Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Sondages (encore)

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Et si on y revenait?

                             C'est le moment où jamais. Ils pleuvent de toutes parts. 

             La sondagite gagne du terrain d'année en année. Leur crédibilité est en cause. Ce n'est pas nouveau, mais on ne fait rien pour modifier un système devenu fou, pour légiférer, réguler, même un minimum. Pour stimuler l'électeur à se fier à son propre jugement plutôt qu' à des données fluctuantes et contestables.  La méfiance a priori devrait être de mise à l'égard d'un phénomène douteux, qui n'a aucune valeur mathématique ni vraiment sérieusement prospective. 

 

                     La méfiance  s'impose: "...En période électorale, les sondages sont partout. Les journaux, les radios, les chaînes d’informations nous abreuvent à longueur de journée de chiffres. « Les élections présidentielles de 2002, 2007 et 2012 avaient donné lieu respectivement à 193, 293 et 409 sondages » indiquait un rapport de la commission des sondages il y a cinq ans. En 2017, on avait une nouvelle fois pulvérisé le record avec 560 études en rapport avec le scrutin. Et tout porte à croire, qu’une fois encore, 2022 pourrait repousser ce seuil.  Pourtant, la pertinence de ces enquêtes, en tant qu’outil démocratique, pose de plus en plus questions. D’autant que leur fiabilité est régulièrement discutée. Depuis toujours, les erreurs commises par les instituts ont été nombreuses, aussi bien en France qu’à l’étranger. On se souvient, par exemple, des présidentielles américaines en 2016. L’immense majorité des établissements états-uniens donnaient alors comme acquis le succès d’Hillary Clinton sur Donald Trump, parfois même avec plus de dix points d’avance. Pourtant, c’est bien l’ancien présentateur de télé-réalité qui a pris la tête du gouvernement. Un autre exemple célèbre est celui du Brexit au Royaume-Uni. La veille du scrutin, les instituts prédisaient encore la victoire du « non » à la sortie des Britanniques de l’Union Européenne. Mais le lendemain matin, c’est bien le Brexit qui a triomphé.              ___Ce genre de déconvenues n’a pas non plus épargné la France. En 2002, par exemple, pour les présidentielles, tout le monde annonçait le couronnement de Lionel Jospin. Pourtant, au bout du compte, le candidat du PS n’avait même pas franchi le premier tour, surpris par Jean-Marie Le Pen. Scénario semblable aux présidentielles de 2017 lorsqu’Alain Juppé devait facilement emporter les élections nationales. Mais celui-ci n’avait finalement pas réussi à surmonter l’étape des primaires de la droite. En 2020, les sondeurs ont d’ailleurs encore fait fausse route lors des élections régionales en surestimant largement les scores du Rassemblement National qui n’a, en définitive, décroché aucune région. Enfin, tout récemment, Valérie Pécresse a remporté les primaires des Républicains alors que tous les instituts désignaient Xavier Bertrand comme favori. Au terme du processus, ce dernier a pourtant terminé à la quatrième place.   Ces échecs, de plus en plus réguliers, interrogent sur la méthode des sondeurs. Ils posent la question fondamentale de la fiabilité des instituts. Les systèmes utilisés par les professionnels de l’opinion ont parfois de quoi laisser songeur.   L’élaboration des fameux « panels » revient régulièrement comme le premier sujet de controverse. Les sondages reposent, en effet, le plus souvent, sur un échantillon d’environ 1000 personnes dites représentatives de la population globale. Seulement, comme l’explique une enquête du Monde, la composition de ces ensembles de potentiels électeurs suscite les débats à plusieurs égards. La plupart des sondages se réalisent aujourd’hui sur internet. Bien que ce procédé s’avère plus commode et plus économique, il a le défaut de rendre invisible la partie de l’électorat qui ne dispose pas du web. Et il ne s’agit pas d’un détail, puisque 13 millions de Français utilisent peu ou pas l’outil numérique.       Si cette pratique s’est malgré tout généralisée, c’est avant tout pour sa forte rentabilité. Aujourd’hui, presque tout est automatisé, quand il fallait hier mobiliser des employés pour téléphoner aux Français ou même aller les rencontrer à leur domicile. Ces anciennes méthodes avaient pourtant l’avantage de contrôler l’identité et les informations concernant les interrogés. Luc Bronner, journaliste du Monde, auteur de l’enquête citée précédemment, a pu ainsi participer à des sondages sous plus de 200 identités différentes. Rien n’empêche donc, par exemple, un jeune cadre de se faire passer pour un ouvrier de classe populaire. Si un seul journaliste a pu prendre 200 identités différentes à lui tout seul, il est aisé d’imaginer ce que pourraient accomplir quelques centaines de militants motivés et bien organisés.   Il faut également noter qu’avec ce système, ce sont les internautes eux-mêmes qui décident de s’inscrire pour répondre aux sondages. Par l’intermédiaire de jeux-concours, ils sont même fidélisés. Ainsi, il paraît clair que des panels constitués de volontaires représentent un biais évident pour une étude par rapport à des groupes composés de personnes démarchées au hasard. Il n’existe en effet aucun moyen pour les instituts de se prémunir contre les faussaires, pas plus que contre les « sondés professionnels » qu’ils soient mal intentionnés ou non.                                                   Une autre facette méthodologique des instituts de sondages a déjà plusieurs fois déclenché la polémique : il s’agit des « redressements ». Les conclusions des enquêtes ne sont en effet jamais publiées telles quelles. Les employés corrigent d’abord les résultats en fonction de plusieurs critères. Ils peuvent, par exemple, être amenés à réajuster les chiffres si jamais l’échantillon n’est pas assez représentatif de la population française. Ainsi, si le groupe ne contient pas assez de jeunes, alors les réponses des moins âgés seront légèrement amplifiées. On parle ici d’un redressement dit «  sociodémographique ».      Mais il existe également d’autres types de redressements beaucoup plus subjectifs. Les sondeurs tiennent notamment compte des scrutins précédents pour ajuster les chiffres. C’est ainsi qu’en 2017, certains sondages surévaluaient largement le score de Benoît Hamon en se basant sur les résultats des présidentielles de 2012 de… François Hollande. Les observateurs de l’époque n’avaient d’ailleurs pas manqué de critiquer l’absence de caractère scientifique de cette méthode, d’autant que chaque institut reste libre d’appliquer les coefficients de son choix. Dans ce cas précis, cette prise en compte semblait incohérente tant la crédibilité du PS s’était dégradée dans l’opinion publique entre 2012 et 2017.                                                                  L’autre incertitude qui pèse de plus en plus lourd dans les résultats des sondages tient à la difficulté des instituts à jauger l’abstention. En juillet 2021, la France Insoumise accusait notamment les sondeurs de surévaluer l’abstention pour les présidentielles de 2022. Le député européen, Manuel Bompard, relevait dans des enquêtes récentes que des instituts comme IPSOS demandaient à tous leurs sondés d’évaluer leur certitude de voter sur une échelle de 1 à 10. Tous ceux qui ne répondaient pas 10 étaient alors automatiquement retirés du panel et comptabilisés comme abstentionnistes.              Avec cette méthode, ces instituts fournissent des estimations avec un taux d’abstention proche de 50%. Un chiffre jamais vu pour des présidentielles et qui semble hautement improbable. Rappelons par exemple qu’en France sous la cinquième république, l’abstention pour des présidentielles n’a jamais franchi la barre des 29% au premier tour. La base sur laquelle travaillent de nombreux sondeurs en ce moment paraît donc assez peu réaliste. Ce biais aurait, par ailleurs, pour conséquence de « gommer le vote populaire » selon le député insoumis. Et pour cause, la certitude de vote s’avère bien souvent plus forte dans l’électorat aisé et d’âge mûr que chez les jeunes et les classes populaires.        Les sondages ont en effet la particularité de figer les situations entre les plus forts et les plus faibles, qu’il s’agisse des électorats ou des candidats. En 2017, certaines émissions de télévision n’avaient pas hésité à organiser des débats seulement en présence des candidats les plus hauts dans les sondages. Les temps de parole entre les différents participants étaient également en partie calculés en fonction des enquêtes d’opinion. Le cercle est vicieux puisque les bons sondages permettent d’avoir la parole plus souvent et donc de se faire mieux connaître et d’exposer plus facilement ses propositions. Au contraire, les candidats avec une faible notoriété ont rarement l’occasion de s’exprimer dans les médias et donc de lancer leurs campagnes. Des idées peu populaires et peu répandues dans la société ont ainsi très peu de chances de se mettre en lumière. Dans ces conditions, le système sondagier apparaît comme un verrou qui conforte le modèle en place et les idées dominantes.      Pour certains, le caractère arbitraire de la méthodologie des sondeurs donne à réfléchir sur leurs intentions. En effet,  il ne faut pas oublier que les instituts restent avant tout au service de clients qu’ils doivent satisfaire. Lorsque l’on parle de sondages politiques, leurs commanditaires sont pour la plupart du temps de grands médias. Or, ces grands médias sont souvent accolés à l’idéologie politique dominante et défendent régulièrement les intérêts de leurs principaux actionnaires tandis que les instituts de sondages majeurs gravitent également dans ces mêmes sphères d’influence. " (Simon Verdière)- Souligné par moi.-___________________

