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Bidoche

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Au barbecue ou pas...

                                         Attention à l'excès de viande!   ___ Sandrine Rousseau a souvent des audaces douteuses. Que le viande grillée soit affaire de mâles, ce fut et ça reste certainement souvent le cas. Sauf peut-être dans les cavernes préhistoriques; mais qui le sait? Bouillie (par les femmes) ou grillée (par les hommes), c'est en tout cas maintenant bien reconnu: nous consommons trop de matière carnée, nous la petite minorité occidentale qui en avons les moyens. Il est temps de reconnaître que l'excès de consommation de viande est nocif pour la planète, que le bilan n'est pas bon. Depuis le début des années cinquante, la consommation de viande a explosé, surtout aux USA, l'élevage a connu une extension toujours plus considérable et l'impact sur le milieu naturel, particulièrement les ressources en eau, n'a cessé de croître. L'élevage, intensif surtout, n'a eu et n'a que des effets négatifs à différents niveaux.                 _____ Cela fait longtemps qu'on le sait (ou qu'on devrait le savoir)... Et on ne parle pas du bien-être animal. L'agrobusiness finit dans la démesure . Le gigantisme américain gagne l'élevage européen . Les usines à  faire grossir les vaches et à répondre à la demande croissante de bidoche se développent sans frein. La viande à gogo est devenue le centre de notre consommation alimentaire.  C'est le règne du bidoche business, conséquence de l'agrobusiness conquérant.  Pas drôle d'être une vache hors-sol!

 

         En France, un mégaprojet d'élevage industriel, initié par un entrepreneur en BTP dans la Somme, vise à optimiser la vache.
    Plus grand chose à voir avec une agriculture raisonnée.
     Faire de la vache ou du béton, c'est du pareil au même. L'essentiel est le profit.
D'une vache deux coups: du lait et du méthane, le lait n'étant finalement qu'un sous-produit. 
   Ce méthane qui se perd et pollue va être récupéré comme source d'énergie, vendue à l'EDF. Moins dangereux que le nucléaire!
             Mais voilà, le projet est moins clean que celui des bureaux d'étude hors-sol.
    Quelques menus problèmes se posent à plusieurs niveaux...
Et la contestation gagne dans la région contre cette greffe industrielle et concentrationnaire. Un projet agro-industriel désastreux   Il y a des solutions plus simples... 
        Est-ce ainsi que les vaches vivent?..

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Fake News

Publié le par Jean-Etienne ZEN

D'hier et d'aujourd'hui.  (Suite_ Mais y aura-t-il une fin?)

               La question revient régulièrement et alimente des débats parfois passionnés et aveugles. Elle revient aujourd'hui à propos de l'usage des futurs vaccins. Mais à vrai dire elle ne s'est jamais arrêtée. Elle a des racines profondes et anciennes, se présentant de manières variées, prenant parfois la forme d'un vrai complotisme plus ou moins organisé.    Une notion piégée.  A l'heure où les grands médias , par la concurrence et la vitesse imposées, servent parfois d'amplificateurs à des nouvelles incontrôlées, mal étayées, parfois infondées.     A l'heure où les réseaux sociaux servent de tam tam médiatiques planétaires avec tant de facilité et de rapidité.  Les préjugés en tous genres servent de courroies de transmission , de relais et d'amplificateurs.

 

   Le mimétisme aidant, certaines fausses nouvelles ont vite fait de faire le tour  de la planète aujourd'hui et la vigilance peut parfois être prise en défaut, du moins momentanément. (*)
   Fake news ou pas, les parades peuvent parfois être disproportionnées ou imprudentes, quand elles ne sont pas biaisées, c'est pourquoi il est téméraire ou impossible de légiférer en ce domaine. Ou mettre le seuil de dangerosité en temps réel et qui jugera les fake news d'Etat? La propagande a joué un tel rôle et continue à le faire ,dans le déclenchement et l'entretien des conflits.

L'incroyable mensonge, lourd de conséquences...

    Le problème est  trop sérieux pour être laissé aux soins de la justice et de l'Etat.
 Le journaliste n'est pas toujours un bon veilleur, surtout quand il faut travailler vite et en situation d'urgence et de concurrence.
  Au risque d'engendrer le scepticisme généralisé, il doit veiller à suivre un code de bonne conduite.
         Le débat a encore de beaux jours devant lui...
_____

(*)   On se rappelle les rumeurs ... à l’encontre du leader socialiste Léon Blum, selon laquelle celui-ci mangeait dans de la vaisselle en or. Diffusée par la presse de droite dans les années 1930, elle ne touchait que ses opposants et suscitait des haussements d’épaule chez les autres car elle ne reposait sur aucun fondement sérieux.    On peut classer dans la même catégorie les rumeurs de la Première Guerre mondiale selon lesquelles par exemple les « Boches » coupaient les mains des enfants. Les citoyens croyaient-ils à ces bobards diffusés par les journaux et les cartes postales ? C’est peu probable car ils ne reposaient sur aucun élément avéré. D’ailleurs, on eut vite fait de les qualifier de « bourrage de crâne ». Mais on laissait dire car ces bobards remplissaient une fonction symbolique en légitimant l’effort de guerre et la solidarité de tous contre l’ennemi commun. De la même façon que les « fake news » d’aujourd’hui, ils soudaient les membres de la communauté dans la haine de l’adversaire
...Après la Seconde Guerre mondiale, l’intelligentsia occidentale a témoigné d’un aveuglement maladif vis-à-vis de la réalité soviétique. Ainsi, lors du procès Kravchenko, en 1949, des personnalités aussi réputées que le Prix Nobel Frédéric Joliot-Curie, Louis Aragon, Julien Benda ou encore Vercors sont venus dire à la barre le dégoût que leur inspirait l'accusé, coupable d’avoir médit sur l’Union soviétique.   Comme les islamistes d’aujourd’hui, ces intellectuels étaient enfermés dans leurs certitudes, inaccessibles au doute cartésien et à la recherche de la vérité. Et face à leurs contradicteurs, ils cherchaient un réconfort au sein de leur groupe.
     ...Si les bobards et les « fake news » n’ont jamais à notre connaissance cassé une réputation, c’est parce qu’ils ne reposent au mieux que sur des suppositions vraisemblables et ne contiennent aucun élément avéré. Ils ne convainquent que les convaincus et suscitent chez les autres des haussements d’épaules.  Il en va autrement des lettres anonymes d’antan ou des demi-vérités qui circulent aujourd’hui dans la presse et sur internet. Leur violence vient de la part de vérité qui rend leur contenu plausible. Elles peuvent en conséquence causer des torts irréparables aux personnes visées, comme on le voit dans le film Le Corbeau d’Henri-Georges Clouzot (1943).  Les demi-vérités ou demi-calomnies diffusées dans la bonne presse ont, bien avant l’ère internet, brisé des réputations et des vies. Comme les lettres anonymes, elles ont une issue fatale parce qu’elles contiennent une part de vérité qui leur apporte de la vraisemblance.     C’est le cas du « prêt gratuit » accordé par l’homme d’affaires Roger-Patrice Pelat en 1986 au ministre Pierre Bérégovoy pour l’achat d’un appartement. Révélé par Le Canard Enchaîné le 1er février 1993, ce prêt existait bien et laissait planer un doute sur la probité du Premier ministre de François Mitterrand alors qu’une enquête approfondie aurait montré l’absence d’intention délictueuse.    Patriote et républicain, qui plus est déprimé par l’échec de son camp aux législatives, Pierre Bérégovoy ne supporta pas que son honneur soit mis en cause. Il se suicida le 1er mai 1993.    Comment ne pas faire le rapprochement avec une autre affaire, le suicide de Roger Salengro ? Ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de Léon Blum, il fut accusé d’avoir déserté vingt ans plus tôt, pendant la Grande Guerre. Il est vrai qu’il avait été capturé par l’ennemi mais c’était en tentant de récupérer le corps de l’un de ses compagnons d’armes, avec l’accord de son chef…    Plus loin dans le temps, songeons à la reine Marie-Antoinette, dont les maladresses firent le miel de ses ennemis. Elle avait renoncé, par souci d’économie, à une somptueuse rivière de diamants. Mais les bijoutiers vendirent ensuite ce collier à un soupirant de la reine sans que celle-ci le sût. Le scandale retomba sur elle et ternit à jamais sa réputation.   L’affaire du collier lui coûta beaucoup plus que l’accusation d’inceste proférée lors de son procès. Par son outrance, cette accusation sans fondement lui valut au contraire l’indulgence du public… pas assez cependant pour obtenir son acquittement.  ....Plus que des rumeurs et des bobards sans conséquence, plus que des demi-vérités qui peuvent tuer, l’Histoire nous invite à nous méfier des mensonges d'État. Dans leur version la plus anodine, ils relèvent de la propagande avec l’inconvénient qu’ils entament la crédibilité des autorités. Ainsi en a-t-il été du « nuage de Tchernobyl ». Le 26 avril 1986, l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl a entraîné des mesures urgentes de prévention partout en Europe. Partout… sauf en France.   Le président Mitterrand et son Premier ministre Jacques Chirac ne tenant pas à affoler la population ni se mettre à dos le lobby nucléaire, il s’en est suivi une politique de désinformation qui relève du mensonge d’État...    ...L'Histoire et l'actualité montrent que la liberté d'expression et la vérité sont davantage menacés par les dirigeants de certains États, fussent-ils démocratiques, que par les bobards qui circulent sur internet et ailleurs.    Quel crédit accorder à la Maison Blanche quand, tant de fois, les présidents américains ont été pris en flagrant délit de mensonge sur des questions stratégiques ? En matière de commerce et de finance (négociations sur le CETA par exemple), quelle confiance accorder à l'Union européenne, adepte de l'omerta et des manœuvres de couloir ?...    Ces mensonges d'État et ces silences contribuent aux rumeurs de complots et nourrissent les « fake news ». L'antidote pourrait se trouver dans une absolue liberté d'expression (hormis la diffamation et l'insulte).    Si les médias se montrent ouverts au débat et à la critique, s'ils acceptent d'aborder les sujets qui fâchent, s'ils se gardent de diaboliser les opposants à la ligne officielle, on peut légitimement penser qu'il n'y aura plus d'espace pour les « fake news ». Mais nous en sommes encore loin. Un exemple parmi d'autres, qui nous a particulièrement frappé : Le Monde du 20 mars 2017 a pu consacrer un dossier très étoffé à l'antisémitisme dans la France d'aujourd'hui sans écrire une seule fois les mots islamiste, islamisme, islam, musulman etc. Troublant déni de réalité....____________
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Le bâton et le dollar

