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Heureusement qu'il y a la clim' !

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Eh ben non! Pas si simple...

      Il s'en est vendu de ces appareils, depuis la première phase de la canicule! Et bien avant déjà, suivant une mode américaine apparue bien plus tôt, comme expression de la modernité.     C'est le rush sur les appareils magiques, plus souvent à petits prix.   Mais est-ce, objectivement une bonne idée, au delà de nos points de vue myopes ou à court terme? Surtout à l'heure où de redoutables problèmes énergétiques vont se poser crûment.   La clim a fait des "miracles" depuis qu'elle est devenue d'abord une mode américaine, introduite pas seulement pour des raisons de confort, mais de productivité, dans la plus grande insouciance des années 50. 


                                                                                                                                                             "...À chaque nouvelle vague de chaleur, les grandes surfaces commentent à l’envi l’explosion des ventes de clim, dont presque un million d’exemplaires ont été commercialisés en 2021 – 840 000 climatiseurs fixes, selon 60 millions de consommateurs, sans compter, donc, les équipements mobiles. Jusqu’en 2019, il s’en vendait environ 350 000 par an, soit moins de la moitié, selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). En 2005, seuls 5 % des logements étaient équipés en climatiseurs. En 2020, un quart des ménages en avaient fait l’acquisition, toujours selon l’Ademe.  Pourtant, ces équipements de froid sont de grosses machines à fabriquer du chaud. Comme dans un frigo, le climatiseur pompe les calories dans l’air, qu'elle refroidit par un fluide réfrigérant, et rejette la chaleur vers l’extérieur. Résultat : il réchauffe la température extérieure et contribue en ville au phénomène d’îlot de chaleur urbain – le fait qu’il fasse plus chaud dans une agglomération dense que dans sa périphérie plus végétalisée.   Des chercheurs avaient calculé, en 2013, qu’un doublement de l’équipement en climatisation à Paris pourrait augmenter la température locale de 2 °C, essentiellement la nuit. D’autres scientifiques ont fait tourner des modèles et estimé que si Paris connaissait une vague de chaleur de neuf jours, et que les habitant·es s’en protégeaient en utilisant massivement la climatisation, cette consommation d’électricité représenterait 81 % de toute la demande d’électricité des bureaux et des logements (environ 105 gigawatts-heure par jour).                                     La climatisation est aujourd’hui responsable de près de 5 % des émissions d’équivalent CO2 du secteur du bâtiment, selon l’Ademe. Ce sont les fluides frigorigènes présents dans les équipements qui contribuent le plus fortement aux émissions de gaz à effet de serre, lors de leur fabrication ou à cause des fuites pendant la durée d’utilisation. Les gaz qu’ils émettent sont particulièrement réchauffants.         Ce bilan carbone de la climatisation est aggravé par les difficultés actuelles du parc nucléaire : en manque d’électricité pour répondre à sa demande, la France importe du courant de ses voisins européens – ce fut notamment le cas hier, lundi 18 juillet. Or « toute consommation supplémentaire appelle sur le réseau une centrale à charbon ou au gaz », explique Éric Vidalenc, directeur régional adjoint à l’Ademe dans les Hauts-de-France. « Tout kilowattheure de climatisation est un kilowattheure de gaz (de Russie notamment) importé en plus. Il est crucial de maîtriser les usages de climatisation. »                            Mais il insiste aussi sur une perspective rassurante, le développement de l’énergie solaire, « particulièrement adaptée à l’usage de la climatisation », puisque les panneaux photovoltaïques produisent le plus d’énergie quand ils reçoivent le plus d’ensoleillement.      Derrière les chiffres des usages apparaît une forte question éthique et politique : la climatisation bénéficie à certaines personnes, au détriment de toutes et tous. Plus des bureaux et des galeries commerciales sont réfrigérées, plus l’air extérieur se réchauffe. C’est un vrai enjeu de justice environnementale. Pour Éric Vidalenc, « avec la climatisation, on utilise l’air comme une décharge. On rend l’air public encore plus insupportable. Si vous marchez dans une rue où les bâtiments sont blindés de clim aux fenêtres, vous recevez de l’air chaud en continu ». Le confort privé de certain·es s’obtient aux dépens de tout le monde.       Or bien des personnes doivent subir les canicules sans moyen de s’en protéger : travailleurs en extérieur, qu’ils soient balayeurs de rue, éboueurs ou employés sur des chantiers. Mais aussi toutes les personnes à la rue. Ou encore celles habitant des logements non ou mal isolés. Vivre dans un quartier plus chaud multiplie par deux le risque de décès, selon l’Institut de veille sanitaire. La perte d’autonomie pourrait multiplier le risque de décès par un facteur de 4 à 10, et le fait de dormir dans une chambre sous des toits mal isolés par quatre.    Le profil des usagers et usagères de la climatisation est assez marqué socialement, comme nous l’apprend une étude de l’Ademe : plutôt des propriétaires de maisons individuelles (31 %) que des ménages en logement collectif (20 %). Plutôt des professions libérales, cadres et professions intellectuelles supérieures (37 %) que des ménages dont la personne de référence est sans emploi ou inactive (19 %). Et dans le secteur tertiaire, seuls 7 % des bâtiments d’enseignement sont climatisés, contre 64 % au sein des activités de bureau. Quant aux centres commerciaux, ils le sont quasiment tous.    Faut-il en finir avec la clim ? Il est peut-être trop tard pour se poser la question. Les températures augmentent si vite à notre stade de dérèglements climatiques, qu’il risque d’être difficile de se passer de sa puissance de rafraîchissement. Or, face à des chaleurs extrêmes, les plus vulnérables ont besoin d’être au frais pour ne pas succomber aux températures. Des chercheurs ont calculé qu’en cumulant la création massive de parcs et d’espaces verts, en améliorant fortement l’isolation des bâtiments, en les dotant de surfaces réfléchissantes, et en utilisant sobrement la climatisation (pas moins de 28 °C chez soi), la température à Paris la nuit lors d’une canicule pourrait baisser de 4,2 °C..."  (Merci à Jade Lindgaard)           _____________________

