Pourquoi la guerre?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

La question revient

 

            De manière lancinante, réactualisée. Elle l'a jamais quitté notre horizon à vrai dire, même si on a fini par oublier  la violence armée à nos portes. Même si la rhétorique de guerre reste d'actualité. Même si les déchirements meurtriers, notamment dans les Balkans, ne sont pas si loin et que des braises couvent encore, comme au Kosovo.   Si elle n'est plus le moyen classique de régler les conflits, de redessiner les frontières, comme ce fut le cas en Europe pendant si longtemps, si elle devient plus insupportable pour nos esprits euphorisés par les progrès matériels, on finit par oublier que la menace est toujours possible, malgré les contrepoids, les parades et les alliances.     Nous finissons par oublier le si fragile vernis d'humanité qui nous caractérise toujours. Quel que soit le type de conflit réel et potentiel. L'inhumanité nous guette, toujours prête à se manifester, sans vigilance constante, sans institutions solides.

 

        "La guerre est le père de tout", disait le vieux Héraclite, évoquant la dialectique qui caractérise d'abord l'antagonisme constitutif  des forces de la nature . Démocrite évoquait, dans des accents pascaliens, la futilité d'une humanité trop facilement mobilisable pour des affrontements incertains  

« Je voudrais, (disait Démocrite) que l'Univers entier se dévoilât tout d'un coup à nos yeux. Qu'y verrions-nous, que des hommes faibles, légers, inquiets, passionnés pour des bagatelles, pour des grains de sable ; que des inclinations basses et ridicules, qu'on masque du nom de vertu ; que de petits intérêts, des démêlés de famille, des négociations pleines de tromperie, dont on se félicite en secret et qu'on n'oserait produire au grand jour ; que des liaisons formées par hasard, des ressemblances de goût qui passent pour une suite de réflexions ; que des choses que notre faiblesse, notre extrême ignorance nous portent à regarder comme belles, héroïques, éclatantes, quoiqu'au fond elles ne soient dignes que de mépris ! Et après cela, nous cesserions de rire des hommes, de nous moquer de leur prétendue sagesse et de tout ce qu'ils vantent si fort. »   
                           Les théories sur la guerre ("justes" ou injustes") restent toujours objets de débats, les pratiques du combat, des anciens chinois à Clausewitz, restent toujours une référence dans les écoles de guerre.                    

               ____Aller aux racines psychologiques, anthropologiques du problème est un problème plus ardu. Il nous fait revenir aux échanges entre Einstein et Freud (1- 2), à la veille de la Seconde guerre mondiale.______
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