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 La diplomatie du dollar

                                             Par la force et (ou) la ruse. "J’ai toujours aimé le proverbe ouest-africain : « Parlez doucement et portez un gros bâton ; vous irez loin.", disait  Théodore Roosevelt, pour illustrer la diplomatie américaine et justifier les interventions militaires pour la conquête de nouvelles zônes d'influence, notamment sur l'île de Cuba, à son époque. Au fond, il ne faisait que reprendre une règle diplomatique courante et appliquer un principe déjà énoncé par Machiavel dans Le Prince.

 

 


 

 

     "...Bien que déjà en oeuvre avant sa présidence, Roosevelt a utilisé la force militaire à plusieurs reprises au cours de ses deux mandats avec une touche plus subtile pour compléter ses politiques diplomatiques et appliquer la doctrine Monroe lors de multiples interventions en Amérique latine. Cela comprenait la Grande Flotte Blanche, 16 cuirassés qui ont pacifiquement fait le tour du monde comme une illustration du prestige croissant mais neutre des États-Unis sous la direction de Roosevelt..."                        ____Une expression reprise récemment par Joe Biden.  Question de dosage...Parfois, avec plus de force que d'amabilité apparente, parfois avec plus de brutalité, comme sous Bush Junior, dans ses "croisades" moyen-orientales.. IL s'agissait d'ailleurs sous des prétextes les plus "nobles", de faire d'excellentes affaires en matière pétrolière et d'exploiter différentes ressources abondantes en Afghanistan, comme ce fut reconnu par la suite, après les échecs répétés sur le terrain. Mais ces aventures militaires tournant au fiasco ne furent pas perdues pour tout le monde...                 


                            Les guerres américaines, de conquêtes territoriales ou d'influences politico-économiques furent pratiquement ininterrompues tout au cours de sa brève histoire. La diplomatie du dollar a pris plus d'une fois des formes brutales.  Même la dernière intervention armée de l'armée US en Europe, ne fut pas dénuée d'arrière-pensées hégémoniques, comme le reconnaît l'historien Pauwels et comme le disait parfois à mi-voix le général de Gaulle, qui n'a pas apprécié les interventions US lors de la fin de la dernière guerre, dans une des phases de la guerre d'Indochine et dans le conflit algérien.... On ne parlera pas de celles qui ont joué et continuent à le faire dans le domaine économique, de manière plus ou moins habile et machiavélique. Pour ne pas parler d'actions purement politiques, comme à l'époque de Pinochet, la CIA aidant. Business first!                 __________________________

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Sols vitaux

Publié le par Jean-Etienne ZEN

La vie cachée des sols
                       Nous sommes enfants de la terre. Notre Terre nourricière est faite d'un équilibre riche, complexe et fragile.
           Que nous ne soupçonnons guère.
     La fabrique de la vie qui la constitue demande un autre gestion des sols  que celle, technocratique et court-termiste, que nous lui imposons de plus en plus, sous l'impulsion des marchands de machines et de certains  entrants, qui nuisent aux sols, ne les considérant que comme de simples supports.
  Avec le développement de la culture intensive et de l'agrobuseness, les sols s'appauvrissent de plus en plus. Notamment du fait de la multitude des produis entrants développés par l'agrochimie, qui contribue à réduire ou à détruire les constituants vitaux essentiels à la vie des sols.
    La monoculture sur de grands espaces, souvent par déforestation, accentue cette régression, de Bornéo à l"Amazonie de la Beauce au Middle West.
 
  Nous avons oublié que la vie des sols conditionne la nôtre.
       Nous sommes des hommes et Homo vient de humus. Nous  retournerons à la terre, comme humus. Le mot "homo" est lui-même apparenté à "humus",la terre,le sol,le grec "khamai" signifiant "à terre". Les Romains nommaient donc l'homme "le terrestre", par opposition aux dieux (cf. humilité, de même racine).
   Faute d'humilité et de savoir, nous tuons à petit feu ces sols qui vont devenir improductifs, sous les impératifs, non seulement démographiques, mais surtout les exigences de rentabilité et de mécanisation qui les accompagnent.
      L'homme oublie trop souvent qu'il ne peut vivre hors-sol. Sans les vers, notamment, ces laboureurs du sol, ses racines sont bien compromises.
    Le déclin de la diversité est une vraie menace, comme l'indique clairement Claude Bourguignon. 
      Le perte progressive des vers de terre, des insectes et des oiseaux n'est pas anodine. La vie microbienne se réduit.
  Le problème n'est pas seulement chimico-commercial, il est aussi politique.
    L'agriculture biologique pourrait nourrir, à certaines conditions, plus d'hommes qu'on ne croit.
A condition que soit revue dans l'urgence la gestion mercantile des ressources agricoles en reconquérant une souveraineté alimentaire, véritable et rapide.
  La biodiversité est toujours menacée
    L'agriculture dite moderne, pas seulement dans le Middle West ou l'Argentine, nous mène à des impasses.
    20% des terres cultivées dans le monde seraient affectées.
      La chimie  c'est bien, mais pas trop et pas n'importe comment. Sans ses obscurs alliés, la terre n'est plus rien.
                  La vie des sols conditionne la nôtre.
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Jobs en deux clics

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Si facile de trouver un job!

