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En même temps...

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Au Sénat , l'Exit tax..
                            Pendant qu'à l' Elysée on lâchait du lest (certains disaient des miettes), au Sénat on faisait quelques concessions pour les plus fortunés. A bas bruit.
   Ça vaut le coup de s'exiler.
       Descendu de l'Olympe, Jupiter a daigné parler.
  En évoquant notamment le sujet brûlant de l'exode fiscal. Très vaguement.

 ..."promettant( plutôt) de lutter contre l’évasion fiscale des plus favorisés. Alors que sa majorité vient à peine d’adopter une nouvelle loi contre la fraude fiscale, le président a estimé, lors de son allocution, lundi 10 décembre, qu’il fallait « aller plus loin pour mettre fin aux avantages indus et aux évasions fiscales » :« Le dirigeant d’une entreprise française doit payer ses impôts en France et les grandes entreprises qui y font des profits doivent y payer l’impôt. »
     En même temps...au Sénat, comme par hasard, on allège les mesures concernant ce problème.
             Un timing étonnant.

  "...À 19h, la chambre haute du Parlement avait effectivement approuvé une mesure proposée par Emmanuel Macron au mois de mai dernier: la suppression, puis l'allègement de l'exit tax. Cette disposition, qui permettait de taxer à hauteur de 30% les plus-values réalisées via la vente d'actions par des Français riches et domiciliés à l'étranger, a ainsi été très largement assouplie. Au lieu d'être applicable pendant les quinze ans suivant le déménagement des citoyens concernés, elle ne l'est plus que pendant deux à cinq ans.   Un cadeau fiscal facilitant l'exil de certains de nos compatriotes les plus fortunés, comme l'ont regretté les sénateurs de gauche, qui ont tenté de faire barrage à la mesure défendue par la secrétaire d'État Agnès Pannier-Runacher en déposant des amendements de suppression. Sans succès...."
        Certains ont eu peur. Enfin, un peu..
    Mais qu'ils se rassurent, ces annonces sont inapplicables.
   Mais ce n'est pas sans effets
  Certains en ont profité pour ironiser. L'occasion était trop belle. Il est encore facile d'"optimiser"
      Tout cela entre dans un contexte global.  Il n'y a pas que la fraude fiscale, parfois encouragée, il y a la fuite, parfois institutionnalisée.
         On s'étonnera après que les caisses de l' Etat soient comme un tonneau des Danaïdes....
   L'évasion exotique ne nuit pas, dirait-on. C'est devenu la routine du système.
        Xavier Harrel en avait déjà parlé longuement. Antoine Peillon aussi, de manière très  chiffrée.
                               Des révélations? Pas vraiment. Le client est roi, nonobstant P.Moscovici. (*)
      On va donc continuer à optimiser en rond, chacun pour soi.
               A Malte ou ailleurs__________________
_______________- (*) Nous nous engageons à prendre des actions pour parvenir à un système fiscal internatilanl  moderne et juste à l’échelle internationale. »
      Pour 2070?... C'est (pas) dans l'air...
                            ____La richesse cachée des nations
                                                                                   Nous sommes riches et nous ne le savons pas...

____________________________
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Covid et inégalités

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Tous égaux devant la covid? (notes de lecture)

     Pas vraiment? Même si les virus sont aveugles  Quelle que soit l'épidémie et l'époque. Les organismes fragilisés par la sous-nutrition, notamment due à la guerre, ont été les plus réceptifs au virus de la grippe espagnole et la mortalité a été plus grande dans les classes populaires, où l'hygiène était aléatoire et où la promiscuité était plus grande. Cela se comprend facilement. Malheureusement les plus démunis constituent la plus grande part de ceux qui sont touchés encore aujourd'hui. Moindre information et moins d'accès à une médecine de qualité et dans des délais raisonnables, soins trop tardifs, logements exigüs, moins de possibilités de mouvement et de distanciation, alimentation moins variée, etc...   Ce n'est pas seulement dans le 93 qu'on peut le constater proportionnellement, on le voit clairement au Brésil, où la mortalité est plus grande dans les favelas surpeuplées des grandes villes. Et le pire est à venir...

 

                  La covid est un révélateur des inégalités, mais en est aussi un accélérateur dans de nombreux cas, aujourd'hui et demain. Déjà dans le cas des pestes qui se succédaient en Europe, on attribuaient la diffusion de la contagion aux mauvaises conditions de vie, même si des croyances qui ne sont plus aujourd'hui d'actualité avait pignon sur rue ( 'la théorie des "corps putrides"). "Fuir quelqu'un comme la peste" est une expression qui est restée.           __Mais dans les foyers les plus défavorisés, les enfants sont particulièrement exposés, aujourd'hui comme demain. Les bilans sont parfois difficiles à faire, mais il y a des tendances, dont l'analyse n'est pas terminée. Mais il est clair que "...le virus frappe d'abord les plus mal logés et les plus précaires. Les personnes qui habitent un logement exigu ou surpeuplé sont 2,5 fois plus nombreuses à avoir contracté le Covid-19 indique cette étude. "Il y a des facteurs structurels qui expliquent l'exposition au virus, en particulier le logement exigu et la densité de la commune de résidence" explique la sociologue Nathalie Bajos, directrice de recherches à l'Inserm, invitée de france-info vendredi 9 octobre. Elle démontre "un effet cumulatif des inégalités".                                                                        Plus d'une personne sur 10 a vécu le confinement dans un petit espace. Cela a concerné 20% des professions dites essentielles pendant cette période, personnel de nettoyage, aide à domicile, ouvriers du bâtiment ou caissières. Toujours selon l'enquête de l'Inserm, la plupart des personnes qui vivent dans un logement surpeuplé habitent aussi dans des villes très denses, ce qui multiplie les risques d'être contaminé..."     __Et ces inégalités, qui sont mondiales, affectent directement ou indirectement les pays qui se disent favorisés ou relativement à l'écart de la transmission du virus. Fermer les frontières n'a jamais été une solution. Une mondialisation équitable pourrait être la seule voie de salut, mais il y a loin des constats et des souhaits à la réalité injustement vécue...   _________________

