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Retraites (re-suite _ 2022)

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Ce devait être la dernière réforme..

                                        Une nouvelle mouture revient en force, qui sent la précipitation et l'improvisation. Alors que le COR ne sonne pas la sonnette d'alarme, qu'une partie de la droite rechigne, que le patronat lui-même n'est pas enthousiaste, que les syndicats s'opposent frontalement et que surtout la situation économique que nous vivons demande une urgence prioritaire. Ce n'est pas le moment de mettre le feu aux poudres. Cela sent le passage en force, dans le plus grand des brouillards. De plus cela peut être un piège pour le chef de l'Etat qui en fait une affaire personnelle? Et la solidarité nationale serait un peu plus en péril. Il y a d'autres moyens pour réduire la dépense publique...                                                                                                                                                 C'est récurrent, quasi prévisible. Même quand le problème est prétendu réglé. il se passe peu de temps entre les projets de réforme des retraites, qui se suivent et se ressemblent beaucoup dans leur logique de fond, malgré les discours parfois contradictoires. Mais le diable se cache dans les détails.  Qu' une simplification et une certaine harmonisation soit nécessaire en ce domaine complexe, parfois illisible,  là n'est pas la question. Pour consolider aujourd'hui la cohésion sociale, y compris entre les générations, il n'est tout de même pas anormal qu'un pays riche dont la population vieillit consacre progressivement une part plus forte du PIB aux retraités. Mais il doit aussi améliorer l'équité du système. Car si les inégalités chez les retraités sont aujourd'hui du même ordre que chez les actifs, c'est en partie le résultat d'une illusion statistique : parce que les pauvres vivent nettement moins longtemps, leur poids est plus faible chez les retraités que chez les actifs...Il faut du temps pour réformer le moins mal possible un problème de cette ampleur, qui engage l'avenir.  « Hâte-toi lentement », comme disait Auguste. Ou comme Euripide: «Chez un chef, prudence vaut mieux que témérité. »       Comme l'exprime à sa manière Hervé le Bras aujourd'hui. Quand il a fallu dix ans dans certains pays pour réformer (imparfaitement) le système des retraites....La précipitation et le passage en force sont souvent contre-performants dans le domaine social et politique.   Il y a plus d' un paradoxe à  relever. Le brouillard s'épaissit...derrière la simplicité des messages envoyés ( "On vit plus longtemps"), surtout quand il est en partie artificiellement entretenu.      Le pourrissement? Non, vous n'y pensez pas...  Un glissement progressif vers le privé.   Des problèmes en suspens..                                                                                                                                  ____Il faut écouter la parole d'un "sage "... Tant qu'on n'a pas réglé le problème du chômage, dans notre pays, franchement, ce serait assez hypocrite de décaler l'âge légal. Quand, aujourd'hui, on est peu qualifié, quand on vit dans une région qui est en difficulté industrielle, quand on est soi-même en difficulté, qu'on a une carrière fracturée, bon courage déjà pour arriver déjà à 62 ans...Mais on va dire: "Maintenant il faut passer à 64 ans?...Vous ne savez déjà plus comment faire après 55 ans. Les gens vous disent: les emplois ne sont plus bons pour vous. C'est ça la réalité.. ...On doit alors gagner ce combat avant d'aller expliquer aux gens: "Mes bons amis, travaillez plus longtemps." Ce serait hypocrite...." (E.Macron, conf. de presse, 25 avril 2019). ....Contraste...            


 

 

