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On ne sait pas où on va...

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

...Mais on y va.  Vers 2020
                            Non, ce n'est pas une blague...
                                           IL va falloir partir du bon pied, malgré le brouillard...
                  
                   __ Une de mes resolutions de 2019 c'était d'améliorer mon orthographe : 
Mon objectife été d'envoiyé de trè bo maissages de veux à mé ami et à ma famille...
Come tu peux le lire je n'est pas su respecter mes résolutions de la Nez dernière!!! Mais cela ne m'enpêche pas de te souhaiter tout le bonheur du monde..
                   __ Tous les ans, les cons sont de plus en plus nombreux sur terre. Mais cette année, Il semble bien que les cons de l'année prochaine sont déjà arrivés.
                   __ Bienheureux les naïfs qui croient aux résolutions de début d'année. La forme des pyramides d'Egypte le démontre: l'Humain a toujours eu tendance à en faire de moins en moins.
                     __ "Si ton labeur est lourd, et si tes résultats sont décevants, Souviens-toi mon ami qu'un jour le grand chêne a été un gland comme toi... Ne désespère pas.
                      __ L’an dernier nous étions au bord du gouffre.

                       Cette année, mes amis,Faisons un grand pas en avant…Bonne d’année pleine de surprises! 
              ___ Mes amis !Cette année ne baissons pas les bras face à l’adversité.  Restons positifs et croyons qu’il existe toujours une solution.  Si le plan A ne fonctionne pas…il reste encore 25 lettres dans l’alphabet.  Alors buvons un coup en l’honneur de la nouvelle année.  Car il vaut mieux lever le coude que baisser les bras!
         
       __  « L’an dernier j’étais encore un peu prétentieux, cette année je suis parfait. » (Frédéric Dard)

       Finalement, je te souhaite tout ce que tu souhaites qu’on te souhaite mais en beaucoup mieux!
    ______
                                     
          __Cette année se présente bien.        Quoique...
                    Investissons dans les vraies valeurs!
         L'obligation de fêter devient une contradiction dans les faits. L'imagination a déserté la fête.
  Certains , comme Antonio Gramsci en ont dénoncé les conventions stérilisantes... je déteste le nouvel an. Je veux que chaque matin soit pour moi une année nouvelle. Chaque jour je veux faire les comptes avec moi-même, et me renouveler chaque jour. Aucun jour prévu pour le repos. Les pauses je les choisis moi-même, quand je me sens ivre de vie intense et que je veux faire un plongeon dans l’animalité pour en retirer une vigueur nouvelle. Pas de ronds-de-cuir spirituels. Chaque heure de ma vie je la voudrais neuve, fût-ce en la rattachant à celles déjà parcourues. Pas de jour de jubilation aux rimes obligées collectives, à partager avec des étrangers qui ne m’intéressent pas. Parce qu’ont jubilé les grands-parents de nos grands parents etc., nous devrions nous aussi ressentir le besoin de la jubilation..."
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La prison, cette oubliée

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Notre honte nationale.       
                           Dans certains domaines, nous sommes parfois très bons.
        On nous envie souvent la valeur de certaines de nos technologies de pointe, en matière aéronautique, par exemple, notre système de santé, etc...
    Mais sur la qualité de notre politique pénale, nous ne pouvons pas pavoiser.
      Comme sur les moyens alloués à notre système judiciaire, où nous sommes dans le peloton de queue en Europe.
    Oui, pour les prisons, qui a déjà toute une histoire depuis quelques siècles,il nous reste un grand bout de chemin à parcourir pour atteindre en ce domaine une situation "normale", digne, seulement humaine, car comme disait Camus, une société se juge à la qualité de son système carcéral.
    En matière de suicides dans des cellules le plus souvent surpeuplées, nous sommes dans une situation peu glorieuse. Ce qui est un signe, un symptôme révélateur.
      Nous avons d'énormes progrès à faire, comme on le reconnaît officiellement, le plus souvent quand explose le système, ici ou là ou quand le personnele pénitentiaire s'exprime bruyamment.
      Rien ne s'arrangeLa vérité est cruelle. La situation, malgré quelques récentes avancées, empire
"Cinq ans après deux rapports déjà accablants, le Conseil de l’Europe vient de classer les prisons françaises parmi les pires de l’Union"
         Une honte nationale. Heureusement, nous faisons mieux que la Moldavie...
  C'est peu dire que des réformes et seulement des moyens manquent, ce qui fait défaut, c'est une volonté politique à partir d'une réflexion de fond.
      Et si la solution était ailleurs que dans le tout carcéral? (*)
  Il serait temps d'y penser tout à fait officiellement, au grand jour et dans notre intérêt, pour que l'insertion devienne l'objectif prioritaire. Punir pour punir, dans les pires conditions, est non seulement inhumain, mais contre-productif.
      Il y a urgence.
_________

      (*)   La prison est à la fois une évidence et un non-dit au sein de la classe politique : la prison, telle qu’elle est conçue, ne mène nulle part sinon dans le mur, voire dans les murs. Mais nos voisins à l’étranger ont-ils trouvé d’autres manières de faire ?
 

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Management sans ménagement

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Une affaire se termine
                             Un lourd dossier tournant autour de la souffrance au travail, qui déboucha sur de nombreux drames.

