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Information et propagande

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Influencer les esprits

          « La propagande est à la démocratie ce que la violence est à un État totalitaire. »
                                                                                                                                     [Noam Chomsky.]
                             Singulier destin que celui du neveu de Freud, né à Vienne puis exilé aux USA, que l'on peut considérer comme le théoricien des relations humaines, posant les bases des techniques de persuasion pour amener le consommateur vers l'acte d'achat, dans une société qui commence à mettre la consommation comme le but et l'idéal de l'acte citoyen. Un bon américain est un américain qui consomme.
         On peut trouver ici l'oeuvre de celui qui connut la célébrité et fut enrôlé dans de nombreuses causes, pas toujours orthodoxes, et qui disait notamment;
       ... La manipulation consciente, intelligente, des opinions et des habitudes organisées des masses joue un rôle important dans une société démocratique. Ceux qui manipulent ce mécanisme social imperceptible forment un gouvernement invisible qui dirige véritablement le pays.

Nous sommes pour une large part gouvernés par des hommes dont nous ignorons tout, qui modèlent nos esprits, forgent nos goûts, nous soufflent nos idées. C'est là une conséquence logique de l'organisation de notre société démocratique. Cette forme de coopération du plus grand nombre est une nécessité pour que nous puissions vivre ensemble au sein d'une société au fonctionnement bien huilé.
Le plus souvent, nos chefs invisibles ne connaissent pas l'identité des autres membres du cabinet très fermé auquel ils appartiennent.
       Ils nous gouvernent en vertu de leur autorité naturelle, de leur capacité à formuler les idées dont nous avons besoin, de la position qu'ils occupent dans la structure sociale. Peu importe comment nous réagissons individuellement à cette situation puisque dans la vie quotidienne, que l'on pense à la politique ou aux affaires, à notre comportement social ou à nos valeurs morales, de fait nous sommes dominés par ce nombre relativement restreint de gens – une infime fraction des cent vingt millions d'habitants du pays – en mesure de comprendre les processus mentaux et les modèles sociaux des masses. Ce sont eux qui tirent les ficelles : ils contrôlent l'opinion publique, exploitent les vieilles forces sociales existantes, inventent d'autres façons de relier le monde et de le guider....

   Edward Bernays fut un des premiers à mesurer la force que pouvait avoir sur des esprits non critiques les idées au service d'une cause.
   Bernays, tout au long de sa vie, va user d’une doctrine parfois froide et assez cynique doublée d’une justification idéologique basée sur le long terme, afin de justifier ses agissements.
   Il considère sa tâche comme un effort à long terme destiné à l’avènement doucement forcé d’une démocratie basée sur l’économie et le commerce dirigé par une élite.
    Il pose assez honnêtement et naïvement d’ailleurs, comme postulat, le fait que la masse est incapable de parvenir à un état de paix collective et de bonheur par elle-même, et que donc cette masse a besoin d’une élite qui la contrôle et qui la dirige à son insu en ce qui concerne les décisions importantes.
    Pour lui le bon sens commun n’existe pas, et s’il existe, il ne peut porter l’appellation "bon sens" car il induit un mode de consommation trop lent pour les capacités industrielles et leur besoin de croissance... Il doit donc être refondu par des élites...
         L'inventeur du marketing connut un destin hors du commun. Avec parfois une singulière conception de la démocratie.

  Le storytelling comme méthode gouvernement st issu de ses conceptions et les diverse méthodes de manipulation ne manquèrent d'en tirer parti jusqu'à la caricature. 
   Stratégie que Noam Chomski ne manqua pas de démonter et de stigmatiser, montrant que ces méthodes véhiculent aussi une image du monde, des comportements et des styles de conduite dont l'individu est rarement conscient.
   Au niveau de l' hyperconsommation aussi, dont Benjamin Barber a montré jusqu' à quels abandons de l'esprit critique, à quelle infantilisation  elle pouvait mener.
        Mais ce n'est pas sans consternation que Bernays, dans les années 1930, se rendit compte qu’il avait inspiré Goebbels, mais il en conclut simplement à la nécessité de distinguer entre de bonnes et de mauvaises applications de la propagande [Bernays, 3965, p. 652]. Dès 1932, Goebbels revendiquait l’usage « des méthodes américaines et à l’échelle américaine » pour faire élire Hitler. 
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Grèce: le président et la réparation

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

(C'était il y a trois ans...)