                                               Et de plus: in-dé-pen-dant!     Il suffit de ne pas être (trop) exigeant et de faire une opération toute simple: cliquer.      C'est un peu comme une agence, sauf qu'il n'y a pas de visage et que vous allez être sous statut particulier, avec un "contrat" un peu particulier. On recrute dans le domaine des plate-formes, mais il ne faut pas être trop regardant sur les conditions de l'emploi, souvent très particulieres, que l'on vous propose. Mais cela permet de (sur)vivre, surtout si on ne compte pas ses heures et éventuellement on n'est pas regardant sur sa vie de famille On connaît mieux le fonctionnement de Uber. Mais le système a fait école et se multiplie comme des petits pains. Des machines à fabriquer de la précarité. Un système qui rapporte gros... à ceux qui sont aux commandes, parfois au niveau international. A l'heure du capitalisme numérique. Les crises profitent bien au Gafams, qui font leur beurre, dans une économie de plate-forme, qui flatte le consommateur, mais atomise l'opérateur ou le "collaborateur".                                                              Flexibilité, mobilité et précarité sont les trois mamelles de ces nouvelles activités au service d' algorithmes sans visage et sans vision.  La flexibilité est une devenue une vertu économique majeure, pas seulement chez Amazon.   


                                                                                                                   "...Travailleur de supermarché, de stations de test Covid, d’entreprises de démarchage téléphonique… Au bout du fil, de l’écouvillon ou du transpalette, ces travailleurs indépendants ont été recrutés par l’intermédiaire de plateformes du travail uberisé, des agences d’intérim pour « auto-entrepreneurs » et « indépendants » où la prestation sans quasiment de cotisations – et donc une protection sociale affaiblie – remplace le salaire. StaffMe, Manners ou encore Student Pop sont toutes nées en 2016. Ces plateformes de « mise en relation » se chargent de trouver des travailleurs indépendants pour des missions à durée variable, d’une journée à plusieurs mois. Elles empochent au passage une commission d’environ 20 % du paiement. La pratique est à la limite de la légalité. Le premier procès contre l’une de ses plateformes aura lieu en fin d’année, et l’inspection du travail essaye de s’attaquer à ce problème. Car derrière la « flexibilité » promise se cache souvent une précarité accrue.  Selon les préférences et les compétences, les indépendants reçoivent des propositions pour des postes de vendeur, de manutentionnaire, de prospecteur commercial, ou même d’aide-soignant. C’est un peu comme pour les intérimaires, mais sans le statut de salarié. À la manière d’une application de dating, on peut rapidement accepter ou refuser l’offre d’un simple geste sur l’écran.    Le scandale des caissiers indépendants a éclaté pendant le confinement du printemps 2020. Depuis les révélations de StreetPress, Franprix a fait amende honorable et promis de ne plus avoir recours à des indépendants dans ses magasins. Contacté, Monoprix affirme n’avoir qu’« eu recours de manière très exceptionnelle à la solution StaffMe » durant le premier confinement, et n’y avoir désormais « recours que pour des besoins extrêmement ponctuels ne relevant principalement pas de notre cœur de métier, notamment des opérations de street marketing, se déroulant en dehors de nos magasins » (voir la réponse entière en boîte noire). D’autres entreprises continuent en revanche de l’utiliser. Selon les préférences et les compétences, les indépendants reçoivent des propositions pour des postes de vendeur, de manutentionnaire, de prospecteur commercial, ou même d’aide-soignant. C’est un peu comme pour les intérimaires, mais sans le statut de salarié. À la manière d’une application de dating, on peut rapidement accepter ou refuser l’offre d’un simple geste sur l’écran.     Le scandale des caissiers indépendants a éclaté pendant le confinement du printemps 2020. Depuis les révélations de StreetPress, Franprix a fait amende honorable et promis de ne plus avoir recours à des indépendants dans ses magasins. Contacté, Monoprix affirme n’avoir qu’« eu recours de manière très exceptionnelle à la solution StaffMe » durant le premier confinement, et n’y avoir désormais « recours que pour des besoins extrêmement ponctuels ne relevant principalement pas de notre cœur de métier, notamment des opérations de street marketing, se déroulant en dehors de nos magasins » (voir la réponse entière en boîte noire). D’autres entreprises continuent en revanche de l’utiliser....Le cocktail semble séduisant : la liberté de travailler quand on le souhaite, un paiement rapide, une rémunération horaire qui semble au premier abord supérieure au salaire minimum. « Les personnes qui se disent satisfaites par les plateformes sont celles qui font cette activité en complément d’une autre, ou qui le font depuis peu de temps. Faire cela sur une longue durée reste compliqué. Ce sont des formes de travail vouées à rester transitoires », explique le sociologue Alexis Louvion, à partir d’entretiens de recherche.  « La majorité des travailleurs des plateformes optent pour la création d’une micro-entreprise. Les cotisations versées à ce titre garantissent certes certaines protections (maladie, retraite), mais de manière moins protectrice que pour les salariés, souligne le chercheur. Il faut également rappeler que le statut d’indépendant ne donne pas droit à l’assurance chômage. Et ne permet pas d’être protégé par le droit du travail, qui institue, entre autres choses, un temps de travail encadré et la possibilité d’action collective par l’intermédiaire des syndicats. »....                       _______________________

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Intelligence artificielle

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Elle est partout.
        Elle n'a pas fini d'investir notre vie, individuelle et collective. Et on finit par ne plus la remarquer ou même à le soupçonner. Pour le meilleur et le pour le pire.
    Cette dite "intelligence" n'en n'est qu'à ses débuts et on peut s'interroger sur le caractère équivoque de son développement dans certains domaines et les menaces qu'elle peut représenter parfois pour nos libertés dans le cadre du contrôle social notamment. Pas seulement en matière de reconnaissance faciale, toujours plus sophistiquée.
   Il y a une part d'illusion et parfois de fantasme qui se glisse souvent dans les propos concernant les toujours plus grandes performances des technologies du numérique, les exploits des systèmes experts de plus en plus sophistiqués, des algorithmes toujours plus élaborés .
      Il y a lieu de revenir sur les limites de ce qui peut à première vue apparaître comme quasi autonome et infaillible. Voire magique. Les performances de certains ordinateurs (Deepmind), dans les domaines les plus variés, les exploits (relatifs) de Tesla, les systèmes embarqués sur avion, qui peuvent être "faillibles", les techniques de reconnaissance faciale, ...toutes ces applications en croissance rapide peuvent nous amener à croire qu'une véritable intelligence préside à ces réalisations à croissance rapide. Pour le meilleur et pour le pire.
       Or le simple bon sens, la chose la mieux partagée, selon Descartes,  nous amène à reconnaître que c'est l'intelligence humaine qui élabore et encadre ces réalisations dont on ne voit pas les limites techniques, qui sont toutes des applications d'un calcul parfois extrêmement élaboré, qui ne peut fonctionner que encadré, parfois imparfaitement, que par réflexion et décision, dans le contexte de choix qui peuvent être discutables et d'un système de valeurs que la machine elle-même ne peut engendrer.
    Les questions éthiques peuvent toujours être éludées, elles reviennent toujours en force, même dans les cercles les plus spécialisés.
     Il n'est pas besoin d'être grand philosophe pour porter un jugement sur la valeur et les limites de ce produit de l'esprit humain, dont Pascal et Leibniz avaient déjà eu l'intuition, que Turing avait initié. Un esprit qui est l'aboutissement d'une culture, qui ne fonctionne pas sans intuitions, imagination et émotions, qui ne rentreront jamais dans le cadre d'un "calcul", même le plus sophistiqué.
    Nous oscillons souvent entre technophobie et technophilie, ce qui nous égare très souvent et sommes parfois soumis au leurre d'une identification, virant parfois à l'absurdité.
     Il est important de mettre les choses à leur place, de relativiser, et de mettre un terme à certains fantasmes des gars de la Silicon Valley, mais pas seulement.
  Les données de la réflexion humaines, avec leurs limites, se situent toujours en amont.
   Penser l'intelligence, dans sa diversité, est une tâche qui ne sera sans aucun doute jamais terminée.

