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Move on!

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Il serait temps de se bouger....Alertez les parents!

                   C'est grave docteur? Un mal invisible qui fait des ravages chez nous comme dans d'autres pays. Mais qui commence à produire des effets maintenant bien repérés par le monde médical, où l'on commence à sonner l'alerte: la sédentarité et la malbouffe associées sont devenus des fléaux de plus en plus répandus sur le plan sanitaire. Le diagnostic est sans appel. L'avenir sanitaire du pays est en question. Le manque d'activité physique oblitère gravement l'avenir sanitaire. Selon le Monde, "...95 % de la population est exposée à un risque de détérioration de la santé par manque d’activité physique et-ou un trop long temps passé assis. Autrement dit, seuls 5 % des adultes ont une activité physique suffisante pour être protectrice. C’est l’une des conclusions d’une expertise de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) sur le manque d’activité physique et la sédentarité chez les adultes, rendue publique mardi 15 février. Ces chiffres sont issus de la littérature scientifique et des données de l’étude individuelle et nationale sur les consommations alimentaires (INCA3) recueillies en 2014-2015, auprès de 1 305 adultes de 18 ans à 64 ans en France, il y a donc plusieurs années. Mais le constat n’a pas changé. « Malheureusement, la situation s’est aggravée », constate la professeure Irène Margaritis, responsable de l’Unité d’évaluation des risques liés à la nutrition à l’Anses, qui a coordonné le rapport...."    C'est une urgence médicale. Et cela commence très tôt. Ce n'est pas une demi-heure par jour à l'école qui va changer beaucoup les choses. Les parents sont d'abord concernés. Le problème, avec ses risques de comorbidités, n' existait pas quand les enfants marchaient, jouait...Mais pas devant un écran.                                    Une chute de l'espérance de vie est déjà observable dans certains pays. Un problème plus important que celui des retraites. Et une bombe pondérale est à nos portes. La macdonaldisation planétaire poursuit son cours....Il est temps de sonner la sonnette d'alarme. La malbouffe gagne toujours plus de terrain. Manger US est devenu tendance. Même les moins jeunes s'y mettent. Venez comme vous êtes, qu'ils disent...Sans chichi. Vite fait, bien fait. De Chicago à Shangaï. Même Rome n'est plus dans Rome.     La ville sacrée est envahie peu à peu par les barbares de la malbouffeDe Florence jusqu'au Vatican, c'est le déferlement. Faisant fi de la qualité de la cuisine italienne, variée et succulente.  Certains affairistes n'y voient pas d'inconvénients.Habemus McDo, disent-ils. Mais place St Pierre gronde une sainte colère. De ce satanique projet, la Curie n'a cure. Vade retro!  McDo  ne passera pas! disent les autres ensoutanés. Il faut chasser les marchands du temple!    Quoique...ça peut rapporter gros. Les saintes finances ne sont pas bonnes et la sacrée banque est au bord de la crise..Pas très catholique.. La tentation est grande... Dans l'enceinte sacrée, les cardinaux  voient rouge.  François, lui, aimerait de temps en temps sortir, avec les copains, sans chichi ni soutane, pour manger une bonne pizza, arrosé d'un Lacryma Christi.. Il sait en donner autour de lui, surtout aux pauvres. Un vrai papa pizza! Lui, il préfère la napolitaine.   Mais l'Argentin ne cracherait pas sur un Big Mac au boeuf de la pampa L'envie lui vient souvent de faire le mur,  murmure-t-on,  pour en déguster un. Ce pape nous étonnera toujours. Il ne fait rien comme les autres (papes). C'est un pape-à-part.   Pour faire le ménage dans la maison, il lui faut manger, et du bon.

       _______  Fait divers révélateur. le mal s'étend partout.                                       Un mal qui répand la rondeur... et l'uniformité. Comme j'aime n'est pas passé par là.
                                                                             La McDonaldisation poursuit son expansion programmée et  sa domination (presque ) sans partage, dans la fasfoodisation du monde.
 D'Orlando à Stockholm, de Buenos Aires à Manille. 

         La voilà maintenant qui a franchi la Grande Muraille, où s'arrêtaient les Barbares, à la conquête de la Chine (même si là-bas le célèbre Big Mac de McDonald coûte quatre fois plus cher qu'un bol de nouilles.)
        La  Nefast-food gagne du terrain chaque jourbouleversant les habitudes alimentaires locales, suivant la voie tracée par la mondialisation galopante, l'américanisation des affaires, des moeurs comme des goûts, brisant les résistances par sa modernité provocante, favorisant une consommation effrénée de bidoche et un avenir en XXL...
     Qu'est-ce qui ressemble plus à un Mc Do? Un autre Mc Do...
Même forme, mêmes produits, même composition (à quelques variantes locales près). Cela va jusqu'au calibrage des frites.
La répétition planétaire d'un même truc-à-manger. Vite.
   Standardisation, taylorisation de la production, homogénéisation, rapidité....ça se passe comme ça chez McD!  Comme ça aussi...
Produit qui ne pouvait venir que d'un pays sans histoire culinaire, où la gastronomie était inconnue, où la "fordisation" du travail comme des comportements poussaient à la vitesse, à l'efficacité, à la production de masse.
    Phénomène mimétique qui touche toute production aussi bien matérielle que culturelle (les jeux, les feuilletons télévisés...), modifie le goût, les modèles de vie, le sens esthétique...la vision du monde.
       La fast-food nation a conquis les papilles et les esprits. So fun, la bouffe-en-kit! Soft Power.
Le dé-goût s'installe sans en avoir l'air, dès l'enfance, par mimétisme inconscient de l'american way of life, même si certains font de la résistance à la junkfood.  
       C'est un grand agrément que la diversité.
       Nous sommes bien comme nous sommes.
       Donnez le même esprit aux hommes,
       Vous ôtez tout le sel de la société ;
       L'ennui naquit un jour de l'uniformité
.(  La Motte-Houdar)

