gentils ! Les hommes considérés comme « désagréables » par leurs collègues gagneraient en moyenne près de 20 % de plus que leurs aimables collègues. La différence est moins marquée chez les femmes : les « méchantes » ne gagnent que 6 % de plus que les « gentilles » .....                                                                                                                         ___....Les initiatives en faveur de la bienveillance au travail peuvent être vues comme une réaction à la dureté des temps : elle est associée à la thématique montante du bien-être au travail  . Les sceptiques et critiques y verront au mieux une illusion, au pire une stratégie manipulatoire. Ses promoteurs y voient un levier de la performance ou une façon de s’ennoblir (car on gagne toujours à tendre la main). Laissons le dernier mot à Jean-Yves, un DRH rencontré lors d’un stage de formation. Lui qui travaille dans un secteur difficile, l’imprimerie, a toujours cherché à gérer les situations compliquées avec le maximum de justice et d’humanité. Il éprouve une grande amertume quand, ayant fait son travail de son mieux, il doit essuyer critiques, attaques injustes et blessantes. À ses yeux, la bienveillance a peu de retombées économiques, ce qui ne l’empêche pas d’avoir une valeur essentielle : « Il faut faire les choses avec bienveillance parce qu’on estime que c’est juste et non pour en attendre une récompense. La bienveillance n’est pas forcément payée de retour. L’importance est d’agir selon sa conscience : c’est le principal bénéfice à en attendre. » .......                                                                                 ___  Ah! la journée de la gentillesse...      __________________________

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Quelle dette? (2)

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Une autre lecture de la dette

                                    Sortir de la culpabilsation. ( M. Raffarin et les autres...: « Pendant que nous parlons, il y a sans doute un bébé en train de naître dans une clinique, quelque part. Sur ses épaules, dès qu’il va commencer à respirer, il y aura déjà 100 000 francs de dette, soit 15 000 euros."____ Michel Rocard en son temps avait bien montré que de 1901 à 1973 la Banque de France a financé l’État sans intérêt. Si c’était encore le cas, notre dette serait 17% du PIB    )                  

 