          Comment freiner et maîtriser un phénomène qui prend toujours plus d'ampleur, investissant une part de notre vie intime et nos libertés sociales?
                               "...Disponibles un peu partout en libre accès, les algorithmes d’Intelligence Artificielle (IA) changent radicalement la donne en matière de sécurité. Là où une organisation malveillante devait investir du temps et de l’expertise pour préparer et mener à bien un petit nombre d’actions criminelles, il suffit désormais de quelques algorithmes courants et de la puissance de calcul de quelques serveurs pour agir avec efficacité et précision sur une vaste échelle.  Hier, l’investissement personnel des malfrats les exposait au risque d’être repérés et identifiés. Aujourd’hui, la délégation du travail à des « bots » garantit aux commanditaires un redoutable anonymat.

Contre ces nouvelles menaces, le panel d’experts reconnaît qu’il n’existe guère de parade évidente. Seule, disent-ils, la mise au point de systèmes défensifs plus intelligents encore pourrait permettre, sinon de prévenir, du moins d’endiguer les attaques. Incitant à une fuite en avant technologique dont les conséquences seront de fournir toujours davantage de moyens aux criminels potentiels.  Pour la première fois, la question de la libre diffusion des algorithmes est posée. Mais est-il vraiment possible de restreindre la diffusion de codes informatiques ..?...On discerne alors le rôle que seront appelées à jouer les grandes entreprises technologiques dans la préservation de la confiance et la défense contre la malveillance. Elles seules détiendront les moyens de contrecarrer les pratiques nuisibles, comme par exemple d’authentifier une vidéo, de bloquer des infiltrations de virus informatiques générés automatiquement ou encore de protéger la multitude des objets connectés dont nous sommes, de plus en plus, entourés et dépendants. Déjà, ces entreprises disposent de leviers considérables, et en grande partie discrétionnaires, sur la visibilité d’une société ou la diffusion d’une information.      Garant de la confiance qui permet le lien social, l’État de droit devra, de plus en plus, s’effacer derrière les entreprises technologiques, celles qui maîtrisent la « bonne » IA et peuvent assurer cette mission. Tendance en tout point comparable aux conditions d’émergence de la féodalité dans l’Europe médiévale....Alléguant la sauvegarde de la souveraineté politique ou économique, la plupart des responsables politiques estiment qu’il est crucial de favoriser le développement d’une « industrie nationale » de l’Intelligence Artificielle. C’est qu’ils redoutent la mainmise des géants technologiques étrangers sur les données, et donc sur les personnes.     Ils craignent, en outre, l’effet des destructions d’emplois liées à la robotisation 4, et brandissent désormais comme une vérité indiscutable l’argument-choc selon lequel « les économies les plus équipées en intelligence artificielle et en robotique sont celles qui connaissent le moins de chômage ». 5    Mais le rêve de donner naissance à des champions européens de l’IA n’est pas sans contradiction dans une économie ouverte et globalisée, où lesdits champions peuvent, à tout moment, passer sous contrôle étranger.      Les entreprises technologiques promouvant l’IA, largement transnationales, l’ont bien compris puisqu’elles omettent soigneusement toute référence à une bien illusoire défense de souveraineté. Il n’est guère besoin d'invoquer celle-ci, au demeurant, pour que la compétition économique et la promesse de miracles techniques suffisent à alimenter une fuite en avant totalement débridée...." ______________
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Quel avenir pour Taïwan?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Casse tête chinois  [notes de lectures]

              Complexité et conflictualité. Pour faire bref et simple. En résumé: 

                          "...Comment défendre efficacement la petite démocratie de Taïwan face au géant totalitaire et impérialiste qu’est la Chine ? Peut-être en insistant sur le fait que si la légitimité du droit international est du côté de Pékin, celle qui découle de l’histoire est, en revanche beaucoup plus discutable, contrairement à ce qu’affirme avec aplomb la propagande officielle de la République populaire…"       La population est divisée dans les faits.       "...La crise a d'abord eu pour cause la prétention du Guomindang à être le représentant légitime de toute la Chine, et de l'autre côté du fait que la République populaire de Chine avait pour ambition symétrique de réunir Taïwan à elle, de la manière la plus pacifique possible, mais n'excluant pas « l'emploi de moyens non pacifiques » en cas de déclaration d'indépendance (cf. Loi antisécession de 2005). Le fait est que Taïwan a depuis revu ses prétentions à la baisse, tandis que la Chine populaire les revoit à la hausse, exerçant une pression croissante sur Taïwan afin de mener à la réunificationL'élément bloquant de la situation est que la moderne armée taïwanaise et surtout celle des ÉtatsUnis, engagés par le Taiwan Relations Act (en), assurent l'autonomie effective de l'île, alors qque le gouvernement et la population taïwanaise débattent d'une éventuelle déclaration officielle d'indépendance, sous la menace. La Chine continentale a effectivement affirmé que l'un des points pouvant mener à un conflit armé serait une déclaration d'indépendance de la part de Taïwan..."                     


                                                                                                                                                                                 Les relations avec la Chine continentale sont une des préoccupations prioritaires de la politique de Taïwan pour des raisons historiques, sociologiques (de nombreux Taïwanais ont leur famille ou travaillent sur le continent) et géographiques.   La question de l'indépendance formelle de Taïwan vis-à-vis de la république populaire de Chine est épineuse mais centrale au sein de la société. La classe politique doit en effet conjuguer les pressions de Pékin qui cherche une réunification et le sentiment de la population qui se veut plus distant de cette idée. Un sondage du 30 mai 2016 mené par le Taiwan Indicators Survey Research indique en effet que 52,6 % des habitants seraient favorables à une indépendance officielle, 30,9 % y seraient opposés et 16,5 % seraient indécis. La proportion des personnes favorables à l'indépendance est encore plus forte chez les 20-29 ans et s'élève à 72 %, ce qui représente un réel défi pour les relations entre la république populaire de Chine et les autorités de Taïwan dans les années à venir....'                                                  _________ A l'époque des négociations avec le Chine, "Kissinger avait bel et bien décidé d’abandonner Taïwan pour conduire la Chine à se rapprocher de l’Amérique pour faire front ensemble face à l’Union soviétique. Comme l’a expliqué plus tard l’historienne Nancy Bernkopf Tucker, Kissinger a en réalité offert à la Chine bien plus qu’elle ne pouvait espérer en acceptant que le États-Unis retirent toute présence militaire sur le sol taïwanais et adoptent le concept « d’une seule Chine », reconnaissant ainsi que Taïwan fait partie intégrante de la Chine populaire.        « Les promesses [de Nixon et Kissinger] étaient plus grandes, leurs compromis plus conséquents et leurs concessions plus fondamentales que ce qu’ils pensaient acceptable par le peuple américain, écrivait cette historienne en 2005. Voici pourquoi ils ont eu recours au secret pour dissimuler île les dommages collatéraux » de ces concessions, explique l’historienne.    De fait, il apparaît bien que Kissinger fût intimidé par Zhou Enlai et surtout Mao. Confronté à la colère que le Congrès américain avait exprimé devant ce lâchage d’un allié anticommuniste, Nixon accepta que ce même Congrès vote en 1979 le fameux Taiwan Relations Act par lequel les États-Unis s’engageaient à fournir des armes à Taïwan en quantités suffisantes pour lui permettre de se défendre en cas d’agression militaire. C’était là la seule concession du président américain de l’époque. Depuis, la Chine n’a plus jamais cessé de revendiquer Taïwan comme faisant partie de son territoire..."         ________________