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Demain, le vélo

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

A la reconquête du pavé
                                      L'abus de vélo ne nuit pas à la santé.
           Oui, mais encore faut-il pouvoir le pratiquer dans les meilleures conditions.
      Le vélo, c'est pas pour les prolos, ni pour les aristos ni même pour les bobos.
          C'est pour le populo,pour tout le monde, connecté ou pas.
  Même Edouard s'y met.
    Après Christine et Ségolène.
       Un projet qui n'est pas pour des prunes.
  La vélorution, c'est pour demain.
          Enfin, espérons-le . Wait and see...and ride a bike.
    VAE ou pas, il retrouve sa place, longtemps effacée.
  Ce n'est pas seulement bon pour le coeur.
 Et c'est moins dangereux qu'on ne le croit.
    Tous à vélo, donc, mais il y a des efforts à faire.
   Les bataves ont quelques longueurs de plus que nous.
      Peut-on rêver Paris sans voitures?
Bon physiquement, le vélo est aussi un bon adjuvant pour les neurones.

                                      Même Descartes faisait du vélo.
 
   Et il continue, comme Eric Fottorino, qui dit justement: le vélo est un jeu d'enfant qui dure longtemps.
                      Il roule et il pense
  Plus ou moins bien, mais il le fait:
          Mais c'est parfois, à un certain niveau, penser ou panser
On peut avoir aussi le nez Nietzsche dans le guidon, c'est possible aussi.
         Dans la lignée d’Alfred Jarry, Jules Renard, Cioran ou encore Maurice Leblanc, grands écrivains cyclistes, Bernard Chambaz allie dans cet essai souplesse des mots et ressort de la pédale. Mouvement, espace, durée, effort : tous les amateurs, passionnés, fous de vélo, trouveront au fil des réflexions de l’auteur de quoi réfléchir à leur tour sur des notions pour eux bien concrètes. Car détrompons-nous : le vélo n’est pas détaché des idées ! De concept en concept, convoquant avec espièglerie les plus grands philosophes – Heidegger, Kant, Spinoza ou encore Husserl –, Bernard Chambaz dévoile une autre facette du vélo : celle d’un objet qui prolonge notre être et nous donne à penser.
         Il n'y a pas que la santé et le loisir qui comptent. Depuis le début, la petite reine occupe souvent la pensée des hommes.
       Comme disait l'autre: Quand je pédale je tourne rond...
                   Le vélo ira loin...
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Chine: puissance navale réinventée

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Après quelques siècles d'absence maritime...

        En quelques décennies, non pas un retour au passé mais une nouvelle orientation. 

                C'est moins un projet purement commercial qu'un besoin géopolitique de contrôle du Pacifique et la nécessité d'assurer les nouvelles routes de la soie.   La Chine est en passe d'affirmer son hégémonie maritime dans le Pacifique Sud et ses immenses porte-conteneurs sillonnent toutes les mers. Certains s' inquiètent de la voir mettre les bouchées doubles là où ils s'étaient octroyé des droits absolus, les USA en tête.

       Certains diront que le nouvel empire oriental a besoin d'assurer la sécurité de ses approvisionnements, dans un espace où des menaces de toutes natures peuvent toujours intervenir, au coeur de ses échanges vitaux.
   Mais ce n'est , toutes choses égales par ailleurs, qu'un retour à un passé plus ou moins lointain, quand la flotte de l'Empire du Milieu s'aventurait très loin de ses ports d'attache, bien en avance sur les puissances de l'Ouest, comme Venise, qui devront beaucoup à leur partenaire chinois, qui n'a d'ailleurs jamais agressé un quelconque pays et a surtout passé beaucoup de temps à se défendre.
    Si tu veux t'enrichir, construit une route, dit un ancien proverbe chinois
  Et les routes maritimes sont tout aussi importantes que les autres. 
  Retour à la puissance navale  d'antan, bien avant de la dynastie des Ming, donc. Et à quelle vitesse!
  Les impressionnants bateaux de Zheng He faisaient un négoce florissant, sur de longues distancesbien avant les Portugais, à la suite d'une longue tradition, surtout depuis la dynastie Song.
  Ils anticipaient sur la circumnavigation, a-t-on dit, non sans quelques exagérations.
Les inventeurs de la boussole poussèrent tout de même assez loin leurs expéditions, jusqu'aux confins du monde arabe et des Philippines.   
Avec des types de bateaux étonnants (jusqu'au au 19°siècle), des jonques originales.Puis ce fut le renoncement à la puissance navale, pour parer aux dangers venus du Nord, avant que beaucoup plus tard, la Chine se replie sur elle-même et perde en efficacité sur les puissances industrielles montantes de l' Ouest.    Pour des raisons que l'on cherche toujours à élucider.                                 Aujourd'hui, la marine chinoise sillonne de nouveau les océans. Un développement spectaculaire, qui n'a pas fini de nous surprendre de d'inquiéter l'oncle Sam, parfois source de tensions. A la mesure de la puissance économique du pays. L'équivalent de la marine française construit en quatre ans.  Pour le meilleur et pour le pire l'empire?..  - La Chine et la mer (2) deviennent consubstantielle.  
Mais la Chine à la fois fascine et inquiète.

