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Culture trumpienne

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 
Retour à la classe inférieure...
                                            Le petit Donald est-il allé à l'école?
                                                                              On peut en douter.
          Ou alors, quelle école primaire a-t-il fréquentée, s'il fut un jour scolarisé? 
    Déjà, dans sa campagne,  ses c****** à répétition ne troublaient pas grand monde et une certaine presse se régalait des sorties de ce candidat-histrion. 
    Certains se rendent compte, mais un peu tard, à Washington, que la marchandise n'est pas conforme à la pub, et estiment qu'il doit retourner en classe pour apprendre le métier.
       Président, ça s'apprend!
            D'autres commencent même à se demander avec inquiétude si Trump sait lire, 
   Le Twitter-Président n"est pas un grand lecteur, on le savait, comme beaucoup d'Américains, comme le regrettait Paul Auster, mais il n'est pas un Américain comme un autre.
    David Pakman a retrouvé une série de témoignages de proches mettant en doute sa capacité même à lire. Toutes les fuites - et elles sont nombreuses - émanant de la Maison-Blanche vont dans le même sens : le président ne s’informe depuis son arrivée à Washington que par la télévision, en priorité Fox News, qu’il regarde en boucle, tout en dictant compulsivement ses tweets à son assistante - il s’en est d’ailleurs lui même vanté : un "gain de temps", selon lui....
      C'est inquiétant, si c'est vérifié.
          A la Maison Blanche, où il a placé ses hommes, ça fait couac. Le doute s'installe.   
  Les déconvenues arrivent comme prévu, notamment au sujet de la politique étrangère, particulièrement au sujet d'Israël.
   Comme un bon redneck américain de base, il ignore la géographie et surtout l'histoire. Il faut tout lui expliquer. C'est un peu gênant.
     La nomination de  Stephen Bannon   n'est pas sans inquiéter  et celle de Mme DeVos à l’éducation interroge. Elle n'est pas la seule.  
       ... Mme DeVos s’était mise elle-même en difficulté en montrant, au cours de ses auditions par les sénateurs, qu’elle était loin de maîtriser son sujet. Elle s’était attiré en outre les sarcasmes pour avoir plaidé en faveur de l’introduction des armes à feu dans une école isolée du Wyoming afin de protéger les élèves des ours, alors que la loi de cet Etat l’interdit. Au sein d’une administration très idéologique, Mme DeVos entend militer pour le développement des établissements privés financés par des fonds publics, et pour des chèques éducation afin de favoriser « le choix ». Les premiers touchés devraient être les établissements publics qui sont sous son autorité.
    La milliardaire n’est pas la seule engagée dans un combat frontal contre le département dont elle a désormais la charge. Deux autres personnes choisies par le président Trump ont campé par le passé sur une ligne tout aussi intransigeante :..."    
      On peut se moquer, c'est presque à pleurer.  
                Il semble déjà soucieux de sa réélectionalors qu'il n'a pas commencé à faire ses classes, cet éléphant dans un magasin de porcelaine, cet enfant gâté dépassé par ses pouvoirs.   
   Mais les loups de Wall Street veillent...                                  
     Président, ça s'apprend. Beaucoup doutent qu'il y parvienne. L' anti-intellectualisme  qui règne n'est pour rassurer.
   Les plus alarmistes estiment qu'il y a le feu à la maison, qu'on va à l'aventure et qu'un  coup d’Etat  n'est pas impossible.
    Les formes de  résistance civile changeront-elles quelque chose? (*)
            Wait and see...
                            God save America!
_____________
(*) -Point de vue américain  (Frédéric Neyrat est professeur dans le département de littérature comparée de l’Université Wisconsin-Madison)
                                         ...Que se passe-t-il aux Etats-Unis depuis l’élection de Donald Trump ? Tout d’abord la remise en cause du cadre néolibéral à partir d’une politique réactionnaire. Si le néolibéralisme est la production d’un espace dans lequel les frontières nationales ne permettent pas de limiter les échanges marchands, autrement dit un espace de retrait de l’Etat (par privatisations et dérégulations successives), alors le rejet par Donald Trump de l’Alena (Accord de libre échange nord-américain avec les dirigeants du Canada et du Mexique) et du TPP (Partenariat trans-Pacifique) consiste à redonner à l’économie une armature nationale. Cette recomposition des rapports entre politique et économie ne cherche pourtant pas à abolir le libéralisme économique, mais à lui donner une autre forme. Comme l’a récemment écrit Naomi Klein, la nomination aux fonctions gouvernementales de représentants de grandes entreprises – par exemple Rex Tillerson, ancien PDG d’Exxon, au poste de Secrétaire d’Etat – revient à « supprimer les intermédiaires » : aux USA, il n’y a désormais plus aucun écart entre le pouvoir politique et le pouvoir économique. En ce sens, l’élection de Trump ressemble fort à un coup d’Etat économique.
