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C'est grave, docteur?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

C'est grave, docteur?

Des phobies et des hommes

Il est des phobies qui peuvent profondément perturber....

Surtout quand le mal se répète.

Et peut rendre la vie infernale.

La bonne volonté ne suffit pas, il faudrait consulter...
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Lybie: faits et ratés

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Lybie: faits et ratés

(Evénements d'hier, conséquence d'aujourd'hui)

Comment LE sortir ou comment s'en sortir?...
___Chaque jour qui passe éclaire d'un jour nouveau l'aventure libyenne, présentée au début comme une noble croisade humaniste, avec forces simplifications et manichéisme, dont l'Elysée épousa la cause sans sourciller, sous la noble inspiration de BHL, le "Tintin des démocraties" s'improvisant Pierre l'Ermite ou nouveau conseiller du Prince...

Il y a quelques mois seulement, certains dénonçaient déjà le guêpier Libyen et un fameux rapport visait la dangereuse illusion du chef de l'Etat français, qui promettait une campagne ultra-rapide. N'est pas Heinz Guderian qui veut et la Blitzkrieg ne se décrète pas...
L'absence de démocratie manifeste en Libye semblait un motif suffisant d'intervention armée pour soutenir une opposition apparaissant de plus en plus hétéroclite et parfois manipulatrice au gré des exigences locales, voire tribales.
_Les USA se sont bien gardé de se mettre en avant, dans ce conflit qui allait cependant dans le sens de leurs intérêts moyen-orientaux. Ils reconnaissent "officiellement" aujourd'hui, tout en restant bien présents en coulisse, que l'Otan est "dans une impasse", et, malgré leur engagement limité, ces opérations leur ont coûté déjà plus de 715 millions de dollars. A l'heure d'un âpre débat sur la dette à Washington, entre démocrates et républicains, la Maison Blanche fait profil bas.
_Paris et Londres, n'osant avouer l'échec prévisible de l'entreprise, sont en quête d'une porte de sortie . La cacophonie est grande entre les protagonistes, les pays européens, au sein même des états-majors.
_On peut maintenant clairement parler des ratés d'une guerre française entreprise dans la plus grande hâte et la plus grande confusion, des ratages, dans un cadre d'un conflit qui était surtout celui d'une guerre civile déjà ancienne entre la Cyrénaïque et la Tripolitaine
__On commence à rétablir la vérité des faits: sans être un paradis démocratique, loin de là, le pays n'était pas l'enfer qu'on a décrit, si l'on en croit ce billet, qui corrige une image diabolisée, qui a contribué à neutraliser au début la résistance de l'opinion et les critiques de presque tous les médias.
S'il fallait combattre tous les régimes qui ne correspondent pas à nos critères occidentaux, la guerre serait permanente. Il est vrai qu'il n'y a pas du pétrole partout...La fameuse "ingérence démocratique", chère à B.Kouchner, aux motivations souvent si peu avouées, a déjà montré ses limites et parfois sa perversion.
Le storytelling mobilisateur a fait long feu. Le prétexte humanitaire
apparaît de plus en plus nettement. Place aux négociations politiques. Enfin!
L'aventure africaine commence à connaître une fin piteuse...

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EDF: privatisation, la solution?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

EDF: privatisation, la solution?