   _____                 Points de vue:                      " depuis quelques années, de grands pays tels que la France ou l’Allemagne parviennent à s’endetter à des taux négatifs (1). Autrement dit, ils gagnent de l’argent en en empruntant et, plus surprenant encore, des investisseurs acceptent d’en perdre pour le leur prêter. Comment expliquer une situation aussi saugrenue ? Sans doute par le fait que les obligations d’État constituent une ressource essentielle pour les marchés financiers. Avant même l’apparition des taux négatifs, la dette publique a joué un rôle essentiel dans leur développement. La perspective mériterait donc d’être renversée : la dette publique serait moins une faveur gracieusement consentie à des États impécunieux par des créanciers généreux que la « nourriture terrestre dont les marchés ont besoin », selon les termes du directeur du quotidien financier La Tribune (2).                ____Dans les années 1970 et 1980, la dette publique a d’abord permis d’éponger une épargne surabondante, qui menaçait l’économie mondiale. Les pays exportateurs de pétrole accumulaient alors des montagnes de dollars qui ne trouvaient pas de débouchés. Leurs économies de dimension modeste se révélaient incapables de les absorber sous la forme d’investissements ou d’importations, et leurs systèmes bancaires n’étaient pas assez développés pour faire gonfler le pactole par le biais de prêts rémunérés. L’inflation aux États-Unis — qui atteignit des taux à deux chiffres en 1973 et 1979 — érodait la valeur de ces réserves, que leurs détenteurs souhaitaient au contraire faire fructifier. D’autre part, de nombreux pays importateurs de pétrole accusaient d’importants déficits commerciaux à la suite des hausses successives du prix de l’« or noir ».           Cette situation a été une aubaine pour la finance offshore — alors en pleine expansion —, qui opérait sur le marché des eurodollars. Constitué de grandes banques américaines et européennes installées à Londres, ce marché rendait possibles des dépôts et des prêts en dollars à l’échelle internationale en contournant les réglementations nationales. Les États-Unis, par exemple, imposaient à l’époque un plafonnement des taux d’intérêt hérité du New Deal (regulation Q), qui contraignait les banques opérant sur leur sol à pratiquer des taux réels (une fois l’inflation prise en compte) faibles, voire négatifs. Le marché des eurodollars permettait également d’échapper à la taxation américaine des prêts obligataires à l’étranger ainsi que de contourner l’imposition des revenus d’intérêt qui pouvait décourager les créanciers des États-Unis d’investir leurs dollars sur place. Avec la bénédiction de la Banque d’Angleterre et la complaisance de la Réserve fédérale, les banques américaines ont donc profité du marché des eurodollars pour glaner les occasions d’investissement qu’offrait la planète, afin de servir des rémunérations plus élevées à leurs clients. Parmi lesquels figuraient des pétromonarchies, mais également de riches épargnants américains souhaitant échapper aux taux faibles ou négatifs causés par l’inflation sur le territoire national.         Pour recycler les surplus de l’économie mondiale, la dette publique faisait une cible de choix. Notamment celle des pays en développement (3) : les besoins de financement y semblaient illimités, aiguisés par les velléités d’industrialisation et de rattrapage économique ou par l’avidité de régimes autoritaires. Les banquiers n’eurent pas de difficulté à convaincre ces gouvernements de céder aux sirènes de l’« argent facile ». Entre 1970 et 1980, les prêts des grandes banques internationales aux pays en développement ont été multipliés par 33,6, passant de 3,8 milliards de dollars à 128 milliards (4) — ouvrant la voie aux grandes crises de surendettement des années 1980. En 2005, pourtant, celui qui deviendrait président de la Réserve fédérale (de 2006 à 2014), M. Ben Bernanke, proposait une tout autre explication du surendettement public — celui des États-Unis, cette fois. Il résultait moins, selon lui, du laxisme budgétaire des pouvoirs publics que d’un excès d’épargne — « a savings glut (5) » — en quête de placement.        Idéale éponge à devises permettant que le vase de l’épargne ne déborde pas, la dette publique joue un rôle déterminant dans l’extension des marchés financiers à partir des années 1980. À l’époque, les modalités de financement de l’État (par le circuit du Trésor en France, par exemple (6)) cèdent un peu partout la place à l’émission de titres de dette négociés sur les marchés. Fer de lance de la financiarisation des économies, ces produits constituent une martingale idéale pour les riches particuliers et investisseurs. D’autant plus que la période est (déjà) à la réduction de la fiscalité des ménages les plus riches, censée stimuler l’investissement privé. Résultat : « Les concessions fiscales accordées aux riches ont créé d’un seul coup un surcroît de dette publique et de rente privée, expliquent Bruno Tinel et Franck Van de Velde. Elles ont mis en place un flux de redistribution à l’envers. Les riches bénéficient d’une double récompense : le cadeau fiscal d’un côté, le paiement d’intérêts de l’autre. Le premier leur permet de dégager l’épargne qui financera la dette. Laquelle a été créée par le cadeau fiscal lui-même (7). »                                                        La première obligation assimilable du Trésor (OAT) est émise en 1985. Depuis, le volume de dette négociable sur les marchés n’a cessé de croître. L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) estime l’endettement de la France à 233 milliards d’euros « base 2014 » (8) en 1985 (30,7 % du produit intérieur brut, PIB). Il sera pratiquement multiplié par six en 2008, soit 1 370 milliards (68,8 % du PIB), avant d’atteindre 2 650 milliards d’euros en 2020 (116,4 % du PIB), dont plus de 2 000 milliards de dette négociable. Cet afflux de titres de dette publique fournit autant de « matière première » pour les investisseurs des marchés : un placement sûr, liquide et rémunérateur — en particulier entre 1985 et 2010 — qui occupe une part importante des portefeuilles-titres des grandes institutions financières (banques et surtout investisseurs institutionnels (9)). Puisque nul ne s’attend à ce que Paris ou Berlin fassent défaut, les titres de leur dette sont considérés comme très sûrs : en acquérir permet — entre autres — de compenser des investissements beaucoup plus risqués, en actions par exemple. Ce qui explique pourquoi la croissance des marchés d’actions et l’envol de la dette publique participent d’un même mouvement : « Lorsque je demande des actions, je demande aussi des obligations dans diverses proportions », résume Tinel (10).                  _____ Mais la dette publique a également constitué, à partir des années 2000, l’adjuvant indispensable à l’essor des marchés financiers. Elle facilite, au cours de cette période, la généralisation d’un modèle bancaire « de marché » distinct de son ancêtre, fondé sur le crédit. Soudain, les banques parviennent à gonfler leurs activités, notamment sur les marchés de titres, et à doper leurs profits.                                  Dans ce modèle bancaire « de marché », les banques ont largement recours à l’emprunt à court terme pour financer leur actif (portefeuilles de titres, obligations et actions, et autres investissements). La dette contractée, par exemple pour acquérir des titres financiers, est « roulée » quotidiennement : une nouvelle dette est contractée pour rembourser la précédente. Emprunter des liquidités aux taux les plus avantageux devient dès lors un enjeu majeur pour la rentabilité. Pour ce faire, les établissements ont massivement recours à des transactions appelées « repo » (repurchase agreement), qui consistent à mettre en gage des titres auprès de leurs créanciers pour garantir des emprunts de très court terme (dont les taux sont plus bas). La garantie apportée permet de diminuer la prime de risque, et donc le taux de l’emprunt. Le titre mis en gage, appelé « collatéral », doit pour cela offrir tous les gages de sûreté et de liquidité : en décembre 2020, dans 92 % des transactions de « repo » sur le marché européen, il s’agissait de titres de dette publique, selon l’International Capital Market Association (11).      Pendant les années 2000, ce type de montage permet de faciliter la circulation de la liquidité. La dette publique devient le lubrifiant indispensable au fonctionnement des grandes banques, alors soucieuses d’augmenter leur « cylindrée » et de gonfler leurs bilans. Tous les acteurs semblent y gagner : les investisseurs de long terme, qui font fructifier leur portefeuille d’obligations publiques ; les banques, qui diminuent leurs coûts de financement ; et les États, qui voient l’appétit des acteurs financiers pour la dette obligataire grandir. Les banques se trouvent même rapidement confrontées au manque de collatéral, c’est-à-dire de titres émis par des pays riches. Au point que diverses pistes sont explorées pour compenser cette pénurie.                     ___Aux États-Unis, le développement de la titrisation des dettes privées (dont sont issus les produits subprime) vise (entre autres) à produire des titres d’une qualité suffisante pour prétendre au statut de collatéral et alimenter, comme une sorte de lubrifiant de synthèse, l’activité des grandes banques. Dans l’Union européenne, les obligations allemandes, éligibles au statut de collatéral, ne sont pas disponibles en quantité suffisante pour répondre à la demande. L’Union européenne adopte donc en 2002 une directive « collatéral », stipulant que les dettes souveraines de tous les pays de la zone euro doivent être traitées de manière identique dans le cadre des transactions « repo ». Les obligations de ces pays accèdent ainsi au statut convoité de collatéral, ce qui contribue à gommer les écarts de taux d’intérêt… Avec le soutien actif de Bruxelles et de la Banque centrale européenne (BCE), le marché européen des repos, dominé par les grandes banques, ne cesse alors de gonfler, pour atteindre 6 000 milliards d’euros en 2008 (12).            La crise financière mondiale fait cependant apparaître les dangers inhérents au modèle bancaire « de marché ». Et tout particulièrement les risques de contagion d’une crise majeure que posent l’interconnexion et l’interdépendance entre acteurs financiers, auxquelles contribuent les transactions de « repo ». Elle tarit par ailleurs les nouvelles sources de collatéral, en jetant la suspicion sur leur qualité, qu’il s’agisse des produits de titrisation ou des dettes obligataires des pays les plus fragiles — ce qui contribue à précipiter la crise de la zone euro. Dans une période de grande incertitude et d’instabilité financière, les acteurs financiers favorisent les « valeurs refuge » jugées les plus sûres, en l’occurrence les titres de dette souveraine des grands pays industrialisés. Cela conduit à un double mouvement : une diminution du coût de l’emprunt pour les pays les plus riches et une augmentation des taux pour les dettes obligataires des autres pays, qui perdent par la même occasion leur statut de collatéral.    Cette « fuite vers la qualité » n’est pas le seul facteur expliquant les taux faibles ou négatifs des titres de dette allemande ou française ces dernières années. Dans le contexte de l’après-crise financière, ces titres restent une ressource indispensable pour les transactions de « repo », au point qu’on assiste à des pénuries d’obligations souveraines allemandes et françaises, par exemple fin 2016. Les nouvelles dispositions de la réglementation prudentielle de Bâle précisent également que les banques doivent détenir un certain montant d’actifs de « haute qualité », essentiellement des obligations. Les titres de dette jouent également un rôle-clé dans les interventions de la Banque centrale européenne (BCE) pour fournir des liquidités au secteur financier, comme garanties dans les opérations de refinancement, ou via l’achat direct de dettes souveraines sur le marché secondaire (quantitative easing). Toujours est-il que la dette obligataire, par sa sécurité, sa liquidité, la profondeur de son marché, s’avère un sésame indispensable dans la finance post-2008.           Ces différentes perspectives montrent combien, depuis quarante ans, la dette publique joue un rôle essentiel pour les créanciers et investisseurs. Elles appellent à prendre à rebours le discours dominant sur la dette : ne sont-ce pas les marchés qui sont « accros » à la dette publique ? Et n’est-ce pas l’essor de la finance qui suppose et suscite son explosion, bien plus qu’un laxisme inhérent aux pouvoirs publics ? Le rapport de forces ne serait donc pas celui que nous présentent en général les discours alarmistes sur la dette et sur la nécessité de susciter la « confiance » des créanciers..". (Merci à Frédéric Lemaire_ Le Monde Diplo)