          Ce coup d’Etat économique n’a aucunement pour objectif de redonner du travail à la population, mais de sécuriser et si possible d’augmenter l’accumulation du capital. C’est dans cette optique que le nationalisme sera mis à contribution. Ainsi le décret signé le vendredi 27 janvier par Trump, qui interdit l’accueil des réfugiés et l’entrée des ressortissants de sept pays à majorité musulmane, le dit Muslim ban : les effets sur le marché du travail américain seront minimes (peu d’emplois seront à l’occasion redistribués aux citoyens américains) ; mais puissant sera le renforcement de l’identité blanche et chrétienne d’un gouvernement cherchant à expurger le pays de ses composantes musulmanes. On peut à ce titre imaginer ce que sera l’étape suivante : plus il deviendra manifeste que la politique de Trump ne sert en rien les intérêts économiques des électeurs qui ont voté pour lui, plus les musulmans, mais aussi les latinos, tous les étrangers, tout ce qui sera bientôt considéré comme « unamerican », seront soumis à des restrictions quant à leurs droits, et au final à des persécutions. Certes, les tenants de l’identité américaine immaculée seront à terme vaincus par la démographie noire et sud-américaine qui les réduira au statut de minorité ; ils en seront d’autant plus féroces, éblouis par la couleur blanche de leur patriarcat écorné au point d’en oublier leur chute économique.
       Comment dès lors nommer cette monstruosité économico-politique ? Steve Bannon, le très sombre conseiller spécial de Trump, parle d’un « nationalisme économique », une expression qui occulte le fait que ce n’est pas l’économie des nationaux qu’il s’agit de défendre, mais celle des moins-qu’un-pour-cent au pouvoir qui se servent du nationalisme comme bouclier immunitaire derrière lequel ils peuvent mener leurs actions dévastatrices en toute impunité. A ce titre, on pourrait proposer l’expression de décapitalisme, terme alliant le terme capitalisme avec celui de décapitation, pour définir le nouveau cadre national-économique. C’est en effet que le capitalisme de Trump et ses alliés ne se soucie ni des pauvres (auquel l’assurance-santé « Obamacare » sera bientôt retirée), ni des classes moyennes (majoritairement urbaines et ayant voté Clinton), ni des Universités (qui ont précisément eu pour fonction de former ces classes moyennes), ni des médias (auxquels Steve Bannon a conseillé de « la boucler »), ni des femmes (qu’on peut – selon l’élégante formule du nouveau président – « attraper par la chatte (grab them by the pussy) »), ni des noirs, des musulmans, des Mexicains, ni des autres nations en général, ni de l’environnement enfin puisque le changement climatique n’est autre qu’un « canular » inventé par les Chinois. Tel est le décapitalisme, une économie obscène qui s’exerce en décapitant les populations, accomplissant ainsi le vœu secret de l’économie financière : s’extraire enfin du monde des vivants.
            Quelle est la prochaine étape ? Certains parlent aujourd’hui du passage d’un coup d’Etat économique à un coup d’Etat politique, comme Ruth Ben-Ghiat, professeur à New York University. Il est certain que le pouvoir exécutif semble s’être dangereusement autonomisé, que la communication officielle – sous le nom de « faits alternatifs » – ressemble à la propagande d’un 1984, aujourd’hui best-seller des ventes aux USA, que le vocabulaire même de Trump et de ses alliés a pour fonction de faire peur : choisissez « l’option nucléaire », disait récemment Trump aux Républicains afin de valider en force la nomination d’un nouveau juge à la cour suprême. Mais le plus inquiétant n’est hélas pas là. Imaginez un instant qu’un acte terroriste ensanglante les USA dans les jours, les semaines qui viennent ; voilà qui rendrait difficile le mouvement de manifestation actuel contre le Muslim ban, et porterait l’opinion en faveur d’un pouvoir exécutif fort. Et de la guerre, qui est aujourd’hui activement préparée contre plusieurs cibles potentielles (l’Iran, la Chine). Dès lors, pourquoi ne pas envoyer des chars dans les rues pour assurer la sécurité des populations ?
          Ce scénario peut paraître improbable. A ce jour, la population des Etats-Unis, dans sa majorité, n’est pas favorable à Trump. Un coup d’Etat politique supposerait qu’armée, police, et justice soient du côté d’un passage à l’acte anti-démocratique. Mais tous ceux qui aujourd’hui s’opposent dans les rues, dans les aéroports, à la mise en place du décapitalisme, doivent savoir que l’histoire tend à insister, et à se répéter. On croyait impossible que Trump soit le candidat des Républicains, puis impossible qu’il soit président ; réfléchissons à deux fois avant de balayer d’un revers de main l’hypothèse d’un coup d’Etat. Les voix blanches et mâles qui ont voté pour Trump ne sont pas seulement l’écho d’une erreur passagère, elles ont eu le temps de se durcir au feu glacial du néolibéralisme, elles sont armées et souhaiteraient l’être plus encore. Elles aimeraient effacer le mouvement des droits civiques, l’avortement, le droit des femmes, et la remise en cause des genres.
           Face à elles, il y a tous ceux que Trump ne trompe pas. Qui savent que les élites ne sont pas les professeurs ou les journalistes, mais les chefs d’entreprise désormais au pouvoir. Qui ont déferlé en masse le 21 janvier 2017, le jour qui a suivi l’inauguration de la nouvelle présidence. Ils sont aux abords des aéroports pour protester contre le Muslim ban. Ils s’opposent dans les Universités aux conférences des représentants de l’Alt-Right, la droite suprématiste blanche états-unienne. Ils suivent de près le cheminement de certains Démocrates qui croient – avec Bernie Sanders – en « Notre Révolution », mouvement naissant. Ils portent les couleurs de Black Lives Matter. Ils sont avec les Natifs qui s’opposent à la construction d’un oléoduc dans le Dakota du Nord. Ils échangent, s’organisent, et l’angoisse fait alors place à la colère, et la colère devient détermination. L’avenir des Etats-Unis d’Amérique dépend désormais de ceux qui n’offriront pas leur peur en guise de soumission. Au coup d’Etat possible, ils opposeront la nécessité de continuer les luttes pour l’égalité. Devant l’homme qui se croit dans le haut château, se manifesteront les peuples du pays en partage. (Mediapart)
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Espagne: grand saut en arrière