    C'était l'époque où France Télécom voulait à marche forcée se transformer en Orange, avec reconversions brutale
et exigences de résultats immédiats, dans le plus pur esprit du  new public management en vogue à l'époque, où on ne jurait que par la privatisation, dans l'esprit du plus pur libéralisme actionnarial.
   La fin d'un procès qui a trop duré et scandaleusement indulgent ne représente pas la fin du problème, celui de la souffrance au travail, qui ne se manifeste pas toujours de cette manière et qui affecte bien des secteurs d'activité et ce depuis longtemps, avec accélération dans les années 1990.
               "...Aujourd’hui, le nombre et la part des troubles psychosociaux dans les accidents du travail est en constante augmentation. Il paraît dès lors délicat de parler d’une époque révolue en ce qui concerne France Télécom et son management. Plus que des hommes, le procès France Télécom condamne un management borgne, focalisé sur l’intérêt unique de l’actionnaire. Il condamne également une réification par le management de l’humain, devenu simple objet qu’il faut gérer dans le processus de création de valeur. Pourtant, malgré l’ambition de ce premier jugement, il n’est pas garanti que les pratiques changent..."
          Au coeur du débat sur les retraites revient en surface la question de la pénibilité du travail. Une question difficile à analyser et à mesurer avec précision.
   La peine accompagne toujours plus ou moins toute activité laborieuse non choisie, la pénibilité fait partie intrinsèquement de certains métiers manuels, mais aussi intellectuels. Mais le stress intense et durable est un aspect bien connu, pouvant conduire l'individu au pire. A l'atelier comme à l'hôpital.
   Mais la souffrance au travail  n'est pas inéluctable. Elle dépend de conditions diverses qui peuvent être évitées ou changées, de facteurs organisationnels dépendant d'un type de production, pas seulement de simples rapports humains.      Il n'y a pas là de fatalité. L'absurde n'est pas une donnée intrinsèque du travail.
      La question de l' évaluation, telle qu'elle est pensée et menée renforce les pressions de toutes sortes, en devenant souvent contre-productive.
  Le problème n'est pas nouveau. Il devient même croissant, en tendant à se généraliser. Malgré la législation récente ici ou là, quand elle peut s'exercer.
           Mais il prend des formes nouvelles suivant les types de tâche et d'organisation du travail.
                 Gagner sa vie, ce peut être aussi la perdre physiquement, brutalement ou à petit feu, comme le montrait le document diffusé mardi soir sur France 5.
   L'activité de traitement ou de transformation de certains produits, de certaines matières, surtout sans précaution,  engendre des effets dévastateurs sur l'organisme, comme pour l'amiante, de triste mémoire. Mais il y en d'autres...
  Les formes de travail changent selon les activités et les relations dans la production.
   Le travail dit de force, les tâches traditionnelles de type  fordien régressent, mais les tâches répétitives sont à l'origine de nombreux troubles musculo-squelettiques.
    La souffrance psychologique et morale tient une place moins spectaculaire, mais elle n'en n'est pas moins réelle, avec le développement des nouvelles méthodes de gestion où l'obsession de compétitivité devient la règle, où la vitesse devient la norme, dans un nouveau cadre technique où la machine numérisée et ses algorithmes donnent le ton et le rythme, où la qualité des relations humaines souffrent d'une mise en concurrence systématique et génère parfois isolement et culpabilité, qu'on a pu appeler souffrance éthique.
    Depuis les travaux de Dejours, il a été montré que ces maux n'avaient rien de médical.
On parle toujours de burn-out  , mais aussi de bore-out.
      Il n'y a pas que le management brutal qui reste d'actualité.
La perte de sens dans le travail a des incidence sur la manière dont l'individu se juge, s'apprécie.
    La gestion par le stress, voulue ou non directement intentionnelle, reste une pratique connue, elle a fait des dégâts à France-Télecom. Mais pas seulement, et pas seulement hier.
          Le nouvel esprit du capitalisme , la mise en place d'une précarité de plus en plus grande, engendrant une crainte latente de déclassement ou de perte d'emploi,  le développement des tâches éclatées et souvent solitaires, la déstructuration de la vis sociale en général sont des éléments associés qui constituent la toile de fond de ces nouvelles formes de souffrances, qui peinent à s'avouer.
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Une école (encore) républicaine?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

      En survie?
                      Depuis un certain nombre d'années, l'école est soumise à des adaptations successives et brouillonnes, qui mettent en péril ses missions premières.
   Sous la pression des évolutions économiques et culturelles, elle est sommée de se moderniser, de "s'adapter" à des publics nouveaux, de s'ouvrir au monde, d'épouser son temps, jusqu'à finir par perdre de vue ses fondamentaux républicains.
   La modernisation est une notion équivoque. Elle a souvent servi d'alibi à tous les abandons, toutes les dérives.  L'Etat a fini par perdre de vue le sens de ses missions et c'est peu dire que l'école est en crise, à tous les niveaux, et se trouve soumise à toutes sortes de glissements, idéologiques et mercantiles.
    L'influence anglo-saxonne ne cesse de se faire sentir et l'école républicaine subit  des offensives répétées avec une résistance de moins en moins forte. L'éducation, ci-devant républicaine subit de multiples réformes assauts, souvent convergents,  Ceux-ci entrent dans le cadre d'une réduction des efforts de l'Etat, de l'allègement des dépenses, dans le cadre du recul des investissement publics, dans une logique toute libérale. Bref, l'Education nationale n'est plus une priorité. La privatisation gagne du terrain et les investisseurs sont à l'affût. Le marché de l'éducation est en route.
       ...Le système libéral anglo-saxon des compétences débouchant sur les curricula est arrivé en France sous le ministère de François Fillon. Il a été poursuivi et amplifié par les hauts fonctionnaires sous les ministres qui lui ont succédé, qu’ils soient de gauche ou de droite. Parce que ces réformes réduisent le coût de la scolarité. Parce que, faisant fuir les classes moyennes dans le privé, elles réduisent les besoins en investissement de l’État. Xavier Timbeau, directeur à l’Observatoire français des conjonctures économiques, écrit dans le numéro d’avril 2017 d’Alternatives économiques que l’analyse des chiffres sur l’éducation montre que notre pays semble avoir fait le « choix délibéré de dépenser moins pour éduquer moins. » C’est ce que l’enseignement des compétences permet. Il n’y a qu’à voir les filières proposées et cette volonté de casser les orientations vers des voies industrielles d’excellence. C’est qu’un lycée professionnel offrant des filières tertiaires peu qualifiantes (secrétariat, accueil…) coûte quatre fois moins cher qu’un lycée professionnel industriel qui a de plus l’avantage d’absorber une plus grande masse d’élèves. Ils sortiront diplômés, mais leur diplôme n’aura aucune valeur.
......La mise en série fait sens : c’est une offensive globale dont il nous faut appréhender le périmètre et la nature. C’est sous les ordres de l’UE et de l’OCDE que la France renonce de plus en plus à son modèle scolaire républicain, pour reprendre, avec trente années de retard, la voie du modèle anglo-saxon. Les inégalités socio-scolaires ne cesseront de s’aggraver. Basil Bernstein évoquait le problème du « gaspillage du potentiel éducatif de la classe ouvrière ». C’est en effet un gâchis et un sabotage orchestré par les pédagogistes et les hauts fonctionnaires. Et il n’a jamais été plus important que sous le ministère de Mme Vallaud-Belkacem...."
    La "nouvelle" école se met en place petit à petit, subrepticement, par glissements successifs, souvent inaperçus, l'enfant-roi étant devenu "le centre du système et le savoir relégué en périphérie."
  Pour certains observateurs critiques, l'école n'est plus vraiment ni nationale, ni républicaine.
   Les valeurs fondatrices s'estompent peu à peu, dans l'indifférence de parents consommateurs plus que citoyens.
    Le désenchantement est grand, surtout à la suite des réformes multiples et brouillonnes qui se succèdent.  Le quinquennat de François Hollande, placé sous le signe de Jules Ferry, s'est ouvert sur la promesse d'une «refondation de l'école. «États généraux», «loi d'orientation»: tout l'arsenal des grandes mises en scène en matière de politique publique fut mobilisé. Mais la mystique républicaine a fini en gestion technocratique ordinaire....
      Au mieux, le pragmatisme sans perspectives ni idéaux prévaut, au pire le marche pavoise .
   L'Europe libérale  subit les effets d'une marchandisation affectant tous les secteurs, de la santé à l'école. Déjà la stratégie  de Lisbonne avait programmé cette évolution, dans un véritable esprit thatcherien. La casse du Service public d’Éducation est bien envisagée depuis 1996 par l’OCDE. (*)
    Il n'y a pas que les profs dans leur majorité qui sont chagrins...
           A quels enfants allons-nous laisser le monde?
                          Relisons F.Buisson, à la lumière de notre époque
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_(*) __...Les conceptions de l’OCDE dans le domaine de l’éducation vont dans le sens d’une forte libéralisation du système éducatif. Dans Repenser l’enseignement. Des scénarios pour agir (dernier volume de la série « l’école de demain »), l’OCDE donne la parole à Jay Ogilvy, « grand pionnier de la réflexion prospective au sein des entreprises ». Celui-ci préconise une « décentralisation » et « une autonomie accrue des établissements scolaires, avec une influence plus forte des parties prenantes »1. Il fait l’éloge du projet anglais FutureSight, qui a consisté à renforcer le pouvoir des chefs d’établissement2. Il « préconise l’application des principes du marché contre l’excès de bureaucratie, qui risque d’étouffer l’innovation dans l’enseignement »3.