Partager cet article
Repost0

Que serais-je sans toit? (suite)

Publié le par Jean-Etienne ZEN

  Cela s'aggrave

L'alerte est donnée depuis un certain temps. La situation devient critique dans les secteurs les plus urbanisés. Cette dimension a été plus que négligée, depuis des décennies, accentuant les inégalités. Le problème est tout autant politique que démographique ou technique. La chute des permis de construire n'arrange rien... ___ " _____"Le rapport de l'Union sociale pour l'habitat (USH) est paru vendredi 12 mai et parle d'une «situation inédite». Fin 2022, le nombre de ménages en attente d'un logement social a atteint 2,42 millions, un niveau qui n'a jamais été aussi élevé. C'est une hausse de 7% par rapport à 2021. La crise du logement est profondément installée en France et les loyers continuent d'exploser. "... Une situation inédite. Fin 2022, le nombre de ménages en attente d'un logement social a atteint 2,42 millions, un niveau qui n'a jamais été aussi élevé, selon un communiqué de l'Union sociale pour l'habitat (USH) publié vendredi 12 mai. C'est une hausse de 7% par rapport à 2021, détaille l'USH, qui représente les bailleurs sociaux publics et privés. Ce chiffre intègre à la fois les ménages en attente d'une première attribution et ceux déjà logés dans le parc HLM et en attente d'une mutation, au nombre de 797.000. Cependant, celui-ci ne tient pas compte des ménages éligibles à un logement social mais qui renoncent "compte tenu des délais d'attente importants et trop souvent rédhibitoires que connaissent certains territoires", ajoute l'USH. 