                   Selon Wikipédia« McDonaldisation » est un terme employé par le sociologue américain George Ritzer dans son livre McDonaldization of Society (1991) pour désigner la prise d'une société des caractéristiques d'un restaurant rapide... Ritzer voit la restauration rapide comme devenu le paradigme de représentation contemporaine.
Alternativement, la « McDonaldisation » peut se rapporter au remplacement des restaurants traditionnels par des restaurants McDonald's.
 Ritzer détermine cinq composants principaux de la « McDonaldisation » :
            1)Efficience: trouver la méthode optimale pour accomplir une tâche (organisation scientifique du travail) ___2)Quantification: l''objectif doit être quantifiable (par exemple en termes de chiffre d'affaires) plutôt que subjectif ____    3)Contrôle: des employés « normalisés », et remplacement des employés par des technologies non-humaines _____4)Culture: dans le processus de standardisation, une hybridation culturelle se produit. Quand McDonald's s'installe dans un nouveau pays, les habitudes des consommateurs sont standardisées et, commençant par la chaine alimentaire, les cultures locales sont occidentalisées. Avec ces cinq processus, une stratégie apparemment raisonnable selon un point de vue peut mener à des résultats nocifs ou irrationnels. Ainsi, le processus de McDonaldisation peut être récapitulé comme suit : « Les principes du restaurant rapide parviennent à dominer de plus en plus de secteurs de la société américaine aussi bien que du reste du monde. »
      On peut voir la  McDonaldisation comme l'essence même du capitalisme
                     " Le processus d’américanisation défini par Georges Ritzer comme « la diffusion des idées, des coutumes, des habitudes sociales, de l’industrie et du capital américains dans le monde » voit dans la McDonaldisation son exemple le plus significatif. Pour le sociologue étatsunien, le principe du fast-food est amené à dominer des secteurs de plus en plus larges de la société, aux États-Unis et dans le reste du monde. C’est donc un processus profond et de grande envergure rendu possible par la reproductibilité des principes d’efficacité, de calculabilité, de prédictibilité et de contrôle. En ce sens, les machines tendent de plus en plus à remplacer l’être humain, et quand ce n’est pas possible, c’est l’homme lui-même, piégé par sa routine, qui peut devenir une machine. Cette métamorphose incarne l’essence du capitalisme : le passage du stade d’être vivant à celui de producteur, de consommateur et de marchandise. La déshumanisation signe, entre autres choses, la rupture définitive avec la planète, vue par les multinationales comme un énorme territoire à piller en vue d’accroître leurs propres richesses. L’équilibre terrestre, cette subtile et fragile harmonie, est ainsi régulièrement mis à mal par les intérêts financiers de quelques sociétés. La variété cède alors le pas à la globalisation, qui consiste à rendre les choses toujours plus égales à l’échelle mondiale...
     La macdonaldisation est un impérialisme, soft mais efficace, une entreprise à dé-goûter, une machine à désapprendre ce qui est bon, varié, diversifié, sain...
       Le nivellement par le bas, le médiocre, continue.  
               _________________

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La ville se meurt...

Publié le par Jean-Etienne ZEN

...La ville est (presque) morte.

                        On achève bien les centres-villes.
      Une ville peut se dépeupler, lentement ou rapidemet pour plusieurs raisons.
        Le cas de Détroit après la crise de 2008 et l'effondrement de l'industrie automobile en est un exemple récent.
   Mais ce qui pose problème aujourd'hui, de manière plus générale, c'est la perte de substance des centres des villes moyennes, depuis une vingtaine d'années, du fait de la disparition ou de l'exode massif des commerces de proximité au profit des espaces commerciaux extérieurs, qui drainent la clientèle là où "on trouve tout" facilement, de l'alimentation aux loisirs en passant par le bricolage et la restauration....et même ce à quoi on n'aurait pas pensé.
       No parking, no business. Le slogan américain a été suivi un peu partout, sans résistance des consommateurs.
   Il suffit de voir ce qu'est devenue une ville de 10 à 20.000 habitants: un quasi-désert. Des agences bancaires, immobilières, des coiffeurs, quelques services....Une activité réduite à une peau de chagrin. Des soirées assez sinistres, des week-end tristes. Des centres urbains désertés, sans vie.
        La surproduction de surfaces de vente en périphérie a créé les conditions de ce déclin, qui renforce une régression des relations de voisinage, de la vie associative, de la vie tout court. Parfois même le boulanger ou le boucher s'est exilé. Comme s'en plaint par exemple le maire de Perpignan: 
« ... La situation est catastrophique : sur les trois dernières années, 300 000 m2 de superficies commerciales ont vu le jour et 100 000 m2 sont déjà prévus pour la suite. Une multiplication des centres commerciaux aux effets dévastateurs : un quart des commerces du centre-ville ont déjà fermés. Cette concurrence exacerbée a des incidences directes sur l’emploi, avec une baisse de 10% des salariés, et fragilise la viabilité des commerces restant avec une baisse d’un tiers de leur chiffre d’affaires ».
Selon le parlementaire, une « spirale infernale» se met alors en place : la fréquentation du centre-ville diminuant, les commerces baissent en qualité, la ville perd en attractivité, « notamment auprès des classes moyennes et supérieures qui préfèrent partir emménager en périphérie », amplifiant d’autant plus la paupérisation du centre-ville.....
    L’étude PROCOS précise : «le nombre de commerces en cœur de ville reflue depuis 12 ans, il a diminué en moyenne de 3,7 %. Alors que dans le même temps, le parc des surfaces commerciales français a doublé, passant de 70 millions à près de 140 millions de mètres carrés »
         Les centres-villes sont donc en péril, ainsi que les villages environnants, mais on ne s'attaque pas aux causes principales. La proximité recule: Face à la disparition du commerce de proximité partout en France, et jusque dans des villes de taille conséquente comme Le Havre ou Saint-Etienne, le gouvernement s’apprête à annoncer une série de mesures. Mais pas question, bien entendu, d’instaurer un moratoire sur l’implantation de grandes surfaces en périphérie. Au nom de la liberté, Bercy s’y oppose. C’est la même comédie depuis la loi Royer de 1973. Régulièrement, les responsables politiques feignent de découvrir le problème et prennent quelques décisions pour masquer, en la matière, leur soumission au libéralisme sans limites. On ne voit pas de quelle liberté il s’agit quand une poignée de centrales d’achat imposent leur loi. L’Allemagne, l’Italie, la Suisse réglementent leur urbanisme commercial. Y vit-on moins libre qu’en France (Xavier de Jarcy)
       Il est devenu urgent de changer de modèle:
   le dispositif d’autorisation préalable délivrée par les CDAC est notoirement peu efficace et, malgré ses remaniements successifs, n’a jamais permis de réguler la prolifération anarchique des zones commerciales dans les périphéries des villes.
      Et la question n'est pas seulement esthétique (la laideur des entrées de villes), elle est aussi immobilière et micro/macro-politique.
     Les promoteurs et les grands groupes de distribution ont gagné, avec la complicité d'élus locaux à courte vue et/ou intéressés électoralement, au nom d'une modernité naïvement proclamée.
    Il est bien tard pour revenir en arrière et toutes les incantations comme tous les colloques restent purement verbaux.
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- L'agonie commerciale des quartiers centraux dans les petites villes : l'exemple de Parthenay
- Le cas d'Albi.
- Les coulisses de la grande distribution.
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Réindustrialiser, disent-ils

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Urgent sursaut           

        La  campagne bat son plein, les slogans pleuvent,les promesses fleurissent, plus ou moins réfléchis, plus ou moins réalistes, au sein d'une économie mondiale qui n'est pas près de changer son monde de fonctionnement. Le piège de délocalisation a fonctionné depuis trop longtemps, montrant aujourd'hui ses limites et ses blocages. Les pénuries gagnent, révélant nos dépendances multiples. Nous avons disparus, reconnaît Bayrou sur le tard, sans s'interroger sur les causes de cette désertion et de notre absence dans des secteurs clés qui dépendaient de nous, surtout depuis les années 80. La "mondialisation "heureuse" a produit ses effets prévisibles. Un délitement de notre tissu économique et social.   Ré-industrialiser va demander un volontarisme exceptionnel, une détermination sans faille, des prise de décisions étatiques durables et déterminées...quoi qu'il en coûte. Au niveau européen aussi, pour les méga-investissements en perspective, notamment dans les secteurs de pointe, déterminants pour l'avenir. Cela fait longtemps que certains sonnent la sonnette d'alarme sans être entendus par ceux qui prônaient le libre échange sans fin et sans frein, à l'OMC ou ailleurs.

