Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le vélo, la femme

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Et sa libération.

                    Dans la longue marche vers l'émancipation toujours en cours, à des degrés divers selon les pays et les cultures, le vélo prend une place à part dans l'univers féminin, depuis le début du XX° siècle. Dans les rêves d'enfant déjà, le vélo a depuis longtemps été associé à l'autonomie (rouler tout seul) et à la liberté (sortir plus loin, s'échapper pour un temps du cadre familial) Dès le début du succès de la petite reine (bien féminine), certaines femmes participèrent à ce symbole d'émancipation, bien relatif, mais dans une bien moins grande mesure que les hommes, qui en firent le plus souvent un instrument de déplacement au travail comme dans leurs loisirs..   


                                                                                                       ___ Le chemin que prirent les femmes fut plus long. Il est des pays où il s'ouvre seulement, avec des réserves, comme en Arabie Saoudite. En Occident, il fallut du temps pour vaincre les préjugés concernant la pratique féminine du vélo, malgré l'audace de certaines pionnières, même si l'origine de l'expression "petite reine" est féminine:  "...Dans la seconde moitié du XIXe siècle, alors que le vélocipède devient un symbole de la modernité, une moitié de l'humanité en est encore privée. Le débat entre les hygiénistes –partisans d'une activité physique pour tous– et les conservateurs fait rage. Dans «Le corps des jeunes filles de l'Antiquité à nos jours», on lit: «La crainte d'une virilisation excessive des filles, par le muscle aussi bien que par l'emprunt de la culotte au costume masculin, freine l'usage de la bicyclette.» Les quelques voyageuses à vélo présentes sur les routes de France sont accusées par les chroniqueurs des années 1890 d'appartenir à un genre à part. Le Progrès Illustré décrit Annie Londonderry, première femme à accomplir un tour du monde cycliste, comme un «être neutre» appartenant au «troisième sexe»

, pur produit du système anglo-américain, où la réussite des femmes en tant qu'individu triompherait sur les devoirs d'épouse et de mère..."   
                                                                                                               Les fantasmes sur la sexualité et les conséquences sur la reproduction allaient bon train...                     Le vélo nous apprend beaucoup de choses sur nos représentations, sur nous-mêmes.
 Quand il se laisse aller aux confidences... ou non, surtout si on est un familier de ce morceau de ferraille ( ou de carbone) monté sur roues, reposant toujours sur les mêmes principes de base, malgré les variantes et quelques mutations.

 

    Sur l'histoire récente aussi.
Depuis le fin de XIX° siècle, les Français ont entretenu une relation particulière avec la petite reine.
  Il s'est intégré peu à peu dans leur vie de loisirs, de travail, de luttes aussi (pendant la guerre, le vélo avait une valeur militante, combattante...), d'émancipation des femmes.

" Depuis sa naissance à Paris, le vélo a parcouru toutes les évolutions de notre pays, jusqu’à devenir aujourd'hui le porte-drapeau de l’écologie. Le vélo, la bicyclette, le biclou, c'est l'histoire d'un mythe populaire, nourri par nos souvenirs personnels et par des luttes politiques et sociales...le vélo est un symbole qui incarne des évolutions économiques, environnementales et politiques, pour nos arrières grands-parents comme pour nos enfants. Le vélo n’est pas un véhicule comme les autres : véritable prolongement de notre corps, il nous rend sensibles aux autres et à l’environnement."
    Elle est devenue reine... Une histoire bien française.
Sa préhistoire remonte à 1817: du vélocipède à la bicyclette
 Peugeot a très tôt imposé son hégémonie dans le PVF (Paysage vélocipédique français)   En Arabie saoudite...Il sera permis aux femmes d'avoir un permis. Après le vélo, on progresse. En Arabie Saoudite, les femmesprennent le pouvoir_. sont aussi autorisées enfin à voter pour la premiere fois. Mais attention, seulement aux municipales... C'est toujours ça, après le vélo à petite dose...et le fouet pour les stimuler.  Quelques libertés se mettent en place peu à peu, sous la pression et la nécessité d'un avenir plus problématique.
______________

Partager cet article
Repost0

IA en pointe?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Un grand pas en avant?

                                    Dans l'univers varié de l'IA, omniprésent et discuté, un monde de nouveautés inédites, mais qui apparaît comme une menace dans certains secteurs d'activité. Ou du moins une ambigüité Un vrai tournant demandant une réflexion critique. Bruxelles s'y attelle, à l'échelle de l'Europe. Cela va très vite et il convient de faire le partage entre mythe et réalité, usages justifiés et contestables. GPT-4, notamment suscite des interrogations particulières, étant données ses applications actuelles et à venir et ses retombées dans le monde du travail et de la culture. Le système Gémini pose notamment des problèmes inédits, qu'il importe d'analyser et de résoudre. Certaines positions, un peu trop enthousiastes, méritent d'être analysées et remises en question, du moins partiellement. Bientôt ce sera dans la poche. C'est l'esprit critique qui peut être remis en question. Mais pas seulement. Avec un accès  presque gratuit, on comprend qu'il importe de prendre les devants. Mais comment? L'enthousiasme béat n'est pas de mise.


   
                                                                                                                     Le risque est grand d'un chaos informationnel inédit. "...En permettant de manipuler les contenus à l’envi, l’intégration de systèmes d’IA générative aux smartphones risque de provoquer la prolifération de deepfakes et d’accentuer la diffusion de ces contenus faux mais crédibles. Ceci pourrait compromettre davantage la crédibilité des informations en ligne et entraîner un chaos informationnel généralisé.  Sans compter un risque qui peut s’avérer mortel : l’explosion potentielle du cyberharcèlement, notamment via le « deepfake porn », une pratique violente qui a émergé en 2017 et qui va se trouver « facilitée » avec l’arrivée de l’IA générative dans les smartphones. Les modèles génératifs peuvent créer des données : des images par exemple, qui ressemblent de manière frappante à des données réelles. Cela peut donc être utilisé de manière malveillante pour créer des contrefaçons, des faux, des contenus trompeurs que ces derniers soient textuels et servent par exemple des arnaques comme le phishing, ou visuels : montages photos, montages vidéo (DeepFake). Par ailleurs, des données erronées peuvent être fabriquées par un modèle génératif malveillant. Celles-ci pourraient être utilisées dans les corpus d’apprentissage des futurs grands modèles de langage (large language models ou LLM, dont ChatGPT est l’exemple le plus connu) ou d’autres modèles d’intelligence artificielle.   En effet, certains modèles génératifs peuvent se révéler vulnérables à des « attaques par exemples contradictoires » (adversarial attacks, dont l’exemple classique pour un modèle de machine learning est d’introduire de fausses données dans la base de données d’apprentissage, provoquant un véhicule à voir une limitation de vitesse à la place d’un panneau-stop).  L’évolution de ce type d’adversarial attack cible désormais les IA génératives, par exemple avec le data poisoning.  "                                                       
À lire aussi : Appareils connectés et cybersécurité : imaginer des attaques pour apprendre à se défendre    ___________________

Partager cet article
Repost0

(Dé)croissance démographique?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Où va la population mondiale?

