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Quel avenir pour Taïwan?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Casse tête chinois  [notes de lectures]

              Complexité et conflictualité. Pour faire bref et simple. Points de vue: 

                          "...Comment défendre efficacement la petite démocratie de Taïwan face au géant totalitaire et impérialiste qu’est la Chine ? Peut-être en insistant sur le fait que si la légitimité du droit international est du côté de Pékin, celle qui découle de l’histoire est, en revanche beaucoup plus discutable, contrairement à ce qu’affirme avec aplomb la propagande officielle de la République populaire…"       La population est divisée dans les faits.       "...La crise a d'abord eu pour cause la prétention du Guomindang à être le représentant légitime de toute la Chine, et de l'autre côté du fait que la République populaire de Chine avait pour ambition symétrique de réunir Taïwan à elle, de la manière la plus pacifique possible, mais n'excluant pas « l'emploi de moyens non pacifiques » en cas de déclaration d'indépendance (cf. Loi antisécession de 2005). Le fait est que Taïwan a depuis revu ses prétentions à la baisse, tandis que la Chine populaire les revoit à la hausse, exerçant une pression croissante sur Taïwan afin de mener à la réunificationL'élément bloquant de la situation est que la moderne armée taïwanaise et surtout celle des ÉtatsUnis, engagés par le Taiwan Relations Act (en), assurent l'autonomie effective de l'île, alors qque le gouvernement et la population taïwanaise débattent d'une éventuelle déclaration officielle d'indépendance, sous la menace. La Chine continentale a effectivement affirmé que l'un des points pouvant mener à un conflit armé serait une déclaration d'indépendance de la part de Taïwan..."                     


                                                                                                                                                                                                    "...Les relations avec la Chine continentale sont une des préoccupations prioritaires de la politique de Taïwan pour des raisons historiques, sociologiques (de nombreux Taïwanais ont leur famille ou travaillent sur le continent) et géographiques.   La question de l'indépendance formelle de Taïwan vis-à-vis de la république populaire de Chine est épineuse mais centrale au sein de la société. La classe politique doit en effet conjuguer les pressions de Pékin qui cherche une réunification et le sentiment de la population qui se veut plus distant de cette idée. Un sondage du 30 mai 2016 mené par le Taiwan Indicators Survey Research indique en effet que 52,6 % des habitants seraient favorables à une indépendance officielle, 30,9 % y seraient opposés et 16,5 % seraient indécis. La proportion des personnes favorables à l'indépendance est encore plus forte chez les 20-29 ans et s'élève à 72 %, ce qui représente un réel défi pour les relations entre la république populaire de Chine et les autorités de Taïwan dans les années à venir....'                                                  _________ A l'époque des négociations avec le Chine, "Kissinger avait bel et bien décidé d’abandonner Taïwan pour conduire la Chine à se rapprocher de l’Amérique pour faire front ensemble face à l’Union soviétique. Comme l’a expliqué plus tard l’historienne Nancy Bernkopf Tucker, Kissinger a en réalité offert à la Chine bien plus qu’elle ne pouvait espérer en acceptant que le États-Unis retirent toute présence militaire sur le sol taïwanais et adoptent le concept « d’une seule Chine », reconnaissant ainsi que Taïwan fait partie intégrante de la Chine populaire.        « Les promesses [de Nixon et Kissinger] étaient plus grandes, leurs compromis plus conséquents et leurs concessions plus fondamentales que ce qu’ils pensaient acceptable par le peuple américain, écrivait cette historienne en 2005. Voici pourquoi ils ont eu recours au secret pour dissimuler île les dommages collatéraux » de ces concessions, explique l’historienne.    De fait, il apparaît bien que Kissinger fût intimidé par Zhou Enlai et surtout Mao. Confronté à la colère que le Congrès américain avait exprimé devant ce lâchage d’un allié anticommuniste, Nixon accepta que ce même Congrès vote en 1979 le fameux Taiwan Relations Act par lequel les États-Unis s’engageaient à fournir des armes à Taïwan en quantités suffisantes pour lui permettre de se défendre en cas d’agression militaire. C’était là la seule concession du président américain de l’époque. Depuis, la Chine n’a plus jamais cessé de revendiquer Taïwan comme faisant partie de son territoire..."         ________________