Publié le par Jean-Etienne ZEN

(C'était il y a trois ans...)

__Un gran salto hacia atras 
_______________L'Europe n'en a pas fini avec l'Espagne...
_____________________________________La saignée espagnole continue: le malade pourrait mourir guéri...
Même si des citoyens s'organisent dans la crise, les problèmes s'aggravent, malgré un récent petitexcédent commercial (conséquences d'importations plus réduites dues à un effondrement du pouvoir d'achat...) Certains ministres osent tout de même un humour cynique.
La socialisation des pertes va bon train. La crise dépasse le simple aspect économique. Les dégâtssont partout (sauf pour quelques uns). Le pessimisme généralisé compromet un sursaut.
Site internet de Juventud sin futuro______« Nous, les Espagnols, sommes arrivés à un point où nous ne pouvons pas choisir entre rester comme nous sommes et faire des sacrifices. Nous n’avons pas cette liberté. Les circonstances ne sont pas aussi favorables. L’unique option que la réalité nous laisse est d’accepter les sacrifices et de renoncer à quelque chose ou bien de refuser les sacrifices et de renoncer à tout. » C’est ce qu’a dit Mariano Rajoy, le président du gouvernement, le 11 juillet 2012 devant le Congrès, annonçant un coup brutal porté à l’État-providence. Des propos très éloquents qui, au fond, montrent que la démocratie est de plus en plus soumise aux intérêts de ceux qui ne sont pas élus. Le seul doute est de savoir jusqu’à quel point les innombrables coupes budgétaires peuvent être solubles dans la démocratie.
La question apparaît dans les conclusions du Rapport sur la démocratie en Espagne 2013 de laFondation Alternativas, élaboré avec le concours de nombreux experts. « Les politiques économiques actuelles ne sont pas démocratiquement durables », a affirmé, lors de la présentation de l’étude le 12 juin, la sociologue Belén Barreiro, ex-présidente du Centre de recherches sociologiques (CIS) et directrice du laboratoire d’Alternativas. Car ces politiques ont pour résultat d’accroître la pauvreté et de rendre la « société plus duale, inégale et divisée ».
Le sous-titre de ce rapport de 258 pages en dit long : Un grand saut en arrière. La santé de la démocratie espagnole s’est progressivement détériorée depuis 2008 (année de lancement du premier rapport de cette fondation proche du PSOE) mais a brutalement chuté l’année dernière : le système était noté 5,2 contre 6,2 en 2008. Une baisse d'un point, dont six dixièmes sur la seule dernière année...
  L’Espagne est aujourd’hui affaiblie parce qu’aucune politique de redistribution n’a été mise en place en période de croissance et que les inégalités n’ont donc pas été réduites alors. Incontestablement, « l’explosion du chômage » et ses répercussions de plus en plus fortes sur les chefs de famille ont amplifié le phénomène comme jamais. Selon Luis Ayala, les « changements rapides dans la structure salariale » et la baisse des salaires ont contribué au renforcement des inégalités. Autrement dit, ce qui atténue le plus les écarts sociaux, ce sont « les pensions, les impôts, la santé et l’éducation, précisément les piliers auxquels on est en train de toucher ». 
Le résultat est que l’Espagne est aujourd’hui l’un des trois pays qui enregistrent le plus fort taux d’inégalité, juste après la Bulgarie et la Lettonie. « Même dans les pays qui ont bénéficié d’un plan de sauvetage, comme la Grèce ou l’Irlande, cet indice n’a autant augmenté. » Les revenus moyens ont été affectés et les revenus faibles se sont effondrés, alors que les hauts revenus « ont continué à augmenter au-dessus de la moyenne ». Le risque d’exclusion sociale de beaucoup de foyers s’en est trouvé augmenté en conséquence..."
_____________________________Point de vue sur le nouveau miracle espagnol

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Grèce; retour de flammes

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Mensonge et aveuglement
                                         Alors que le pays s'effondre à bas bruit ... 
...On ne nous avait pas tout dit, à part des informations biaisées ou loin de la vérité.
        Mais certaines choses finissent par se savoir.
  Le FMI savait dès 2010 dans quelle situation inextricable se trouvait la Grèce et que le remède de cheval qui lui était imposé, à titre d'exemple pour les autres surtout et pour sauver les banques, ne pouvait mener qu'à l'impasse ou à la catastrophe économique et sociale.
     Le rôle de JC.Trichet fut majeur dans l'opération.
  Tour le monde mentait. La Grèce, pour les raisons que l'on connaît, avec l'aide complaisante et intéressée de Goldman Sachs, les instances de l'Eurogroupe et le FMI, qui a fini par tenir un double langage, parfois en contradiction avecBruxelles Berlin.
   IL faut rappeler que la Grèce n'avait pas d'abord vocation à entrer dans l'Eurogroupe, à cause d'une économie hétérogène par rapport à celles des pays du Nord, mais que cela se fit quand même, sous la pression de VG d'Estaing, pour des raisons idéologiques.
        Selon La Tribune, le FMI savait que le programme échouerait dès 2010 et F.Godin insiste surle rôle majeur joué par Jean-Claude Trichet qui a agi comme un obstacle majeur contre toute restructuration de la dette hellénique. La raison en est évidemment la crainte de la contagion, maisl'exposition, alors, des banques françaises et allemandes à la dette grecque (95 milliards d'euros en tout) a joué aussi un rôle majeur. A l'automne 2010, le président de la BCE fera pression sur les gouvernements irlandais et espagnol pour éviter toute restructuration du même type. En avril 2011, il menacera même le nouveau gouvernement irlandais de « jeter une bombe sur Dublin » en forçant le pays à sortir de la zone euro si le programme de « participation des créanciers » promu par la nouvelle majorité était mise en œuvre. Or, en jetant un tabou sur ce sujet, le Français a créé le nœud coulant de la dette qui étrangle encore la Grèce et qui enserre les autres pays jadis sous programme. Idéologue de « l'austérité expansive », terme à la mode alors, il a forcé une solution impossible contre les voix raisonnables du FMI. Les malheurs de la Grèce depuis sept ans y trouvent là leur origine. Une responsabilité qu'il refuse obstinément d'endosser depuis.
       Deuxième conséquence : sur la Grèce, tout le monde a donc menti en mai 2010, du gouvernement grec au FMI en passant par les dirigeants européens et la BCE. Ce mensonge est structurant pour toute l'histoire de la zone euro, particulièrement l'épisode dramatique du premier semestre 2015. Les demandes du premier gouvernement Tsipras, fondée notamment sur une restructuration de la dette et une réduction du niveau de l'austérité, venaient percuter les vérités assénées depuis 2010. Il a fallu briser cette demande par la violence d'un troisième mémorandum, donc d'une poursuite de la logique de 2010, malgré l'évidence contraire de son échec. Le but était en quelque sorte de « forcer la réalité » pour la faire entrer dans une vision définie en 2010. Sept ans de maux du peuple grec, une fracture béante entre le nord et le sud de l'Europe, une humiliation du gouvernement démocratique grec et une situation toujours aussi bloquée auront été les prix à payer de cette tentative sordide de validation des mensonges des dirigeants européens....
        La cacophonie a eu des effets dramatiques, qui n'ont pas fini de se faire sentir.
                  Olivier Blanchard, qui, depuis, a quitté le FMI avait déjà mis en garde dès le 4 mai 2010 : « même en remplissant entièrement toutes les conditions posées, rien ne peut soutenir la croissance contre la contribution négative du secteur public ». Et d'ajouter : « la reprise aura plus vraisemblablement la forme d'un « L » avec une récession plus profonde et plus longue que celle projetée ». Et de conclure : « le schéma de croissance en « V » projetée est beaucoup trop optimiste, il est improbable que les forts gains de productivité puisse jouer un rôle significatif ». Ce mémo prouve que le FMI savait donc parfaitement ce qui allait se passer en Grèce. Les informations de Paul Blustein ont été confirmées par Olivier Blanchard lui-même qui, dans un tweet du mercredi 15 février, a indiqué qu'il « n'a pas fait fuité lui-même » ce document, mais qu'il n'est finalement « pas mécontent qu'il ait fuité »."
      La situation apparaît sans issue tant que l'Allemagne, et surtout Schaüble,, maintient sa position dogmatique et étroitement ordolibérale.
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Toujours plus low-cost