En trompe-l'oeil...
______ Difficile de trouver un ouvrage court, clair et abordable sur l'épineuse question de l'énergie, à l'heure où les enjeux se brouillent, l' avenir est plein d'incertitudes, notamment sur la question de la commercialisation/financiarisation, souvent discutée et discutable.
__ Ce petit livre de trois auteurs peut y aider beaucoup, malgré certains questionnements problématiques, des approfondissements incomplets. Mais c'est une bonne boussole.
__ Notamment sur le problème de la privatisation, voie sur laquelle l'Europe s'est engagée avec plus ou moins de bonheur. S'il est un domaine où elle n'a guère de sens, c'est bien dans ce domaine, étant donnée la particularité de la matière produite et consommée.
____ Certains et non des moindres annonçaient depuis longtemps que dans ce domaine, la privatisation/déréglementation. mènerait à des impasses, à des surcoûts, voire à des absurdités
__ Le dogme européen en la matière a été contesté très tôt même par ceux qui voulaient introduire un peu de souplesse dans l'héritage de l'après-guerre.
__ Si les auteurs ne contestent pas la légitimité du marché concurrentiel dans la production en général, le domaine de l'énergie, notamment de l'électricité, est un domaine particulier, spécifique, où la concurrence ne peut être que factice et sans portée positive pour le consommateur, au contraire. A l'encontre des petits pois ou des voitures, les prix de fourniture des gaz et d' électricité suivent une tendance haussière dans de nombreux pays européens, que la production d'électricité à partir d'énergies renouvelables ne fait qu'accentuer (surtout en Allemagne: en 2013, les consommateurs allemands ont payé 20 milliards d'euro pour subventionner les énergies renouvelables). C'est un choix, mais aucun lien avec un processus de libéralisation mal conçu ou une régulation trop permissive des marchés de détail...Un examen rigoureux du marché britannique, considéré comme un modèle à suivre pas Bruxelles, révèle que ce marché est dominé par un oligopole de six entreprises verticalement intégrées qui détiennent une part de marché de 95%. Elles exercent collectivement un pouvoir de marché dans la mesure où elles se partagent le marché en l'absence de toute menace concurrentielle crédible....On évoque des ententes sur les prix, dans une demande qui demeure captive. Les consommateurs sont face à des offres commerciales complexes dont le coût final n'est pas lisible...la concurrence est ineffective..A la rente de monopole s'est substituée une rente de l'oligopole....Cet oligopole énergétique n'était pas prévu par les réformes....
_______ La financiarisation à outrance doublée d'aventures extérieures aventureuses a conduit EDF à une situation aujourd'hui très problématique et à des perspectives assez sombres.
Le ciel n'est pas dégagé pour notre fournisseur, qui est dans une situation périlleuse, en essayant de faire la part des variations conjoncturelles, des erreurs stratégiques et des défaillances éventuelles du politique, du régulateur et de l’actionnaire.
____ Certains vont jusqu'à parler de possible faillite:
Le fournisseur affiche un bénéfice net d'1,18 milliard d’euros, en baisse de 68 % par rapport à l’année dernière. Tous les problèmes se sont cumulés en même temps, pour EDF comme pour tous les électriciens européens. En vrac : un effondrement historique du prix du gaz et du pétrole, entraînant tous les prix en chute libre ; la montée en puissance des énergies renouvelables ; une transition énergétique qui conduit à des économies d’énergie doublée d’une désindustrialisation qui se traduit par une baisse de la consommation ; sans compter un hiver des plus doux. Résultat ? L’Europe de l’énergie, fondée sur la seule concurrence, est en train de boire le bouillon. Les surcapacités de production sont devenues structurelles. Plus aucun producteur ne peut envisager d’investissement ou rentabiliser son exploitation, alors que les prix de marché se sont effondrés.
____En un an, les prix de marché ont chuté de plus de 30 %. Aujourd’hui, ils sont autour de 28 euros le MWh, quand le groupe a bâti son budget autour d’un prix de marché autour de 35 euros, et que le prix du MWh nucléaire est autour de 42 euros. Ouvert au grand vent de la concurrence, EDF voit désormais 70 % de ses ventes exposées au prix de marché. 1 euro de différence sur le prix de marché a un impact de 300 millions d’euros dans ses comptes. C’est dire l’ampleur des enjeux.
Si tous les électriciens européens se trouvent confrontés aux mêmes problèmes, EDF a un avenir encore plus assombri. En réponse à ses impératifs propres, liés à la production et aux demandes en tous sens de l’État, le groupe public a inscrit un programme d’investissement pharaonique, alors que son endettement est déjà de plus de 40 milliards d’euros – l’équivalent de ses fonds propres.