___________Un point de vue qui ne manque pas d'intérêt:   Valérie Rabault: : « Dans cette campagne présidentielle, les retraites constituent une vraie ligne de clivage entre les différents candidates et candidats. Pour l’illustrer, voici 5 vérités que les tenants d’un départ à la retraite à 65 ans peinent à voir. Première vérité : Les réformes des retraites sont révélatrices des boussoles politiques. Ainsi, entre 2007 et 2012, Nicolas Sarkozy a augmenté, à la fois, l’âge légal de départ et la durée de cotisation. Dès mai 2012, François Hollande a permis aux personnes qui ont commencé à travailler tôt de prendre leur retraite à 60 ans : ce sont environ 60 000 Français qui chaque année en bénéficient. Il a également pérennisé le financement des retraites avec une hausse des contributions à laquelle chacun prend sa part : 1/3 employeurs, 1/3 Etat et 1/3 salariés. Quant au Président sortant, il a été mis en échec sur son projet de refonte de tout notre système de retraite, projet pour lequel il n’a jamais établi de maquette budgétaire claire, ce qui lui permettait de raboter des droits en catimini.       Deuxième vérité : c’est le quinquennat Hollande qui a remis à l’équilibre les régimes de retraite. Ainsi, grâce à la réforme de 2013, le régime général devient - dès 2016 - excédentaire de 900 millions d’euros, et les régimes obligatoires de base de la sécurité sociale de 1,6 milliards d’euros. Pour mémoire, ils étaient déficitaires en 2012 de respectivement 4,8 milliards d’euros et de 6,1 milliards d’euros. Dès 2019, ces régimes redeviennent à nouveau déficitaires du fait notamment de la décision du Gouvernement d’exonérer de cotisations sociales les heures supplémentaires, sans en compenser le manque de recettes induit. Ce déficit s’est aggravé avec la crise du Covid qui a eu pour conséquence de réduire les cotisations encaissées et en 2021, il s’élève, pour le régime général, à 3 milliards d’euros.     Troisième vérité : contrairement à ce que prétendent le Président-candidat et les autres candidats de droite, l’âge actuel de 62 ans pour le départ à la retraite ne met pas en péril notre régime de retraite. Ainsi, dans son dernier rapport de juin 2021, le Conseil d’Orientation des Retraites prévoit qu’à long terme, même une fois les retraites des générations du "papy-boom" liquidées, le système de retraites serait à l’équilibre voire excédentaire d’ici 2070, pour 11 des 12 scénarii établis sur la base d’un âge légal de départ à la retraite de 62 ans. Seul l’un des 12 scénarii affiche un déficit autour de 0,7 point de PIB.      Quatrième vérité : celles et ceux qui veulent reporter à 65 ans l’âge de départ à la retraite privent cyniquement de retraite celles et ceux qui décèdent entre 62 et 65 ans : ils sont statistiquement près de 27 000 par an. Ils contribuent aussi à accroître les inégalités face à la mort. En effet, les 5% de Français les plus pauvres risquent - statistiquement -5 fois plus d’être morts à 65 ans que les 5% des Français les plus riches. Quant à la pénibilité, il est curieux qu’elle soit désormais évoquée par le Président-candidat qui l’a tout simplement balayée lors de son quinquennat, en supprimant 4 des 10 situations de pénibilité (port de charges lourdes, postures pénibles, poste de travail soumis à des vibrations mécaniques et à des risques chimiques) qui ouvraient droit à un départ anticipé. La prise en compte de la pénibilité était une avancée sociale créée par la gauche sous la présidence Hollande, et financée via une cotisation patronale dédiée.     Cinquième vérité : l’allongement à 65 ans de l’âge de départ à la retraite n’a qu’un seul objectif : augmenter les recettes publiques pour couvrir une partie des dépenses engagées lors de la crise Covid. En la matière, les chiffrages de celles et ceux qui proposent un âge de départ à la retraite à 65 ans, laissent apparaître 15 milliards d’euros de recettes supplémentaires, sans qu’aucune affectation ne soit indiquée. Dès lors, il est à supposer que par une mécanique de transferts à construire, cet argent soit en réalité utilisé pour éponger une partie de la dette de la crise Covid.     Plutôt que recourir à ce tour de passe-passe, il eût été plus démocratique d’engager un débat national sur le financement de la crise Covid, comme nous l’avions demandé dès avril 2020. En reportant l’âge de la retraite à 65 ans, ce sont mécaniquement les plus pauvres de nos concitoyens qui vont le plus contribuer au paiement de la facture Covid, tout simplement parce que c’est essentiellement à eux qu’on va confisquer des années en retraite. C’est injuste.  Maintenir à 62 ans l’âge légal de départ à la retraite, comme le propose Anne Hidalgo, relève de la justice indispensable pour assurer la cohésion de notre pays. Engager un vrai débat sur le financement de la crise sanitaire relève d’une impérieuse responsabilité démocratique. Manifestement, les candidats de la droite et de la République en marche ne veulent ni de l’un ni de l’autre. »                _________________________________

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Retour sur l'Afrique

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Elle n'aurait pas d'histoire, dit-on encore parfois.