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Bas coûts ou coups bas?
_____________________Lowcostons à fond!...Jusqu'à la gratuité?
Cela devient, dit-on, une activité noble... 
Le low cost est en train d'exploser, mais à quel prix
__Mr X, en consommateur malin, à cheval sur les économies, parfois de bouts de chandelles, était toujours à la recherche de bonnes affaires, de prix cassés: du vêtement à la nourriture, du voyage aux opérations banquaires, du livre jusqu'aux futures obsèques....Des affaires jusqu'au dernier souffle! («Si vous trouvez moins cher ailleurs, nous remboursons la différence, plus 30 euros», clame ainsi la publicité de l'allemand SargDiscount qui propose des enterrements clé en main à partir de 479 euros, un prix bien inférieur à celui de la moyenne nationale qui oscille entre 2800 et 3500 euros", en se réfèrant au modèle Aldi, avec service ultra minimal et cercueil chinois...)
Mais Mr X s'est rendu compte un jour qu'il avait la vue un peu courte. Depuis que son épouse a perdu son emploi dans l'atelier de confection locale, pour cause de délocalisation au Bangladesh, que son gendre s'est fait viré de chez Truc qui a fait  sa valise pour la Roumanie, que le centre de sa ville s'est désertifié, pour cause de commerces fermés, ne résistant pas aux mammouths de la grande distribution se fournissant chez les tigres orientaux, que sa bonne librairie a fermé, tuée par le géant Amazon, sa perception des choses a changé. Si tout ce qui est cher n'est pas forcément de qualité, ce qui est bradé peut l'être souvent....
Toute baisse des prix, conséquence d'une meilleure productivité ou d'une concurrence normale, sans dumping d'aucune sorte, est en principe favorable au consommateur, mais celle que pratique le low cost, ajustée aux porte-monnaies dégonflées par la crise et le chômage, montre qu'en dessous d'un certain seuil plancher moyen, il joue indirectement en  défaveur de tous.. Acheter chez Amazon, c'est favoriser un groupe qui ne paie presque aucun de ses impôts chez nous, donc qui contribue à dégrader le niveau des dépenses sociales et la qualité des services publics. La  chemise chinoise achetée à au prix ridiculement bas contribue au chômage généralisé, dont Mr X souffrira forcément indirectement, notamment pour le financement de sa retraite. Mr X est depuis un peu plus raisonnable, ayant compris que consommateur et salarié ne font qu'un.
____Mais un Club d'entrepreneurs malins n'en n'a cure et foncent dans une  brèche alléchante, l'intérêt à court terme étant le moteur essentiel de leur nouvelle campagne: Pouvoir d’achat en baisse, inflation des produits de première nécessité, chômage chronique et massif : les Français se demandent si leur situation va encore empirer. Les entreprises regroupées dans le Club des Entreprises Low Cost affirment qu’elles ont entre les mains une partie des solutions pour résoudre les problèmes des Français.
Grâce à une offre rénovée et simplifiée, elles rendent le pouvoir de l’arbitrage aux consommateurs. Les prix baissent mais pas la qualité. Le pouvoir d’achat des Français a été confisqué, nous allons le leur rendre.
 Les entreprises Low Cost en croissance offrent des emplois, des formations et des carrières valorisées. Dans le commerce, les services, la création, l’industrie, elles forment une véritable école de la deuxième chance et font confiance aux jeunes même sans diplôme...", 

déclarent ces leaders d'un secteur s'estimant à la pointe du progrès social...
Les laudateurs du low cost font souvent silence sur le niveau  de qualité  et les conditions de production de beaucoup de produits.

