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Barbarie en cours

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 A pleurer! Entre colère et accablement...   

                      __ Plenel récidive ___Les échos du Proche-Orient étant plus qu'inquiétants. ____Exode sans fin? __ Le grand écart. ____Il y a trop peu de Arik Ascherman. ___ La paix aurait très ans...

 

 

Ce n’est pas seulement une humanité concrète, celle des vies irrémédiablement perdues, qui se meurt au Proche-Orient. C’est l’idée même d’une humanité commune que ruine la vengeance sans frein ni limites de l’État d’Israël contre la population palestinienne de Gaza en riposte au massacre commis par le Hamas.  __ 

PensPenser aux autres, est le titre et le refrain d’un célèbre poème de Mahmoud Darwich (1941-2008), sans doute le plus grand poète arabe de notre modernité tant son œuvre ne se réduit pas à la cause palestinienne dont il fut le chantre (son œuvre est traduit en français par Elias Sanbar).                    « Quand tu mènes tes guerres, pense aux autres. / (N’oublie pas ceux qui réclament la paix.) », dit sa deuxième strophe. Ce poème est aussi un témoignage car Darwich a grandi dans la conscience de ce souci de l’autre, fût-il ennemi, ayant vécu en Israël jusqu’en 1970, appris l’hébreu comme sa première langue étrangère et découvert dans cette langue la littérature européenne.  [sans doute le plus grand poète arabe de notre modernité tant son œuvre ne se réduit pas à la cause palestinienne dont il fut le chantre (son œuvre est traduit en français par Elias Sanbar).           Penser aux autres. Ne pas s’enfermer dans une identité close. Ne pas laisser l’émotion détruire l’empathie. Ne pas barbariser l’autre au risque de se barbariser soi-même. Ne pas renoncer à cette élémentaire sensibilité où s’exprime notre souci du monde et du vivant. Or c’est peu dire qu’en France, la scène politique et médiatique n’y incite pas, voire s’y refuse.                                                                  Un refus qui peut aller jusqu’à l’ignominie puisqu’on a pu entendre une éditorialiste faire le tri entre des enfants morts selon qu’ils aient été tués « délibérément » (en Israël, dans l’attaque du 7 octobre) ou tués « involontairement » (à Gaza sous les bombes, depuis). La compassion pour les premiers, proclamés victimes de la barbarie, est à la mesure de la déshumanisation des seconds, décrétés tués par la civilisation.     Contribuant à invisibiliser la durable injustice faite au peuple palestinien, tant qu’Israël en occupe et colonise les territoires (en violation depuis 1967 des résolutions de l’ONU) et que ses gouvernants lui refusent le droit de vivre dans un État souverain (en violation des accords d’Oslo de 1993), le discours qui nourrit cette insensibilité fait comme si l’histoire s’était arrêtée le 7 octobre 2023, avec les massacres commis par les combattants du Hamas qui ont fait 1 200 victimes.                                                                                                                                   Brandi en présent monstrueux, sans passé ni futur, sans cause ni issue, cet événement terrifiant devient, pour les gouvernants d’Israël et leurs alliés, l’alibi de leur aveuglement. Organisée par la propagande étatique israélienne, la projection des images des tueries du 7 octobre, attestant de crimes de guerre, sert de justification à une riposte qui, elle-même, viole les lois de la guerre, transformant la contre-attaque militaire face au Hamas en une vengeance meurtrière indistincte contre la population palestinienne de Gaza.                                                                                                                        Jamais, depuis la Seconde Guerre mondiale, autant de civils (15 800 morts au récent décompte réalisé par le gouvernement du Hamas), de familles entières, de femmes et d’enfants, de soignant·es et d’humanitaires, de journalistes et de professionnel·les des médias – au moins 56 tué·es, soit plus d’un par jour d’offensive israélienne –, etc., n’ont perdu la vie dans un conflit armé en si peu de temps et sur un si petit territoire.                                                               Jamais, non plus, un tel déplacement forcé de population, dans des conditions sanitaires et humanitaires catastrophiques, ne s’est produit dans cette même unité de temps et de lieu. Environ 1,9 million de personnes, soit 80 % de la population gazaouie, ont dû fuir, quittant leurs habitations, abandonnant leurs biens, perdant leurs repères pour devenir des réfugié·es et des exilé·es. Une fuite sans répit et sans abri puisque, désormais, l’armée israélienne attaque le sud de la bande de Gaza vers lequel ces foules ont convergé.                                                                                                               À cette échelle de violence, il ne s’agit pas de dommages collatéraux mais bel et bien d’une stratégie guerrière qui s’en prend au peuple tout entier dont est issu l’ennemi particulier visé : but de guerre proclamé par Israël, l’anéantissement du Hamas est devenu sous nos yeux la destruction de la bande de Gaza, de ses villes, de son histoire et de sa sociabilité, de son passé et de son futur, de ses lieux de vie et de travail. Avec pour conséquence ultime, l’effacement de son peuple, expulsé de sa propre terre.

Nous sommes proches de l’heure la plus sombre de l’humanité.  [Richard Peeperkorn, responsable de l’OMS dans les Territoires palestiniens]