 

 

                    "La demande présente dans tous les territoires est particulièrement marquée en Ile-de-France, sur le littoral atlantique, la côte méditerranéenne, le Genevois français et la métropole lilloise", explique l'organisation. "Après des mois de déni gouvernemental, la crise du logement est aujourd'hui bien installée, et l'augmentation continue du nombre de ménages en attente d'un logement social en est l'illustration la plus criante", déplorent les bailleurs sociaux. AVEC UNE PRODUCTION DE LOGEMENTS NEUFS DÉGRINGOLE, VICTIME DE LA HAUSSE DES COÛTS DE CONSTRUCTION ET DES RESTRICTIONS DE L'ACCÈS AU CRÉDIT, LES ACTEURS DU LOGEMENT ACCUSENT DE PLUS EN PLUS OUVERTEMENT L'EXÉCUTIF DE TROP PEU AGIR SUR CE FRONT. "L'AFFAIBLISSEMENT DES MOYENS FINANCIERS DES ORGANISMES HLM, LA DIMINUTION DES APL (AIDES PERSONNALISÉES AU LOGEMENT, NDLR), LA HAUSSE DU TAUX DE TVA SUR LA PRODUCTION NEUVE ET L'ABSENCE DE PORTAGE POLITIQUE DU SUJET DU LOGEMENT PAR L'EXÉCUTIF, DEPUIS 2017, ONT EU POUR CONSÉQUENCE IMMÉDIATE UNE BAISSE DE LA PRODUCTION DE LOGEMENTS SOCIAUX", FUSTIGE LA PRÉSIDENTE DE L'USH, ET ANCIENNE MINISTRE, EMMANUELLE COSSE"Il est urgent de faire l'inverse ce qui a été fait : renforcer les aides à la pierre, mettre un terme aux ponctions opérées annuellement sur les bailleurs sociaux, mobiliser le foncier public pour construire plus de logements sociaux", ajoute-t-elle.  ________________

Partager cet article
Repost0

Kazaksthan

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Une révolte de plus? 

                      Qu'est-ce qui se joue à Almati? Difficile d'y voir  très clair, dans ce grand pays fermé, mais sous influence.      Mais on ne peut se contenter des récits qui nous parviennent de diverses sources. L'essentiel est de comprendre les causes profondes et les enjeux de ce qui n'est pas anecdotique. La caste au pouvoir subit une contestation violente qui n'est pas la première et qui ne s'inscrit pas dans le contexte du "printemps arabe". La situation géographique du pays est importante pour saisir l'importance de ce qui se joue et pourrait advenir, la Russie estimant avoir un rôle à jouer. La proximité de la Chine explique largement les interventions de Moscou dans cette vaste zône tampon.      Dans les jeux d'influences compliqués qui se jouent géopolitiquement, on peut tenter une approche plus fine et plus audacieuse pour sortir de l'écume des événements:

 