             Les démographes sont en pleine interrogation. Ils savent qu'ils ne pratiquent une science exacte (il n'en existe aucune dans les sciences humaines), mais ils se donnent les moyens d'y voir plus clair dans les mouvements de populations à un moment donné et surtout les tendances profondes sur le long terme ou le court terme. Modifications sur le taux de natalité, qui a des incidences sur l'histoire d'un peuple ou d'un continent, chutes brutales d'une population après un événement naturel, comme la peste noire ou une profonde modification climatique, etc... Autant d'objets d'étude qui peuvent en apprendre beaucoup sur l'histoire locale, régionale, voire mondiale...                                                                                                                                                   Aujourd'hui, beaucoup de spécialistes en la question s'interrogent sur les tendances de la population mondiale, qu'on a vu monter rapidement depuis le début de l'ère industrielle. Assistons-nous en ces dernières décennies à une chute programmée de la population mondiale, de manière différenciée, une chute qui ne serait pas provisoire, mais tendancielle, sous l'effet de facteurs divers, naturels comme culturels? Certains pays s'interrogent déjà sur une moindre natalité en leurs sein, leur apparaissant problématique en leur, comme l'Allemagne qui peine à renouveler sa population. Mais ce pays n'est pas le seul. D'autres voient leur natalité baisser régulièrement, comme certains pays de l'Afrique du Nord, tandis que le Sahel connaît une explosion problématique, pour des raisons surtout culturelles. La démographie peut souvent aider l'historien sur les modifications profondes à venir.   


                                                                                 __  La France n'est plus la grande puissance quelle était au XVIII° siècle, mais sa politique de soutien familial lui permet de ne pas être affectée comme certains de ses voisins. Mais des données nouvelles pourraient modifier la tendance: les effets (relatifs) de la covid sur l'espérance de vie, les données récemment enregistrées sur la baisse de la fécondité masculine, les résistances psychologiques liées à une certaine angoisse écologique...Quelques facteurs partiels qui ne sont pas sans doute à eux seuls des éléments explicatifs, mais qui contribuent à mieux saisir ce qui s'annonce sans doute comme une régression, voire une stabilisation de la population mondiale. Ce qui ne serait pas en soi un drame, si l'économie s'adapte aux nouvelles donnes, ce qui serait pour d'autres une chance de voir se réduire une pression excessive sur le milieu vital, aux ressources limitées. Un débat en cours qui n'est pas anodin...                                                                                              En tout cas la "bombe démographique" n'aura pas lieu, si les tendances constatées continuent à se vérifier. Des questions d'ordre moral et politique se posent. Faut-il d'urgence "arrêter le enfants" comme il est parfois préconisé?... Un grand défi attend l'humanité, que ne résoudront pas les démographes, qui ne peuvent que poser des diagnostics à partir de leurs données chiffrées et de leurs projections et leurs hypothèses.. _________________

Partager cet article
Repost0

Petit billet du dimanche

Publié le par Jean-Etienne ZEN

__  Oui, mais...

__ Outil de triche

__IA en guerre

__ Laïcité: vraiment?           

 

__Impuissance publique

 __ Lycée bien particulier

__Journalistes surveillés?

__Lyon, capitale spéciale

__Traitement inapproprié

__ Réformer la finance

__Chine: corruption

__Incertitudes allemandes

__Marché schizophrène

__Le cri de Françoise

__ Remède ou mirage?

__ Jusqu'au bout?

__ Condamnation cardinale

__ USA: guerres profitables

_________________ Revue de presse          _____________________

Partager cet article
Repost0

Energies

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Le grand défi

           A l'origine déjà était l'énergie, au coeur des étoiles et de l'univers en formation. L'art d'utiliser l'énergie est le moteur de l'aventure humaine depuis ses débuts. De l'énergie musculaire, à la traction animale, jusqu'à celle de l'atome, en passant par la puissances du feu et les formes de transformation carbonée...L'histoire de l'homme peut se faire à la lumière de ses découvertes, de ses utilisations et applications dans le domaine énergétique. Chaque bond en avant, chaque mutation technique est le plus souvent la conséquence de l'exploitation de nouvelles sources d'énergies.             __ Nous sommes aujourd'hui à un tournant. Les énergies fossiles finissent pas s'épuiser et le conflit russo-ukrainien nous oblige à repenser nos choix énergétique, de nous adapter plus vite que prévu à une nouvelle donne, qui ne sera pas épisodique.    L'Europe, pour ne parler que d'elle, est confrontée à un grand défi, à un problème qu'elle ne pourra résoudre et dépasser que par la concertation et l'action commune. Pour l'instant, c'est plutôt la cacophonie qui règne, malgré des prises de conscience globale et convergentes sur l'urgence.                                                                                           A l'épreuve des faits, ou bien l'Europe se dissout ou elle se renforce...Pour l'instant, l'Allemagne fait cavalier seul dans ce domaine, comme elle l'a fait longtemps à bas bruit dans les domaines productifs et financiers.  "... "...Aujourd’hui, Berlin est de nouveau saisi par la tentation du chacun pour soi, tant la flambée des prix du gaz et de l’électricité panique ses décideurs économiques et politiques. Son plan de 200 milliards d’euros, dévoilé le 29 septembre et destiné à alléger la facture énergétique des citoyens et des entreprises allemands, en atteste. D’ailleurs, le chancelier, Olaf Scholz, n’a pris la peine de prévenir ni l’Elysée ni la Commission européenne. Lundi 3 et mardi 4 octobre, certains des ministres des finances des Vingt-Sept, qui se réunissaient à Luxembourg, s’en sont émus, évoquant le risque de désintégration qui en découle pour l’UE.."                                                                                    Malgré ses avancées vers la décarbonation, il lui reste un long chemin à parcourir. Elle paye un prix fort, après trop d'années de certitudes et de marchés florissants. Les convergences ne sautent pas aux yeux. Ce qui est loin d'attrister Washington... 


