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Dictature du consommateur

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Dictature du consommateur

Client: roi ou sujet?

« La croyance en une économie de marché ou le client est roi
est l’un de nos mensonges les plus envahissan
t
s” (Jk Galbraith)_______

Le consommateur est roi, nous serine-t-on, à longueur d'ondes et de slogans alléchants.

Voire...

Il existe des rois sans pouvoirs, des rois déchus ou des rois dominés.

Un slogan illusoire.

Dans Au bonheur des dames déjà, Zola montrait la stratégie des marchands en quête de clientèle parisienne aisée. Ils savaient déjà habilement faire jouer les passions, l'envie et la distinction, dans des grands magasins où il fallait étonner par des produits aussi divers que nouveaux.

Le consommateur, même si son pouvoir de choix n'est pas nul, dans le cadre d'un état de production donné, ne serait-il pas plutôt le pigeon d'un système, sans qu'il en ait conscience?

La demande existe bien, stimulant l'offre, mais c'est aussi et en premier lieu l'offre qui crée et conditionne structurellement la demande, comme le reconnaissait déjà J.Say.

Problème de l'oeuf et de la poule?

Les besoins humains sont premiers, bien sûr, et l'offre marchande, pour les satisfaire de manière de moins en moins élémentaire, fut là pour y répondre dès qu'il y eut division du travail. Mais en produisant des marchandises de plus en plus diverses et sophistiquées, jusqu'à sortir du strict domaine utilitaire, l'offre créa réellement la demande. Des biens, des services auxquels personne n'avait pensé s'offrent au désir du consommateur, qui pense avoir l'initiative, même pour le "choix" du dernier I-pad ou celui du voyage aux iles Marquise.

Les premières automobiles déjà ne vinrent pas d'une demande mais furent la conséquence d'une offre (Ford sut la rendre désirable pour tous), qui finit par s'imposer comme une "nécessité", comme les téléphones portables, etc... biens auxquels personne ne pensait avant leur apparition et qui débouchèrent sur une demande sans fin et de plus en plus élaborée, en rapport avec le développement des forces productives, des relations, marchandes et autres, le développement des loisirs, etc...

Le débat sur l'antériorité de l'offre sur la demande ou vice-versa est en partie un faux problème.

Le débat insoluble en cours sur la priorité de l'offre sur la demande ou vice-versa est source de confusion, quant à la véritable nature des échanges humains, des marchés.

Il est surtout purement circonstanciel, objet d'âpres débats entre décideurs politiques et théoriciens économiques, (notamment dans la formation des prix), et nous éloigne, dans le contexte de crise que nous vivons, de la nature des choses.

Il y a une interdépendance systémique entre les deux aspects, comme l'avait bien vu Marx:

"Chacune apparaît comme le moyen de l'autre; elle est médiée par l'autre; ce qui s'expri­me par leur interdépendance, mouvement qui les rapporte l'une à l'autre et les fait apparaître comme indispensables réciproquement, bien qu'elles restent cependant extérieures l'une à l'autre. La production crée la matière de la consommation en tant qu'objet extérieur; la consommation crée pour la production le besoin en tant qu'objet interne, en tant que but. Sans production, pas de consommation; sans consommation, pas de production. Ceci figure dans l'économie politique sous de nombreuses formes."

A partir des année 50 surtout, la consommation de masse, "l’équipement en appareils ménagers et audiovisuels des ménages ainsi que l’étendue de la grande distribution industrialisée ont permis une pénétration de la consommation marchande industrialisée dans les modes de vie. Ensuite, progressivement et avec l’industrialisation des services, certaines activités jusque-là non marchandes le sont devenues. L’interpénétration entreprise/marché ou l’intégration du client dans le processus production/consommation ont permis le contrôle du marché par les entreprises jusque dans la sphère personnelle et familiale. L’intégration du client dans l’entreprise ne résulte pas, comme on pourrait le penser a priori, d’une meilleure prise en compte des besoins du client, mais fait plutôt, et surtout, suite à un discours marketing et managérial de légitimation, permettant l’investissement de l’espace domestique et son contrôle par l’entreprise.