                       ______Entre désespoir et colère, la sidération qu’exprime l’ensemble des organisations internationales, sans en excepter une seule, qu’il s’agisse des agences onusiennes telle l’UNRWA ou des ONG comme Médecins sans frontières, est à la mesure de cette catastrophe inédite. « Nous sommes proches de l’heure la plus sombre de l’humanité », n’hésite pas à déclarer le responsable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans les Territoires palestiniens occupés.                        Solennelle et inhabituelle, tant la neutralité du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) lui enjoint d’ordinaire le silence, la récente prise de parole publique de sa présidente, Mirjana Spoljaric, lance la même alarme : « Le niveau de souffrance humaine est intolérable. Il est inacceptable que les civils n’aient aucun endroit sûr où aller à Gaza et, avec un siège militaire en place, il n’y a pas non plus de réponse humanitaire adéquate possible à l’heure actuelle. »  Confronté à la complicité, et donc à l’inaction, des alliés occidentaux d’Israël, au premier chef les États-Unis, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, essaye, en vain jusqu’ici, de secouer leur indifférence. Pour la première fois depuis le début de son mandat en 2017, il vient d’invoquer l’article 99 de la Charte des Nations unies qui lui donne le droit d’attirer « l’attention du Conseil de sécurité sur toute question qui, à son avis, pourrait menacer le maintien de la paix et de la sécurité internationales ». Un recours justifié, selon le porte-parole de l’ONU, par « l’ampleur des pertes en vies humaines en si peu de temps.                                                          Répétition de la politique de la peur qui inspira la réponse des États-Unis aux attaques terroristes du 11 septembre 2001, la stratégie israélienne est une perdition morale. Quels que soient les succès militaires revendiqués par Israël, ils finiront par signer sa défaite politique et diplomatique. Car, loin de garantir la sécurité de son peuple, ils l’entraîneront dans une guerre sans fin. Comment imaginer qu’Israël puisse vivre durablement au Proche-Orient en s’imaginant place forte d’un Occident dominateur, méprisant tous les peuples alentour ? D’un Occident qui, de plus, est en train de perdre le monde à force de prétention et d’ignorance.                                                               Précédée de mensonges éhontés et accompagnée de violations infinies des droits humains jusqu’à la légitimation officielle de la torture, la riposte américaine au 11-Septembre n’a fait qu’accroître la dangerosité internationale, ravageant des États souverains, suscitant de nouveaux terrorismes, humiliant des peuples entiers et fédérant leur ressentiment durable. Le tout au grand bénéfice de la Chine et de la Russie qui, pour l’une, s’est hissée au rang de deuxième et potentiellement première puissance économique mondiale, tandis que l’autre renouait avec une logique impériale agressive, de la Syrie à l’Ukraine, en passant par le continent africain.                             Loin des idéaux démocratiques dont se paraient les États-Unis tout en les piétinant, leur intervention n’a aucunement aidé les peuples concernés à gagner en liberté et en démocratie. C’est même radicalement l’inverse. Au résultat final, après le retrait piteux des troupes américaines, les talibans sont de retour au pouvoir en Afghanistan depuis 2021, au désespoir, notamment, des femmes afghanes.    Cible prioritaire de leur prétention à réorganiser la région, la République islamique d’Iran n’a cessé d’accroître son influence géopolitique, d’Irak en Syrie, du Liban au Yémen, sans oublier Gaza via le Hamas, tandis que la théocratie qui la dirige réprime les espérances émancipatrices des Iranien·nes.Enfin, l’Arabie saoudite, monarchie religieuse qui fut le terreau idéologique d’Al-Qaïda, n’est nullement inquiétée pour ses violations des droits humains mais, en revanche, s’imagine plus que jamais en centre du monde, au point d’avoir été choisie pour accueillir l’Exposition universelle de 2030.                                                                                                                          À deux décennies de distance, la réaction israélienne n’est cependant pas qu’une répétition de l’aveuglement américain. Elle l’aggrave, au risque d’égarer la planète tout entière, par sa démesure idéologique. Le pouvoir politique qui dirige aujourd’hui Israël et qui par conséquent mène cette guerre, incarne en effet une rupture radicale, ayant poussé jusqu’à ses conséquences extrêmes l’infernale logique identitaire de la colonisation, de supériorité des civilisations et de hiérarchie des humanités. Sous le règne de Benyamin Nétanyahou (au pouvoir sans discontinuer depuis 2009, à l’exception d’un bref intermède en 2021-2022), l’idéologie nationaliste religieuse a pris les commandes de l’État d’Israël avec un « coup d’État identitaire » comme l’a écrit le journaliste Charles Enderlin. Depuis 2018, une loi fondamentale, soit le plus haut degré possible en l’absence de Constitution, définit Israël comme le « foyer national du peuple juif » sans aucune référence au principe démocratique de l’égalité des droits.                                                                                                                                                                  Légitimant une suprématie identitaire qui discrimine les minorités arabe et druze, elle rompt avec la déclaration d’indépendance de 1948 qui enjoignait à Israël d’assurer « une complète égalité de droits sociaux et politiques à tous ses citoyens, sans distinction de croyance, de race ou de sexe ». Loin d’une embardée démagogique, cette radicalisation idéologique marque l’installation aux commandes de l’État d’Israël de forces politiques assumant une rupture avec toute vision universaliste : pas d’égalité naturelle, pas de droit international, pas d’humanité commune.    Pis, cette idéologie est destinée à l’exportation, comme en témoigne la notoriété auprès des droites extrêmes états-unienne et européennes de son théoricien et propagandiste, l’Israélo-Américain Yoram Hazony, auteur d’un best-seller traduit dans une vingtaine de langues, Les Vertus du nationalisme. Ce n’est rien de moins qu’un recyclage contemporain du nationalisme intégral de Charles Maurras, l’antisémitisme en moins, dont l’édition française est préfacée par un propagandiste d’extrême droite, Gilles-William Goldnadel.    Dénonçant le « fanatisme de l’universel » et « l’internationalisme libéral », ce plaidoyer pour l’avènement d’un « ordre des États nationaux » entend mettre fin aux valeurs supranationales promues par la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, dans la conscience que des États-nations pouvaient devenir les pires ennemis du genre humain. Ce nationalisme radical implique que les nations ne doivent avoir de comptes à rendre qu’à elles-mêmes, refusant « de transférer les pouvoirs du gouvernement à des institutions universelles ».         « Nous ne devrions pas tolérer que la moindre parcelle de notre liberté soit transmise à des institutions étrangères, quelle qu’en soit la raison, écrit Yoram Hazony. Il en va de même par rapport aux lois qui ne sont pas celles de notre propre nation. » Ce rejet de tout principe universel accompagne une conception ethnique de la nation, revendiquant son « homogénéité interne » face aux « minorités nationales et tribales » dont les revendications pourraient la défaire.                                 La page ouverte en 1948, en même temps que naissait Israël, d’une humanité commune régie par des principes universels opposables aux États-nations serait ainsi refermée. Il ne s’agit rien de moins que d’un retour en arrière jusqu’aux causes mêmes de la catastrophe européenne puis mondiale, ces nationalismes égoïstes, oppresseurs et dominateurs dont les peuples, dans la première moitié du XXe siècle, ont subi les ravages et les crimes, jusqu’à celui de génocide, tant fascisme et nazisme en furent les produits extrêmes.    À l’urgence humanitaire qui, pour le sort des Palestinien·nes comme des Israélien·nes, exige un cessez-le-feu immédiat et durable à Gaza, s’ajoute donc un impératif politique qui concerne toute la communauté internationale si, du moins, elle existe encore : mettre un coup d’arrêt à cette fuite en avant guerrière et identitaire où se meurt notre humanité. "   [Merci à Mediapart[  _________________

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Désillusions allemandes

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Vers le creux de la vague?

              L'Allemagne est-elle en train de devenir l'homme malade de l'Europe? L'heure des désillusions est venue pour le colosse industriel aux pieds d'argile. Le spectre du déclin économique se profile. Mauvaise nouvelle pour tous les pays européens. 

 

 

             Le problème énergétique, notamment, devient crucial. La fameuse Energiewende n'a pas tenu ses promesses. Berlin était devenu un problème pour lui-même avec sa politique d' excédents commerciaux. Un bilan assez désastreux. Ce phénomène avait été largement prévu. par maints observateurs. On savait Berlin en sursis. Il lui reste à trouver de nouvelles voies au sein d'une Europe repensée.    ______

 

 

 