  ____ "...Ce 20 mars 2022, l’heure n’est pas à la transition écologique ni à la « diplomatie des valeurs » chère à cette figure des Verts allemands : si M. Habeck marque ainsi sa déférence vis-à-vis d’un défenseur des droits humains aussi irréprochable que l’émir du Qatar, avant de faire courbette, le lendemain, devant celui des Émirats arabes unis, c’est pour acheter de l’énergie climatiquement peu correcte : du gaz naturel liquéfié (GNL) susceptible de remplacer le gaz russe qui propulsait jusque-là l’économie allemande. Outre-Rhin, l’image a marqué. Elle reflète le séisme provoqué en Europe par la guerre en Ukraine et les sanctions occidentales imposées à Moscou. En quelques semaines, la question de la sécurité énergétique a rejoint sur le devant de la scène celle du climat. Et, sans surprise, l’a effacée.    Depuis la fin du XIXe siècle, sécuriser leur approvisionnement en ressources fossiles obsède nations et empires, dussent-ils pour cela exploiter leurs populations, remodeler les paysages, coloniser des continents, vassaliser des alliés, peupler ou dépeupler des régions entières. Entre 2007 et 2011, ExxonMobil dominait Wall Street et, en novembre 2007, Petrochina pulvérisait brièvement le record mondial de valorisation boursière. Quinze ans plus tard, seule Saudi Aramco, partiellement privatisée, surnageait dans le palmarès des dix plus importantes capitalisations boursières, entourée par huit géants de la haute technologie. L’ère numérique, qui dissimule soigneusement son infrastructure énergivore derrière les petits écrans du grand public, et le flou qui accompagne la transition vers les ressources renouvelables ont fait perdre de vue l’évidence qui avait hanté des générations de dirigeants occidentaux : l’accès à l’énergie conditionne la souveraineté des nations, leur puissance.   Trois mois après le début de l’invasion russe, la bataille de l’énergie qui se joue loin de Kiev compte déjà ses cocus, ses coquins et ses conquérants. L’Europe et, en particulier, l’Allemagne appartiennent sans ambiguïté à la première catégorie.  Dans sa gestion de la crise ukrainienne, Bruxelles a commis deux imprudences. La première a consisté à réduire dans la précipitation plutôt que de manière planifiée sa forte dépendance au gaz (45 % début 2022) et au pétrole (27 %) russes sans disposer de solution de rechange d’une fiabilité et d’un coût équivalents. Dès le 8 mars 2022, la Commission européenne ébauchait le plan REPowerEU visant à « éliminer notre dépendance aux combustibles fossiles russes » d’ici 2027 et, plus concrètement, à réduire des deux tiers les approvisionnements de gaz russe d’ici la fin de cette année. Généreusement assaisonné d’« hydrogène vert », de solaire, d’éolien et de biométhane, le projet repose dans l’immédiat sur le recours au GNL. Transportée par navire méthanier (chacun contient en moyenne l’équivalent d’une journée de consommation française), cette source d’énergie majoritairement exportée par les États-Unis, l’Australie et le Qatar fait l’objet de toutes les convoitises, car un tiers des échanges internationaux s’effectuent non pas à la faveur de contrats à long terme, mais au comptant : le plus offrant remporte la cargaison. Comme les ronds de jambe de M. Habeck au Proche-Orient, les justifications morales apportées par l’exécutif européen pour diversifier ses approvisionnements inspirent une certaine perplexité. « Notre réflexion stratégique est la suivante, expliquait Mme Ursula von der Leyen, présidente de la Commission : nous voulons construire le monde de demain en tant que démocraties avec des partenaires partageant les mêmes idées », avant de citer les associés énergétiques d’avenir que sont les États-Unis ainsi que trois autres démocraties exemplaires : l’Azerbaïdjan, l’Égypte et le Qatar … En outre, les pourparlers ne se traduiront pas en flux gaziers importants avant des mois, voire des années : les États-Unis ne disposent pas de capacités d’exportation suffisantes pour remplacer le gaz russe ; le carnet de commandes du Qatar, majoritairement tourné vers l’Asie, affiche complet jusqu’en 2026 ; l’Égypte exporte la majorité de sa production vers la Chine et la Turquie. Avec les troubles en Libye et le différend algéro-marocain, qui a conduit à la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe (GME), l’Afrique du Nord n’offre guère de solution. Résultat : le 27 avril dernier, le prix du gaz en Europe planait six fois plus haut qu’un an plus tôt .À l’aune des intérêts européens, l’alignement de l’Allemagne et de la Commission sur les positions américaines constitue une seconde erreur. Washington peut d’autant plus aisément décréter un embargo sur les hydrocarbures russes (8 mars) qu’il ne pâtit pas de ces sanctions. Que la Commission européenne lui emboîte le pas en annonçant le 4 mai l’« élimination progressive de l’approvisionnement en pétrole brut russe dans les six mois et en produits raffinés d’ici la fin de l’année » revient à sanctionner les populations du Vieux Continent, en particulier celles aux niveaux de vie les plus modestes. Plus de la moitié du gazole importé par l’Europe provient en effet de Russie. Or les mesures gouvernementales destinées à éviter une crise des « gilets jaunes » à l’échelle continentale ne compensent ni entièrement ni durablement la hausse des prix du carburant. Ainsi, lorsqu’elle diversifie à juste titre son approvisionnement énergétique, l’Union n’a guère intérêt à boycotter Moscou. À ce sujet, déjà, une fracture se fait jour : face à la Pologne et aux pays baltes, alignés sur Washington et décidés à se couper immédiatement des hydrocarbures « qui financent la guerre de Poutine », la Hongrie et la Slovaquie, deux pays alimentés en pétrole par un oléoduc russe, refusent le hara-kiri énergétique que leur propose Mme von der Leyen...." -[Mathias Raymond- Pierre Rimbert]-         (à suivre...forcément)           ______________________

Partager cet article
Repost0

Apocalypse now?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Israël: Etat colonial particulier?