Il importe de voir que ces processus d’investissement et de contrôle de l’espace domestique s’appuient sur la diffusion, dans les sociétés, et avec l’aide du marketing et des techniques de communication, d’une pensée dominante prescrivant un bonheur dépendant de la consommation de marchandises censées répondre à tous les aspects de la vie et à tous les besoins des individus. Ainsi, le marché s’est étendu à toutes les sphères de la vie privée : « Le marché débarrassé de toute entrave et étendu graduellement à toutes les sphères de la vie sociale » (Castoriadis)

...On parle alors de « pouvoir du client », de « client roi », de « client unique ». Dans le discours des dirigeants d’entreprises, ce client devient le patron, et sert de justification à la flexibilisation et la précarisation consécutives du travail : l’entreprise doit s’adapter aux exigences changeantes des clients et aux fluctuations du marché. Le management de la qualité a ainsi été le précurseur de l’introduction, il y a une dizaine d’années, de la relation client–fournisseur dans le processus de production. On voit d’ailleurs progressivement apparaître de nouvelles terminologies, dans les discours, autour de cette notion d’intégration du client : on parle de « consommateur actif », de « client informé », « consom’acteur », de « pouvoir du consommateur–client », de « client roi », et même d’« entrepreneur ». Dans ce mode de communication, le client se reconnaît en tant qu’individu unique et non plus en tant que consommateur destinataire d’un message commercial uniforme.

Le marketing a été la fonction principale qui a formulé ce changement en prétendant passer d’un « marketing–produit » à un « marketing–client » ou bien d’un marketing transactionnel à un marketing relationnel one to one. Le Customer Relationship Management (CRM) en est la plus célèbre expression. Cette stratégie vise à utiliser, à l’aide d’outils technologiques, les bases de données clients, pour personnaliser les offres. Les techniques de la relation client participent à ces stratégies très en vogue de personnalisation de l’offre, voire de co-construction de l’offre. Même si ce concept a « ouvert la possibilité d’un partenariat entretenu entre l’entreprise et le client personnalisé (en oubliant jamais que ce qui est perçu comme personnalisation par le client n’est toujours que la modularisation de segments standardisés du coté de l’entreprise) » (Floris, 2001 : 11). Il s’agit à la fois « d’aiguiller » mais aussi de « construire implicitement le portrait de celui que l’on cherche à orienter » (Mallard, 2000 : 397).

Mais le mythe du client roi a la vie dure...

"...Le consommateur d’aujourd’hui, qui est individualiste, vindicatif, volage, avide de nouveautés et d’immatériel, n’est pas assez éduqué pour faire des choix vraiment éclairés. La question sous-jacente est celle de savoir si l’on peut ou si l’on doit résoudre les problèmes de la société par le marché. En abordant les pistes et leurs limites, l’auteur souligne les logiques perverses du marché, lorsqu’elles sont transposées au niveau des citoyens. Etre citoyen ne se réduira jamais à bien consommer. En effet, le consommateur comme un enfant gâté, lui, veut tout, tout de suite. Alors qu’être un vrai citoyen devrait consister à faire des choix et se donner des échéances. Or, le marketing politique contribue à promouvoir un citoyen dénaturé qui consomme du politique comme des 4x4.

Nous vivons donc tous dans une double schizophrénie. Celle du consommateur travailleur, par exemple contester les délocalisations et acheter à bas prix, et celle du consommateur citoyen, par exemple, vouloir aider les pays pauvres et en même temps s’en méfier.... Plus fondamentalement, l’auteur dit que c’est à une crise de la transmission en des valeurs humanistes et républicaines que nous avons à faire. Il appelle cela « la disparition de l’exemplarité ».

Le consommateur moyen d'aujourd'hui finit par être la victime d'un tel narcissime exigeant et finit par reproduire sa demande marchande à toutes les institutions (santé, école...) et la notion de client finit par remplacer celui d'usager dans les services publics.

L'horizon du bien commun finit par perdre son sens, l'égocentrisme, le narcissisme fonctionnant à fond comme moteurs principaux, comme C. Lasch l'a bien montré. L'infantilisme et ses exigences impérieuses finissent par devenir un des aspects des consommateurs captifs. La schizophrénie s'installe (entre l'acheteur en quête de "bonnes affaires"et le producteur qui risque son emploi par délocalisation expliquant ces dites bonnes affaires) et le marketing de l'ego devient la stratégie dominante.

La société de consommation est donc bien loin de représenter une libération, surtout quand le consommateur devient esclave du crédit, un homo debitor.

Et le consommateur s'efface devant le citoyen...

Roi le consommateur? Un pouvoir qu'il n'a pas. Plutôt un (faux) dictateur. Une avidité de jouissance, sans cesse inassouvie, sans perspective ni souci de l'intérêt général et du long terme.

