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Ben alors...

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

 Maisoùvaton?
 

  Placide, Muzo et Excel n'en reviennent pas...
                                                                         Le travail devenant une matière rare et la compétition étant sans merci et mondialisée... 
                                              ...Pourquoi ne pas envisager un travail non payé?
                           En voilà une idée qu'elle est bonne!...comme dirait Coluche.
                                                    Ça s'est déjà vu ça, autrefois...et aujourd'hui...au moins partiellement... du moins au début..  Pas seulement au Qatar.
    Mais une entreprise sans salariés, ce serait encore mieux...
      Une vie de chien!
   En Angleterre, on propose bien les zero hours contracts
         En Allemagne, on a depuis Schröder des jobs à 1,32 euro de l’heure ! ...
Que voulez-vous, Mame Michu, il faut être de son temps! 
               Demain ça ira mieux...les banques vont nous sauver.
                                     Everything is under control
                                                                 Il ne faut pas désespérer...  
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Le roi du kit nous quitte

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Ikea: de vie à trépas

     Il n'aura pas été plus durable que ses produits hautement démontables.

           91 ans quand même...

  Et il aura été utile jusqu'au bout

      Plus qu'un homme d'affaires, un philosophe.

       Et un grand spécialiste du montage.

Même si Ingvar ne fut pas toujours très clair.
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O Jérusalem!

Publié le par Jean-Etienne ZEN

(C'était il y a trois ans...)

 

 Entre mythes et tensions.
                                         La "Ville sainte", objet de vieille nostalgie prophétique depuis l'exil babylonien  ou mythe hollywodien...
                 Ville de la discorde surtout, connaissant aujourd'hui un regain de violence, surtout àJérusalem-Est. 
       La violence est depuis longtemps dans le lent grignotagede quartiers arabes, qui remet en cause le statut particulier de la ville.
                                 Une ville hautement symbolique, latrois fois sainte, chargée de mythes anciens et plus récents, que l'archéologie récente remet en question. 
Objet de conquête, de Saladin à la dernière Coisade, jusqu'à l'empire ottoman.
      Aucune ville n'est marquée par autant de charges affectives, de projections religieuses, deviolences latentes ou ouvertes, d'ambitions mystico-eschatologique, jusque dans les milieuxévangélistes américains.
     Choc de monothéismes, si proches et si rivaux.
Mais l'enjeu n'est pas que religieux
          On est maintenant au coeur de deux stratégies nationales concurrentes.
  Depuis Sharon jusqu'à Netanyahou, la radicalisation/provocation s'est concentrée dans la vielle ville
Après Gaza, le dérisoire pouvoir des pierres répond à celui des armes, qui continuent leur oeuvre d' occupation
    Pourtant ni le Hamas, ni le Fatah ne veulent une troisième Intifada.
Pour les sionistes souvent athées, l'objectif est politique, depuis 1967.
       Mais depuis l'assasinat de Rabin, la radicalisation a gagné et aujourd'hui les fous de Dieu,  à la Knesset et à l'extérieur poussent à la radicalisation
Comme le reconnaît le journaliste franco-israëlien C.Enderlin: "Le sionisme religieux a phagocyté toutes les institutions d'Israêl"
   La colonisation en Cisjordanie et les annexions systématiques à Jerusalem-Est, avec le soutien de Elie Wiesel, ont déjà rendu le projet d'un Etat palestinien presque impossible. 
 ______________Cependant nombre d'Israëliens,  d'arabes israëliens et de Juifs hors Israëlpointent un danger mortel, comme Yakov Rabkin ou Norman Finkelstein. 
M. Rabkin dénonce les politiciens israéliens qui déclarent agir au nom du peuple juif sans se soucier des effets néfastes de l’activité de l’armée israélienne sur l’image du juif dans le monde. Il déplore que l’allégeance à l’État d’Israël ait depuis longtemps remplacé le judaïsme comme ancrage principal de l’identité juive. 
   ___________D'autre part, les propositions pour la reconnaissance d'un Etat palestinien semblent avancer, après le désastre et l'échec de Gaza:
  La Suède, la France, plus timide, la chef de la diplomatie européenne récemment. Mais contre les prétentions actuelles de Netanyahou, la diplomatie de l'UE pousse au partage de Jérusalem.
           Compliqué, oui, insoluble, non. 
                      L'attitude des USA serait décisive.C'est là que le bât blesse...
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 La bombe à retardement de Jérusalem
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Ehpad, ça déborde