    Cet expert promeut l’idée d’un enseignement adapté à chaque élève. Il affirme : « À l’avenir nous disposerons d’outils d’apprentissage qui nous permettront de faire chez chaque élève un diagnostic personnalisé qui nous donnera la possibilité de mettre à sa disposition, à chaque heure de la journée, des outils d’enseignement et des préparations de leçons les mieux adaptés à ses besoins et à ses aptitudes »4. Il faut selon lui « traiter chaque école et chaque élève différemment et singulièrement en fonction de leurs besoins propres », et « individualiser [l’] enseignement. » « Pour atteindre l’équité devant l’éducation à l’ère de l’information, nous devons rompre avec le vieux modèle de production de masse d’élèves bien socialisés et identiques de l’ère industrielle. Nous devons recueillir des informations sur chaque circonscription, chaque école, chaque élève, et les utiliser pour moduler les quantités de “nutriments” – qu’il s’agisse de dollars, d’enseignants, de manuels ou d’ordinateurs – en fonction des besoins de chaque école et de chaque élève »5. Ces idées sont entièrement au diapason de celles de notre gouvernement de droite, qui veut en finir avec le collège unique, créer des collèges de haut niveau dans les centres-villes et des collèges où l’enseignement se réduirait au minimum, au « socle commun », dans les banlieues défavorisées. Les 7 piliers du socle commun de connaissances sont d’ailleurs inspirés par l’OCDE. Ce que prône l’OCDE, c’est de renoncer à l’objectif ambitieux d’une école, d’un collège et d’un lycée pour tous, et trier dès le plus jeune âge les élèves en fonction de leurs résultats ; ce qui revient en fait à les trier en fonction de leur niveau social, donc à accentuer les inégalités. Ces préconisations vont à l’encontre du caractère démocratique et universel du système éducatif.
    Dans ce long rapport pétri de langue de bois, l’OCDE préconise aussi que l’enseignement public soit désormais « concerné par les mécanismes du marché ». L’organisation déplore que « les conseils d’établissement et l’administration centrale de la circonscription fonctionnent comme des monopoles d’État. Parents et élèves n’ont pas le choix du fournisseur, comme ce serait le cas sur un marché libre ». Elle fait valoir que « dans la plupart des entreprises, un directeur peut opérer des changements pour répondre aux différents besoins d’une clientèle diverse », et conclut : « Nous devons commencer par dégripper ce mécanisme ». Elle propose en outre de « donner aux élèves et aux parents la possibilité de choisir l’école et les enseignants qui correspondent le mieux à leurs besoins. Le financement ira dans le sens du choix des élèves » ; ainsi « les forces du marché récompenseront les résultats »6. L’assouplissement de la carte scolaire, l’autonomie des établissements, l’idée de payer les enseignants « au mérite », le recrutement massif d’enseignants contractuels tandis que les places aux concours sont drastiquement réduites et que des milliers de postes d’enseignants titulaires sont supprimés chaque année, toutes ces initiatives du gouvernement trouvent leur source dans les préconisations de l’OCDE qui est aujourd’hui véritablement le fer de lance de la libéralisation des systèmes éducatifs. Il est temps de démystifier l’OCDE, de se démarquer de cette influence ultra-libérale, et d’entreprendre une politique éducative ambitieuse et démocratique, visant à la réussite de tous les élèves...
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Demain, la vie...

