Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

En passant...

Publié le par Jean-Etienne ZEN

__ Adoptions: dérives

__ Rien compris

__ Le bon lait                                               

 

__ Pas une data

__ Grand nettoyage

__ Intense lobbying

__ Nouveaux vassaux

__ Agriculture à revoir

__ Propagande romaine

__ Autoroutes en question

__ Question de vélos

            _____________ Compilation _________________

Partager cet article
Repost0

Quand la Chine éternue...

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Pour paraphraser le livre de Peyrefitte: Quand la Chine s'éveillera...

                      Mais quand Pékin flanchera? Aujourd'hui, les ratés du moteur chinois suscitent plutôt l'inquiétude et c'est l'Europe qui s'enrhume.  A des degrés divers. Et cela va durer. L' Empire du milieu reste imprévisible.                                                                                   L' Allemagne s'effraie peu pour l'instant et fait un peu cavalier seul; mais le diable est caché dans les détails et le double langage prévaut, malgré les paroles rassurantes: « Mon conseil est de ne pas avoir peur de la Chine simplement parce qu’elle accumule les succès économiques », disait la chancelière, le 15 janvier, au quotidien britannique The Financial Times. Entre puissances exportatrices, on se comprend. « Comme dans le cas de l’Allemagne, a poursuivi Mme Merkel, la montée en puissance de la Chine est très largement fondée sur l’ardeur au travail, la créativité et le talent technique. » Pas de quoi avoir peur...

 

       Depuis longtemps Berlin soigne Pékin. Facile à comprendre. Angela regardait plutôt à l'Est qu'à l'Ouest.    Depuis quelques années, on observe un changement d'orientation dans la politique extérieure de notre voisine, notamment en matière économique
   Malgré son ancrage à l'Ouest, les intérêts allemands, qui ont misé sur le tout-export, s'éloignent de la zône d'influence américaine, depuis la chute du Mur et la douloureuse réunification. Il y eu la nouvelle Ostpolitik, initiée par W.Brandt au niveau surtout politique et culturel, mais surtout le brutal  tournant libéral inauguré par Schröder-Hartz, surtout économique et commercial en direction de la Mitteleuropa...jusqu'à la Chine, devenu un des principaux débouchés pour le technologie allemande (machines-outils et voitures en priorité).
   Un partenariat privilégié, qui ne s'encombre pas trop de sentiments ou d'idéologie...
Business first!
        Des relations qui ne sont pas pour autant dépourvues d'ambiguïtés et qui sont mêmes lourdes de conflits potentiels, avec detensions latentes ou ouvertes au coeur de l'Europe. 
             Berlin a  la tête le porte-monnaie ailleurs...sans se rendre compte (?) qu'elle affaiblit ses partenaires européens.
                             "...Selon Jean-Michel Quatrepoint, qui l’explique dans Mourir pour le yuan, les deux pays ont de nombreux points communs : des modèles économiques ressemblants, faits d’un mercantilisme agressif misant tout sur les exportations et sur l’accumulation d’excédents, visant notamment à palier une tendance rapide au vieillissement des deux populations.

        Au-delà des ressemblances, il y existe une complémentarité entre les deux pays, une quasi « symbiose », comme l’expliquent ici Hans Kundnani et Jonas Parello-Plesner. La Chine en plein développement est friande de machines-outils allemandes pour ses usines, et de grosses berlines pour ses nouvelles classes moyennes. Quant à l’Allemagne, elle cherche avec énergie… des débouchés hors d’Europe.
     A cet égard, les chiffres sont cruels. Guillaume Duval le rappelle ici : « l’excédent commercial allemand était de 170 milliards en 2007, réalisés aux trois quarts en zone euro. En 2012, cet excédent était toujours de 180 milliards, mais réalisés aux trois quarts hors zone euro » (1). Et Jean-Michel Quatrepoint de rajouter : « L’Allemagne n’espère plus rien tirer de l’Europe, où elle a déjà fait le plein. Elle y a pris toutes les parts de marché qu’il y avait à prendre, et cherche à se réorienter désormais hors de la zone euro »...
     Des intérêts pour l'instant bien compris, sur le mode win-win
           Pratiquement la moitié de toutes les exportations de l'UE vers la Chine proviennent d'Allemagne et près d'un quart de toutes les importations chinoises sont faites avec l'Allemagne. En Chine, la demande en véhicules automobiles des particuliers ainsi que les besoins en machines d'usines chinoises ont été d'une importance capitale dans la capacité de l'Allemagne à sortir si rapidement de la crise économique. Il y a actuellement une sorte de symbiose entre les économies allemande et chinoise ; alors que la Chine a des besoins en nouvelles technologies, l'Allemagne doit trouver de nouveaux marchés. Les Chinois ont le sentiment qu'ils peuvent faire affaire avec l'Allemagne : les autorités chinoises aiment à en parler comme d'une relation "réciproquement profitable". 
                     Qu'en serait-il si une crise majeure frappait au coeur l'économie chinoise?  _________________
Partager cet article
Repost0

Qui aime bien châtie bien?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Quand l'amour se trompe de porte..