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Cher lithium

Publié le par Jean-Etienne ZEN

     L'or blanc au centre

             Aujourd'hui c'est la course au lithium,        

                       Le nouvel "or blanc". En attendant d'autres options, dans la concurrence féroce que se livrent les industriels dans la course au stockage de l'énergie et  à la production de véhicules électriques. Longtemps le privilège de la Chine, le lithium, classique ou géothermal, risque de garder encore longtemps une place prépondérante. Son extraction est encore souvent faite dans les pires conditions, notamment dans le Kivu et en Bolivie et ailleurs. Aujourd'hui en France. Cela commence à susciter des questions. De toutes les manières, cela reste une bombe toxique et risque de le rester, même si cette "terre rare" est un jour dépassée par autre chose.                                                             Jupiter l'a proclamé: nous n'en manquons pas. Pékin n'a qu'à bien se tenir...Voici revenue la question de l'énergie, mais sous des formes bien différentes, dans des conditions qui ont radicalement changé, dans le contexte d'un tournant historique inédit: prise de conscience d'un gigantesque défi climatique et d'un conflit inattendu à l'Est, qui nous oblige à repenser plus vite que prévu le monde de la consommation d'énergie, dans les plus brefs délais. Il y a la possibilité du stockage des énergies vertes, mais aussi la question de la production, de nos déplacements Le véhicule électrique annoncé comme généralisable dans les prochaines décennies, à marche forcée, n'est pas sans poser des problèmes majeurs, même si les constructeurs se précipitent sur ce nouveau marché, alléchés par les aides d'Etat et les profits de demain. Les véhicules électriques: toute une histoire.. Mais ce n'est pas le seul problème: il y a celui de la production des semi-conducteurs...                                                                                                           Il y une dimension de pari dans les nouvelles voies que l'on tente d'explorer, sous la pression de la nécessité, dans un contexte géopolitique mouvant. Mais de manière moins empirique qu'à d'autres époques                           Dans la panique énergétique non anticipée dans laquelle nous sommes plongés, une matière première rare prend le premier plan des préoccupations et des investigations des Etats. Une matière déjà connue, devenue stratégique, mais diversement répandue et déjà objet de compétition mondiale: le lithium                                                                                                                                              "...  Llithium figure désormais en tête de la liste des « minerais critiques ». Ce métal, qui sert à la fabrication de batteries électriques, voit ses cours exploser, au point d’être qualifié d’« or blanc ». Il a aussi gagné, dans le jargon des groupes miniers, le surnom de « pétrole du XXIe siècle », indiquant son rôle de premier plan dans la définition des rapports de force mondiaux, un rôle occupé jusqu’ici par les hydrocarbures.  Il suffit de remplacer lithium par gaz pour comprendre la nature des interrogations sur le futur de cette ressource. Le cas de la guerre en Ukraine l’a illustré, lorsque la Russie a en substance fermé ses robinets à destination de l’Europe, procédant à une « militarisation » (weaponisation) de cette ressource naturelle. Voilà qui illustre ce qui pourrait arriver demain avec des minerais dits critiques, au premier rang desquels figure le lithium.   Ce métal est crucial pour la production de batteries (au lithium-ion) pour les véhicules électriques, en remplacement des moteurs thermiques (dont l’Europe a programmé la disparition pour 2035), mais aussi de façon plus générale dans toute l’économie de la transition énergétique, parmi d’autres minerais critiques. « Le monde va passer de kilowattheures très carbonés, consommateurs d’énergies fossiles, à des kilowattheures très “métallisés”. En outre, toutes les technologies de pointe et aciers à haute valeur ajoutée utilisent une quantité croissante de métaux rares. C’est notamment le cas de l’industrie aéronautique et de défense », analyse Vincent Donnen, dans une note de l’Institut français des relations internationales consacrée aux métaux critiques..."                                                                                                                                                       Mais la production de cette précieuse matière première peine à suivre et la concurrence pour son obtention deviendra de plus en plus rude. Seulement, l'impact environnemental n'est pas nul et pose même de sérieux problèmes, connus depuis un moment.  Il en faut beaucoup. Il en faudra beaucoup plus demain avec le développement accéléré des batteries de toutes sortes qui seront nécessaires pour le fonctionnement des voitures électriques en pointe et le stockage envisagé de l'énergie "verte".   La Chine, qui a quasiment le monopole de cette matière très recherchée, ne devrait plus être la seule à en extraire, car l'Europe notamment, envisage d'entrer dans le jeu et de devenir autosuffisante.     Le problème est que l'extraction est très complexe et polluante et demande beaucoup d'énergie et d'eau. Le Portugal est sur la liste, mais le sous-sol français n'en manque pas. En attendant d'autres matières premières et notamment la maîtrise de l'hydrogène, de sérieux problèmes vont se poser.                            ___ Le développement des énergies nouvelles dans des secteurs de plus en plus larges de l' économie dite verte, les transports, etc... posent des problèmes auxquels on réfléchit peu à long terme. Pour le moment.  Les terres dites rares portent bien leur nom. Leur extraction et leur concentration posent des problèmes auxquels nous allons être vite confrontés.  Dans les conditions actuelles, ne sommes-nous pas à l'aube d'impasses à venir?  Le problème des terres dites rares, sans lesquelles les nouvelles technologies numériques et leurs multiples applications actuelles et à venir ne pourraient voir le jour et se développer, commence à émerger dans l'espace informatique et énergétique de manière de plus en plus large, même s'il reste encore largement ignoré.

      Des livres et différentes émissions nous confrontent à un   énorme défi pour l'avenir:
     Avec la COP21, un tournant prétendait être pris pour sortir au plus vite des énergies fossiles pour gagner peu à peu en énergies vertes, comme certains pays en pointe dans ce domaine en donnaient l'exemple, pour une transition énergétique douce.
     Mais s'était-on posé le problème de l'accès à ces matériaux, que l'on trouve en quantité infinitésimale dans le sol, la roche, des traitements lourds et polluants qu'il faut pratiquer pour les extraire, de la commercialisation concentrée dans quelques pays, surtout la Chine, qui détient un quasi-monopole de fait, de la pollution massive que nécessitent leurs traitements et leur éventuel recyclage.
     La demande est exponentiellement explosive que ce soit en matière civile (téléphones portables, notamment)  ou en matière militaire (missiles balistiques, etc...)
   Nous entrons, sans y avoir réfléchi dans de nouvelles dépendances, après avoir laissé la Chine accaparer l'exploitation et le traitement de technologies décisives pour l'avenir.
    Ce que l'on considérait comme "propre" se révèle en fait "sale" et dévoreur d'énergie en amont, comme en aval (retraitement).
   Nous avons fait un pari qui ne pourra être tenu et élargi (voitures électriques, par exemple.)
     Il est temps de prendre la mesure du risque des voies que nous sommes en train de prendre, pour repenser le problème et sortir de nos naïvetés.
   "Rares", ces matériaux le seront de plus en plus et on voit déjà qu'en Chine ou en Mongolie les terres rares tuent des villages.
      Un récent papier nous invitait à prendre la mesure de cette question des terres raresici et là, que je découvrais seulement, considérant naïvement que le tout-numérique serait notre avenir, ne voyant pas que même une éolienne demande une quantité importante de nouveaux métaux, peu à peu découverts à partir du tableau de Mendeleïev.
      Serait-ce une bombe à retardement, comme titrait le Point?  En tous cas, les aspects cachés du problème émergent peu à peu dans l'esprit des spécialistes et de certains responsables politiques.
  Vers quelles impasses allons-nous arriver à vouloir foncer tête baissés ver ce nouvel eldorado qu'on nous a fait miroiter?
     Difficile à dire. En tous cas, une réflexion s'impose, au niveau mondial, pour dépasser les intérêts commerciaux à court terme, les rapports de force que l'on a laissé s'installer. Une question de souveraineté nationale.
     Plusieurs livres de bon niveau traitent la question assez complètement. J'ai apprécié particulièrement celui de Guillaume Pitron, accessible à tous: La guerre des métaux rares. préfacé par H.Védrine, dont on peut lire gratuitement sur Amazon les importantes premières pages.
_______- La face (très) sombre des énergies renouvelables___________________________________

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Sciences, crédibilité et instrumentalisation

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Toutes les vérités ne sont pas toujours bonnes à dire

                        Aux yeux de certains ou à certaines époques.