_______

- Le marché manipulé

__

Dictature du consommateur
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Histoire de lunettes

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Histoire de lunettes


Voir on ne pas voir...that is the question
_________ Ils ont des yeux et ils ne voient pas...(La Bible)
__Les lunettes sont bien utiles pour mieux voir (si, si!), même si elles ne sont parfois que des éléments de décoration faciale dans une mode changeante où les stars donnent le ton, mais certains s'en dispensent pour voir flou (il est vrai que la réalité n'est pas toujours belle à voir) ou en possèdent et ne voient rien du tout...
La myopie ne se soigne pas toujours, surtout quand pointent les élections. Gouvernement à courte vue...
A Bruxelles ou ailleurs, certains devraient s'équiper de binocles de meilleure qualité.
Le court-termisme fait partie d'un système.
Les marchés, plutôt fous, devraient passer chez le flou Afflelou.
___Enfin, on vend des lunettes, c'est un commerce, scandaleusement lucratif
Des prix fous. Attention les yeux!
Comme dit B. " Sans lunettes, la vie vaut-elle la peine d’être vécue, d’être vue, d’être lue…. ? Voilà quelque uns des messages subliminaux... qui vous ont fait craquer sans regarder au prix !
Il y a une morale à tout ça : Vendre des lunettes, et en acheter, entretient une forme de cécité. Au royaume des opticiens, ils se tiennent tous par une main, et de l’autre se voilent les yeux, pour cacher leur sourire carnassier...."
Les lunetiers, jamais à court d'imagination, font appel aux stars et en mettent plein les yeux.
___Il y en a qui voient tout, qui savent tout de vos goûts, de vos préférences, de vos lectures...comme Google, qui a même inventé des lunettes futuristes.
Une vision hyperfine qui peut cependant mettre en péril la vie privée...

Histoire de lunettes
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L'Islam contre lui-même

Publié le par Jean-Etienne ZEN

L'Islam contre lui-même

____________________________[ Quelques pistes et interrogations]___

Au nom de l'Islam...

Mais quel Islam?

Très tôt, l'Islam a connu des tensions internes a été en guerre contre lui-même.

Une rivalité, parfois meurtrière, qui refait surface de manière récurrente et violente.

Un monde multiforme et très divisé.

Une sorte de guerre réactivée.

Des divisions qui s'exacerbent aujourd'hui du fait de la mondialisation et des politiques occidentales au MO, qui ont pulvérisé des équilibres géopolitiques fragiles et fait naître des monstres.

_______Conscients des dangers de ces dérives, des musulmans s'adressent au monde musulman

Certains, comme Meddeb, dénoncent la maladie de l'Islam, qui serait né de l'intégrisme wahhabite, mais dont les prémisses seraient dans les textes mêmes...

Des intellectuels de confession musulmane appellent même à une révolution dans l'islam.

De faibles voix de musulmans laiques, en France et dans le monde, se font timidement entendre;

Le maire musulman de Rotterdam met brutalement les pieds dans le plat, tandis que certains lancent un appel pour le droit au blasphème et à l'athéisme .

Certains veulent faire sauter un tabou, mais ce n'est pas encore une vague, loin de là...

_______Il a fallu du temps en France pour actualiser et stabiliser les valeurs républicaines et notamment la laïcité inscrites pourtant dans les principes révolutionnaires de 1789. Un centaine d'années.

On peut espérer que la laïcisation du monde musulman, au contact de nos valeurs, se fera plus rapidement.

La musulmanophobie n'est pas partout. La contreradicalisation mettra du temps contre toutes les formes fondamentalistes d'islamisme, politiquement instrumentalisées. La plus dangereuse aujourd'hui étant Aqpa, au Yemen, terreau fertile pour le pires folies.

Difficile pour beaucoup de faire entendre une voix modérée, même dans le cortège de Charlie. L'intégration ne va toujours pas de soi pour les nouveaux arrivés et des régressions se constatent un peu partout. Les accomodements sont des pièges dont nous voyons ça et là les effets.

Le musulman dits modérés d'aujourd'hui tendent à apparaître comme une version actualisée du bon nègre

_____D'une certaine manière, "L'islam aurait perdu de vue sa propre histoire",,,qui fut bien plus tolérant à certaines époques, où la cohabitation avec les Juifs, notamment, arriva parfois à une certaine forme d'équilibre et harmonie. Le wahhabisme a été le ver dans le fruit et la crise du monde arabe, dès la chute de l'empire ottoman, a créé les conditions d'un durcissement des exigences doctrinales.

Il n'y eu jamais vraiment de mise en perspective historique du Coran et d'interprétation libre, comme nous en avons connu depuis Spinoza à propos de la Bible. Le littéralisme dogmatique, sans pratique herméneutique, démythologisation, analyse des sources, prévalut. L'esprit des Lumières est resté inconnu.

________La laïcité, ce mot qui fâche, reste plus que jamais un combat.

Quant aux principes mêmes du fait religieux, cet archaïsme, difficile d'en imaginer l'extinction.prochaine...