                  Il est devenu tendance de ne jamais contredire un enfant ou d'aller contre ses désirs. La mode anglo-saxonne, héritage d'un rousseauisme naïf ou d'un doltoïsme mal digéré, pousse beaucoup de parents à considérer leurs rejetons comme des pousses fragiles qu'il ne faut jamais contrarier, qu'il faut abandonner à leur désirs, dont il faut satisfaire les demandes sous peine d'être jugés comme des parents indignes. Une mode qui nous est venus des USA et qui a explosé en Europe, mais pas seulement. Les enfants seraient des êtres fragiles, qui ont besoin de beaucoup d'attentions et d'adoration, leur désirs étant des ordres, quel que soit le domaine. C'est peut-être en Suède où, fautes de règles minimales, la théorie de l'enfant-roi domine, jusqu'à rendre ingérable les effets produits. Ce type d'"éducation" colle parfaitement avec la société libérale ambiante, qui a beaucoup d'intérêts à voir se développer des clients ou futurs clients à qui on ne refusent rien. Des enfants-rois  qui parviendront mal à être des adultes équilibrés et capables de s'autogérer et qui reproduiront les même schémas "bienveillants" à l'égard de leur propre progéniture, peu capables d'assumer les frustrations de la vie et les contrariétés de toutes natures.                                         Cela se poursuit à l'école, où l'éducation , dite "bienveillante" -dans le pire des sens- aboutit souvent à entretenir des enfants ingérables. On est passé d'un extrême à l'autre en quelques décennies, pour arriver à un type de pédagogie laxiste, où le jeu domine au détriment des règles, sous la pression d'exigences parentales qui délègue l'autorité éducative aux seuls enseignants, qui n'en peuvent mais.  Le pédagogue se mue en animateur , où on finit par admettre toutes sortes d'écarts dans les attitudes, comme dans les apprentissages.


                                                      Tout pour l'enfant. Va-t-on enfin comprendre, de manière intelligente et réellement bienveillante, l'importance des limites, sans fausse culpabilisation, des contraintes nécessaires à toute vie sociale? Des psychologues et éducateurs, comme Caroline Goldman, plaident en faveur d'un rééquilibrage des valeurs éducatives, où les limites doivent être retrouvées, pour le bien de l'enfant lui-même, mais pas à court terme. "...Tous les spécialistes en psychologie de l'enfant et de l'adolescent, parmi lesquels Marcel Rufo, font le constat d'une explosion des troubles du comportement depuis environ huit ans, induite par cette éducation positive mal traduite. Les tenants de cette idéologie pensent qu'imposer quelque chose à l'enfant est violent, que lui dire non est violent. Mais lorsqu'on ne rencontre pas la limite durant sa jeunesse, on bute éternellement contre elle.  Des enfants déboussolés vont ainsi buter contre ce qui, pour nous, nous semble pourtant une évidence: ne pas agresser ou harceler les autres, ne pas crier au milieu de tout le monde, ne pas répondre grossièrement, ne pas courir au milieu de la route sans porter attention à l'environnement... Ces troubles du comportements se traduisent par des enfants croyant pouvoir faire tout ce qu'ils veulent ou dire tout ce qu'ils pensent. Ils se permettent de donner des leçons aux adultes. Il y a aujourd'hui beaucoup de consultations pour de tels comportements, et de plus en plus d'experts dénoncent les excès de l'éducation bienveillante et de ses effets délétères..."                                                                                                                                  Les dérives sont là sous nos yeux et nous obligent à reposer encore la question: quel est le véritable intérêt de l'enfant, destiné à ne pas le rester, quelle éducation est la moins mauvaise possible, la plus favorable au devenir-adulte qu'il sera?   _______________

Partager cet article
Repost0

Mâles accents

Publié le par Jean-Etienne ZEN

          Il se prend pour l'homme de Cro-Magnon, ce contemporain qui ignore l'histoire ou tord les faits dans son sens, bien aidé par son sponsor de CNews, notamment celle des femmes dans la préhitoire, des avancées politiques, littéraires, scientifiques, qu'elles ont produites, des hauts faits dont elles furent souvent les actrices, surtout depuis le Révolution française. La liste serait longue jusqu'à Simone de Beauvoir et depuis elle.       A la suite de Trump, de Bolsanaro, il ne craint pas d'étaler son machisme. Et certains n'entendent pas ou applaudissent (!). Pourtant il l'a déclaré nettement:  « Je ne sais pas si je pourrais supporter d’avoir une femme chef. »   Car la femme est faite pour la soumission, si on lit bien...