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Qu'est-ce que la vraie richesse?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Une notion équivoque.   (Bis repetita)
                                    La notion de richesse a la particularité d'avoiun grand nombre de sens, une richesse de significations que l'on distingue le plus souvent, mais que l'on confond parfois.
   Riche de sens n'est pas riche de biens ou de moyens ou riche de ressources intellectuelles ou morales.
       La notion de valeur, qui lui est souvent étroitement liée, possède un sens proche et peut aboutir aussi à de nombreuses confusions. Entre la valeur d'un bien et la valeur d'un acte ou d'une personne, il y a plus qu'une différence de sens, il y a hétérogénéité complète. Hétérogénéité qui n'est pas toujours perçue ou qui est entretenue par un milieu culturel, un système productif particulier.
    Ainsi souvent aux USA, surtout dans le monde du business, on aime souligner sa valeur en privilégiant son prix sur le marché du travail, son salaire, son train de vie ( show potential employers what you've got) et des organismes variés estiment la valeur d'une vie humaine à travers le prisme de sa rentabilité sociale et financière.
     Chacun vaudrait le prix qu'il peut monnayer sur le marché du travail. La valeur d'une personne tend à se ramener à sa valeur salariale et le prestige social qui va avec.
    Pour dissiper ces confusions liées aux dérives de notre système économique où l'argent et ce qu'il permet, tend à prendre le premier plan, il importe de faire une critique socio-écologique de l’économie capitaliste, à la source de la confusion fréquente de ce qui est estimable en l'homme quel qu'il soit.
      Comme le souligne l'économiste JM Harribay, l'économie, en l'occurrence capitaliste, opère sans cesse des glissements entre des sens hétérogènes de la notion de valeur. Tout n'a pas une valeur marchande, il importe de faire la part de ce que l'on ne peut apprécier monétairement, l'inestimable.
Pas seulement en ce qui concerne la personne humaine, irréductible à tout calcul ( un chômeur vaut bien un banquier, un grabataire vaut bien un footballeur qu'on s'arrache à prix d'or), mais aussi par rapport à ce qui lui est vital, comme les biens naturels:
    La confusion fondamentale entre richesse et valeur encombre en effet les débats contemporains, avec effet rétroactif sur les acquis de l’économie politique. Ainsi, tous ceux qui expliquent que le PIB ne mesure pas le bien-être ou le bonheur enfoncent des portes ouvertes (dans le meilleur des cas) mais, très souvent aussi, se tirent une balle dans le pied en proposant par exemple de soustraire du PIB la « valeur » des « dégâts du progrès » pour calculer une sorte de PIB vert, qui est un monstre conceptuel cherchant à faire entrer de force ce qui est « inestimable » dans la métrique marchande...
   Il importe donc de démystifier la notion purement comptable de la valeur et les dérives sémantiques auxquelles elle donne lieu, qui ne sont pas innocentes.
   Harribey nous fournit une bonne boussole pour nous y retrouver dans les confusions souvent entretenues par l'idéologie de notre société marchande, valorisant prioritairement l'argent et la rentabilité, où la notion de dignité et de respect (au sens kantien) tendent à passer à la trappe.
      Sanctuariser les deux seules vraies richesses ici-bas : l'homme (qui donne sens au monde par son travail) et la nature, en la sauvant autant "des eaux glacées du calcul égoïste". Reste à savoir si cette démarche, concevable intellectuellement, peut se traduire en actes politiques, à l'heure du consommateur-roi et du marché planétaire....
               Telle est la question à débattre sans fin au coeur d'un système qui tend toujours à dériver, en privilégiant l'argent sur la personne, l'individu sur le commun.
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Hommes à com

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Un monde d'influence. .