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Loup, y es-tu?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Loup, y es-tu?

Parler du loup, c'est(aussi)parler de l'homme

__Le loup est un révélateur de notre propre histoire.
Ses représentations renvoient à des modes de vie, de pensée, de rapports établis entre civilisation et sauvagerie, nature et culture...
____L'homme: un loup pour l'homme ou un loup pour le loup?
_________Le loup a été longtemps diabolisé, associé au danger, au mal, à la perversité.
Quasiment idéalisé aujourd'hui, préservé, devenu rare, reclus loin des espaces habités, l'image du loup a bien changé. Il fascine encore, mais n'inspire plus la crainte, même s'il hante encore l'imagination.
Depuis Ysengrin jusqu'au loup du Mercantour d'aujourd'hui
_Loup: le mal aimé, dont on retrouve les traces à travers les légendes , les contes et les fables (Le loup et l'agneau, le petit chaperon rouge,etc...)
Mais la mauvaise réputation du loup s'atténue avec le temps
____L'histoire du loup en France met en évidence des modes de vie et des rapports sociaux disparus, un ruralité qui s'est éloignée
__Le loup à travers la mythologie et l'histoire: une riche matière à réflexion, montrant parfois des rapports ambigüs ( mythe et réalité des "enfant-loups", réels ou fantasmés,loup garou, etc...)
__Hélène et ses loups: symbole d'une réconciliation rêvée
_________
___________Le loup; révélateur de l'histoire des hommes et de l'histoire de la ruralité
"...Depuis que le prédateur est passé du statut d’animal nuisible à celui d’ani­mal protégé, un tri s’est opéré dans son identité. La prise de conscience des avantages de la biodiversité a contribué à relativiser l’image négative du passé, jusqu’à la remettre en cause. Emblème de la place du « sauvage » dans notre environnement, Canis lupus n’incarne plus la férocité mais la qualité de notre richesse écologique. Car l’ampleur de l’investissement sym­bolique dont l’animal a toujours été l’objet prédispose aux prises de position dogmatiques.
En France, dans le débat qui s’étend sur le rapport entre les deux protagonistes, la simple éventualité de l’agression sur l’homme est considérée comme la plus terrible des accusations. En concède-t-on la maté­rialité que la rage devient un recours pour expliquer la transgression et dis­culper l’animal sauvage. Un mauvais procès s’étale au grand jour. Tandis que les loups actuels ne posent plus de problèmes qu’à un secteur limité de l’élevage - très éloigné des centres de décision et d’opinion, et désormais marginalisé -, les relations entre la société et le prédateur n’ont plus rien à voir avec celles qu’elles ont été longtemps dans un pays où le loup était perçu comme l’ennemi public : « chiens, chasseurs, villageois, s’assemblent pour sa perte », une réalité qu’on retrouvait bien au-delà des Fables de La Fontaine. Du loup - la pire des « bêtes noires » ou des « bêtes puantes » -Buffon brossait un portrait épouvantable, souvent cité : « désagréable en tout, la mine basse, l’aspect sauvage, la voix effrayante, l’odeur insupportable, le naturel pervers, les moeurs féroces, il est odieux, nuisible de son vivant, inutile après sa mort » !...

_" Le loup a longtemps été considéré comme le pire ennemi du bétail et même comme un prédateur dangereux pour l’homme. ... Quelle a été la dangerosité réelle du loup vis à vis de l’homme, quelles en ont été les conséquences et les manifestations ?...
Par ses attaques le loup s’insinue dans les maillons fragiles de l’organisation sociale et de l’organisation spatiale. En effet, pour pouvoir subsister et se développer, il sait que l’homme est son premier concurrent, son premier adversaire, qu’il lui est généralement supérieur, mais dans des contextes particuliers il sait mettre à profit les situations de vulnérabilité de son concurrent. Et les attaques du loup sur l’homme sont révélatrices des dysfonctionnements de la société rurale et en même temps des contradictions de l’occupation de l’espace. Par exemple le fait d’utiliser des enfants comme aides familiaux entre 4 ans et 15 ans non seulement pour des tâches artisanales et commerciales, mais surtout pour des tâches culturales et de gardiennage du bétail. Ce gardiennage s’effectue dans des pâturages qui se trouvent souvent en moyenne montagne et en région de plaine. Ils sont entourés par des bois à l’écart des maisons et ils assurent une situation de vulnérabilité à l’homme qui apparaît derrière des catégories faibles. Les attaques du loup mettent à jour un fonctionnement de la société, une situation concurrentielle dans l’occupation de l’espace où les situations de faiblesse de l’homme apparaissent au premier plan....