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Cher lithium

Publié le par Jean-Etienne ZEN

     L'or blanc au centre

             Aujourd'hui c'est la course au lithium,        

                       Le nouvel "or blanc". En attendant d'autres options, dans la concurrence féroce que se livrent les industriels dans la course au stockage de l'énergie et  à la production de véhicules électriques. Longtemps le privilège de la Chine, le lithium, classique ou géothermal, risque de garder encore longtemps une place prépondérante. Son extraction est encore souvent faite dans les pires conditions, notamment dans le Kivu et en Bolivie et ailleurs. Aujourd'hui en France. Cela commence à susciter des questions. De toutes les manières, cela reste une bombe toxique et risque de le rester, même si cette "terre rare" est un jour dépassée par autre chose.                                                             Jupiter l'a proclamé: nous n'en manquons pas. Pékin n'a qu'à bien se tenir...Voici revenue la question de l'énergie, mais sous des formes bien différentes, dans des conditions qui ont radicalement changé, dans le contexte d'un tournant historique inédit: prise de conscience d'un gigantesque défi climatique et d'un conflit inattendu à l'Est, qui nous oblige à repenser plus vite que prévu le monde de la consommation d'énergie, dans les plus brefs délais. Il y a la possibilité du stockage des énergies vertes, mais aussi la question de la production, de nos déplacements Le véhicule électrique annoncé comme généralisable dans les prochaines décennies, à marche forcée, n'est pas sans poser des problèmes majeurs, même si les constructeurs se précipitent sur ce nouveau marché, alléchés par les aides d'Etat et les profits de demain. Les véhicules électriques: toute une histoire.. Mais ce n'est pas le seul problème: il y a celui de la production des semi-conducteurs...                                                                                                           Il y une dimension de pari dans les nouvelles voies que l'on tente d'explorer, sous la pression de la nécessité, dans un contexte géopolitique mouvant. Mais de manière moins empirique qu'à d'autres époques                           Dans la panique énergétique non anticipée dans laquelle nous sommes plongés, une matière première rare prend le premier plan des préoccupations et des investigations des Etats. Une matière déjà connue, devenue stratégique, mais diversement répandue et déjà objet de compétition mondiale: le lithium                                                                                                                                              "...  Llithium figure désormais en tête de la liste des « minerais critiques ». Ce métal, qui sert à la fabrication de batteries électriques, voit ses cours exploser, au point d’être qualifié d’« or blanc ». Il a aussi gagné, dans le jargon des groupes miniers, le surnom de « pétrole du XXIe siècle », indiquant son rôle de premier plan dans la définition des rapports de force mondiaux, un rôle occupé jusqu’ici par les hydrocarbures.  Il suffit de remplacer lithium par gaz pour comprendre la nature des interrogations sur le futur de cette ressource. Le cas de la guerre en Ukraine l’a illustré, lorsque la Russie a en substance fermé ses robinets à destination de l’Europe, procédant à une « militarisation » (weaponisation) de cette ressource naturelle. Voilà qui illustre ce qui pourrait arriver demain avec des minerais dits critiques, au premier rang desquels figure le lithium.   Ce métal est crucial pour la production de batteries (au lithium-ion) pour les véhicules électriques, en remplacement des moteurs thermiques (dont l’Europe a programmé la disparition pour 2035), mais aussi de façon plus générale dans toute l’économie de la transition énergétique, parmi d’autres minerais critiques. « Le monde va passer de kilowattheures très carbonés, consommateurs d’énergies fossiles, à des kilowattheures très “métallisés”. En outre, toutes les technologies de pointe et aciers à haute valeur ajoutée utilisent une quantité croissante de métaux rares. C’est notamment le cas de l’industrie aéronautique et de défense », analyse Vincent Donnen, dans une note de l’Institut français des relations internationales consacrée aux métaux critiques..."                                                                                                                                                       Mais la production de cette précieuse matière première peine à suivre et la concurrence pour son obtention deviendra de plus en plus rude. Seulement, l'impact environnemental n'est pas nul et pose même de sérieux problèmes, connus depuis un moment.  Il en faut beaucoup. Il en faudra beaucoup plus demain avec le développement accéléré des batteries de toutes sortes qui seront nécessaires pour le fonctionnement des voitures électriques en pointe et le stockage envisagé de l'énergie "verte".   La Chine, qui a quasiment le monopole de cette matière très recherchée, ne devrait plus être la seule à en extraire, car l'Europe notamment, envisage d'entrer dans le jeu et de devenir autosuffisante.     Le problème est que l'extraction est très complexe et polluante et demande beaucoup d'énergie et d'eau. Le Portugal est sur la liste, mais le sous-sol français n'en manque pas. En attendant d'autres matières premières et notamment la maîtrise de l'hydrogène, de sérieux problèmes vont se poser.                            ___ Le développement des énergies nouvelles dans des secteurs de plus en plus larges de l' économie dite verte, les transports, etc... posent des problèmes auxquels on réfléchit peu à long terme. Pour le moment.  Les terres dites rares portent bien leur nom. Leur extraction et leur concentration posent des problèmes auxquels nous allons être vite confrontés.  Dans les conditions actuelles, ne sommes-nous pas à l'aube d'impasses à venir?  Le problème des terres dites rares, sans lesquelles les nouvelles technologies numériques et leurs multiples applications actuelles et à venir ne pourraient voir le jour et se développer, commence à émerger dans l'espace informatique et énergétique de manière de plus en plus large, même s'il reste encore largement ignoré.

      Des livres et différentes émissions nous confrontent à un   énorme défi pour l'avenir:
     Avec la COP21, un tournant prétendait être pris pour sortir au plus vite des énergies fossiles pour gagner peu à peu en énergies vertes, comme certains pays en pointe dans ce domaine en donnaient l'exemple, pour une transition énergétique douce.
     Mais s'était-on posé le problème de l'accès à ces matériaux, que l'on trouve en quantité infinitésimale dans le sol, la roche, des traitements lourds et polluants qu'il faut pratiquer pour les extraire, de la commercialisation concentrée dans quelques pays, surtout la Chine, qui détient un quasi-monopole de fait, de la pollution massive que nécessitent leurs traitements et leur éventuel recyclage.
     La demande est exponentiellement explosive que ce soit en matière civile (téléphones portables, notamment)  ou en matière militaire (missiles balistiques, etc...)
   Nous entrons, sans y avoir réfléchi dans de nouvelles dépendances, après avoir laissé la Chine accaparer l'exploitation et le traitement de technologies décisives pour l'avenir.
    Ce que l'on considérait comme "propre" se révèle en fait "sale" et dévoreur d'énergie en amont, comme en aval (retraitement).
   Nous avons fait un pari qui ne pourra être tenu et élargi (voitures électriques, par exemple.)
     Il est temps de prendre la mesure du risque des voies que nous sommes en train de prendre, pour repenser le problème et sortir de nos naïvetés.
   "Rares", ces matériaux le seront de plus en plus et on voit déjà qu'en Chine ou en Mongolie les terres rares tuent des villages.
      Un récent papier nous invitait à prendre la mesure de cette question des terres raresici et là, que je découvrais seulement, considérant naïvement que le tout-numérique serait notre avenir, ne voyant pas que même une éolienne demande une quantité importante de nouveaux métaux, peu à peu découverts à partir du tableau de Mendeleïev.
      Serait-ce une bombe à retardement, comme titrait le Point?  En tous cas, les aspects cachés du problème émergent peu à peu dans l'esprit des spécialistes et de certains responsables politiques.
  Vers quelles impasses allons-nous arriver à vouloir foncer tête baissés ver ce nouvel eldorado qu'on nous a fait miroiter?
     Difficile à dire. En tous cas, une réflexion s'impose, au niveau mondial, pour dépasser les intérêts commerciaux à court terme, les rapports de force que l'on a laissé s'installer. Une question de souveraineté nationale.
     Plusieurs livres de bon niveau traitent la question assez complètement. J'ai apprécié particulièrement celui de Guillaume Pitron, accessible à tous: La guerre des métaux rares. préfacé par H.Védrine, dont on peut lire gratuitement sur Amazon les importantes premières pages.
_______- La face (très) sombre des énergies renouvelables___________________________________

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Jobs en deux clics

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Si facile de trouver un job!