                       "...Ce n'est (d'ailleurs) pas la première fois que le Kazakhstan est le théâtre de grandes manifestations à caractère socio-économique ; celles-ci éclatent même avec une admirable régularité tous les cinq ans. En 2011 à Zhanaozen, une grève générale des employés du secteur pétrolier a fait la bagatelle de 14 morts. En 2016, c'est une réforme agraire qui déclenche les protestations. Et aujourd'hui, la crise est à nouveau partie de Zhanaozen, petite ville décidément bien turbulente et qui n'est pas précisément la première idée qui viendrait à l'esprit pour imaginer une base de la CIA capable d'organiser une rébellion...    En réalité, le Kazakhstan n'a pas grand chose à envier aux pétromonarchies du Golfe pour ce qui est des inégalités et il n'est guère étonnant qu'avec son passé communiste, il voie de temps en temps fleurir des flambées de revendications sociales.      Mais évidemment, la position stratégique du pays, coeur de l'Eurasie, lien territorial incontournable entre l'ours et le dragon, attire irrémédiablement l'attention dès qu'il s'y passe quelque chose. Son rôle de pivot ferait baver d'envie n'importe quel stratège US dans la lignée de Mackinder, Spykman et Brzezinski, et il n'a pas fallu attendre longtemps pour que certains voient dans les événements actuels la main de tonton Sam.            Certes, en plus de tout ce que nous avons dit plus haut, d'ambitieux projets visent à faire du Kazakhstan une plaque-tournante énergétique et infra-structurelle entre la Chine et l'Europe sous la supervision russe, véritable cauchemar de qui vous savez. Certes, une partie des manifestants semble (les médias qui le rapportent ne sont pas neutres) vouloir remettre en question l'alliance avec le grand voisin du nord. Certes, ces événements interviennent à quelques jours de discussions cruciales entre Américains et Russes sur l'Ukraine.    M'enfin, l'empire n'est plus que l'ombre de ce qu'il était en Asie centrale, comme nous l'expliquions il y a deux ans :    Les années 90 ou l'âge d'or de l'empire. La Russie eltsinienne est alors au fond du gouffre, la Chine n'est pas encore ce qu'elle est devenue et la thalassocratie américaine peut rêver les yeux ouverts de s'implanter durablement au cœur même du continent-monde.    Elle soutient dès 1994 le séparatisme tchétchène menaçant de désagréger le Heartland russe tandis que fleurissent les projets de captation des richesses énergétiques de la Caspienne afin d'isoler Moscou. Le fameux BTC est conçu, véritable bébé de Brzezinski qui publie en 1997 son non moins fameux Grand échiquier : "Il est impératif qu'aucune puissance eurasienne concurrente capable de dominer l'Eurasie ne puisse émerger et ainsi contester l'Amérique. La mise au point d'un plan géostratégique relatif à l'Eurasie est donc le sujet de ce livre."    Tout est dit. Ce plan n'est rien moins que monumental.     En mars 1999, au moment même où les premières bombes s'abattaient sur la Serbie et quelques jours avant que la Pologne, la Hongrie et la République tchèque ne deviennent membres de l'OTAN, le Congrès américain approuva le Silk Road Strategy Act, ciblant ni plus ni moins huit ex-républiques de l'URSS - les trois du Caucase et les cinq -stan d'Asie centrale. Derrière la novlangue de rigueur, le but était de créer un axe énergétique Est-Ouest et d'arrimer fermement ces pays à la communauté euro-atlantique. Dans le collimateur, même si cela n'était pas dit explicitement : Moscou et Pékin.      Mars 1999 ou la folie des grandeurs américaine... Europe de l'est, Balkans, Caucase, Asie centrale : la Russie serait isolée sur tout son flanc sud et l'Eurasie divisée pour toujours.                    Un quart de siècle plus tard, Lisa Curtis, directrice du département Asie centrale et méridionale au Conseil de Sécurité Nationale, ne peut que constater les dégâts : "L'influence chinoise augmente sans cesse dans la région tandis que le poids de la Russie y est toujours aussi fort, ce dans toutes les sphères, politique, économique et militaire." Puis vient la confidence, terrible pour les petits génies des années 90 : "Nous ne nous attendons pas à ce que la situation change et nous ne cherchons pas (plus ?) à rivaliser avec l'influence russe." Dr Zbig doit se retourner dans sa tombe...   Pour Washington, c'est game over en Asie centrale et dame Curtis ne fait qu'entériner un état de fait. Qu'elles sont loin, les prodigieuses velléités impériales de l'âge d'or. Et ce n'est pas le sympathique voyage de Pompée au Kazakhstan et en Ouzbékistan qui changera quoi que ce soit, comme le reconnaît, désabusé, un autre think tank.     Si les -stan utilisent souvent ces rares visites américaines pour faire monter un peu les enchères vis-à-vis de Moscou et Pékin dans leurs négociations bilatérales, cela ne trompe personne et surtout pas les Etats-Unis.     La dégringolade américaine au coeur de l'Eurasie est irréparable, encore accentuée par le catastrophique retrait afghan, et l'on a tout de même un peu de mal à imaginer que la mêlée actuelle ait été téléguidée depuis Washington. La présence de l'Open Society sorosienne, réelle mais somme toute relativement anecdotique par rapport à son poids dans d'autres pays, n'y change rien et la première réaction officielle US est d'ailleurs assez neutre, allant jusqu'à condamner la violence et les destructions. Pas vraiment le son de cloche qu'on entendait pendant le Maïdan...   Il y a quinze mois, votre serviteur doutait fortement de l'implication US dans les incidents kirghizes. Il renouvelle ici sa position et se permet même de poser une audacieuse question allant encore plus loin : et si tout ceci ne bénéficiait pas en réalité à Moscou ?  Une fois n'est pas coutume, donnons la parole à l'imMonde qui, s'il ne pouvait s'empêcher quelques exagérations inévitables au long de l'article, rapportait avec à propos la récente scoliose des dirigeants kazakhs : .....Loin de nous l'idée d'affirmer que le Kremlin aurait organisé la petite sauterie actuelle mais force est de constater que les manifestations tombent à point nommé pour recadrer les choses. Son pays plongeant dans le chaos, le président Tokaïev est obligé de quémander l'aide de l'Organisation du Traité de Sécurité Collective d'obédience russe, et l'on ne parle soudain plus du tout du sultan dans les chaumières kazakhes...     Par le biais de Nikol Pachinyan (l'Arménie est présidente de l'OTSC cette année), qui retrouve au passage une posture internationale à laquelle il ne s'attendait peut-être pas de sitôt, la demande a été acceptée presque dans l'heure. Américains et Turcs n'ont pas eu le temps de placer un mot que déjà, des troupes russes et arméniennes sont en partance pour le Kazakhstan !     Si l'opération est théoriquement limitée dans le temps, certains russo-sceptiques craignent que la présence du contingent de la paix ne s'éternise et n'offre un boulevard à Moscou. Dans tous les cas, l'ours a posé sa patte et marqué résolument son territoire...."  _____________

Partager cet article
Repost0

Réindustrialisation en question

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Nouvel eldorado?

               La question de la désindustrialisation relative de la France agite les esprits depuis plus d'une décennie. La croyance naïvement libérale en la "mondialisation heureuse" est aujourd'hui remise en question et les crises récentes ont renforcé l'idée d'un retour à une certaine souveraineté  économique, les crises menant à un renforcement de ces exigences. C'est la course en avant vers les investissements pour les technologies du futur, notamment, en faisant appel aux groupes étrangers, dont on connaît la capacité à se déplacer au gré de leurs intérêts. N'y a-t-il pas une part de fièvre illusoire?   