      On peut toujours invoquer cette nouvelle idée-fétiche, le verbe ne suffit pas, même si la chose est ardemment souhaitée... Le délitement du tissu industriel se poursuit et peut se mesurer.

____________Le simple patriotisme économique incantatoire ayant montré ses limites, comment sortir du cercle vicieux qui s'est installé dans l'eurozone?
  "La situation de sous-investissement actuelle en Europe n'est pas le fruit du hasard, mais bien le résultat à long terme de la dérégulation économique qui tenait lieu de politique publique dans les années 70-80. À force de ne plus investir sur son sol l'occident se retrouve aujourd'hui dépourvu d'entreprise et d'hommes aptes à le faire avancer. Son élite vivant de sa rente en important des masses d'objets que nos pays ne savent plus fabriquer. Aucune nation ne s'est jamais enrichie en achetant aujourd'hui ce qu'elle faisait elle même hier. Tout juste, cette situation permet-elle à quelques groupes sociaux minoritaires de sortir enrichis pendant que la masse de la population s'appauvrit...
__Selon  Jacques Sapir , "ce sont les chiffres qui comme d'habitude infirment par l'absurde l'efficience de mesure d’austérité sur l'économie des pays en crise. Et que l'on ne parle pas de faire des économies aujourd'hui pour rebondir demain, car on voit mal comment un pays qui connaît un effondrement de ses investissements productifs, soit à même d'hypothétiquement relancer la machine économique, peut préparer l'avenir. La Grèce est doublement punie. L’effondrement des salaires ne la rend pas suffisamment compétitive pour concurrencer l’Europe de l'Est ou l'Asie. Et dans le même temps, l'effondrement de la demande induite par ces politiques a produit un effondrement de l'investissement productif ce qui se mesure dans l'évolution de la formation brut du capital. Disons-le tout net. Les entreprises n'investissent que si elles pensent que cet investissement est nécessaire. À quoi bon accroître les capacités de production, si la demande que l'on prévoit est en baisse ? Le FMI et la BCE redécouvrent ce que Keynes avait démontré depuis longtemps, le lien entre l'investissement et la demande est l'inverse de ce que pense la doxa libérale. C'est la demande qui pousse l'investissement et non l'inverse....
 Pour réorienter l'investissement en France, il faut avant tout faire en sorte que les entreprises n'aient pas d'autre choix que de le faire. Tout d'abord en rendant les importations non compétitives en jouant sur la dévaluation, les quotas et les droits de douane. Ces politiques devront être à la mesure du problème. Ensuite en redonnant à la demande un vrai dynamisme, car comme je l'ai dit précédemment ce n'est pas l'investissement qui crée la demande, mais le contraire. Étrangement et contrairement aux idées actuellement très en vogue, relancer les salaires en France ne refera pas reculer l'investissement bien au contraire. En anticipant une demande en hausse et en bloquant les possibilités de faire appel à l'étranger pour produire nos entreprises seront beaucoup plus enclin à investir dans notre pays. On l'a bien vu dans la courte période 1998-2000, il a suffi d'une dévaluation et d'un retour à l'anticipation positive pour que l'investissement reparte fortement pendant quelque temps. Bien payer les salariés ce n'est pas amoindrir l'investissement, c'est bien au contraire le favoriser. Il faut sortir de l'idée absurde qui conduit à penser le dynamisme économique comme contraire au bien-être de la population."

Pour un nouveau contrat d'entreprise

__Malgré les apparences, la situation de l'Allemagne n'est pas si brillante.
___Selon le Nouvel Economiste, des dogmes fatals sont à l’origine de la désindustrialisation de la France :
 "Etrange défaite, curieuse déroute dont les causes réelles remontent en fait à trois décennies, ces “trente piteuses” pilotées par trois dogmes successifs responsables de cette lente désindustrialisation : “la société post-industrielle”, “la nouvelle économie”, “l’entreprise sans usine”… Adieu ateliers et usines, rapidement troqués contre des bureaux, la fabrication contre des prestations, le secondaire contre le tertiaire, si noble et peu salissant. C’était un peu vite oublier que les activités de services se nourrissent, en support, de celles de l’industrie, pour une large part. Qu’elles ne sont point rivales mais complémentaires jusqu’à être indissociables. Et que le plus souvent, les industriels avaient externalisé un certain nombre de tâches et missions, ne serait-ce qu’en faisant appel à des sociétés d’intérim. Bref, que du passé industriel il était franchement impossible de faire table rase....un beau jour de 2001, Serge Tchuruk, patron d’Alcatel, se fit le chantre du “Fabless”, “l’entreprise sans usines”; les cerveaux européens sous-traiteraient aux milliers de petits bras asiatiques le travail industriel à faible valeur ajoutée. Cette illusion dura juste le temps pour les Chinois de mettre leur recherche à niveau, de proposer des innovations rudement concurrentielles afin de livrer de sévères batailles sur les marchés mondiaux. Tout faux. Alors que la mondialisation érode les marges, provoquant un véritable cercle vicieux. Laminées, ces dernières ne permettent plus les investissements, impossible de monter en gamme, les produits devenant moins innovants perdent leur avantage concurrentiel. Alors il faut réduire les prix…Pente fatale. Pour Max Blanchet, senior partner de Roland Berger, “ce modèle “fabless” – Alcatel, Thomson qui a vendu ses usines – s’est révélé totalement erroné. Car si on ne produit plus en France, on perd les capacités de recherche, les compétences”. Fermez le ban sur cette “colossale erreur stratégique”. Nous avons atteint un niveau d’obsolescence historique faute d’avoir suffisamment investi dans l’appareil de production. Et nous ne pourrons nous imposer que dans les domaines industriels où le coût de main-d’oeuvre tient pour une faible part dans les coûts de production..."
______L'entreprise  demande une refondation
Les tourbillons financiers en dissimulent une beaucoup plus profonde : celle de l’entreprise. Née à la fin du XIXe siècle, celle-ci incarnait l’inventivité technique, un collectif de travail, un espace de négociations sociales. Cette logique de progrès s’est brisée dans les années 1980 : le profit des actionnaires est alors devenu la raison d’être de l’entreprise. Cette doctrine a déstabilisé la mission des dirigeants, atrophié les règles de gestion, sacrifié l’intérêt des salariés en cédant le contrôle aux actionnaires
_______________
DossiersL’urgence industrielle : entretien avec Gabriel Colletis, par Jean Bastien
"Le besoin d'industrie", recension de L'industrie française décroche-t-elle ? de Pierre-Noël Giraud et Thierry Weil, par Jean Bastien 
"Réindustrialiser. Pourquoi ? Comment ?", recension de La France sans ses usines de Patrick Artus et Marie-Paule Virard, par Jean Bastien (de nos archives)
"La mise en péril d'une base nationale", recension de Renault en danger ! de la CFDT de Renault, par Jean Bastien (de nos archives)
__ La reprise :Grouchy ou Blücher ?   ___________
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En ( très) bref

Publié le par Jean-Etienne ZEN

_Uber et Manu

__ Transxition

__ Désindustrialisation                      

 

 

__ Président Tiktokeur

__ Instrumentalisation

__ Mots de passe

__ Cour des con(te)s

__ Tout va bien...

__ Et les présidents?

__ Prépas: on gonfle

__ Macho réforme?

__ Retraites: l'implicite

__ Erreur de casting?

        ___________Revue de presse _______________________

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Des abeilles et des hommes

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Jusqu'à quand?