_____Sa participation au sauvetage dAreva et la reprise de l’activité conception des réacteurs nucléaires – Areva NP – va lui coûter au moins 2,5 milliards d’euros. Le chantier de l’EPR de Flamanville, dont la mise en fonction est sans cesse reculée – on parle désormais de 2018 –, est chiffré à 10,5 milliards d’euros. Mais il faut ajouter la participation d’EDF au programme d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure (Meuse), estimé à 25 milliards d’euros, le projet d’EDF de construire deux EPR en Grande-Bretagne, évalué en l’état à 25 milliards d’euros. Sans parler du programme baptisé « grand carénage », consistant à assurer la maintenance et la remise à niveau du parc nucléaire français. La Cour des comptes, dans son dernier rapport annuel publié début février, chiffre le coût de ce programme destiné à s’étaler jusqu’en 2030 à 100 milliards d’euros. Sans parler des coûts futurs de démantèlement des centrales, jugés notoirement sous-estimés.
_____Dans le même temps, la Commission européenne attaque les concessions hydrauliques détenues par EDF, au nom de la concurrence, alors qu’il s’agit de l’essentiel de son activité dans les énergies renouvelables, son activité la plus rentable aussi. De son côté, le président d’EDF, Jean-Bernard Lévy, pousse, avec l’assentiment d’une partie de l’État, à l’ouverture du capital de RTE, le réseau de transport et de distribution électrique, colonne vertébrale de tout le système électrique en France, afin de dégager des ressources financières. Si ces deux opérations sont menées jusqu’au bout, EDF se verrait privé d’une partie de ses recettes les plus sûres...
___ Le 22 octobre 2015, les élus du comité central d’entreprise d’EDF, représentant l’ensemble des organisations syndicales, a lancé une première alarme pour dénoncer les menaces qui pèsent sur EDF. Début décembre, ils sont allés plus loin en introduisant une procédure d’alerte auprès de la direction d’EDF, dénonçant la situation critique du groupe. Fin janvier, jugeant que les explications de la direction étaient notoirement insuffisantes, ils ont prolongé leur droit d’alerte et engagé une expertise économique. « Les perspectives de Bruxelles, de l’État français mais aussi celles de la direction d’EDF obèrent à court terme l’avenir de l’entreprise », accusent-ils dans un communiqué. Du jamais vu dans l’histoire d’EDF...
._____ La valse des présidents qui se succèdent à la tête de l’entreprise publique tous les cinq ans, les changements de direction opérationnelle qui s’ensuivent et qui s’apparentent à des mouvements de cabinets ministériels, ont fini par user les meilleures volontés. « Depuis Alphandéry [président d’EDF en 1994], l’État utilise EDF. Il n’y a aucune continuité, aucune transmission de savoir et d’expertise. Les promotions internes n’existent plus. L’aspect social de l’entreprise n’intéresse plus personne. Ce ne sont plus que des jeux de [grands] corps et de cour », résume un cadre dirigeant qui a plus de vingt ans de carrière dans la maison....
______Dans son rapport annuel, la Cour des comptes reprend exactement la même analyse que les syndicats d’EDF : « À hypothèses constantes de consommation et d’exportation d’électricité à cet horizon, l’objectif fixé par la loi aurait pour conséquence de réduire d’environ un tiers la production nucléaire, soit l’équivalent de la production de 17 à 20 réacteurs. Seule une augmentation très significative de la consommation électrique ou des exportations serait de nature à limiter le nombre des fermetures. Or, à l’horizon 2030, l’hypothèse d’une telle augmentation n’est pas retenue par les experts. Au contraire, le rapport Énergies 2050 confirme les équilibres actuels. En effet, sur les 21 scénarios de sources diverses qui ont été analysés, 15 considèrent que la demande d’électricité en France se situera, à cette date, entre 500 et 600 TWh, deux seulement considèrent qu’elle sera supérieure », écrit le rapport qui considère qu’EDF doit revoir son programme « grand carénage » pour l’adapter à des critères de production et financiers plus réalistes.... (Merci à Mediapart)
_____: De plus, l'engagement d'EDFsur l'EPR britannique (sans parler du très onéreux site finlandais) tourne très mal: Hinkley point c’est l’aventure internationale de trop, celle qui pourrait être fatale à l’entreprise publique. « Hinkley Point, c’est un cauchemar. Il faut à tout prix sortir de ce bourbier le plus vite possible. EDF risque d’en mourir, avec leurs conneries », dit un ancien directeur d’EDF. « Il y a urgence de tout arrêter. L’affaire est trop mal engagée. Il n’y a que des coups à prendre », renchérit un cadre dirigeant. « Quand je vois Macron dire qu’il est pour le projet [Emmanuel Macron a apporté son soutien au projet d’Hinkley Point], je me dis qu’il ferait mieux de se taire. Il est irresponsable », surenchérit un proche du dossier. « C’est la première fois dans l’histoire d’EDF qu’un projet industriel fait l’unanimité contre lui parmi les syndicats. Tous sont opposés à Hinkley Point. Même la CGT, qui pourtant soutient traditionnellement ce type de programme, est vent debout contre le projet », relève un autre cadre dirigeant.
- Le courant ne passe plus.
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Europe: effets Fukushima