                                                                                                                                            "... La hâte macronienne, impatiente d'effets d'annonce, pour masquer ses insuccès, ne parle pas de l' autre face du problème: "... ce mythe de la réindustrialisation n’a pas d’autres ambitions que de servir aux foules de belles histoires de construction d’usines pour lui faire oublier une réalité bien plus terne. Car si la région de Dunkerque se rêve en hub des batteries électriques, la destruction de l’outil industriel local se poursuit. Les ouvriers de la région sont ainsi inquiets et en lutte. Ceux de l’entreprise sidérurgique Valdunes à Leffrinckoucke dans la banlieue est de Dunkerque viennent d’être lâchés par leur investisseur chinois, mettant le site en danger et montrant, en passant, la dure et cruelle réalité de ce que sont les « investissements étrangers » en régime de liberté totale de circulation de capitaux dans une économie ultra-financiarisée. Mais les cas se multiplient dans les alentours comme l’a souligné l’intersyndicale locale dans un communiqué publié le 10 mai : outre Valdunes, les sites ArcelorMittal et Aluminium Dunkerque sont au plus mal...."  On connaît la fragilité de ces investissements étrangers, qui peuvent partir comme ils sont venus. Les exemples ne manquent pas. Et le chemin sera encore long.                       La question touche aussi toute l'Europe, face aux défits de la Chine et du néoprotectionnisme américain de circonstance.  "...Depuis quelques années la faiblesse de l’industrie française est régulièrement pointée du doigt. Cette faiblesse soulève plusieurs questions. La situation de la France est-elle singulière au sein des pays avancés ? Quelles sont les causes de la désindustrialisation de la France, au-delà de la question des coûts élevés souvent invoquée ? Quelles sont les conséquences économiques de l’affaiblissement industriel ?  Enfin, si on doit faire de la réindustrialisation une priorité de la politique économique de la France, quelles sont les décisions à prendre ?  ...                                                                                                                          Si la désindustrialisation a débuté avec les crises pétrolières des années 1970, elle s’est accélérée dans les années 2000.  Cette désindustrialisation a touché de nombreux pays développés, mais la tendance française a été plus forte. La part de l’industrie manufacturière (hors énergie) dans le PIB est de 11,5% en 2020 (Insee). C’est une proportion bien plus basse que celle de la plupart des pays de l’Union Européenne :  20% en Allemagne, 16,4% en Italie, et de celle des pays d’Europe centrale et orientale : c’est 18,2% en Pologne et 24% en Tchéquie. De plus, cette part de l’industrie dans le PIB a baissé beaucoup plus vite en France que dans le reste de l’UE (6,1 points de pourcentage entre 2000 et 2020 en France contre 3,3 pour l’ensemble de l’UE). Qu’est-ce qui peut expliquer cet effondrement de l’industrie française au cours des dernières décennies ?   Comment l’industrie française a perdu la guerre des idées: De façon globale, l’industrie a longtemps eu en France une très mauvaise presse dans l’environnement socio-culturel. Elle a une image passéiste, elle pollue, elle génère des risques, le travail y est difficile. Cette image reste beaucoup plus positive en Allemagne et les pays du nord qui souffrent moins de cette idéologie post-industrielle.  ___Des années 1980 aux années 2000, de nombreux économistes français soutiennent que les pays développés doivent délaisser une grande partie de l’industrie. Le raisonnement est très simple : les coûts des pays les plus avancés étant bien plus élevés que ceux des pays émergents, les premiers doivent se spécialiser dans les produits innovants et les services, et les seconds dans la production manufacturière, intense en main d’œuvre peu qualifiée (voir Artus et Virard, 2011). La désindustrialisation est alors considérée par ces économistes comme un signe du développement économique, une conséquence logique et souhaitable de la division internationale du travail. C’est le cas de deux économistes renommés, pour qui la réindustrialisation est un « poncif », une « baliverne », une « nostalgie », un « mythe » qu’il convient de dénoncer. Pour eux, « chercher à inverser le sens de ce basculement de l’industrie vers les services est un contresens strict » (Landier et Thesmar, 2013).  Les plus grandes entreprises industrielles françaises ont alors inscrit leurs stratégies dans la délocalisation de la production. Au début des années 1990, le patron d’Acer, Stan Shih, introduit l’image de la « courbe du sourire » : les phases amont (R&D) et aval (Marketing et distribution) de la chaîne de valeur produisent plus de valeur que les phases intermédiaires, production ou logistique. Cette idée sera relayée en France par Serge Tchuruk, alors dirigeant d’Alcatel, qui défendra l’idée de l’entreprise sans usine, « fabless ». Les entreprises sont donc incitées à externaliser, le plus souvent à l’étranger, dans des pays à faible coût de main d’œuvre ou proches des lieux de consommation en croissance. Ce faisant, elles sont bien sûr également largement responsables de la désindustrialisation. L'essentiel des voitures des marques tricolores est construit et assemblé hors de nos frontières.  Pendant longtemps, le déclin industriel français n’a pas non plus déclenché de réaction politique très forte. Les politiques publiques françaises sont souvent d’inspiration keynésienne, privilégiant la demande à l’offre notamment dans le domaine fiscal. Il faudra attendre le rapport Gallois de 2012, rédigé à la demande de Jean-Marc Ayrault, pour que la classe politique, particulièrement à gauche de l’échiquier, prenne conscience que soutenir l’offre est important, qu’« il n’y a pas d’économie forte sans industrie forte » pour reprendre les termes du Premier ministre Jean-Marc Ayrault dans sa lettre de mission à Louis Gallois...."    ______________

Partager cet article
Repost0

Erdoganisme au tournant

Publié le par Jean-Etienne ZEN

En deux mots

          Sultanat en crise

                      ___  "...Une autocratie élective et répressive, sans séparation des pouvoirs, fondée sur une idéologie nationaliste-religieuse, une politique économique chaotique et une politique étrangère agressive et opportuniste s’est ainsi mise en place. Les réussites économiques d’antan ont laissé place à une grave crise marquée par une très forte inflation, une croissance chaotique et la dépréciation vertigineuse de la livre turque. Les tremblements de terre du 6 février 2023, qui ont causé des dizaines de milliers de morts, ont révélé toutes les faiblesses du système mis en place : l’incurie des institutions, les conséquences de l’hypercentralisation et du népotisme dans l’administration, les résultats des autorisations accordées à des fins électorales à des constructions non conformes aux normes antisismiques…" 