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Revaloriser, disent-ils...

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Revaloriser, disent-ils...

                                    Depuis un certain nombre d'année, l'école n'est plus au centre des débats et des préoccupations de ceux qui se succèdent, non seulement rue de Grenelle, mais surtout dans les rangs du pouvoir. On se demande même si elle est encore républicaine, au sens où l'entendaient ses fondateurs et ses vrais rénovateurs. En tous cas, elle n'est plus une priorité nationale et les conditions de son exercice se sont dégradées, sous l'effet de l'évolution des moeurs, des attentes parentales, mais surtout d'une trop grande et aveugle "ouverture" au monde extérieur, au nom d'une "modernisation" plus qu'ambiguë. Au nom de cette même modernité, le numérique a pris une place excessive, reléguant la parole de l'enseignant au second plan, celui de "gentil accompagnateur" dans le nouveau monde des tablettes à tout va. Les consignes de l'OCDE sont passées par là, dans une société invitée à libéraliser tous ses services. Pour les plus lucides, la question est: comment reconstruire l'école? Le malaise est bien réel pour ceux qui sont en première ligne, soucieux de leur mission si particulière. Certains jettent l'éponge.   


                                          -- Le nouveau pacte enseignant annoncé n'est pas fait pour améliorer les choses, comme le souligne un responsable de la formation:   "...La revalorisation des professeurs par le « pacte enseignant » ne laisse espérer ni bénéfice décisif pour les élèves, ni réponse aux besoins des enseignants. Elle s’apparente plutôt à une ultime humiliation. L’exécutif fait le pari que le processus continu de dégradation du pouvoir d’achat des professeurs est de nature à leur faire accepter le conditionnement d’une revalorisation qui, en fait, n’en n’est pas une. Aux enseignants qui s’étaient entendu promettre une revalorisation générale et « inconditionnelle d’environ 10 % », la promesse est à présent celle de tâches supplémentaires rémunérées. Ce nouvel épisode de la mise en transformation du système semble surtout cumuler dogmatisme et improvisation. Un sentiment d’improvisation lié aux hésitations dans la présentation des tâches supplémentaires constitutives du pacte, mais aussi à la demande faite aux professeurs des écoles de rejoindre le collège pour y assurer des heures de soutien. Pause méridienne et temps de décharge des directeurs écartés, la solution du mercredi matin va contraindre à déporter les temps de formation continue sur les fins de journées. Restent posées les questions des enseignants travaillant le mercredi et de ceux résidant loin de leur lieu d’exercice. Quel bénéfice économique d’une ou deux heures de soutien, une fois déduits les frais de route, de garde d’enfant ou d’une nuitée supplémentaire sur place ? Au-delà des questions pratiques, c’est l’absence de considération pour les personnels, qui frappe le plus. Comment entendre la nouvelle injustice à l’encontre des femmes, quand nul n’ignore les raisons sociales et culturelles qui leur rendront plus difficile qu’aux hommes l’accès aux tâches de la revalorisation ?                                                                                                                                         Ce conditionnement de la revalorisation écarte l’idée même de revalorisation. Il s’agit d’un accroissement rémunéré de la charge de travail, aucunement d’une revalorisation actant les retards accumulés ces dernières années. La démarche n’a pas été de considérer qu’il y avait des besoins pédagogiques à satisfaire. Elle a consisté à créer une « coquille vide », le pacte, au service de principes dogmatiques, puis à chercher avec quoi la remplir. Le primat est celui du « travailler plus » pour retrouver un pouvoir d’achat mis à mal par les choix et les mesures politiques adoptés depuis une quinzaine d’années. Or, les professeurs des écoles français sont, avec ceux d’Irlande et des Pays-Bas, les enseignants assurant le plus grand nombre d’heures de cours en Europe. Quand la moyenne est de 720 heures annuelles, ils en effectuent 900. Ces heures nécessitant de la préparation, il n’est pas étonnant que le temps de travail hebdomadaire médian des professeurs français soit de 43 heures contre 40 heures pour la moyenne des cadres A de la fonction publique d’ État. Rappelons que les heures que les professeurs des écoles effectuent au-delà de leur obligation de service ne donnent lieu à aucune rémunération ni compensation, contrairement à nombre d’autres professions. Rappelons que ces mêmes enseignants travaillent dans les classes présentant les taux d’encadrement les moins favorables parmi 26 pays européens étudiés par la DEPP. Rappelons, enfin, que les écoles n’ont pas été conçues pour répondre aux impératifs du travail en équipe et pas plus pour le travail personnel des enseignants. Pourtant, à terme l’idée est que les professeurs assurent une présence d’une plus grande amplitude horaire dans leur école. Or, les pays ayant adopté ce fonctionnement n’ont pas institué un temps de travail face à élèves aussi conséquent qu’en France et c’est ne pas considérer le temps de préparation requis, contrairement à des temps de rencontre ou de bilan. C’est bien une posture idéologique qui préside au conditionnement de l’amélioration des revenus des enseignants, aucunement une posture objective et rationnelle.                                                                                