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Europe: effets Fukushima

Après Fukushima, un tournant?..

Il y a bien un avant et un après.
__Quel sera cet après?
________________Hypothèses, questions et incertitudes__
___Au Japon, rien ne se passe comme "prévu" (?) et (officiellement ) annoncé par Tepco et le gouvernement, au fur et à mesure que des langues continuent à se délier.
Fukushima n'a sans doute pas encore révélé toute sa capacité de nuisance...
Le moins que l'on puise dire est que le dossier Fukushima n'a pas été géré de manière exemplaire depuis le début de la catastrophe sismique
Des risques "sous-estimés" selon l'euphémisme de la toujours trop prudente AIEA.
Un désastre longtemps nié, dont on est loin de mesurer l'ampleur.
Un démantèlement qui s'annonce comme très long et ruineux.
Tous les jours, on apprend des nouvelles sur cette catastrophe rampante.
Le dossier est très lourd. De nombreuses incertitudes demeurent. La polémique continue.
-70 000 personnes sont trop exposées à la radioactivité.________

________Premiers effets Fukushima en Europe:
______L'Allemagne débranche le nucléaire en 2022
Le débat sur l'énergie nucléaire civile est engagé depuis longtemps, mais connaît maintenant une accélération et une tournure vive.
La sortie du nucléaire civil divise les pays et, à l'intérieur des pays, diverses tendances. L'Allemagne elle-même a connu des tensions sur ce sujet, jusqu'à 2009.
L'Italie renonce à l'aventure du nucléaire civil et va organiser un référendum .
La Suisse va démanteler progressivement ses centrales
__La décision de l'Allemagne , assez ambigüe jusqu'ici, qui se déclare " mûre pour sortir du nucléaire", réveille en France clivages et débats. Elle provoque espoir et inquiétudes et on lui reproche de n'être pas dépourvue d'opportunisme. Le choix de Merkel de sortir du nucléaire installe les Verts au centre du jeu .
__La France dit ne pas vouloir changer de cap, malgré les risques possibles...
Mais le PS et les Verts se proposent de modifier progressivement le cours des chosesJusqu'où ira la controverse entre les deux pays, dont l'un accuse l'autre de "décision politique" , comme si un telle décision n'était pas "politique"?...et non purement technique. Un choix de société qui engage l'avenir, tout simplementIl est vrai que la France n'est pas l'Allemagne : "En France, près de 80% de l'électricité est d'origine nucléaire. En Allemagne, seul 22% de l'électricité vient de l'atome. Il est donc beaucoup plus facile pour l'Allemagne de quitter le nucléaire que pour la France. En moyenne les plans de sortie du nucléaire les plus optimistes dans l'Hexagone comptent sur un minimum de 20-25 ans, tandis que l'Allemagne vient de scénariser une sortie sur 10 ans. Le temps que le pays parvienne à ses objectifs en éolien et en solaire, il devra néanmoins approvisionner la population en électricité. Pour ce faire, l'Allemagne sera donc obligée soit de consommer plus de charbon - fortement émetteur de gaz à effet de serre- soit d'importer d'avantage de gaz russe, soit de faire venir plus d'électricité française, d'origine nucléaire ! Et cela pour un temps indéterminé."
Comment Berlin va-t-il réaliser son pari sans tomber dans des contradictions manifestes?________
Eléments pour un débat:
________________________L'épisode Fukushima relance aussi les débats de fond sur le sens et les risques de la technologie nucléaire civile ainsi que sur l'avenir énergétique de nos pays industriels, à l'heure où le pic pétrolier est sans doute atteint ou dépassé et à la lumière de certaines évolutions climatiques, souvent difficiles à interpréter.
___Les idées reçues sur le nucléaire sont nombreuses, selon certains spécialistes.
Dans: "« Nucléaire : le déclin de l'empire français » (voir ici), le nouveau numéro des Cahiers de Global chance, la revue de l'économiste et ingénieur Benjamin Dessus et du physicien Bernard Laponche, conçu et réalisé avant l'accident de Fukushima. _Experts en énergie, ils dénoncent depuis plusieurs décennies les failles de l'énergie nucléaire et le discours dominant qui les occulte. Dans le nouveau numéro de leur revue, ils passent au crible l'ensemble du système français : son modèle industriel sous tension, son manque de sécurité, son mauvais bilan énergétique, ses problèmes de démantèlement et de déchets... C'est un réquisitoire factuel, précis, chiffré. « On s'est pris un mur de béton pendant si longtemps, avec face à nous l'appareil d'Etat, les corps, EDF... ça représente une puissance énorme », soupire Bernard Laponche, inquiet de ce que l'actuelle catastrophe japonaise n'ébranle pas la croyance hexagonale collective en la supériorité du nucléaire sur les autres sources d'énergie. Mais « est-ce qu'on accepte collectivement que tous les quinze ou vingt ans se produise un accident grave ? Non, je ne crois pas », poursuit-il... (lire directement le contenu passionnant, voir ici).."
_____Selon Mycle Schneider: «L'énergie nucléaire n'a plus de perspective», affirmant notamment, de manière plutôt optimiste, que :" Le choix d'Angela Merkel s'appuie sur un texte, le rapport de la Commission éthique pour l'approvisionnement énergétique sûr, qui analyse la situation énergétique et propose un ensemble de mesures cohérentes pour remplacer le nucléaire. Ce rapport a été demandé par le gouvernement, et la commission est présidée par Klaus Töpfer, ancien ministre de l'environnement, qui a aussi été directeur du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). La commission Töpfer estime que sortir du nucléaire en dix ans n'est pas un problème et qu'il serait même souhaitable d'aller encore plus vite !_Selon le rapport, des changements systémiques profonds s'imposent dans la manière de gérer l'énergie. Et Töpfer défend l'idée intéressante que la sortie du nucléaire peut être un «booster de croissance». La campagne pour les élections législatives allemande de 2013 pourrait tourner autour de la question « qui sortira le plus vite du nucléaire?... »
Mais est-il possible d'atteindre 80%, 50% ou 30% d'énergies renouvelables en 2050 ?
_L'énergie nucléaire serait la plus chère , si l'on tient compte de tous les coûts, de la construction des centrales aux démantèlements et à l'enfouissement contrôlé (voir Bure)
_L'UE réglemente les bananes, mais pas le le nucléaire. Chaque pays fait à peu près ce qu'il veut en ce domaine, dans la plus grande l'opacité.
__L'avenir du nucléaire ne serait pas qu'un problème technique. De sa conservation ou de son abandon dépendrait en partie l'avenir de l’humanité .
__Le nucléaire ne représenterait-il pas l'expression la plus forte et la plus périlleuse d'une sorte d' "extase technologique" propre à l'humanité en cette période historique, où la relative maîtrise des moyens finit par supplanter la considération des fins, où nos modes de vie et nos rapports avec la nature demandent des changements profonds pour un avenir viable?_______________________
-Corinne Lepage : La vérité sur le nucléaire__-La droite allemande pour la sortie du nucléaire__-Comment l'Allemagne va sortir du nucléaire: le détail du plan__-L'avis d'un spécialiste

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Mais où va-t-il?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Mais où va-t-il?

Macron 2.0


___ "Ni droite ni gauche" ou ni gauche ni droite?
Il faudrait savoir...
___ Au centre, la place est déjà prise
Au centre droit aussi
__Au centre gauche, de même...
_ En Avant? Encore heureux. Mais de quoi?
__ En Marche? Mais dans quelle direction?
On attend la boussole....
___ Même s'il n'a pas le profil d'un futur régicide, malgré le poing fermé et le regard sans faiblesse, la tête, même bankerisée, ne suffit pas.
___Le produit est flatteur, mais l'obsolescence n'est-elle programmée pour ce nouveau héros balzacien?
Autrefois, pour être éligible, il était de bon ton d'établir un programme, un plan d'avenir.
___ De ne pas être seulement un faire-valoir, un dérivatif ou un moyen.

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Après l'homme

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Après l'homme

Fantaisie onirico-futuriste
_Il était une fois demain..
___Quand Chris Morin nous fait rêver
_Un monde paisible et enchanteur, à la Henri Rousseau.
Invitant à la sérénité et à la modestie

__« Puis tout se calme. Il n'y a plus que des herbes agitées par le vent. Le triomphe de la végétation est total. » (Houellebecq)

_______La question des origines et des fins travaille l'humanité sans doute depuis l'origine de la pensée.
Faute de pouvoir la représenter rationnellement , les hommes se sont plus à imaginer le monde qui les avait précédés et à anticiper celui qui les suivrait, selon leur culture, leurs croyances du moment.
Les mythes d'origine abondent et varient selon les sociétés.
Les représentations liées au devenir de la terre après la disparition de l'humanité (qui finira bien par arriver, même si on ne sait quand et dans quelles conditions) sont moins courantes.
Mettons à part le catastrophisme dont un certain cinéma américain est friand, jouant sur la fascination morbide du désastre, il n'est pas difficile d'imaginer que la nature reprendra ses droits, comme on dit, tout simplement, suivant les déterminismes connus.
Comme on le voit sur la zône de Tchernobyl, certains quartiers de Détroit, comme au Cambodge (Angkor), au Mexique... ou dans toutes les parties du monde désertées par l'homme depuis plus ou moins longtemps.
__C.Morin s'est amusé à anticiper, à imaginer ce qui se passera quand l'homme aura disparu.
Avec talent et jubilation.