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Afghanistan papers

Publié le par Jean-Etienne ZEN

La dissimulation comme stratégie
                                                            Pour le pire des résultats.
     Aux USA, tout finit par se savoir. En tout cas beaucoup de choses. Même s'il faut du temps pour y arriver.
      C'est ainsi que les dessous de la politique vietnamienne de plusieurs présidences s'est trouvée dévoilée par certains journalistes curieux et finalement par des voix officielles. C'est ainsi que l'intervention musclée au Chili a été démystifiée peu à peu et finalement par Kissinger lui-même. De même pour l'intervention en Irak, qui a commencé par un énorme mensonge de l'administration néo-conservatrice Bush, et dont les véritables visée ont été finalement révélée à la presse.


      Il en est de même pour l' aventure afghane, sans qu'on fasse vraiment la somme des victimes civiles et des dégâts matériels provoqués par une intervention longue et violente. Les visées économiques de ce fiasco furent passées sous silence pendant longtemps. Et il y a encore beaucoup à savoir.
        Le Washington Post continue à faire progresser l'analyse de ce qui devint un bourbier, un pays où s'enlisèrent déjà Alexandre le grand, les troupes coloniales anglaises et celles de l'URSS, que les supplétifs du Pentagone contribuèrent au retrait, avec l'aide des djiadistes recrutés secrètement au Pakistan._______

          Un recueil de documents gouvernementaux confidentiels obtenus par le Washington Post révèle que de hauts responsables américains n’ont pas dit la vérité sur la guerre en Afghanistan tout au long de cette campagne de 18 ans, faisant des déclarations optimistes qu’ils savaient être fausses et cachant des preuves indubitables que la guerre était devenue impossible à gagner.     Les documents ont été produits dans le cadre d’un projet fédéral visant à examiner les échecs fondamentaux du plus long conflit armé de l’histoire des États-Unis. Elles comprennent plus de 2 000 pages de notes inédites d’entrevues avec des personnes qui ont joué un rôle direct dans la guerre, des généraux et des diplomates aux travailleurs humanitaires et aux responsables afghans.        Le gouvernement américain a tenté de dissimuler l’identité de la grande majorité des personnes interrogées dans le cadre du projet et a dissimulé presque toutes leurs remarques. Le Post a obtenu la publication des documents en vertu de la loi sur la liberté de l’information au terme d’une bataille juridique de trois ans.    Au cours des entrevues, plus de 400 de collaborateurs ont critiqué sans retenue ce qui s’est passé en Afghanistan et comment les États-Unis se sont enlisés dans près de deux décennies de guerre.     Avec une franchise rarement exprimée en public, les entretiens ont mis à nu des plaintes, des frustrations et des aveux refoulés, ainsi que des suppositions et des rumeurs malveillantes.      « Nous n’avions aucune compréhension fondamentale de l’Afghanistan – nous ne savions pas ce que nous faisions », a déclaré Douglas Lute, un général de division de l’armée qui a servi comme tsar de la guerre en Afghanistan à la Maison-Blanche sous les gouvernements Bush et Obama, à des enquêteurs en 2015. Il a ajouté : « Qu’essayons-nous de faire ici ? Nous n’avions pas la moindre idée de ce que nous entreprenions ». [war Czar (tsar de la guerre) : expression familière pour désigner l’adjoint au président et conseiller adjoint à la sécurité nationale pour l’Irak et l’Afghanistan, NdT]       « Si le peuple américain connaissait l’ampleur de ce dysfonctionnement… 2 400 vies perdues », a ajouté M. Lute, attribuant la mort de militaires américains à des défaillances bureaucratiques entre le Congrès, le Pentagone et le département d’État. « Qui dira que c’était en vain ? »       Depuis 2001, plus de 775 000 soldats américains ont été déployés en Afghanistan, dont un grand nombre à plusieurs reprises. Sur ce nombre, 2 300 y sont morts et 20 589 ont été blessés au combat, selon les chiffres du ministère de la Défense.         Les entretiens, à travers un large éventail de voix, mettent en relief les principales défaillances de la guerre qui persistent à ce jour. Ils soulignent que trois présidents – George W. Bush, Barack Obama et Donald Trump – et leurs commandants militaires ont été incapables de tenir leurs promesses de victoire en Afghanistan.      Comme la plupart d’entre eux parlaient en supposant que leurs remarques ne seraient pas rendues publiques, les responsables américains ont reconnu que leurs stratégies de guerre étaient complètement erronées et que Washington avait gaspillé d’énormes sommes d’argent pour tenter de transformer l’Afghanistan en un pays moderne.        Les entretiens mettent également en lumière les tentatives bâclées du gouvernement américain de mettre un frein à la corruption galopante, de mettre sur pied une armée et une police afghanes compétentes et de faire reculer le commerce florissant d’opium du pays.       Le gouvernement américain n’a pas fait une comptabilité complète des sommes qu’il a dépensées pour la guerre en Afghanistan, mais les coûts sont énormes.          Depuis 2001, le ministère de la défense, le département d’État et l’Agence des États-Unis pour le développement international ont dépensé ou affecté entre 934 et 978 milliards de dollars, selon une estimation ajustée en fonction de l’inflation calculée par Neta Crawford, professeure de sciences politiques et codirectrice du projet Costs of War à l’Université Brown.     Ces chiffres ne comprennent pas l’argent dépensé par d’autres organismes comme la CIA et le ministère des Anciens Combattants, qui est chargé des soins médicaux pour les anciens combattants blessés.          « Qu’avons-nous obtenu pour cet effort de mille milliards de dollars ? Ça valait mille milliards de dollars ? » Jeffrey Eggers, un ancien membre des Navy SEAL et membre du personnel de la Maison-Blanche pour Bush et Obama, a déclaré aux intervieweurs du gouvernement. Il a ajouté : « Après l’assassinat d’Oussama ben Laden, j’ai dit qu’Oussama riait probablement dans sa tombe aquatique compte tenu des sommes que nous avons dépensées pour l’Afghanistan ».     Les documents contredisent également un long chapelet de déclarations publiques de présidents, de commandants militaires et de diplomates américains qui, année après année, ont assuré aux Américains qu’ils faisaient des progrès en Afghanistan et que la guerre en valait la peine.      Plusieurs des personnes interrogées ont décrit les efforts explicites et soutenus déployés par le gouvernement des États-Unis pour tromper délibérément le public. Ils ont dit qu’il était courant au quartier général militaire de Kaboul – et à la Maison-Blanche – de falsifier les statistiques pour faire croire que les États-Unis étaient en train de gagner la guerre alors que ce n’était pas le cas.                « Chacune des données a été modifiée pour présenter la meilleure image possible », a déclaré Bob Crowley, colonel de l’armée de terre qui a été conseiller principal des commandants militaires américains en matière de contre-insurrection en 2013 et 2014, aux enquêteurs du gouvernement américain. « Les sondages, par exemple, n’étaient pas du tout fiables, mais ils ont confirmé que tout ce que nous faisions était juste et que nous devenions un cornet de crème glacée qui se lèche lui-même » [self-licking ice cream cone : expression idiomatique désignant une organisation ou une entité dont le seul but est de promouvoir sa propre existence et sa propre splendeur, NdT].     John Sopko, the head of the federal agency that conducted the interviews, acknowledged to The Post that the documents show “the American people have constantly been lied to.”     John Sopko, le directeur de l’agence fédérale qui a mené les entretiens, a reconnu au Post que les documents montrent qu' »on a constamment menti au peuple américain ».       Les entretiens sont le sous-produit d’un projet mené par l’agence de Sopko, le Bureau de l’Inspecteur général spécial pour la reconstruction de l’Afghanistan. Connu sous le nom de SIGAR, l’agence a été créée par le Congrès en 2008 pour enquêter sur le gaspillage et la fraude dans la zone de guerre.       En 2014, sous la direction de Sopko, le SIGAR sort de sa mission habituelle d’audit et lance une activité parallèle. Intitulé « Leçons apprises », ce projet de 11 millions de dollars visait à diagnostiquer les échecs de la politique menée en Afghanistan afin que les États-Unis ne répètent pas leurs erreurs la prochaine fois qu’ils envahiraient un pays ou qu’ils tenteraient de reconstruire un pays sinistré.
Le personnel des Leçons apprises a interviewé plus de 600 personnes ayant une expérience de première main de la guerre. La plupart étaient américains, mais les analystes du SIGAR se sont également rendus à Londres, Bruxelles et Berlin pour interviewer des alliés de l’OTAN. De plus, ils ont interviewé une vingtaine de responsables afghans pour discuter des programmes de reconstruction et de développement.     S’appuyant en partie sur les entrevues, ainsi que sur d’autres documents et statistiques du gouvernement, le SIGAR a publié sept rapports sur les Leçons apprises depuis 2016 qui mettent en lumière les problèmes en Afghanistan et recommandent des changements pour stabiliser le pays.    Mais les rapports, rédigés en prose bureaucratique dense et centrés sur un méli-mélo d’initiatives gouvernementales, ont laissé de côté les critiques les plus dures et les plus franches ressortant des entretiens.     « Nous avons constaté que la stratégie de stabilisation et les programmes utilisés pour la mettre en œuvre n’étaient pas adaptés au contexte afghan, et que les réussites dans la stabilisation des districts afghans duraient rarement plus longtemps que la présence physique des troupes de la coalition et des civils », peut-on lire dans l’introduction à un rapport publié en mai 2018.        Les rapports omettaient également les noms de plus de 90 pour cent des personnes interviewées dans le cadre du projet. Alors que quelques fonctionnaires ont accepté de parler officiellement au SIGAR, l’agence a déclaré qu’elle promettait l’anonymat à toutes les autres personnes qu’elle interrogeait pour éviter la controverse sur des questions politiquement sensibles...."_______________________________
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Que la lumière demeure...