 

                         "....La Chine était déjà engagée dans une frénésie de construction navale comme le monde en a rarement vu. En 2015, Xi avait entrepris un gigantesque projet visant à faire de l’Armée Populaire de Libération (APL) une force de combat de classe mondiale, l’égale de l’armée américaine. Sur son ordre, des investissements dans les chantiers navals et la technologie se poursuivent à un rythme soutenu aujourd’hui.   Sur au moins un point, le plan de Xi a fonctionné. À un moment donné entre 2015 et aujourd’hui, la Chine a constitué la plus grande force navale du monde. Et maintenant, elle s’efforce d’en faire une force redoutable bien au-delà de ses côtes.   En 2015, la marine de l’Armée populaire de libération (MAPL) comptait 255 navires de guerre, selon l’Office of Naval Intelligence (ONI) américain. À la fin de 2020, elle en disposera de 360, soit au moins 60 de plus que l’US Navy, selon une prévision de l’ONI. Dans quatre ans, la MAPL disposera de 400 navires de combat, selon les prévisions de l’ONI. Remontez jusqu’en 2000, et les chiffres sont encore plus frappants.    « La force de combat de la marine chinoise a plus que triplé en seulement deux décennies », peut-on lire dans un rapport publié en décembre par les dirigeants de la marine, des Marines et des garde-côtes américains.    Commandant déjà la plus grande force navale du monde, la République populaire de Chine est en train de construire à une vitesse alarmante des bâtiments modernes de combat de surface, des sous-marins, des porte-avions, des avions de chasse, des navires d’assaut amphibies, des sous-marins lanceurs de missiles nucléaires balistiques, d’immenses patrouilleurs garde-côtes et des brise-glace polaires.»    Certains de ces navires seront équivalents ou supérieurs à tout ce que les États-Unis ou d’autres puissances navales peuvent mettre sur l’eau.    « La MAPL ne reçoit pas de l’industrie chinoise de la construction navale des navires de pacotille, mais des navires de plus en plus sophistiqués et performants », a écrit Andrew Erickson, professeur à l’Institut d’études maritimes chinoises de l’US Naval War College, dans un article publié en févrierEn 2018, en termes de tonnes brutes, la Chine détenait 40 % du marché mondial de la construction navale, selon les chiffres des Nations unies cités par le China Power Project du Center for Strategic and International Studies, loin devant la Corée du Sud, qui est au second rang avec 25 %.                                                              Dans une perspective historique, les chiffres de la construction navale chinoise sont vertigineux : réduisant même à l’état de petit poucet les efforts des États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale. La Chine a construit plus de navires en un an de paix (2019) que les États-Unis en quatre ans de guerre (1941-1945).    « Pendant le programme d’urgence de construction navale de la Seconde Guerre mondiale, qui a soutenu des armées gigantesques et mécanisées sur deux théâtres de guerre à des milliers de kilomètres de chez elles, la production de la construction navale américaine a atteint un pic de 18,5 millions de tonnes par an, et les États-Unis ont terminé la guerre avec une flotte marchande qui pesait 39 millions de tonnes », a déclaré Thomas Shugart, chargé de mission au Center for a New American Security et ancien capitaine de la marine américaine, dans un témoignage devant le Congrès le mois dernier.     « En 2019, en temps de paix, la Chine a construit plus de 23 millions de tonnes de navires, et la flotte marchande de la Chine […] totalise plus de 300 millions de tonnes », a déclaré Shugart.          Les entreprises d’État chinoises qui produisent des navires commerciaux sont également les moteurs de son renforcement naval. « En cas de conflit, la capacité industrielle démesurée de la République Populaire de Chine, en comptant les chantiers navals commerciaux supplémentaires, pourrait rapidement être orientée vers la production et la réparation militaires, ce qui augmenterait d’autant la capacité de la Chine à générer de nouvelles forces militaires », écrivait l’an dernier Erickson, du US Naval War College.                L’infrastructure en place, la main-d’œuvre impliquée et la technologie employée dans ces chantiers navals commerciaux sont transposables à la production de navires de guerre en quantité.      C’est quelque chose que la Chine fait très bien. « Entre 2014 et 2018, la Chine a lancé plus de sous-marins, de navires de guerre, de navires amphibies et de navires auxiliaires que le nombre de navires actuellement en service dans les marines individuelles de l’Allemagne, de l’Inde, de l’Espagne et du Royaume-Uni », selon le China Power Project.   « Au rythme où la Chine construit des navires de guerre et avec les capacités de ces nouveaux navires, je dirais qu’elle est déjà passée de ce qui n’était qu’une marine de défense côtière à ce qui est probablement la marine la plus puissante de sa région, ayant une portée mondiale, et qu’elle est en passe de construire une marine capable de déployer une puissance de classe mondiale si elle continue de se développer comme elle l’a fait », a déclaré Shugart à CNN...."         _______________________________

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Le (tout) dernier empereur ?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