 

 

           ___ "...La composition du nouveau Parlement qui sortira des urnes le 14 mai influencera certainement les résultats de l'éventuel second tour de la présidentielle quatorze jours plus tard, en particulier si la formation de Recep Tayyip Erdoğan, le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-nationaliste, au pouvoir depuis 2002), remporte les législativesCes dernières sont assez ouvertes. La coalition de l'AKP avec son allié ultra-nationaliste d'extrême droite, le Parti d'action nationaliste (MHP), bat de l'aile; la gauche pro-kurde et écologiste se présente comme la troisième force, ce qui peut interdire la formation d'une majorité parlementaire. Et les Turcs ne seront sans doute pas trop tentés par une cohabitation. Autrement dit, si dimanche 14 mai, l'Alliance populaire qui soutient Recep Tayyip Erdoğan devait tenir le Parlement, ce serait une chance de plus pour le «Reïs» de se faire réélire le 28.  Difficile cependant de faire des pronostics. D'abord, parce que les sondages varient et sont diversement fiables. Ensuite, parce que la campagne électorale aura été tout sauf équitable, profitant au pouvoir en place. Enfin, en raison des irrégularités, possiblement amplifiées, dans les régions sinistrées et sous état d'urgence, par le désordre causé par le double tremblement de terre de février (près de 3 millions de personnes ont perdu leur domicile), par les fraudes et par les manœuvres du pouvoir, qui instrumentalise les ressources étatiques pour cela...."

             ___ Une conséquence de la "faiblesse de l'Europe"...   

                                      _________________________________________

Partager cet article
Repost0

En passant...

Publié le par Jean-Etienne ZEN

__ Non sens

__ Pari osé

__ Largage

__ Les soutiens

__ Annonce brutale

__ L'anti Erdogan 

 

__ Retard français

__ C'est raté

__ Fraude française

__ Retour annoncé

__ Le cas Meloni

__ Point de vue

 __ Surpopulation carcérale

__ La chance des pauvres

__ Au nom de la constitution!

            _________________Revue de presse___

Partager cet article
Repost0

Le temps du courage

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 On en sortira. Forcément. Il importe de tenir bon   ...Le lumière est au bout d chemin

Donnons-nous aujourd'hui
                                    Notre courage quotidien.
            Et délivrons-nous du mal...
     Car Notre Père n'est plus au cieux, ou alors il est en RTT prolongé.
   Et les églises sont désertées...les incantations tombent dans le vide, sauf pour certains! Il y a des chanceux...
  Seule la solidarité nous sauvera. Et le courage, devenu valeur en baisse.

  Dans le Huis clos imposé, la vie est compliquée, surtout pour les combattants du front et les abandonnés sur le terrain. La cruauté de certaines situations nous affligent. Ne pas pouvoir enterrer dignement des proches est une épreuve qui laissera des traces. La référence à Antigone et Créon vient à l'esprit, un conflit déchirant entre  valeurs privées et raison d'Etat dans le traitement de nos morts.
  Le confinement peut être parfois terrible avec le temps, une mise à l'épreuve inédite et douloureuse. L'enfer peut être les autres, pour reprendre librement JP Sartre, quand les liens se délitent, quand montent les tensions.
  Il y a le coronavirus, mais aussi un autre virus qui peut aussi empoisonner, celui de la connerie, qui se réveille parfois en certaines circonstances de dé-solidarité, la connerie humaine qui, disait Eintein, est infinie.
   Non, ce n'est pas une guerre mais une lutte de tous contre un "ennemi " sans visage, chacun à sa place et selon ses moyens. Contre le coronamachin sans visage et la zizanie entre nous. Ce qui n'exclut pas la libre critique.
  Non, il n'y a pas de "héros", mais des professionnels qui font leur travail en dépassant parfois leurs limites, et plus, avec un courage qu'il faut saluer. En retenant l'immense déficit de notre système de santé sacrifié sur l'autel du marché depuis trop d'années et que la crise révèle cruellement. Petit à petit depuis 1983.
  ..En suivant les grandes lignes des discours récents de Mr Faukon-Yaka, qui se révèle, pour la circonstance, le prophète d'une vie qui va enfin changer, d'un système qui ne peut plus durer.
                        Tenir. Tenir bon.
                                            ___________________________

Partager cet article
Repost0

Couple franco-allemand

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Relations problématiques

                         Je t'aime, moi non plus...L'expression "amitié franco-allemande"est à prendre avec précaution. La réconciliation a eu bien lieu, certes. On se souvient de Kohl et Mitterand se tenant la main devant le mausolée de Verdun, suite  la formule de De Gaulle, après sa rencontre à Colombey avec Adenauer:  "Les Français et les Allemands doivent devenir des frères. La fraternité des deux peuples doit devenir quelque chose d’élémentaire [...].Il est clair que nos intérêts se rencontrent et se rencontreront de plus en plus. Elle a besoin de nous autant que nous avons besoin d’elle."... Une formule de pure forme, qui a plus l'apparence d'un voeu pieux que d'une réalité en train de se faire laborieusement que de durer.    En fat, très vite, les tensions se sont manifestées, les intérêts ont divergés et les micro-conflits n'ont pas manqué, au coeur des différents phases du "dialogue" franco-allemand.  Les puissants intérêts industriels de Bonn et sa politique mercantile la tournant de manière privilégiée vers l'Est, et surtout la Chine, et ses grands choix politiques la maintenait dans le giron de Washington. Ce qui en faisait un nain politique dans l'espace européen en mal de cohérence, mais où elle menait la barque, économiquement.. 