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Ils sont cassés, usés
                           Les personnels jettent l'éponge. Tout en assumant leurs charges. Un travail souvent très lourd et surtout psychologiquement frustrant.
   N'aimeraient-ils pas leur travail? C'est tout le contraire, comme maintes infirmières en hôpital.
    C'est parce qu'ils ne peuvent plus correctement accomplir leur tâche, essentiellement humaines, qu'ils veulent dire leur colère.
    Pourtant une Ehpad, quand on y va pour la première fois ou en passant, cela paraît tourner correctement, surtout les après-midi. Mais il faut y aller tous les jours pour s'apercevoir des dysfonctionnements. Soins trop rapides, peu de présences aimantes, de paroles. de reconnaissance.
   Beaucoup de résidents sont négligés. même dans les établissements les plus huppés.
    On voit souvent des anciens murés dans un silence obstinés, qui n'est pas toujours liés à des perturbations psychologiques, voire psychiatriques.
   On comprend que certains veulent s'échapper, comme celui qui ne voulait pas fêter son anniversaire.
   Mais c'est un roman. Ou cette dame qui veut surtout rester chez elle jusqu'au bout.
     C'est l'idéal, mais ce pas toujours possible et les soins à domicile sont souvent soumis au même stakhanovisme institutionnel. Quand la famille n'est plus là on ne joue pas son rôle, c'est le triste abandon.
   Certes on a beaucoup investi et rénové depuis une vingtaine d'années. La triste maison de retraite a vécu. Mais l'apparence ne suffit pas.
   Certains soignants parlent de « machines à broyer » développant la culpabilité.
 D'autres de "cynisme à l'égard des personnes âgées", qui est tout autant institutionnel que politique.
  On sacrifie beaucoup dans les ehpad, au profit de l'équilibre des comptes.
  Diverses formes de maltraitance passent souvent inaperçues.
  Certes il y a une grande diversité dans les établissements, mais les plus huppés ne sont pas toujours les mieux lotis. Les failles sont nombreuses.

   C'est la solidarité nationale qui fait défaut.  Une question de choix.       Les rendements financiers ne doivent pas être la logique du système.
  Les vieux, que nous seront tous, ne doivent pas être de simples éléments. de la silver economy.
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La Belgique s'enflamme

Publié le par Jean-Etienne ZEN

(C'était il y a quatre ans...)

Colère légitime
 

 

  
Ce n'est plus au temps où Bruxelles rêvait...♪♫♪
                                                                              Outre-Quiévrain, on ne rêve plus...
      ... Avec une droite libérale au gouvernement et de sévères mesures d'austérité, dans un pays déjà ébranlé. 
           La NVA s'illustre encore (*). Avec Jean Jambon (sic!), ça pourrait être la boucherie...
                   C'est plus qu'un chagrin, c'est la colère. 
                                                             Feu de paille ou lame de fond?
   Nos amis belges sont réputés paisibles et débonnaires. Ils nous ont habitués à une gestion politique tranquille, faite de compromis, parfois surréalistes, à de longues vacances de pouvoir, à une grande résilience malgré une certaine montée des extrêmes. Mais cela pourrait changer.
             Dans ce pays improbable (*) qu'on croit toujours dans l'impasse, ce fut une mobilisation exceptionnelle, pour changer les choses, sortir de la chape de plomb,  contre l'austérité européenne,  les inégalités  qui se creusent, les graves "entorses" à la convergence européenne.
     Il n'y a pas que le Luxembourg..."la Belgique, enfer fiscal pour les travailleurs, est un paradis fiscal non seulement pour le capital, mais aussi pour les grandes entreprises grâce, notamment, au mécanisme complexe des « intérêts notionnels ». Une étude réalisée en 2012  par le think tank Itinera, a montré que le taux d’impôt sur les sociétés n’était pas de 33,9 %, mais de… 9,8 %..."
           "Alors que 100 000 personnes défilaient dans les rues, "on apprenait que les plus riches des familles et entreprises belges, couvertes par le gouvernement luxembourgeois, ont évité des milliards d'impôts grâce à des constructions offshore très sophistiquées. Parfaitement légal, mais tellement peu éthique." (CI)
______Mais sans humour (belge), que serait le royaume?_ 
(*) -_-Le socialiste wallon, Jules Destrée , interpellant le roi, en 1912 : " Sire, il n'y a pas de Belges."
            - Bart De Wever : "Ce pays n'existe plus"_
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Syrie: la confusion