                  Jusqu'à quand seront-elles en activité, nos fidèles amies silencieuses et laborieuses? Elle se font plus rares depuis des années et cela commence à poser de sérieux problèmes. Pas seulement pour le délicieux nectar qu'elles nous offrent, mais surtout à cause du rôle fondamental qu'elles ont dans la pollinisation des  plantes indispensables à notre alimentation; directement ou indirectement, que ce soit en Chine ou en Europe.  La situation est devenue critique, au point de faire l'objet d'études approfondies et de colloques nationaux ou internationaux. Certains polluants chimiques sont régulièrement mis en question pour expliquer le déclin continu de nos amies des ruches, même si d'autres facteurs doivent jouer, d'ordre climatique et parasitaire.                 ___Le nouveau plan est loin de satisfaire tout de monde, loin de là. Il ne va pas au fond des choses et continue à faire la part belle à l'agrochimie à tout va, qui ne nuit pas seulement aux abeilles,  il n’a été modifié qu’à la marge par rapport à la version présentée en juin. Ménager la chèvre et le choux et tenant compte de puissants lobbies ne résoudra pas la question, vitale pour l'homme. La situation est critique, non seulement pour celui qui en vit. Malgré les mobilisations en cours et les recherches qui s'accumulent. C'est toute l'agriculture "moderne" qu'il faut repenser...

 

          Il n'y a pas que les abeilles qui sont concernées. C'est tout un monde d'insectes et de vie souvent microscopique en tous genres  qui est affecté.  Ce n'est pas l'expression d'un vague romantisme rousseauiste, même si l'admiration vis à vis de la richesse des sensations qu'elle nous offre et la profondeur de ses ressources infinies peuvent être aptes à nous émouvoir à certains moments. Nous en sommes une partie et nous sommes capables de vibrer avec ses forces profondes, de la manière la plus charnelle. Elle est une matrice, pas un tableau.                                                                                                 La nature n'est pas un décor, ni un spectacle. L'écologie , ce n'est pas seulement le sort des ours blancs, sur lesquels on attire souvent nos regards compassionnels. Elle conditionne notre vie, dans des détails que nous ne ne soupçonnons guère. C'est toute la biodiversité qui façonne notre vie et celles des générations futures.  .. Nous sommes tous dans le même bateau, que nous le sachions ou pas. .Même la vie microbienne est fondamentale, vitale. Tout forme système. Dans les égards à l'égard de la nature dans toutes ses composantes, c'est notre sort qui est en jeu.                                              _____Il fut un temps où, depuis la fin de la guerre et les campagnes de démoustication de l'armée américaine, les insectes de toutes catégories n'avaient pas bonne presse, jusqu'à une période récente, où les premières alertes furent lancées.   Et si les petites bêtes qui piquent, qui souillent les pare-brises des voitures  n'étaient pas si inutiles que cela, malgré les gênes parfois occasionnées?

    
                  Une abeille peut piquer, mais qu'est-ce au regard de sa fonction fondamentale dans la pollinisation, comme l'avait déjà suggéré Einstein?         Il a fallu du temps pour prendre conscience de l'importance vitale du foisonnement et de la variété des insectes dans le cycle de la vie, de la chaîne alimentaire. On s'en compte bien tard, quand on constate la baisse sensible du nombre  des oiseaux, la régression de leur population. Un cycle se dégrade à grande vitesse, qui ne manque pas d'inquiéter les spécialistes. Les causes sont aujourd'hui bien connues.       Les insectes sont plus que nos alliés, sont plus que de fantastiques objets d'études. Malgré les inconvénients qu'ils apportent parfois. Ils présentent un monde foisonnant et fascinant. Le plus riche en espèces.

   _________Les insectes du monde entier  sont en voie d’extinction, menaçant d’un « effondrement catastrophique des écosystèmes naturels », s’est alarmé, fin janvier, la revue scientifique mondiale Biological Conservation. Plus de 40 % des espèces d’insectes sont en déclin et un tiers sont menacées, selon les chercheurs. Leur taux de mortalité est huit fois plus rapide que celui des mammifères, oiseaux et reptiles. Au cours des trente dernières années, la masse totale des insectes existant dans le monde a diminué de 2,5 % chaque année.   A ce rythme, s’inquiètent les scientifiques, ils pourraient disparaître d’ici à un siècle. « C’est très rapide. Dans dix ans, il y aura un quart d’insectes de moins, dans cinquante ans, plus que la moitié, et dans cent ans, il n’y en aura plus », a déclaré au Guardian dimanche 10 février Francisco Sánchez-Bayo, de l’université de Sydney (Australie), qui a collecté les données avec Kris Wyckhuys de l’Académie des sciences agricoles à Beijing (Chine). La plupart des études analysées ont été réalisées en Europe occidentale et aux Etats-Unis.
                             "...Encore une étude, une de plus, qui documente et alerte sur la dégradation en cours, irréversible, des écosystèmes naturels. Il est cette fois question de coccinelles, de papillons, de bourdons, de pucerons, de mouches, de criquets, ou encore d’abeilles. D’ici un siècle, selon la revue scientifique Biological Conservation, les insectes pourraient avoir totalement disparu. Le constat des chercheurs est vertigineux : le taux de mortalité de ces êtres minuscules est huit fois plus rapide que celui des mammifères ou des oiseaux. Plus de 40 % des espèces sont déjà en déclin et un tiers sont menacées. La faute à l’agriculture intensive, à la surconsommation de pesticides toujours plus performants pour tuer, mais aussi à l’urbanisation et au changement climatique. Cet effondrement a lieu partout autour du globe. A Porto Rico, où 98 % des insectes ont disparu depuis trente-cinq ans, mais aussi en Allemagne, où 75 % d’entre eux ont disparu dans des zones protégées. Bref, il se déroule juste devant nous, jour après jour. Il concerne les êtres auxquels, d’ordinaire, nous accordons le moins d’attention, invisibles à nos yeux et donc à nos consciences. Des êtres minuscules mais essentiels au bon fonctionnement de tous les écosystèmes, des êtres supposés insignifiants tant ils nous sont impénétrables, mais omniprésents et cocréateurs de notre monde. Car oui, humains, coccinelles, papillons, bourdons, pucerons, mouches, criquets ou abeilles, nous sommes tous dans le même bateau." (W.Zarachowicz)

___Un cercle vicieux redoutable.__________________

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Chères autoroutes

Publié le par Jean-Etienne ZEN

      Plus qu'une erreur...               