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Un nouveau Bretton Woods?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Un nouveau Bretton Woods?

Guerre des monnaies
____ Mettre fin à la guerre des monnaies?
Vous n'y pensez pas...
__ L'hégémonie américaine d'après-guerre, en matière politique et donc monétaire, serait remise en question.
Mais de nouvelles puissances économiques montantes parlent d'émancipation par rapport à la monnaie dite de référence, la monnaie refuge, le dollar roi.
_____ Mais c'est encore un sujet tabou du côté de Washington et de Wall Street: la perspective d’un nouveau Bretton-Woods se heurte (ant) au veto des États-Unis, qui ne veulent ni ne peuvent sans des conséquences insurmontables renoncer au privilège exorbitant que représente le statut du dollar. Tout au plus peut-on constater que la Fed a élargi ses critères de jugement pour prendre ses décisions, et qu’elle intègre désormais les conséquences internationales de celles-ci, une incontestable nouveauté. Cette situation indécise est à l’image du reste et confirme que la crise de 2008 va continuer de jouer les prolongations pendant une longue période et qu’il va falloir faire avec,
____ Le dollar pilier et pivot de la vie monétaire internationale, consacrant les victoires de la puissance devenue impériale doit rester la référence, la monnaie universelle, faute d'instance supranationale qui introduirait des normes, des règles et des sanctions. Les grandes instances monétaires internationales comme la Banque Mondiale et le FMI sont dans le giron des intérêts US et la Fed, pratiquement indépendante du pouvoir central, a montré quels types de dérives elle pouvait générer.
Au coeur de l'affrontement entre puissance déclinante impériale de l'Angleterre et la hantise des USA de voir maints pays en ruine basculer vers le communisme, les accords de Bretton Woods, signés en 1944 par 44 pays, installent les USA dans une position privilégiée en organisant le système monétaire mondial autour du dollar. Toutes les monnaies sont définies en dollar et seul le dollar est défini en or (une once d’or pour 35 dollars). Dans les années 1960, De Gaulle fut l’un des premiers à émettre publiquement des critiques par rapport au privilège du dollar
_____Mais en 1971, Nixon opère un virage: il suspend la convertibilité du dollar en or et décide de faire du dollar une monnaie flottante. Le monde entier est frappé de stupeur. Le monde des taux de changes fixes est mort. Dorénavant, la valeur du dollar va changer tous les matins. L’offre et la demande de chacune des monnaies sur le marché mondial déterminent désormais les prix.
Un instrument d'action politique destiné à réduire d'abord les importants déficits américains causés notamment par le gouffre financier dû à la guerre du Vietnam
Les Accords du Plazza préparèrent des dérives monétaires spéculatives qui favorisèrent et préparèrent le terrain aux désordres financiers et à le crise de 1998.
___ Dans l'histoire monétaire et financière, la puissance économique et commerciale d’un pays est toujours allée de pair avec la domination de sa monnaie. Ce qui n’empêche pas de pointer les insuffisances du système monétaire international actuel, né des décombres de la seconde guerre mondiale, en 1944, lors de la conférence de Bretton Woods et qui a fini par éclater au début des années 1970. D’abord avec la fin de la convertibilité du dollar en or en 1971, puis la généralisation des taux de change variable, en 1973, consacrée quelque temps plus tard à Kingston en 1976 par les accords de la Jamaïque. Ces derniers avaient dévolu au Fonds Monétaire International la surveillance des monnaies. Néanmoins, le flottement des devises a nécessité très tôt un pilotage. Ce dernier a été assuré avec plus ou moins de satisfaction par le forum des sept pays les plus riches (G7). Transformé aujourd’hui en G20 du fait de l’émergence de nouveaux géants économiques, l’exercice est devenu plus ardu, sinon impossible. L’heure est plutôt au chacun pour soi et à la guerre des changes larvée. La grande crise lors de son paroxysme en 2009 avait laissé espérer l’organisation d’un nouveau « Bretton Woods ». L’ex chef de l’Etat français, Nicolas Sarkozy l’avait souhaité dès 2008. Il n’en a rien été. Le système reste en l’état et le dollar continue d’imposer sa loi. ("C'est notre devise, c'est votre problème..")
_______C'est le début de la fin d'une hégémonie et les préambules d'un rééquilibrage, d'un nouveau système monétaire international, qui demandera du temps, mais qui ne manquera pas de se faire, au prix peut-être de certaines convulsions, car pour l'hégémonie du dollar-roi, c'est la mort annoncée..
[ Un billet vert "aussi bon que l'or" (2/4)
L'âge des pétrodollars et de la financiarisation (3/4)
Yuan, euro, bancor, statu quo... et demain ? (4/4)]
__La monnaie sera toujours nécessaire mais ambivalente, entre violence et confiance, comme Aglietta et Orléan l'ont magistralement montré.