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

  Imbroglio
                  Dans ce pays dévasté par la guerre, on attendait assez rapidement un début de négociations, après l'effondrement de Daesh.
     Après un Genève avorté, le "dernier espoir pour la paix"  s'évanouit.
   La situation est on ne peut plus confuse, certains combattants, alliés de fait pour un temps, en venant aux armes, faisant resurgir de nouveaux affrontements, notamment entre Ankara et les Kurdes locaux.
    Les autres protagonistes protestent, louvoient ou se taisent.


         Serait-on reparti pour une nouvelle guerre de 10 ans?
  Donc, les Kurdes, pris sous l'offensive turque, n'iront pas à Sotchi, ne répondant pas l'initiative (formelle?) de Moscou: " le président turc profite aussi de l'inertie des grandes puissances. La Russie, par exemple, semble s'accommoder de cette nouvelle situation. « Stratégiquement, on voit bien que la situation actuelle profite à la Russie puisque cette opération va permettre d’affaiblir les Kurdes dans la perspective de rétablir le régime de Bachar el-Assad. D’un autre côté, finalement, comme elle n’a pas donné son approbation à cette intervention, elle pourra le moment venu reprendre ses distances. »
     Le silence des USA s'éternise, on se demande à quel jeu jouent les Américains, s’ils ont véritablement une stratégie définie ou s’ils ne réagissent pas au coup par coup comme on les a vus faire à de nombreuses reprises au Proche Orient ces dernières mois.
     A Afrin, la situation est confuse, mais lourde de nouvelles menaces, qui pourraient dépasser le cadre de l'enclave. Tout se complique et le noeud gordien se resserre, enjeux nationaux et géopolitiques s'entremêlant diaboliquement.
    Comme dit Observatus, le conflit arrivant peu à peu à son terme les puissances, grandes et régionales, placent en effet leurs derniers pions sur l'échiquier avant le coup de sifflet final...
     On n'a pas fini, malheureusement de parler de la Syrie 
 Ce que l'on appelait, il y a déjà quatre ans la complexité syrienne (par euphémisme) est devenue un panier à crabes sans nom.
    Dans le Kurdistan syrien, on craint la contagion, les USA étant bien décidés à tirer leur épingle du jeu, malgré leur défaite ou leur relative inaction sur le terrain.
   Le lancinant problème kurde donne à Erdogan l'occasion de pousser ses pions dans la région, sans redouter les réactions de son opinion sous contrôle.
        Où va la Syrie? Une nouvelle fois, la question se pose, sans que les esprits soient plus éclairés.
                   Après Genève avorté, Sotchi n'aura donc pas lieu...
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Ronde de la réconciliation

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Un anneau fraternel...

 

                  .....Qui peut aussi symboliser le cercle vicieux et mortifère de 14-18, de la guerre nommée "grande"
    Grande par son inutilité, ses souffrances sans nom, son bilan atroce, son héritage...
            Un enchaînement diabolique, une course au désastre, qui déstabilisa la vie de tous, jusqu'au dernier son du clairon.
                      Une surdité stupéfiante
                                      Jaurès fut assassiné deux fois.    Montessori fut oubliée.
     A ND de Lorette, de ça , on est passé à ça, ou ça, puis à ça et à ça...
Un anneau où tout le monde se retrouve
    De la place est faite pour les futurs soldats encore inconnus
Commémorer encore? 
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           « la guerre est un massacre de gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas » (P. Valéry)

 

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Tout ça pour ça!