Les choix de ces dernières décennies ont conduit l’école française entre les 20e et 25e places des enquêtes internationales sur les résultats des élèves, mais aussi sur les compétences psychosociales, le climat scolaire, le bien-être et la confiance des élèves et enseignants, la qualité de vie au travail. Pour les enseignants français la décennie écoulée les a conviés au bal des privations, les invitant à une valse à cinq « D » : déclassement, dévalorisation, déconsidération, déqualification, déshumanisation. Cette convergence des privations fait le lit des renoncements et du mal-être professionnels. Elle démobilise, installe les amertumes, la défiance et les tensions au travail. Elle dicte le deuil de l’efficacité en organisant une humiliation institutionnalisée, strict opposé de la reconnaissance.                                                                 Lucas Chancel, économiste, a relevé que « les jeunes enseignants sont passés d’un salaire équivalent à 2,3 fois le SMIC en 1980 à un salaire à peine au-dessus du SMIC aujourd’hui (1,2 fois le SMIC) ». L’OCDE confirme que nos enseignants du primaire ayant quinze ans d’expérience gagnent environ 20 % de moins que ceux de l’ OCDE, les plaçant parmi les plus mal payés des pays riches. Entre 2005 et 2019 les salaires des professeurs de l’ OCDE ont augmenté en moyenne de 11 %. Sur la même période ils ont baissé de 2 à 6 % en France. Depuis 2000, la baisse est accentuée, entre 7 et 10 %. Les salaires enseignants connaissent un décrochage plus marqué que ceux des autres cadres de la fonction publique. Ce décrochage salarial s’observe tout autant vis à vis du privé, les salaires des professeurs d’élémentaire étant inférieurs de 22 % à ceux des actifs du privé.                                                                  La forte dégradation salariale des métiers de l’enseignement affecte leur attractivité et contribue à l’altération de leur image. Quand les enseignants finlandais disposent d’un statut social les assimilant aux médecins, les professeurs français flirtent avec le statut de « smicard ». Une « smicardisation » à Bac + 5. Un corps professionnel régulièrement publiquement déconsidéré par ses propres responsables, de M. De Robien à M. Blanquer, en passant par M. Darcos. Il n’y a pas moins de déconsidération dans des lieux de travail vétustes, dans un management infantilisant et injonctif, véritable repoussoir pour les candidats au professorat, facteur d’exaspération et de démobilisation pour les actifs et vecteur d’échec pour le système. L’accroissement des démissions, des « burn-out » et l’expression massive du mal-être des enseignants ne sont pas entendus. A la demande de confiance et de souplesse, le ministère ne sait répondre que par des cadres contraignants, des injonctions pédagogiques et l’introduction d’un rapport hiérarchique entre directeurs et adjoints.                                                    Un professeur des écoles dispose de 108 heures d’obligation de service, dont 48, soit 1 H 20 par semaine, pour le travail en équipe, les rencontres avec les parents et partenaires, l’accueil d’un élève handicapé, les projets etc. Il faudrait ajouter la lecture des ressources, textes et circulaires, les conseils école – collège et tant d’autres choses. Comment ce professeur peut-il ressentir l’insistance de son administration à conditionner sa revalorisation à du travail supplémentaire, alors qu’il en assume d’ores et déjà un nombre excédant largement ce qui est dû, cela à titre gracieux ?     La déqualification réside dans des formations initiale et continue carencées, incapables de répondre aux enjeux professionnels. Elle est tout autant dans le recours à des enseignants contractuels dont les quatre jours dits de formation complètent un constat de déliquescence.                En instaurant des formes de travail « à la carte », en introduisant une logique de tâches optionnelles potentiellement différentes selon les enseignants d’une même école, le pacte est la promesse d’une plus grande dissémination des équipes pédagogiques. Il est de nature à renforcer la solitude du métier de professeur, plutôt que d’en faire un métier fondamentalement collectif. Les promoteurs du pacte semblent obsédés par la volonté d’optimiser le temps de mobilisation des professeurs. En occupant chaque interstice de leur temps professionnel on parviendra, avant tout, à faire disparaître des opportunités de collaboration et d’innovation, mais aussi de régulation du stress professionnel et des risques de conflits. Les questions de la santé et du bien-être des personnels demeurent reléguées et négligées. Les enseignants français affichent une dégradation de leur moral et une souffrance beaucoup plus conséquentes que leurs homologues de l’ OCDE.                                                                                     