    Les chercheurs avancent souvent sur des chemins semés d'embûches. Leurs productions, même partielles sur certains sujets peuvent provoquer le rejet ou le harcèlement. Il y a des vérités qui dérangent des a priori mais surtout certains intérêts . Moins on sait, plus on croit en savoir... La pensée critique est nécessaire, mais la mise en question systématique des connaissances éprouvées   Il arrive que le discours scientifique soit contesté, en connaissance de cause. Darwin déjà fut vite attaqué sur ses premiers travaux, qui se révélèrent féconds. 


                                                                  Une défiance qui grandit, paradoxalement. Pas seulement dans l'Amérique de Trump. Une régression parfois effrayante, un relativisme confondant et une ignorance époustouflante, alimentant des formes de complotismes divers et variés, jusqu'au délire. La liberté scientifique est en danger un peu partout.

 

I        l y a ignorance et ignorance, bien sûr.. Il y a l'ignorance ordinaire, courante, qui résulte d'un défaut de savoir, parfois souvent provisoire, celle du commun des mortels dont l'esprit n'a pas été préparé à se poser les bonne questions, qu'on pourrait qualifier d'ignorance simple, explicable, et celle du scientifique, qu'on peut qualifier de "savante", confronté à des questions pour un temps - parfois très long - insolubles, à cause de leur complexité, souvent provisoirement,  un temps donné, celui de la recherche patiente et méthodique. Aucun savoir ne progresse sans certitudes premières remises en question, le plus souvent dans une démarche collective où se confrontent les hypothèses, patiemment vérifiées, dans laquelle le doute (méthodique) joue un rôle majeur. G. Bachelard a bien décrit cette dialectique en dehors de laquelle aucune pensée rationnelle, dans quelque domaine que ce soit, ne peut voir jour....                                                                                             Et y a l'ignorance "construite", non désintéressée, qui a pour projet implicite, masqué, de détourner les esprits de la pensée informée et critique, au nom d'intérêts masqués, mais âprement défendus, en biaisant des résultats établis, en les édulcorant, en exploitant certaines de ces failles, en utilisant certains chercheurs peu scrupuleux pour abonder dans leur sens pour semer la confusion et le doute et continuer leurs petites affaires en retardant toute mesure coercitive. On connaît la stratégie des cigarettiers qui financèrent de nombreuses études biaisées pour  valoriser leurs produits en faisant réfuter la nocivité de leur business.                La bonne analyse produite pas France 5 hier soir en donne une assez bonne illustration dans des domaines le plus souvent industriellement sensibles. Certains groupes puissant utilisent la méthode scientifique contre la science, à seul fin de troubler les esprits et créer le doute dans les esprits peu ou mal informés ou peu critiques. Un véritable détournement de la science, dont l'origine est déjà ancienne. L'arme du doute peut être provisoirement efficace et parfois redoutable.                                                                                      ___Le doute, qu'il soit cartésien, méthodique ou plus modeste et circonscrit, est toujours une attitude qu'il importe de valoriser en toutes circonstances. Que soit dans la vie quotidienne, dans la recherche d'informations, ou dans celui de la recherche ou des débats scientifiques.

     Le doute est libérateur quand il est animé par le désir de sortir d'un dogmatisme trompeur,  de rechercher une vérité plus satisfaisante, d'oser penser par soi-même, comme disait Kant. C'est toujours possible, à des degrés divers, toujours libérateur.
    Mais le doute peut être instrumentalisé, utilisé à dessein comme un moyen d'instiller un soupçon, de faire naître une résistance vis à vis de connaissances pourtant bien ou assez bien établies. Parce qu'elles gêneraient, remettraient en question des vérités qui dérangent, qui mettent en péril des intérêts bien établis, un business fructueux, contestés par des esprits suffisamment éclairés et indépendants.
     C'est le cas bien connu des défenseurs du business de l'amiante, ce poison qui n'a pas fini de faire des ravages et dont les dangers ont été signalés dès le début du XX° siècle.
   C'est le cas, tout aussi connu du lobby des cigarettiers, toujours en action, qui dépensent des sommes pharaoniques pour produire des rapports à l'aspect "scientifique" pour justifier la poursuite de leurs affaires très juteuses, au détriment de la santé publique.
   Le plus insidieux, c'est lorsque une industrie, aux productions dûment contestées pour leurs méfaits, soudoient des "experts" complaisants pour susciter des questions là où il n'y a plus lieu d'en poser, pour relancer des recherches biaisées, pour éviter que le dernier mot de soit donné à ceux qui  ont fermement établi la nocivité de produits devenus d'un usage commun. 
    Au niveau politique, local ou plus large, des firmes savent aussi y faire pour influencer les débats sur les questions sur les réglementations ou des interdictions. Parce qu'elles ont de puissants moyens.
  C'est ce que montre bien, et depuis des années, certaines enquêtes, comme celle sur les produits à base de glyphosate, la molécule la plus utilisée au monde.
    Le dossier est déjà lourd. Les études de Marie-Monique Robin sur le sujet sont décisives, mais pas uniques.
    Ce qu'on a appelé la manufacture du doute dans différentes productions contestées, dont le monde rapidement grandissant des perturbateurs endocriniens.
   Parfois des questions légitimes peuvent encore se poser, mais il est des points qui ne peuvent plus être contestés sans être partisans intéressés.
   Mettre la science à l'abri des pressions de certains intérêts privés, dont le but est de distiller le doute, est aujourd'hui plus qu'hier un projet nécessaire, un combat permanent.   ______

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Ou va la presse?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

   * Thomas Jefferson écrivait : "Si l'on me donnait à choisir entre un gouvernement sans journaux ou des journaux sans gouvernement, je n'hésiterais pas un moment à choisir cette dernière formule."

                                 Lire le journal: une saine activité civique. Malheureusement en voie de régression, au profit de chaînes privées aux méthodes et aux contenus très discutés. Informer ne se résume pas à "faire savoir", mais à se donner les meilleurs moyens d'information et d'investigation. A condition qu'elle soit choisie et réfléchie et que l'information y soit de qualité, qu'elle que soit la ligne éditoriale générale, clairement assumée. La pluralité en ce domaine n'est pas un problème, mais la valeur de l'information, elle, en est un. Que reste-t-il de la qualité de la presse écrite française, depuis le renouveau de la Libération? Ne parlons pas des zéros ociaux....                                                  Les subventions légitimes à la presse, pour qu'elle ait les moyens de bien faire son travail, est-elle encore légitime, quand on se rend compte qu'elle favorise surtout les plus puissants. la presse française, mais pas seulement, est bien malade. La diversité a vécu. Jamais comme auparavant l'essentiel de la presse n'a été aussi concentré entre quelques mains. Des mains intéressées. Il n'y a pas que le soutien fidèle de Z. qui est en cause. Il y a bien d'autres verrous médiatiques, influenceurs d'opinion. Ce n'est pas d'aujourd'hui et seulement en France, mais ça s'accentue dans notre pays. Malgré la résistance de quelques îlots. Et il n'y a pas que la presse écrite. Un monde d'intérêts sans véritable frein, alors que l'information neutre et objective devrait être la norme. Un petit tour d'horizon:

         L'essentiel de la presse d'opinion est sous contrôle.  On ne peut pas dire que la presse en France soit actuellement diverse et pluraliste, reflétant en toute indépendance les grandes tendances de l'opinion, comme à une certaine période de son histoire. Elle s'est plutôt réduite, concentrée et homogénéisée.