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Un système aberrant.

                             Système pourtant déjà dénoncé il y a peu au passage par Mr Lemaire, qui n'a pas eu d'écho, n'a pas été suivi d'effets. Même B. Levy n'a pas apprécié. Enfin les Eurocrates bruxellois ont entendu, et se penchent sur cette usine à gaz coûteuse. "...Alors que les cours de l'électricité continuent de flamber en Europe, atteignant des niveaux inimaginables il y a encore quelques mois, la question revient sur la table : le marché interconnecté de l'énergie entre les Vingt-Sept aggrave-t-il la crise en cours ? Pour le gouvernement français, qui n'a d'ailleurs jamais vraiment adhéré à ce système, c'est bien là que se trouve l'origine de l'embrasement, du moins dans l'Hexagone. Et pour cause, son fonctionnement créerait un couplage artificiel entre les cours du gaz, qui explosent partout dans le monde depuis plus d'un an, et ceux des électrons, y compris dans les pays où le courant provient moins des hydrocarbures que du nucléaire ou de l'hydraulique...." Reste à savoir ce que dira l'Allemagne, prise à la gorge par un flux de gaz dont les prix s'envolent. Le découplage s'impose avant un hiver qui peut-être plus que problématique. Les "lois du marché" se révèlent parfois aberrantes. La libéralisation a produit des effets pervers, comme si l'électricité était un produit comme un autre. Des années d'expérimentations coûteuses, qui ont affaibli le système au nom des dogmes tatchériens, comme le déplorait déjà à l'époque Marcel Boiteux                                                                                                                                              "...C’était un scénario catastrophe, jugé impossible par beaucoup il y a encore quelques années. Il est en passe de devenir réalité : EDF est au bord de l’effondrement financier. La situation est si inquiétante que le conseil social et économique central du groupe a déclenché un droit d’alerte à la mi-juin« EDF ne passera pas l’année », a-t-il prévenu.      De son côté, l’agence de notation S&P s’apprêtait à dégrader à nouveau la notation de l’électricien public dans les semaines à venir. « C’est sans aucun doute un des éléments qui ont poussé le gouvernement à accélérer sur le dossier. Une nouvelle dégradation aurait compliqué le financement du groupe et compromis les projets nucléaires présidentiels », analyse un financier.      « On a volontairement fait crever la bête », s’indigne Héloïse, cadre du groupe, dénonçant pêle-mêle l’absurde déréglementation du marché de l’énergie au seul bénéfice de fournisseurs alternatifs qui n’apportent rien, l’arrogance et l’incompétence de l’État actionnaire, la médiocrité des présidents successifs. Sans aller aussi loin dans l’expression, beaucoup de salariés mais aussi de connaisseurs du monde de l’énergie partagent l’analyse.   « Tout ce qui arrive était prévisible, écrit à l’avance. Depuis plus de dix ans, on assiste à une succession de décisions communautaires, gouvernementales, qui ont mis à sac EDF. Avec la crise de l’énergie, la guerre en Ukraine, on découvre aujourd’hui l’ampleur du dogmatisme de la Commission européenne, de la croyance au marché : nous n’avons ni stratégie ni sécurité énergétique. Et EDF, qui était le champion européen, est à terre. Quel bilan ! », s’indigne un connaisseur du dossier.     