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Une autre démocratie

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Une autre démocratie

Démocratiser la démocratie

__Modeste contribution à une grande idée souvent dénaturée__
______ « La démocratie ne consiste pas à mettre épisodiquement un bulletin dans l’urne et à déléguer les pouvoirs à un élu puis à se taire pendant cinq ou sept ans. Elle est action continuelle du citoyen, non seulement sur les affaires de l’Etat, mais sur celles de la commune, de l’association, de la coopérative (…) Si cette présence vigilante n’est pas assurée, les gouvernements, les corps organisés, les fonctionnaires, en butte aux pressions de toute sorte, sont abandonnés à leur propre faiblesse et cèdent aux tentations de l’arbitraire » (P.Mendès-France)
__"La constitution, œuvre timide, s'est bornée à affirmer la démocratie, il faut la fortifier ; il faut que la République soit en sûreté dans la constitution comme dans une citadelle ; il faut donner au suffrage universel des extensions et des applications nouvelles ; il faut proclamer plus complètement et développer plus logiquement que ne le fait la constitution les droits essentiels du peuple, qui sont (j'emprunte ici une expression de Turgot) : le droit à la vie matérielle, c'est-à-dire, dans l'ordre économique, le travail assuré, l'assistance organisée. .." (Victor Hugo)
__" La démocratie, c'est un système où vous êtes libre de faire tout ce que vous voulez tant que vous faites ce que nous vous disons." (N.Chomsky)
_________La démocratie semble aller de soi, jusqu'au jour où elle s'affaiblit ou s'éclipse.
Les Grecs savaient déjà que faire vivre la démocratie est un rude combat, un chantier permanent.
On ne peut se cacher que nos démocraties représentatives sont malades. En cette période de crise surtout, elles révèlent leurs faiblesses et leur impuissance. Il y a bien des raisons, qui ne seront pas examinées ici.
__Le citoyen a l'impression que le vrai pouvoir lui échappe, que l'essentiel de son destin se forge en des instances sur lesquelles il n'a aucune prise, qu'il n'est consulté que pour la forme: accorder périodiquement , un fois tous les cinq ans, sa confiance à des représentants lointains, qui ne rendent pas de compte, qui n'ont que peu de réel pouvoir sur le fonctionnement des institutions, les grands choix économiques, les grandes orientations politiques internes ou externes, dans le cadre national ou européen. Un symptôme qui ne trompe pas: l'abstention, qui croît...
La poids des lobbies financiers, de puissants intérêts privés, d'ambitions personnelles entraîne dérives et corruption, abandon de valeurs essentielles, fondement d'une république cohérente avec elle-même.
__D'Athènes à Madrid, une multitude de voix s'élèvent pour réclamer une "autre démocratie", d'autres modalités de participation citoyenne.
_Pourtant, la notion de démocratie ( composée de δῆμος "peuple " et κράτος "pouvoir" ) implique dans sa définition même l'idée d'une participation forte, d'une action du peuple sur lui-même, sur la propre conduite de ses affaires. Mais celle-ci, dans son fonctionnement réel, n'est souvent qu'occasionnelle, formelle, passionnelle, mal informée.
__La démocratie représentative présente bien des failles par nature, comme les Grecs déjà le remarquaient, que l'on pourrait corriger par des modifications légales et constitutionnelles. Tomberait-elle toujours dans les mêmes travers? Auquel cas, il importerait d'en modifier en profondeur le fonctionnement, au profit d'une forme plus exigeante, mais plus difficile: la démocratie participative, impliquant tous les citoyens de manière plus étroite et continue dans ce qui les concerne au plus haut point: la qualité des relations sociales, la gestion du bien commun, la construction d'un avenir meilleur, la défense et l'approfondissement des valeurs de liberté et d'égalité...
____________La démocratie représentative est morte, vive la démocratie ! semblent clamer les jeunes Espagnols, contre une classe politique disqualifiée.
Les enjeux de la démocratie participative sont importants, même si les chausse-trappes sont nombreux et la réalisation difficile dans le temps. Montesquieu avait déjà montré le lien étroit entre démocratie, vertu politique et éducation. Etre éduqué, motivé, désintéressé et engagé: des conditions qui s'imposent pour une démocratie vivante, où le pouvoir n'est pas seulement mandaté, mais continûment contrôlé. Une presse indépendante pour une information de qualité, une libération de la pression consumériste, qui infantilise et désolidarise, un sens critique développé, qui empêche de voter contre ses propres intérêts bien compris...
Que de qualités doivent être réunies pour un bon fonctionnement démocratique, pour un Contrat social qui se respecte! Ce qui faisait dire à Rousseau, par boutade, qu'une vraie démocratie, "n'existera jamais", au sens ou ses objectifs ne seront jamais aboutis, ce qui ne condamne pas à l'inaction, au contraire... ___Dans son site foisonnant, E.Chouard offre un laboratoire d'idées et de propositions pour revivifier nos démocraties moribondes. Un chantier ouvert aux débats et aux critiques..Le tirage au sort qu'il préconise dans certains cas, par exemple, peut-il être une solution? _voir aussi ici_et
____-Comme le disait Castoriadis, "J'ai toujours pensé que la démocratie dite représentative n'est pas une vraie démocratie. Ses représentants ne représentent que très peu les gens qui les élisent. D'abord, ils se représentent eux-mêmes ou représentent des intérêts particuliers, les lobbies, etc. Et, même si cela n'était pas le cas, dire : quelqu'un va me représenter pendant cinq ans de façon irrévocable, cela revient à dire que je me dévêts de ma souveraineté en tant que peuple. Rousseau le disait déjà : les Anglais croient qu'ils sont libres parce qu'ils élisent des représentants tous les cinq ans mais ils ne sont libres qu'un jour tous les cinq ans : le jour de l'élection. Et même cela n'est pas vrai : l'élection est pipée, non qu'on bourre les urnes, elle est pipée parce que les options sont définies d'avance. Personne n'a demandé au peuple sur quoi il veut voter. On lui dit : "votez pour ou contre Mastricht ", par exemple. Mais qui a fait Mastricht ? ce n'est pas nous. Il y a la merveilleuse phrase d'Aristote répondant à la question "qui est citoyen ? Est citoyen quelqu'un qui est capable de gouverner et d'être gouverné". Y a-t-il quarante millions de citoyens en France en ce moment ? Pourquoi ne seraient-ils pas capables de gouverner ? Parce que toute la vie politique vise préciséement à leur désapprendre à gouverner. Elle vise à les convaincre qu'il y a des experts auxquels il faut confier les affaires. Il y a donc une contre éducation politique. Alors les que gens devraient s'habituer a exercer toutes sortes de responsabilités et à prendre des initiatives, ils s'habituent à suivre des options que d'autres leur représentent ou à voter pour elles. Et comme les gens sont loin d'être idiots, le résultat, c'est qu'ils croient de moins en moins et qu'ils deviennent cyniques dans une sorte d'apathie politique." (Cornélius Castoriadis 1996)
-__À l'épreuve du politique: Claude Lefort
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La démocratie selon Eric Naulleau Tirage au sort et démocratie délibérative -Condorcet et la représentativité