                                                                    Au coeur des crises actuelles, des divergences apparaissent comme jamais. Ce qui engendre bien des doutes chez certains commentateurs: "...Par le passé, des tensions sont survenues ponctuellement à quelques reprises : ce fut le cas entre Jacques  Chirac et Gerhard Schröder au moment des négociations à propos du traité de Nice en 1999. Ce fut le cas également entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel au moment de la crise monétaire de 2011-2012 qui faillit emporter l’euro. Mais le caractère quasi systématique, depuis quelques années, de l’opposition entre la France et l’Allemagne sur tous les sujets qui comptent, le durcissement ces derniers mois de ce qu’il faut peut-être appeler désormais un antagonisme franco-allemand, constitue une nouvelle preuve de ce que la construction européenne est entrée dans sa phase ultime, celle de son déclin...."   Mais les divergences actuelles sont-elles destinées à durer, voire à s'approfondir, au coeur d'une Europe qui se délite? Nul n'est prophète en ce domaine... Un couple, oui, mais désuni. Surtout depuis le départ d'A.Merkel et la coaliton hétéroclite qui suivi, les questions d'énergie venant au premier plan. Le poids économique de l'Allemagne, l'avantage que lui confère sa monnaie font douter à beaucoup l'idée d'un couple sans nuages. Berlin reste ambigü sur beaucoup de points. Il n'y a pas que la question du nucléaire qui est en question. Le choc de modèles ne date pas d'aujourd'hui et risquent de durer...     _____________

Partager cet article
Repost0

A l'arme!

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Les affaires tournent

                       Les marchands de canons n'ont pas trop de soucis à se faire:  ca roule. L'économie guerrière est en pleine forme et les affaires crèvent le plafond (*). Imaginez: autour de 2000 milliards de dollars de dépense en quincaillerie en tous genres. Et la crise n'a rien ralentit, au contraire. Les commandes pleuvent en ...rafales. Sur ce plan, l'année a été bonne pour Mr Dassault. Et on peut être optimiste concernant l'avenir. Il va falloir trouver de nouveaux acheteurs et de nouveaux conflits pour alimenter un marché excellent pour le Pib. Du côté du Moyen-Orient, il reste encore des paquets de dollars à dépenser et de l'activité au Yemen. Les états d'âme n'existent pas sur ce marché, même si on essaie de se justifier machiavéliquement par des paroles apaisantes: si ce n'est pas nous ce seront les autres.. autant en profiter. Et voilà comment on contribue à alimenter les guerres, qui souvent ne disent pas leur nom.. A l'Onu, on regarde ailleurs ou on fait les gros yeux.                            ___Pendant ce temps, la  faim, continue à faire des ravages et les problèmes concernant l'alimentation en eau s'aggravent ça et là...Des réactions fortes, rapides et organisées s'imposent pout freiner cette  course insensée.   Il n'y a pas de fatalité.

 

                      (*)  "...Les grandes entreprises américaines d’armement ont réalisé pas moins de 54 % de toutes les ventes d’armes des 100 plus grands fournisseurs d’armes du monde en 2020, selon un nouveau rapport, le dernier d’une série annuelle publiée par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI).    Malgré la pression exercée sur de nombreux pays pour qu’ils détournent des budgets déjà très contraints par la pandémie de Covid-19, ainsi que la récession mondiale qui a suivi, les ventes d’armes et de services militaires des 100 plus grandes entreprises ont augmenté de 1,3 pour cent par rapport à 2019 et ont totalisé 531 milliards de dollars, selon le rapport.     Le rapport note que ce nouveau résultat – une augmentation de 17 % par rapport aux ventes de 2015 – marque la sixième année consécutive de croissance des ventes d’armes. 2015 a été la première année où des entreprises chinoises ont été incluses dans ce que le SIPRI appelle le Top 100.      « Les géants de l’industrie ont été largement protégés par la demande soutenue des gouvernements pour les biens et services militaires », selon Alexandra Marksteiner, chercheuse au sein du programme Dépenses militaires et production d’armes du SIPRI. « Dans une grande partie du monde, les dépenses militaires ont augmenté et certains gouvernements ont même accéléré les paiements à l’industrie de l’armement afin d’atténuer l’impact (économique) de la crise de Covid-19. »     Comme dans un passé récent, les entreprises américaines ont strusté les premiers rangs. Lockheed Martin s’est classé premier, suivi de Raytheon Technologies, Boeing, Northrop Grumman et General Dynamics. Ensemble, ces cinq premières entreprises ont représenté plus de 180 milliards de dollars de ventes en 2020, soit environ un tiers de toutes les ventes des 100 plus grandes entreprises.    Trente-six autres entreprises américaines figurant sur la liste ont ajouté 100 milliards de dollars de ventes supplémentaires, portant la part totale des États-Unis à 285 milliards de dollars, soit une augmentation de 1,9 % par rapport au total de 2019.    Les cinq entreprises chinoises qui figuraient dans le Top 100 ont atteint 66,8 milliards de dollars en 2020, soit 13 % du total mondial. Cela représente une augmentation de 1,5 pour cent par rapport à 2019, selon le rapport.        « Ces dernières années, les entreprises d’armement chinoises ont bénéficié des programmes de modernisation militaire du pays et de l’accent mis sur la fusion militaro-civile », a déclaré le Dr Nan Tian, chercheur principal au SIPRI. « Elles font désormais partie des producteurs de technologie militaire les plus avancés au monde. » NORINCO, a déclaré le SIPRI, a co-développé le système de navigation par satellite militaire-civil BeiDou, « approfondissant ainsi son implication dans les technologies émergentes. »      Menées par des entreprises britanniques qui ont vendu ensemble pour 37,5 milliards de dollars en 2020, les 26 entreprises européennes d’armement qui figurent sur la liste représentent 21 % du total des ventes d’armes, soit 109 milliards de dollars. Ce qui représente une augmentation de 6,2 % par rapport à 2019. Le britannique BAE Systems, qui s’est classé sixième au classement général derrière les cinq grandes entreprises américaines, a représenté 24 milliards de dollars, soit près des deux tiers de la part de l’Europe.       Si les ventes d’armes des entreprises françaises ont en fait diminué de 7,7 % par rapport à 2019, les ventes des quatre allemandes du Top 100 ont augmenté de 1,3 % sur l’année, atteignant près de 9 milliards de dollars, soit 1,7 % des ventes totales.     Les entreprises russes, en revanche, ont subi certaines des plus fortes baisses de ventes, en raison des retards dans les calendriers de livraison causés en grande partie par la pandémie.      Parmi les entreprises d’armement basées en dehors des États-Unis, de la Chine, de l’Europe et de la Russie, les trois entreprises israéliennes figurant sur la liste ont obtenu les meilleurs résultats avec 10,4 milliards de dollars de ventes, soit 2 % du total.     Israël est suivi par les cinq entreprises japonaises répertoriées qui ont vendu pour 9,9 milliards de dollars de biens et services militaires et par les quatre entreprises sud-coréennes répertoriées dont les ventes combinées s’élèvent à 6,5 milliards de dollars...."