              On en reparle....Ils sont partout. Là où il y a de gros intérêts à défendre, de l'argent à gagner, des causes à faire valoir. On leur demande de prêter leurs plume pour assurer la promotion ou la défense d'une idée, fût-elle indéfendable objectivement. Semer le doute, gagner les esprits, quelle que soit la cause, ils participent au lobbysme général, quel que soit leur avis personnel. Des tâcherons plus ou moins zélés.Il faut bien gagner sa vie.... Mais il peut y avoir des failles: certains, écoeurés, lâchent le morceau. Comme un certain Julien.                                                                                                             Une affaire qui n'est pas si récente dans le monde des influenceurs patentés. Avisa Partners  joue un rôle clé.  Il s'agit d'une société française qui brille dans le domaine du lobbying et de la désinformation, sous des dehors de respectabilité. Une affaire plus que bizarre. Crapuleuse. On en débattait récemment sur France-Inter.  On croit rêver.                                                                                           "...On y apprend que  que les espaces collaboratifs des grands médias français (Le Club de Mediapart, les espaces débat du Huffington Post, du Point, de l’Express ou du site d’information libéral Contrepoints) sont infiltrés pour servir des luttes d’influence entre États et des querelles de concurrence dans le monde des affaires. L'affaire a été révélée par le journal Fakir et l'enquête reprise par Mediapart. Un journaliste raconte comment il a écrit des centaines d’articles sur des sujets politiquement inflammables et des tribunes destinées à lustrer des images de marque, voire à les écorner. Son employeur, anonyme, est une société privée d’intelligence économique qui travaille pour le compte d’États étrangers, de multinationales et d’institutions publiques. Sa production a été publiée dans les blogs et autres espaces collaboratifs de grands journaux français. Vous pouvez trouver les détails de l’affaire sur Mediapart, qui repose sur le témoignage de son protagoniste principal, le journaliste Julien Fomenta Rosat, et retrouver les premiers éléments dans le journal Fakir le 19 mai (l’article a depuis été mis en accès libre). .."                   Une société tentaculaire et insidieuse, politiquement compromise, parfois au plus haut niveau:                                                                                                                                            "...La société Avisa Partners s’est notamment spécialisée dans la vente d’influence médiatique et numérique à ses clients. Parmi eux, on trouve de très riches particuliers, des institutions publiques, de grandes entreprises et des régimes étrangers. Matthieu Creux et Arnaud Dassier dirigent Avisa Partners. © Illustration Justine Vernier / Mediapart En 2020, le fondateur d’Avisa, Matthieu Creux, détaillait au magazine Causeur une partie de son impressionnante clientèle : Interpol, le Ghana, la Côte d’Ivoire, Saint-Marin, le Togo, la Commission européenne, le ministère des armées, BNP Paribas, la Société générale, le Crédit agricole, la Banque Palatine, Axa, CNP Assurances, Engie, EDF, Total, L’Oréal, LVMH, Chanel, Carrefour, Casino, etc.  Des documents internes à Avisa, obtenus par Mediapart, montrent aujourd’hui une palette plus vaste encore de « clients étatiques », dont certains pays qui sentent le soufre. Cela concerne par exemple l’« e-réputation » (réputation sur Internet) de la présidence du Congo-Brazzaville, dirigé depuis des décennies d’une main de fer par le dictateur Denis Sassou Nguesso, l’autocratie du Kazakhstan, en Asie centrale, pour l’organisation d’une exposition internationale, la pétromonarchie du Qatar pour la promotion de ses investissements en Europe et du Mondial 2022, le Tchad pour la valorisation des réformes économiques du dictateur Idriss Déby, la société nationale pétrolière du Venezuela contre les sanctions américaines qui la visent. Mais aussi le géant russe de l’aluminium Rusal pour diverses opérations de lobbying, la multinationale pharmaceutique et agrochimique Bayer pour la publication de contenus sur les réseaux sociaux afin de « contrer l’activisme anti-OGM » ou l’avionneur Airbus. Pour certains de ces clients, auxquels ils proposent du « online advocacy » (comprendre de l’influence numérique), Avisa et ses partenaires ont une stratégie très particulière : l’infiltration, sous de fausses identités, d’espaces de discussion participatifs sur des sites de médias plus ou moins réputés – les pages débats de L’Express, du Huffington Post, les sites Agoravox et Contrepoints –, mais aussi Le Club de Mediapart, dans le but d’en faire des lieux de propagande qui ne disent pas leur nom..... "                 Rien que ça! 