                                               Et de plus: in-dé-pen-dant!     Il suffit de ne pas être (trop) exigeant et de faire une opération toute simple: cliquer.      C'est un peu comme une agence, sauf qu'il n'y a pas de visage et que vous allez être sous statut particulier, avec un "contrat" un peu spécial. On recrute dans le domaine des plate-formes, mais il ne faut pas être trop regardant sur les conditions de l'emploi, souvent très spécifiques, que l'on vous propose. Mais cela permet de (sur)vivre, surtout si on ne compte pas ses heures et éventuellement si on n'est pas regardant sur sa vie de famille. On connaît mieux le fonctionnement de Uber. Mais le système a fait école et se multiplie comme des petits pains. Des machines à fabriquer de la précarité. Un système qui rapporte gros... à ceux qui sont aux commandes, parfois au niveau international. A l'heure du capitalisme numérique. Les crises profitent bien au Gafams, qui font leur beurre, dans une économie de plate-forme, qui flatte le consommateur, mais atomise l'opérateur ou le "collaborateur".                                                              Flexibilité, mobilité et précarité sont les trois mamelles de ces nouvelles activités au service d'algorithmes sans visage et sans vision.  La flexibilité est une devenue une vertu économique majeure, pas seulement chez Amazon.   


                                                                                                                   "...Travailleur de supermarché, de stations de test Covid, d’entreprises de démarchage téléphonique… Au bout du fil, de l’écouvillon ou du transpalette, ces travailleurs indépendants ont été recrutés par l’intermédiaire de plateformes du travail uberisé, des agences d’intérim pour « auto-entrepreneurs » et « indépendants » où la prestation sans quasiment de cotisations – et donc une protection sociale affaiblie – remplace le salaire. StaffMe, Manners ou encore Student Pop sont toutes nées en 2016. Ces plateformes de « mise en relation » se chargent de trouver des travailleurs indépendants pour des missions à durée variable, d’une journée à plusieurs mois. Elles empochent au passage une commission d’environ 20 % du paiement. La pratique est à la limite de la légalité. Le premier procès contre l’une de ses plateformes aura lieu en fin d’année, et l’inspection du travail essaye de s’attaquer à ce problème. Car derrière la « flexibilité » promise se cache souvent une précarité accrue.  Selon les préférences et les compétences, les indépendants reçoivent des propositions pour des postes de vendeur, de manutentionnaire, de prospecteur commercial, ou même d’aide-soignant. C’est un peu comme pour les intérimaires, mais sans le statut de salarié. À la manière d’une application de dating, on peut rapidement accepter ou refuser l’offre d’un simple geste sur l’écran.   D’autres entreprises continuent en revanche de l’utiliser. Selon les préférences et les compétences, les indépendants reçoivent des propositions pour des postes de vendeur, de manutentionnaire, de prospecteur commercial, ou même d’aide-soignant. C’est un peu comme pour les intérimaires, mais sans le statut de salarié. À la manière d’une application de dating, on peut rapidement accepter ou refuser l’offre d’un simple geste sur l’écran.     Le scandale des caissiers indépendants a éclaté pendant le confinement du printemps 2020. Depuis les révélations de StreetPress, Franprix a fait amende honorable et promis de ne plus avoir recours à des indépendants dans ses magasins. Contacté, Monoprix affirme n’avoir qu’« eu recours de manière très exceptionnelle à la solution StaffMe » durant le premier confinement, et n’y avoir désormais « recours que pour des besoins extrêmement ponctuels ne relevant principalement pas de notre cœur de métier, notamment des opérations de street marketing, se déroulant en dehors de nos magasins » (voir la réponse entière en boîte noire). D’autres entreprises continuent en revanche de l’utiliser....Le cocktail semble séduisant : la liberté de travailler quand on le souhaite, un paiement rapide, une rémunération horaire qui semble au premier abord supérieure au salaire minimum. « Les personnes qui se disent satisfaites par les plateformes sont celles qui font cette activité en complément d’une autre, ou qui le font depuis peu de temps. Faire cela sur une longue durée reste compliqué. Ce sont des formes de travail vouées à rester transitoires », explique le sociologue Alexis Louvion, à partir d’entretiens de recherche.  « La majorité des travailleurs des plateformes optent pour la création d’une micro-entreprise. Les cotisations versées à ce titre garantissent certes certaines protections (maladie, retraite), mais de manière moins protectrice que pour les salariés, souligne le chercheur. Il faut également rappeler que le statut d’indépendant ne donne pas droit à l’assurance chômage. Et ne permet pas d’être protégé par le droit du travail, qui institue, entre autres choses, un temps de travail encadré et la possibilité d’action collective par l’intermédiaire des syndicats. »....                       _______________________

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Barbarie en cours

Publié le par Jean-Etienne ZEN

          A pleurer! Entre colère et accablement...   

                      __ Plenel récidive ___Les échos du Proche-Orient étant plus qu'inquiétants. ____Exode sans fin? __ Il y a trop peu de Arik Ascherman.