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Matière à penser   (suite)
                     La vie, sous toutes ses formes, des plus simples aux plus élaborées, est d'apparition récente à l'échelle de l'histoire de la terre . Elle peut être aussi de disparition rapide, lente ou accélérée, par des raisons naturelles ou culturelles, ou les deux à la fois. L'humanité peut contribuer à la mise en péril de sa destinée contingente et fragile, sans même parfois s'en rendre compte, parfois avec les meilleures intentions.
    Aujourd'hui, beaucoup d'experts sonnent le tocsin, pour une prise de conscience rapide des risques majeurs que nous avons largement contribué à créer, sans perspectives à long terme, comme si la nature n'était qu'un cadre neutre et un objet de transformation et d'exploitation infini, en vue de ressources toujours croissantes.
   C'est la fin d'un mythe, purement utilitaire, depuis longtemps entretenu par la pensée biblique, nous enjoignant à dominer la création, et par la pensée cartésienne et ses avatars à l'aube de la période moderne.
                 On constate les effets d'une attitude purement prédatrice de plus en plus généralisée et sans limites assignées. Les ressources ne sont pas illimitées, Des incidences climatiques accélérées relèvent de notre action collective, malgré l'ignorance et le déni, l'indifférence et parfois le cynisme.
  Les voeux ne suffisent plus.  L'action est urgentissime. Une action collective, internationale. Un travail de totale re-conversion nous attend, au niveau économique, de totale modification de nos modes de pensée et de vie, sans régressions, de mobilisation de nos meilleures ressources inventives. Faut-il attendre une catastrophe de grande ampleur pour que commence une amorce d'action sérieuse et durable? Le virage ne sera pas simple, demandera du temps, mais il est de plus en plus compté. Tellement d'intérêts sont en jeu comme autant de freins.
      Même si le pire n'est jamais sûr, il faut entendre certaines voix, qui ont le mérite de la clarté, même si elles paraissent trop abruptes,tranchées et simplifiées. Il faut parfois aller droit au but.
      L'homme n'est "rien" ou si peu, comme l'avait déjà noté Pascal avec force...Son environnement n'est pas une pièce rapportée.
         Beaucoup d'indices devraient nous alerter. Il n'y a pas que les oiseaux...Des sols sont à l'agonie...
   La pensée écologique, sous ses formes diverses, n'est pas d'hier. Une pensée diverse et variée, qui demande à être sans cesse réactualisée.
  On ne peut séparer l'économique et le vivant, 
comme certains économistes l'avaient déjà signalé, se refusant à élaborer une pensée hors-sol. Comme René Passet ou JM Harribey.
      S'informer d'abord est une priorité. Il y a tant à apprendre...et à changer, parfois de manière graduée, parfois de manière radicale. Dans le simple intérêt de notre avenir bien compris. Ce n'est pas la planète qu'il faut "sauver" (elle en a vu d'autres...), c'est notre fragile humanité.
          Toute personne croyant qu'une croissance exponentielle peut durer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou , soit un économiste. [Kenneth Boulding]


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Allemagne incertaine

Publié le par Jean-Etienne ZEN

( Ce n'est pas d'aujourd'hui...)

  Sonderweg
                    Force et faiblesses d'un "modèle"
                                             Nos attitudes vis à vis d'une Allemagne qui a opéré il y a plus de dix ans un virage ordo-libéral radical sous l'impulsion de Schröder, poursuivi par la droite au pouvoir, sont le plus souvent équivoques. A la fois tantôt admiratives vis à vis de ses performances industrielles, ou tantôt inquiètes ou critiques par rapport au coût social interne et à ses choix vis à vis de ses partenaires européens.
Au delà des mythes
   lI y a un problème avec l'Allemagne, telle qu'elle fonctionne actuellement, sous la houlette du couple Merkel-Schlaüble.
    D'abord il y a une croyance un peu mythique qui tourne autour d'une l'Allemagne dite forte
  Cette force a une histoire, elle est relative et connaît des fragilités dont beaucoup d'Allemands avertis s'inquiètent. Son hégémonie pose problème ainsi que la question de ses excédents commerciaux, préoccupant et source de profonds déséquilibres.
    Le modèle allemand n'est pas ce qu'on croit
        Il y a bien des nuances à apporter. Les sous-investissements publics, la faiblesse de la consommation intérieure et des naissances, le nombre élevé de travailleurs pauvres posent des problèmes parfois préoccupants.
 ...Dans la capitale allemande, qui se veut « pauvre, mais sexy », un Berlinois sur cinq vit désormais des allocations de chômage Hartz IV. Face aux prix immobiliers qui explosent, les sans-logis se multiplient et la pauvreté visible s’accroît sensiblement dans les plus grandes villes allemandes. Plusieurs groupes sont particulièrement exposés au risque de pauvreté : les chômeurs, les familles monoparentales et nombreuses, les personnes âgées et les personnes issues d’un contexte migratoire. Les experts allemands s’inquiètent en particulier de la situation des enfants : on estime que 19% des enfants grandissent actuellement dans un contexte défavorisé, au sein de familles bénéficiaires de l’allocation Hartz IV, et que l’augmentation du nombre de parents célibataires expliquerait la précarisation des plus jeunes. Ce constat laisse perplexe : comment l’économie allemande, caractérisée par son insolente croissance, son taux de chômage proche du plein emploi et son budget quasi équilibré, peut-elle produire autant de laissés pour compte du système ? L’éthique protestante serait-elle donc soluble dans cet esprit du capitalisme délétère qui creuserait les inégalités ? Pis encore, il y aurait donc une fabrique spécifiquement teutonne de la pauvreté ?...
     De là à dire que notre voisin est un colosse aux pieds d'argileil n'y a qu'un pas.
Diplomatiquement, l'Allemagne se retrouve forte mais souvent seule:
        L’Allemagne fait aujourd’hui face au risque de la solitude géopolitique à l’égard de ses alliés traditionnels. Elle réalise pourtant un notable aggiornamento diplomatique et militaire. Mais la relation privilégiée avec les Etats-Unis, le couple franco-allemand, son influence en Europe et les liens historiques avec la Turquie se dégradent inexorablement. Fondée sur le « Plus jamais ça ! » (Nie wieder) en rejet de l’impérialisme militaire, l’action extérieure de l’Allemagne s’est déployée en Afghanistan et au Sahel dans le cadre du « Jamais seule » (Nie allein) exigeant l’action en coalition. A la veille d’une série d’élections majeures, l’Allemagne saura-t-elle rompre la spirale qui la coupe de ses alliances historiques ?..
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- Point de vue
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Réforme hors-sol

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Réforme hors sol
                  Depuis Brégançon ou Marrakech, on finit par oublier le dossier des
retraites et leurs  enjeux réels. Pourtant, labourer le champ des retraites n'est pas une mince affaire et la hâte n'est pas de mise en cette affaire.
Les sillons doivent se tracer avec soin, dans un sol jamais homogène.

  La question de l'emploi, jugé un temps si fondamentale, semble passée au second plan. La compétitivité est toujours l'horizon indépassable, mais les conditions de son effectivité restent encore à (re)définir.
         "....Lors de la présentation de la réforme des retraites devant le Conseil économique, social et environnemental (Cese), il est un mot que le Premier ministre, Edouard Philippe, n'a jamais utilisé, comme s'il était jugé blasphématoire. Ce mot, c'est « emploi ».    Pourtant, le problème de la France, c'est moins la retraite que l'emploi - l'emploi qualifié, qui suppose un salaire décent permettant de financer le modèle social, via les cotisations, qui sont du salaire différé, non des « charges », comme le proclame la vulgate.    S'attaquer à la retraite plutôt qu'à la relance de l'emploi, c'est mettre la charrue avant les bœufs. Après tout, ce ne sera que la huitième fois en vingt-six ans. Pour un pays que l'on dit rétif à la réforme et un peuple que l'on compare à un escargot rentrant dans sa coquille dès qu'on s'en approche, ce n'est pas mal. D'autant que toutes les mesures adoptées au fur et à mesure ont eu pour résultat de faire partir les retraités plus tardivement avec des pensions moindres...."