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Hallucinant ou affligeant? 
                                          On reste sans voix...
                                                            Ferrero a bien de la chance!
                                                                                       Intermarché aussi. 

Les dix commandements de Nutella

             Car la publicité est inespérée.
  Quelle marque peut revendiquer un tel succès, de tels rushs sauvages sur leurs produits?
     C'est mieux que les soldes qu'on s'arrache, comme si la vie en dépendait.
          Mais chez Prada on a plus de retenue...
  La com', ça marche 
    On se rue, on se précipite, on s'arrache le produit ainsi que les cheveux du voisin-concurrent consommateur et on s'étripe les uns les autres autour de quelques pots.
  C'est plus qu'un manque de pots, c'est une frénésie pour quelques euros, comme si la survie était en jeu. 
   Au point de rappeler des situations de pénurie de guerre ou de famine. On peut comprendre que, dans certaines situations de survie, on puisse se battre pour un quignon de pain ou une poignée de riz, mais là, au milieu de l'abondance....
    Nutella, à l'huile de palme si discutée: une affaire qui tourne.
        L'addiction au produit, pas seulement infantile, a joué à fond. 
   Comme un crèpage de chignon autour d'une tartine de confiture.
 Et pourtant, que vaut Nutella ? 
     C'est vrai que les scènes d'hystérie autour des pots bénis sont affligeantes et en disent long sur l'état d'esprit des Français, du moins de certains Français, bien conditionnés par une publicité de tous les jours, et plongés, par frustration, en situation de manque psychologique permanent.
   Ce n'est pas seulement un problème de misère sociale, comme dit  Mélenchon, qui en fait une fable philosophique. Même si «Les produits industriels touchent davantage des milieux défavorisés qui, du fait d’un niveau d‘éducation souvent plus faible que les milieux aisés, ont plus de mal à se déprendre de la rhétorique des marques sur le goût, le plaisir, la forme, etc. Ainsi, les produits industriels parviennent plus facilement à toucher les individus défavorisés économiquement alors que l’on va trouver davantage de produits frais dans les milieux aisés.»
    Dans nos sociétés de surconsommation érigée en valeur dominante, le système a rendu hyper-narcissiques et exacerbés les désirs mimétiques contenant des germes de violences, d'absence de retenue et de maîtrise de soi. La barbarie dans l'hyperabondance.
     Le consommateur a souvent pris le pas sur le citoyen.
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Dictature du consommateur

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

 Client: roi ou sujet?
                                  « La croyance en une économie de marché ou le client est roi
est l’un de nos mensonges les plus envahissants
 (Jk Galbraith)_______