      Il y avait L'homme qui aimait les femmes et celui qui est misogyne et fier de l'être

              "...Des élues féministes LFI et PCF s'insurgent contre la "misogynie" et les "perles ultrasexistes" du polémiste d'extrême droite et potentiel candidat à la présidentielle Eric Zemmour, dans une tribune publiée sur le site de L'Obs mardi.   "Le chroniqueur mène une croisade contre l'émancipation de la moitié de l'humanité", "depuis 15 ans" et la parution" de son ouvrage "Le Premier sexe", dénoncent les députées LFI Clémentine Autain, Danièle Obono, Mathilde Panot et Bénédicte Taurine, la communiste Elsa Faucillon (PCF), l'eurodéputée Manon Aubry (LFI), l'historienne Mathilde Larrère et la militante altermondialiste Aurélie Trouvé.   "A l'en croire, le pouvoir ne saurait être que masculin. Dans le monde idéal de Zemmour, le droit de voter ou de maîtriser sa fécondité n'est pas une avancée pour les femmes mais une grande régression – entendez pour les hommes bien sûr, la seule question qui l'intéresse", estiment-elles.     "Pour lui, le mouvement actuel contre les violences sexuelles n'est que puritanisme néo-féministe, dont il considère faire injustement les frais. Il peut par ailleurs soutenir ici que les inégalités salariales sont inexistantes tout en affirmant ailleurs sans aucune cohérence que les femmes "choisissent" d'être moins payées", poursuivent les militantes féministes.            "Le problème n'est pas seulement Zemmour, mais les digues qu'il ouvre, la légitimité qu'il offre à tous ces discours rétrogrades", insistent les élues.     "Nous appelons à la mobilisation générale autour du seul antidote réel à la zemmourisation des esprits en défense du mâle dominant: une voix qui porte haut et fort le féminisme comme horizon", ajoutent-elles.    Dans son dernier essai "La France n'a pas dit son dernier mot", Eric Zemmour écrit que "dans une société traditionnelle, l'appétit sexuel des hommes va de pair avec le pouvoir ; les femmes sont le but et le butin de tout homme doué qui aspire à grimper dans la société. Les femmes le reconnaissent, l'élisent, le chérissent".    Il estime que les images de l'ancien ministre Dominique Strauss-Kahn menotté et "marchant tête baissée" après son arrestation à New York en 2011, "c'est un renversement de mille ans de culture royale et patriarcale française. C'est une castration de tous les hommes français. Le séducteur est devenu un violeur, le conquérant un coupable".             M. Zemmour est lui-même accusé d'agressions sexuelles, selon plusieurs témoignages de femmes recueillis par Mediapart, mais aucune plainte n'a été annoncée contre lui.. _____________

Partager cet article
Repost0

Deux ou trois choses...

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Sur les retraites (suite)

                  On ne nous dit pas tout... Dans ce dossier complexe et/ou mal présenté ou réfléchi, différents aspects ignorés ou cachés apparaissent au grand jour. Un collectif de fonctionnaires indépendants fait entendre sa voix, en faisant apparaître des aspects encore peu discutés d'un projet largement contesté pour son opacité et sa brutalité à plusieurs égards. A la lumière du système suédois, très contesté, ou italien, qui installe beaucoup d'anciens dans la précarité. Paradoxe: même le très libéral The Economist abonde dans le sens d'une remise en question du projet macronien, qui continue, sous la pression de la rue, à être modifié, mais à la marge.


                                                                               ____ "....Concrètement et pour faire court : les chiffres de Bercy sont purement et simplement trafiqués. Les services du ministère du budget ont prévu un gel des effectifs des fonctionnaires jusqu’en 2027 ainsi qu’une diminution de leur pouvoir d'achat de l’ordre de 11 %, sauf pour la fonction hospitalière. Donc pas d’augmentation du point d’indice, et gel des primes jusqu’en 2027. Le tout basé sur une inflation moins forte que celle que nous connaissons et allons connaître en 2023. Ce qui implique que ces 11 % sont en outre sous estimés. Étrangement, ce gel des rémunérations, avec son corollaire qui est le gel des recrutements, s’inscrivent en porte à faux avec l’accumulation d’annonces faites par nos ministres ces douze derniers mois, nous promettant plus de policiers, plus d’infirmières, plus de militaires, et de meilleurs salaires dans l’Éducation Nationale. Autrement dit : à quoi correspondent vraiment ces hypothèses apparemment farfelues ? Serait-ce de réelles prévisions planquées sous le tapis ou plus prosaïquement des chiffres bidouillés volontairement pour arriver aux conclusions voulues quant au déficit du régime des retraites, préambule à la nécessité affichée de la réforme en cours ? ..."                                                                                                                                               On retrouvera le détail ici.  Un brouillard entretenu?                                    ______________________________

Partager cet article
Repost0

Quand la dette obsède (2)

Publié le par Jean-Etienne ZEN

  Faut-il s'en inquiéter? 

          Tout dépend de quoi on parle. Dette publique, dette d'Etat ou dette privée? L'une et l'autre sont souvent confondues, même dans le langage politique, qui vise souvent à contraindre les citoyens à plus de rigueur dans certaines circonstances.  Elle nous est présentée comme un problème, voire comme un fardeau et un risque. comme si la dette publique avait quelque chose à voir avec la dette privée. Les amalgames sont faciles mais trompeurs. Souvent un épouvantail commode. Comme disait Raffarin:  « Moi, j’ai des idées simples (…) c’est de la bonne gestion de père de famille, c’est cela qu’il faut faire. Moi je suis tout à fait favorable à ce que nous puissions, très rapidement, réduire les déficits". Cette référence aux « règles de bon père de famille » a été reprise par Sarkozy lors de la discussion du budget 2005. Pourtant, ce raisonnement apparemment irréfutable est un tissu d’absurdités et de contresens.( M.Husson) La dette n'est pas le problème que l'on croit....