                               Elle serait restée en marge. Comme une continent immobile et invariable. Une planère à part, en quelque sorte, une belle endormie que l'Occident conquérant aurait réveillé d'un sommeil profond, de traditions immuables. On reconnaît là l'essence des croyances qui ont fondé et entretenu la longue période coloniale, entretenus pas les a priori de ceux qui, ayant l'âme blanche, ne pouvait considérer les Africains que comme ayant l'âme noire, comme le disait  ironiquement Montesquieu, qui fit une critique sans concession de l'esclavage.   Même dans la période post-coloniale, et récemment encore, comme dans un célèbre discours de N.Sarkozy, on demande à l'Afrique d'entrer dans l'histoire, de rejoindre le club des pays blancs industrialisés.             Or dans l'immense continent africain, les événements ont suivi un autre cours qu' en Europe, depuis des origines qui furent communes et des voies originales, où la notion de civilisation avait un sens, comme le souligne tous les anthropologues. Il faut le répéter, car les préjugés sont encore tenaces: même méconnues pendant longtemps (et on comprend pourquoi) l'Afrique a fait du chemin et de manière parfois dynamique.                     Autrement dit, un vaste pan de la culture occidentale a longtemps véhiculé l’idée que l’Afrique était restée à l’écart de l’histoire et du progrès. Cela va de nos grands penseurs aux livres et aux films qui ont nourri des générations d’enfants. Dans des dessins animés de Disney, on voit des cannibales africains à peine vêtus faire mijoter gaiement leurs victimes dans d’énormes marmites suspendues au-dessus d’un feu. Parmi les philosophes, il y a pléthore d’exemples consternants. Voltaire ­disait des Africains : « Un temps viendra, sans doute, où ces animaux sauront bien cultiver la terre, l’embellir par des maisons et par des jardins, et connaître la route des astres : il faut du temps pour tout. » Hegel était encore plus radical : « Ce que nous comprenons en somme sous le nom d’Afrique, c’est un monde anhistorique non développé, entièrement prisonnier de l’esprit naturel et dont la place se trouve encore au seuil de l’histoire universelle. » On entend encore aujourd’hui des échos de tels propos chez les dirigeants politiques occidentaux.... qui aimaient l'Afrique...pour les richesses et la main d'oeuvre qu'elle leur procuraient à bas prix.                      L' histoire du continent africain reste encore largement à faire. Il était supposé être immuable, dès qu'il fut découvert. Et le préjugé dura, renforcé par l' aveuglement colonial, qui avait besoin de maintenir le mythe de peuples-enfants, qu'il fallait mener au niveau de notre histoire, considérée comme LA référence et le modèle.        Depuis quelques décennies surtout, les études africaines, avec leurs limites, ont modifié enfin notre regard. L'histoire de ce continent dit mineur  a une histoire que l'on ne soupçonnait pas à une époque, histoire que l'on continue à mettre à jour peu à peu malgré les difficultés liées au manque d'archives.     Hors du fait que, c'est bien établi, l'Afrique de l'Ouest est le berceau de l'humanité. Notre histoire commence là.

       Certains peuples étaient déjà des navigateurs et des marchands, à partir d'une certaine époque: "...la palme d'or de la navigation revient très certainement aux Somaliens. Si, aujourd'hui, la Somalie rime avec pauvreté et piraterie, il y a quelques siècles, elle était plutôt synonyme de cités portuaires florissantes et abritait des commerçants qui faisaient partie des meilleurs de l'océan Indien. Ils entretenaient des contacts commerciaux avec l'Arabie, l'Inde, la Perse, l'Égypte, la Chine, Venise et, plus tard, le Portugal...."