Mourir ne doit plus être un luxe

___En fait, " plus aucun secteur n'échappe au phénomène low cost.Synonyme d'achat malin, le low cost serait la pierre philosophale de l'économie moderne. Une formule magique capable de concevoir la même voiture, la même robe, le même billet d'avion, la même boîte de céréales ou la même opération chirurgicale pour deux fois, trois fois, voire dix fois moins cher. Les consommateurs suivent, les industriels jubilent. En réalité, le low cost se traduit le plus souvent par une logique folle de réduction des coûts au détriment de la qualité des produits, des conditions de travail des salariés, des emplois, de la santé et de la sécurité des consommateurs"
 ____Arnaque et mise en danger de la santé des clientssurexploitation des salariés, mépris total de l'environnement… et croissance à deux chiffres. C'est le monde du low cost, qui gagne chaque jour du terrain. 
Mais qui en paie le prix ?

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CETA revoir...

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Trop tard!?
           Trump a dit non au Tafta
                       Trudeau a dit oui au CETA
                                 Bruxelles dit: oui, mais..

 

  
  Même revu sur certains points, rendu plus "vendable", l'accord franco-canadien suscite encore bien descritiques légitimes.
   Le libre-échange, c'est bien, mais...
         Le Parlement européen a donc ratifié le Ceta
                    Mais il faut encore. attendre L’accord contesté devra encore avoir l’assentiment des trente-huit parlements nationaux et régionaux de l’Union européenne.
       Le chemin est encore long, car l'accord est contesté par beaucoup d'élus, dont un certain nombre d'eurodéputés et par une large partie de la population informée.
     Les  risques depuis longtemps dénoncés, par des Canadiens eux-mêmes, sont toujours là, à condition de lire entre les lignes et de ne pas se contenter d'une lecture rapide.
    Selon certains,  le Ceta ne serait pas constitutionnel,
____
...Le CETA va désormais entrer en application de manière provisoire, à compter d’avril 2017. En tout cas pour les chapitres du traité dont on considère qu’ils relèvent de la compétence exclusive de l’UE. Il s’agit en fait de l’écrasante majorité du traité (environ 95 %), mais pas forcément de ses dispositions les plus controversées, puisque l’ICS, le nouveau mécanisme d’arbitrage entre État et investisseur privé, lui, devra attendre les ratifications nationales avant d’entrer en vigueur.
    En tout, 38 parlements sont censés valider le texte. En France, l’Assemblée nationale et le Sénat auront leur mot à dire. Ce processus peut être très long. À titre d’exemple, l’accord entre l’UE et la Corée du Sud – assez comparable, par son ambition, à celui du CETA – est entré en application provisoire en juillet 2011. Mais il n’a été appliqué de manière définitive qu’en 2015.
      Certains parlements s’annoncent difficiles à convaincre, à Paris notamment. Mais c’est le parlement wallon qui pourrait bien, une fois de plus, focaliser l’attention (en raison de la structure de l’État belge, pas moins de sept parlements seront consultés sur le CETA). Paul Magnette, le président socialiste de la Wallonie, a fixé une série de conditions au déblocage de la crise d’octobre 2016 et il a répété ce mercredi que la Wallonie ne voterait pas le CETA si les conditions négociées l'an dernier n'étaient pas respectées.____________________

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Turquie; nouveau seuil?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