                             Contesté à son époque, le projet villepinien de privatisation des autoroutes a été une erreur et un fiasco. Il était question de remplir les caisses de l'Etat, on a aboutit à vider les poches des automobilistes, à coup de hausses permanentes.  Certains se refusent toujours à revenir en arrière, pour tarir l'énorme vache à lait qui profite seulement à quelques uns, souvent en situation de monopoles.  Même le Sénat est favorable à la fin des concessions, après F.Bayrou.                                                                                                               Une décision à courte vue et entachée d'irrégularités, dont les abus sont dénoncés par un organisme juridique et aussi par certains rapports du Sénat. La privatisation des autoroutes s'est faite en catimini, contre l'avis de nombreuses voix à l'époque, dont celle de F.Bayrou, et se retrouve régulièrement contestée pas ceux qui y voient une opération financière, non seulement mal négociée mais aussi comme un cadeau fait aux géants du bâtiment, l'Etat se révélant finalement perdant, dans une opération à courte vue. Ce fut une grande braderie et un juteux business.

*L'usage des autoroutes est en principe gratuit 

*Les autoroutes ont été bradées (Cour des Comptes)

*Une privatisation illégitime (F.Bayrou) 
*Les autoroutes restent dans le domaine public c'est le droit de les exploiter pendant une certaine durée qui sera confiée à des entreprises qui deviennent privées. A l'échéance des concessions, entre 2026 et 2032, celles-ci reviendront à l'État qui pourra les concéder de nouveau ». (D.Perben)
 _____ Une vraie manne! 
                    L'avenir a été sacrifié au présent
__Opacité et profit restent d'actualité, quelques années après la décision De Villepin.
« Distorsion entre péages et coûts », « opacité des tarifs », « maximisation des recettes » : la Cour des comptes formule dès 2008 les nombreuses incohérences et dérives du système autoroutier français, « devenu trop favorable aux concessionnaires ». Les magistrats dénoncent notamment la coexistence de plusieurs régimes juridiques « qui donnent au système de détermination des péages un caractère disparate, voire arbitraire ». Les concessionnaires profitent aussi d’une indexation contractuelle sur les prix, injustifiée au regard de leur gain de productivité, et de « hausses additionnelles mal étayées ». Leur meilleure astuce réside dans la technique du « foisonnement ». Celle-ci consiste à respecter en principe les tarifs moyens accordés, tout en faisant porter les hausses en priorité sur les trajets les plus fréquentés. Le tarif de l’itinéraire Mantes-Gaillon, par exemple, a pu grimper de 5,1 % par an pendant douze ans. Au total, note la Cour, « les recettes effectives des sociétés concessionnaires augmentent plus qu’elles ne le devraient par rapport aux niveaux de tarifs affichés et aux hausses accordées ».
     Un an après cette première enquête, la Cour constate que l’accroissement des recettes demeure élevé : « Au premier semestre 2008, les recettes de péage ont progressé respectivement de 4,8 % et 4,5 % pour les groupes ASF et APRR, et les produits totaux d’exploitation de 5,6 % pour le groupe Sanef, dans un contexte de quasi-stagnation de leur trafic. » Et, quand les magistrats insistent pour clarifier le système, compenser les hausses injustifiées ou revoir l’indexation, tant les concessionnaires que le gouvernement leur opposent le strict respect du sacro-saint « contrat » et « l’équilibre financier de la concession tel qu’il a pu être établi à son origine».

     Tant que les dividendes étaient réinvestis dans les infrastructures, la complaisance de l’administration vis-à-vis des concessionnaires n’était pas forcément contraire à l’intérêt public. Mais après la privatisation, les pouvoirs publics ont continué à homologuer sans rechigner des tarifs de plus en plus favorables aux actionnaires. L’Etat renonçait ainsi à exercer ce qu’il lui restait d’autorité réglementaire, au détriment de l’usager...
 Les principaux actionnaires des sociétés d’autoroutes sont issus du BTP. On y retrouve les financiers traditionnels des campagnes électorales. Et c’est donc sans surprise que l’on voit arriver à la tête de l’une d’entre elles l’un des chouchous des oligarques français, M. Alain Minc, nommé à la fin de 2011 à la présidence de la Sanef.
Les acteurs du système autoroutier illustrent en définitive cette coalition d’adversaires des grands services publics décrite par l’économiste James K. Galbraith : « Aucune de ces entreprises n’a intérêt à rétrécir l’Etat, et c’est ce qui les distingue des conservateurs à principes. Sans l’Etat et ses interventions économiques, elles n’existeraient pas elles-mêmes, et elles ne pourraient pas jouir du pouvoir de marché qu’elles sont parvenues à exercer. Leur raison d’être est plutôt de tirer de l’argent de l’Etat — tant qu’elles le contrôlent .. »
Face aux sociétés d’autoroutes, un Etat incompétent 
La Cour des comptes épingle les tarifs des péages

                    "...L' Etat a décidément fait une bien mauvaise affaire en privatisant les autoroutes, début 2006. Commandé par la commission des finances de l’Assemblée, un rapport de la Cour des comptes, présenté ce mercredi aux députés, dresse un constat accablant sur les relations entre les sociétés qui ont obtenu la gestion des presque 9 000 kilomètres d’autoroutes et l’État, dépassé. Selon la Cour, la puissance publique est bien incapable de s’assurer que Vinci, Eiffage (mastodontes du BTP) et Sanef (spécialiste des infrastructures de transports présidé par Alain Minc), qui ont la main sur les trois quarts du réseau, n’augmentent les tarifs des péages que dans une mesure raisonnable. L’État n’est même pas en mesure de leur faire respecter la loi.    « Les conditions actuelles ne permettent pas de garantir que les intérêts des usagers et de l’État sont suffisamment pris en compte », résume, ravageur, le rapport. Les députés qui l’ont commandé ne sont pas en reste. Dans un texte d’une dizaine de pages, les socialistes Olivier Faure et Alain Rodet, les spécialistes des transports de la commission des finances, reprennent les conclusions de la Cour des comptes, et enfoncent le clou : « Il est primordial que l’État revoie rapidement, tant les modalités de négociations avec les sociétés concessionnaires d’autoroutes (…) que la pertinence de certains investissements. »    « Nous ne sommes pas dans une guerre de religion entre privé et public, mais il faut réarmer la puissance publique dans ses relations avec les sociétés d’autoroutes et rendre le rapport de force favorable aux usagers », estime Olivier Faure. « En 2006, on a vendu les bijoux de famille, et nous nous sommes privés de ressources très importantes », complète Alain Rodet. Les entreprises ont en effet payé un peu plus de 13 milliards d’euros pour s’offrir les autoroutes pendant plus de vingt ans (les concessions s’achèveront entre 2029 et 2032). Or, cette somme ne correspond qu’à deux années de recettes engrangées par les péages des trois géants de l’autoroute !    Et ces recettes sont loin de baisser. De 2008 à 2011, elles sont passées de 6,9 à 7,6 milliards d’euros. Une hausse de plus de 10 % en trois ans. Les députés « s’alarment du fait que les hausses des tarifs des péages sont bien plus élevées que l’inflation ». Entre 2009 et 2012, pour Vinci et Eiffage, la Cour des comptes a relevé une hausse des tarifs des péages constamment supérieure à l’inflation, qui s’est limitée à 1,6 % par an en moyenne. « Il convient de faire évoluer un cadre qui conduit à une hausse continue et importante des péages autoroutiers », a déclaré devant la commission des finances Didier Migaud, le premier président de la Cour des comptes (toute l’audition est disponible ici). En 2008, son institution avait déjà rendu un rapport très sévère sur ce point.    En effet, les autoroutes, et les automobilistes, sont les vaches à lait des groupes qui les gèrent, et qui ont connu « un taux de croissance annuel moyen de 6,2 % durant la période 2006-2011 », pointe le rapport..." (Mediapart)    ___________________________