        Telle que la décrivent les rares reporters sur place, la situation de la population massée au Sud de Gaza est terrible. C'est aussi de cette manière qu'en parle M. Guterrez. Certains parlent de carnage", de" déluge de feu", de"désastre", voire de "génocide"? La population acculée n'est que l'otage du Hamas, dont l'histoire est à refaire, notamment à la lumière de la politique israëlienne depuis des décennies. J. Biden s'en offusque régulièrement, dans les limites que lui offrent les contraintes de la politique intérieure du pays, mais l' "ami américain" dit comprendre, en avertissant symboliquement sur une aventure terrible et sans issue: double jeu permanent, alors que seul Washington pourrait avoir autorité sur Bibi, dont l'aventure de vengeance guerrière s'éternisera ou tournera à l'embrasement régional.           Des solutions existent, à certaines conditions, disent des connaisseurs du dossier, qui tentent d'éviter le simplisme, les amalgames et les confusions trop fréquentes. Certains historiens juifs savent les faire, comme S.Sand ou N. Finkelstein.


                                                                                         Le dilemme est grand:                                                                                                                                          " La volonté du gouvernement Nétanyahou d’expulser et de détruire une part toujours croissante de la population de Gaza et de réduire le territoire et la souveraineté de l’enclave, combinée à l’accélération, en Cisjordanie occupée, des prises de terres par les colons depuis le 7 octobre, oblige à reposer une question vertigineuse.                                                                                                                                                                     Au regard de l’histoire, l’installation de colons sur une terre peuplée peut-elle aboutir à autre chose que l’extermination du peuple autochtone, éventuellement avec quelques « réserves » persistantes comme en Australie ou aux États-Unis, ou à l’expulsion manu militari des colons, comme ce fut le cas en Algérie ?    Appliquée à la guerre actuelle, l’alternative se résume ainsi : soit Gaza est rayée de la carte et la possibilité d’un État palestinien réduite à néant, soit Israël se retire de l’ensemble des territoires occupés et prend le risque de se trouver plongé dans une guerre civile.         Le caractère insoutenable du massacre en cours à Gaza, outre l’impuissance désespérante de la communauté internationale, découle en grande partie de l’absence de perspectives politiques : on ne voit pas ce qui peut y mettre un terme, tant on mesure à quel point les choix à opérer pour sortir de la tenaille sont existentiels.                                                                    Cette tenaille s’est resserrée au fur et à mesure de la construction de l’État d’Israël et de la consolidation de sa logique coloniale. Aujourd’hui, la présence dans les territoires occupés de 700 000 colons israéliens, dont 500 000 en Cisjordanie, parmi lesquels plusieurs dizaines de milliers d’ultranationalistes et/ou religieux prêts à la guerre civile pour défendre leurs colonies, hypothèque durablement les deux seules solutions offrant un semblant de débouché : celle où deux États cohabiteraient chacun de leur côté ; et celle, résumée par le slogan « Two States, One Homeland », qui autoriserait à la fois les colons israéliens à demeurer sur le territoire de l’État palestinien et les réfugiés palestiniens à revenir s’établir en Israël.                                                          Une logique expansionniste ancienne.  Depuis le 7 octobre, les territoires palestiniens font l’objet d’une pression accrue du pouvoir israélien : pendant que Tsahal anéantit Gaza, plus de 250 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie et la construction d’une nouvelle colonie vient d’être approuvée à Jérusalem-Est. Depuis plusieurs mois, les velléités d’annexion ne se cachent plus : elles transpirent de plusieurs décisions gouvernementales, parmi lesquelles la récente nomination du ministre des finances, Bezalel Smotrich, partisan acharné du « Grand Israël », à la tête de l’organe de planification des colonies, une instance qui relevait jusque-là du ministère de la défense.                                                                                                                                                             Cette dynamique coloniale s’est vertigineusement renforcée depuis l’accession au pouvoir de la droite nationaliste et de l’extrême droite, avec notamment l’adoption en 2018 d’une loi fondamentale définissant Israël comme le « foyer national du peuple juif », légitimant au sommet de la structure étatique la discrimination des minorités arabe et druze. Et rompant avec la déclaration d’indépendance de 1948, selon laquelle Israël se devait d’assurer « une complète égalité de droits sociaux et politiques à tous ses citoyens, sans distinction de croyance, de race ou de sexe ».                                    Mais cette logique expansionniste est plus ancienne encore. La communauté internationale dénonce en effet son illégalité depuis la guerre des Six Jours de 1967, au cours de laquelle Israël, en réaction au blocus de ses navires en mer Rouge, a attaqué l’Égypte, la Cisjordanie et la Syrie, étendant sa domination sur la péninsule du Sinaï, la Cisjordanie, le plateau du Golan, la bande de Gaza et Jérusalem-Est. Après une première résolution votée par l’ONU pour s’y opposer en 1967, plus d’une dizaine d’autres se sont succédé. En vain.                         Dans ses modalités, la politique menée depuis lors par Israël se distingue des expériences coloniales européennes en ce qu’elle se déplie sans empire et sans métropole. Mais elle s’en rapproche par la logique de peuplement, comme cela a été le cas pour la colonisation française en Algérie, visant, pour un État souverain, à s’approprier des terres qui ne lui appartiennent pas et à les exploiter en s’appuyant sur une population extérieure à la population autochtone. En 1968, on comptait moins d’une dizaine d’implantations illégales en Cisjordanie ; elles sont au nombre de 145 aujourd’hui, toutes contraires au droit international, comme l’étaient celles de Gaza démantelées en 2005.                                                                                                                                  Les arguments du récit israélien. Si le consensus international et intellectuel l’emporte pour dénoncer la politique coloniale d’Israël depuis 1967, il s’avère nettement plus conflictuel pour analyser la période antérieure, des prémices de l’État d’Israël jusqu’à la guerre des Six Jours, en passant par sa création en 1948. C’est là que se cristallise une ancienne querelle historiographique et politique qui se prolonge jusqu’à nos jours pour interpréter l’impasse actuelle.                                          Pour la résumer trop brièvement, une critique postcoloniale assimile le projet sioniste à la mentalité coloniale et aux pratiques des pays européens catalysées à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Ce faisant, elle fait d’Israël un État colonial dans son essence même et délégitime son existence.  Contre ce récit assimilant sionisme et colonialisme, le récit israélien insista longtemps sur trois distinctions importantes : les émigrants juifs n’étaient pas originaires d’une métropole principale et leur installation en Palestine ne servait pas les desseins d’une force armée ; l’intérêt économique des terres arides de Palestine était réduit et leur exploitation ne reposait que marginalement sur la main-d’œuvre locale ; les immigrants juifs ne fuyaient pas une misère économique mais une persécution en diaspora, avec le but de doter les juifs d’un foyer souverain pour les protéger sur une terre auquel l’attachement était millénaire et non fortuit.                                     Ce récit, contesté précocement par les Palestiniens, les États arabes et même un petit parti politique israélien, le Matzpen (« La Boussole » en hébreu), a été taillé en pièces par ceux qu’on a nommés les « nouveaux historiens » dans les années 1990, qui ont remis en cause la thèse dominante de l’historiographie sioniste faisant de la guerre de 1948 une guerre d’indépendance, voire de libération, pour insister sur l’expulsion massive de la population autochtone.                 Dans la décennie suivante, sous les effets de l’échec des accords d’Oslo de 1993 et des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, le caractère central de la dépossession territoriale dans le conflit israélo-palestinien est passé au second plan, le narratif de l’antagonisme religieux millénaire ou d’un choc des civilisations prenant le dessus.                                                                           Pourtant, « sans réfléchir à l’enjeu territorial, il est impossible de comprendre les racines du conflit et les raisons de la résistance arabe au sionisme », rappelle la chercheuse Yaël Dagan, dans un article ancien mais toujours pertinent sur les « mots du sionisme » où elle montre notamment comment, au début du XXe siècle, l’hébreu substitue aux termes kolonia ou kolonist des mots comme hityashvut ou hitnahalut, aux racines bibliques et aux connotations moins agressives.                    