       Ce n'est pas un détail.
            "....Le texte limpide de Christiane Marty (qui) remarque que si les jeunes et les femmes travaillaient plus, comme ils et elles le souhaitent, contrairement aux vieux, on règlerait le problème des retraites.     L’emploi des femmes est un domaine où les politiques peuvent jouer à fond, à travers le développement de structures d’accueil de la petite enfance, d’aide aux personnes dépendantes, la lutte contre le temps partiel non choisi, pour des emplois de qualité.   Loin de tout productivisme consumériste, il s’agit là de répondre aux besoins sociaux. C’est cette pleine participation des femmes au marché du travail, dans l’égalité, qui peut initier un cercle vertueux autour de la satisfaction des besoins et de la création d’emplois.   
    La question des retraites relève d’un choix de sociétéLes jeunes et les femmes veulent un emploi. La plupart des seniors, non, et les entreprises ne veulent pas d’eux non plus.    Au lieu de s’obstiner à vouloir faire travailler les seniors, l’avenir n’est-il pas plutôt de permettre le travail des jeunes et des femmes ?  
     Retraites : cotisons dans la bonne humeur, par Jean-Paul Piriou 9 mai 2003. Pour assurer le financement des retraites à l'horizon 2040, tout en abrogeant la réforme Balladur de 1993, trois solutions sont disponibles:  1. - reculer de 9 ans l'âge du départ en retraite, alors que les démographes nous promettent un gain de 5,5 années d'espérance de vie à 60 ans ;  2. - diviser par deux le pouvoir d'achat relatif des retraités par rapport à celui des actifs (la retraite moyenne passerait de 78 % du salaire net moyen à 41,5 %) ;  3. - augmenter de quelque 14 points le taux de cotisation pour la retraite, soit une variation annuelle de 0,34 point.   Cette troisième solution est systématiquement récusée par le Medef et le gouvernement au nom de la compétitivité des entreprises. « Si mes charges sociales s'élèvent, pense l'employeur - pourquoi ne pas l'appeler M. Ernest ? -, mes coûts augmenteront, donc mon profit se réduira. »    M. Ernest a certainement raison s'il est le seul patron dont les cotisations sociales augmentent. Mais que se passe-t-il si celles de toutes les entreprises
 
augmentent de la même façon ? Pour le savoir, il existe une démarche simple : arrêter de considérer qu'il s'agit seulement d'un problème d'opinion et s'intéresser aux faits. Oui ou non, y a-t-il eu en France une réduction progressive de la part des profits dans la valeur ajoutée des entreprises au fur et à mesure que le fameux « poids des charges sociales » s'accroissait ?   Entre les deux guerres mondiales, période de très faibles cotisations, le poids du profit - remarquablement stable - correspond en moyenne à 33 % de la valeur ajoutée des entreprises françaises, la part salariale est donc de 67 %. Autrement dit, le salaire directement perçu par les salariés (le salaire net) et le salaire indirectement reçu par les salariés (cotisations sociales qui financent les retraites, les dépenses de santé...) représentent ensemble les deux tiers de la richesse produite. Depuis 1950, la part du profit - finalement assez stable - est en moyenne de 35 %. C'est plus que les 33 % de l'entre-deux-guerres.            La réponse imposée par les faits est donc particulièrement claire : l'envol des cotisations sociales n'a pas du tout pesé sur les profits. Aucun miracle à cela : cette élévation du salaire indirect s'est simplement accompagnée d'une baisse du poids du salaire direct - le salaire net - dans la valeur ajoutée. Autrement dit, c'est bien sur les salariés que pèsent toutes les cotisations.   J'entends déjà monsieur Ernest objecter : « Si vous observiez des pays où les charges sociales ne sont pas écrasantes, tels que les Etats-Unis ou le Royaume-Uni, vous verriez bien que la part des profits y est évidemment supérieure à ce qu'elle est en France. » Testons cette croyance.   Entre les deux guerres, le poids du profit dans la valeur ajoutée était en moyenne de 36 % pour les entreprises américaines et de 37 % pour leurs homologues britanniques (33 % en France, on l'a vu). Depuis 1950, ces proportions ont baissé : 34 % outre-Atlantique, 31 % outre-Manche (35 % en France).   Le résultat du test est clair. Il faut s'y résigner : les cotisations sociales refusent obstinément de peser sur le profit !          Ce n'est pas une opinion mais un fait bien établi, y compris pour les autres pays développés d'après les données de l'OCDE.    L'invocation obsessionnelle d'une contrainte économique de compétitivité pour refuser d'augmenter les cotisations sociales ne repose donc sur aucun argument scientifique. Cela signifie que cette hausse fait bien partie des choix possibles, des moyens légitimes, même dans une économie ouverte aux bourrasques de la mondialisation.     La stabilité du pouvoir d'achat relatif des retraites et celle de l'âge de la retraite sont simultanément possibles grâce à une variation de quelque 14 points du taux des cotisations (9 si la réforme Balladur n'est pas supprimée).      Les adversaires de cette approche mettent évidemment en avant - pour ne pas dire en scène - cette hausse importante pour essayer de diviser nos concitoyens : les actifs n'accepteront jamais une telle amputation de leur pouvoir d'achat, répètent-ils en boucle. Ils auraient peut-être raison si les actifs d'aujourd'hui n'étaient pas les retraités de demain, si l'économie stagnait et si le changement devait être brutal. Bref, ils ont tout faux !     Pour éviter à l'horizon 2040 un recul de l'âge de la retraite de 9 ans ou une division par deux du pouvoir d'achat relatif des retraites, il suffit en effet de procéder régulièrement à une hausse des cotisations telle que le pouvoir d'achat du salaire net moyen augmente chaque année de 0,5 % de moins que la productivité.     Dans ces conditions, ce pouvoir d'achat augmentera annuellement de 1,1 % si l'on accepte la prévision un peu frileuse d'une hausse de 1,6% de la productivité retenue par le COR (Conseil d'orientation des retraites). Autrement dit, le pouvoir d'achat moyen des actifs s'élèvera de 54 % en 40 ans au lieu de 89 % si l'on sacrifie les retraités.   Ce pouvoir d'achat annuel variera de 1,9 % au lieu de 2,4 % si la productivité se contente des performances pourtant bien médiocres réalisées depuis 1973 (112 % en 40 ans au lieu de 158 %) ; et de 2,2% au lieu de 2,7 % si elle augmente à l'avenir comme elle l'a fait en moyenne depuis 120 ans (139 % en 40 ans au lieu de 190 %).     Dans la première hypothèse, c'est un tiers des gains de productivité qui serait affecté aux cotisations supplémentaires ; dans le dernier cas, moins d'un cinquième !     [Oui, mais même le premier scénario est exagérément optimiste : les gains de productivité ne retrouveront pas leur rythme des 30 glorieuses, et c'est tant mieux, car ils découlent de l'intensification du travail, c'est-à-dire de la dégradation de la santé et des conditions de travail des salariés. Cela ne modifie pas le raisonnement concernant le financement des retraites, qui peut toujours être assis sur les cotisations.     Par contre, cela implique une faible hausse, voire une stagnation du niveau de vie pour les salariés comme pour les retraités, SAUF si le partage des richesse entre travail et capital se modifie ; autrement dit, sauf si les dividendes baissent pour pouvoir augmenter simultanément les salaires et les cotisations sociales]   Patronat et gouvernement proclament qu'il serait inimaginable et intolérable de consacrer aux retraites en 2040 les 6 points de PIB supplémentaires qui correspondent à cette évolution des cotisations sociales. N'en doutons pas, la même approche purement idéologique les aurait évidemment conduits à déclarer en 1960 : « D'ici à 2000, des irresponsables veulent augmenter de plus de 7 points le poids des retraites dans le PIB. Cette hausse de plus de 130 % coulerait nos entreprises. »       Et pourtant les retraites sont bien passées de 5,4% du PIB à 12,6% du PIB en 40 ans. Ces 7 points supplémentaires ont permis de faire reculer massivement la pauvreté chez les retraités, d'abaisser l'âge de la retraite de 5 années, alors que l'espérance de vie à 60 ans augmentait de 5,3 ans. Tout cela n'a pas empêché la part des profits dans la valeur ajoutée de devenir supérieure à partir des années 1990 à ce qu'elle était pendant les « trente glorieuses ».      
         Pour consolider aujourd'hui sa cohésion sociale, y compris entre les générations, il n'est tout de même pas anormal qu'un pays riche dont la population vieillit consacre progressivement une part plus forte du PIB aux retraités. Mais il doit aussi améliorer l'équité du système. Car si les inégalités chez les retraités sont aujourd'hui du même ordre que chez les actifs, c'est en partie le résultat d'une illusion statistique : parce que les pauvres vivent nettement moins longtemps, leur poids est plus faible chez les retraités que chez les actifs...."
      « Hâte-toi lentement », comme disait Auguste. Ou comme Euripide: «Chez un chef, prudence vaut mieux que témérité. » 
      Comme l'exprime à sa manière Hervé le Bras aujourd'hui. Quand il a fallu dix ans dans certains pays pour réformer (imparfaitement) le système des retraites....La précipitation et le passage en force sont souvent contre-performants dans le domaine social et politique.
       Il y a plus d' un paradoxe à relever.
                         Le brouillard s'épaissit...surtout quand il est en partie artificiellement entretenu.      Le pourrissement? Non, vous n'y pensez pas...
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Noël: kados à gogo