_" L’occupation de l’espace qui a été maximale à partir du XIIIème siècle, et avec des fluctuations jusqu’au milieu du XIXème siècle, de 1300 à 1850, le calendrier agropastoral pour expliquer les activités dans l’année et en même temps l’étendue des activités agraires, d’élevage et industrielles a été très dense dans les campagnes pendant cette période très longue. La situation de rencontre, de conflit entre l’homme qui occupait l’espace rural, davantage qu’aujourd’hui, et le loup, qui était beaucoup plus dense car il y avait entre 15 000 et 20 000 loups en France, était sinon permanente, du moins très fréquente....Il y avait une originalité profonde de cette Bête du Gévaudan et qu’elle était un révélateur des rapports entre l’homme et le loup mais aussi d’un état de la société et de l’environnement dans un secteur bien particulier de la France du XVIIIème siècle lancé dans les Lumières et le progrès agricole mais qui dans le cadre de l’Auvergne et du Gévaudan demeure dans un secteur très replié, extrêmement écarté. Nous sommes dans un pays oublié de la croissance, où l’on parle le patois, où les communications sont très mauvaises, où les conditions environnementales sont infectes, où la population est aux limites de la misère. Et cette Bête du Gévaudan est révélatrice des écarts culturels de la France en voie de développement."

Hélène et ses loups:

Loup, y es-tu?
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Un gourou bien de chez nous

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Un gourou bien de chez nous

__Il est connu, archiconnu.
____ Il est partout!
_____ Encore (relativement) jeune, mais déjà une longue carrière...
Il aura tout fait: économiste (?), écrivain (ou écrivant), banquier(?), conseiller du prince, musicien, coureur de studios et d'hebdos, visionnaire(?), etc...Un phare de la pensée!
Mondialiste affirmé, d'esprit transnational, bohème incarné, mille projets dans la tête, un peu piqueur d'idées, Attila Attali passe toutes les frontières, survole tous les sujets, écrit sans relâche.__ Notre Pic de la Mirandole tutoie les sommets.
Mais quand prend-il le temps de dormir?
______ Il est pourtant loin d'être indispensable...disent des mauvaises langues.
Ce présumé de gauche fut sarkozien d'occasion. Tous les rateliers lui conviennent.
______ Comme dans un auberge espagnole, on trouve de tout chez cet homme pressé, toujours entre deux avions: le meilleur (mais il faut bien chercher...) et le pire.
__Comme dit J. Gadrey: la trajectoire intellectuelle de Jacques Attali (50 livres depuis les années 1970) est un exemple sans équivalent de zapping entre des idées et propositions aussi « positives » que contradictoires, entre son rapport sur la « libération » de la croissance française, qui était un hymne à la libéralisation compétitive, jusqu’à des idées humanistes, critiques des marchés, voire altermondialistes comme on va le voir. Sans parler des idées plagiées, ou des idées bisounours (comme celle-ci, dans le rapport : « chacun a intérêt au bonheur de l’autre. »
______________ Il lui vient parfois, reconnaissons le, quelques lueurs, comme lorsqu'il disait qu' un économiste est une personne capable d'expliquer rationnellement le lendemain ce qu'elle avait été incapable de prévoir la veille.

Belle autocritique!
___ Ou, à propos de Davos:
,Le Forum économique mondial n'est qu'un "café du commerce"..."les gens se rencontrent là-bas pour coordonner leurs agendas, planifier des rencontres ou faire du réseautage. [...] Il ne faut y voir rien de plus qu'une machine à café mondiale où des gens se rencontrent, bavardent, se serrent la main, échangent des tuyaux et s'en vont". "Davos est surtout une opération commerciale, très efficace et très réussie, où il faut payer pour participer et les places sont très chères", ajoutait jacques Attali, précisant cependant saluer "le génie" de son fondateur Klaus Schwab."
____ Ou, plus osé: « Les Anglo-Saxons n'ont pas supprimé les paradis fiscaux, ils ont éliminé leurs concurrents » _____Mais comment a-t-il trouvé ça?.