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Haro sur les baudets!

Publié le par Jean-Etienne ZEN

  Ecole, enjeu politique 

                              Un sport devenu classique à droite: taper sur les enseignants en première ligne.     Un vieux problème, qui renaît régulièrement de ses cendres;    Surtout depuis que les parents ont été mis "au centre" du système éducatif, que la gestion des personnels enseignants s'est dégradée, que l'école s'est "ouverte au monde" de la plus mauvaise des manières, que les valeurs de respect et d'autorité se sont singulièrement dégradées, que les exigences de travail et de culture se sont affaissées, que les matières scolaires sont devenues de plus en plus des enjeux négociables de consommation, que les récentes réformes ne prennent pas le bon chemin, que le manque criant d'enseignants se fait sentir comme jamais, que l'Education Nationale n'est plus un enjeu prioritaire... Le dénigrement systématique a pignon sur rue, même si de moins en moins de candidats postulent au concours de recrutement.    La droite, sans parler de l'extrême droite, revient régulièrement sur un problème qui semble la hanter, elle qui a bien bénéficié du système.

 

                  "En publiant son dossier sur l’enseignement avec une couverture provocatrice, « Le Figaro magazine » a suscité l’indignation de nombre d’enseignants et parents d’élèves. Pour autant, il ne s’agit pas d’une simple lubie réactionnaire. Cette question constitue un axe de fusion des droites telle qu’en rêvent Éric Zemmour et ses affidés.                  La question de l’endoctrinement de la jeunesse par des enseignants politisés est un serpent de mer. Elle a des bases solides pour la droite contre-révolutionnaire. Dès 1882, Jules Ferry avait clairement affirmé la mission politique de l’enseignement, déclarant que si l’État s’occupe de l’éducation, c’est « pour y maintenir une certaine morale d’État, certaines doctrines d’État qui importent à sa conservation ».        La question prend une nouvelle ampleur face à la victoire du bolchevisme en Russie. Le « hussard noir de la République » est d’autant plus soupçonné être devenu un agent de l’influence communiste que les instituteurs sont nombreux à s’être engagés au parti. Et ce même si l’ouvriérisme de l’époque fait qu’ils ne sont pas spécialement bien vus de la direction : Jacques Duclos, l’un de ses cadres principaux, lâche ainsi, dans une réunion en 1936, que « beaucoup d’instituteurs communistes ne valent rien, c’est une racaille, la pègre, cela ne vaut rien, ce sont des ânes ».      Qu’importe, en 1921 le ministre de l’intérieur fait établir par les préfets des listes d’instituteurs communistes qu’il transmet à son collègue de l’éducation, requérant en vain qu’il les sanctionne. Appelé au gouvernement en 1934, au ministère de la guerre, le maréchal Pétain avait aussi affirmé qu’il souhaitait « s’occuper » personnellement « des instituteurs communistes ».      Il est loin d’être le seul officier à raisonner ainsi : à la même époque, le général Weygand met en cause la « propagande pernicieuse » des enseignants communistes et ses conséquences patriotiques. « Quels soldats peuvent émerger de telles écoles ? », demande-t-il. Les mots ont des conséquences : en un semestre, le régime de Vichy démantèle les bases de l’école laïque et, dès le 18 septembre 1940, ferme les écoles de formation des instituteurs, « antiséminaires malfaisants de la démocratie » selon Charles Maurras.       Ce thème demeurera prégnant et fédérateur. Après la victoire de François Mitterrand en 1981, les Comités d’action républicaine de Bruno Mégret, fraîchement démissionnaire du parti chiraquien et non encore membre du Front national, lancent une campagne sur « l’idéologie marxiste » des manuels scolaires, qui est largement reprise dans la presse opposée à la nouvelle majorité politique.     Entre septembre et octobre 1982, les arguments développés sont repris par… Le Figaro Magazine déjàet bien sûr par la presse d’extrême droite (Aspects de la France, Présent…) mais aussi par VSD, La Croix et Le Point. Avantage du thème : il permet une redite dès la rentrée suivante, avec de nouveaux communiqués conspuant « les manuels marxistes présentant la lutte des classes comme le seul ressort de l’histoire ».   Jean-Marie Le Pen sait quant à lui parfaitement ouvrir la focale du mouvement de défense de l’école privée provoqué par le projet de réforme scolaire gouvernemental en 1984. Morigénant « le syndicat dictatorial qui règne à l’éducation nationale », il réclame la désétatisation de l’enseignement. En 2007, lors de sa dernière campagne présidentielle, son programme fustige « l’influence grandissante de groupes de pression islamistes » sur l’école, et annonce la fin des IUFM, « devenus de véritables centres de déstructuration et d’endoctrinement ».      Face au déclin du Parti communiste français, les enseignants ne sont plus pointés du doigt pour leur communisme, mais sont toujours soupçonnés de demeurer les agents d’un endoctrinement anti-français de la jeunesse. Marine Le Pen un temps a espéré les attirer à elle, mais, même s’ils étaient 7 7 % à rejeter la politique éducative menée en 2015, ils n’ont été que 5 % à voter pour elle en 2017 (selon une étude post-électorale de l’Ifop). Les autres candidats de droite ne totalisant que 15,5 % des suffrages, désigner les enseignants à la vindicte populaire est moins un risque qu’un élément discursif fédérateur pour Le Figaro magazine.      Certes, la presse réactionnaire ne reproche plus aux enseignants d’être républicains, mais d’être anti-républicains (avec une République réduite à un unitarisme assiégé par les « minorités agissantes »). Et si le danger bolchevique est passé de mode, si « l’islamo-gauchisme » du corps enseignant, tant pourfendu par Jean-Michel Blanquer, est un thème déjà quelque peu passé, le dossier de l’hebdomadaire a trouvé une contre-idéologie de remplacement, avec toujours la même « volonté d’endoctrinement », dans « l’idéologie woke », dont l’exaltation de la « diversité » permettrait bien sûr à « l’islam politique [d’] avancer ses pions ».     Le journal s’inscrit dans sa propre et longue histoire de dénonciations du corps enseignant. Son propos fait aujourd’hui la jonction entre ceux du Jean-Marie Le Pen de 1984 et celui de 2007. Cette synthèse lepéniste d’un journal très connoté socialement et générationnellement intervient alors que le phénomène Éric Zemmour témoigne de la velléité d’une partie des classes aisées de pouvoir enfin exprimer son racisme tranquillement.        Ce n’est pas un hasard, tant cette thématique paraît bien un élément structurel faisant le lien entre droites radicalisées et extrêmes droites, par-delà les époques et les courants. Sous prétexte d’enquête, c’est le travail de production d’une vision commune de l’ennemi désigné qui est produit, au service d’une entreprise électorale.     La précampagne d’Éric Zemmour faisant la part belle aux hommes et thèmes du mégrétisme, on ne s’étonnera pas que cette façon de l’aider s’appuie précisément sur le thème par lequel il se fit connaître et par lequel, déjà, il tentait de faire sauter les digues entre droites et extrêmes droites. Des dégradations multiples auxquelles les récentes réformes n'ont pas remédié."[Nicolas Lebourg                        _____________________