 

 

Ce n’est pas seulement une humanité concrète, celle des vies irrémédiablement perdues, qui se meurt au Proche-Orient. C’est l’idée même d’une humanité commune que ruine la vengeance sans frein ni limites de l’État d’Israël contre la population palestinienne de Gaza en riposte au massacre commis par le Hamas.  __ 

PensPenser aux autres, est le titre et le refrain d’un célèbre poème de Mahmoud Darwich (1941-2008), sans doute le plus grand poète arabe de notre modernité tant son œuvre ne se réduit pas à la cause palestinienne dont il fut le chantre (son œuvre est traduit en français par Elias Sanbar).                    « Quand tu mènes tes guerres, pense aux autres. / (N’oublie pas ceux qui réclament la paix.) », dit sa deuxième strophe. Ce poème est aussi un témoignage car Darwich a grandi dans la conscience de ce souci de l’autre, fût-il ennemi, ayant vécu en Israël jusqu’en 1970, appris l’hébreu comme sa première langue étrangère et découvert dans cette langue la littérature européenne.  [sans doute le plus grand poète arabe de notre modernité tant son œuvre ne se réduit pas à la cause palestinienne dont il fut le chantre (son œuvre est traduit en français par Elias Sanbar).           Penser aux autres. Ne pas s’enfermer dans une identité close. Ne pas laisser l’émotion détruire l’empathie. Ne pas barbariser l’autre au risque de se barbariser soi-même. Ne pas renoncer à cette élémentaire sensibilité où s’exprime notre souci du monde et du vivant. Or c’est peu dire qu’en France, la scène politique et médiatique n’y incite pas, voire s’y refuse.                                                                  Un refus qui peut aller jusqu’à l’ignominie puisqu’on a pu entendre une éditorialiste faire le tri entre des enfants morts selon qu’ils aient été tués « délibérément » (en Israël, dans l’attaque du 7 octobre) ou tués « involontairement » (à Gaza sous les bombes, depuis). La compassion pour les premiers, proclamés victimes de la barbarie, est à la mesure de la déshumanisation des seconds, décrétés tués par la civilisation.     Contribuant à invisibiliser la durable injustice faite au peuple palestinien, tant qu’Israël en occupe et colonise les territoires (en violation depuis 1967 des résolutions de l’ONU) et que ses gouvernants lui refusent le droit de vivre dans un État souverain (en violation des accords d’Oslo de 1993), le discours qui nourrit cette insensibilité fait comme si l’histoire s’était arrêtée le 7 octobre 2023, avec les massacres commis par les combattants du Hamas qui ont fait 1 200 victimes.                                                                                                                                   Brandi en présent monstrueux, sans passé ni futur, sans cause ni issue, cet événement terrifiant devient, pour les gouvernants d’Israël et leurs alliés, l’alibi de leur aveuglement. Organisée par la propagande étatique israélienne, la projection des images des tueries du 7 octobre, attestant de crimes de guerre, sert de justification à une riposte qui, elle-même, viole les lois de la guerre, transformant la contre-attaque militaire face au Hamas en une vengeance meurtrière indistincte contre la population palestinienne de Gaza.                                                                                                                        Jamais, depuis la Seconde Guerre mondiale, autant de civils (15 800 morts au récent décompte réalisé par le gouvernement du Hamas), de familles entières, de femmes et d’enfants, de soignant·es et d’humanitaires, de journalistes et de professionnel·les des médias – au moins 56 tué·es, soit plus d’un par jour d’offensive israélienne –, etc., n’ont perdu la vie dans un conflit armé en si peu de temps et sur un si petit territoire.                                                               Jamais, non plus, un tel déplacement forcé de population, dans des conditions sanitaires et humanitaires catastrophiques, ne s’est produit dans cette même unité de temps et de lieu. Environ 1,9 million de personnes, soit 80 % de la population gazaouie, ont dû fuir, quittant leurs habitations, abandonnant leurs biens, perdant leurs repères pour devenir des réfugié·es et des exilé·es. Une fuite sans répit et sans abri puisque, désormais, l’armée israélienne attaque le sud de la bande de Gaza vers lequel ces foules ont convergé.                                                                                                               À cette échelle de violence, il ne s’agit pas de dommages collatéraux mais bel et bien d’une stratégie guerrière qui s’en prend au peuple tout entier dont est issu l’ennemi particulier visé : but de guerre proclamé par Israël, l’anéantissement du Hamas est devenu sous nos yeux la destruction de la bande de Gaza, de ses villes, de son histoire et de sa sociabilité, de son passé et de son futur, de ses lieux de vie et de travail. Avec pour conséquence ultime, l’effacement de son peuple, expulsé de sa propre terre.

Nous sommes proches de l’heure la plus sombre de l’humanité.  [Richard Peeperkorn, responsable de l’OMS dans les Territoires palestiniens]