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Sainte sieste

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Sainte sieste

___ Qui dira jamais ses bienfaits?


___Pas la sieste obligatoire des colos d'autrefois.
La bonne sieste, ce n'est pas la bulle du tire-au flanc ou la paresse programmée (même si on peut en faire parfois l'éloge, comme Lafargue)
___C'est gagner du temps, pas seulement de l'énergie!
La sieste librement choisie, moment privilégié où le temps est suspendu.
___ Elle devrait être déclarée d'utilité publique, rendue obligatoire et remboursée par la Sécu.
En cette période de chaleur intense, comme tout au long de l'année.
___Même 10 minutes suffisent, sous certaines conditions minimales.
Pas besoin de gourou ou de bar à sieste pour cela...
Un relax suffit et un environnement favorable. Relaxe, Max!
Lâcher prise quelque temps, même sans sommeil profond.
Couper les ponts. Se désemcombrer de soi-même. Faire le vide.
____Se laisser aller comme un nuage au gré des vents. Laisser la respiration se déployer librement, la poitrine épousant les mouvements de la houle en bordure d'une mer calme.
Ne surtout pas en faire un devoir, mais se livrer au plaisir de l'abandon, au poids ressenti du corps, à l'aide de quelques techniques zen si utiles. Zen..z..z..
___Se livrer à la sagesse de l'instant, laisser tomber un moment le vouloir perturbateur.
La sieste vous refait un bonhomme, répare, restaure et vous le remet sur pied
Elle reconfigure un logiciel interne perturbé, élimine les bugs quotidiens, permettant une navigation mentale redevenue plus fluide.
___Il faut la réhabiliter, contre l'esprit de rentabilité à tout prix.
Autrefois, dans les campagnes, on savait faire la sieste.
Certaines entreprises ont fini par comprendre son utilité pour une meilleure productivité.
___Même au Japon! Eh oui...
Les scientifiques en vantent les mérites. Alors...
_________________________Mais quand c'est un bonimenteur qui en parle, après Pierre Perret, ou Françoise Hardy, cela devient plus intéressant et convainquant...:
ICI, ou LA, au choix.
Bonne sieste!
___________

Sainte sieste
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Insolite...

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Insolite...

.1_Intéressant projet parisien: une aire pour les gens du voyage dans le XVIe
_____Au fait, il y a aussi des logements souvent inoccupés Avenue Foch, comme au numéro 72 ( la résidence parisienne privée du Prince Sultan Ben Abdul Aziz

.2_Promis, juré, il ne recommencera plus!
____ D'ailleurs il a tout oublié...
Deux ans de prison ...avec sursis (ouf!)

.3_Manque de médecins chez les ploucs?
___La solution: faire appel aux vétérinaires
"...on n'a qu'à mettre les malades dans des étables, cela permettra de régler une fois pour toutes le problème de place dans les hôpitaux. Et les paysans deviendront des infirmières... Après tout, la Vierge Marie a bien accouché dans une étable..." (J.)
_Ce qu'en pense le chien de Léon...Pas bête, le canin!

.4_Et si on remplaçait les traders par des chimpanzés?
_____la bourse se porterait mieux

.5_ Il ne faut pas conseiller aux religieuses de prendre la pilule

.6_Quand le gratuit est payant

.7_Une nouvelle espèce d'homo: l' homo candidatus

.8_Excellent pour...les animaux!
____Et encore!

.9_C'est bon pour les allocs!

.10_ Dites AAA!...
_________Faut pas pousser!
Perfide Albion !
ça craint...

Insolite...
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Union sacrée?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Opinions
________ C'était prévisible:
Les jours d' après s'annoncent difficiles, même si nous ne pouvons préjuger de rien, si nous faisons face à de grandes incertitudes.
__Le patriotisme de circonstance n'est qu'un feu de paille et doit laisser place à l'action, la reconstruction, à une laïcité réaffirmée et réaffermie.
__ On peut se méfier à bon droit des pièges de l'union nationale.
__ Le jour de gloire n'est pas fait pour durer...
__ L'émotion n'est qu'un temps rassurante…
__ Le désir d'union ne doit pas nous empêcher d'affronter la réalité:
________ "... Les événements tragiques que connaît notre pays sont une cruelle épreuve du retour de la réalité après des années de déni ou d'édulcoration de phénomènes comme la montée du communautarisme et de l'intégrisme, les nouvelles formes de banditisme, le développement de l'antisémitisme et de l'islamisme radical…, dont les acteurs de terrain ont une conscience aigüe depuis longtemps. Les travailleurs sociaux dans les quartiers, les enseignants dans des classes difficiles, les magistrats, les policiers et les gendarmes, les services de renseignements… n'ont cessé d'alerter les pouvoirs publics. On n'en a pas moins laissé s'accumuler les tensions et les points de fractures en les recouvrant d'une langue de bois sociologisante, de rapports et d'«outils» d'évaluation en tout genre qui se sont montrés globalement impuissants à contrer ces phénomènes délétères. Le chômage de masse n'a rien arrangé. Affronter ces réalités sans pour autant se sentir désarmé n'a rien d'évident. Dans ce domaine comme dans les autres, le travail de reconstruction ne se fera pas en un jour. Mais encore s'agit-il de cesser de dénigrer nos idéaux républicains au nom d'un «multiculturalisme» invertébré, d'un communautarisme et d'un individualisme victimaires qui laminent la confiance en nous-mêmes. Nous ne pouvons plus en rester à un relativisme culturel et politique qui élude constamment la question de savoir ce qui nous spécifie comme pays et comme civilisation. Un pays qui rend insignifiant son passé se condamne à ne plus inventer un avenir discernable porteur des espérances d'émancipation ; un pays qui ne croit plus en lui-même est ouvert à toutes les servitudes.
Nous ne manquons pas de ressources. Le peuple français et ses représentants ont su relever les défis et surmonter les épreuves tout au long de l'histoire. Aujourd'hui, il ne s'agit pas seulement de manifester une compassion envers les victimes et leur rendre hommage, mais d'affirmer avec force ce à quoi nous tenons dans notre héritage politique et culturel, français et européen. En ce sens, le mouvement qui s'est affirmé dans tout le pays peut être un levier d'un renouveau démocratique face au terrorisme islamiste, aux barbaries et aux désordres du nouveau monde. Tel est du moins mon souhait. En l'affaire, rien n'est joué d'avance, mais la France et l'Europe n'ont pas dit leur dernier mot."