 

          Oui, l'Afrique a une histoire. Et quelle histoire! Partiellement connue. Largement méconnue.  Contrairement aux nombreux préjugés toujours tenaces, entretenus par l'ignorance, les clichés longtemps répandus, certains propos publics, même en haut lieu:

 Le discours de Dakar où Sarkozy déclara sans sourciller, sans doute victime de son "nègre" , disent les plus indulgents: " le « drame de l'Afrique » vient du fait que « l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire. […] Le problème de l'Afrique, c'est qu'elle vit trop le présent dans la nostalgie du paradis perdu de l'enfance. […] Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n'y a de place ni pour l'aventure humaine ni pour l'idée de progrès ."   Les Africains seraient donc restés de grands enfants, qu'il (nous) resterait à éduquer. Un ethnocentrisme qui régna au coeur de l'entreprise coloniale et dont il reste des traces.    Un européocentrisme étriqué, un essentialisme tenace et une ignorance sidérante.  On le sait mieux maintenant, l'Afrique a une histoire. On peut le savoir...après tant de silences   Certes, l'Afrique bouge sous nos yeux actuellement, du moins certains pays plus que d'autres, chapeautés par l'aide chinoise ou non, certains ne s'étant pas encore relevés de la potion amère du FMI et des fonds vautour.
  Mais elle l'a toujours fait, si l'on met entre parenthèse la période coloniale où l'Europe se partageait le gâteau.
       Ce continent oublié, ce passé occulté nous revient aujourd'hui après tant             Pour les colonisateurs, l'Afrique était une page vierge où l'Europe allait inscrire ses valeurs, au nom d'une civilisation de référence et d'intérêts bien compris. Pour s'installer en Afrique et l'exploiter en toute bonne conscience, il fallait bien "infantiliser" ce continent de grands enfants, comme l'avait bien vu déjà ironiquement Montesquieu:
   "Si j’avais à soutenir le droit que nous avons eu de rendre les nègres esclaves, voici ce que je dirais :Les peuples d’Europe ayant exterminé ceux de l’Amérique, ils ont dû mettre en esclavage ceux de l’Afrique, pour s’en servir à défricher tant de terres._Le sucre serait trop cher, si l’on ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves._Ceux dont il s’agit sont noirs depuis les pieds jusqu’à la tête ; et ils ont le nez si écrasé qu’il est presque impossible de les plaindre._On ne peut se mettre dans l’esprit que Dieu, qui est un être très sage, ait mis une âme, surtout bonne, dans un corps tout noir..."
 

 

    Après la période coloniale, la Françe-Afrique a pris le relai, faisant mine de gérer l'indépendance, comme au Gabon, où Sarkozy, et d'autres, ont réécrit l'histoire
   Paris a forcé la main aux Africains: "... l'indépendance imposée aux Africains, bien que décidée par Paris avec la bénédiction de Washington au gré des préjugés les plus réactionnaires et de vils calculs, fut présentée comme le triomphe des idées progressistes, de la liberté, de la modernité politique et, ironie suprême, de la volonté des Africains."
    L'Afrique de "Papa" n'est pas tout à fait finie... L'imposition du franc CFA reste une des traces de cette subordination.
  L'Afrique, si diverse, n'est "en retard" que par rapport à nos modèles de développement, mais elle pourrait bien nous étonner par les chemins originaux qu'elle pourrait prendre à l'avenir. "L'Afrique est mal partie", disait R. Dumont après les décolonisations officielles, mais elle pourrait bien un jour nous surprendre..  
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Porno: pignon sur le net

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Quand cessera le e-porn business?