Le Président allemand s'exprime sur la question de la réparation de guerre.
                                                            Hier, c'était déclaré stupide, même à gauche.
C'était Nein!
          Aujourd'hui, cela semble logique, selon le  Président allemand .
Certes, il n'a guère de pouvoir, mais son poids moral est important....
           L'épineuse question des réparations de guerre revient sur le devant de la scène.
Un devoir historique envers une Grèce qui a beaucoup souffert de l'occupation nazie, jusqu'en Crète.
    Le montant estimé paraît énorme, mais c'est bien moins que ce que l'Allemagne a reçu pour sa reconstruction et le montant des dettes qui lui furent effacées.
     La question de la réparation est un objet de litige, sur fond de dialogue de sourd, surtout depuis que la Grèce perd pied sous l'effet conjugué des diktats de la troïka, aujourd'hui contestés même au FMI, et des exigences irréalistes de la droite européenne, vouées aux exigences bancaires.. (*)
   L'appel de Joachim Gauck à des concessions semblent cependant pouvoir aboutir, une petite partie du monde politique allemand jugeant aujourd'hui la requête grecque légitime.
      Même si la question de la dette de guerre allemande reste encore en suspens pour un moment et le restera peut-être encore longtemps, l'opinion publique est défavorable pour l'instant, mais elle est mal informée. Ce n'est pas Bild qui va le faire, journal qui passe son temps à vilipender les Grecs paresseux, par opposition aux Allemands vertueux. Les peuples ont la mémoire courte. Les réparations grecques ne furent que symboliques.
        L'Allemagne a  bénéficié plusieurs fois d'une remise de dettes et ses créanciers fermaient les yeux.  Il fut un temps où la Grèce acceptait d'effacer la dette allemande.
L'Allemagne fut un temps la reine de la dette, reconnaît un économiste allemand. 
        La question reste donc en suspens:  les 300 milliards d'euros que l'Allemagne doit à la Grèce pour l'occupation nazie, qui fut d'une grande dureté,  laissa place à une guerre civile ruineuse et, plus tard, à une dictature féroce, semble pourtant à la portée de la puissance d'Outre-Rhin.
   Le sujet semble de moins en moins tabou en Allemagne.
Il ne s'agit pas de réveiller les vieux démons, mais de soutenir un pays particulièrement mis à mal par les multinationales et les banques allemandes, décidées à faire des réformes de fond.et à sortir de la trappe à dette,  en l'enfonçant toujours un peu plus dans une situation insurmontable; opposée aux objectifs prétendus. l’Allemagne sous-estime l’épuisement de la société grecque.
    Une dette largement illégitime, qui n'aurait pas existé sans l'introduction de la Grèce dans l'UE, par le volonté de Giscard mais  contre celle de l'Allemagne.
    Athènes, en planifiant  aujourd'hui des projets ambitieux de refonte de l'Etat, ce qui n'a jamais été fait,est  à la croisée des chemins. 
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  1. (*)       Cette arrogance est d'autant plus insupportable que chaque jour amène son lot de réle rôle de l'Allemagne dans la descente aux enfers de la Grèce depuis 2010.___ La chaîne Arte a diffusé dimanche 26 avril une enquête qui montre comment la Troïka européenne est intervenue en Grèce au profit des entreprises allemandes.
    Ceux qui avaient encore des illusions sur l'indépendance de la Commission européenne et de la Banque centrale verront à quel point elles sont enchaînées aux intérêts allemands jusque dans les détails de leur action. A ainsi été révélé qu'en l'échange d'un des premiers plans d'aide de mai 2010, la Grèce avait été forcée d'acheter des armements allemands. Et en particulier deux sous-marins pour la somme de 175 millions d'euros. Un comble pour un État au bord de la faillite. Et une preuve absolue de cynisme de l'aide européenne, dont les versements ont donc servi à acheter du matériel allemand. Les mémorandums accompagnant les plans « d'aide » ont aussi été orientés pour profiter à l'Allemagne. Ainsi la privatisation des aéroports régionaux grecs a-t-elle bénéficié pour un prix dérisoire à la société allemande Fraport dont l’État allemand est actionnaire à plus de 50 %. On mesure ici à quel point l'intérêt financier allemand est contradictoire avec l'objectif d'aider la Grèce à rembourser sa dette ! On avait déjà observé le même circuit cynique avec l'argent injecté par la Banque Centrale Européenne pour racheter des titres de dette grecque et ainsi permettre le remboursement des banques allemandes qui les détenaient !
    ____A ces manipulations cyniques de l'aide européenne se sont ajoutées d'énormes malversations de grandes entreprises allemandes en Grèce. Mercedes et BMW ont bénéficié de fraudes massives à la TVA sur les grosses cylindrées. Cela a facilité leurs ventes en faisant perdre une somme estimée à 600 millions d’euros à l'Etat grec. Des pots de vin versés pour l'obtention d'un contrat de télécommunication pour la firme Siemens ont aussi alimenté un vaste système d'évasion fiscale et de blanchiment. Les responsables de ces fraudes sont aujourd'hui protégés par le gouvernement allemand qui refuse de les extrader ou même juste de transmettre les listes de fraudeurs au gouvernement grec. Que savons-nous de tout cela dans la grande presse française ? Rien.
                                                                Ou presque rien...
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     _  L'audit de la dette grecque, une idée qui a fini par percer
     La  troïka  doit reconnaître de bonne grâce sa défaite
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D'une mondialisation à l'autre