 

 

                   "La dette publique, c'est mal" a tout du conte pour enfant. Elle mobilise des affects de peur et elle les résout dans des questions de morale, ...Les annuler?      Il faut avoir en tête quelques chiffre:  Japon : dette publique de 242,3 % du PIB _   2- Grèce : dette publique de 174 % du P  _ 3- Italie : dette publique de 133,1 % du PIB   _ 4- Portugal : dette publique de 125,3 % du PIB  _ 5- Irlande : dette publique de 121 % du PIB _  6- Etats-Unis : 107,3 % du PIB. _ 7- Espagne : 99,1 % du PIB.  _ 8- Royaume-Uni : 95,3 % du PIB._ 9- France : 94,8 % du PIB.     La France se situe dans la moyenne des pays européens.   Malgré ses excédents commerciaux,    L'Allemagne ne se prive pas, dans la crise actuelle, de se présenter en modèle pour le reste des pays européens dans la gestion de sa dette publique. Et pourtantDans une étude publiée en février et reprise mardi dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung,, deux économistes, Lars Feld et Ekkehard Köhler, montrent que le niveau de la dette allemande n'est historiquement pas soutenable.     En établissant un comparatif depuis 1850, soit 21 ans avant l'unification allemande, l'étude montre que le niveau actuel de la dette publique allemande, 82 % du PIB, est le plus élevé en temps de paix si l'on exclut l'année 1923 marquée par l'hyperinflation. Jusqu'au début des années 2000, le plus haut historique touché par la dette allemande en temps de paix avait été de 60 % du PIB. "Record" atteint à trois reprises : deux fois sous l'empire en 1892 et en 1909, puis, après la réunification à la fin des années 1990.                           _____Il y a dettes et dettes. Il y a des dettes ruineuses et des dettes productives, dans le cadre d'investissements positifs, source d'enrichissements. Il y a la dette privée, qu'il vaut mieux rembourser au cours d'un vie, et la dette publique, celle d'Etats, qui ne peuvent mourir et qui peuvent "rouler" une dette dans un temps très long et qui a été souvent effacée, par décision politique, comme celle de l'Allemagne en 1953, comme celle que décida Nabuchodonosor en son temps.         Il y a la dette "coupable", celle engendrée pas des dirigeants irresponsables, souvent non élus, et il y a la dette des pays écrasés économiquement par des investisseurs ou des puissances qui les saignent, ou le peuple n'est en rien responsable.       Bref, la dette a de multiples sens et la dette d'une personne ruinée par sa faute ou par la maladie n'a rien à voir avec la dette de pays super endettés comme le Japon, qui la supporte facilement, car non dépendant des marchés financiers. Si la dette de notre pays a monté en flèche, alors qu' elle restait dans les "normes", c'est après la crise financière de 2008, où les Etats n'ont pu faire autre chose que de renflouer les banques, après leurs errements, leurs fautes et leur laxisme, elles qui aiment les dettes...mais surtout les intérêts.                                Pour ce qui est de la dette -Covid, qui s'accumule en vertu de choix politiques où le "quoi qu'il en coûte" est devenu une règle, le débat actuel est flou et parfois contradictoire, amenant les économistes à se contredire parfois en se projetant dans un avenir qui ne peut tenir que du pari dans une large mesure. Il y a la position ultra-orthodoxe-libérale de     Mme Lagarde qui défend  ses principes au nom de Article 123, découlant des accords de Maastricht, pourtant rejeté par certains membres de l'UE: c'est interdit, y faut... y a qu'à...Il y a la position un peu moins rigide de Lemaire, qui mise sur une reprise économique vigoureuse pour effacer une dette  dont le remboursement peut-être repoussé sur plusieurs dizaines d'années, les taux négatifs actuels de remboursement étant exceptionnellement avantageux.  Le débat est en fait assez " lunaire", car nous sommes dans un temps suspendu, sans vision de l'avenir et les économistes de premier plan sont souvent en désaccord.     Dans les temps de reconstruction, comme après les guerres, les dettes massives s'imposent et débouchent sur la croissance, permettant un remboursement parfois rapide, si le pays a la  maîtrise de sa monnaie. La question est là.                         ___ Le débat revient sur le tapis (*). Il faut sortir de la culpabilité associée depuis longtemps à la dette, comme l'a bien montré Graeber, qui en retrace la longue histoire.      Il faut une nouvelle gouvernance européenne, comme le préconisent certains, même si la BCE a une politique monétaire plutôt favorable pour l'instant. Un certains nombre de tabous doivent sauter.  Il y a des alternatives. Les "bonnes" et vertueuses intentions peuvent être lourdes de conséquences négatives. Si nous avions encore la maîtrise de notre monnaie, un peu d'inflation, une orientation intelligente de l'épargne, une mise à contribution des grosses fortunes à la Roosevelt pourraient vite produire des effets positifs. .. Nous sommes déjà sortis de plus grands désastres....      