                                             ___Une accumulation de facteurs exceptionnels est venue faire dérailler le groupe. Mais certains auraient pu être évités, si le gouvernement avait fait d’autres choix. Sa responsabilité dans la façon dont il a conçu le bouclier tarifaire est totale.   Cyniquement, le gouvernement a demandé à EDF d’assumer l’essentiel du bouclier tarifaire, limitant la hausse des prix de l’électricité à 4 % à partir de février, en vue de protéger le pouvoir d’achat des ménages. Selon ce dispositif, l’accès à l’électricité nucléaire au coût historique (ARENH), qui est déjà une mesure sans équivalent pour financer les concurrents du groupe public, a encore été élargi.    EDF, qui fournit déjà 100 TWh aux fournisseurs alternatifs, est obligé de leur céder 20 TWh supplémentaires au prix de 42 euros/MWh (prix fixé pour l’électricité nucléaire historique). N’ayant pas de production suffisante à disposition, le groupe se retrouve dans l’obligation d’acquérir cette production au prix fort sur le marché (300 euros le MWh actuellement) pour le revendre à perte à ses concurrents.                  Lors de son annonce, la direction d’EDF avait chiffré le coût de cette mesure à 8 milliards d’euros d’impact négatif sur son Ebidta. Depuis, l’addition a été réévaluée : le coût estimé est de 10,2 milliards d’euros. Elle va encore s’alourdir : le gouvernement a annoncé la prolongation du bouclier tarifaire au moins jusqu’à la fin de l’année, en mettant toujours EDF à contribution.     « Tout cela aurait pu être évité si le gouvernement avait pris d’autres décisions. S’il avait décidé, comme l’a fait l’Espagne, de sortir du marché européen de l’électricité, s’il avait baissé la TVA sur l’énergie pour la ramener à 5,5 %, s’il avait retravaillé les tarifs de l’électricité, cela aurait été beaucoup plus efficace pour le maintien du pouvoir d’achat. Au lieu de cela, il a préféré qu’EDF continue à engraisser ses concurrents », dit Sébastien Menesplier, secrétaire général de la FNME-CGT.                                             ___La critique est d’autant plus justifiée que c’est à partir d’une méthodologie contestée, comme nous l’avons raconté, que tout cela a été élaboré. La commission de régulation de l’énergie (CRE) a établi fin janvier que les prix des tarifs réglementés de l’électricité devaient augmenter de 44 %, provoquant l’affolement du gouvernement puis la mise en place du bouclier tarifaire sur l’électricité. « Si la CRE avait décidé de changer de période de référence, de lisser l’évolution des prix sur une plus longue période, l’augmentation des prix de l’électricité aurait été au maximum de 10 %. Ce qui aurait pu être facilement supportable pour une grande partie des ménages. Mais la CRE a préféré la politique du pire, au détriment d’EDF et des finances publiques, et enrichir les traders », analyse un connaisseur du marché de l’électricité.                ___  Dans son récent rapport sur le marché de l’électricité, la Cour des comptes ne dit pas autre chose, soulignant que la méthode employée par la CRE « aboutit à des niveaux de prix excédant largement les prix » de marché. Le gouvernement ne tient manifestement pas rigueur à la CRE de cette « erreur » : son président, Jean-François Carenco, a été promu ministre délégué aux outre-mer.          Si le coût du bouclier tarifaire est si élevé pour le groupe public, c’est qu’il doit en même temps faire face à un accident industriel sans précédent, dont le gouvernement n’a tenu aucun compte : neuf de ses réacteurs nucléaires sont à l’arrêt, à la suite de la découverte par l’Autorité de sûreté nucléaire de fissures et de corrosion sur les tuyauteries des réacteurs.    À ces arrêts imprévus s’ajoutent les chantiers de révision, de maintenance déjà programmés. Sur les 56 réacteurs installés, EDF ne peut compter que sur la production d’une petite trentaine depuis le début de l’année. Sa production nucléaire devrait tomber de 350-380 TWh à environ 280 à 300 TWh au mieux en 2022, le PDG du groupe, Jean-Bernard Lévy, ayant annoncé de possibles chutes de production encore au second semestre.                               ___Les conséquences de cet accident industriel sont déjà immenses. À ce stade, le groupe les évalue à 18,5 milliards d’euros de pertes sur son Ebidta. Ce n’est qu’une estimation provisoire : EDF se trouvant désormais dépendant du marché électrique européen pour assurer une partie de ses approvisionnements.     Même si ces arrêts ont un caractère exceptionnel, ils n’en posent pas moins la question de la gestion du parc nucléaire français, des choix passés. La Belgique, qui exploite des réacteurs comparables, ne rencontre pas les mêmes problèmes que la France. Certains, jusqu’au gouvernement, sont tentés de l’expliquer par la grande rigueur de l’Autorité de sureté nucléaire.                                                                                                          Dans son discours de politique générale, la première ministre, Élisabeth Borne, a annoncé mercredi 6 juillet l’étatisation de fait de l’électricien. Dans la foulée, Jean-Bernard Lévy a officialisé le fait qu’il abandonnait par anticipation son poste de PDG, sans avoir à assumer son bilan.    Même si beaucoup prévoyaient de graves difficultés pour EDF, personne sans doute n’imaginait qu’elles atteindraient une telle ampleur. Selon nos informations, le groupe anticipe un Ebidta (excédent brut d’exploitation) négatif à la fin de l’année, compte tenu d’une succession d’éléments exceptionnels.    La perte pourrait être de l’ordre de 10 à 15 milliards d’euros, selon certaines sources. L’endettement du groupe dépasserait 60 milliards d’euros et pourrait même atteindre 70 milliards à la fin de l’année (contre 48 fin 2021). Même si des cessions et des ajustements comptables peuvent venir un peu alléger la note, d’autres charges financières et provisions sont aussi à prendre en compte. À la moitié de l’année, EDF se prépare à afficher des milliards d’euros de pertes fin 2022.    Et ce ne sont que des estimations provisoires. La crise de l’énergie qui sévit en Europe depuis l’été 2021 et qui s’est aggravée depuis la guerre en Ukraine nourrit une flambée des prix de l’électricité, qui pourraient atteindre des niveaux stratosphériques si la menace de pénurie de gaz, qui sert de référence pour l’établissement des prix de l’électricité sur le marché de gros européen, se concrétise. EDF risque alors d’être touché de plein fouet.       Mais au sein du groupe, beaucoup mettent plutôt l’accent sur le changement de culture des directions successives, devenues beaucoup plus préoccupées par le rendement à court terme, les dividendes toujours plus élevés exigés par l’État actionnaire, les opérations financières censées être prestigieuses mais s’avérant ruineuses, plutôt que de produire de l’électricité dans les meilleures conditions. Cela s’est traduit par une chute des investissements à partir des années 2000, la suppression des maintenances préventives, le recours accru à la sous-traitance. Ces économies à court terme se paient au prix fort aujourd’hui.    « Il y a une paupérisation des compétences, une perte de la culture industrielle dans l’entreprise. Les anciens qui ont fait cette maison sont partis. Et la culture est partie avec eux. Ils n’ont pas été remplacés », ajoute un ancien responsable du groupe. « Ce n’est pas vrai qu’EDF a perdu ses savoir-faire industriels. Enfin pas partout. Il y a des directions, des divisions où ces préoccupations dominent. Au comité exécutif, au sommet, c’est autre chose », nuance Nicolas* , salarié du groupe.                              ___ Cette perte de compétences, d’expertise se traduit sur les chantiers de l’EPR. Comme cela était prévisible et annoncé, Hinkley Point (au Royaume-Uni) suit les traces de Flamanville. Avant le lancement du projet, tout le groupe, des ingénieurs aux syndicats, en passant par certains directeurs, s’était mobilisé contre ce programme, jugé dangereux pour l’avenir. Le directeur financier d’EDF, Thomas Piquemal, avait même démissionné avec fracas pour s’y opposer. Jean-Bernard Lévy avait décidé de passer outre et d’imposer ce contrat, voulu par Emmanuel Macron, alors ministre de l’économie.       Toutes les craintes de l’époque étaient fondées : le chantier de Hinkley Point se révèle irréalisable dans les délais et les prix annoncés au moment de la signature du contrat. Alors que le réacteur devait entrer en fonctionnement fin 2022, début 2023, la direction d’EDF a annoncé de nouveaux retards. La mise en service de la première tranche est reportée à fin juin 2027. Au mieux. Ces nouveaux retards se traduisent par un surenchérissement de 3 milliards de livres (3,5 milliards d’euros). Estimé au départ à quelque 19 milliards de livres, le projet est chiffré désormais à 26 milliards de livres.       Des chiffres qui donnent le vertige à beaucoup. Alors qu’Emmanuel Macron annonce la construction de six EPR, et peut-être même de 14, tous redoutent de voir le groupe sombrer corps et biens dans un gouffre industriel et financier.                              Alors que le groupe se débat face à des équations financières insolubles, beaucoup se demandent comment va s’écrire la suite. « Avec le contrôle total du capital par l’État, cela risque d’être encore pire », note Charles*, cadre chez EDF. C’est peu dire que l’annonce d’Élisabeth Borne du rachat des actionnaires minoritaires d’EDF et de la sortie du groupe de la bourse ne suscite guère d’enthousiasme chez les salariés de l’électricien. Beaucoup insistent pour parler d’étatisation et non de nationalisation du groupe.     Un mot que d’ailleurs Élisabeth Borne s’est bien gardée d’employer. « Il n’y a pas de transformation de statut. EDF reste une société anonyme (SA) et ne redevient pas un EPIC (établissement public industriel et commercial). Demain, ils pourront faire ce qu’ils veulent », constate Sébastien Menesplier.    « Je suis pour le maintien des actionnaires minoritaires au capital. C’est une protection pour EDF. Avec 100 % du capital, l’État va avoir les mains libres. Cela signifie moins de transparence, moins d’informations financières, encore moins d’autonomie et de marges de manœuvre pour diriger ce groupe », renchérit Nicolas*. Celui-ci redoute que l’État ne profite de l’affaiblissement d’EDF pour réimposer d’une façon ou d’une autre le projet Hercule, conduisant au démantèlement du groupe.       Beaucoup de salariés entretiennent la même crainte. Emmanuel Macron n’a jamais caché combien il tient à ce projet conçu dès 2016. Et le président n’a pas caché non plus son mécontentement après s’être heurté à une opposition forte à la fois au sein de l’entreprise et à la Commission européenne. Convaincu de la pertinence de « son projet » sans jamais l’avoir expliqué, même lors de la campagne présidentielle, il semble décidé à le reprendre.      À ce stade, le gouvernement, au-delà de l’étatisation d’EDF, n’a rien dit de ce qu’il entendait faire. Et manifestement il compte dévoiler ses cartes au dernier moment afin de prendre de court toutes les oppositions. « Il n’y aura pas de débat parlementaire sur la prise de contrôle de l’intégralité du capital d’EDF », a déjà prévenu le ministre des finances, Bruno Le Maire.                                    Au-delà de l’engagement financier que cela représente – le rachat des minoritaires d’EDF pourrait s'élever à 12,7 milliards d’euros –, comment le gouvernement peut-il envisager une seule seconde de ne pas s’expliquer sur ses intentions devant le Parlement, devant les Français ? L’électricité est un bien de première nécessité, un élément déterminant pour l’économie française. EDF n’est pas une entreprise d’État mais un service public au service de la nation, un bien commun partagé entre tous. Et le gouvernement n’aurait aucune explication à fournir, ni sur les échecs passés qui ont conduit à cet effondrement, ni sur ce qu’il entend faire à l’avenir ? « Il serait temps qu’on donne la parole au public, qu’on le consulte sur ce qui se passe et ce qu’il veut, insiste François Carlier, directeur de l’association CLCV (Consommation, logement et cadre de vie). Depuis le milieu des années 1990, l’ouverture du marché de l’énergie s’est faite sans jamais l’interroger. On devine assez pourquoi : 75 % des gens sont encore inscrits aux tarifs réglementés de l’électricité. Cette consultation ne peut plus être différée. »      Le gouvernement espère encore feinter. Mais il ne pourra pas continuer très longtemps sans que le public ne lui demande des comptes. Certes, il peut encore espérer masquer l’effondrement d’EDF un moment, avec son opération capitalistique. Mais il ne le pourra plus quand viendra le temps des pénuries, des rationnements et des coupures.       Car nous en sommes là ! Dès cet été, il n’est pas assuré que la Corse ne souffre pas de coupures d’électricité. Cet hiver, la menace de coupures arbitraires pourrait toucher tout le territoire. Le gouvernement, d’ailleurs, s’y prépare. Selon nos informations, un décret est en cours de rédaction pour permettre des coupures d’électricité et mesures de délestage chez les particuliers, sans que celles-ci donnent lieu à indemnisation, à la différence de ce qui est fait pour les entreprises...." [ Merci à Martine Orange. ___ [souligné par moi]                                           _____________________