                                                        __________On peut lire le détail dans Mediapart, sans que personne ne démente des pratiques de manipulation dans l'information:   "...Pendant six ans, Julien* a travaillé dans la plus grande confidentialité. Il n’a jamais vu ses supérieurs, tous anonymes. Lui-même se cachait derrière une dizaine de pseudonymes pour ne pas être identifié. Mais le jeu en valait la peine, dit-il : il y avait pas mal d’argent facile à se faire, et rapidement. Julien n’était ni un narcotrafiquant ni un vendeur d’armes...."                                                                                                                                                ___Il manipulait des informations. On peut lire le détail dans Médiapart:      ".....Dans les colonnes du trimestriel Fakir, Julien a expliqué par le menu, début juin, les coulisses édifiantes de sa mission. La raison ? L’entreprise pour laquelle il travaillait lui a demandé d’écrire sur le journal du député François Ruffin (La France insoumise – LFI), dans lequel, hasard, Julien compte un ami cher.    C’en était trop. Il décide de tout arrêter, de dénoncer les pratiques de son employeur et d’aider la presse à enquêter. Son récit, enrichi d’autres témoignages et de nombreux documents recueillis par Mediapart, permet aujourd’hui de révéler l’une des plus grandes entreprises de manipulation de l’information intervenue en France ces dernières années.     Derrière ces pratiques se trouve une société d’intelligence économique et de cybersécurité inconnue du grand public, baptisée Avisa Partners, mais l’une des plus réputées de la place de Paris. Elle rachète à tour de bras des acteurs phares du secteur et valorise son activité à près de 150 millions d’euros.    Co-organisatrice avec la gendarmerie nationale du Forum international de la cybersécurité (FIC), le principal événement européen sur les questions de la sécurité et de confiance numérique, Avisa Partners rassemble – ou a rassemblé – en son sein des figures du renseignement, du monde des affaires, de la politique ou de la diplomatie : l’ancien chef des services secrets intérieurs Patrick Calvar, l’ex-numéro 2 du Quai d’Orsay Maurice Gourdault-Montagne, l’actuelle porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire ou l’ancienne plume d’Emmanuel Macron à l’Élysée Sylvain Fort (voir leurs réactions en fin d’article)...    Codirigée par un proche de Sarkozy et de Zemmour, Arnaud Dassier, et le fils d’un ancien directeur d’un service de renseignement militaire, Matthieu Creux, la société Avisa Partners s’est notamment spécialisée dans la vente d’influence médiatique et numérique à ses clients. Parmi eux, on trouve de très riches particuliers, des institutions publiques, de grandes entreprises et des régimes étrangers...."                                                                                 _____    "Un article du dernier numéro du journal Fakir a été mis en accès libre récemment. Nous vous en conseillons la lecture, car l’histoire est édifiante : celle de Julien Fomenta Rosat, journaliste pigiste qui a rédigé pendant des années des articles complaisants envers les clients fortunés d’une entreprise de communication."        La méthode est d’une simplicité extrême : un client (le plus souvent une entreprise multinationale peu scrupuleuse ou un État autoritaire) souhaite revaloriser son image, soit pour engranger davantage de profits, ou bien assurer sa pérennité, ou simplement pour son bon plaisir puisqu’il en a les moyens. Le client (au hasard, le multimilliardaire Bernard Arnault) va donc payer un article flatteur ou, au contraire, un brûlot contre ses détracteurs (au pif, François Ruffin, le député auteur du film “Merci patron”, en plus d’être directeur du journal Fakir).                                          L’article est rédigé par un indépendant, puis est vendu comme prêt à publier à des journaux souvent considérés comme “sérieux”, gavés de subventions publiques comme Le Point. L’article est publié sous un nom de journaliste souvent inventé, que l’on fait passer pour spécialiste de la question. La ficelle est trop grosse ? Cela fait pourtant des années que ça dure !                          L’auteur réel n’est qu’une plume sélectionnée pour sa capacité à convaincre, mais la recherche journalistique n’est nulle part présente. C’est la réalité qui doit s’adapter à la commande et non l’article qui doit raconter une vérité. On savait déjà que les journaux et sites internet commerciaux d’informations étaient des torchons bourrés de publicités, mais on passe désormais dans une nouvelle dimension : CE SONT des publicités. Des pubs grassement rémunérées par et pour les puissants de ce monde, qui paient pour que l’on chante leurs louanges.           Lors du rachat de Twitter par Elon Musk, ce dernier considérait qu’il fallait lever toute forme de modération du réseau social car elle s’apparenterait à de la censure. Elon Musk, l’homme le plus riche du monde, puissant parmi les puissants, favoriserait-il la circulation des informations et la mise en place de contre-pouvoirs ? Rien n’est moins sûr.          Diffuser tous les contenus, relativiser toutes les informations, noyer le poisson. Une sorte de mithridatisation de l’information : le roi Mithridate, qui régnait sur le Bosphore dans l’Antiquité, consommait régulièrement de petites doses de poison pour être immunisé en cas d’empoisonnement. Au lieu de censurer les informations qui pourraient bousculer l’ordre bourgeois et risquer un “effet Streisand” (populariser une information en cherchant à la faire disparaître), il vaut mieux laisser l’information circuler en étant diluée dans un flot ininterrompu et inintéressant d’informations insipides et inoffensives pour le pouvoir en place.                            Ce flot, ce sont les articles payés par Avisa Partners. Et par une étonnante coïncidence, Olivia Grégoire, actuelle porte parole du gouvernement, a été directrice associée d’Avisa Partners ! Les médias mainstream nous abreuvent ainsi à longueur de journée d’analyses réacs et complaisantes, mais surtout d’informations diverses dont on ne peut tirer aucune analyse politique qui permette de penser la subversion. Info en continu et divertissement partout, révolution nulle part sur des médias détenus, dans leur très grande majorité, par ce que le Monde Diplomatique appelle le Parti de la Presse et de l’Argent.       Pire, non contents de saturer l’espace médiatique de fausses informations, d’articles orientés en leur faveur, ces puissants cherchent à semer le trouble sur la pertinence de vraies enquêtes journalistiques. Le terme de “fake news”, utilisé à tord et à travers, est trop souvent adressé contre des enquêtes journalistiques sérieuses et sourcées, mais qui lèvent des lièvres trop gros pour être dilués par BFM. Les milliardaires ont encore de beaux jours devant eux si on ne leur tord pas le poignet, si on ne les contraint pas à libérer l’information. La dernière fois que la bourgeoisie a perdu la main sur les médias, c’est lorsque le Conseil National de la Résistance a interdit aux capitaux industriels de financer les grands titres de presse. Le principe était simple : l’information doit être au service de la population et pas de quelques riches collabos.  ...  "                         _____________________
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Endormir les esprits

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Comme l'avait vu Nietzsche, Marcuse et d'autres avant et après lui:
             La liberté et la réalisation de soi, la promotion de la meilleure part de nous-mêmes doivent aller à contre-courant des forces d'inertie qui nous entraînent vers le bas et au renoncement à peine conscient.


   Un esprit en éveil et formé est une exigence constante dans le combat incessant et la lucidité pour éviter les dérives de toutes sortes et les fausses-sécurités.
        Comme le dit à sa manière Günther Anders:

« Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente. Les méthodes du genre de celles d’Hitler sont dépassées. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes.
L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées. Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle. Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif.
Surtout pas de philosophie. Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser. On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme tranquillisant social, il n’y a rien de mieux.
En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté. Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur – qu’il faudra entretenir – sera celle d’être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur.
L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est : un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité est bon socialement, ce qui menacerait de l’éveiller doit être ridiculisé, étouffé, combattu. Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutiennent devront ensuite être traités comme tels.»
Günther Anders, "L’Obsolescence de l’homme", 1956
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Où il encore question d'Uber