         ________________(*)  Michel Rocard: en son temps avait bien montré que de 1901 à 1973 la Banque de France a financé l’État sans intérêt. Si c’était encore le cas, notre dette serait 17% du PIB        Comme l'énonce Anne-Laure Delatte, "Il faudrait commencer par restructurer les dettes publiques des pays de la zone euro où elles pèsent le plus (au moins celles de la Grèce, de l’Italie et du Portugal). Retarder les échéances de remboursement des dettes donnerait de l’air aux finances publiques. Ensuite, il sera difficile de stabiliser la zone sans mettre en place des mécanismes de transfert automatiques et permanents entre les États. C’est ce qui existe entre les États américains, pourquoi pas dans la zone euro ? L’Union budgétaire a longtemps été un sujet tabou en Europe mais, en janvier dernier, le Trésor français a fait un pas en recommandant un budget commun européen pour financer l’investissement public et rendre ces transferts possibles. Cela impliquerait de lever un impôt européen et d’accroître le pouvoir de contrôle du Parlement européen.            Bref, deux routes bien distinctes se présentent à nous : soit un retour au franc dont on espère un gain de compétitivité, mais avec des effets très déstabilisants sur la dette des entreprises et une autonomie très relative de la politique économique ; soit on conserve l’euro, mais alors il faut achever le projet et donner une dimension politique à la monnaie européenne. Ces deux options ont le mérite d’être claires.

            Le problème est donc plus politique que purement économique et il n'y a pas que la dette grecque, finalement assez mineure par rapport au budget européen.___ Point de vue-débat: La dette en héritage___.

                         ____Le problème de la dette publique , au centre de l'Europe, fait  rarement l'objet d'une analyse sérieuse et historique
_"L'endettement public et la dette publique proprement dite ont un passé très riche, très haut en couleurs, et qui pourrait être plein d’enseignements. Ils sont étudiés, certes, mais pour eux-mêmes, de façon érudite, ce qui est légitime ..., mais sans beaucoup d’efforts comparatifs..".
     _Le débat est dans une large mesure confisqué ou dénaturé, réduisant souvent  l’État social à un fardeau improductif reporté de génération en génération...
    La dette est devenue un épouvantail commode.   
En ces temps actuels de crise, le passé du continent s'estompe, de même que les raisons qui avaient conduit Jean Monnet ou Alcide de Gasperi à créer l'Europe. Les responsables semblent ne réagir qu'en financiers préoccupés de leur pré carré, soucieux de gagner du temps, alors qu'on les attend en politiques, visionnaires et Européens..."....___________
Partager cet article
Repost0

Varia

Publié le par Jean-Etienne ZEN

1.  Et les seniors?

2.  S'abstenir..

3. Désenchantement

4.  Faut voir...                           

 

 

5.  Sommets

6. Que faire?

7. Uber et Manu

8. Socialiste bien loti

9. Ça va pour eux

10.  Hanouna, hélas!

11.  Malaise dans l'EN

12.  Aveuglement allemand

13.  Une journée seulement?                    ______________________

Partager cet article
Repost0

Question d'eau

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Bien public n° 1

                                     Certains pompent, pompent... sans souci du long terme, comme Nestlé et les autres. seulement soucieux de business, d'autres gaspillent ou polluent comme si c'était un bien sans limites. Parfois la pollution peut être gravissime, comme à Flint ou ailleurs, par pur libéralisme. Le déficit en eau peut être générateur d'affrontements.                                                                             Dans certains cas, on peut se préparer au pire. L' eau c'est la vie. Elle est à son origine, elle la conditionne. Le développement démographique, la concentration urbaine posent de nombreux problèmes quant à sa distribution, dans certains centres urbains plus que dans d'autres, mais pas seulement. Il y a aussi la question de  l'accès à une eau rare dans certaines zônes de la planète et le risque de la voir se raréfier, notamment là où la fonte rapide de glaciers continue à  ce rythme.   Mais il n'y a pas seulement les conséquences d'une évolution climatique en cours, il y a aussi le problème de la distribution du précieux liquide. Surtout quand les marchands s'en mêlent. Les situations sont contrastées. "...La pénurie d'eau touche actuellement près de 700 millions de personnes dans 43 pays. En 2025, 1,8 milliard de personnes vivront dans des pays ou régions touchés par une pénurie d'eau complète et les deux tiers de la population mondiale pourrait vivre dans des conditions de stress hydrique. Selon le scénario actuel sur le changement climatique, près de la moitié de la population de la planète vivra dans des régions soumises à un fort stress hydrique d'ici 2030, dont entre 75 millions et 250 millions de personnes en Afrique. De plus, la pénurie d'eau dans certaines régions arides et semi-arides poussera entre 24 et 700 millions de personnes à se déplacer.. L'Afrique sub-saharienne est la région qui abrite le plus grand nombre de pays soumis au stress hydrique...."   La question de l'eau n'est pas seulement une question relevant d'évolutions naturelles, elle est aussi un problème social et politique, avec des enjeux géopolitiques. Les questions de surconsommation, de gaspillage sont souvent oubliés, ainsi que le manque d'investissements comme on le voit en Guadeloupe. L'eau est une bien commun, qui devrait échapper à la marchandisation:                              ______L'eau est top précieuse pour être laissée aux marchands d'eau.  Elle est la source de la vie, LE bien public numéro 1  devrait relever partout d'une gestion commune  Elle ne devrait pas être une marchandise comme une autre, soumise aux règles du marché et de spéculation, de concurrence parfois effrénée.. Surtout quand elle devient une matière rare.    Or les capitaux se sont rués sur cette précieuse matière dont tout le monde a besoin. Un marché captif, par excellence. Certaines communes ont renoncé à entrer dans l'engrenage ou ont repris leurs droits à la gestion de l'eau et sont sorties de contrats léonins. Comme Paris.     Partout ailleurs, on assiste à une guerre des eaux entre compagnies privées, dont les actionnaires réclament une plus grande part de gâteau.      Deux méga-compagnies entre en guerre pour des profits maximaux: l'heure est à l'hyper-concentration, voire au monopole et on sait ce qui se passe quand un seul fait la loi sur le marché. Il y a de l'OPA dans l'air...