La Chine de XI

                         A marche renforcée.
                                            Après l'empire de Mao et une succession ténébreuse et chaotique, vint l'ère d'une relative ouverture.
         De nouvelles ambitions se firent jour: défier l'Occident sur son propre terrain, jouer à fond la carte du développement avec les atouts immenses du pays. Renouer avec la période où l'Empire du Milieu était au plus haut dans le concert des nations par sa puissance économique, avant une relatif déclin et une semi-colonisation douloureuse et humiliante.. 
    Le communisme n'étant plus qu'un vernis et un prétexte dans ce pays qui se mit à suivre les voies dures mais efficaces et accélérées du capitalisme européen des premiers temps.
    En quelques décennies, Pékin a atteint un niveau de développement qui à la fois fascine et inquiète, avec sa prétention inavouée de la conquête économique du monde. La Chine étend son influence et ses réseaux. Ses bonds du trésor ligote le trésor américain. On renoue avec les routes de la soie, on achète des ports en Afrique et au Pirée, on tisse des relations de l'Afrique à l'Amérique du Sud, on développe un marché intérieur jusqu'ici négligé, on investit bien au-delà des frontières, on s'assure une influence en Mer de Chine et dans la Pacifique.
       Sous l'ère de XI Jinping, centralisant d'avantage les décisions et les contrôles renforcés, le processus s'accélère et se renforce, devenant plus opaque, mais apparemment pas moins efficace. On force le pas, sous un jour avenant.
         Le souriant président dirige maintenant à vie, d'une main de fer, la grande renaissance.  Jusqu'à l'outrance.  Renforçant les pouvoirs centraux et les contrôles intérieurs, sur les minorités et les opposants réels ou potentiels. La cohérence est une force mais pourrait être un tendon d'Achille, dans le colosse aux pieds d'argile que semble devenir le pays.
    Les commentateurs, fascinés ou critiques, y vont de leurs propos. La Chine n'est plus la grande oubliée mais détermine une partie toujours plus grande de nos choix surtout économiques. Berlin regarde du côté de Shanghaï plutôt que de Bruxelles, et Pékin hante les nuits de Trump.
     Le géant planétaire étend une toile de plus en plus large et dense, donnant des leçons de libéralisme au monde entier, prenant les devants dans de nombreux secteurs, mettant en place le premier EPR, projetant la conquête spatiale, créant ses propres géants, numériques ou pas, bien avancée dans le projet de la fusion nufléaire....
         Les sentiments éprouvés par les dirigeants comme par tout un chacun sont toujours mêlés: fascination et inquiètude alternent vis à vis du nouvel empire du Milieu.
      Le jour où l'empereur mourra, ou avant, verra-t-on se réveiller une autre Chine, où la peuple ne sera plus seulement consommateur et soumis?
         Mais qui connaît vraiment la Chine?
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Points de vue

Publié le par Jean-Etienne ZEN

__ Question de puces

__ Le coût de l'Afghanistan

__ Un peu mais pas trop

 

__ Oman au tournant

 

__ Voeux pieux

__ A la saint Glinglin...     

__ Urgence hôpital

__ IL aurait pu patienter un an..

__ Un tueur nommé Covid

__ Travailler dans les pays du Golfe, au Qatar     ______________

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Echos d'Israël

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

 Point de vue d'un écrivain israëlien
                                                        Au sein du jeune Etat, dont les tensions intestines sont toujours vives, depuis l'assassinat de Rabin, surtout depuis le gouvernement de Sharon et sa politique délibérée mais aussi déniée de colonisation accélérée, périodiquement désapprouvée par les instances internationales, certaines voix, plus fortes que d'autres, viennent en dissonance avec la parole d'Etat.
   La lancinante question de la paix avec les Palestiniens revient périodiquement sous la plume de journalistes, de Haaretz notamment, d'historiens, comme Shlomo Sand, ou d'écrivains, critiquant le discours victimaire de la droite de son pays pour parvenir à ses fins et l'instrumentalisation du thème de l'antisémitisme pour justifier ses buts de guerre et de diplomatie conquérante, en dépit des accords internationaux. Instrumentalisation, qui fait que  “Tout le monde est réduit au silence – les Juifs, parce qu’ils ont l’obligation de soutenir Israël, et les non-Juifs, parce qu’ils ont peur de passer pour des antisémites. Résultat, personne n’aborde le sujet.”
       D'autres dénoncent des confusions entretenues et l'encouragement à la colonisation.