                                                                                                                 Le consommateur est roi, nous serine-t-on, à longueur d'ondes et de slogans alléchants.
Voire...
     Il existe des rois sans pouvoirs, des rois déchus ou des rois dominés.
Un slogan illusoire.
     Dans Au bonheur des dames déjà, Zola montrait la stratégie des marchands en quête de clientèle parisienne aisée. Ils savaient déjà habilement faire jouer les passions, l'envie et la distinction, dans des grands magasins où il fallait  étonner par des produits aussi divers que nouveaux.
     Le consommateur, même si son pouvoir de choix n'est pas nul, dans le cadre d'un état de production donné, ne serait-il pas plutôt le pigeon d'un système, sans qu'il en ait conscience? 
    La demande existe bien, stimulant l'offre, mais c'est aussi et en premier lieu l'offre qui crée et conditionne structurellement la demande, comme le reconnaissait déjà J.Say.
     Problème de l'oeuf et de la poule?
      Les besoins humains sont premiers, bien sûr, et l'offre marchande, pour les satisfaire de manière de moins en moins élémentaire, fut là pour y répondre dès qu'il y eut division du travail. Mais en produisant des marchandises de plus en plus diverses et sophistiquées, jusqu'à sortir du strict domaine utilitaire, l'offre créa réellement la demande. Des biens, des services auxquels personne n'avait pensé s'offrent au désir du consommateur, qui pense avoir l'initiative, même pour le "choix" du dernier I-pad ou celui du voyage aux iles Marquise.
   Les premières automobiles déjà ne vinrent pas d'une demande mais furent la conséquence d'une offre (Ford sut la rendre désirable pour tous), qui finit par s'imposer comme une "nécessité",  comme les téléphones portables, etc...  biens auxquels personne ne pensait avant leur apparition  et qui débouchèrent  sur une demande sans fin et de plus en plus élaborée, en rapport avec le développement des forces productives, des relations, marchandes et autres, le développement des loisirs, etc...
                           Le débat sur l'antériorité de l'offre sur la demande ou vice-versa est en partie un faux problème.
              Le débat insoluble en cours sur la priorité de l'offre sur la demande ou vice-versa est source de confusion, quant à la véritable nature des échanges humains, des marchés.
    Il est surtout purement circonstanciel,  objet d'âpres débats entre décideurs politiques etthéoriciens économiques, (notamment dans la formation des prix), et  nous éloigne, dans le contexte de crise que nous vivons, de la nature des choses.
     Il y a une interdépendance systémique entre les deux aspects, comme l'avait bien vu Marx:
       "Chacune apparaît comme le moyen de l'autre; elle est médiée par l'autre; ce qui s'expri­me par leur interdépendance, mouvement qui les rapporte l'une à l'autre et les fait apparaître comme indispensables réciproquement, bien qu'elles restent cependant extérieures l'une à l'autre. La production crée la matière de la consommation en tant qu'objet extérieur; la consommation crée pour la production le besoin en tant qu'objet interne, en tant que but. Sans production, pas de consommation; sans consommation, pas de production. Ceci figure dans l'économie politique sous de nombreuses formes."
              A partir des année 50 surtout, la consommation de masse, "l’équipement en appareils ménagers et audiovisuels des ménages ainsi que l’étendue de la grande distribution industrialisée ont permis une pénétration de la consommation marchande industrialisée dans les modes de vie. Ensuite, progressivement et avec l’industrialisation des services, certaines activités jusque-là non marchandes le sont devenues. L’interpénétration entreprise/marché ou l’intégration du client dans le processus production/consommation ont permis le contrôle du marché par les entreprises jusque dans la sphère personnelle et familiale.   L’intégration du client dans l’entreprise ne résulte pas, comme on pourrait le penser a priori, d’une meilleure prise en compte des besoins du client, mais fait plutôt, et surtout, suite à un discours marketing et managérial de légitimation, permettant l’investissement de l’espace domestique et son contrôle par l’entreprise.

  Il importe de voir que ces processus d’investissement et de contrôle de l’espace domestique s’appuient sur la diffusion, dans les sociétés, et avec l’aide du marketing et des techniques de communication, d’une pensée dominante prescrivant un bonheur dépendant de la consommation de marchandises censées répondre à tous les aspects de la vie et à tous les besoins des individus. Ainsi, le marché s’est étendu à toutes les sphères de la vie privée : « Le marché débarrassé de toute entrave et étendu graduellement à toutes les sphères de la vie sociale » (Castoriadis)
      ...On parle alors de « pouvoir du client », de « client roi », de « client unique ». Dans le discours des dirigeants d’entreprises, ce client devient le patron, et sert de justification à la flexibilisation et la précarisation consécutives du travail : l’entreprise doit s’adapter aux exigences changeantes des clients et aux fluctuations du marché. Le management de la qualité a ainsi été le précurseur de l’introduction, il y a une dizaine d’années, de la relation client–fournisseur dans le processus de production. On voit d’ailleurs progressivement apparaître de nouvelles terminologies, dans les discours, autour de cette notion d’intégration du client : on parle de « consommateur actif », de « client informé », « consom’acteur », de « pouvoir du consommateur–client », de « client roi », et même d’« entrepreneur ». Dans ce mode de communication, le client se reconnaît en tant qu’individu unique et non plus en tant que consommateur destinataire d’un message commercial uniforme.
      Le marketing a été la fonction principale qui a formulé ce changement en prétendant passer d’un « marketing–produit » à un « marketing–client » ou bien d’un marketing transactionnel à un marketing relationnel one to one. Le Customer Relationship Management (CRM) en est la plus célèbre expression. Cette stratégie vise à utiliser, à l’aide d’outils technologiques, les bases de données clients, pour personnaliser les offres. Les techniques de la relation client participent à ces stratégies très en vogue de personnalisation de l’offre, voire de co-construction de l’offre. Même si ce concept a « ouvert la possibilité d’un partenariat entretenu entre l’entreprise et le client personnalisé (en oubliant jamais que ce qui est perçu comme personnalisation par le client n’est toujours que la modularisation de segments standardisés du coté de l’entreprise) » (Floris, 2001 : 11). Il s’agit à la fois « d’aiguiller » mais aussi de « construire implicitement le portrait de celui que l’on cherche à orienter » (Mallard, 2000 : 397).
                                            Mais le mythe du client roi a la vie dure...  
         "...Le consommateur d’aujourd’hui, qui est individualiste, vindicatif, volage, avide de nouveautés et d’immatériel, n’est pas assez éduqué pour faire des choix vraiment éclairés. La question sous-jacente est celle de savoir si l’on peut ou si l’on doit résoudre les problèmes de la société par le marché. En abordant les pistes et leurs limites, l’auteur souligne les logiques perverses du marché, lorsqu’elles sont transposées au niveau des citoyens. Etre citoyen ne se réduira jamais à bien consommer. En effet, le consommateur comme un enfant gâté, lui, veut tout, tout de suite. Alors qu’être un vrai citoyen devrait consister à faire des choix et se donner des échéances. Or, le marketing politique contribue à promouvoir un citoyen dénaturé qui consomme du politique comme des 4x4.