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Publié le par Jean-Etienne ZEN

Back to Panama

Optimisons!
__ L'affaire et ses coulisses
__ Cette histoire du Panama sera peut-être oubliée demain.
___ Il y eu avant bien d'autres aventures...perdues dans les sables.
A moins que...
_ L'arbre cache une forêt dense et profonde.
___ Au dessus des lois, le shadow banking, aux multiples ramifications,, garde une puissance redoutable. Le comportement de la Sociaté générale, au-dessus de tout soupçon, est là pour témoigner du pouvoir de nuisance d'une instution de premier plan...comme celui de la Deutsche Bank (1)
___ Quant à l'interprétation qu'il faut donner à ce très médiatique coup de filet, il est encore trop tôt pour en comprendre les tenants, les aboutissants et les motivations.
Certains soupçons se font jour, qui ne sont pas dénués de cohérence, quand on connaît l' opinion d'Attali ("Les Anglo-saxons n'ont pas supprimé les paradis fiscaux, ils ont éliminé leurs concurrents")
et le flou qui entoure l'affaire, qui n'est pas seulement journalistique.
___ Que les grosses fortunes américaines soient étrangement épargnées, voilà qui peut interroger. Il ne vont pas qu'au Delaware.
Certains y voient une sorte de contre-feu pour détourner les regards, d'autant plus que l'institut Soros semblent à l'origine des fonds
__ Wikileaks y subodore une manoeuvre de Washington, ce qui ne serait pas sans fondement. Mais cela reste à démontrer, ce qui ne sera pas facile.
_ Le blogueur Descartes, pour sa part, ne voit dans cette affaire qu'un intérêt marginal, par rapport à l'ampleur du problème.
__Comment se débarrasser d'un monde sans fraude, qui met les Etats dans des situations périlleuses?
___ Il serait temps de penser à une sorte de cadastre financier, comme le suggère un auteur américain.
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___ (1) ...Les promesses ont-elles été faites depuis le début de la crise financière de 2008 ? À chaque nouveau scandale bancaire, d’UBS à HSBC, à chaque nouvelle révélation – OffshoreLeaks, LuxLeaks –, les responsables politiques nous assurent la même chose : les paradis fiscaux, c’est fini ! Les responsables de ces évasions fiscales ne resteront pas impunis ! Les nouvelles révélations des Panama Papers apportent la preuve du contraire. L’évasion fiscale ne s’est jamais aussi bien portée. Elle fait perdre entre 40 et 60 milliards de recettes fiscales par an à la France.
lui seul ce chiffre, révélé dans le cadre de ce nouveau scandale, illustre l’ampleur des engagements de la Société générale au Panama. Entre 2000 et 2015, la filiale luxembourgeoise de la Société générale a immatriculé 979 sociétés offshore avec l’aide de la société panaméenne d’avocats Mossack Fonseca. 979 ! Il ne s’agit plus d’une pratique passagère, de traiter quelques clients, mais d’une véritable industrie. Une industrie avec des milliers de personnes à son service dont le seul but est de favoriser l’évasion fiscale, de diminuer encore et toujours les rentrées fiscales des États, d’accélérer les concentrations des richesses entre quelques mains. La Société générale s’est placée volontairement au cœur de cette industrie, au même titre qu’UBS, HSBC ou le Crédit suisse, même si elle continue à le nier.
Après avoir refusé de répondre à toutes les demandes des journalistes au cours de leurs enquêtes (voir l’émission “Cash Investigation”), la Société générale a réagi en niant toute mauvaise conduite, en dénonçant les « amalgames scandaleux et les inexactitudes ». « La Société générale n’a plus aucune implantation dans les paradis fiscaux. Il ne faut pas confondre une implantation détenue et opérée par une banque, et les sociétés et structures qui sont détenues par nos clients », a répliqué Frédéric Oudéa, PDG de la Société générale, dans un entretien au Figaro, au lendemain des révélations des Panama Papers. La banque, affirme-t-il, ne travaille en offshore qu’avec des clients « dont les motifs sont clairs » et le fait d’avoir recours à une entité offshore « peut avoir bien d’autres motifs que fiscaux », citant par exemple des « situations familiales complexes ». Décidément, les journalistes et l’opinion publique ne comprennent rien au monde bancaire et financier.
Frédéric Oudéa avait déjà utilisé cette même rhétorique lors de son audition devant la commission d’enquête du Sénat sur l’évasion fiscale en mai 2012 (voir le compte-rendu fait par Mediapart à l’époque). Il affichait alors la même assurance qu’il adoptera par la suite lors de son audition devant l’Assemblée nationale, au moment de la discussion de la loi sur la séparation bancaire, où il n’avait pas craint de dire que la loi ne toucherait que 1 % des activités bancaires, tant cet inspecteur des finances se sait intouchable.
Le président de la Société générale, entendu en même temps que Baudoin Prot, alors président de BNP Paribas, avait juré que sa banque n’avait plus aucun rapport avec les paradis fiscaux. « La Société générale a fermé ses implantations dans les pays qui figuraient sur cette liste grise [la liste des paradis fiscaux établie par l’OCDE et le G20 – ndlr] mais aussi dans ceux que désignait la liste comme des pays non coopératifs, c’est-à-dire pour nous, à Panama », soutenait-il alors, appuyé en écho par Baudoin Prot. Ce dernier regrettait que, pendant que BNP Paribas vendait ses filiales panaméennes, d’autres s’y renforçaient. Bref, ils étaient encore une fois les meilleurs élèves de la classe.
Mais qu’en était-il de la Suisse, du Luxembourg et de Singapour ?, avait hasardé Éric Bocquet, rapporteur PCF de la commission sénatoriale, lors de l’audition. « Mais ce ne sont pas des paradis fiscaux ! » s’était exclamé Frédéric Oudéa. De même, celui-ci avait soutenu qu’il ne donnait aucun conseil à ses clients pour faciliter leur évasion fiscale. « Le conseil fiscal, c’est le métier des avocats, pas des banquiers », avait-il tranché d’un ton qui ne prêtait pas à la discussion.
Depuis les révélations des Panama Papers, la réalité est apparue, et elle est bien différente. Après l’abandon des filiales les plus voyantes et les plus critiquées, l’organisation s’est déplacée et opacifiée. La filiale luxembourgeoise de Société générale, SG Bank & Trusts, a vu renforcer son rôle de plaque tournante de l’activité offshore de la banque, organisant avec la société Mossack Fonseca des immatriculations à la chaîne. Mais il paraît qu’il y a des escouades de contrôleurs de la banque pour s’assurer de la conformité de ses actions...
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Ciudad Juarez sur Ourcq?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Ciudad Juarez sur Ourcq?