L’historien et sociologue Jérôme Bourdon estime quant à lui que faire d’Israël un État colonial depuis soixante-quinze ans constitue une interprétation historiquement trompeuse et politiquement problématique. « S’il y a des aspects coloniaux dans le sionisme, ce mouvement est d’abord un mouvement national, qui réclame un État indépendant comme beaucoup d’autres peuples », expliquait-il récemment dans l’émission « Le temps du débat » sur France Culture.             Pour Gaza, on parle souvent de prison à ciel ouvert, mais la comparaison avec les camps de regroupement en Algérie me paraît plus pertinente. L’historienne Raphaëlle Branche inscrit elle aussi l’expérience sioniste de la fin du XIXe siècle « dans le contexte de la montée des aspirations nationales partout en Europe plutôt que dans un moment colonial ». « La logique est celle du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, de peuples qui, à un moment donné, ont réclamé d’être reconnus comme une entité politique internationale sous la forme d’un État », indique-t-elle.Quand les premières colonies juives s’installent au Proche-Orient, précise-t-elle tout en soulignant la polysémie du terme « colonie », les juifs non seulement n’ont pas d’État mais ils s’installent sur des terres contrôlées par l’Empire ottoman.                                                                              Cependant, pour la chercheuse Sylvie Thénault, spécialiste de la colonisation et de la décolonisation de l’Algérie, la comparaison entre l’Algérie et la Palestine demeure utile pour penser ce qui se déroule aujourd’hui en Cisjordanie, à savoir un « territoire où la colonisation se manifeste par l’installation d’éléments allogènes avec le soutien d’autorités étatiques et militaires. ».La référence aide aussi à comprendre le verrouillage de Gaza, que Raphaëlle Branche rapproche des camps de regroupement pendant la guerre d’Algérie, « où la guerre est menée d’abord et avant tout envers une population civile ».        « On parle souvent de prison à ciel ouvert, mais en réalité, la comparaison avec les camps de regroupement me paraît plus pertinente, dit-elle. La logique n’est pas celle de l’emprisonnement mais du contrôle de la population civile, dont on limite la capacité de circulation, qu’on prive de l’accès à ses moyens de subsistance, etc. Tout cela pour gagner la guerre, en obtenant que la population civile cesse de soutenir les opposants au système colonial. »                         _ Sylvie Thénault souligne toutefois que, « sans vouloir aucunement minimiser les crimes de l’armée française en Algérie, qui a pu avoir recours au napalm, la situation n’est pas comparable, ne serait-ce que parce que les avions militaires français ne pilonnaient pas ces camps de regroupement qui ont pu regrouper jusqu’à deux millions de personnes à la fin de la guerre. La logique d’extermination n’était pas la même que celle qui se manifeste aujourd’hui à Gaza au nom de la chasse au Hamas. »                                                                 Pour tenter d’échapper au conflit des interprétations, l’historien Vincent Lemire propose de distinguer des « seuils » dans la nature coloniale de l’État hébreu. « Est-ce que la première implantation juive en Palestine historique au XIXe siècle est comparable à la pire colonie d’extrême droite en Cisjordanie aujourd’hui ? Les différences sont évidentes, mais est-ce que ce sont des différences de nature ou de degré ? » Pour lui, « un premier cran important a été franchi en 1948 avec l’expulsion de 750 000 Palestiniens, parce que c’est différent de revendiquer un droit à l’installation et de mener une politique d’expulsion. Un autre cran est franchi avec l’ingénierie coloniale, à la fois hyper technologique et messianique, qui se développe à partir des années 1990 et crée un espace carcéral à l’intérieur de ce qui reste de la Palestine. »                               L’historien donne à voir le piège d’une posture décoloniale univoque. « Si on considère que les populations juives de Palestine sont “aussi exogènes” que l’étaient les Français en Algérie, alors on peut difficilement imaginer d’autres scénarios que l’élimination quasi totale des autochtones, comme en Australie ou aux États-Unis, ou l’expulsion de l’ensemble des colons comme en Algérie. Mais force est de constater l’existence quasi continue de communautés juives sur le territoire de la Palestine. À partir d’une réalité qui n’est donc pas la même qu’en Algérie se greffe le projet sioniste originel qui est de créer un refuge pour les juifs victimes de l’antisémitisme dans le monde occidental. »   Analyser la question palestinienne comme une question coloniale est pertinent historiquement, mais cette lecture coloniale ne nous offre aucune solution politique.                                                                                                                                          Attentif aux singularités de chaque situation coloniale, Omar Jabary Salamanca, chercheur à l’université libre de Bruxelles, nuance un des arguments principaux entendus pour juger que le cas palestinien serait à ce point spécifique qu’il serait impossible à penser dans une logique similaire avec d’autres histoires coloniales.  « En général, les colonies de peuplement sont des projections depuis une métropole. Mais ce qu’on voit aujourd’hui, c’est qu’en réalité Israël est une projection de plusieurs métropoles, comme le montrent aujourd’hui l’investissement militaire ou diplomatique de pays très investis dans le soutien à Israël mais aussi le nombre de soldats israéliens ayant la double nationalité américaine, française ou britannique. »      Aujourd’hui, la possibilité d’une solution à deux États est rendue caduque à la fois par la logique coloniale à l’œuvre en Israël mais aussi par l’intransigeance du Hamas, dont beaucoup de membres, tel Ghazi Hamad, porte-parole et membre du bureau politique, estiment qu’« Israël est un pays qui n’a pas sa place sur [leur] terre ». Alors même qu’en 2017 le Hamas avait modifié sa charte, établie en 1988 un an après sa création, en reconnaissant l’existence d’Israël et en acceptant un État palestinien dans les frontières de 1967.                                                                                                            Pour envisager l’avenir et ne pas se résoudre à une vision du conflit israélo-palestinien comme insoluble, juge Vincent Lemire, « il faut préciser ce qu’on désigne par colonie » : « Un kibboutz ou un moshav [autre type de communauté agricole, moins collectiviste à l’origine qu’un kibboutz – ndlr] à l’intérieur des frontières créées de fait par la guerre de 1948, ce n’est pas la même chose qu’une projection contemporaine ultrareligieuse et suprématiste sur les collines de Naplouse ».     ___ Pour ouvrir des perspectives, l’historien rappelle le projet « Two States, One Homeland », qui imagine deux États côte à côte avec une frontière ouverte entre les deux, autorisant les colons israéliens à rester sur le territoire de l’État palestinien et les réfugiés palestiniens à revenir vivre en Israël. Cela permettrait, estime-t-il, de prendre en compte « ce que l’on pourrait appeler une “autochtonie coloniale”, parce qu’Israël existe depuis soixante-quinze ans et parce que des communautés juives sont présentes en Palestine depuis des siècles. Et plutôt que de vouloir en finir avec cette réalité, il me semble qu’elle autorise des solutions créatives, parce que ni les Palestiniens ni les Israéliens ne peuvent espérer jeter l’autre peuple à la mer ».                 Les doubles racines, à la fois arabes et juives de la Palestine, proscrivent en effet la disparition de l’un ou l’autre peuple de ce territoire. Elles interdisent aux Israéliens qui voudraient profiter de la stratégie du choc à l’œuvre à Gaza de songer à une élimination des Palestiniens. Elles empêchent aussi une partie du camp décolonial de rêver pour la Palestine d’une décolonisation à l’algérienne.                                                                                                                         En Afrique du Sud, la transition s’est faite sans qu’il y ait, comme en Algérie, de départ des colons, même si la question de la possession de la terre n’a pas été réglée.          Pour penser le moment présent, Omar Jabary Salamanca tourne son regard vers le cas sud-africain plutôt qu’algérien puisqu’en Afrique du Sud « la transition s’est faite sans qu’il y ait, comme en Algérie, de départ des colons, même si la question de la possession de la terre n’a pas été réglée puisque les colons sont demeurés les grands propriétaires ». Au-delà des différences de contexte, « s’il y a un point commun aux processus de décolonisation, c’est qu’ils passent par la lutte armée parce que les colons ne cèdent jamais volontairement leur pouvoir, y compris en Afrique du Sud comme on a tendance à l’oublier. »        Nul hasard sans doute si l’Afrique du Sud a accueilli le 5 décembre à Prétoria de hauts responsables du Hamas invités aux commémorations officielles des dix ans de la mort de Nelson Mandela. Son petit-fils, Mandla Mandela, y a rappelé que pour le héros de la lutte contre l’apartheid la création d’un État palestinien était « la grande question morale de notre époque ». Et c’est l’Afrique du Sud qui, la première, a saisi la Cour pénale internationale sur les crimes de guerr[e israéliens à Gaza. Cette identification à la cause palestinienne montre bien qu’en tant que grille de lecture politique, la question coloniale est au cœur du conflit israélo-palestinien." [Joseph Confavreux et Carine Fouteau__ Merci à Mediapart__ Souligné par moi. ] ____________