Union sacrée?
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Toutoubars, minoubars, y en a marre!

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Toutoubars, minoubars, y en a marre!

Dans la série "on n'arrête pas le progrès", voici une nouvelle qui va faire miauler de satisfaction plus d'un félin:
___Le premier "bar à chats" ouvre ses portes à Paris!
Les baràchiens existaient déjà, pour les dogsàsamaman
Donc, pas de jaloux....
___Après les barasoupes et les baravins,
On a vu fleurir les baratapas, les barasiestes, les barahuitres,
les baracoutures, les baragoûts
_____D'autres, stimulés par le succès, ont créé des barasourires
Et même des baraongles...
__Il fallait oser!
___L'audace et l'imagination étant sans limites, on attend: les baracheveux, barachaussures, baracasquettes...
Ras la casquette!

____Les baracons prospèrent et ne sont pas près de se tarir, d'après le fameux théorème d'Eintein.
____Le baràtoutetnimportequoi a de l'avenir...
Et si on créait des baràidées?
Un tonneau, une bougie et une bière pourraient suffire, si on en croit le vieux Diogène.

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Barbaries

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Barbaries

Vous avez dit barbares?
_________ Les enfants du chaos
Un mot qui peut servir de cache sexe.
__ Qualifier de "barbare" le massacre de l'équipe de Charlie, on le peut, faute de termes plus appropriés, adaptés à l'horreur, à l'inqualifiable.
__Mais quel terme employer pour ce qui se déroule depuis trop longtemps en Syrie, en Irak, au Nigéria?.. Notre arbre ne doit pas cacher la forêt, si proche.
Ce mot passe-partout, produit de la sidération, peut éviter de poser certaines questions, difficiles mais nécessaires qui nous reviennent comme des boomerangs.
____ Union sacrée contre la barbarie, a-t-on dit de la journée exceptionnelle de dimanche.
La guerre de 14 et ses mâles accents, c'est fini. Le conflit est d'une autre nature. Parlons plutôt de sursaut républicain, solidarité, oui. Mais cela ne suffira pas.
____Il faut analyser les causes proches et moins proches des désordres dont nous sommes à l'origine, sans lesquels une telle folie n'aurait pas déferlé jusqu' à nous.
_____ De l'Afghanistan à l' Irak, jusqu'à Libye et la Syrie, nous avons créé ou contribué à créer, par naïveté ou intérêts à court terme (pétroliers entre autres), un terreau favorable au développement et à l'expansion de mouvements radicaux, bien présents mais plus ou moins contenus.
La complicité avec des puissances moyen-âgeuses a renforcé ces dérives. Le wahhabisme saoudien notamment a enfanté Ben Laden et ses sous-produits. Le double jeu de l'Arabie Saoudite a piégé même les USA.
___Il ne s'agit pas de déresponsabiliser les meurtriers, mais de comprendre de quoi ils héritent, sur quel terrain se sont développées ces pousses sauvages.
Il est nécessaire de remonter à la source. sortir de la morale pour la géopolitique.
______ Rien n'excuse des massacres ou des meurtres de masse, mais il serait bon de comprendre... un peu. Même si c'est compliqué, trés compliqué...Cette horreur, au nom de la religion, ne vient pas ex nihilo.
Il faut être faussement naïf comme Fillon pour faire semblant de découvrir qu' "un certain nombre de pays du Golfe financent le terrorisme"
_____ Il y a une fausse bonne conscience de l'Occident face au terrorisme, notamment face au problème syrien.
__ Il faudrait des volumes pour parler des erreurs, des compromissions, des incitations, des appêtits pétroliers, du machiavélisme de l'Occident, d'abord historiquement des USA, flirtant avec les pétromonarchies, aidant les Talibans à s'armer dès l'invasion russe en Afghanistan, pulvérisant l'Irak (que Rumsfeld, Cheney et les Texans néo-conservateurs voulaient ramener à l' âge de pierre)... Le coup de pied dans la fourmilière pour créer un nouvel ordre s'est soldé par la pire des désordres, porte ouverte à toutes le tyrannies, démultipliées aujourd'hui. Tout ça essentiellement pour du pétrole.
Et il eu la désastreuse opération libyenne, qui a projeté la violence dans le Sahel, les erreurs syriennes, que F. Pichon décrit si bien dans un récent ouvrage.