    Aujourd'hui, c'est le romancier David Grossman,qui fait un constat accablant à l'adresse des sionistes les plus offensifs.
    Nous, Israëliens..Sommes impuissants à faire la paix
....Je pense toujours à la facilité avec laquelle nous, Israéliens, nous nous considérons comme des victimes malgré notre puissance. Cela m'est très difficile à supporter, car si Israël a été fondé, et je m'en félicite, c'était précisément pour que les juifs ne soient plus jamais des victimes, qu'ils ne soient plus jamais à la merci des autres... Et regardez : après plus de soixante-dix ans de souveraineté et d'indépendance, après avoir accompli de réels miracles dans l'agriculture, la haute technologie, l'industrie, après avoir ressuscité l'hébreu, nous nous rendons compte que nous sommes impuissants à faire la paix avec nos voisins. Ce n'est pas une politique de vie, mais une politique de survie, d'une catastrophe à une autre.
Israël, censé devenir un foyer pour les juifs, est devenu leur forteresse. Je ne veux pas vivre comme un assiégé ! Nous avons besoin d'une armée puissante, le Moyen-Orient est la région la plus violente et la plus haineuse du monde. L'hostilité des autres pays à l'égard d'Israël est horrible, ils nous dénient le droit de vivre ici, mais cela ne suffit pas à donner un sens à notre présence. Il doit y avoir un équilibre entre avoir une armée puissante et tout faire pour promouvoir un dialogue et la paix avec nos voisins. Seule la combinaison des deux nous garantira un avenir ici.... 
        Malgré la critique, on en voit aussi les limites, fortement marquée par de bonnes intentions et un déni généralisé.
  La critique vise aussi la justification des implantations. qui s'exercent toujours un peu plus, rendant tout projet d'Etat palestinien improbable, voire , disent certains, impossible et qui mettent finalement à terme en péril le bien-fondé de l'Etat hébreu.
     L'annexion rampante se poursuit à bas bruit.
         Si Tel-Aviv est aussi avide de nouveaux territoires, surtout depuis un Netanyahou sans complexe, c'est qu'on sait compter sur des soutiens indéfectibles, surtout celui des USA, malgré les tensions périodiques et les critiques de pure forme, surtout à l'époque d'Obama. Les intérêts géopolitiques dominent. Aujourd'hui pour la défense d'un axe Tel Aviv,Ryiad, Washington.
   L'affaire syrienne a créé des alliances contre nature, dans le grand jeu actuel, qui fait oublier Gaza et la Cisjordanie.
  Les oliviers, symbole de paix, deviennent prétextes à conflit.
     Tant que les lobbies israëliens seront aussi influents aux USA, comme le jugent des experts US, rien n'avancera au MO et la politique du pire risque d'amener au désastre.
   Les critiques régulières de certains responsables US n'aboutissent pas à renverser une influence qui ne peut qu'attiser les conflits, surtout de la part des évangélistes sionistes.
   L'Aipac déploie toute son énergie pour renforcer ses appuis, surtout auprès des élites. La guerre idéologique se poursuit à Washington.
   Une histoire déjà longue, qui mène à un apartheid renforcé et à des impasses.
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-Ehoud Barak : «Je suppose que si j'avais été palestinien quand j'étais jeune, j'aurais fait partie d'un mouvement terroriste»?
-Tzipi Livni : la colonisation ne «nuit pas au processus de paix».___
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Représentativité parlementaire

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Juste quelques notes.   
                      Depuis la Libération, les classes moyennes modestes et ouvrières ont décru spectaculairement sur les bancs de l'Assemblée nationale et le présidentialisme renforcé a fini de lui conférer un rôle majeur, jusqu'à devenir parfois une simple chambre d'enregistrement. Ce n'est pas seulement une affaire de sociologie. Pas étonnant alors de constater d'années en années une indifférence croissante vis à vis de la chose politique et une participation aux élections en diminution constante. Lié à cela , un consumérisme galopant, un manque de formation civique manifeste et un déficit d'investissement public des élites, dans un système où la bipolarisation joue en rôle délétère. Pour ne pas parler de trahison des élites dans certains cas, au coeur d'institutions qui ne ne sont plus ajustés aux intérêts réels de la nation, d'un empiètement progressif des intérêts privés dans la chose publique.

 

 

 "...Qui se rappelle encore le taux d'abstention aux élections législatives de 2017? Il mérite pourtant qu'on s'en souvienne: 51,3%, un niveau record. Et ce chiffre est particulièrement spectaculaire quand on le compare à celui de l'abstention aux élections présidentielles. Entre 1965 et 2017, l'abstention à l'élection présidentielle est passée de 15,2% à 21,3%, soit une augmentation de 6,1 points, tandis qu'aux élections législatives elle est passée de 18,9% à 51,3% soit une augmentation de 32,4 points entre 1967 et 2017 (tableau 1 ci-dessous).  Quel est le problème spécifique que posent les élections législatives? De réforme en réforme, celles-ci sont devenues un appendice de l'élection-reine, la présidentielle: une élection de confirmation, une simple formalité. Le passage du septennat au quinquennat pour le mandat présidentiel, soit une durée équivalente au mandat législatif, et l'inversion du calendrier électoral qui place la présidentielle avant les législatives, ont vidé cette consultation de son autonomie politique. Les électeurs ont cessé progressivement de s'intéresser à ces élections parce qu'elles sont à ce point couplées à l'élection présidentielle qu'elles en sont devenues, aux yeux de nombre d'entre eux, une consultation inutile. Cette évolution est très inquiétante parce qu'elle contribue à affaiblir la démocratie représentative et les partis politiques qui en organisent le fonctionnement....Le scrutin majoritaire à deux tours avec un seuil de 12,5% des inscrits déforme de manière excessive la représentation des opinions. À défaut de modifier le mode de scrutin en instillant une dose de proportionnelle, il faudrait au moins modifier le seuil de 12,5%, dont les effets sont délétères. C'est une réforme simple, qui aura sans aucun doute l'assentiment de la plupart des formations politiques, et qui donnera aux Français le sentiment d'être un peu mieux représentés...."                                                       On ne s'étonnera pas d'une certaine désertion citoyenne dans un système devenu opaque et dont la dépendance par rapport à l'exécutif pose question. De Montesquieu ou de Rousseau, il reste encore beaucoup de principes simples à réinventer, contre la quasi-professionnalisation de la fonction politique, le domination des experts et l'affairisme délétère.. Pas seulement au niveau du discours. Repenser la démocratie est devenu une urgence. Elle est toujours en péril.