Règlements de compte à Sevran
_____Un narcoquartier ?
_____Non, Sevran n'est pas située au Nord du Mexique.
Si un quartier pose de graves problèmes, la ville n'est pas l'enfer.
Les "casques bleus" (rien que ça!?) n'ont rien à y faire.
____Si la situation est préoccupante dans certains quartiers de banlieue, ce n'est pas une situation de guerre et, à côté de certaines villes du Nord du Mexique, le 93, c'est Disneyland, comme disait quelqu'un...
C'est un problème d'ordre républicain .
__Mais le maire de Sevran, imprudent dans ses paroles, a voulu lancer un cri d'alarme.
Qu'a-t-on fait de la police, qui a déserté, en surnombre au coeur de la capitale et si clairsemée de l'autre côté du périph?
__Le maintien de l'ordre est devenu depuis des années l'objectif prioritaire, la prévention ayant disparu. Des zones entières ont été livrées à elles-mêmes et à leurs problèmes cumulés. Des résultats contre-productifs. Un fiasco . Un échec criant du politique.
Les opérations "coups de poings" ne règlent évidemment rien. Elles radicalisent plutôt les positions, en exacerbant les tensions.
Les événements de 2005 nous rappellent que la ségrégation de fait, la désocialisation sont des facteurs de délinquance aux formes multiples.
Les maires, impuissants, sont en colère.
__Notre Président nous l'avait promis: la politique de la ville serait son affaire.
On attend encore les résultats...
Fadéla Amara a (peut-être) fait ce qu'elle a pu, mais le manque de moyens, l'absence de cohérence (l'empilement des mesures) n'a rien modifié en profondeur.
Etait-ce possible, quand l'urbanisme déplorable et le chômage persistant restent ce qu'ils sont?
Depuis des décennies, la mal n'a pas été pris à la racine.
__La question du trafic de drogue est au coeur du problème, le symptôme le plus apparent et aux effets les plus dévastateurs socialement.
Faut-il libéraliser l'usage des drogues pour neutraliser les trafics meurtriers? Si oui, quelles drogues?
Le débat est à nouveau ouvert, qui n'est pas simple, mais qu'il va falloir affronter de face, hors du champ étroit de la morale traditionnelle...
___Ne ferait-on que déplacer le problème, l'aggraver dans certains cas , les dealers se rabattant sur des drogues plus dures?
Mettre fin à la "la guerre contre la drogue" , comme le Portugal s'y est essayé?
Questions à suivre...
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