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Austérité ou pas, il passera quand même.
                              Avec une hotte sélectivement garnie.
                   Tout le monde ne peut pas commander chez Vuitton.
  Il a ses habitudes et ses fervents.
             L'exclure serait s'exclure
       Sa symboliques est encore forte, même si son histoire est récente.
   Du moins chez nous, où l'orgie consommatrice peut atteindre des sommets.
On est loin de l'orange et de la bande dessinée que l'on trouvait avec bonheur après-guerre au réveil sur la table de la cuisine..
   Aujourd'hui, l'échange des cadeaux, c'est parfois une épreuve.
        Si on en fait trop, c'est rarement apprécié. Beaucoup de soucis pour trouver le bon dosage, dans la surabondance...
    Père Noel est aujourd'hui un bon publicitaire et  un bon vendeur, au service d'Amazon, de Wall Mart ou de toutes  sociétés soucieuses de faire bondir leur chiffre d'affaire en ces quelques jours saints fastes.
  Faut bien vivre...
     Des jours mercantilisés, où l'on peut encore heureusement trouver des valeurs de gratuité, de rapprochements familiaux, derrière la tradition des cadeaux, qui a son histoire, une histoire bien emballée.
   Face au business  généré, on aurait parfois envie de zapper...s'il n'y avait les enfants.
        Mais des enfants souvent saturés et vite frustrés..
   Pour certains, c'est Super-Noël presque tous les jours..mais on ne le dit guère.
.La grande fête commerciale est en cours, avec ses prolongements, sans magie.
           Mais chez Auchan, c'est toujours la fête...
 

Jan Steen 1665__ St Nicolas


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USA: vers une nouvelle dérégulation financière.