Publié le par Jean-Etienne ZEN

                 Il y a les manoeuvres purement commerciales  de la plate-forme tentaculaire et il y a les complicités et les aides politiques, le lobbying secret. Notre Président donna un appui discret mais finalement reconnu à Uber, malgré les oppositions qu'il suscitait en plus haut lieu. Un dossier sulfureux, que nie bien sûr l'intéressé.               "...Les Uber files  montrent que l'entreprise prenait des libertés avec la loi. Le modèle initial d'Uber –des citoyens conduisant d'autres citoyens dans leurs voitures privées sans permis ni licence d'aucune sorte– se situait juridiquement dans une zone grise. Dans des courriels, des cadres ont même plaisanté sur le fait qu'ils étaient des «pirates» et que le modèle de l'entreprise était «tout simplement illégal», lorsqu'ils se heurtaient à une opposition juridique pour aborder de nouveaux marchés.   Les documents divulgués révèlent également le rôle que le lobbying et les relations amicales avec des politiciens ont joué dans le succès d'Uber. La société a engagé de puissants lobbyistes, dont beaucoup étaient d'anciens membres ou associés de gouvernements nationaux qui avaient notamment promis de mettre fin au «copinage» entre politique et industrie. Parmi les rencontres avec les politiciens figuraient des personnalités telles que Emmanuel Macron (alors ministre français de l'Économie) et le maire de Hambourg de l'époque (aujourd'hui chancelier d'Allemagne) Olaf Scholz...."

                   Ubérisez-vous! disent certains, adeptes d'une nouvelle foi s'appuyant sir les  possibilités offertes par les diverses nouvelles technologies numériques. 

   En dehors du problème des transports par taxis -qui créent des tensions en France comme ailleurs-, l'ubérisation est une tendance lourde, un peu fourre-tout, qui a prétention à vouloir affecter en profondeur un grand nombre de secteurs de l'économie et des services.
      Que ce soit dans le domaine de la consommation ou de l' économie collaboratives, on voit éclore une foule de projets et de débuts de réalisation qui ne manquent pas toujours d'intérêt  à première analyse, mais qui suscitent un grand nombre de réactions hostiles de tous bords, dans de nombreux pays.
    Mais est-ce une bataille déjà perdue? Pas seulement dans les transports ou l'hôtellerie. 
Bien que ce soit encore un  phénomène mal perçu, il fait déjà apparaître un certain nombre de problèmes de fond;
  Pour E.Morozov, l'uberisation est le miroir de l'impuissance publique face aux géants, notamment de de la Silicon Valley et des forces financières qui les appuient. (*)
   Il exprime aussi un rapport particulier à la loi.
____________________ 
___    (*)...(sa) la politique du « low cost » trouve aussi une explication plus triviale : grâce aux énormes capitaux de ses investisseurs, la compagnie peut se permettre de brûler des milliards dans le seul but d’éliminer toute concurrence, celle des taxis de la vieille époque aussi bien que celle des petites start-ups ingénieuses comme Kutsuplus.
  Dans un article récent, The Information, un site Internet spécialisé dans les nouvelles technologies, indiquait que durant les neuf premiers mois de 2015 les pertes d’Uber s’élevaient à 1,7 milliard de dollars, contre seulement 1,2 milliard de recettes. La compagnie est assise sur une montagne d’argent si colossale que, dans certaines villes des États-Unis, elle propose des courses à un prix qui ne couvre même pas le coût du carburant et de l’usure du véhicule.
    Sa stratégie est simple : faire exploser la demande en abaissant les prix à un niveau tellement attractif qu’il finit par vaincre les réticences de ceux qui préfèrent normalement prendre leur voiture personnelle ou les transports publics. Aucune dépense n’est trop fastueuse pour atteindre cet objectif. Au passage, Uber se taille aussi des parts grandissantes sur les marchés adjacents, comme le transport de biens de consommation ou la livraison de colis...
     Une question se pose alors inévitablement, même si elle est rarement posée : de qui Uber consume-t-il ainsi l’argent ? D’investisseurs tels que Google, d’Amazon, de Goldman Sachs. Uber fournit l’exemple parfait d’une compagnie dont l’expansion planétaire fulgurante est redevable en grande partie à l’incapacité des gouvernements de taxer les profits des géants de la finance et des technologies.
     Pour le dire plus crûment : si Uber peut jongler avec tous ces milliards, c’est parce que les Etats ne le peuvent plus. Au lieu d’alimenter les caisses publiques, cet argent s’entasse sur les comptes offshore de la Silicon Valley et de Wall Street. Ses propriétaires ne s’en cachent même pas. Apple a annoncé récemment qu’elle trônait sur un magot de 200 milliards de dollars soustraits à toute ponction fiscale, tandis que Facebook se vante d’un bénéfice record de 3,69 milliards de dollars pour 2015....
     La leçon à retenir, c’est que la politique menée par un pays en matière de nouvelles technologies dépend directement de sa politique économique. La première ne peut fonctionner qu’avec le concours de la seconde. Des décennies de choix fiscaux laxistes, cumulées à une stricte adhésion aux canons de l’austérité, ont réduit à néant les ressources publiques nécessaires à l’expérimentation de nouvelles manière de fournir des services collectifs, notamment dans le domaine des transports.
Il en résulte que les gros industriels nourris à l’évitement fiscal et les fonds de placement spéculatifs — qui envisagent la vie quotidienne comme un terrain de prédation entrepreneuriale — ont le champ libre pour s’accaparer les projets de ce type. Ce n’est pas une surprise si plus d’un a commencé comme Kutsuplus pour finir comme Uber : le fait de s’en remettre à des investisseurs qui attendent des retours exorbitants conduit fatalement à ces métamorphoses....
                    __... Les principaux faits reprochés se sont déroulés en 2014 et 2015 et concernent UberPop. La justice vise la mise en relation, via la plateforme UberPop, de clients avec des particuliers s’improvisant taxis. La pratique commerciale trompeuse cible trois spots diffusés sur Radio Nova à Bordeaux invitant les auditeurs à devenir chauffeurs pour gagner un peu d’argent. La dernière série de délits concerne tous les services Uber, et vise la loi Informatique et liberté. Le parquet reproche à l’entreprise d’avoir conservé des données personnelles de clients au-delà du délai légal, d’avoir numérisé et conservé des permis de conduire et cartes d’identité sans l’avoir suffisamment déclaré à la Cnil, et d’avoir constitué des fichiers comportant des informations sur les chauffeurs, notamment sur leur casier judiciaire.
    Ce sont ces fichiers, contenus dans des disques durs collectés lors d’une perquisition au siège de l’entreprise mi-2015, qui avaient conduit à reporter le procès après sa première audience, le 30 septembre dernier : la défense ne s’était pas vu transmettre le contenu des disques durs, et la présidente du tribunal, Cécile Louis-Loyant, lui avait accordé le droit de les explorer en profondeur avant de reprendre l'audience cette fin de semaine...