(C'était il y a trois ans...)
 Tourisme pas cher, politique à courte vue 
_____________________________________Dans ce pays en voie de rapide développement économique, le pouvoir se trouve brutalement soumis à l'épreuve de la place publique. (1)
 La démocratie turque, sous le contrôle de l'AKP, se trouve ébranlée, sans que l'on puisse prévoir la suite des événements et l'avenir d'un pouvoir de plus en plus autocratique mais gardant le soutien des masses et des milieux d'affaires, notamment les Tigres anatoliens, ces nouveaux businessmen, qui ne croient plus en l'Europe. 
Mais une nouvelle génération se lève.
 La "victoire" d''Erdogan semble fragile, au sein d'un modèle social et politique lui-même fragilisé.
___La Turquie est la première prison au monde pour les journalistes (2)
Au pays qui a connu la première révolution laïque des pays musulmans,  Erdogan avance ses pions contre la laïcité et l'islam est plus favorisé que les écoles ou les hopitaux. 
___Marc Pierini, ambassadeur de l'Union européenne en Turquie pendant cinq ans, livre à la fois un témoignage personnel et sensible, et une analyse des défis auxquels fait face la quinzième puissance économique mondiale, qui sera le pays le plus peuplé de l'Union européenne (UE) si le processus d'adhésion aboutit. Marc Pierini décrit subtilement les multiples paradoxes turcs : d'un côté, une européanisation à marche forcée, stimulée par les interminables négociations d'adhésion mais aussi par une croissance économique exceptionnelle (dont les acteurs principaux sont souvent ces "Tigres anatoliens" que l'auteur qualifie de "calvinistes islamiques") ; de l'autre, une évolution politique ambiguë : renforcement de la démocratie par la mise à l'écart de l'armée, mais mise en cause de la laïcité. Les dix ans au pouvoir de l'AKP, c'est une modernisation de l'administration salutaire mais aussi un conservatisme social pesant et des menaces sur la liberté d'expression. Selon Marc Pierini, les succès de ce parti et le désenchantement à l'égard de l'UE peuvent raffermir les tendances au conservatisme, au nationalisme et à l'intolérance. L'auteur n'exclut pas le maintien de la Turquie dans la catégorie des démocraties "de seconde classe" mais il ne croit pas à l'hypothèse d'une dérive radicale, à cause des puissants points d'ancrage que sont les liens économiques avec l'UE, l'appartenance à l'OTAN et l'héritage kémaliste : une Constitution laïque et une ambition de "marche vers l'Occident" qui n'est pas près de disparaître..."
Un kémalisme cependant menacé et une ouverture économique de plus en plus tournée vers l'Est.
______Paradoxes d'un pays, entre conservatisme et  mutations profondes. 
_________________ 
(1)__ Gezi symbolise l’expression des nouvelles exigences démocratiques, de la conscience urbaine et des valeurs de la civilité dans la vie publique. Gezi est devenu le lieu de rassemblement public contre la polarisation politique et pour le dépassement des anciens clivages entre laïcistes et islamistes, nationalistes et kurdes, sunnites et alevis, voire des supporters des clubs de football rivaux. La parole et les esprits se sont libérés par le détournement des mots et des actes répressifs à leur égard par l’usage de l’humour et la résistance pacifique. Le mouvement public de Gezi a fait respirer l’espace public en mettant en scène un mode de vivre ensemble carnavalesque et festif, optimiste et convivial.   
Le mouvement Gezi était une opportunité pour une démocratie plus pluraliste et pour une société réconciliée avec elle-même.
Le gouvernement a raté cette occasion. L’intervention violente de la police, son usage sans distinction de la violence contre les  jeunes, les femmes, les enfants, les médecins, les avocats, et la chasse ouverte aux manifestants jusqu'à l’intérieur même des hôtels qui accueillaient les blessés montrent que le pouvoir est entré dans une spirale du déni. L’aveuglement, la surdité et la cruauté du pouvoir ne fait qu’accentuer le sentiment d’injustice. Contre le mouvement de citoyens minoritaires de la place publique de Gezi, le gouvernement organise des meetings avec ses partisans pour démontrer sa popularité. Il s’agit d’une démonstration de force et de nombre où Erdogan affiche son leadership auprès de ses électeurs.
Ce qui se joue actuellement en Turquie, c’est la dispute sur le sens à donner à la démocratie. Le pouvoir AKP reste campé sur la notion de la démocratie qui tire sa légitimité par la majorité des urnes. La contestation de Gezi fait primer le rôle de la place publique comme un des piliers de la démocratie pluraliste...
Le pouvoir a été mis à l’épreuve par le mouvement de la place publique. Il a échoué. Depuis, il ne cesse de durcir sa réaction. Il ressuscite les anciens clivages du passé pour légitimer sa ligne de conduite autoritaire et répressive. Il recule dans le temps. La tradition de l’Etat républicain laïque et autoritaire est blâmée comme si l’AKP n’était pas au pouvoir depuis une décennie. Il reprend à son compte un discours de l’opprimé, il désigne du doigt tout opposant comme potentiel instigateur d’un coup d’Etat contre un pouvoir démocratiquement élu...
L’AKP, soucieux de se définir comme un mouvement « conservateur démocrate », avait amené les nouvelles classes à s’intégrer dans les expériences de la modernité. Sa politique moralisante nie non seulement l’existence de ces classes moyennes urbaines, mais risque surtout de faire de l’islam une politique intrusive dans la vie publique.
Les mouvements de protestations autour du parc Gezi demandent depuis le début le respect pour la pluralité des modes de vie. Certaines plumes de la mouvance islamique ont donné leur soutien. Ils ont publié un texte s’adressant aux musulmans « ô vous musulmans », où l’on compte parmi les signataires des intellectuels islamiques de renom. Ce texte est un véritable « manifesto ». Voici les grandes lignes de sa lecture du mouvement Gezi. Il commence en condamnant la violence : « Ceux qui voulaient protéger les arbres des pauvres se sont heurtés à la face la plus dure de l’arrogance…. La morale musulmane n’accepte pas de tout réduire à l’argent et au pouvoir ». Il réfute la thèse du complot laïc : « Nous condamnons le ravivement de la confrontation entre laïques et religieux….Etre les opprimés d’antan ne justifie pas d’être aujourd’hui du côté de l’oppresseur ». Ils font appel au sens intime de la foi et au sentiment personnel de justice: « Ce n’est pas parce que  nous avons peur que l’on intervienne contre nos foulards, nos mosquées, notre culte que l’on doit donner raison à tout prix à un pouvoir qui s’éloigne du sens de la justice. » Pour eux, ce n’est pas à l’Etat ou à un parti de protéger la religion. 
Ce sont les intellectuels musulmans croyants qui forment les premiers rangs des sceptiques de la politisation de l'islam et de son instrumentalisation dans la polarisation de la société. Ce manifeste témoigne de l’existence des rencontres transversales et de la solidarité éthique entre musulmans et séculiers dans ce nouveau seuil à franchir pour la démocratie turque. Dans cette étape, le parti AKP est mis à l’épreuve dans sa notion de la démocratie majoritaire mais également dans sa conception d’être musulman..."
(2)__A l’occasion de la publication de son bilan annuel, Reporters sans frontières rend publiques les conclusions d’une enquête de plusieurs mois sur les journalistes emprisonnés en Turquie.
« Avec 72 professionnels des médias actuellement emprisonnés, dont au moins 42 journalistes et 4 collaborateurs le sont en lien avec leur activité professionnelle, la Turquie est la plus grande prison du monde pour les journalistes. Un triste paradoxe pour un pays qui se présente comme un modèle régional de démocratie. Cet état de fait, inédit depuis la fin du régime militaire, n’a pourtant rien d’étonnant, au regard des problèmes structurels de la justice turque : un cadre législatif encore largement répressif, aux dispositions si larges et floues qu’elles autorisent tous les excès ; une culture judiciaire volontiers paranoïaque, arc-boutée sur des objectifs sécuritaires au mépris des droits de la défense et de la liberté de l’information. La grande majorité des journalistes emprisonnés sont des représentants de médias pro-kurdes, ce qui souligne une nouvelle fois le caractère indissociable de la liberté de l’information et de la recherche d’une solution pacifique à la question kurde », a rappelé l’organisation...."
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Tour d' horizon

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 
__ L'arroseur arrosé  
 
__ Demain, tous pucés?
                     Vers une traçabilité généralisée?

__ Des colonies israéliennes financées par la galaxie Trump
              Ces dernières années, la famille du gendre de Donald Trump, l’ambassadeur en Israël nommé par le président américain ainsi que le milliardaire lui-même ont versé des centaines de milliers de dollars à des colonies juives en Cisjordanie.
                                                            On comprend que Netanyahou soit content.