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Ukraine: ligne de crête

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Hypothèses et incertitudes

                                       Est-on dans un moment de bascule, dans ce conflit qui redouble en intensité et qui voit une reprise en main des forces russes décidées à forcer la main sur le terrain, quoi qu'il en coûte. Oui, si l'on en croit les observateurs et les analystes les plus avertis. La détermination poutinienne se renforce, à coup de désinformation et de troupes nouvelles, même mal préparées. Est-on dans ce conflit à la croisée des chemins? La résilience ukrainienne est devenue plus incertaine, sans que l'on puisse diagnostiquer un vrai recul, malgré des signes de débordements. En tous cas, le fossé se creuse dans cette quasi-guerre civile, où la scission est devenue irrémédiable. Les hésitations de l'"Occident" à s'engager davantage, que l'on peut comprendre, fragilisent la détermination de Kiev.                                                  Une phase plus brutale s'engage (*), dont on voit mal jusqu'où elle pourrait mener, combien de temps elle pourrait durer. Toutes les hypothèses sont possibles.  On ne sait jamais comment finit une guerre...                                                                                                                                   (*)"....En Allemagne, un dernier tabou est tombé avec l’annonce, historique, par Olaf Scholz que Berlin livrerait des chars Leopard à Kiev. Mais pour en arriver là, il y a eu bien des tergiversations, raconte Die Zeit. La décision a été prise en concertation avec les alliés, a expliqué le chancelier allemand. Comprendre : les Américains, décrypte l’hebdomadaire. C’est important. “Car rien n’est simple face à un risque d’escalade, écrit Die Zeit. Pendant que Scholz et Biden tentent de deviner les lignes jaunes de Poutine afin de ne pas s’attirer un retour de bâton fulgurant, Poutine attise la peur en brandissant de manière plus ou moins directe la menace nucléaire.”                        Où cela s’arrêtera-t-il ? L’Ukraine est-elle en mesure de gagner la guerre ? En tout cas, l’Occident fait tout pour, estime The Guardian, qui évoque une “phase cruciale” du conflit. “L’envoi de plus de chars occidentaux ne signifie pas que la guerre est désormais presque finie, souligne le quotidien britannique. Elle va encore durer des mois, pour ne pas dire des années.” Ce qui change c’est que l’attitude des Occidentaux s’est durcie, et que les chars confèrent un avantage militaire à l’Ukraine qui “pourrait être décisif”.     En attendant, les Russes, qui avaient essuyé plusieurs revers fin 2022, reprennent du terrain et intensifient leurs bombardements sur les cibles civiles. Soledar, le Verdun ukrainien, est tombé. Et la bataille de Bakhmout s’annonce tout aussi terrible.              Face à ces difficultés Volodymyr Zelensky a d’ores et déjà demandé la livraison d’avions et de missiles longue portée. Pour l’Ukraine, il s’agit de reconquérir les territoires perdus en 2014 : la Crimée et l’intégralité du Donbass. Les Occidentaux sont-ils prêts à aller jusque-là ? Rien n’est moins sûr, même si le New York Times affirmait encore récemment : “L’administration Biden estime désormais que si l’armée ukrainienne arrive à montrer à la Russie qu’elle peut menacer sa mainmise sur la Crimée, cela renforcera la position de Kiev dans des négociations futures.” Si, le 30 janvier, Joe Biden a exclu de livrer des F-16 à l’Ukraine, les Européens, eux, sont moins catégoriques, à en croire le Financial times et The Guardian. Le pas aurait même été déjà franchi… en secret. Selon Dziennik Gazeta Prawna, la Pologne aurait déjà livré “plusieurs” avions de combat MiG-29 à l’Ukraine en pièces détachées. On est bien loin de la fin du conflit..." (Claire Carrard)

 

 

                                                                     _______________________________

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Naufrage

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Le naufrage est aussi politique, européen

           Faute d'entente, de coordination, d'harmonisation. de solidarité.  Le "chacun pour soi" a produit en Mer du Nord ce qui s'est passé maintes fois en Méditerranée depuis plus longtemps. Et la question des migrants, surtout ceux des pays où les guerres internes ou externes, surtout celles où nous avons une part de responsabilité, a généré un flot de réfugiés, fuyant la détresse. Nul ne quitte sa terre dans ces conditions par volonté, mais par nécessité, parfois vitale. C'est à la source qu'il faut ou qu'il aurait fallu agir. Mais l'Union européenne, telle qu'elle va, n'est pas à la hauteur des enjeux. On biaise, on diffère, on se renvoie la balle.    Plus les accords tardent, plus la question deviendra complexe et peut-être ingérable. L'Europe ne peut être une citadelle et les murs sont un leurre.    Ce n'est pas seulement la honte, mais l'inertie politique et les faux-semblants, voire la duplicité. Il ne suffit pas de pleurer! Des larmes de crocodiles d'un côté ou de l'autre. Boris se dit "attristé"..mais instrumentalise pour se tirer d'affaire .Ça ne mange pas de pain. Les accords du Touquet sont à revoir. Ce n'est surtout pas sur le plateau de C-News que se réglera le problème.