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Démondialisation en question
                                                 Après la vaste extension des échanges internationaux, par phases successives, entrecoupées de périodes parfois plus isolationnistes, nous serions entrés, nous dit-on, dans une époque de démondialisation, suite aux excès d'une mondialisation exubérante qui suit l'après-guerre et surtout la fin de la guerre froide.
     Une certaine démondialisation serait en cours, après l'expansion des échanges tous azimuts, des produits, des cerveaux comme celle des capitaux, sous l'égide de l'OMC, du FMI et d'autres instances internationales.
  Il semble que nous soyons à un tournant
      La mondialisation heureuse dont parlait Alain Minc serait révolue, du moins sous ses formes les plus optimistes, les plus libérales, où le marché le moins régulé possible serait la loi et les prophètes et un facteur nécessaire de rapprochement des peuples, en créant des interdépendances bénéfiques, ce que Montesquieu évoquait déjà à son époque comme le doux commerce, facteur d'interdépendance, donc de paix.
      Mais vu son ampleur et les déséquilibres qu'elle crée, la globalisation, telle qu'elle s'est développée depuis ces trente dernières années, est devenue une source d' âpres débats, de contradictions,  et aussi une source d'inquiétudes, Les effets attendus officiellement ne sont pas toujours au rendez-vous ou créent des tensions qui incitent à freiner sa logique. Le pouvoir politique perd la main et les souverainetés sont mises à mal, au profit des multinationales qui imposent leurs intérêts, directement ou indirectement.
    Le phénomène n'est pas nouveau et a toute une histoire. Mais les formes nouvelles depuis les années 80, qui ont vu le retour en force d'un libéralisme sans frein, ont changé les données d'une tendance ancienne. L'histoire de la mondialisation  a connu un tournant sans précédent.
                La mondialisation semble avoir atteint ses limites. Les délocalisations rapides et brutales installent des conditions de mutations socio-économiques qui sont sources de tensions et de déplacement des inégalités en même temps que de leur creusement.
   Des économistes "orthodoxes" comme Allais, et plus proches de nous, comme Stiglitz ou même Lenglet ont mis le doigt sur un système qui connaît des dérives visibles ou méconnues. L'idée d'un libéralisme raisonnable, d'une mondialisation contrôlée,  refait son chemin, après les avertissements de Mendès-France au Traité de Rome.
      Certains évoquent même la notion de balkanisation pour décrire  certains effets dissolvants des abandons de souveraineté.
...Le GMT prévoit de soumettre les législations en vigueur des deux côtés de l’Atlantique aux règles du libre-échange, qui correspondent le plus souvent aux préférences des grandes entreprises. Les Etats consentiraient, à travers l’accord, à un abandon considérable de souveraineté : les contrevenants aux préceptes libre-échangistes s’exposent en effet à des sanctions financières pouvant atteindre des dizaines de millions de dollar.    Selon le mandat de l’Union européenne, l’accord doit « fournir le plus haut niveau possible de protection juridique et de garantie pour les investisseurs européens aux Etats-Unis » (et réciproquement). En clair : permettre aux entreprises privées d’attaquer les législations et les réglementations, quand elles considèrent que celles-ci représentent des obstacles à la concurrence, à l’accès aux marchés publics ou à l’investissement.   L’article 4 du mandat précise : « Les obligations de l’accord engageront tous les niveaux de gouvernement. » Autant dire qu’il s’appliquerait non seulement aux Etats, mais également à toutes les collectivités publiques : régions, départements, communes, etc. Une réglementation municipale pourrait être attaquée non plus devant un tribunal administratif français, mais devant un groupe d’arbitrage privé international. Il suffirait pour cela qu’elle soit perçue par un investisseur comme une limitation à son « droit d’investir ce qu’il veut, où il veut, quand il veut, comme il veut et d’en retirer le bénéfice qu’il veut. »  Le traité ne pouvant être amendé qu’avec le consentement unanime des signataires, il s’imposerait indépendamment des alternances politiques.
              Que serait une mondialisation partielle, régulée et raisonnée?
       Le processus de démondialisation, dont on pouvait voir les premiers signes dans le courant des années 2000, s’est radicalement accéléré. Il est probablement devenu irréversible, du moins pour la période historique dans laquelle nous sommes entrés.
       Mais, qu’appelle-t-on « démondialisation » ? Certains confondent ce terme avec une interruption volontaire des flux d’échanges qui courent tout à travers la planète. Ils confondent ainsi un protectionnisme, qui peut être amplement justifié dans la théorie économique et la pratique de l’autarcie. Mais, surtout, ils oublient que les échanges, échanges de bien mais aussi échanges culturels voire échanges financiers, sont bien plus ancien que le phénomène nommé « mondialisation » ou « globalisation ». Car la « mondialisation » pour ne garder que ce seul mot, ne se réduit pas à l’existence de ces flux. Ce qui avait fait émerger le phénomène de la mondialisation était un double mouvement. Il y avait à la fois la combinaison, et l’intrication, des flux de marchandises et des flux financiers ET le développement d’une forme de gouvernement (ou de gouvernance) où l’économique semblait l’emporter sur le politique et les entreprises sur les Etats. Or, sur ce point, nous ne pouvons que constater une reprise en mains par les Etats des flux, un retour victorieux du politique.
     Alors, disons-le, la démondialisation ce sera le grand retour du politique sur le « technique », et le « technique » est ici incarné dans l’économique et le financier. Non que les raisonnements économiques et financiers perdront toute importance. Ils continueront de devoir être pris en compte. Mais, il deviendront désormais second par rapport au politique, qui recouvrera ses droits. L’économique et le financier redeviendront des instruments au service du politique. Et, avec ce retour en force du politique, nous pourrons avoir celui de la démocratie, d’un ordre qui tire sa légitimité non du marché mais du peuple, qui est mis au service des intérêts du peuple, et qui se matérialise dans le pouvoir du peuple. La phrase de Lincoln[1], « Du peuple, pour le peuple, par le peuple » va retrouver tout son sens. La démondialisation, doit donc être comprise comme le retour de la souveraineté, celle des Nations bien sûr que l’on avait analysée dans un ouvrage de 2008[2], mais une souveraineté qui prend la forme en démocratie de la souveraineté du peuple.
               Le protectionnisme et ses différents avatars récents ne peuvent être la solution. Par ses rodomontades, Trump se tire une balle dans le pied.