               Ce n'est un secret pour personne: autour de 90% de la presse française est dépendante de grands groupes industriels et financiers qui y voient une possibilité d'influence, au moins indirecte. Peser sur l'opinion, même à perte, est l'un des objectifs des barons d'une presse écrite de moins en moins lue, où les groupes de pression et les puissants intérêts publicitaires pèsent d'un poids que peu remarquent.
      10 milliardaires possèdent quasiment toute la presse: Bouygues, Xavier Niel, Dassault, Bernard Arnault, Bolloré, Pierre Bergé, Patrick Drahi, François Pinault, Matthieu Pigasse et Lagardère.    De même, la majorité des titres de presse régionale et magazine appartient à deux fabricants d’armes : Lagardère (via Hachette) et Dassault (via la Socpresse)....Ajouter à cela la bollorisation galopante et bien orientée d'un groupe mercantile pour lequel l'influence et l'intérêt sont les objectifs majeurs. Où s'arrêtera la voracité de celui qu'on appelle le "boa", au service de la cause de qui vous savez. Sa voracité semble ne pas avoir de limites. Une presse de plus en plus vénale.              ________

   Point de vue: "...« La clef des libertés civiques d’un peuple est dans la liberté de la presse. » C’est avec cette citation du député radical Émile Brachard, extraite d’une de ses interventions devant l’Assemblée nationale en 1935 pour défendre l’adoption du premier statut professionnel des journalistes, que le Fonds pour une presse libre (FPL) présente son initiative : des États généraux de la presse indépendante, le 30 novembre, et auxquels participeront plus de 100 médias, organisations et collectifs de journalistes, en réplique aux États généraux de l’information élyséens.   Le FPL justifie cette référence historique en faisant valoir que « la situation d’aujourd’hui a beaucoup à voir avec celle de l’entre-deux-guerres (1919-1939), qui vit l’apogée de la “presse d’industrie”. Une presse contrôlée et asservie par les grandes fortunes de l’époque, engloutie dans la corruption, et qui allait basculer dans la collaboration ».  Le rappel de l’histoire délétère des médias sous la IIIe République permet en effet de mesurer les conséquences extrêmes des opérations de prédation sur la presse menées par les puissances d’argent, comme les instrumentalisations qu’elles permettent, notamment au profit de l’extrême droite.                                                       Des scandales, de manipulation ou de corruption, sous la IIIe République, il y en a sans cesse. Avant la guerre de 1914, et tout au long de l’entre-deux-guerres.  Premier d’entre eux, celui dit « de Panama ». Pour assurer le financement des travaux de percement du canal, Ferdinand de Lesseps fonde une société, la Compagnie universelle du canal interocéanique de Panama. Celle-ci fait faillite en 1889, provoquant la ruine de près de 85 000 petits épargnants qui avaient souscrit à ses emprunts.   Mais l’affaire prend rapidement une autre dimension. De la prison où il est incarcéré, le polémiste d’extrême droite Édouard Drumont, qui vient de publier un pamphlet violemment antisémite, La France juive (1892), révèle – documents à l’appui – dans son journal La Libre Parole qu’une partie des financements a été détournée pour corrompre des dirigeants politiques, dont le président de la Chambre des députés, et de nombreux journalistes. « Les comptes de la Compagnie allaient révéler que 12 à 13 millions de ses crédits de publicité étaient allés à la presse, versés à des journaux, à quelques directeurs et à certains journalistes influents », raconte l’historien Marc Martin, dans une remarquable étude publiée en 2006 par Le Temps des médias. Cette corruption vaut à tous ceux qui y succombent de méchants sobriquets, comme « chéquards » ou « panamistes ». Même Georges Clemenceau reçoit des subsides pour son journal La Justice, bien qu’il en ignore l’origine douteuse.                                                 Dans son Histoire des médias, l’historien Jean-Noël Jeanneney précise que c’est souvent la presse elle-même qui est à l’origine du pacte de corruption, comme le révèle le procès de l’affaire, durant lequel Charles de Lesseps, fils de Ferdinand et l’un des dirigeants de la compagnie déconfite, explique à la barre : « Ce n’est pas moi qui ai été l’initiateur de la corruption, explique-t-il. Ce sont les journaux qui venaient me voir et qui me disaient : “Si vous ne me donnez pas d’argent, je vais dire que votre entreprise ne marche pas.” »   Tout le pays comprend qu’une bonne partie de la presse est prise dans les rets de la corruption. Ces événements vont nourrir la vague antiparlementaire et antisémite qui contribuera au déclenchement, en 1894, de l’affaire Dreyfus.             À l’occasion d’une intervention houleuse à la Chambre, le 8 février 1893, le député socialiste Jean Jaurès n’est pas le dernier à l’alimenter : « La puissance de l’argent avait réussi à s’emparer des organes de l’opinion et à fausser à sa source, c’est-à-dire dans l’information publique, la conscience nationale. » Et d’opposer en comparaison les initiatives de presse ouvrière où l’on « se cotisait pour fonder des journaux non pas avec de l’argent pris ici ou là à des banques nationales ou cosmopolites, mais avec l’épargne prélevée sur les salaires ». « Une ébauche de la presse loyale représentant vraiment l’opinion, reprend le socialiste. Et vous l’avez interdite. »   Ce plaidoyer en faveur de l’indépendance de la presse vis-à-vis des puissances d’argent devient dès lors pour Jaurès une obsession. Et quand il fonde L’Humanité en 1904, c’est l’un des thèmes de prédilection de ses éditoriaux. Dès le premier numéro, le 18 avril, Jean Jaurès l’annonce : « Faire vivre un grand journal, sans qu’il soit à la merci d’autre groupe d’affaires, est un problème difficile mais non pas insoluble. »......                                                 Quelques années plus tard, le 30 juin 1909, Jean Jaurès publie un nouvel article, « La curée prochaine », dans lequel il pourfend les puissances d’argent : « Mais voilà le cas que les grands fournisseurs, les grands capitalistes, font des enquêtes. On pourra voter ce qu’on voudra, ils s’en moquent. Une seule chose les intéresse : c’est qu’au bout des paroles et des votes, il y aura un nouveau programme de dépenses, de nouveaux crédits. Et ils essaient de se tailler d’avance la plus large part en corrompant la presse, en trompant l’opinion, en compromettant les hommes publics. »_____Il écrira encore cet article le 11 novembre 1913, « Pour le développement de L’Humanité », d’une incroyable actualité plus d’un siècle plus tard : « C’est notre devoir et c’est notre honneur d’écarter toute publicité de finance […]. Un journal n’est libre de son action nationale et internationale qu’à la condition de rejeter des subventions et des concours qui pris en soi, pourraient paraître innocents à des citoyens attentifs […]. L’effort de la finance pour s’emparer partout des ressources d’information est immense […]. Bientôt un journal pleinement indépendant sera un des grands luxes de la pensée humaine ; et une des gloires du Parti socialiste sera de donner à l’intelligence et à la conscience des hommes cette garantie et cette sécurité. » ...   Dans les années 1920, toute la presse ou presque continue d’être prise dans les eaux troubles des puissances d’argent. Un quotidien est alors le révélateur de cet état de servitude : Le Temps – « la bourgeoisie faite journal », selon la formule de Jaurès. Le journal est à la fois très proche des milieux patronaux et à la solde du Quai d’Orsay.                                                 Il est de notoriété publique que Le Temps est le journal du Comité des forges, l’aile la plus influente du patronat (l’ancêtre de l’actuelle Union des industries et métiers de la métallurgie). Mais cette proximité n’est pas qu’idéologique. Ce journal libéral créé en 1861 par un protestant alsacien, Auguste Nefftzer, va devenir la propriété en 1871 d’Adrien Hébrard, un sénateur républicain qui ne se distingue guère pour son sens de l’éthique, et qui emporte Le Temps avec lui dans la tourmente des affaires de Panama puis des emprunts russes.                                                       Après sa mort, en 1914, ses fils se succèdent à la direction du quotidien, avant de céder leurs parts à Louis Mill (1864-1931) entre 1927 et 1929. Ainsi que le raconte l’historien de la presse Patrick Eveno* : « C’est au décès de ce dernier, en 1931, que le grand public apprend que Louis Mill n’était que le prête-nom d’intérêts financiers, proches du grand patronat du Comité des forges et du Comité des houillères. » Le coffre-fort de Louis Mill ouvert après sa mort contient un document dans lequel il reconnaît être le prête-nom d’autres hommes d’affaires. Comme le précise l’historien Christophe Charle dans son livre Le Siècle de la presse, les actions de la famille Hébrard n’ont pas été vendues pour « pour 25 millions de francs » à Louis Mill, mais « au groupement de plusieurs grands patrons, notamment de Wendel, des sociétés comme La Marine-Homécourt, Denain-Anzin, le Comité des assurances, Rothschild et Suez ».  Le Temps était donc réellement la propriété du Comité des forges, présidé par François de Wendel, en même temps régent de la Banque de France, le quartier général des célèbres « deux cents familles ». « Le Figaro » est aux mains d’un parfumeur fasciste et antisémite.   Au même moment, en 1922, un siècle avant Le Journal du dimanche, survient le premier exemple d’un grand journal tombant dans les mains de l’extrême droite....."