                       ______Entre désespoir et colère, la sidération qu’exprime l’ensemble des organisations internationales, sans en excepter une seule, qu’il s’agisse des agences onusiennes telle l’UNRWA ou des ONG comme Médecins sans frontières, est à la mesure de cette catastrophe inédite. « Nous sommes proches de l’heure la plus sombre de l’humanité », n’hésite pas à déclarer le responsable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans les Territoires palestiniens occupés.                        Solennelle et inhabituelle, tant la neutralité du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) lui enjoint d’ordinaire le silence, la récente prise de parole publique de sa présidente, Mirjana Spoljaric, lance la même alarme : « Le niveau de souffrance humaine est intolérable. Il est inacceptable que les civils n’aient aucun endroit sûr où aller à Gaza et, avec un siège militaire en place, il n’y a pas non plus de réponse humanitaire adéquate possible à l’heure actuelle. »  Confronté à la complicité, et donc à l’inaction, des alliés occidentaux d’Israël, au premier chef les États-Unis, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, essaye, en vain jusqu’ici, de secouer leur indifférence. Pour la première fois depuis le début de son mandat en 2017, il vient d’invoquer l’article 99 de la Charte des Nations unies qui lui donne le droit d’attirer « l’attention du Conseil de sécurité sur toute question qui, à son avis, pourrait menacer le maintien de la paix et de la sécurité internationales ». Un recours justifié, selon le porte-parole de l’ONU, par « l’ampleur des pertes en vies humaines en si peu de temps.                                                          Répétition de la politique de la peur qui inspira la réponse des États-Unis aux attaques terroristes du 11 septembre 2001, la stratégie israélienne est une perdition morale. Quels que soient les succès militaires revendiqués par Israël, ils finiront par signer sa défaite politique et diplomatique. Car, loin de garantir la sécurité de son peuple, ils l’entraîneront dans une guerre sans fin. Comment imaginer qu’Israël puisse vivre durablement au Proche-Orient en s’imaginant place forte d’un Occident dominateur, méprisant tous les peuples alentour ? D’un Occident qui, de plus, est en train de perdre le monde à force de prétention et d’ignorance.                                                               Précédée de mensonges éhontés et accompagnée de violations infinies des droits humains jusqu’à la légitimation officielle de la torture, la riposte américaine au 11-Septembre n’a fait qu’accroître la dangerosité internationale, ravageant des États souverains, suscitant de nouveaux terrorismes, humiliant des peuples entiers et fédérant leur ressentiment durable. Le tout au grand bénéfice de la Chine et de la Russie qui, pour l’une, s’est hissée au rang de deuxième et potentiellement première puissance économique mondiale, tandis que l’autre renouait avec une logique impériale agressive, de la Syrie à l’Ukraine, en passant par le continent africain.                             Loin des idéaux démocratiques dont se paraient les États-Unis tout en les piétinant, leur intervention n’a aucunement aidé les peuples concernés à gagner en liberté et en démocratie. C’est même radicalement l’inverse. Au résultat final, après le retrait piteux des troupes américaines, les talibans sont de retour au pouvoir en Afghanistan depuis 2021, au désespoir, notamment, des femmes afghanes.    Cible prioritaire de leur prétention à réorganiser la région, la République islamique d’Iran n’a cessé d’accroître son influence géopolitique, d’Irak en Syrie, du Liban au Yémen, sans oublier Gaza via le Hamas, tandis que la théocratie qui la dirige réprime les espérances émancipatrices des Iranien·nes.Enfin, l’Arabie saoudite, monarchie religieuse qui fut le terreau idéologique d’Al-Qaïda, n’est nullement inquiétée pour ses violations des droits humains mais, en revanche, s’imagine plus que jamais en centre du monde, au point d’avoir été choisie pour accueillir l’Exposition universelle de 2030.                                                                                                                          À deux décennies de distance, la réaction israélienne n’est cependant pas qu’une répétition de l’aveuglement américain. Elle l’aggrave, au risque d’égarer la planète tout entière, par sa démesure idéologique. Le pouvoir politique qui dirige aujourd’hui Israël et qui par conséquent mène cette guerre, incarne en effet une rupture radicale, ayant poussé jusqu’à ses conséquences extrêmes l’infernale logique identitaire de la colonisation, de supériorité des civilisations et de hiérarchie des humanités. Sous le règne de Benyamin Nétanyahou (au pouvoir sans discontinuer depuis 2009, à l’exception d’un bref intermède en 2021-2022), l’idéologie nationaliste religieuse a pris les commandes de l’État d’Israël avec un « coup d’État identitaire » comme l’a écrit le journaliste Charles Enderlin. Depuis 2018, une loi fondamentale, soit le plus haut degré possible en l’absence de Constitution, définit Israël comme le « foyer national du peuple juif » sans aucune référence au principe démocratique de l’égalité des droits.                                                                                                                                                                  Légitimant une suprématie identitaire qui discrimine les minorités arabe et druze, elle rompt avec la déclaration d’indépendance de 1948 qui enjoignait à Israël d’assurer « une complète égalité de droits sociaux et politiques à tous ses citoyens, sans distinction de croyance, de race ou de sexe ». Loin d’une embardée démagogique, cette radicalisation idéologique marque l’installation aux commandes de l’État d’Israël de forces politiques assumant une rupture avec toute vision universaliste : pas d’égalité naturelle, pas de droit international, pas d’humanité commune.    Pis, cette idéologie est destinée à l’exportation, comme en témoigne la notoriété auprès des droites extrêmes états-unienne et européennes de son théoricien et propagandiste, l’Israélo-Américain Yoram Hazony, auteur d’un best-seller traduit dans une vingtaine de langues, Les Vertus du nationalisme. Ce n’est rien de moins qu’un recyclage contemporain du nationalisme intégral de Charles Maurras, l’antisémitisme en moins, dont l’édition française est préfacée par un propagandiste d’extrême droite, Gilles-William Goldnadel.    Dénonçant le « fanatisme de l’universel » et « l’internationalisme libéral », ce plaidoyer pour l’avènement d’un « ordre des États nationaux » entend mettre fin aux valeurs supranationales promues par la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, dans la conscience que des États-nations pouvaient devenir les pires ennemis du genre humain. Ce nationalisme radical implique que les nations ne doivent avoir de comptes à rendre qu’à elles-mêmes, refusant « de transférer les pouvoirs du gouvernement à des institutions universelles ».         « Nous ne devrions pas tolérer que la moindre parcelle de notre liberté soit transmise à des institutions étrangères, quelle qu’en soit la raison, écrit Yoram Hazony. Il en va de même par rapport aux lois qui ne sont pas celles de notre propre nation. » Ce rejet de tout principe universel accompagne une conception ethnique de la nation, revendiquant son « homogénéité interne » face aux « minorités nationales et tribales » dont les revendications pourraient la défaire.                                 La page ouverte en 1948, en même temps que naissait Israël, d’une humanité commune régie par des principes universels opposables aux États-nations serait ainsi refermée. Il ne s’agit rien de moins que d’un retour en arrière jusqu’aux causes mêmes de la catastrophe européenne puis mondiale, ces nationalismes égoïstes, oppresseurs et dominateurs dont les peuples, dans la première moitié du XXe siècle, ont subi les ravages et les crimes, jusqu’à celui de génocide, tant fascisme et nazisme en furent les produits extrêmes.    À l’urgence humanitaire qui, pour le sort des Palestinien·nes comme des Israélien·nes, exige un cessez-le-feu immédiat et durable à Gaza, s’ajoute donc un impératif politique qui concerne toute la communauté internationale si, du moins, elle existe encore : mettre un coup d’arrêt à cette fuite en avant guerrière et identitaire où se meurt notre humanité. "   [Merci à Mediapart[  _________________

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Vers un risque majeur?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Energies en folie

           "...Tous redoutent que la crise historique de l’énergie ne se transforme en une catastrophe économique et sociale. En un an, le prix du gaz a été multiplié par dix, celui de l’électricité par vingt, tandis que les cours du pétrole ont quasiment doublé. Au cours de ces six mois, l’Union européenne a dépensé quelque 230 milliards d’euros supplémentaires pour assurer ses approvisionnements énergétiques, selon des estimations publiées par Bloomberg. Après l’Allemagne, la Suède n’hésite pas à parler d’un moment « Lehman » (l’écroulement de la banque américaine est considéré comme le signe déclencheur de la crise de 2008) pour l’énergie. « Les annonces d’hier [l’arrêt des livraisons de gaz russe - ndlr] risquent non seulement d’amener un hiver de guerre, mais menacent aussi notre stabilité financière », a prévenu la première ministre suédoise, Magdalena Andersson, dès le 4 septembre.     