Partager cet article
Repost0

Ecrire, encore

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Une pratique dépassée?

                         Pour certains, l'écriture manuelle serait une pratique dépassée, d'un autre âge. Un apprentissage long et fastidieux, qui rappelerait une pratique chronophage dans l'école austère de Jules Ferrry, où l'application au graphisme appliqué avec pleins et déliés de rigueur, devait tendre à la régularité, voire à la perfection: la calligraphie, comme on disait, la "belle" écriture. Un apprentissage long et appliqué en milieu scolaire, qui aboutissait parfois à la perfection sous les doigts du greffier ou du secrétaire de mairie. Nostalgie d'une pratique et d'une époque qu'il faudrait reléguer dans les oubliettes d'un passé charmant mais désuet.                                                    Les "modernes" s'opposent résolument à une telle perte de temps et d'efforts vains, à l'heure où domine le clavier, jusque sur les portables. Ils constatent que l'écriture à la main est en voie d'extinction. Qui écrit encore à sa grand-mère ou à sa bien aimée? Le numérique s'est démocratisé. Il faut donc s'y consacrer et abandonner porte-plumes encombrants et même pointes Bic plus récentes. Dans certains pays, on est en train de franchir le pas du tout numérique en milieu scolaire. Les USA et la Finlande, notamment ouvrent la voie, dite du futur. Place aux écrans et aux tablettes dès le plus jeune âge. Du simple mouvement des doigts à la page parfaite et uniforme. Rien de plus simple. Plus de distinction entre différentes écritures. L'idéal démocratique réalisé, quoi...

 

 

 

   On pourrait le penser... Or des études récentes montrent que l'écriture manuelle, avec son apprentissage progressif, est important dans la formation des aptitudes de l'enfant, motrices et intellectuelles.    A l'heure de la digitalisation généralisée, des claviers uniformes, des tablettes de toutes sortes, cet aspect des choses avait échappé même à certains "modernes" pédagogues....Le détour pas l'apprentissage de l'écriture est une phase plus complexe et nécessaire qu'on ne le croit. "... L’écriture manuscrite active davantage de capacités cérébrales, comme la pensée, la langue, la mémoire et la motricité. On apprend mieux à percevoir et à distinguer les lettres quand on écrit à la main. L’écriture manuscrite aide à se souvenir. Elle aide probablement aussi à augmenter les compétences en lecture..."                                 Il est temps de sortir de la tendance lourde à la standardisation dès le premier âge. Le développement cognitif s'en trouverait amélioré.  _______

Partager cet article
Repost0

Varia

Publié le par Jean-Etienne ZEN

__ Crash

__  Laïcité?

__ Le pire

__ Fuyez!

__Torpillage

__ Paris envié?

__ Nuit blanche

__ Sans saucisses?

__ Coran: une histoire (ici)

__ Immigration en question        

__ Ciblages de la CAF

__ Veto condamné

__ Vers un "nouvel âge"?

__ La souris ogre

__ The Place to be

__ On pouvait s'y attendre...    _______________________________

Partager cet article
Repost0

En France, on n'a pas de pétrole

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Mais on a du lithium ...