Aujourd’hui, la transformation du management des organisations qui ont compris les enjeux de la réussite repose sur la responsabilisation de leurs salariés et sur leur engagement au sein d’équipes maîtrisant leur travail dans une plus grande autonomie. Elles ont compris le rôle majeur de la qualité de vie au travail, notamment dans l’enjeu du recrutement des jeunes, l’importance de considérer leurs employés et de les impliquer dans l’adaptation du travail. Dans le même temps, l’éducation nationale prend le parti d’un contresens historique. Quand les échecs et les dysfonctionnements appellent à considérer les salariés non comme un coût devant être abaissé mais comme un investissement, quand le métier d’enseignant n’a jamais autant nécessité de coopération responsable, le ministère de l’éducation nationale formate le travail en modules déconnectés et désocialise professionnellement les enseignants. En imposant le pacte, le ministère créé une antinomie du travail reposant sur l’autonomie, l’intelligence et l’initiative de ses personnels. Le pacte réclame des noms et des heures à comptabiliser. Du chiffre, si possible beaucoup de chiffre.                                                                       En ne s’employant pas à remédier au quintyque « déclassement, dévalorisation, déconsidération, déqualification, déshumanisation » autrement que par un saupoudrage de primes soumises à des exigences supplémentaires, le ministère de l’éducation nationale fait œuvre d’humiliation. Après les promesses non tenues, il demande à ceux qui ont été socialement rétrogradés de « mériter » la récupération de ce qui leur a été retiré. Loin de leur soumettre ou d’élaborer avec eux un projet pour l’avenir, il les enjoint de s’inscrire dans des dispositifs qui semblent plus destinés à les contraindre qu’à répondre aux difficultés et aux besoins essentiels des élèves. Ces derniers ne trouveront pas leur compte, ni les réponses à leurs difficultés, dans ces dispositifs qui sont des artifices consommateurs de temps et de crédits. Ils trouveront face à eux de plus en plus d’enseignants fatigués, désillusionnés et pressés.                                                                                                                                                     Il y a humiliation lorsque n’est pas donnée à ceux qui œuvrent, la possibilité de bien faire leur travail, comme il y a humiliation à renforcer les sentiments de subordination et d’exécutant. Le pacte est de nature à créer les conditions de la mise en situation de « job strain » des enseignants, lorsque le salarié ne dispose plus de marge de manœuvre individuelle suffisante pour faire face aux exigences ressenties dans son travail, entraînant tension et mal-être pouvant conduire à une dégradation de la santé physique ou mentale. En France, 32 % des travailleurs disent « subir une tension au travail », une « demande excessive de travailler vite », « une quantité excessive de travail » et « manquer de temps pour le faire correctement ». Les troubles psychosociaux représentent un coût de plusieurs milliards d’Euros, la France étant particulièrement concernée en raison de la mauvaise qualité de son organisation du travail et de son management. Elle cumule tout autant un mauvais taux d’engagement des salariés et le record européen pour leur désengagement actif. On mesure l’état du travail et de la prise en compte de sa qualité de vie, dans notre pays. Manifestement, l’éducation nationale n’a pas pour projet de déroger à cette carence et préfère persister dans la voie du pire.                                                                                                                                                         La question se pose de savoir et comprendre pourquoi les enseignants ont été soumis, ces quinze dernières années, à un régime de déclassement et de privation. Si, de façon générale, la fonction publique d’ État a été impactée au cours de cette période, pourquoi le monde de l’éducation a-t-il été particulièrement plus affecté que les autres administrations ? Conséquence d’un électorat moins favorable que le reste de la fonction publique aux candidats élus ? Projet de société reposant sur une asymétrie sociale d’éducation ? Analyse prospective considérant que l’éducation n’appelle pas à de l’investissement, mais plutôt à l’instauration des conditions favorables à une « nouvelle donne libérale » ? Le modèle du pacte enseignant déconnecte la rémunération du salaire. Il conditionne cette rémunération à l’accomplissement de tâches. Il définit l’acte d’enseignement en des espaces – temps morcelés, en une accumulation de dispositifs disjoints choisis « à la carte » par des professeurs devenant prestataires. Il réintroduit une forte dimension de « silo » dans un travail dont les modalités isolent l’enseignant, le décrochent de son équipe d’école. Le projet de pacte porte les prémices d’une « ubérisation » de l’enseignement. L’ubérisation repose sur une transformation digitale des métiers, or, les plateformes numériques dédiées à l’enseignement ne cessent de se développer, sur le modèle de « Chegg » et de bien d’autres aux Etats-Unis, mais aussi en France. L’enjeu n’est d’ores et déjà plus de savoir si cela est nécessaire, efficace, souhaitable ou pas. Il est de s’atteler à penser et refonder notre école en l’affranchissant de modalités et de principes, pour certains centenaires. Il est de créer les conditions d’une école ambitieuse et juste pour tous ses élèves, comme d’autres pays sont parvenus à le faire. Il n’y a aucune chance que les empilements de mesures et les juxtapositions de dispositifs du type « pacte » puissent constituer un salut. Ils ne font que faire perdre sens au système. La seule alternative est que l’administration se positionne enfin en appui d’unités pédagogiques au sein desquelles enseignants et responsables, qualitativement formés et reconnus, travaillent collectivement à la déclinaison d’un projet éducatif national, dans le respect, la confiance et la responsabilité.  [Thierry Lépineux] _____________