________ L'histoire se répèterait-elle?..  [ Merci à Médiapart et à Laurent Maudui

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L'épouvantail

Publié le par Jean-Etienne ZEN

La dette fait peur

                 On comprend pourquoi. Nous confondons le plus souvent dette privée et dette publique, ou on nous fait croire que c'est la même chose. C'est culpabilisant. Mais l'Etat n'est pas un ménage. La dette n'est pas le problème que l'on croit ou que l'on présente de manière dramatisée, de manière politiquement surjouée.   Il importe d'abord de dédramatiser. "... La dette profite avant tout à une minorité c’est-à-dire à ceux qui détiennent un patrimoine financier, alors que tous les contribuables, eux, payent à travers leurs impôts les intérêts de la dette...."    (voir ICI)   La situation est compliquée, certes, mais pas insoluble. La France est loin du chemin de la Grèce...


                                                          ___   Selon T.Porcher  "...L'endettement est un épouvantail qu'on agite pour faire de l’austérité. Chaque fois qu'il y a des coupes dans les services publics, cela profite au secteur privé. Dans tous les pays où vous avez une dépense publique faible, vous avez une dépense privée très élevée. Le secteur privé en profite d’autant plus que face à la concurrence internationale, nous avons très fortement baissé la fiscalité sur les grandes entreprises. Beaucoup de grandes entreprises arrivent à échapper, en grande partie, à l'impôt via des mécanismes d'optimisation fiscale.          Prenez par exemple le CAC 40 en France : il y a 1 200 filiales dans les paradis fiscaux. Si les entreprises y vendent des choses qu'elles produisent, pourquoi pas ? Mais si elles ne produisent pas et n'ont pas d'outils de production là-bas, c'est qu’elles y sont pour d’autres raisons. Il faudrait s'interroger là-dessus. Donc la mondialisation a baissé, via la concurrence, les niveaux de fiscalité. Mais elle permet aussi, via des mécanismes fiscaux, d'éviter de payer l'impôt et donc, en partie, de plomber les comptes.                                                                 L'endettement n'est pas un problème parce que les investisseurs veulent encore acheter notre dette. C'est ça, le paradoxe. Je ne dis pas qu'il faut continuer comme cela ad vitam aeternam, mais en fait, ces dix dernières années, nous avons utilisé la dette pour pratiquer de l'austérité dans les services publics, tout en baissant très fortement les impôts. Il y a eu 70 milliards de baisses d'impôts, dont 40 milliards sur les entreprises.  Mais de l'autre côté, cela oblige à couper dans la dépense publique. Et ces dix dernières années, il y a des investissements qui n'ont pas été faits, par exemple à l'hôpital. Un an avant la crise, une aide-soignante du CHU de Rouen a interpellé Emmanuel Macron en lui disant que le système de santé avait besoin de moyens. Il lui répond : « Il n'y a pas d'argent magique. » Il lui dit que la priorité est de réduire la dette et le déficit. Un an après, il explique qu’il va réaliser un plan massif d'investissements pour l'hôpital public.                            La dette a souvent servi pour ne pas faire les investissements nécessaires en temps et en heure. Pourtant aujourd'hui, notre dette est soutenable. Pourquoi ? D’abord parce que les taux d'intérêt, même s'ils augmentent, sont plus faibles qu'il y a six mois.  Deuxièmement, parce qu'il y a deux fois plus d'investisseurs qui veulent acheter notre dette qu'on émet d'obligations. Cela signifie que les investisseurs demandent encore notre dette. Ce qu'il faut, c'est être crédible, proposer un plan de réduction du déficit sur cinq ans ou un peu plus longtemps et ne pas faire des coupes sévères comme nous le faisons. Nous allons couper 60 milliards, soit 2 % du PIB, ce qui équivaut au premier plan d'austérité de la Grèce, qui a eu un impact négatif sur la production et in fine fait augmenter la dette.                                                   En fait, ce que nous percevons actuellement dans les carnets de commandes des entreprises, c’est que nous n’avons plus un problème d'offre, mais un problème de demande. Il faut donc relancer la demande, en augmentant les salaires. Parce qu'aujourd'hui, beaucoup de gens n’arrivent pas à vivre avec le salaire minimum. Et il faut également faire des investissements publics massifs, parce que plein de secteurs ont besoin d'investissements publics : l'éducation, la petite enfance, les maisons de retraite, mais aussi la rénovation des bâtiments, les voitures électriques, l'innovation.    Tous les pays le font, à commencer par les États-Unis, et Trump poursuivra. D'ailleurs, ce qui est assez intéressant, c'est que les débats entre Donald Trump et Kamala Harris abordaient très peu la question de la dette, alors que la leur est supérieure à la nôtre et leur déficit également. Les Chinois ont augmenté de plus de 100 milliards leur déficit pour financer leur plan de relance. Donc, des deux côtés, les concurrents de l'Europe font des plans de relance. Nous nous enfermons dans des questions de déficit ou de dette, alors que nous devrions faire l’inverse. Nous sommes en train de reproduire les mêmes erreurs qu'en 2010. Mais si ce modèle a été abandonné, c’est parce qu’il a failli : dans les années 1970, lors de la stagflation (mélange de stagnation et d’inflation) qui a suivi les chocs pétroliers, et au début des années 1980, avec le plan de relance de Mitterrand. Je ne suis pas d'accord. Il ne fallait pas faire de la relance pour faire de la relance, parce que dans ce cas, nous risquons de redonner de l'argent à plein d'entreprises qui vont continuer à délocaliser et à pratiquer de l'optimisation fiscale. Pour que la relance marche, il faut un stratège à la tête de l’État. Il faut bien choisir les secteurs.                                                                   Dans l'état actuel des choses, si vous relancez en période de mondialisation, l'argent ira tout droit dans la poche des actionnaires. C'est ce qu’il s'est passé avec le CICE (crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) : une grosse partie a été captée par les actionnaires. C'est également ce qu’il s'est passé avec la baisse de l'ISF (impôt de solidarité sur la fortune). C'est normalement le but du commissariat au Plan de choisir les secteurs et d’expliquer comment une relance peut être efficace. Et quand on lit leurs rapports, aucune solution n’est proposée.  