        "J'ai toujours pensé que la démocratie dite représentative n'est pas une vraie démocratie. Ses représentants ne représentent que très peu les gens qui les élisent. D'abord, ils se représentent eux-mêmes ou représentent des intérêts particuliers, les lobbies, etc. Et, même si cela n'était pas le cas, dire : quelqu'un va me représenter pendant cinq ans de façon irrévocable, cela revient à dire que je me dévêts de ma souveraineté en tant que peuple. Rousseau le disait déjà : les Anglais croient qu'ils sont libres parce qu'ils élisent des représentants tous les cinq ans mais ils ne sont libres qu'un jour tous les cinq ans : le jour de l'élection. Et même cela n'est pas vrai : l'élection est pipée, non qu'on bourre les urnes, elle est pipée parce que les options sont définies d'avance. Personne n'a demandé au peuple sur quoi il veut voter. On lui dit : "votez pour ou contre Mastricht ", par exemple. Mais qui a fait Mastricht ? ce n'est pas nous. Il y a la merveilleuse phrase d'Aristote répondant à la question "qui est citoyen ? Est citoyen quelqu'un qui est capable de gouverner et d'être gouverné". Y a-t-il quarante millions de citoyens en France en ce moment ? Pourquoi ne seraient-ils pas capables de gouverner ? Parce que toute la vie politique vise préciséement à leur désapprendre à gouverner. Elle vise à les convaincre qu'il y a des experts auxquels il faut confier les affaires. Il y a donc une contre éducation politique. Alors les que gens devraient s'habituer a exercer toutes sortes de responsabilités et à prendre des initiatives, ils s'habituent à suivre des options que d'autres leur représentent ou à voter pour elles. Et comme les gens sont loin d'être idiots, le résultat, c'est qu'ils croient de moins en moins et qu'ils deviennent cyniques dans une sorte d'apathie politique." (Cornélius Castoriadis 1996)      _____________

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Rumeurs et bobards

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

On n'a pas fini d'en parler....
                                      Remarque sur une notion piégée.
               A l'heure où les grands médias , par la concurrence et la vitesse imposées, servent parfois d'amplificateurs à des nouvelles incontrôlées, mal étayées, parfois infondées. A l'heure où les réseaux sociaux servent de tam tam médiatiques planétaires avec tant de facilité et de rapidité.

      Un phénomène sur lequel il est impossible et dangereux de légiférer.
  L'ignorance, la naïveté, la passion , les préjugés servent de courroies de transmission , de relais et d'amplificateurs.
   Cela peut être grossier ou plus subtil. Plus c'est gros parfois...L'esprit critique peut souvent être pris en défaut, du moins dans un premier temps. Les exemples surabondent.et les fausses nouvelles mettent parfois du temps à montrer leur véritable nature.
   Le mimétisme aidant, certaines fausses nouvelles ont vite fait de faire le tour  de la planète aujourd'hui et la vigilance peut parfois être prise en défaut, du moins momentanément. (*)
   Fake news ou pas, les parades peuvent parfois être disproportionnées ou imprudentes, quand elles ne sont pas biaisées, c'est pourquoi il est téméraire ou impossible de légiférer en ce domaine. Ou mettre le seuil de dangerosité en temps réel et qui jugera les fake news d'Etat? La propagande a joué un tel rôle et continue à le faire ,dans le déclenchement et l'entretien des conflits.

L'incroyable mensonge, lourd de conséquences...