      En pleine escalade dans la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, après l'annonce de nouveaux droits de douane sur les importations chinoises par le président Trump la semaine dernière, les tensions protectionnistes sont au cœur des préoccupations des chefs d'État et des banques centrales. Le protectionnisme constitue même l'un des « deux grands risques mondiaux », avec l'instabilité financière, identifiés par le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau dans sa "lettre introductive au rapport annuel" de l'institution adressée au président de la République.
    « Le protectionnisme ne fait que des perdants », a déclaré François Villeroy de Galhau ce mercredi 20 juin lors d'une présentation à la presse. « L'augmentation des prix des importations pénalise davantage les ménages défavorisés qui consomment en proportion plus de produits importés. L'incertitude qu'induit [le protectionnisme] pèse sur l'investissement des entreprises et sur les marchés financiers », a-t-il souligné.
                      La voie vers une mondialisation modérée reste à réinventer, à renégocier. 
         En 2003, le très libéral hebdomadaire britannique The Economist écrivait: « Désastres financiers périodiques, crises de la dette, fuites de capitaux, crises de change, faillite de banques, krachs boursiers… c’est assez pour forcer un bon libéral à s’arrêter pour réfléchir ». Le coup de semonce était donné la même année par l’économiste en chef du tout aussi libéral FMI, Kenneth Rogoff, affirmant qu’il n’y avait aucun élément pour « soutenir l’argument théorique selon lequel la mondialisation financière en soi permet d’obtenir des taux de croissance plus élevés. » Le célèbre économiste et Prix Nobel 2008 Paul Krugman en rajoutait une couche en 2007 en se montrant désormais circonspect quant au faible impact jusque-là affirmé de la montée des émergents sur la répartition des revenus des pays riches.
      Dans ce numéro, Alter-éco fait un compte-rendu du dernier livre de Dani Rodrik (The Globalization Paradox. Democracy and the Futur of the World Economy), économiste turc connu pour ses analyses originales de la mondialisation, ni libérales, purement dénonciatrices, comme certains altermondialistes. Dans ce livre, Rodrik pose un dilemme triangulaire (donc un trilemne), à l’image du célèbre triangle d’incompatibilité de Mundell...
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Tsahal: armée morale?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