                             ______________________________

Partager cet article
Repost0

Modernisation dérisoire

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Une "modernisation" dérisoire

                                                Les Français sont en train d'être "managés" rapidement , insidieusement. Sous prétexte de "modernisation". Cela ne date pas d'aujourd'hui et le phénomène restait dans des limites acceptables. Toutes les langues participent à des échanges linguistiques au cours de leur histoire, mais là on assiste actuellement à un mimétisme accéléré, généralisé, encouragé par le business ambiant et certaines élites américano-centrés, un tropisme étrange, qualifié de  ridicule par ceux qui nous jugent, même sur les bords de l'Hudson. Ce n'est plus seulement: parlez-vous franglais? Tous doivent s'y mettre pour ne pas être jugés has been. Il suffit de parcourir les rues d'une ville pour s'apercevoir que les rues sont bourrées d'anglicismes plus ou moins douteux. Même Paul Bocuse s'y met allégrement. Mais où va-t-on?...                                                                                                                                                              L'anglomanie domine, au fur et à mesure que notre langue s'affaiblit, que son apprentissage se réduit. Le globish se répand à grande vitesse. Ce qui stupéfierait un Québecois. François 1er se retournerait dans sa tombe. Le Général aussi. Si encore on utilisait un anglais de bonne tenue, modérément, à l'égal des autres, même au sein du Conseil de l'Europe, ce serait un moindre mal, mais c'est tout le contraire qui se produit: un mauvais globish sans retenue et à tous propos fleurit dans tous les domaines, pas seulement commercial. Dans les aéroports, on comprendrait, mais dans le commerce de base notamment, c'est l'envahissement, voire la colonisation. Même chez mon coiffeur et mon chauffagiste... Le globish business est partout..   La loi Toubon, c'est pas tout bon. Les barrages symboliques ont cédé. Un dispositif qui a largement échoué dans la course à la mondialisation sans frein sous hégémonie anglo-saxonne. La loi linguistique du vainqueur s'est imposée, ou plutôt des sous-produits. Pourtant ce n'était pas inéluctable. Les résistances canadiennes le prouvent.                 ________  "....En 1994 cette loi était passée pour « protéger le patrimoine linguistique français  ». Déjà, le Conseil Constitutionnel en avait limité la portée au service public. Vingt-sept ans après, elle est tellement inefficace que notre future carte d’identité sera bilingue, et le globish bourgeonne dans bien des communications de nos services publics, sans même parler du secteur privé. La France a donc besoin d’une nouvelle loi pour rétablir le français comme seule langue de communication de notre pays...."                                                                                                                                                                             Globish is fun. Il est partout, même là où il n'a pas lieu d'être, et gagne du terrain tous les jours., cet anglais rétréci à quelques centaines de mots, qui est a mille lieues de la langue-mère, fine et complexe. Utile dans certains usages techniques et professionnels, il devient en dehors parfois du plus haut ridicule dans ses usages quotidiens de plus  plus fréquents, se voulant sans doute une pratique de la plus haute modernité.

     "... What did you expect ? », « what else ? », la gamme « make up » de l’Oréal : lentement, mais sûrement, la langue anglaise gagne du terrain sur notre territoire, dans tous les domaines. Slogan publicitaire, noms de produits ou de magasins, noms des films. A quand le coup d’arrêt ?
  Il est sacrément paradoxal de constater que depuis le vote de la loi Toubon, insidieusement, mais sûrement, notre belle langue perd des parts de marché dans notre espace public national
      "..;Tout le problème vient du fait que cette progression, aussi certaine soit-elle, est lente, et donc peu spectaculaire. Pourtant, pour qui parvient à se souvenir de la situation d’il y a 20 ou 30 ans, la situation s’est largement dégradée. Nous allions faire nos courses dans des Atac ou des Champion, et non des Simply Market ou des Carrefour Market. Le nom des films était presque toujours traduit dans la langue de Molière. Relativement peu de produits avaient des noms aux consonances anglo-saxonnes.

Partager cet article
Repost0

<< < 1 2 3 4 5 > >>