                      Pour paraphraser la célèbre formule de qui vous savez.....Jupiter l'a proclamé: nous n'en manquons pas. Pékin n'a qu'à bien se tenir...Voici revenue la question de l'énergie, mais sous des formes bien différentes, dans des conditions qui ont radicalement changé, dans le contexte d'un tournant historique inédit: prise de conscience d'un gigantesque défi climatique et d'un conflit inattendu à l'Est, qui nous oblige à repenser plus vite que prévu le monde de la consommation d'énergie, dans les plus brefs délais. Il y a la possibilité du stockage des énergies vertes, mais aussi la question de la production, de nos déplacements Le véhicule électrique annoncé comme généralisable dans les prochaines décennies, à marche forcée, n'est pas sans poser des problèmes majeurs, même si les constructeurs se précipitent sur ce nouveau marché, alléchés par les aides d'Etat et les profits de demain. Les véhicules électriques: toute une histoire.. Mais ce n'est pas le seul problème: il y a celui de la production des semi-conducteurs...                                                                                                           Il y une dimension de pari dans les nouvelles voies que l'on tente d'explorer, sous la pression de la nécessité, dans un contexte géopolitique mouvant. Mais de manière moins empirique qu'à d'autres époques                           Dans la panique énergétique non anticipée dans laquelle nous sommes plongés, une matière première rare prend le premier plan des préoccupations et des investigations des Etats. Une matière déjà connue, devenue stratégique, mais diversement répandue et déjà objet de compétition mondiale: le lithium                                                                                                                                              "...  Llithium figure désormais en tête de la liste des « minerais critiques ». Ce métal, qui sert à la fabrication de batteries électriques, voit ses cours exploser, au point d’être qualifié d’« or blanc ». Il a aussi gagné, dans le jargon des groupes miniers, le surnom de « pétrole du XXIe siècle », indiquant son rôle de premier plan dans la définition des rapports de force mondiaux, un rôle occupé jusqu’ici par les hydrocarbures.  Il suffit de remplacer lithium par gaz pour comprendre la nature des interrogations sur le futur de cette ressource. Le cas de la guerre en Ukraine l’a illustré, lorsque la Russie a en substance fermé ses robinets à destination de l’Europe, procédant à une « militarisation » (weaponisation) de cette ressource naturelle. Voilà qui illustre ce qui pourrait arriver demain avec des minerais dits critiques, au premier rang desquels figure le lithium.   Ce métal est crucial pour la production de batteries (au lithium-ion) pour les véhicules électriques, en remplacement des moteurs thermiques (dont l’Europe a programmé la disparition pour 2035), mais aussi de façon plus générale dans toute l’économie de la transition énergétique, parmi d’autres minerais critiques. « Le monde va passer de kilowattheures très carbonés, consommateurs d’énergies fossiles, à des kilowattheures très “métallisés”. En outre, toutes les technologies de pointe et aciers à haute valeur ajoutée utilisent une quantité croissante de métaux rares. C’est notamment le cas de l’industrie aéronautique et de défense », analyse Vincent Donnen, dans une note de l’Institut français des relations internationales consacrée aux métaux critiques..."                                                                                                                                                       Mais la production de cette précieuse matière première peine à suivre et la concurrence pour son obtention deviendra de plus en plus rude. Seulement, l'impact environnemental n'est pas nul et pose même de sérieux problèmes, connus depuis un moment.  Il en faut beaucoup. Il en faudra beaucoup plus demain avec le développement accéléré des batteries de toutes sortes qui seront nécessaires pour le fonctionnement des voitures électriques en pointe et le stockage envisagé de l'énergie "verte".   La Chine, qui a quasiment le monopole de cette matière très recherchée, ne devrait plus être la seule à en extraire, car l'Europe notamment, envisage d'entrer dans le jeu et de devenir autosuffisante.     Le problème est que l'extraction est très complexe et polluante et demande beaucoup d'énergie et d'eau. Le Portugal est sur la liste, mais le sous-sol français n'en manque pas. En attendant d'autres matières premières et notamment la maîtrise de l'hydrogène, de sérieux problèmes vont se poser.                            ___ Le développement des énergies nouvelles dans des secteurs de plus en plus larges de l' économie dite verte, les transports, etc... posent des problèmes auxquels on réfléchit peu à long terme. Pour le moment.  Les terres dites rares portent bien leur nom. Leur extraction et leur concentration posent des problèmes auxquels nous allons être vite confrontés.  Dans les conditions actuelles, ne sommes-nous pas à l'aube d'impasses à venir?  Le problème des terres dites rares, sans lesquelles les nouvelles technologies numériques et leurs multiples applications actuelles et à venir ne pourraient voir le jour et se développer, commence à émerger dans l'espace informatique et énergétique de manière de plus en plus large, même s'il reste encore largement ignoré.

      Des livres et différentes émissions nous confrontent à un   énorme défi pour l'avenir:
     Avec la COP21, un tournant prétendait être pris pour sortir au plus vite des énergies fossiles pour gagner peu à peu en énergies vertes, comme certains pays en pointe dans ce domaine en donnaient l'exemple, pour une transition énergétique douce.
     Mais s'était-on posé le problème de l'accès à ces matériaux, que l'on trouve en quantité infinitésimale dans le sol, la roche, des traitements lourds et polluants qu'il faut pratiquer pour les extraire, de la commercialisation concentrée dans quelques pays, surtout la Chine, qui détient un quasi-monopole de fait, de la pollution massive que nécessitent leurs traitements et leur éventuel recyclage.
     La demande est exponentiellement explosive que ce soit en matière civile (téléphones portables, notamment)  ou en matière militaire (missiles balistiques, etc...)
   Nous entrons, sans y avoir réfléchi dans de nouvelles dépendances, après avoir laissé la Chine accaparer l'exploitation et le traitement de technologies décisives pour l'avenir.
    Ce que l'on considérait comme "propre" se révèle en fait "sale" et dévoreur d'énergie en amont, comme en aval (retraitement).
   Nous avons fait un pari qui ne pourra être tenu et élargi (voitures électriques, par exemple.)
     Il est temps de prendre la mesure du risque des voies que nous sommes en train de prendre, pour repenser le problème et sortir de nos naïvetés.
   "Rares", ces matériaux le seront de plus en plus et on voit déjà qu'en Chine ou en Mongolie les terres rares tuent des villages.
      Un récent papier nous invitait à prendre la mesure de cette question des terres raresici et là, que je découvrais seulement, considérant naïvement que le tout-numérique serait notre avenir, ne voyant pas que même une éolienne demande une quantité importante de nouveaux métaux, peu à peu découverts à partir du tableau de Mendeleïev.
      Serait-ce une bombe à retardement, comme titrait le Point?  En tous cas, les aspects cachés du problème émergent peu à peu dans l'esprit des spécialistes et de certains responsables politiques.
  Vers quelles impasses allons-nous arriver à vouloir foncer tête baissés ver ce nouvel eldorado qu'on nous a fait miroiter?
     Difficile à dire. En tous cas, une réflexion s'impose, au niveau mondial, pour dépasser les intérêts commerciaux à court terme, les rapports de force que l'on a laissé s'installer. Une question de souveraineté nationale.
     Plusieurs livres de bon niveau traitent la question assez complètement. J'ai apprécié particulièrement celui de Guillaume Pitron, accessible à tous: La guerre des métaux rares. préfacé par H.Védrine, dont on peut lire gratuitement sur Amazon les importantes premières pages.
_______- La face (très) sombre des énergies renouvelables
______________