    Le problème est  trop sérieux pour être laissé aux soins de la justice et de l'Etat.
 Le journaliste n'est pas toujours un bon veilleur, surtout quand il faut travailler vite et en situation d'urgence et de concurrence.
  Au risque d'engendre le scepticisme généralisé, il doit veiller à suivre un code de bonne conduite.
         Le débat a encore de beau jour devant lui...
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(*)   On se rappelle les rumeurs ... à l’encontre du leader socialiste Léon Blum, selon laquelle celui-ci mangeait dans de la vaisselle en or. Diffusée par la presse de droite dans les années 1930, elle ne touchait que ses opposants et suscitait des haussements d’épaule chez les autres car elle ne reposait sur aucun fondement sérieux.    On peut classer dans la même catégorie les rumeurs de la Première Guerre mondiale selon lesquelles par exemple les « Boches » coupaient les mains des enfants. Les citoyens croyaient-ils à ces bobards diffusés par les journaux et les cartes postales ? C’est peu probable car ils ne reposaient sur aucun élément avéré. D’ailleurs, on eut vite fait de les qualifier de « bourrage de crâne ». Mais on laissait dire car ces bobards remplissaient une fonction symbolique en légitimant l’effort de guerre et la solidarité de tous contre l’ennemi commun. De la même façon que les « fake news » d’aujourd’hui, ils soudaient les membres de la communauté dans la haine de l’adversaire
...Après la Seconde Guerre mondiale, l’intelligentsia occidentale a témoigné d’un aveuglement maladif vis-à-vis de la réalité soviétique. Ainsi, lors du procès Kravchenko, en 1949, des personnalités aussi réputées que le Prix Nobel Frédéric Joliot-Curie, Louis Aragon, Julien Benda ou encore Vercors sont venus dire à la barre le dégoût que leur inspirait l'accusé, coupable d’avoir médit sur l’Union soviétique.   Comme les islamistes d’aujourd’hui, ces intellectuels étaient enfermés dans leurs certitudes, inaccessibles au doute cartésien et à la recherche de la vérité. Et face à leurs contradicteurs, ils cherchaient un réconfort au sein de leur groupe.
     ...Si les bobards et les « fake news » n’ont jamais à notre connaissance cassé une réputation, c’est parce qu’ils ne reposent au mieux que sur des suppositions vraisemblables et ne contiennent aucun élément avéré. Ils ne convainquent que les convaincus et suscitent chez les autres des haussements d’épaules.  Il en va autrement des lettres anonymes d’antan ou des demi-vérités qui circulent aujourd’hui dans la presse et sur internet. Leur violence vient de la part de vérité qui rend leur contenu plausible. Elles peuvent en conséquence causer des torts irréparables aux personnes visées, comme on le voit dans le film Le Corbeau d’Henri-Georges Clouzot (1943).  Les demi-vérités ou demi-calomnies diffusées dans la bonne presse ont, bien avant l’ère internet, brisé des réputations et des vies. Comme les lettres anonymes, elles ont une issue fatale parce qu’elles contiennent une part de vérité qui leur apporte de la vraisemblance.     C’est le cas du « prêt gratuit » accordé par l’homme d’affaires Roger-Patrice Pelat en 1986 au ministre Pierre Bérégovoy pour l’achat d’un appartement. Révélé par Le Canard Enchaîné le 1er février 1993, ce prêt existait bien et laissait planer un doute sur la probité du Premier ministre de François Mitterrand alors qu’une enquête approfondie aurait montré l’absence d’intention délictueuse.    Patriote et républicain, qui plus est déprimé par l’échec de son camp aux législatives, Pierre Bérégovoy ne supporta pas que son honneur soit mis en cause. Il se suicida le 1er mai 1993.    Comment ne pas faire le rapprochement avec une autre affaire, le suicide de Roger Salengro ? Ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de Léon Blum, il fut accusé d’avoir déserté vingt ans plus tôt, pendant la Grande Guerre. Il est vrai qu’il avait été capturé par l’ennemi mais c’était en tentant de récupérer le corps de l’un de ses compagnons d’armes, avec l’accord de son chef…    Plus loin dans le temps, songeons à la reine Marie-Antoinette, dont les maladresses firent le miel de ses ennemis. Elle avait renoncé, par souci d’économie, à une somptueuse rivière de diamants. Mais les bijoutiers vendirent ensuite ce collier à un soupirant de la reine sans que celle-ci le sût. Le scandale retomba sur elle et ternit à jamais sa réputation.   L’affaire du collier lui coûta beaucoup plus que l’accusation d’inceste proférée lors de son procès. Par son outrance, cette accusation sans fondement lui valut au contraire l’indulgence du public… pas assez cependant pour obtenir son acquittement.  ....Plus que des rumeurs et des bobards sans conséquence, plus que des demi-vérités qui peuvent tuer, l’Histoire nous invite à nous méfier des mensonges d'État. Dans leur version la plus anodine, ils relèvent de la propagande avec l’inconvénient qu’ils entament la crédibilité des autorités. Ainsi en a-t-il été du « nuage de Tchernobyl ». Le 26 avril 1986, l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl a entraîné des mesures urgentes de prévention partout en Europe. Partout… sauf en France.   Le président Mitterrand et son Premier ministre Jacques Chirac ne tenant pas à affoler la population ni se mettre à dos le lobby nucléaire, il s’en est suivi une politique de désinformation qui relève du mensonge d’État...    ...L'Histoire et l'actualité montrent que la liberté d'expression et la vérité sont davantage menacés par les dirigeants de certains États, fussent-ils démocratiques, que par les bobards qui circulent sur internet et ailleurs.    Quel crédit accorder à la Maison Blanche quand, tant de fois, les présidents américains ont été pris en flagrant délit de mensonge sur des questions stratégiques ? En matière de commerce et de finance (négociations sur le CETA par exemple), quelle confiance accorder à l'Union européenne, adepte de l'omerta et des manœuvres de couloir ?...    Ces mensonges d'État et ces silences contribuent aux rumeurs de complots et nourrissent les « fake news ». L'antidote pourrait se trouver dans une absolue liberté d'expression (hormis la diffamation et l'insulte).    Si les médias se montrent ouverts au débat et à la critique, s'ils acceptent d'aborder les sujets qui fâchent, s'ils se gardent de diaboliser les opposants à la ligne officielle, on peut légitimement penser qu'il n'y aura plus d'espace pour les « fake news ». Mais nous en sommes encore loin. Un exemple parmi d'autres, qui nous a particulièrement frappé : Le Monde du 20 mars 2017 a pu consacrer un dossier très étoffé à l'antisémitisme dans la France d'aujourd'hui sans écrire une seule fois les mots islamiste, islamisme, islam, musulman etc. Troublant déni de réalité....
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Au nom de la vie

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Mourir dans la dignité

      Autant qu'il est possible.   Seule vaut la vie, mais quelle vie? 