                                              Enfin! on en parle, on se réveille. Il y a urgence... Enfin, le Sénat s'est emparé de l'affaire pour analyser et dénoncer cette industrie de plus en plus toxique pour tous les âges, quasiment impunie ou symboliquement condamnée, dans la fuite en avant de ses outrances.   L'enfer du décor.  D'importants travaux, qui tentent d'alerter sur la dégradation des productions devenues accessibles à tous, même les plus jeunes. " Pendant plus de six mois, la délégation a mené des travaux sur l’industrie pornographique : des dizaines d’heures d’auditions, dont celle à huis clos de victimes de l’affaire dite French Bukkake, une analyse des contenus pornographiques disponibles en ligne aujourd’hui, le recueil de données chiffrées, le recours à une étude de législation comparée...Les rapporteures entendent alerter le Gouvernement et l’opinion publique sur les violences massivement perpétrées et véhiculées par et dans l’industrie pornographique, ainsi que sur les représentations sexistes, racistes, homophobes et inégalitaires que promeut aujourd’hui ce business mondial du sexe. Elles s’alarment tout particulièrement de l’accès facilité, démultiplié et massif des mineurs et des adultes à des contenus pornographiques de plus en plus violents et toxiques. Elles appellent à une prise de conscience de toutes et tous sur ces violences systémiques et à mettre un terme au déni et à la complaisance dont bénéficie encore l’industrie du porno. Il y a urgence à engager un large débat public sur les pratiques de cette industrie. Elles formulent vingt-trois recommandations de nature à lutter contre les violences pornographiques et leurs conséquences...". Mais quels changements effectifs attendre de ces analyses, tardives et asymétriques?

    Le changement des contenus et leur élargissement continu interrogent sur les rapports entre les sexes et sur la vie affective de l'enfant, le développement de l'adolescent. Mais la question ne doit pas rester dans la sphère nationale, étant donné l'internationalisation du problème, les réseaux ne connaissant pas de frontières: un angle mort. Les violences systémiques sont légion et l'accoutumance s'est installée.   


                                                                                                                                                L'interdiction  de l’accès des mineurs face à la pornographie est déjà inscrite dans le code pénal.   Mais "Les parents restent des interlocuteurs essentiels pour les adolescents dans leur rapport aux médias, aux images, et aux normes de comportement en matière de sexualité, d’une façon explicite ou implicite. Il s’agit en effet d’un sujet tabou pour un grand nombre de parents. Il est en effet important que la sexualité des adolescents relève de l’intimité des jeunes et ne soit pas exposée aux parents. Mais les questions de respect des femmes, le respect de son corps, l’attention aux émotions dans la relation aux autres peuvent être des sujets plus aisés à aborder par les parents et essentiels pour conforter une approche confiante de la sexualité..."

     Une industrie mondiale qu'il va être long à contrôler et à éradiquer.
                       Eduquer les parents.
 
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IA générative en question

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Une évolution (ou révolution) sans nuages?