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Réindustrialiser, disent-ils...

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Urgent sursaut           

        La  campagne bat son plein, les slogans pleuvent,les promesses fleurissent, plus ou moins réfléchis, plus ou moins réalistes, au sein d'une économie mondiale qui n'est pas près de changer son monde de fonctionnement. Le piège de délocalisation a fonctionné depuis trop longtemps, montrant aujourd'hui ses limites et ses blocages. Les pénuries gagnent, révélant nos dépendances multiples. Nous avons disparus, reconnaît Bayrou sur le tard, sans s'interroger sur les causes de cette désertion et de notre absence dans des secteurs clés qui dépendaient de nous, surtout depuis les années 80. La "mondialisation "heureuse" a produit ses effets prévisibles. Un délitement de notre tissu économique et social.   Ré-industrialiser va demander un volontarisme exceptionnel, une détermination sans faille, des prise de décisions étatiques durables et déterminées...quoi qu'il en coûte. Au niveau européen aussi, pour les méga-investissements en perspective, notamment dans les secteurs de pointe, déterminants pour l'avenir. Cela fait longtemps que certains sonnent la sonnette d'alarme sans être entendus par ceux qui prônaient le libre échange sans fin et sans frein, à l'OMC ou ailleurs.

      On peut toujours invoquer cette nouvelle idée-fétiche, le verbe ne suffit pas, même si la chose est ardemment souhaitée... Le délitement du tissu industriel se poursuit et peut se mesurer.

____________Le simple patriotisme économique incantatoire ayant montré ses limites, comment sortir du cercle vicieux qui s'est installé dans l'eurozone?
  "La situation de sous-investissement actuelle en Europe n'est pas le fruit du hasard, mais bien le résultat à long terme de la dérégulation économique qui tenait lieu de politique publique dans les années 70-80. À force de ne plus investir sur son sol l'occident se retrouve aujourd'hui dépourvu d'entreprise et d'hommes aptes à le faire avancer. Son élite vivant de sa rente en important des masses d'objets que nos pays ne savent plus fabriquer. Aucune nation ne s'est jamais enrichie en achetant aujourd'hui ce qu'elle faisait elle même hier. Tout juste, cette situation permet-elle à quelques groupes sociaux minoritaires de sortir enrichis pendant que la masse de la population s'appauvrit...
__Selon  Jacques Sapir , "ce sont les chiffres qui comme d'habitude infirment par l'absurde l'efficience de mesure d’austérité sur l'économie des pays en crise. Et que l'on ne parle pas de faire des économies aujourd'hui pour rebondir demain, car on voit mal comment un pays qui connaît un effondrement de ses investissements productifs, soit à même d'hypothétiquement relancer la machine économique, peut préparer l'avenir. La Grèce est doublement punie. L’effondrement des salaires ne la rend pas suffisamment compétitive pour concurrencer l’Europe de l'Est ou l'Asie. Et dans le même temps, l'effondrement de la demande induite par ces politiques a produit un effondrement de l'investissement productif ce qui se mesure dans l'évolution de la formation brut du capital. Disons-le tout net. Les entreprises n'investissent que si elles pensent que cet investissement est nécessaire. À quoi bon accroître les capacités de production, si la demande que l'on prévoit est en baisse ? Le FMI et la BCE redécouvrent ce que Keynes avait démontré depuis longtemps, le lien entre l'investissement et la demande est l'inverse de ce que pense la doxa libérale. C'est la demande qui pousse l'investissement et non l'inverse....
 Pour réorienter l'investissement en France, il faut avant tout faire en sorte que les entreprises n'aient pas d'autre choix que de le faire. Tout d'abord en rendant les importations non compétitives en jouant sur la dévaluation, les quotas et les droits de douane. Ces politiques devront être à la mesure du problème. Ensuite en redonnant à la demande un vrai dynamisme, car comme je l'ai dit précédemment ce n'est pas l'investissement qui crée la demande, mais le contraire. Étrangement et contrairement aux idées actuellement très en vogue, relancer les salaires en France ne refera pas reculer l'investissement bien au contraire. En anticipant une demande en hausse et en bloquant les possibilités de faire appel à l'étranger pour produire nos entreprises seront beaucoup plus enclin à investir dans notre pays. On l'a bien vu dans la courte période 1998-2000, il a suffi d'une dévaluation et d'un retour à l'anticipation positive pour que l'investissement reparte fortement pendant quelque temps. Bien payer les salariés ce n'est pas amoindrir l'investissement, c'est bien au contraire le favoriser. Il faut sortir de l'idée absurde qui conduit à penser le dynamisme économique comme contraire au bien-être de la population."