(Il y a trois ans...)

 

 Une armée morale?
                                Tsahal se déclare souvent l'armée la plus morale du monde...surtout quand elle cherche à couvrir certaines opérations largement critiquées, même dans les couloirs de l'ONU.
                          « Notre armée est pure. Elle ne tue pas des enfants. Nous avons une conscience et des valeurs et à cause de notre morale il y a peu de victimes » disent les généraux israéliens dans le film « Tsahal » de Claude Lanzmann. C'est ce qu'affirme aussi BH Levy.
          Selon le journaliste centriste israëlien  Amnon Kapeliouk, journaliste au quotidien Yediot Aharonot à Tel-Aviv, Lanzman est en pleine mythologie.
   Comme si on pouvait porter un jugement de valeur sur le comportement d'une armée quelle qu'elle soit.
 Ils sont fréquents les débordements, les exactions de la troupe, surtout  quand elle est peu ou mal  contrôlée, qu'elle n'a pas de consignes claires, voire de principes assurés, ou, pire, quand elle est incitée verbalement ou tacitement à l'arbitraire. Sans remonter à l'affaire d'Algérie, des faits récents commis pourtant par des  soldats dûment mandatés et supposés contrôlés ont montré jusqu' où pouvaient aller certains abus vis à vis de la population civile. Pour ne pas parler du reste.
      Dans l'espace restreint de l'expression démocratique israëlien, où dominent la peur et la division, il existe bien cependant des formes de critique à l'égard d'une armée qui dérape régulièrement en se moquant des civils, si on peut parler de dérapages. Des incitations existent aussi ainsi qu'une complicité tacite.
   Mais la critique de l'armée peut coûter cher. Les refuzniks naguère l'apprirent à leurs dépens.
En janvier 2002 déjà,  cinquante-deux officiers et réservistes des unités combattantes israéliennes déclarèrent refuser désormais toute mission dans les territoires occupés, mettant en cause la politique d'occupation et la répression officiellement justifiée..
Briser le silence  -(Breaking the Silence)-est un combat difficile. 
     Quelle armée peut-elle se prétendre  pure?  quelle armée ne fait que ce qu'on lui ordonne et ce qu'on lui permet ou suggère de faire,....
   Tsahal, institution fondatrice, a une histoire déjà longue, mais ses récentes opérations ont été l'objet de vives critiques.
    Aujourd'hui encore, on souligne la dérive morale de l'armée israëlienne à Gaza. 
On critique sa vision particulière du droit de la guerre.
     Et des témoignages de soldats accablés parviennent jusqu'à nous.
             L'armée de Netanayu continue à ne parler que d'opérations défensives en taisant l'essentiel et l'histoire.
     Après Gaza, qui fut une guerre pour rien, ou plutôt une opération d'intimidation, les discours sur les vertus d'une armée montrée en exemple ne passent plus. 
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Quel avenir mexicain?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

     Avec Obrador aux commandes       [Notes et hypothèses]
                                     Quelles seront ses marges de manoeuvre, dans ce pays en partie en déshérence, où la violence, la loi des cartels et la corruption dominant le quotidien de nombreux Mexicains?
   On peut se prêter à espérer, sur la base de l'exaspération populaire.
     Si des espoirs sont permis, il faudra du temps, du courage et de la ténacité pour remettre en fonctionnement des institutions qui ont failli depius longtemps.
     Les cartels notamment défendront le pouvoir qui leur fut laissé sous la pression de la terreur, de la complicité et des intérêts financiers internes et externes.
        Le Mexique peut sortir des ornières où la droite l'a mis depuis des décennies.