                     Le débat est à nouveau sur la sellette, aujourd'hui à l'Assemblée. Avec beaucoup de résistances, comme si le sujet était encore tabou, après tant d'années de non dits et d'offensives de milieux conservateurs, souvent ignorants des pratiques réelles sur le terrain, surtout dans le contexte de la grande vieillesse et du milieu hospitalier. Après plusieurs pays d'Europe, dont le très catholique Portugal et l'Espagne . En France, les élus tergiversent, renvoient à la loi Léonetti, qui a montré ses limites, évoquent les soins palliatifs, toujours insuffisants. La proscratination est encore de mise. Beaucoup de confusions , parfois entretenues, règnent encore sur le sujet, malgré les choix et les exemples récents, comme pour Anne Bert ou Paulette. La loi doit s'exercer, non pour imposer quoi que soit, mais pour garantir des conditions de fin de vie qui ne soient pas des calvaires sans fin. C'est au sujet de décider, dans le cadre des conseils médicaux et sous le contrôle de la loi, celle justement qu'il faut changer pour encadrer une pratique souvent clandestine. Houellebeq se trompe. Il ne s'agit pas de fin sur commande. Il s'agit d'une assistance dans certains cas bien particuliers, le sujet état lui-même autant que possible demandeur..  Le terme d'euthanasie prête souvent à confusion.  Pour une mort acceptable     Vieillir:personne ne peut prétendre pouvoir y échapper, sinon en imagination.  Mourir est la seule chose dont nous pouvons être sûrs et fait partie naturellement du cycle de  la vie. Bien vieillir ne dépend pas que de nous.    Ce que nous pouvons parfois choisir, ce sont les conditions de nos derniers instants, les modalités de notre fin programmée.

Une réflexion sans dogme

               Si celle-ci devient une caricature de vie, s'accompagne de souffrances insupportables, de dégradations profondes et irréversibles, l'euthanasie, quand elle peut être choisie, reste une solution permettant de garder une certaine maîtrise  du passage que nous pouvons lucidement assumer.      Mais il peut se faire que l'on décide à notre place si nos instants ultimes sont jugés marqués de trop de dégradations irréversibles, de douleurs insoutenables, de conscience diminuée, les efforts pour la réduire étant vains, les soins palliatifs jugés inutiles ou défaillants.
    L'euthanasie est une chose trop sérieuse pour être laissée aux seuls soignants, elle ne peut se réduire à un acte technique.
                On sort là de la simple expertise médicale et les médecins sont partagés sur un domaine où l'on touche à des notions subjectives délicates de morale et parfois d'options religieuses, qui n'ont pas fini de faire débat.
         La  fin de vie en France n'est pas ce qu'on croyait.
Les conditions de la mort à l'hopital notamment ont changé et la loi Leonetti n'est plus suffisante ou est mal appliqée
   En France, près de la moitié des décès (48 % en 2010) a été précédée d'une décision médicale ayant pu hâter la mort du patient. Mais des médicaments ont été donnés pour mettre délibérément fin à la vie dans seulement moins de 1 % des cas. Les décisions prises s'appuient dans leur grande majorité sur les dispositions de la loi Leonetti qui permet sous certaines conditions de limiter ou d'arrêter un traitement, ou d'administrer des médicaments afin de soulager les souffrances du patient, qui peuvent avoir pour effet d'avancer la survenue de la mort. Toutefois, les prescriptions légales encadrant ces décisions ne sont pas encore totalement connues ou respectées : les décisions de fin de vie ne sont pas toujours discutées avec les patients et les équipes soignantes ; la rédaction par les patients de directives anticipées, proposée par la loi Leonetti pour que les soignants prennent en compte leurs souhaits, reste en pratique très rare.
      Der règles s'imposent pour encadrer une pratique souvent tue et des dérives toujours possibles, dans des situations toujours diverses, dans lesquelles le personnel soignant se trouve souvent seul, sans prescription ni garde-fou, seulement livré à sa propre conscience et à des errances possibles. La compassion n'est pas un guide sûr et la décision collective peut aider à la  modération, la décision plus éclairée.
   La réflexion évolue dans les pays européens, où les législations sont assez diverses.
En Belgique, l'euthanasie représente un droit strictement réglementé.
     Le rapport Sicard entrouvre la porte au suicide assisté, définissant que l'assistance pourrait  être envisagée dans certains cas exceptionnels, sans céder au calcul économique , aux intérêts collectifs ou familiaux, au désarroi passager du malade ou aux pressions douteuses des familles.

  Des gardes-fous peuvent être mieux précisés, non pas tant pour prescrire ce qu'il faut faire, mais plutôt pour délimiter le périmètre des conditions d'intervention réfléchies, acceptables, humaines, au cas par cas.
  Droit de mourir dans la dignité, oui, mais à condition que l'on s'entende sur le sens que l'on donne à la notion équivoque de "dignité"...
   Le rapport de 2012 représente un pas important permettant d'affiner le jugement de tous sur ces questions et d'inspirer la réflexion et la pratique médicale, parfois isolée et désemparée.
      On ne meurt plus comme autrefois, on vit plus vieux, à la merci de plus de risques de santé, au sein de structures hospitalières et de soins dont le personnel doit être éclairé, soutenu et déculpabilisé.
             Comme le précise M.Winckler à propos du rapport Sicard , "Dans son rapport, le professeur Sicard porte un regard sévère sur une médecine sourde aux attentes des patients. "Chaque jour voit croître dans notre société une revendication très largement majoritaire (entre 80 % et 90 % selon les sondages d’opinion) de personnes répondant positivement à une demande de légalisation d’euthanasie, lit-on dans le rapport. Il ne s’agit pas de revendications simplistes ou naïves de personnes qui n’auraient pas compris la question. Il s’agit d’une demande profonde des personnes interrogées, de ne pas être soumises dans cette période d’extrême vulnérabilité de la fin de vie à une médecine sans âme." Des débats organisés dans plusieurs villes de France, la mission a ainsi retenu "le malaise, voire la colère" et surtout "la hantise [des Français] de basculer dans une situation de fin de vie insupportable, de souffrir ou de voir souffrir leurs proches".
   Mieux vaut une loi imparfaite et provisoire qu'une pratique secrète et solitaire soumise aux aléas de la subjectivité.    ______________________

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