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Deux mots sur un mot

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Le retour des sauvages?
                                Il est des mots qui sont loin d'être innocents, qui sont chargés de sous-entendus et de présupposés, conscients ou non. Les arrières pensées qui les accompagnent ne manquent pas de produire des effets et des polémiques parfois passionnelles.


   C'est le cas du mot sauvage, exclu maintenant du vocabulaire des ethnologues, mais qui refait surface de temps en temps pour désigner certains peuples qui ne vivent pas comme nous ou des comportements qui sortent de la norme, qui peuvent choquer par leur aspect jugés parfois excessifs ou violents. La notion de barbarie, qui est associée à ensauvagement, exclut celle de culture. Ce qui est un non-sens.
   La notion d'ensauvagement revient sur le devant de la scène, de certains discours politiques, visant à produire un certain effet passionnel, voire racoleur. 
  Selon certains milieux, ce serait devenu "orange mécanique" dans le beau pays de France. La violence exploserait comme jamais. L'ensauvagement fait le tour du PAF et circule dans certains milieux depuis longtemps, mais revient au premier plan comme une évidence pour qualifier un certains nombre de comportement individuels ou sociaux souvent amalgamés. 
   De "sages", des Français seraient devenus "sauvages"? Comme si les "blousons noirs", comme si la "pègre" n'avaient pas existé Il faudrait s'interroger sur l'emploi de ce mot qui n'est pas nouveau, depuis la chienlit de De Gaulle jusqu'aux sauvageons de Chevènement. Un mot qui a une histoire.
« Il prend en 1806 le sens de “personne qui par ses actes de sauvagerie évoque les peuplades primitives” et finalement celui “qui échappe aux règles établies”, depuis 1960. C’est à partir de ces derniers sens que le substantif “ensauvagement”, dans son emploi actuel, a été forgé », relève Aude-Wirth-Jaillard.
   C'est mal connaître l'histoire et avoir peu de notions de ce que sont les statistiques et de la manière dont elles sont produites. C'est aussi confondre l'insécurité et le sentiment d'insécurité, qui peut être aisément instrumentalisé dans certaines circonstances. Non pas que certaines formes de violence ne posent  pas problème, ne méritent pas d'être analysées et sanctionnées, malgré le manque de présence policière  dans les endroits sensibles et les défaillances de notre justice qui manque notoirement de moyens. Ne parlons pas de la prévention, la laissée pour compte.
   L'effet loupe de certains comportements fait illusion et donne à croire à une montée en puissance d'un phénomène sans cesse croissant. Il est sûr que le civisme n'est pas en progrès, que l'individualisme prend souvent le dessus, que l'éducation a souvent failli.     Mais est-ce seulement un phénomène d'aujourd'hui? Et puis, il faudrait s'interroger sur les causes de ces dérives. Se demander aussi si du côté de ceux qui utilisent l'ensauvagement comme une arme, ils ne sont pas eux-mêmes à désigner par le même vocable. On connaît les comportements d'une droite décomplexée (le kärcher de Sarkozy) ou d'une extrême droite sans états d'âme dans certaines circonstances trop connues...
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