Après 1981, effectivement, Mitterrand a vite changé d'avis. Au départ, c'était un petit peu bricolé, mais il y avait quand même des choses qui étaient intéressantes. D'ailleurs, un article de Liêm Hoang-Ngoc dans Marianne explique qu'il y avait des réussites sur certains points. Mais les socialistes ont paniqué dès qu'ils ont eu un peu d'inflation. Ils auraient peut-être pu continuer. Mais pour que ce modèle existe, est-ce qu'il ne faut pas, au préalable, rompre le libre-échange et retrouver un peu de souveraineté sur la monnaie ?                Ce serait mieux. L'euro a été mal ficelé. À cause de lui, aujourd'hui, il y a de la concurrence sur le social, sur le fiscal, parce qu’il n’y a plus la possibilité de dévaluer. Mais sortir de l'euro, c’est autre chose. Même si techniquement cela a été théorisé par plein de gens, dans les faits, je pense que l’impact serait trop brutal, dans une situation où les gens comme l'économie sont très fragiles. Je ne sais pas si quelqu'un serait prêt à le vivre. Donc il faut faire avec.                                                                                                                                              Il y a deux solutions. Soit on part du cadre européen et on tente de réformer l'Europe. C'est un peu le serpent de mer dont on parle depuis Yanis VaroufakisPodemos, etc. Soit on se dit qu’on reprend une partie des leviers, notamment la politique budgétaire à l'échelle nationale, en taxant par exemple les plus riches, etc. Au niveau national, nous avons quand même des marges de manœuvre.                                                                                                                                    Déjà, parce que c'est une économie qui renforcerait les services publics. Et vous savez ce qu'on dit ? Les services publics, c’est le patrimoine du pauvre. L'éducation, la petite enfance, l'hôpital, cela touche beaucoup de monde, notamment avec une population qui vieillit : 80 % des dépenses de santé se font après soixante ans et nous sommes en train de faire encore des économies sur l'hôpital et nous voulons en faire sur les retraites. C’est une économie dans laquelle le modèle social serait préservé et les services publics seraient relancés. [ "Il est temps de remettre l'économie à sa place : au service des besoins sociaux et des écosystèmes"]  Enfin, il y a la question du meilleur partage de la richesse créée, que ce soit avant la taxation ou après. Actuellement, dans la distribution des revenus primaires, il y a des différentiels que j'estime trop grands. Il faudrait réduire l’écart entre revenu primaire et préserver nos mécanismes de redistribution. Tout cela profiterait à la majorité de la population. Cela ne signifierait pas que les 1 % s’appauvriront. Lorsque nous regardons les années 1950 à 1970, les 1 % s'enrichissaient toujours, mais moins vite que le reste de la population. Depuis, ils s'enrichissent plus vite. C'est cela qui n'est pas normal.                                     _Le keynésianisme a été un modèle qui a sauvé le capitalisme, en le régulant. Ne faut-il pas peut-être sortir de ce mode de production ?_ L’anticapitalisme, c’est intéressant théoriquement parlant, dans les débats, dans des échanges intellectuels. Mais concrètement, je constate autour de moi que la plupart des gens veulent juste avoir un peu plus de revenus, pour pouvoir avoir un peu plus de loisirs et partir en vacances, avoir des meilleures conditions de travail, des meilleurs transports publics...."   _____________

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Bocages en question

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Et agriculture intensive.

             De l'importance de haies,                                                                                                                                                                  Que l'on s'est appliqué à détruire pour favoriser l' agrobusiness, au dépends de la qualité des terres devenues hyper-compactées et des sols souvent biologiquement morts. Le drainage naturel est aussi compromis, favorisant des inondations parfois catastrophiques, comme récemment dans le Pas de Calais. On est invité aujourd'hui à en replanter, de manière souvent bien symbolique. C'est même devenu "tendance". Et il faudra des dizaines d'années avant que ces nouvelles plantations retrouvent leurs vertus d'antan.  ____________                    En France, " entre la fin des années 1960 et les années 1980, 600000 kilomètres de haies ont été détruites, soit la moitié du linéaire total. Un phénomène général : en Belgique, 75% ont disparu, en Italie, la moitié sur la seule plaine du Pô, en Hollande de 30 à 50%, en Angleterre plus de 50%. En France, le rythme de 45000 kilomètres par an d’éradication est passé à 15000 kilomètres dans les années 1990 pour connaître une relative stabilisation depuis. Selon l’enquête Terruti-Lucas en effet, les haies ont continué de reculer de 8000 hectares entre 2012 et 2014 (une actualisation par l’IGN est en cours) et les bosquets, arbres épars et vergers sont toujours arrachés aujourd’hui. En conséquence, le nombre d’espèces d’adventices favorables à la biodiversité a diminué de 67% ces trente dernières années."...

"...Les crues historiques ayant touché le Nord ont été d’autant plus importantes que l’agriculture intensive a entraîné la disparition du bocage.

 

                  Dans l’ouest du Pas-de-Calais, les inondations de novembre ont traumatisé tout un territoire : les crues de la Liane, de la Canche, de la Lys, de la Hem et surtout du fleuve Aa ont affecté 6 000 habitations, engendré des départs précipités de centaines de familles et ruiné des maraîchers — surtout ceux du marais audomarois, près de Saint-Omer. Maintenant que l’eau est redescendue, on cherche à éviter de nouvelles catastrophes.     L’ampleur des dégâts est en effet grande. À Clairmarais, sur les bords du marais emblématique, on aperçoit pêle-mêle des sinistrés revenir dans leur maison inhabitable, des pompiers sillonner les rues, et des agriculteurs nettoyer leurs exploitations. « Mes parents vivent là depuis cinquante ans, jamais ils n’ont eu 40 cm d’eau », soupire Sylvain Dewalle, maraîcher audomarois. Le quadragénaire a perdu ses poireaux et ses mâches dans les inondations, et se sent « sacrifié ». Il pointe le manque d’entretien des canaux, et craint pour la suite : « Ça risque de se reproduire. »

Le marais audomarois (ici à Clairmarais) a débordé sur les champs voisins : de nombreux maraîchers ont perdu l’ensemble de leur récolte. © Mehdi Laïdouni / Reporterre