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Psychiatrie en déshérence

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Toujours plus bas...
                        Ce n'est pas la première fois que des rapports, parfois très officiels, font état de la lente dégradation de notre système de soin psychiatrique. Depuis plusieurs dizaines d'années.
   Si l'hôpital général est malade, l'institution psychiatrie est ensituation critique et personne ne s'en préoccupe guère. Surtout en cette période de crise profonde où la santé mentale pose de nouveaux problèmes.
  Le déni de l'Etat continue sur une situation concernant plusieurs million de personnes, malgré quelques aveux passagers, et la spécificité de la formation disparaît peu à peu. Comme elle était une branche de la médecine générale.
   On a oublié qu'un malade mental n'est pas un malade comme un autre et que sa guérison éventuelle ne relève pas de la pratique médicamenteuse seulement, sinon comme appoint occasionnel.
   La psychiatrie est devenue le parent pauvre des systèmes de soin, où dominent les pressions de l'industrie pharmaceutique.
Or c'est l'état d'urgence qui est proclamé par plusieurs spécialistes et institutions, après bien d'autres avertissements, pour certains déjà anciens.
  La situation n'a cessé de se dégrader, dans un secteur qui concerne plus de personnes qu'on imagine, marqué par le déni, le silence, la honte parfois.

 

   Un secteur de plus en plus à l'abandon, condamné à fonctionner avec des bouts de ficelle.
     Il manque une volonté politique pour redresser et améliorer un système qui se dégrade à bas bruit depuis des décennies, alors que les divers désordres d'ordre mental de toutes natures n'ont cessé de croître.
   Un rapport parlementaire vient de confirmer l'état de délabrement de ce secteur trop longtemps négligé. Cela après un plus ancien rapport du Sénat, préconisant d'urgence de nouvelles voies.
     Le constat est accablant (*)
  Dans le silence institutionnel, cela ne tourne pas rond. La relation personnelle, si essentielle en ce domaine, est négligée. La chimie, si commode, ne suffit pas et peut parfois aggraver la situation. Les techniques de soins doivent être diversifiées.
   Le système est sous contention un peu partout.
       Ce ne seront pas quelques millions de plus, distribués sans discernement, qui amélioreront les choses en profondeur.
  Repenser la psychiatrie, ses présupposés et ses pratiques est une exigence impérieuse et urgente.


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                  (*)      «... Il faut redonner des moyens supplémentaires à la psychiatrie, je crois que c’est évident pour tout le monde, insiste (d’ailleurs) Martine Wonner, députée et médecin psychiatre de profession, interrogée par Mediapart. Mais je crois aussi très fermement que cela ne suffit pas. Moi, je ne veux plus, à quelques exceptions près, financer un seul lit supplémentaire dans les hôpitaux. Il faut totalement transformer l’offre de soin. » Là encore, même si Caroline Fiat, aide-soignante de profession, diverge sur la rigueur d’un tel moratoire, les deux députées se rejoignent et plaident pour un virage ambulatoire sévère, en réorientant à moyen terme 80 % des professionnels sur l’ambulatoire d'ici 2030.       Le rapport va encore plus loin et propose d’en finir avec l’organisation historique de la psychiatrie depuis les années 1960. À cette époque, pour sortir de la logique asilaire et ouvrir les malades vers la cité, l’institution psychiatrique se divise en « secteur », crée des équipes d’infirmiers extra-hospitalières, des structures d’accueil pluridisciplinaires en ville (comme les CMP, centres médico-psychologiques), le tout tournant autour de l’axe central que reste l’hôpital psychiatrique public. Chaque secteur correspond à un bassin de population.    Les deux rapporteuses, constatant l’échec d’un tel modèle, plaident pour réduire le « mille-feuille » des structures, et pour une offre de soin tissée « autour du patient », où il aurait « le libre choix ». Pour y parvenir, Martine Wonner assure miser sur un changement du mode de financement (acté par la ministre de la santé pour janvier 2020) en dotant davantage le médico-social, tout en forçant un peu la main aux établissements lucratifs. « Sans parler de contraindre, parce que je n'aime pas ce mot, on peut, par le biais du financement par la sécurité sociale, demander aux cliniques psychiatriques privées de participer à un soin de proximité, ou aux médecins de prendre tout type de malades en charge, de faire du soin d’urgence », explique la députée LREM. L’État, en la matière, doit être régulateur, assume le rapport, pour faire participer tous les acteurs à la « permanence des soins »....