Partager cet article
Repost0

Bocages en question

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Agriculture intensive.

             De l'importance de haies,                                                                                                                                                                  Que l'on s'est appliqué à détruire pour favoriser l' agrobusiness, au dépends de la qualité des terres devenues hyper-compactées et des sols souvent biologiquement morts. Le drainage naturel est aussi compromis, favorisant des inondations parfois catastrophiques, comme récemment dans le Pas de Calais. On est invité aujourd'hui à en replanter, de manière souvent bien symbolique. C'est même devenu "tendance". Et il faudra des dizaines d'années avant que ces nouvelles plantations retrouvent leurs vertus d'antan.  ____________                    En France, " entre la fin des années 1960 et les années 1980, 600000 kilomètres de haies ont été détruites, soit la moitié du linéaire total. Un phénomène général : en Belgique, 75% ont disparu, en Italie, la moitié sur la seule plaine du Pô, en Hollande de 30 à 50%, en Angleterre plus de 50%. En France, le rythme de 45000 kilomètres par an d’éradication est passé à 15000 kilomètres dans les années 1990 pour connaître une relative stabilisation depuis. Selon l’enquête Terruti-Lucas en effet, les haies ont continué de reculer de 8000 hectares entre 2012 et 2014 (une actualisation par l’IGN est en cours) et les bosquets, arbres épars et vergers sont toujours arrachés aujourd’hui. En conséquence, le nombre d’espèces d’adventices favorables à la biodiversité a diminué de 67% ces trente dernières années."...

Les crues historiques ayant touché le Nord ont été d’autant plus importantes que l’agriculture intensive a entraîné la disparition du bocage.

 

                  Dans l’ouest du Pas-de-Calais, les inondations de novembre ont traumatisé tout un territoire : les crues de la Liane, de la Canche, de la Lys, de la Hem et surtout du fleuve Aa ont affecté 6 000 habitations, engendré des départs précipités de centaines de familles et ruiné des maraîchers — surtout ceux du marais audomarois, près de Saint-Omer. Maintenant que l’eau est redescendue, on cherche à éviter de nouvelles catastrophes.     L’ampleur des dégâts est en effet grande. À Clairmarais, sur les bords du marais emblématique, on aperçoit pêle-mêle des sinistrés revenir dans leur maison inhabitable, des pompiers sillonner les rues, et des agriculteurs nettoyer leurs exploitations. « Mes parents vivent là depuis cinquante ans, jamais ils n’ont eu 40 cm d’eau », soupire Sylvain Dewalle, maraîcher audomarois. Le quadragénaire a perdu ses poireaux et ses mâches dans les inondations, et se sent « sacrifié ». Il pointe le manque d’entretien des canaux, et craint pour la suite : « Ça risque de se reproduire. »

Le marais audomarois (ici à Clairmarais) a débordé sur les champs voisins : de nombreux maraîchers ont perdu l’ensemble de leur récolte. © Mehdi Laïdouni / Reporterre

« LA TERRE N’ABSORBE PLUS L’EAU »

À 30 kilomètres de Saint-Omer, Bourthes, petit village du Montreuillois où l’Aa prend sa source, panse également ses plaies : une vingtaine d’habitations sont toujours touchées et de nombreux habitants sont relogés chez des proches. « Il n’y a plus d’eau dans Bourthes, dit Estelle Doutriaux, maire du village. Mais les maisons ont besoin d’être asséchées avant d’entamer des travaux. »

Comme ses administrés, Estelle Doutriaux a été surprise par la montée des eaux, alors que le village était préparé aux caprices de l’Aa. « Depuis les inondations de 2002, des ouvrages ont été construits, treize d’entre eux “tamponnent” les eaux. On n’avait plus d’habitations impactées.      L’Aa n’est donc pas la seule source du problème : situé dans une cuvette, Bourthes reçoit les eaux des communes voisines... parce que la terre n’absorbe plus l’eau comme elle le devrait. « On a une terre inerte, qui n’absorbe plus l’eau, dès qu’on a des fortes pluies, ça ruisselle. Sur Bourthes, on n’est pas forcément embêtés par l’Aa qui sort de son lit, mais plus par des problèmes de ruissellement. »   « L’agriculture est responsable des inondations à 80 % »   La raison est simple. Les régions touchées par les inondations — surtout le Montreuillois et le Boulonnais — ont une longue tradition bocagère, mise en péril par le développement de certaines cultures — comme le soja et le maïs — au détriment de l’élevage, notamment laitier, qui façonnait le paysage. Le lait, moins rentable, est peu à peu délaissé. « Les prairies sont des éponges, c’est ce qui nous permet d’absorber les ruissellements. Beaucoup de prairies ont été retournées, parce que les agriculteurs ne font plus de lait »....

« Le modèle maïs-soja laisse les terres nues à partir du mois d’octobre. Ici, la terre a aussi accueilli beaucoup d’engrais, et est plus fragile. L’agriculture est responsable des inondations à 80 %. La prévention doit se faire chez nous, ça éviterait à Saint-Omer d’être inondée », dit Didier Findinier, cultivateur de blé ancien bio à Campagne-lès-Boulonnais, village voisin de Bourthes.

Partager cet article
Repost0

<< < 1 2 3 4 5 6 > >>