___ On a ouvert plein de boites de Pandore, par naïveté ou par intérêt. La démocratie aéroportée ne marche pas...
On pourrait faire la genèse des choses, remonter, si on voulait, à la division du Moyen Orient,
grosse déjà de conflits futurs, mais il faut en rester aux causes prochaines, et d'abord l'intervention américaine dans le conflit afghan et irakien, mère de toutes les dérives.
____ On a pu dire, pour faire bref et simple, que les frères Kouachi sont un pur produit de la politique étrangère de l'OTAN (Charlie Hebdo)
_____ Les assassins ne paraissent aussi forts que parce que nous sommes faibles, et oublieux des principes dont nous sommes porteurs. Nous les avons laissé monter sur nos épaules...
___ Ce n'est pas un porte-avion et les accents d'un nouveau Clémanceau qui résoudront le choc des barbaries
______________ Qu'est ce qui a tué Charlie ? Ou plutôt qu'est ce qui a amené le fait qu'on s'en prenne à Charlie de la sorte ? Qui en est ou quels en sont les facteurs responsables ? Si nous ne souhaitons plus que de tels événements se réitèrent, il va bien nous falloir en trouver les raisons.
L'Arabie Saoudite est le principal client de la France en terme de vente d'armes (1,9 milliards d'€ de contrats en 2013). La France vend des armes au Qatar. Deux centres avérés de financement et de formations de terroristes. Pour la France, 40% des prises de commandes en armement sont issues du Moyen-Orient. Et comme dirait Howard Zinn : "Il y a une réserve de terroristes potentiels parmi tous ces gens, partout sur la planète, qui ont souffert de la politique étrangère des États-Unis.", remplacer par "France" ! L'ingérence et la vente d'armes sont une combinaison qui nourrit le terrorisme. Pour aller plus loin, un article de Noam Chomsky, intitulé "Terrorisme, l'arme des puissan
ts"
.... la barbarie majeure étant l’intervention occidentale, et surtout le comportement des Etats-Unis dans cette région. C’est ce qui a provoqué une contre-barbarie, qui reste mineure par rapport à la barbarie principale, mais qui constitue néanmoins une barbarie. Ce qui vient de se passer est une nouvelle illustration de ce processus et fait partie intégrante de ce choc des barbaries. Il est important de le comprendre. Ce carnage meurtrier, tout à fait choquant et épouvantable, fait partie des carnages perpétrés pour des raisons liées à la religion, de l’assassinat islamophobe (en 2011) qui a fait 77 morts et 151 blessés en Norvège (par Anders Breivik), au carnage perpétré par Baruch Goldstein, l’extrémiste ultra-sioniste qui a tué plus de 29 personnes en février 1994 en Palestine (à Hébron, dans le Caveau des Patriarches).
....il faut mettre tous ces événements dans leur contexte et comprendre l’origine de ces actes épouvantables. Or cette origine réside avant tout dans les actions de l’Occident, c’est l’Occident et en particulier des Etats-Unis qui en portent la responsabilité, dans la mesure où ils ont nourri la source idéologique de tout ce processus, en soutenant le royaume saoudien avec son interprétation la plus fanatique, la plus réactionnaire de l’Islam. Les Etats-Unis ont en effet parrainé le royaume saoudien pratiquement depuis le début, ou disons depuis dix ans après sa création, lorsque le pétrole a été découvert dans ce pays. Ce pays a été l’allié le plus ancien des Etats-Unis dans cette partie du monde, un allié bien plus ancien qu’Israël et les autres Etats. Il a aussi été d’une certaine manière leur meilleur allié, dans la mesure où il a beaucoup de connexions et procure bien sûr beaucoup de gains économiques aux Etats-Unis…»

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