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Petit billet

Publié le par Jean-Etienne ZEN

__ C'est sûr

__  EDF: vers le pire?

__  Ruineux Capgémini

 

__ Aipac et Républicains           

 

__ L'Ukraine a bon dos

__ Prix électricité

__ Merci Danone!

__ Deliveroo nous du mal..

__ Aéroport: causes du chaos

__ La main dans le sac

__ Internet: histoire politique.

                                   _______ * Revue de presse.         ___________________

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(Trés) chers smartphones...

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Nomophobie
                  Un peu, ça va. Beaucoup,  c'est problématique. Trop, c'est trop...
     Surtout pour nos ados.

                            "....Si l’on ne peut pas vraiment parler d’addiction, au sens d’une dépendance qui nécessiterait un sevrage, certains adolescents peuvent développer des comportements particulièrement toxiques vis-à-vis de leur smartphone, au point de se sentir angoissés à l’idée de ne pas l’avoir à portée de main.    Des études scientifiques récentes sur le sujet étayent l’idée qu’une nouvelle névrose se répand dans notre société aujourd’hui, et plus particulièrement auprès des adolescents, ces digital natives, ultra-connectés : l’angoisse ou la phobie de se retrouver sans son smartphone, connue sous le terme de « nomophobie ».     La nomophobie, contraction de « no mobile phobia », désigne une forme de pathologie liée aux technologies modernes, notamment au smartphone et à la peur excessive d’être séparé de son smartphone. La personne redoute alors de ne pas être en mesure de communiquer, de perdre sa connexion, de ne pas pouvoir accéder à l’information ou de renoncer à son confort...."
     Mais n'y a-t-il qu'eux qui sont concernés?
 Le portable: un grand pas pour l'humanité ou parfois  un fléau social?
Ça fait débat...comme on dit.

     Bien qu' étant théoriquement un instrument de communication (même s'il est devenu un objet à tout faire, vrai couteau suisse, multifonctionnel), de mise en relation des hommes, son usage inconsidéré, devenu souvent abusif, voire addictif,  désocialise.
  Isolement et repli sur soi narcissique sont souvent les  conséquences d' un usage devenu incontrôlé. 
Ce qui réjouit fort les opérateurs, les fabricants et les marchands.
    Comme nous le décrit le conteur Nabum, qui montre ici comment des jeunes peuvent faire tenir à leur joujou toute la place, comme si c'était la prunelle de leurs yeux,  jusqu'à en devenir invivables.
Cette fois-ci, il ne fabule pas. C'est du vécu. A l'école.
     La nomophobie (no mobile-phone phobia) peut prendre des formes inquiétantes et même quasi pathologiques.
Les plus accros seraient impulsifs.

   

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EDF: retour à la normale?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Re-nationalisation 

                                   C'est le terme utilisé par Mme Borne pour désigner l'opération annoncée pour redonner une  orientation et un avenir à un géant sans lequel rien ne serait possible dans le contexte énergétique actuel soumis à des tensions inédites. Mais que cache cette notion de "nationalisation", dont le contenu n'a pas été toujours très clair, dans les (trop) nombreux projets qui se succèdent depuis une vingtaine d'années , surtout depuis l'ouverture à une concurrence au moins partielle et à une financiarisation qui ne disait pas son nom?                                                                                                Ce ne sera certainement pas un retour au projet de 1946, où le service public devint le maître mot d'une opération sans pareille. En tout cas, la nécessité de sortir de la dictature  des marchés, où le géant de l'énergie s'est plus d'une fois enlisé et endetté, semble une nécessité urgente. Cela ne se "joue pas à la corbeille" disait De Gaulle, qui ne fut guère entendu par Jupiter, obligé maintenant à revenir à plus de raison, après ses tentatives successives pour ouvrir aux capitaux le joyau national...Mais rien n'est clair pour l'instant. "...« EDF était dans le pire des deux mondes. Celui de l'État qui fait ce qu'il veut, peut lui imposer de favoriser ses concurrents ou de racheter General Electrics. Et le pire de la Bourse qui lui impose des misères », estime Jacky Chorin, ancien membre du conseil d'administration d'EDF... En acquérant la totalité des parts, l'État met fin à cette situation, sauve EDF et promet de s'endetter à sa place..."   

                                    Cela semble bien la fin de la folie boursière et des aventures financières hors de nos frontières, sans parler des aventures d'Areva. L'urgence va être de retrouver le sens du métier que les ratés et les contradictions d'aujourd'hui soulignent cruellement. Pas seulement à Flamanville...Il faut arrêter les dérives récentes et mettre un terme à la notion de "rente nucléaire"                                                                                         L'audace et la raison naissent de la nécessité et de l'urgence, au coeur d'une crise durable.  Un défi colossal.         Back to the past?...  Après différents "ouvertures du capital" selon le langage jospinien, serait-ce le retour à la case 1946, celle du bon sens, après des aventures financières scabreuses, le scandale d'Areva , le projet  Hercule  , déjà avorté ... Mr Lemaire, après avoir fustigé les initiatives européennes en matière d'alignement des prix de l'électricité sur celui du gaz,  se dit prêt à remettre les compteurs à zéro, en raison d'une conjoncture problématique en matière énergétique: "Toutes les options sont sur la table" dit-il. Alors?... Faudrait savoir.  "...Le ministre de l’économie, des finances et de la relance, Bruno Le Maire, a déclaré, mardi 15 février, qu’« aucune option (…) ne d[eva]it être écartée » dans la stratégie de l’Etat vis-à-vis d’EDF – y compris une éventuelle nationalisation de l’énergéticien français.    « Aucune option, à partir du moment où on ouvre une nouvelle ère, ne doit être écartée. Il faut toutes les regarder sereinement », a déclaré le ministre sur la radio BFM Business, en réponse à une question sur une nationalisation d’EDF. « Toutes n’appartiennent pas forcément au même calendrier. Mais toutes les options sont sur la table », a encore dit M. Le Maire. En début d’année, son ministère avait plutôt écarté un tel scénario...."                                       __On avait attendu des merveilles des différentes percées libérales sur un marché pas tout à fait comme les autres...Mais c'est devenu un échec patent. Des contradictions manifestes, à l'heure où les grandes puissances s'interrogent sur leur avenir énergétique. Un défi gigantesque. Rien n'est joué. Les incertitudes redoublent. Un virage compliqué.