 

 

           Point de vue: "...Ce drame est le plus meurtrier sur des côtes françaises depuis l’accélération des traversées maritimes en direction de la Grande-Bretagne il y a bientôt cinq ans. Mediapart documentait, il y a peu, les traces laissées par ces personnes prises au piège des politiques migratoires de nos gouvernants et prêtes à affronter tous les dangers pour tenter leur chance ailleurs (voir ici le portfolio d’Édouard Bride et Nicolas Montard). Alors que les sauveteurs venus au secours des migrants tiraient la sonnette d’alarme ces derniers jours, ils n’ont pu empêcher ce nouveau naufrage.        Nous ne sommes pas sur les côtes libyennes, mais bien en France. Et pourtant. Comme la Libye, la France n’est pas, dans le cas présent, un pays de destination, mais bien un pays que les exilés, qui ont ainsi péri, cherchaient à fuir. Depuis le début de l’année, ils sont 31 500 à avoir quitté la France par la Manche pour rejoindre la Grande-Bretagne, et 7 800 ont eu besoin d’être secourus face au péril de leur embarcation, selon les chiffres enregistrés par la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord. Côté anglais, on dénombre 22 000 personnes ayant réussi la traversée durant les dix premiers mois de l’année. Le 11 novembre dernier, au cours d’une seule journée, 1 185 migrants étaient arrivés sur les côtes anglaises. Jusqu’à ce jour, le bilan s’élevait à trois morts et quatre disparus en 2021, six morts et trois disparus en 2020, et quatre morts en 2019.       Dunkerque, Calais… à la différence de Lampedusa, en Italie, lieu d’espoir bien que transitoire, sont un repoussoir pour ces personnes. C’est de nous, de la responsabilité de notre État, qu’il faut donc parler. Car les mécanismes aboutissant à de telles tragédies sont connus : l’absence de dispositif d’accueil digne de ce nom dans notre pays supposé être celui des droits de l’homme ; le harcèlement quasi quotidien, y compris dans les périodes de grand froid, de la part des forces de l’ordre, qui lacèrent des tentes, s’emparent des quelques biens, empêchent les distributions de nourriture, pourrissent la vie des bénévoles ; et la difficulté à faire valoir les droits des exilés, quel que soit leur statut administratif.     À tous ces dysfonctionnements, aux effets déplorables sur les premiers concernés, s’ajoute le verrouillage croissant du port de Calais et d’Eurotunnel ces dernières années. Alors qu’auparavant les migrants tentaient leur chance à l’arrière de camions, dans des conditions tout aussi indignes, évidemment, la démultiplication des dispositifs de contrôle d’accès a rendu plus difficiles les voies routières et ferroviaires. C’est ainsi que les tentatives par la mer ont vu leur nombre croître de manière exponentielle. Quant à l’arrivée de l’hiver, elle ne fait que pousser les exilés à tenter leur chance, ou plutôt à risquer leur vie, avant qu’il ne soit trop tard. Car l’histoire des migrations est ainsi faite que, de la même manière que la prohibition n’a fait qu’accélérer la contrebande, les politiques répressives, dites « de fermeté » dans l’espace médiatico-politique, ne font que renforcer l’ingéniosité des « passeurs » sans dissuader les personnes qui, maltraitées dans un pays, considèrent que leur vie est ailleurs...   


                  

 

         Face à ces mécanismes documentés depuis bien longtemps par tous les chercheurs, experts, bénévoles que compte cette planète (nous pourrions comparer dans une certaine mesure au temps qu’il aura fallu aux scientifiques pour se faire entendre sur la catastrophe climatique), la colère n’est que décuplée en écoutant les réactions éplorées des responsables politiques français et anglais. Sur Twitter, alors qu’il était attendu sur place, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a évoqué une « forte émotion ». Et un sentiment de culpabilité ? Point, évidemment. Il se contente de dénoncer « le caractère criminel des passeurs qui organisent ces traversées », tout en annonçant l’arrestation de quatre personnes soupçonnées d’être « directement en lien » avec le naufrage, appelant à une « réponse internationale très dure ». Le premier ministre, Jean Castex, a regretté une « tragédie »« Mes pensées vont aux nombreux disparus et blessés », a-t-il déclaré, pointant lui aussi du doigt ces « passeurs criminels qui exploitent leur détresse et leur misère »« La France ne laissera pas la Manche devenir un cimetière », a affirmé, un peu tard, Emmanuel Macron, promettant de « retrouver et condamner les responsables » et se tournant résolument vers les mesures répressives en demandant « le renforcement immédiat » de Frontex.        Sans surprise, les autorités françaises et britanniques sont convenues de « renforcer leur coopération ». Une réunion interministérielle doit se tenir ce jeudi à Matignon, ainsi qu’une réunion européenne dans les prochains jours. De son côté, le premier ministre britannique, Boris Johnson, s’est dit « choqué, révolté et profondément attristé ». « Nous avons eu des difficultés à persuader certains de nos partenaires, en particulier les Français, d’agir à la hauteur de la situation, mais je comprends les difficultés auxquelles tous les pays sont confrontés », a-t-il déclaré sur Sky News, ce qui, on peut le comprendre, risque d’être mal perçu à Paris, Londres étant tout aussi responsable de la situation catastrophique dans laquelle se trouvent les migrants.                                                                                                                                               Mais, dans leurs déclarations, tous oublient l’essentiel, à savoir que la responsabilité n’est pas à chercher trop loin, et que la réponse est entre leurs mains. Regarder du côté des passeurs n’est pas forcément inutile, mais vain à court, moyen et long terme, si rien n’est fait pour modifier radicalement nos pratiques d’accueil. Là encore, les solutions sont connues de tous, et de longue date : l’arrêt immédiat et total des violences policières, l’accès au travail pour les demandeurs d’asile, des politiques plus respectueuses des droits des exilés en matière d’hébergement et de santé, la fin des mesures d’humiliation en direction des mineurs, l’ouverture de voies légales de passage entre la France et l’Angleterre, etc.          Mais, voilà, le contexte politique n’est, semble-t-il, jamais favorable à une telle remise en cause des politiques migratoires, le contexte de la campagne présidentielle encore moins. À quelques mois de l’élection, l’extrême droitisation du débat public est patente, et la lâcheté en roue libre. À droite et à l’extrême droite, les semeurs de haine, fauteurs de trouble en puissance, banalisent les messages xénophobes, à force de nier l’humanité des étrangers et d’exiger leur « déportation ». « Ils n’ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c’est tout ce qu’ils sont, il faut les renvoyer et il ne faut même pas qu’ils viennent », déclarait à propos des mineurs isolés étrangers Éric Zemmour, il y a un an, sur CNews, comme un avant-goût de la présidentielle – des propos pour lesquels le parquet a requis des amendes mardi dernier (lire l’article de Camille Polloni).               Poursuivis par la justice, ces messages n’en atteignent pas moins leur cible. Les exilés les entendent et les comprennent. Face à l’absence de barrage politique fort, et on en revient à la responsabilité de l’exécutif, ils comprennent qu’ils ne sont pas les bienvenus chez nous, ils font leur bagage, et cherchent à fuir. La solidarité internationale ne saurait nuire, mais c’est un sursaut français qui est désormais indispensable, du côté de l’accueil plutôt que de la fermeture des frontières, pour empêcher des personnes de perdre leur vie en mer."   (Carine Fouteau)____

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Varia

Publié le par Jean-Etienne ZEN

1. En même temps...

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3. Le "miracle" PIX?

4. Retraites: histoire

5. Réforme "améliorable"...

6. Vive la retraite?

7. Cocktail toxique?

8. Ficelles allemandes

9. Brigades numériques

 

10. Formation sans éducation

 

11. Mystère du plein emploi

12. Diable dans les détails                              

13. Une société d'héritiers

14. Pétrole à Los Angeles

15. Les limites de ChatGTP           ______________________________________

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