             Dans l'Ouest américain la situation tend à devenir critique, pour des raisons qui ne sont pas que naturelles. La Californie a du souci à se faire, quand NY se noie. Si le Parana tend à s'assécher, la déforestation y est pour quelque chose.                                                                                            Le réchauffement climatique a parfois bon dos,les périodes exceptionnellement pluvieuses aussi comme en Europe cette année. Il y eut des années sans été. Il faut relativiser. Si l'été fut pluvieux, d'autres précipitations bien plus importantes eurent lieu notamment  au début du 20°siècle: notamment à Epinal et surtout à Paris...Les grandes inondations en France sont parfois oubliées. Il ne faut toutefois confondre le climat, même sur une durée assez longue et les grandes tendances globales à l'échelle de la planète,...Mais une partie du problème est entre nos mains.

Partager cet article
Repost0

Israël

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Y revenir

                        Parce qu'il s'y passe des choses graves. Beaucoup d'Israëliens lucides s'en rendent compte et descendent régulièrement dans la rue pour se faire entendre: la démocratie est en danger.                                                                                                                                                             Non seulement le nouveau pouvoir s'installe dans le déni, mais les affaires intérieures, non régulées par une constitution, prennent un tour critique, sous la pression d'une extrême droite forte comme jamais. La Cour Suprême, seul vrai garant des affaires publiques est mises en danger.             


           La dissymétrie est totale avec le camp palestinien, toujours plus diabolisé, alors que Jérusalem à peu à peu créé les conditions de révoltes régulières, qui renforcent sa "légitimité" en matière de répression et d'étouffement en Cisjordanie.  La colonisation a pris un tour irréversible, que peu à l'Ouest ont condamné. Un piège qui se refermera un jour sur les colonisateurs, sourds aux paroles de Rabin, assassiné par les plus extrêmes. Le coup d'Etat identitaire se préparait en sourdine, avec la droitisation progressive d'une partie de l'opinion israëlienne.  La réalpolitik a pris  le pas sur les objectifs initiaux, forgeant des alliances qui auraient fait trembler les pères fondateurs. ______________

Partager cet article
Repost0

Quelle dette?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Une autre lecture de la dette

                                    Sortir de la culpabilsation. ( M. Raffarin et les autres...: « Pendant que nous parlons, il y a sans doute un bébé en train de naître dans une clinique, quelque part. Sur ses épaules, dès qu’il va commencer à respirer, il y aura déjà 100 000 francs de dette, soit 15 000 euros."____ Michel Rocard en son temps avait bien montré que de 1901 à 1973 la Banque de France a financé l’État sans intérêt. Si c’était encore le cas, notre dette serait 17% du PIB    )                  

 

