Nez en moins...

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Nez en moins...

.. Et c'est la catastrophe..ou presque.
____ Le Pif n'est pas un gadget.
La perte de l'olfaction, l'anosmie, n'est pas sans conséquences.
__ Perdre l'odorat, c'est perdre une partie de soi-même. Déficit de sensation, jugée, à tort, inférieure, mais aussi rupture avec une part de son passé.
_ Sentir, ah! sentir...le parfum d'une rose, celui du chocolat, l'odeur des bois après l'orage, du foin sec sur les prés.. Un monde subtil, riche et divers, dont on n'est le plus souvent peu conscient.
___ Sentir c'est vivre. Plus pleinement.
Certes pas comme un félin, mais sentir en humain, dans un monde de sens.
Humer l'effluve des choses, ça s'éduque aussi, ça s'apprend. Tout n'est pas inné.
Le cerveau a du nez, pourrait-on dire.
Quand on pense « odeur », on pense bien sûr à la parfumerie. Mais aussi à la gastronomie et à l’œnologie, ces dernières plutôt sous l’angle du « goût », en oubliant que c’est l’odorat qui leur confère leur grande richesse. Elles émergent aussi, dans notre imaginaire olfactif, sans doute à cause de leur importance exceptionnelle...
______ Tout un monde:
Quan
d on pense « odeur », on pense aussi à ces moments « madeleine de Proust » où, d’un seul coup, un parfum nous ramène à notre enfance ou bien nous rappelle un être cher.
Mais on oublie l’essentiel : en effet, qu’est-ce qui n’est pas odorant dans notre vie de tous les jours ? Refaisons mentalement notre parcours olfactif quotidien. Café du matin, produits de toilette (quand on ne se met pas du déodorant… parfumé) ; puis on descend les ordures dans le local-poubelle (hum !) et on entre dans sa voiture odorisée, fragrance… voiture. Les transports en commun peuvent être « ambiancés » (musique, odorants) et, malgré soi, on y partage le bouquet corporel humain. Dehors, en plus des émanations automobiles, la boulangerie diffuse ses effluves de viennoiseries...
__ Avoir du nez est plus qu'un avantage.
_ Proust en savait quelque chose...Mais pas seulement.

_____ “ Lecteur, as-tu quelquefois respiré

Avec ivresse et lente gourmandise

Ce grain d’encens qui remplit une église,

Ou d’un sachet le musc invétéré ?

Charme profond, magique, dont nous grise

Dans le présent le passé restauré ! » (Baudelaire)

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