__ Il ne nous dit pas tout.

__ :Dernières nouvelles de Fukushima.

__ A la Maison Blanche, ça fait couac.
                                                       Le doute s'installe.

__ Une  fracture sociale à l'allemande.
                                               "..Je vous garantis qu’il y a des endroits où on peut la voir. Bien sûr, quand je parle de pauvreté ici, je ne parle pas de pauvreté comme à Calcutta où vous avez des gens qui meurent de faim au coin de la rue. La pauvreté à Cologne, par exemple, c’est une pauvreté qui se dissimule bien. On se cache parce que l’on a encore plus honte d’être pauvre quand on vit dans une société riche et peu solidaire. Par ailleurs, Heinrich Heine n’a pas écrit pour rien que l’Allemagne est le pays de l’obéissance. Ici, on ne se révolte pas. Et la société allemande a tendance à estimer que celui qui est pauvre n’a pas mérité autre chose, parce qu’il a dû commettre des erreurs, parce qu’il ne sait pas gérer son argent, parce qu’il a bu sa paye, parce que c’est un parasite social, etc. À l’opposé, la richesse est considérée comme la juste récompense de l’effort. Pauvreté et richesse sont appréhendées dans une perspective qui ramène tout au niveau de l’individu et qui ne tient pas du tout compte des conditions générales réelles d’acquisition de la richesse ou de soumission à la pauvreté. C’est absurde. Ainsi, de nombreux laissés-pour-compte se sentent responsables et se perçoivent comme des perdants. Si l’on ne réagit pas, la pauvreté a un effet de dissolvant sur la solidarité et le lien social. La pauvreté a de multiples visages, mais quel que soit ce visage, et quel que soit le niveau de pauvreté, notre devoir est de la combattre...(Christoph Butterwegge)

__ De l'inconvénient d'être pauvre.

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Exception culturelle: os ou caramel?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 La ligne rouge ne sera pas franchie...
_____________________Du moins si l'on en croit les déclarations officielles:
 "Le gouvernement a su rester ferme pour que la culture ne soit pas traitée comme une marchandise. C'est une victoire pour la diversité culturelle européenne qui va pouvoir être préservée. A travers cette exception c'est un modèle de production culturelle, basé sur un système de soutien public et de régulation économique qui se trouve renforcé...", affirme le PS.
Mais l'arbre ne cache-t-il pas la forêt? 
Les réactions sont mitigées. Certains voient là un rideau de fumée, une manoeuvre, un os à ronger, une concession qui ne résistera pas avec le temps, vu la puissance de l'industrie culturelle us et la faiblesse de la réaction européenne, souvent alignée, par tropisme ancien, sur les intérêts de l'oncle Sam.
___Les USA font dans la critique, la dérision ou le sarcasme: 
 La France a obtenu son «caramel» («fudge» en anglais), s’est moqué Martin Walker, éditorialiste britannique de l’agence américaine UPI, dans l’un des rares commentaires consacrés à l’affaire."
Barroso emboîte le pas, manifestant par là quel type d'Europe il défend. 
Il y a un osUn européiste notoire n'est pas dupe concernant les objectifs finaux du traité :"Et si l’«exception culturelle» n’était qu’un chiffon rouge, destiné à détourner l’attention pour mieux faire passer la pilule ? Celle de l’abandon du «modèle européen» au profit d’une logique du tout marché ? Car si la France a réussi à obtenir, vendredi, au prix de treize heures de négociations avec ses partenaires de l’Union, l’exclusion de l’audiovisuel du mandat de négociation confié à la Commission, celle-ci a emporté l’essentiel : la mise en chantier d’un grand marché transatlantique unissant l’Union européenne et les Etats-Unis, les deux principales puissances économiques de la planète, où les biens, les capitaux et les services circuleront librement (lire mon papier précédent ici). 
Certes, les milieux culturels français et européens peuvent être soulagés que leur secteur reste à l’écart de cette zone de libre-échange. Mais «l’enjeu stratégique du Transatlantic Trade and Investment Partnership [TTIP] est ailleurs», souligne un fonctionnaire européen. En effet, il s’agit non pas d’abaisser des droits de douane déjà historiquement bas (4% en moyenne), mais d’éliminer les «obstacles non tarifaires» aux échanges que sont les normes environnementales, sanitaires, phytosanitaires, les lois protégeant les consommateurs ou les données personnelles, les droits d’auteur, le droit bancaire et financier, l’accès aux marchés publics, etc. En clair, il faut har-mo-ni-ser et créer entre l’UE et les Etats-Unis l’équivalent du marché unique...

  Paris a sans doute grillé toutes ses cartouches en se battant pour l’exception culturelle«Cela fait partie, avec le siège du Parlement à Strasbourg et la politique agricole commune, des constantes politiques françaises», se justifie un diplomate hexagonal, tout en reconnaissant qu’il va désormais être difficile d’agiter le veto français pour défendre la réglementation sur les OGM ou les normes sanitaires. «La Commission a bien joué avec l’exception culturelle : elle a pour longtemps cornerisé les Français», admire un diplomate européen. Yannick Jadot, eurodéputé vert, n’est pas dupe : « Le gouvernement nous a dit que pour protéger l’audiovisuel, il fallait le sortir du mandat. C’est bien la preuve que tout le reste ne l’est pas... »
______La lutte du pot de terre contre le pot de terre a toutes chances de se faire au détriment d'une Europe affaiblie, sans cohérence, aux intérêts divergents quand à l'alignement sur les intérêts US. L'américanisation de la France pourra franchir les derniers obstacles.