                  Pas si simple. Les récents bonds en avant de l'intelligence dite artificielle suscitent des réactions parfois enthousiastes, mais aussi des réserves. A juste titre. Les nouvelles familles de générateurs de textes ne semblent pas engendrer de réticences dans certains domaines, où on y voit à un outil rapide, précieux et rentable pour effectuer certaines tâches jusque là dévolues aux hommes, même dans des domaines où une certaine créativité était requise. Pas seulement au niveau des plate-formes qui ne jurent que par une numérisation renforcée. Pour le meilleur ou pour le pire....Aide à la décision parfois, dans des domaines complexes, mais aussi cyber-contrôles renforcés. L'ambiguïté est totale. On voit bien qu'il va falloir instaurer des règles, au niveau international, ce qui ne va pas être simple.                                        _______Dans de multiples domaines, parfois les plus basiques, les plus triviaux, le recours à l'IA révèle vite ses limites et démystifie même le caractère "intelligent" qu'on lui attribue par convention. Il y a là des sources de nombreuses confusions. La prudence s'impose, à l'encontre de nombreux emballements, pour ne pas céder à la naïveté ou à la mystification parfois. Certains métiers, même dans le domaine artistique, seront durablement affectés par l'introduction sans précaution de l'IA générative. Déjà  Google a supprimé 3000 emplois. Rançon du progrès? Sauf que cette innovation risque de progresser à vitesse géométrique, même dans des domaines que nous ne soupçonnons pas encore. On peut aller plus loin dans les réticences légitimes:                                                                                                                                   "...Si l’on met de côté les gourous qui ont commencé à prophétiser la Singularité et à adorer une nouvelle idole sous la forme d’une Superintelligence Artificielle, de nombreuses personnalités ont pris la mesure des enjeux et se sont attelées à éveiller l’opinion.   L’initiative la plus emblématique est peut-être celle du Future of Life Institute (FLI), fondé en 2014 par le physicien Max Tegmark et le fondateur de Skype, Jaan Tallin, sous le patronage de célébrités telles que Elon Musk et feu Stephen Hawking.  Le FLI voit dans l’IA une extraordinaire source de bienfaits pour l’humanité, mais également une source de risque majeur, voire « existentiel ».  Il exhorte, par conséquent, à promouvoir la recherche dans le domaine, encore embryonnaire, de la Sécurité de l’IA (AI Safety). Cette approche s’appuie sur le concept central d’alignement des valeurs (Value Alignment).  Je cite : « Les IA fortement autonomes devraient être conçues de telle sorte que leurs objectifs et leurs comportements coïncident à tout moment avec les valeurs humaines », lesquelles sont, je cite toujours : « la dignité, les droits et libertés, la diversité culturelle ». L’un des attendus du développement de l’IA est de profiter et « donner du pouvoir » (empower) au plus grand nombre...."                                                                                                           ______  Il y a peu, j'écrivais ceci, qui reste d'actualité: Dans l'univers varié de l'IA, omniprésent et discuté, un monde de nouveautés inédites, mais qui apparaît comme une menace dans certains secteurs d'activité. Ou du moins une ambigüité Un vrai tournant demandant une réflexion critique. Bruxelles s'y attelle, à l'échelle de l'Europe. Cela va très vite et il convient de faire le partage entre mythe et réalité, usages justifiés et contestables. Prudence! ___ GPT-4, notamment suscite des interrogations particulières, étant données ses applications actuelles et à venir et ses retombées dans le monde du travail et de la culture. Le système Gémini pose notamment des problèmes inédits, qu'il importe d'analyser et de résoudre. Certaines positions, un peu trop enthousiastes, méritent d'être analysées et remises en question, du moins partiellement. Bientôt ce sera dans la poche. C'est l'esprit critique qui peut être remis en question. Mais pas seulement. Avec un accès  presque gratuit, on comprend qu'il importe de prendre les devants. Mais comment? L'enthousiasme béat n'est pas de mise.


   
                                                                                                                     Le risque est grand d'un chaos informationnel inédit. "...En permettant de manipuler les contenus à l’envi, l’intégration de systèmes d’IA générative aux smartphones risque de provoquer la prolifération de deepfakes et d’accentuer la diffusion de ces contenus faux mais crédibles. Ceci pourrait compromettre davantage la crédibilité des informations en ligne et entraîner un chaos informationnel généralisé.  Sans compter un risque qui peut s’avérer mortel : l’explosion potentielle du cyberharcèlement, notamment via le « deepfake porn », une pratique violente qui a émergé en 2017 et qui va se trouver « facilitée » avec l’arrivée de l’IA générative dans les smartphones. Les modèles génératifs peuvent créer des données : des images par exemple, qui ressemblent de manière frappante à des données réelles. Cela peut donc être utilisé de manière malveillante pour créer des contrefaçons, des faux, des contenus trompeurs que ces derniers soient textuels et servent par exemple des arnaques comme le phishing, ou visuels : montages photos, montages vidéo (DeepFake). Par ailleurs, des données erronées peuvent être fabriquées par un modèle génératif malveillant. Celles-ci pourraient être utilisées dans les corpus d’apprentissage des futurs grands modèles de langage (large language models ou LLM, dont ChatGPT est l’exemple le plus connu) ou d’autres modèles d’intelligence artificielle.   En effet, certains modèles génératifs peuvent se révéler vulnérables à des « attaques par exemples contradictoires » (adversarial attacks, dont l’exemple classique pour un modèle de machine learning est d’introduire de fausses données dans la base de données d’apprentissage, provoquant un véhicule à voir une limitation de vitesse à la place d’un panneau-stop).  L’évolution de ce type d’adversarial attack cible désormais les IA génératives, par exemple avec le data poisoning.  "                                                       
À lire aussi : Appareils connectés et cybersécurité : imaginer des attaques pour apprendre à se défendre    ___________________

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