Nous vivons donc tous dans une double schizophrénie. Celle du consommateur travailleur, par exemple contester les délocalisations et acheter à bas prix, et celle du consommateur citoyen, par exemple, vouloir aider les pays pauvres et en même temps s’en méfier.... Plus fondamentalement, l’auteur dit que c’est à une crise de la transmission en des valeurs humanistes et républicaines que nous avons à faire. Il appelle cela « la disparition de l’exemplarité ».
           Le consommateur moyen d'aujourd'hui finit par être la victime d'un tel narcissime exigeant et finit par reproduire sa demande marchande à toutes les institutions (santé, école...) et la notion de client finit par remplacer celui d'usager dans les services publics. 
         L'horizon du bien commun finit par perdre son sens, l'égocentrisme, le narcissisme fonctionnant à fond comme moteurs principaux, comme C. Lasch l'a bien montré. L'infantilisme et ses exigences impérieuses finissent par devenir un des aspects des consommateurs captifs. La schizophrénie s'installe (entre l'acheteur en quête de "bonnes affaires"et le producteur qui risque son emploi par délocalisation expliquant ces dites bonnes affaires) et le marketing de l'ego devient la stratégie dominante.
    La société de consommation est donc bien loin de représenter une libération, surtout quand le consommateur devient esclave du crédit, un homo debitor.
    Et le consommateur s'efface devant le citoyen... 
         Roi le consommateur? Un pouvoir qu'il n'a pas. Plutôt un (faux) dictateur. Une avidité de jouissance, sans cesse inassouvie, sans perspective ni souci de l'intérêt général et du long terme.
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-  Le marché manipulé

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Un peu de tout

Publié le par Jean-Etienne ZEN


__ Paradis fiscaux: L'Europe fait du rétropédalage.
                                    Un mal qui s'aggrave.



 

__ Anthtopologie: relire Georges Balandier, penseur de l'Afrique.
 

__ Malaise dans la police, au bord de la rupture.

__ La Grèce n'est pas sauvée, pour Yanis Varoufakis.
                                Vu d'Athènes, le point de vue n'est pas celui de Berlin.

__ Henri Guillemin, un intellectuel réfractaire.
                                       Une histoire autrement.

__ Notre-Dame-des-Landes: veni, vidi, Vinci 
                                      Une épine dans le pied.

__À Berlin, l'aéroport qui ne décolle pas. Un naufrage?

__ Après le glyphosate, le dicamba fait des ravages aux États-Unis.

__ Les plus riches ont accaparé 82% de la richesse mondiale créée en 2017:
                 Oxfam interpelle les élites de Davos face à l’explosion des inégalités.

                    Rien n'a changé
__ Goldman Sachs and co : ce que leurs salaires disent de la finance .
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