Pour un nouveau contrat d'entreprise

__Malgré les apparences, la situation de l'Allemagne n'est pas si brillante.
___Selon le Nouvel Economiste, des dogmes fatals sont à l’origine de la désindustrialisation de la France :
 "Etrange défaite, curieuse déroute dont les causes réelles remontent en fait à trois décennies, ces “trente piteuses” pilotées par trois dogmes successifs responsables de cette lente désindustrialisation : “la société post-industrielle”, “la nouvelle économie”, “l’entreprise sans usine”… Adieu ateliers et usines, rapidement troqués contre des bureaux, la fabrication contre des prestations, le secondaire contre le tertiaire, si noble et peu salissant. C’était un peu vite oublier que les activités de services se nourrissent, en support, de celles de l’industrie, pour une large part. Qu’elles ne sont point rivales mais complémentaires jusqu’à être indissociables. Et que le plus souvent, les industriels avaient externalisé un certain nombre de tâches et missions, ne serait-ce qu’en faisant appel à des sociétés d’intérim. Bref, que du passé industriel il était franchement impossible de faire table rase....un beau jour de 2001, Serge Tchuruk, patron d’Alcatel, se fit le chantre du “Fabless”, “l’entreprise sans usines”; les cerveaux européens sous-traiteraient aux milliers de petits bras asiatiques le travail industriel à faible valeur ajoutée. Cette illusion dura juste le temps pour les Chinois de mettre leur recherche à niveau, de proposer des innovations rudement concurrentielles afin de livrer de sévères batailles sur les marchés mondiaux. Tout faux. Alors que la mondialisation érode les marges, provoquant un véritable cercle vicieux. Laminées, ces dernières ne permettent plus les investissements, impossible de monter en gamme, les produits devenant moins innovants perdent leur avantage concurrentiel. Alors il faut réduire les prix…Pente fatale. Pour Max Blanchet, senior partner de Roland Berger, “ce modèle “fabless” – Alcatel, Thomson qui a vendu ses usines – s’est révélé totalement erroné. Car si on ne produit plus en France, on perd les capacités de recherche, les compétences”. Fermez le ban sur cette “colossale erreur stratégique”. Nous avons atteint un niveau d’obsolescence historique faute d’avoir suffisamment investi dans l’appareil de production. Et nous ne pourrons nous imposer que dans les domaines industriels où le coût de main-d’oeuvre tient pour une faible part dans les coûts de production..."
______L'entreprise  demande une refondation
Les tourbillons financiers en dissimulent une beaucoup plus profonde : celle de l’entreprise. Née à la fin du XIXe siècle, celle-ci incarnait l’inventivité technique, un collectif de travail, un espace de négociations sociales. Cette logique de progrès s’est brisée dans les années 1980 : le profit des actionnaires est alors devenu la raison d’être de l’entreprise. Cette doctrine a déstabilisé la mission des dirigeants, atrophié les règles de gestion, sacrifié l’intérêt des salariés en cédant le contrôle aux actionnaires
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DossiersL’urgence industrielle : entretien avec Gabriel Colletis, par Jean Bastien
"Le besoin d'industrie", recension de L'industrie française décroche-t-elle ? de Pierre-Noël Giraud et Thierry Weil, par Jean Bastien 
"Réindustrialiser. Pourquoi ? Comment ?", recension de La France sans ses usines de Patrick Artus et Marie-Paule Virard, par Jean Bastien (de nos archives)
"La mise en péril d'une base nationale", recension de Renault en danger ! de la CFDT de Renault, par Jean Bastien (de nos archives)
__ La reprise :Grouchy ou Blücher ?   ___________
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Point d'histoire (rappel)

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Une (autre) guerre de trop

                                     Une guerre, quelle qu'elle soit, est est toujours "de trop". Ce phénomène récurrent, expression de la volonté de puissance, de l'hubris, sous toutes ses formes, porte toujours dans son sillage destructions et malheurs humains. Mais certaines nous apparaissent encore moins justifiées que d'autres. Par exemple, dans la longue série des guerres américaines, nous gardons encore en mémoire celle entreprise en Irak qui se termina pas un fiasco absolu, pour ne pas parler de l'Afghanistan, malgré les moyens déployés, conflit meurtrier dont le pays garde encore des cicatrices vives. La propagande de guerre, parfois grossière, joua un rôle central dans le déclanchement des confits, sous la tutelles des néo-conservateurs. 


                                                          Les leçons de ces conflits, pour ne citer qu'eux, n'ont pas été retenues...et les peuples sont sans mémoire. Il n'y eu pas que la grossière manipulation du général Colin Powel, qu'on envoya au front pour fournir des arguments susceptibles de déclencher une action d'envergure. Il y eu les alliés du jour comme Tony Blair, appelé le caniche de Bush, qui en rajouta une couche. Le bon Mr Biden participa lui aussi activement à ce projet d'invasion. Rumsfeld en fut un artisan diabolique. Tout ça pour ça!....On prétendait vouloir établir une démocratie, par le biais d'une "destruction créatrice". On aboutit à un chaos qui dure... 

 

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