                                                    __Car le doute n’est plus permis : Vladimir Poutine a engagé l’épreuve de force avec l’Europe. Pendant des mois, alors que le pouvoir russe jouait au chat et à la souris avec les Européens sur les livraisons de gaz, Gazprom, le bras armé gazier du Kremlin, invoquait des difficultés techniques, des besoins de maintenance.     Cette fois, le Kremlin ne prend même plus la peine de ménager les apparences. Il assume sa politique d’agression. « Les problèmes de livraisons gazières sont liés aux sanctions occidentales prises contre notre pays et plusieurs de nos groupes », a déclaré le 5 septembre Dmitry Peskov, porte-parole de Vladimir Poutine. Celui-ci a fait savoir que les livraisons de gaz russe à l’Europe ne reprendraient pas tant que les sanctions ne seraient pas levées...." (Martine Orange)

               Les pompiers tiendront-ils?   - Mais le pire n'est jamais sûr...________________
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Varia

Publié le par Jean-Etienne ZEN

__ Tik Tok

__  Navet

__ Revanches

__ Pénuries

 

__Survie                      

 

__ Endettement

__ Virage?

__ Piège

__ Absentéisme

__ Improvisation

__Mythologie

__ Sur-contrôle

__ Mensonges

__ Narco-business

__ CJR en question

__ Précieux barrages 

__ Nouvel amour

__ Dépendance alimentaire

__ Logement en question

__ Retour aux cavernes?                  _______________________

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Le Bâton et le dollar

Publié le par Jean-Etienne ZEN

La diplomatie du dollar

                                             Par la force et (ou) la ruse...      ___ "J’ai toujours aimé le proverbe ouest-africain : « Parlez doucement et portez un gros bâton ; vous irez loin.", disait  Théodore Roosevelt, pour illustrer la diplomatie américaine et justifier les interventions militaires pour la conquête de nouvelles zônes d'influence, notamment sur l'île de Cuba, à son époque. Au fond, il ne faisait que reprendre une règle diplomatique courante et appliquer un principe déjà énoncé par Machiavel dans Le Prince.

 

 


 

 

     "...Bien que déjà en oeuvre avant sa présidence, Roosevelt a utilisé la force militaire à plusieurs reprises au cours de ses deux mandats avec une touche plus subtile pour compléter ses politiques diplomatiques et appliquer la doctrine Monroe lors de multiples interventions en Amérique latine. Cela comprenait la Grande Flotte Blanche, 16 cuirassés qui ont pacifiquement fait le tour du monde comme une illustration du prestige croissant mais neutre des États-Unis sous la direction de Roosevelt..."                        ____Une expression reprise récemment par Joe Biden.  Question de dosage...Parfois, avec plus de force que d'amabilité apparente, parfois avec plus de brutalité, comme sous Bush Junior, dans ses "croisades" moyen-orientales.. IL s'agissait d'ailleurs sous des prétextes les plus "nobles", de faire d'excellentes affaires en matière pétrolière et d'exploiter différentes ressources abondantes en Afghanistan, comme ce fut reconnu par la suite, après les échecs répétés sur le terrain. Mais ces aventures militaires tournant au fiasco ne furent pas perdues pour tout le monde...                 


                            Les guerres américaines, de conquêtes territoriales ou/et d'influences politico-économiques, furent pratiquement ininterrompues tout au cours de sa brève histoire. La diplomatie du dollar a pris plus d'une fois des formes brutales.  Même la dernière intervention armée de l'armée US en Europe, ne fut pas dénuée d'arrière-pensées hégémoniques, comme le reconnaît l'historien Pauwels et comme le disait parfois à mi-voix le général de Gaulle, qui n'a pas apprécié les interventions US lors de la fin de la dernière guerre, dans une des phases de la guerre d'Indochine et dans le conflit algérien.... On ne parlera pas de celles qui ont joué et continuent à le faire dans le domaine économique, de manière plus ou moins habile et machiavélique. Pour ne pas parler d'actions plus directement politiques, comme à l'époque de Pinochet, la CIA aidant. Business first!                 __________________________

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Où va la presse?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

           * Thomas Jefferson écrivait : "Si l'on me donnait à choisir entre un gouvernement sans journaux ou des journaux sans gouvernement, je n'hésiterais pas un moment à choisir cette dernière formule."

                                 Lire le journal: une saine activité civique. Malheureusement en voie de régression, au profit de chaînes privées aux méthodes et aux contenus très discutés. Informer ne se résume pas à "faire savoir", mais à se donner les meilleurs moyens d'information et d'investigation. A condition qu'elle soit choisie et réfléchie et que l'information y soit de qualité, qu'elle que soit la ligne éditoriale générale, clairement assumée. La pluralité en ce domaine n'est pas un problème, mais la valeur de l'information, elle, en est un. Que reste-t-il de la qualité de la presse écrite française, depuis le renouveau de la Libération? Ne parlons pas des zéros ociaux....                                                  Les subventions légitimes à la presse, pour qu'elle ait les moyens de bien faire son travail, est-elle encore légitime, quand on se rend compte qu'elle favorise surtout les plus puissants. la presse française, mais pas seulement, est bien malade. La diversité a vécu. Jamais comme auparavant l'essentiel de la presse n'a été aussi concentré entre quelques mains. Des mains intéressées. Il n'y a pas que le soutien fidèle de Z. qui est en cause. Il y a bien d'autres verrous médiatiques, influenceurs d'opinion. Ce n'est pas d'aujourd'hui et seulement en France, mais ça s'accentue dans notre pays. Malgré la résistance de quelques îlots. Et il n'y a pas que la presse écrite. Un monde d'intérêts sans véritable frein, alors que l'information neutre et objective devrait être la norme. Un petit tour d'horizon:

         L'essentiel de la presse d'opinion est sous contrôle.  On ne peut pas dire que la presse en France soit actuellement diverse et pluraliste, reflétant en toute indépendance les grandes tendances de l'opinion, comme à une certaine période de son histoire. Elle s'est plutôt réduite, concentrée et homogénéisée.