   _____                 Points de vue:                      " depuis quelques années, de grands pays tels que la France ou l’Allemagne parviennent à s’endetter à des taux négatifs (1). Autrement dit, ils gagnent de l’argent en en empruntant et, plus surprenant encore, des investisseurs acceptent d’en perdre pour le leur prêter. Comment expliquer une situation aussi saugrenue ? Sans doute par le fait que les obligations d’État constituent une ressource essentielle pour les marchés financiers. Avant même l’apparition des taux négatifs, la dette publique a joué un rôle essentiel dans leur développement. La perspective mériterait donc d’être renversée : la dette publique serait moins une faveur gracieusement consentie à des États impécunieux par des créanciers généreux que la « nourriture terrestre dont les marchés ont besoin », selon les termes du directeur du quotidien financier La Tribune (2).                ____Dans les années 1970 et 1980, la dette publique a d’abord permis d’éponger une épargne surabondante, qui menaçait l’économie mondiale. Les pays exportateurs de pétrole accumulaient alors des montagnes de dollars qui ne trouvaient pas de débouchés. Leurs économies de dimension modeste se révélaient incapables de les absorber sous la forme d’investissements ou d’importations, et leurs systèmes bancaires n’étaient pas assez développés pour faire gonfler le pactole par le biais de prêts rémunérés. L’inflation aux États-Unis — qui atteignit des taux à deux chiffres en 1973 et 1979 — érodait la valeur de ces réserves, que leurs détenteurs souhaitaient au contraire faire fructifier. D’autre part, de nombreux pays importateurs de pétrole accusaient d’importants déficits commerciaux à la suite des hausses successives du prix de l’« or noir ».           Cette situation a été une aubaine pour la finance offshore — alors en pleine expansion —, qui opérait sur le marché des eurodollars. Constitué de grandes banques américaines et européennes installées à Londres, ce marché rendait possibles des dépôts et des prêts en dollars à l’échelle internationale en contournant les réglementations nationales. Les États-Unis, par exemple, imposaient à l’époque un plafonnement des taux d’intérêt hérité du New Deal (regulation Q), qui contraignait les banques opérant sur leur sol à pratiquer des taux réels (une fois l’inflation prise en compte) faibles, voire négatifs. Le marché des eurodollars permettait également d’échapper à la taxation américaine des prêts obligataires à l’étranger ainsi que de contourner l’imposition des revenus d’intérêt qui pouvait décourager les créanciers des États-Unis d’investir leurs dollars sur place. Avec la bénédiction de la Banque d’Angleterre et la complaisance de la Réserve fédérale, les banques américaines ont donc profité du marché des eurodollars pour glaner les occasions d’investissement qu’offrait la planète, afin de servir des rémunérations plus élevées à leurs clients. Parmi lesquels figuraient des pétromonarchies, mais également de riches épargnants américains souhaitant échapper aux taux faibles ou négatifs causés par l’inflation sur le territoire national.         Pour recycler les surplus de l’économie mondiale, la dette publique faisait une cible de choix. Notamment celle des pays en développement (3) : les besoins de financement y semblaient illimités, aiguisés par les velléités d’industrialisation et de rattrapage économique ou par l’avidité de régimes autoritaires. Les banquiers n’eurent pas de difficulté à convaincre ces gouvernements de céder aux sirènes de l’« argent facile ». Entre 1970 et 1980, les prêts des grandes banques internationales aux pays en développement ont été multipliés par 33,6, passant de 3,8 milliards de dollars à 128 milliards (4) — ouvrant la voie aux grandes crises de surendettement des années 1980. En 2005, pourtant, celui qui deviendrait président de la Réserve fédérale (de 2006 à 2014), M. Ben Bernanke, proposait une tout autre explication du surendettement public — celui des États-Unis, cette fois. Il résultait moins, selon lui, du laxisme budgétaire des pouvoirs publics que d’un excès d’épargne — « a savings glut (5) » — en quête de placement.        Idéale éponge à devises permettant que le vase de l’épargne ne déborde pas, la dette publique joue un rôle déterminant dans l’extension des marchés financiers à partir des années 1980. À l’époque, les modalités de financement de l’État (par le circuit du Trésor en France, par exemple (6)) cèdent un peu partout la place à l’émission de titres de dette négociés sur les marchés. Fer de lance de la financiarisation des économies, ces produits constituent une martingale idéale pour les riches particuliers et investisseurs. D’autant plus que la période est (déjà) à la réduction de la fiscalité des ménages les plus riches, censée stimuler l’investissement privé. Résultat : « Les concessions fiscales accordées aux riches ont créé d’un seul coup un surcroît de dette publique et de rente privée, expliquent Bruno Tinel et Franck Van de Velde. Elles ont mis en place un flux de redistribution à l’envers. Les riches bénéficient d’une double récompense : le cadeau fiscal d’un côté, le paiement d’intérêts de l’autre. Le premier leur permet de dégager l’épargne qui financera la dette. Laquelle a été créée par le cadeau fiscal lui-même (7). »                                                        La première obligation assimilable du Trésor (OAT) est émise en 1985. Depuis, le volume de dette négociable sur les marchés n’a cessé de croître. L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) estime l’endettement de la France à 233 milliards d’euros « base 2014 » (8) en 1985 (30,7 % du produit intérieur brut, PIB). Il sera pratiquement multiplié par six en 2008, soit 1 370 milliards (68,8 % du PIB), avant d’atteindre 2 650 milliards d’euros en 2020 (116,4 % du PIB), dont plus de 2 000 milliards de dette négociable. Cet afflux de titres de dette publique fournit autant de « matière première » pour les investisseurs des marchés : un placement sûr, liquide et rémunérateur — en particulier entre 1985 et 2010 — qui occupe une part importante des portefeuilles-titres des grandes institutions financières (banques et surtout investisseurs institutionnels (9)). Puisque nul ne s’attend à ce que Paris ou Berlin fassent défaut, les titres de leur dette sont considérés comme très sûrs : en acquérir permet — entre autres — de compenser des investissements beaucoup plus risqués, en actions par exemple. Ce qui explique pourquoi la croissance des marchés d’actions et l’envol de la dette publique participent d’un même mouvement : « Lorsque je demande des actions, je demande aussi des obligations dans diverses proportions », résume Tinel (10).                  _____ Mais la dette publique a également constitué, à partir des années 2000, l’adjuvant indispensable à l’essor des marchés financiers. Elle facilite, au cours de cette période, la généralisation d’un modèle bancaire « de marché » distinct de son ancêtre, fondé sur le crédit. Soudain, les banques parviennent à gonfler leurs activités, notamment sur les marchés de titres, et à doper leurs profits.                                  Dans ce modèle bancaire « de marché », les banques ont largement recours à l’emprunt à court terme pour financer leur actif (portefeuilles de titres, obligations et actions, et autres investissements). La dette contractée, par exemple pour acquérir des titres financiers, est « roulée » quotidiennement : une nouvelle dette est contractée pour rembourser la précédente. Emprunter des liquidités aux taux les plus avantageux devient dès lors un enjeu majeur pour la rentabilité. Pour ce faire, les établissements ont massivement recours à des transactions appelées « repo » (repurchase agreement), qui consistent à mettre en gage des titres auprès de leurs créanciers pour garantir des emprunts de très court terme (dont les taux sont plus bas). La garantie apportée permet de diminuer la prime de risque, et donc le taux de l’emprunt. Le titre mis en gage, appelé « collatéral », doit pour cela offrir tous les gages de sûreté et de liquidité : en décembre 2020, dans 92 % des transactions de « repo » sur le marché européen, il s’agissait de titres de dette publique, selon l’International Capital Market Association (11).      Pendant les années 2000, ce type de montage permet de faciliter la circulation de la liquidité. La dette publique devient le lubrifiant indispensable au fonctionnement des grandes banques, alors soucieuses d’augmenter leur « cylindrée » et de gonfler leurs bilans. Tous les acteurs semblent y gagner : les investisseurs de long terme, qui font fructifier leur portefeuille d’obligations publiques ; les banques, qui diminuent leurs coûts de financement ; et les États, qui voient l’appétit des acteurs financiers pour la dette obligataire grandir. Les banques se trouvent même rapidement confrontées au manque de collatéral, c’est-à-dire de titres émis par des pays riches. Au point que diverses pistes sont explorées pour compenser cette pénurie.                     ___Aux États-Unis, le développement de la titrisation des dettes privées (dont sont issus les produits subprime) vise (entre autres) à produire des titres d’une qualité suffisante pour prétendre au statut de collatéral et alimenter, comme une sorte de lubrifiant de synthèse, l’activité des grandes banques. Dans l’Union européenne, les obligations allemandes, éligibles au statut de collatéral, ne sont pas disponibles en quantité suffisante pour répondre à la demande. L’Union européenne adopte donc en 2002 une directive « collatéral », stipulant que les dettes souveraines de tous les pays de la zone euro doivent être traitées de manière identique dans le cadre des transactions « repo ». Les obligations de ces pays accèdent ainsi au statut convoité de collatéral, ce qui contribue à gommer les écarts de taux d’intérêt… Avec le soutien actif de Bruxelles et de la Banque centrale européenne (BCE), le marché européen des repos, dominé par les grandes banques, ne cesse alors de gonfler, pour atteindre 6 000 milliards d’euros en 2008 (12).            La crise financière mondiale fait cependant apparaître les dangers inhérents au modèle bancaire « de marché ». Et tout particulièrement les risques de contagion d’une crise majeure que posent l’interconnexion et l’interdépendance entre acteurs financiers, auxquelles contribuent les transactions de « repo ». Elle tarit par ailleurs les nouvelles sources de collatéral, en jetant la suspicion sur leur qualité, qu’il s’agisse des produits de titrisation ou des dettes obligataires des pays les plus fragiles — ce qui contribue à précipiter la crise de la zone euro. Dans une période de grande incertitude et d’instabilité financière, les acteurs financiers favorisent les « valeurs refuge » jugées les plus sûres, en l’occurrence les titres de dette souveraine des grands pays industrialisés. Cela conduit à un double mouvement : une diminution du coût de l’emprunt pour les pays les plus riches et une augmentation des taux pour les dettes obligataires des autres pays, qui perdent par la même occasion leur statut de collatéral.    Cette « fuite vers la qualité » n’est pas le seul facteur expliquant les taux faibles ou négatifs des titres de dette allemande ou française ces dernières années. Dans le contexte de l’après-crise financière, ces titres restent une ressource indispensable pour les transactions de « repo », au point qu’on assiste à des pénuries d’obligations souveraines allemandes et françaises, par exemple fin 2016. Les nouvelles dispositions de la réglementation prudentielle de Bâle précisent également que les banques doivent détenir un certain montant d’actifs de « haute qualité », essentiellement des obligations. Les titres de dette jouent également un rôle-clé dans les interventions de la Banque centrale européenne (BCE) pour fournir des liquidités au secteur financier, comme garanties dans les opérations de refinancement, ou via l’achat direct de dettes souveraines sur le marché secondaire (quantitative easing). Toujours est-il que la dette obligataire, par sa sécurité, sa liquidité, la profondeur de son marché, s’avère un sésame indispensable dans la finance post-2008.           Ces différentes perspectives montrent combien, depuis quarante ans, la dette publique joue un rôle essentiel pour les créanciers et investisseurs. Elles appellent à prendre à rebours le discours dominant sur la dette : ne sont-ce pas les marchés qui sont « accros » à la dette publique ? Et n’est-ce pas l’essor de la finance qui suppose et suscite son explosion, bien plus qu’un laxisme inhérent aux pouvoirs publics ? Le rapport de forces ne serait donc pas celui que nous présentent en général les discours alarmistes sur la dette et sur la nécessité de susciter la « confiance » des créanciers..". (Merci à Frédéric Lemaire_ Le Monde Diplo)

Partager cet article
Repost0

<< < 1 2 3 4 5 6 > >>