Publié le par Jean-Etienne ZEN

En route vers le précipice?
                                           Silence! on dérégule.
            Non, pour Donald, la crise de 2008 n'a pas existé. Pas plus que les autres d'ailleurs.
   Le comportement des banques et leur spéculation effrénée n'ont été pour rien dans les ravages qu'elle a suscités, aux effets encore bien visibles.
  Quelques mesures avaient été avancées, par peur plus que par raison, pour contraindre quelque peu la boulimie destructrice de Wall Street et de leurs épigones, favorisée par la dérégulation financière initiée par Clinton. Le contraire des mesures préconisées par Roosevelt dans une situation analogue.
   Et voilà que le Président-gribouille, sous le prétexte de remettre en marche une économie souvent anémique, au vu de l'absurdité de son projet initial de fermer les frontières, se propose de briser quelques digues, de détricoter les mesures Volker, d'ouvrir grandes les vannes pour une prochaine catastrophe financière. Dur d'être au charbon!
   Dans les milieux de la haute finance, on aime le risque et on oublie vite... On adore les rendements à court terme et l'économie-casino. Confiance! La main providentielle du marché se chargera de créer un ordre spontané. Champagne!  C'est l'euphorie, sauf pour la Deuteche Bank et quelques autres, qui mettent la poussière sous le tapis.
    Avec un banquier de Goldman Sachs à son conseil économique, rien ne peut arriver de grave...comme avec A. Greenspan, le faux naïf.
   Et pourtant Trump avait dit:
    "Je connais Wall Street. Je connais les gens de Wall Street. Nous allons avoir les meilleurs négociateurs au monde, mais en même temps je ne vais pas laisser Wall Street s'en tirer en toute impunité. Wall Street nous a causé d'énormes problèmes. On va taxer Wall Street".
   Et le milliardaire de l'immobilier d'assurer qu'il ne se souciait "pas des gars de Wall Street. Je n'accepte pas leur argent".
   Pourtant, quelques mois plus tard, opérant à virage à 180 degrés, Donald Trump s'est rapproché de plusieurs grandes figures de la finance, de l'actionnaire activiste Carl Icahn au gérant de hedge fund John Paulson, qui a fait fortune grâce à l'effondrement du marché des prêts hypothécaires, en vendant à découvert des subprimes. Il a mis en sourdine ses diatribes anti-finance et aurait récolté plus de 5 millions de dollars de l'ensemble du secteur de la finance pour sa campagne, selon l'organisme non partisan Center for responsive politics, qui suit les donations sur son site Op enSecrets.org."
     La régulation, voilà l'ennemi des affaires
          Nous voilà reparti, il faut s'y attendre ,pour un nouveau cycle infernal d'endettements périlleux, sans garantie pour la reprise des affaires Le danger n'est pas fantasmé.
   Même le vice-président de la Fed, Stanley Fischer, a exprimé ses vives inquiétudes, lors d'un entretien sur la chaîne CNBC:
"Il semble que nous ayons oublié qu'il y a eu une crise financière, qui a été causée par le comportement des banques [...] et qui a provoqué des dégâts considérables à cette économie. Des millions de personnes ont perdu leurs emplois, leurs maisons. C'était énorme. "La solidité du système financier est absolument essentielle pour maintenir la capacité de l'économie à croître à un rythme raisonnable et prendre des initiatives qui ôterait les modifications qui ont été faites pour renforcer la structure du système financier est très dangereux."
     Elémentaire, mon cher Donald! Un peu de culture ne nuirait pas...
             Mais voilà, le choix de Donald Trump est celui d'une fuite en avant : tout miser sur la finance et les baisses d'impôts pour faire revenir la croissance d'avant-crise. Et pour dissimuler un protectionnisme très modéré, le nouveau président devrait tenter de séduire son électorat avec une politique agressive envers les immigrés illégaux. C'est pourquoi, dans sa première grande interview à CBS, il a évoqué l'expulsion rapide de « deux ou trois millions » d'immigrés illégaux « criminels ». La manœuvre fonctionnera-t-elle ? Difficile à dire, mais le monde de 2016 n'est pas celui de 2006. La croissance mondiale est faible, le secteur financier reste fragile et les attentes des électeurs sont fortes. Ne pas traiter la question centrale des inégalités et du sous-investissement chronique en misant tout sur la finance risque de conduire encore à une crise majeure.
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O Tannenbaum!

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Mon beau sapin...♪♫♪
                             Le développement vertigineux et la vente massive du produit-phare de Noël font que le symbole n'est plus ce qu'il était. Ras le sapin!
    Dans mon enfance (c'était après JC quand même!), le petit arbre symbolique était recherché et choisi avec soin dans la forêt vosgienne proche. C'était généralement un petit épicéa qui n'avait pas la longévité des produits danois, mais qui était destiné à ne rester au salon que quelques jours, avec ses petits cadeaux et ses modestes friandises suspendues qui nous mettaient en joie. La magie de ses bougies (pas électriques) fascinait nos yeux d'enfants, mais juste pour une petite période. Le plastique n'avait pas encore conquis les salons.


    Aujourd'hui, dans l'espace du marché -roi, où le Père Noël standard est devenu un excellent vendeur, le "sapin" hors lieu  est devenu un produit hautement rentable, à l'échelle quasi-internationale.
 Le prix du sapin a suivi les courbes des ventes saisonnières, comme les oeufs au chocolat de Pâques.
  Une fructueuse affaire, qui se développe dans le sens inverse des croyances religieuses en voie de disparition, pour l'arbre-culte qui avait intégré une bonne part de la mythologie antique de l'arbre toujours vert, donc en quelque sorte symbole de renouveau et d'éternité.
                            ____     "...Que vous le considériez comme un totem non confessionnel de la fête du solstice d’hiver ou comme un symbole de la Nativité, il y a des chances que vous achetiez encore un sapin cette année. Il brille la nuit de Noël en France dans près d’un foyer sur quatre.