               Ce n'est un secret pour personne: autour de 90% de la presse française est dépendante de grands groupes industriels et financiers qui y voient une possibilité d'influence, au moins indirecte. Peser sur l'opinion, même à perte, est l'un des objectifs des barons d'une presse écrite de moins en moins lue, où les groupes de pression et les puissants intérêts publicitaires pèsent d'un poids que peu remarquent.
      10 milliardaires possèdent quasiment toute la presse: Bouygues, Xavier Niel, Dassault, Bernard Arnault, Bolloré, Pierre Bergé, Patrick Drahi, François Pinault, Matthieu Pigasse et Lagardère.    De même, la majorité des titres de presse régionale et magazine appartient à deux fabricants d’armes : Lagardère (via Hachette) et Dassault (via la Socpresse)....Ajouter à cela la bollorisation galopante et bien orientée d'un groupe mercantile pour lequel l'influence et l'intérêt sont les objectifs majeurs. Où s'arrêtera la voracité de celui qu'on appelle le "boa", au service de la cause de qui vous savez. Sa voracité semble ne pas avoir de limites. Une presse de plus en plus vénale.              ________

   Point de vue:

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Ecole suédoise

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Cherchez le modèle...

                                       En matière économique et sociale, nous aimons bien nous comparer aux autres pays, soit en bien soit en mal. Nous avons tendance à chercher des modèles de bonne gestion chez nos voisins les plus proches, comme si nous n'étions pas capable politiquement de faire les choix qui s'imposent à la lumière de nos traditions et de nos valeurs. Quitte à être vite conscients qu'il y a des problèmes chez les autres aussi et que l'herbe n'est pas plus verte ailleurs. Notre myopie parfois nous aveugle. Il y eut à une époque le "modèle japonais" qui inspira maints dirigeants, puis le "modèle allemand", qui actuellement montre ses faiblesses. Aujourd'hui, c'est plutôt le "modèle suédois" que l'on juge performant en haut lieu. Jupiter y pense souvent dans sa volonté de réformes brouillonne.   


                   ...Sauf que la Suède n'est plus ce qu'elle était. La privatisation sans complexe et sans limites apparentes est en train de modifier profondément le mythe d'un pays social et progressiste sur plus d'un point. Par exemple en matière scolaire. Chez nous l'école va mal.  Il y a des raisons structurelles à cet état de fait, ce qui n'est pas nouveau. La gouvernance scolaire a suivi la pentes des anciennes recommandations de l'OCDE en matière de tout ce qui éest service public et certains pensent fortement à une privatisation encore plus rapide qui supprimerait les problèmes qu'ils ont eux-mêmes contribués à créer.      La dérégulation/déstructuration, nouveau dogme néo-libéral, est à l'oeuvre aussi en Suède et on peut déjà en voir les effets: ils sont édifiants! Certains observateurs parlent de fiasco. Au nom de la "liberté", on a créé une situation ubuesque et inquiétante pour l'avenir de ce pays.          "...C'est une école “deux en une” », résume Mme Elsa Heuyer. Cette professeure de français du lycée Drottning Blanka a dû apprendre à « optimiser » le temps et l’espace au bénéfice d’AcadeMedia, l’« entreprise éducative » cotée en Bourse qui l’emploie à temps (très) partiel : 28,7 %. Situé au sud de Stockholm, son lycée, un établissement privé sous contrat, dit friskola (friskolor au pluriel), partage ses locaux avec un autre du même groupe. Rentabilité oblige, Mme Heuyer doit gérer deux niveaux dans la même classe : « En pratique, je suis obligée de diviser le temps de cours par deux. »    Exerçant, eux, à temps plein, ses collègues professeurs d’espagnol, Mme Sandra Nylen et M. Adrian Reyes, enseignent également une autre matière — un fait commun en Suède. Ils assurent en outre un tutorat pour une quinzaine d’élèves chacun, jouant le rôle de ce qu’on appelle en suédois un mentor. Par courriel ou par téléphone, ils doivent maintenir un contact permanent avec les parents pour le suivi des absences et de la scolarité, toutes matières confondues. « Lorsqu’un élève rencontre des difficultés, c’est de la faute du mentor », soupire M. Reyes. Il n’est ainsi pas rare de voir un professeur aider un élève à faire remonter ses notes dans une autre matière que celles qu’il enseigne. « Je m’assure sans cesse auprès de mes élèves que tout va bien, car je sais que mon directeur va me demander des comptes, raconte Mme Nylen avec nervosité. Mais que faire lorsqu’ils échouent dans plusieurs matières ? »   Le directeur du lycée Drottning Blanka « demande des comptes » parce qu’il lui faut de bons résultats pour conserver ses élèves ou en attirer davantage. Après le retour au pouvoir des « partis bourgeois », en 1991, le premier ministre du Parti modéré, M. Carl Bildt, instaura le système des « chèques éducation ». Depuis, il n’y a plus de carte scolaire, et chaque famille peut inscrire gratuitement ses enfants dans l’école publique ou privée de son choix..."                                      L'ex-modèle suédois n'en est plus vraiment un... Sous prétexte de dépoussiérer le mammouth, on vide progressivement de sa substance un système qui, sous l'effet de la massification, demandait certes bien des adaptations, mais que beaucoup ne reconnaissent plus, tant il s'éloigne des missions fondamentales de l'école, qui est d'abord de former l'homme et le citoyen, avec un minimum d'exigences de culture, de maîtrise de la langue.  Tout se passe comme si l'accent était mis sur une nouvelle ambition, et cela très précocément: préparer le plus tôt possible de futurs producteurs et d'excellents consommateurs.   Ce que l'on déplore chez nous est encore plus visible dans d'autres pays, qui ont pris à grande vitesse les voies indiquées par de nouveaux pédagogues, marquées par la permissivité, l'idéal d'auto-apprentissage, le recul de l'autorité légitime du maître, les exigences minimales exigées le plus souvent, le fameux "apprendre à apprendre   En même temps la privatisation va bon train, accompagnant et accentuant les inégalités.                                                                      En Suède, par exemple, qui a engagé un vaste tournant libéral et que l'on veut mimer, après d'autres modes, qui vont et viennent. Le modèle scolaire suédois est très souvent vanté, mais c'est se fier à l'apparence et ne pas comprendre ce qui se joue dans le fond ainsi que les dérives en cours.   Certes, l'élève est "au centre" du système" (comme on le répète chez nous comme un mantra); il est aussi roi, avec toutes les effets pervers de cette promotion. Les parents ont une autorité  sur un système en fait très contrôlé, malgré la libéralisation proclamée. Un marché scolaire trop concurrentiel commence à être remis en question là-bas, ainsi qu'une baisse de niveau. La communication devient prioritaire aux dépends des contenus et des matières que l'on sacrifie peu à peu. La France prend le même chemin.  La ségrégation scolaire va de pair avec une privatisation de plus en plus poussée.  Les qualités de "modèle" suédois ont aussi des revers, à cette échelle. Il est discuté au coeur même du pays et du monde enseignant, après s'être trop ouvert.  Etant donnée l'extrême permissivité qui s'est mise en place sous le gouvernement libéral, certains se demandent si l'on est pas en train de former là-bas des "petits cons".  C'est la fin d'un mythe, de toute évidence..