« LA TERRE N’ABSORBE PLUS L’EAU »

À 30 kilomètres de Saint-Omer, Bourthes, petit village du Montreuillois où l’Aa prend sa source, panse également ses plaies : une vingtaine d’habitations sont toujours touchées et de nombreux habitants sont relogés chez des proches. « Il n’y a plus d’eau dans Bourthes, dit Estelle Doutriaux, maire du village. Mais les maisons ont besoin d’être asséchées avant d’entamer des travaux. »

Comme ses administrés, Estelle Doutriaux a été surprise par la montée des eaux, alors que le village était préparé aux caprices de l’Aa. « Depuis les inondations de 2002, des ouvrages ont été construits, treize d’entre eux “tamponnent” les eaux. On n’avait plus d’habitations impactées.      L’Aa n’est donc pas la seule source du problème : situé dans une cuvette, Bourthes reçoit les eaux des communes voisines... parce que la terre n’absorbe plus l’eau comme elle le devrait. « On a une terre inerte, qui n’absorbe plus l’eau, dès qu’on a des fortes pluies, ça ruisselle. Sur Bourthes, on n’est pas forcément embêtés par l’Aa qui sort de son lit, mais plus par des problèmes de ruissellement. »   « L’agriculture est responsable des inondations à 80 % »   La raison est simple. Les régions touchées par les inondations — surtout le Montreuillois et le Boulonnais — ont une longue tradition bocagère, mise en péril par le développement de certaines cultures — comme le soja et le maïs — au détriment de l’élevage, notamment laitier, qui façonnait le paysage. Le lait, moins rentable, est peu à peu délaissé. « Les prairies sont des éponges, c’est ce qui nous permet d’absorber les ruissellements. Beaucoup de prairies ont été retournées, parce que les agriculteurs ne font plus de lait »....

« Le modèle maïs-soja laisse les terres nues à partir du mois d’octobre. Ici, la terre a aussi accueilli beaucoup d’engrais, et est plus fragile. L’agriculture est responsable des inondations à 80 %. La prévention doit se faire chez nous, ça éviterait à Saint-Omer d’être inondée », dit Didier Findinier, cultivateur de blé ancien bio à Campagne-lès-Boulonnais, village voisin de Bourthes..".

          _________________________________________________________
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Varia

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 __ Défis

__ Odieux

__ Grippage

 

__ Malaise    

 

__ Hypothèses

__ Polarisation

__ Monopoles

__ Quel capital?

__ Mercenaires

__ Désinformation

__ Fret SNCF

__ Gaz russe

__ Google en cause

__ Bonnes feuilles

__ Silence, on tue!

__ Le Vatican aussi

__ Nouveaux réseaux

__ Maux de Gaza

__ Réparer les vivants

__ Diplomatie migratoire

__ Renaissance libertine                ______________

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Survol dominical

Publié le par Jean-Etienne ZEN

__ Sabotage

__ Qatargate

__ Calcul?

__ Bavures?

__ Punition...

__ Indignation

__ IA et fraudes

__ Effets domino

__ Pas étonnant

__ PISA continue

__ So british!

__ Terrible!

__ Temps énigmatique

__Une autre COP

__ Entraves administratives

__ Le choc de Gabriel

__ Révolution attalienne?

__ Russie résiliente

 

__ Main et cerveau

 

__ Course à l'IA

__ Au secours MIA!

__ Emissions en hausse

__ Endettement allemand                 

       __ La mort aux trousses

       __ Se défendre ou détruire

 ________________Revue de presse.___________

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Somnambulisme...

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 A l'Est, rien de nouveau...

   Pour paraphraser le titre d'un livre bien connu.   


                                                                            D'inquiétants bruits de bottes continuent à se faire entendre du côté de l'Ukraine. Ou plutôt ceux de missiles d'un nouveau genre entrent en action à distance. Jusqu'où? La situation est périlleuse pour toute l'Europe, qui risque bien d'être entrainée dans un enclenchement incontrôlé de réactions irrationnelles. Le jeu des alliances porte en lui-même ce risque géopolitique, comme certains le redoutaient déjà depuis le temps que dure cette sale guerre, qui a déjà fait trop de victimes et produits tant de malheurs. La guerre on sait comment ça commence, mais...Soit des heures sombres nous attendent, soit nous allons vers une résolution rapide et pacifique d'un processus mortifère, peut-être cataclysmique... Un peu comme au début de la guerre de 14, où les puissances engagées et le jeu des alliances allaient engendrer le pire, comme des somnambules...Le début de la fin des combats n'étant pas exclu. Mais par quelle médiation, étant donné le jeu des intérêts croisés et les enjeux souterrains? Mas comment le savoir, dans un processus aussi irrationnel? Qui pourrait dire  que l'escalade fatale n'aura pas lieu.

 

La question de la guerre revient...

 

            De manière lancinante, réactualisée. Elle l'a jamais quitté notre horizon à vrai dire, même si on a fini par oublier  la violence armée à nos portes. Même si la rhétorique de guerre reste d'actualité. Même si les déchirements meurtriers, notamment dans les Balkans, ne sont pas si loin et que des braises couvent encore, comme au Kosovo.   Si elle n'est plus le moyen classique de régler les conflits, de redessiner les frontières, comme ce fut le cas en Europe pendant si longtemps, si elle devient plus insupportable pour nos esprits euphorisés par les progrès matériels, on finit par oublier que la menace est toujours possible, malgré les contrepoids, les parades et les alliances.     Nous finissons par oublier le si fragile vernis d'humanité qui nous caractérise toujours. Quel que soit le type de conflit réel et potentiel. L'inhumanité nous guette, toujours prête à se manifester, sans vigilance constante, sans institutions solides.

 

        "La guerre est le père de tout", disait le vieux Héraclite, évoquant la dialectique qui caractérise d'abord l'antagonisme constitutif  des forces de la nature . Démocrite évoquait, dans des accents pascaliens, la futilité d'une humanité trop facilement mobilisable pour des affrontements incertains  

      « Je voudrais, (disait Démocrite) que l'Univers entier se dévoilât tout d'un coup à nos yeux. Qu'y verrions- nous, que des hommes faibles, légers, inquiets, passionnés pour des bagatelles, pour des grains de sable ; que des inclinations basses et ridicules, qu'on masque du nom de vertu ; que de petits intérêts, des démêlés de famille, des négociations pleines de tromperie, dont on se félicite en secret et qu'on n'oserait produire au grand jour ; que des liaisons formées par hasard, des ressemblances de goût qui passent pour une suite de réflexions ; que des choses que notre faiblesse, notre extrême ignorance nous portent à regarder comme belles, héroïques, éclatantes, quoiqu'au fond elles ne soient dignes que de mépris ! Et après cela, nous cesserions de rire des hommes, de nous moquer de leur prétendue sagesse et de tout ce qu'ils vantent si fort. »   
                           Les théories sur la guerre ("justes" ou injustes") restent toujours objets de débats et les pratiques du combat, des anciens chinois à Clausewitz, restent toujours une référence dans les écoles de guerre.                      
  ____Aller aux racines psychologiques, anthropologiques du problème est un problème plus ardu. Il nous fait revenir aux échanges entre Einstein et Freud (1- 2), à la veille de la Seconde guerre mondiale.______

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