          Votre sapin proviendra-t-il du royaume du Danemark ? Pourquoi de ce pays ? Parce qu’il y est cultivé à grande échelle et que le Danemark est le premier exportateur européen. Parenthèse avant d’aller plus loin : l’arbre de Noël n’est plus aujourd’hui prélevé en forêt, il est devenu agricole. Si jamais une telle inquiétude vous avait traversé l’esprit, ne craignez pas d’appauvrir la forêt en achetant un sapin naturel.
     C’est bien d’ailleurs parce qu’il n’est pas forestier que le sapin de Noël ne vient pas de Norvège ou de Suède, pays aux vastes ressources ligneuses et aux grandes industries du bois. En plus, à cause des conditions climatiques, il y pousserait moins vite et gèlerait souvent sur pied.
     Deux chiffres : le Danemark produit une dizaine de millions de sapins de Noël chaque année pour une consommation intérieure dix fois moindre. Leur culture s’est révélée attractive dans les années 1990 avec l’entrée du Royaume dans l’Union européenne et son système de subventions agricoles.
     Les cultivateurs danois ont aussi pris très tôt le virage du sapin de Nordmann (Abies nordmanniana). Vous savez, celui qui une fois coupé garde longtemps ses aiguilles mais n’embaume pas la pièce d’une délicate odeur de miel et de résine contrairement à l’épicéa (Picea abies). Plus cher, il a cependant conquis le cœur des Français. En l’occurrence plutôt des Françaises car si les femmes consacrent 45 minutes quotidiennes au ménage, les hommes sont à 15. Pratiquement absent des foyers modernes des années 1960, le Nordmann a progressivement imposé ses cônes dressés et son feuillage à revers argenté.
    Si vous achetez votre sapin chez Ikea, il sera danois. Le distributeur suédois est le plus grand acheteur et vendeur mondial d’arbres de Noël.
     Il en a fait un produit d’appel. Vous le paierez 24,99 euros en caisse avec vos autres achats, y compris les babioles plus ou moins volumineuses et dispendieuses que vous n’envisagiez absolument pas d’acquérir mais qui se retrouvent tout de même au fond de votre chariot. Un bon de 20 euros vous sera remis, à dépenser lors de votre prochaine visite d’ici février prochain. N’espérez cependant pas faire une bonne affaire avec votre sapin au prix imbattable de 4,99 euros. En retournant en magasin pour toucher votre bon vous repartirez encore une fois avec vos babioles superfétatoires plus ou moins volumineuses et dispendieuses. En plus si vous allez chez Ikea en couple cela ne vous rapprochera pas. Il n’existe pas d’études économétriques sur le nombre de disputes et de ruptures causées par Ikea mais même sans chiffres je me permets de vous suggérer de vous y rendre sans votre conjoint·e.
     L’avantage tout de même d’Ikea est de proposer une seule taille de sapin, un mètre quarante. Pas d’hésitation entre l’achat d’un arbre de Noël plus petit mais moins cher ou plus cher mais plus grand. D’autant que la relation théorique entre prix et taille du sapin de Noël passe par des calculs hyper compliqués. Si je vous dis qu’elle obéit à la règle d’Hotelling modifiée Faustmann cela ne vous dira rien. Je vous livre alors quelques explications.
     Harold Hotelling, grand économiste-statisticien américain, a établi que le prix d’une ressource naturelle devrait augmenter au rythme du taux d’intérêt. L’intuition est que son propriétaire arbitre entre exploiter maintenant ou exploiter demain. Si le prix de demain est inférieur à ce que lui rapporterait le produit de sa vente placée à la banque, il préférera évidemment vendre aujourd’hui. La différence de prix entre un Nordmann de 10 ans avec ses 20 cm de plus et un Nordmann de 9 ans dépend donc du taux d’intérêt.
    Martin Faustmann, un forestier allemand, entre en jeu car les arbres, une fois coupés peuvent être replantés, ce qui n’est évidemment pas le cas du charbon ou du pétrole qu’Hotelling avait plutôt en tête. Si le cultivateur de sapin de Noël vend ses Nordmann à 10 ans et non à 9 ans, il perd l’année de croissance des nouveaux plants qu’il aurait semés sur la parcelle récoltée. Si vous voulez en savoir plus et aimez les équations, reportez-vous à l’article « A Hotelling-Faustmann Explanation of the Structure of Christmas Tree » de l’American Journal of Agricultural Economics. Les économistes académiques américains sont formidables car ils ont publié sur tous les sujets.
     Restons aux États-Unis. Cela ne vous étonnera pas que le plus grand producteur et consommateur de sapins de Noël de la planète les cultive de façon industrielle. Noble Mountain Tree Farm, par exemple, élève le sapin noble (Abies procera), le Douglas vert (Pseudotsuga menziesii) et autres pin sylvestre (Pinus sylvestris) sur près de 2 000 hectares. Une fois coupés, ils sont enlevés par hélicoptère et embarqués en camion ou en container réfrigérés pour les livrer partout dans le reste des États-Unis, en Amérique centrale et même beaucoup plus loin, à Doha, Singapour et Saïgon.
     En revanche, vous n’auriez pas imaginé un instant que le sapin de Noël cultivé dans l’Oregon puisse être l’otage d’un conflit commercial entre le Mexique et les États-Unis. Une longue dispute sur l’accès des camions mexicains au réseau routier fédéral en est à l’origine.

    L’accord de libre-échange nord-américain prévoyait cette ouverture pour 2000. Pour des raisons plus ou moins convaincantes (véhicules moins sûrs, chauffeurs insuffisamment expérimentés, passage de drogue et de clandestins, etc.), les États-Unis ont traîné des pieds et le Mexique a fini par se lasser. En 2009, son gouvernement a imposé des surtaxes à l’importation pour plusieurs milliards de dollars sur près de 100 produits dont le sapin de Noël. Que vient faire là notre petit résineux ? La faute à deux membres du Congrès élus de l’Oregon qui se sont sans cesse opposés à l’accès des camions mexicains. Il y a une certaine logique au ciblage des mesures de rétorsion commerciales.
      On retrouve encore notre petit sapin pris dans les filets du conflit commercial entre les États-Unis de Donald Trump et la Chine de Xi Jinping. Plus précisément les guirlandes et autres articles de Noël. Pas le sapin lui-même direz-vous car la Chine n’en cultive pas ; et ce pour une bonne raison : Noël n’y est pas fêté et le symbole du Nouvel An chinois est un animal, pas un arbre, et la couleur de circonstance le rouge, non le vert (à propos, la prochaine année sera placée sous le signe du Rat et débutera le 5 février.) La Chine n’en produit pas moins pour l’exportation des sapins factices en plastique et toutes les décorations qui vont avec. Elle en est même de très très loin la premier fabricant mondial.
     Dès la première salve du conflit, les États-Unis ont imposé une taxe de 10 % sur les importations de décorations de Noël. Rien en revanche sur les sapins en chlorure de polyvinyle ou en polyuréthane. Ne me demandez pas la logique de ce traitement différencié. Je ne la connais pas. Ne me demandez pas non plus pourquoi la surtaxe sur les articles de Noël a été retirée l’été dernier. Donald Trump se serait-il ému à l’idée que les petits enfants d’Amérique trouveraient un sapin moins abondamment décoré ?
            La fabrique chinoise des accessoires de Noël est bien sûr assez éloignée des histoires racontées aux petits enfants. Ni elfes aux oreilles pointus ni lutins espiègles aidant le père Noël, mais des ouvriers travaillant à la chaîne et des machines découpant le PVC en millions d’aiguilles factices. La fabrication ne se situe pas non plus quelque part au-delà du cercle polaire. Elle se tient à 300 km de Shanghai. À Yiwu, précisément. Près d’un millier d’entreprises d’articles de Noël s’y côtoient. Elles réalisent à elles seules 60 % de la production mondiale de sapins en plastique, guirlandes lumineuses, étoiles dorées, et autres personnages et boules de Noël. Pour un aperçu des chaînes de fabrication et des usines de cet atelier du monde de la Nativité, regardez la vidéo de National Geographic« I did not know that : how Christmas trees are made ». Plutôt quand vos jeunes enfants seront couchés. Maintenant vous saurez...."
                                                ____________________________
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