 

       La privatisation galopante de l'école s'imprègne des lois du marché. La recherche de la "satisfaction client" pousse à une inflation de bonnes notes , qui fausse tout le système, les parents demandant souvent aux enseignant de revoir leur copie. Un système qui tend à devenir à la carte. Il n'est pas étonnant que le métier d'enseignant, assez mal payé, ne séduise plus.
       L'obsession  de nos chefs d'Etat, c'est de trouver des modèles pour sortir des difficultés qu'ils ont eux-mêmes souvent contribué à créer.

      ______________________
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Catastrophe éducative?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Ça peut l'être, trop souvent

                Malgré les récentes réglementations, plus ou moins respectées, on constate que le portable continue à exercer son emprise de manière excessive et souvent toxique sur une bonne partie de la population scolaire, dés le plus jeune âge, malgré les efforts de certaines associations de parents responsables. On ne parlera pas des adultes, victimes du même phénomène d'addiction. l'Unesco y va de ses recommandations. Le ministre y va de ses "innovations".... 


                                                      On peut considérer certains usages des écrans comme un "cancer";  les  écrans toxiques continuent à sévir, de manière mimétique. La fréquentation de certains réseaux sociaux ne faiblit pas, au contraire, parfois de la pire des manières. Sans parler des plate formes les plus perverses. Le problème est (aussi) politique: "...Après des années de controverse sur la surexposition des enfants aux écrans, Emmanuel Macron s’apprête à hausser le ton. Un tournant déjà amorcé dans d’autres pays, de la Chine à la Suède, où des décisions sur la prévention des plus jeunes face au numérique sont prises au sommet de l’État. Aux États-Unis, Joe Biden en personne a accusé les géants de la tech de «proposer aux enfants des contenus qui menacent leur santé mentale et leur sécurité», dans une tribune parue dans le Wall Street Journal...'                                     Un fléau? Oui, pour certains parents impuissants. Les effets délétères de la surexposition aux écrans ne sont plus à à à démontrer. Il ne s'agit pas seulement des portables...   ______________

 

Avertissement de responsables sur le terrain:

Nous ne pouvons que constater ces derniers mois la place grandissante que prennent le téléphone portable et les réseaux sociaux dans la vie de nos collégiens. Snapchat, TikTok, Instagram, Whatsapp ou autres; toutes ces plateformes amènent des dérives qui nous inquiètent : cyberharcèlement, accès à des contenus inappropriés ou violents, diffamation, injures... sans parler des risques de dépendances...
L'expérience et les relations que nous entretenons avec les forces de gendarmerie nous montrent que vous devez être très vigilants si votre enfant a accès à un téléphone portable et à un réseau social, quel qu’il soit. Voici quelques conseils à suivre pour limiter les risques
Discuter des risques des réseaux sociaux avec lui.
Fixer des limites en terme de temps
Surveiller l'activité de vos enfants (qui suivent-ils, quelles photos envoient-ils, que reçoivent-ils?)
Par ailleurs, nous souhaitons vous rappeler quelques informations très importantes
  • L'usage du téléphone est interdit dans l'enceinte des écoles et collèges depuis la loi du 3 août 2018. Tout usage non autorisé est sanctionné.
  • Il n'y a absolument pas besoin de créer ou de faire partie des groupes Whatsapp de classes pour échanger des devoirs, des leçons... Les élèves et les enseignants peuvent communiquer sur l'ENT. Il en va de même pour les élèves. C'est un réseau parfaitement sécurisé et stable.
En cas de problème, c'est donc votre responsabilité de parents qui est engagée devant la justice.Enfin, la plupart des réseaux sociaux sont interdits aux moins de 13 ans. Whatsapp est interdit aux moins de seize ans.
Sachez que le collège met beaucoup de choses en œuvre pour éduquer aux réseaux sociaux et lutter contre ses risques (intervention de e-enfance et éducation aux média et l’information en sixième, interventions en 5ème et 4ème de la gendarmerie), sans compter l'intervention des professeurs principaux.
Néanmoins, c'est ensemble que nous parviendrons à limiter les effets néfastes des réseaux dits sociaux.
Nous vous remercions pour l'attention que vous porterez à ce message.
Bien cordialement,
La direction et les équipes pédagogiques et éducatives de l'établissement"
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