             La moitié des Mexicains et le tiers des entreprises du pays déclarent verser des pots-de vin aux fonctionnaires. Selon la Banque mondiale, l’activité économique liée à la corruption aurait représenté 9 % du PIB en 2015 ! Le pays est malade du narcotrafic, comme l’illustre le taux record d’homicides en 2017 (25 339 homicides). Des meurtres en hausse de 58 % depuis l’arrivée au pouvoir de Peña Nieto en 2012, selon le site d’information indépendant Animal politico. L’élection de l’actuel président avait alors été facilitée par les lobbies pétroliers et Televisa, le n°1 des médias au Mexique, au détriment déjà de Lopez Obrador.     La violence n’a pas non plus épargné la campagne électorale. Depuis septembre 2017, au moins 116 personnalités politiques ont été assassinées. et 400 agressées, toutes tendances politiques confondues, à un rythme qui ne cesse d’augmenter à mesure que le scrutin s’approche.
         Les relations, déjà compliquées avec le voisin du Nord, vont devoir changer, pour sortir de la dépendance établie et, actuellement, avec les provocations de Trump
« Depuis quarante ans, avec des hauts et des bas, les présidents américains avaient toujours souligné l'importance du partenariat avec le Mexique, explique Andrew Selee, directeur du Migration Policy Institute de Washington et auteur de Vanishing Frontiers, un livre qui vient de paraître aux États-Unis et raconte comment les deux pays, au-delà des anathèmes, sont en réalité toujours plus interconnectés....
    Malgré les dépendances largement unilatérales.
       « Mais avec Trump, dit-il, c'est la première fois qu'une administration reprend à son compte de tels propos sur les Mexicains...L'époque de l'immigration de masse des Mexicains est terminée, les études montrent par ailleurs que les immigrés commettent moins de crimes que les Américains, mais rien n'y fait : pour une partie du pays, le Mexique symbolise toutes les peurs, poursuit Selee. Donald Trump et ses soutiens n'en parlent pas de façon rationnelle. Pour eux, ce n'est pas un vrai pays, pas vraiment un voisin : c'est une métaphore des maux de la société, le miroir de leur interrogation sur la place des États-Unis dans le monde. ».....Lopez obrador a le projet de défendre les intérêts du Mexique. Ce discours « mexicaniste », qui remet en cause le suivisme des administrations précédentes vis-à-vis du voisin américain, est une des raisons majeures de sa popularité, dans un pays gangréné par les inégalités sociales, la corruption et une sanglante décennie de guerre aux cartels.
    Cette « guerre contre la drogue », menée depuis 2006 et soutenue militairement par les États-Unis, n'a guère eu de résultats probants. Si ce n'est une spirale de règlements de comptes et un atroce bain de sang : 240 000 morts – dont la moitié sous le seul mandat du président sortant Enrique Peña Nieto –, 340 000 déplacés et de très nombreux disparus.
     Depuis dix ans, le Pentagone américain fait ce qu'il veut au Mexique, poursuit Laura Carlsen. La guerre contre la drogue et la gestion de la frontière sont devenues les sujets principaux de la relation entre les deux pays. Pour beaucoup de Mexicains, c'est la preuve que leurs gouvernements successifs ont bradé l'intérêt national. » López Obrador n'a pas promis la fin de la guerre contre la drogue mais il est favorable, dit la chercheuse, « à un nouveau paradigme ». À part une amnistie pour les petits producteurs de drogue, ses projets en la matière restent toutefois peu précis.
  Quant à l'immigration, « Obrador est sceptique sur le rôle de tampon migratoire que son pays joue pour les États-Unis », juge Andrew Selee, le directeur du Migration Policy Institute. « Le Mexique expulse aujourd'hui plus de ressortissants de pays d'Amérique centrale que les États-Unis. Va-t-il pour autant changer de politique ? Pas sûr, à moins que les politiques de Trump vis-à-vis des migrants ne placent ce sujet au cœur de l'agenda médiatique au Mexique. »
   Une guerre qui est aussi économique.
      On attendait le changement... Le narcoétat va-t-il enfin changer de nature.
          Est-ce cette fois-ci l'occasion d'un tournant  radical?
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