Il n'y a pas que l'exception culturelle au sein d'accords qui risquent de tourner en farce
  "La défense de l'exception culturelle, aussi précieuse soit-elle, fait passer à la trappe d'autres enjeux. Le mandat de l'accord, tel qu'il s'annonce, brasse bien plus large. Les inquiétudes sont nombreuses sur la naïveté des Européens s'embarquant dans des négociations dont ils sortiraient forcément perdants (lire nos entretiens avec Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon sur le sujet). Pourquoi le gouvernement français ne réclame-t-il pas davantage de garanties sur ces autres points qui s'annoncent, à terme, explosifs ?.."
Un marché de dupes, si les choses restent en l'état...
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Accords dans le sable

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 
Acoords Sykes-Picot
                                 Moyen-Orient; comment en est-on arrivé là?

 

              Il a fallu attendre le dépeçage de l' Empire Ottoman pour voir émerger secrètement des frontières dessinées par les marchands de tapis anglais et français, qui, quasiment dans le plus pur arbitraire, en fonction des rapports de force du moment et des perspectives d'exploitation pétrolière, instituèrent un nouvel ordre qui allait s'avérer lourd de conséquences jusqu'à aujourd'hui;
      Ce fut l'accord appelé Sykes-Picot, encore mal connu.
                   Un accord mal ficelé et une dee causes majeures du chos actuel.
       Divulgué en novembre 1917par le gouvernement révolutionnaire russe, l'accord Sykes-Picot soulève   l'indignation dans le monde arabe : outre le fait qu'il bafouait le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, il violait les engagements pris, en 1915, par le haut-commissaire britannique en Égypte, sir Henry McMahon (1862-1949), auprès du chérif de La Mecque, Husayn ibn Ali.
Ces promesses, ambiguës et sujettes à des interprétations divergentes, concédaient aux Arabes, en contrepartie de leur aide contre les Turcs, un grand royaume ou leur indépendance dans les territoires délimités par le 37e parallèle, l’Iran, le golfe Persique, l’océan Indien, la mer Rouge et la Méditerranée. Sous certaines réserves – l’exclusion d’Aden, de Mersin et d'Adana (Cilicie) et celle, contestée, des vilayets d’Alep, de Beyrouth et de leurs côtes, la préservation des intérêts britanniques à Bagdad et Bassora –, cet espace devait ainsi englober l’Arabie, la Transjordanie, une grande partie de la Syrie, l’Iraq, voire, selon une autre lecture de la correspondance McMahon-Husayn, la Palestine...
      Il détermina une situation qui fait de Levant et du MO des chantiers permanents et des lieux d'affrontements. 
     La question des frontières devient aujourd'hui plus vive et meurtrière.
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Au chevet de l'Europe

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 
 Questions et hypothèses
________________________ Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie 2001, affirmait déjà en mai 2010 :« L'Europe va dans la mauvaise direction […], elle veut un plan coordonné d'austérité. Si elle continue dans cette voie-là, elle court au désastre. Nous savons, depuis la Grande Dépression des années 1930, que ce n'est pas ce qu'il faut faire.
Prémonitoire, mais prévisible_(1)_  
_______________Donner un cours nouveau à la politique européenne, est-ce encore possible?
Le présent est difficile à décrypter, l'avenir est très incertain. La récession s'aggrave du fait d'une politique austéritaire sans perspective ni projet.
  Pour certains, le verdict semble sans appel: l'Europe, du point de vue économique serait un échec
La monnaie unique serait condamnée, selon le directeur général adjoint de Saxo Bank
Un ancien acteur de premier plan dans la mise en place de l’Euro,Oskar Lafontaine"admet que ce dernier a constitué une erreur. Cette déclaration marque un tournant dans la position de l’élite européenne dont Oskar Lafontaine fait partie. Elle annonce d’autres déclarations du même ordre qui vont désormais se multiplier dans les mois à venir..."
D'autres prônent l'arrêt de l'expérience de la monnaie unique avant de graves problèmes, jugeant que  la seule solution raisonnable est celle d’une dissolution ordonnée de la zone Euro, laissant subsister des mécanismes de concertation monétaire entre les pays, mas leur redonnant toute la flexibilité monétaire voulue.
Un euro qui divise et qui ne semble pas pouvoir être sauvé en l'état.
__L'Allemagne joue sa propre partition, favorisée pour l'instant par un euro fort, critiquée par beaucoup d'Allemands eux-mêmes, qui  ne sont pas tendres à l'égard de la ligne politique de Merkel:  d'anciens hommes politiques comme Helmut Schmidt, ou des intellectuels comme _Ulrich Beck ou Habermas ou un leader de l'opposition comme Sigmar Gabriel, pour qui Merkel conduit l'Europe à "l'anorexie"
Mais une Europe sans l'Allemagne, elle-même prise au piège, n'est pas pensable.
__Quel peut-être l'avenir de cette Europe en crise? Au risque de la démocratie...
Faudrait-il tout arrêter, du fait de la cacophonie des États-nations? 
Mais comment arrêter l'inertie d'un supertanker aveugle dans une mer déchainée dont personne ne tient plus la barre?
La confiance peut-elle être restaurée? 
_______________________________Le temps est compté, selon P.Jorion: "...La raison voudrait que l’on arrête la politique du chacun pour soi, qu’on rebâtisse un ordre monétaire international, dont l’absence depuis 1971 entraîne tout le monde par le fond. Au niveau européen, la construction telle qu’elle a été faite montre toutes ses lacunes et ses erreurs. Il faudrait aller vers plus de fédéralisme, afin qu’un système budgétaire et fiscal commun vienne compléter la monnaie unique. Mais si cela se fait, ce sera contre les opinions publiques. Celles-ci ont décroché du projet européen : elles souhaitaient une Europe des citoyens, elles n’ont que l’Europe des marchands.
À ce stade, il y a toutes les raisons d’être pessimiste. Nous sommes dans une période très critique. La zone euro est à deux doigts de l’éclatement. Le système est dans une telle situation de fragilité que la moindre étincelle peut le faire exploser..."
___Mais il est trop pessimiste...peut-être...peut-être pas...
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