 


                                                          

 

          "...Ce mardile ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, n’a pas exclu de nationaliser EDF si le besoin s’en faisait sentir. De fait, le faramineux chantier des six EPR annoncé par le chef de l’Etat ne laisse guère le choix à la puissance publique: au contribuable de payer l’atome, le marché se régalera du reste. Le macronisme a cela de fascinant qu’il peut convertir les libéraux les plus endurcis au Gosplan quand nécessité politique et économique font loi. Le 10 février, campé devant une imposante turbine Arabelle à Belfort, le chef de l’Etat sonnait la relance du programme nucléaire français en annonçant la construction de six réacteurs EPR à l’horizon 2035, et une option pour huit de plus. Mardi matin sur BFM Business, mal réveillé mais assez pour sursauter, on a entendu Bruno Le Maire assurer le service après-vente du «chantier du siècle» en répondant par l’affirmative à l’hypothèse d’une nationalisation d’EDF : «Aucune option, à partir du moment où on ouvre une nouvelle ère, ne peut être écartée. Il faut toutes les regarder, sereinement, toutes n’appartiennent pas forcément au même calendrier, mais toutes les options sont sur la table», a déclaré le ministre de l’Economie en pesant chaque mot.  Bien sûr, Le Maire n’a pas explicitement prononcé le mot «nationalisation». Un gros mot pour qui a fait l’essentiel de sa carrière politique dans la case droite néolibérale de l’échiquier. Car qui demandait jusque-là à corps et à cris la nationalisation d’EDF au nom du retour à un vrai service public de l’énergie ? La CGT, le PC, …"           Etonnant, non?             ____Wait and see...comme disait ma grand-mère bretonne._________

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Au bord de l'annexion

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Un  tournant?
                Les résistances s'accumulent concernant le projet de Netanyahu de procéder à l'annexion d'une plus grande partie de la Cisjordanie et du Jourdain, contre toutes les règles internationales. Un contournement de plus, mais majeur.
        Les critiques pleuvent aussi maintenant dans son pays, beaucoup voyant déjà les conséquences incalculables de cette nouvelle mesure, leurs risques, non seulement au regard du doit international, mais aussi de l'intérêt d'Israël bien compris.
   Même dans son propre camp, on n'est pas tendre vis à vis d'un projet encouragé pas les extrêmes et on souligne les risques d'un telle opération. On ne mâche pas ses mots, avec la même lucidité que Rabin en son temps, qui le paya de sa vie:

            "...Oui, l’épidémie de coronavirus a mis à terre l’économie palestinienne. La plupart des Palestiniens ne sont plus payés, leurs banques sont fermées. Ces gens étaient déjà humiliés encerclés, que leur reste-t-il si on les dépossède en plus de leurs terres unilatéralement ? Ils ont beaucoup d’armes. On risque d’assister alors à une nouvelle compétition entre le Fatah et le Hamas pour récupérer de la légitimité à travers la lutte. Le Hamas a déjà déclaré que l’annexion était une déclaration de guerre. Israël sera bien obligé de riposter. Cette troisième intifada nous replongera dans une cercle vicieux et je me demande si ce n’est pas précisément ce que cherche le Premier ministre.    Cela lui permet de détourner l’attention de l’opinion des tribunaux où il doit répondre de ses actes, mais surtout de créer un contexte qui le rend incontournable. C’est ce qui rend notre démocratie si fragile et c’est ce que notre Cour suprême ne comprend pas : les dictatures sont renversées par des révoltes populaires mais les démocraties, elles peuvent se transformer en régimes autoritaires sans qu’une goutte de sang soit versée. Peut-être qu’un jour on finira par dire qu’Israël fut une démocratie, on en parlera au passé...."   Si nous ne sommes plus démographiquement et culturellement majoritaires dans un seul État qui aura annexé les territoires palestiniens entre la Méditerranée et le Jourdain, oui, ce sera un État d’apartheid qui entraînera un cycle de violences infini. C’en sera fini des valeurs qui sont à l’origine de notre déclaration d’indépendance....
                 Une annexion qui ne fera que se poursuivre, dans le silence général ou les protestations molles, malgré les condamnations des instances internationales.
 La presse la plus modérée insiste sur les conséquences dramatiques qui ne feraient que prolonger un état de fait très dégradé.
   L'Europe, comme à son habitude, réagit mollement. L'Allemagne se tait, juste un peu gênée, mais on sait pourquoi, contribuant à entretenir la confusion entre critique de la politique d'Israël du moment et antisémitisme, ce qui ne peut déplaire à Tel Aviv.
                                                    Du côté du Jourdain, les choses peuvent vraiment très mal se passer, surtout tant que Trump servira d'appui et de caution.. Une période de grands dangers se met en place...
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