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Point d'histoire (2)

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Mai 1945                                                                   [éléments pour une recherche]
                 Ils furent environ un million, du moins au début.
   Un million de soldats allemands prisonniers des forces alliées, sur le territoire français ou ailleurs, qui furent mobilisés pour travailler au titre de la reconstruction du pays, selon le principe: qui détruit répare.


   Un épisode mal connu jusqu'ici et vite oublié, mais qui laissa des traces.
  L'armée américaine concéda à la France une charge qu'elle ne voulait pas ou ne pouvait pas assumer elle-même.
       On trouvera ici de nombreux détails à approfondir sur une question refoulée, mais qui revient sur le devant de la scène, notamment par l'intermédiaire d'un livre lu récemment, qui se fait l'écho du témoignage d'un soldat allemand, capturé en Norvège, mais qui se retrouva pas hasard en France dans des conditions parfois extrêmes, à peine imaginables, pour être affecté notamment dans des opérations de déminage dans l'Ouest du pays. Jusqu'en 1948, le début de la guerre froide amenant les rapports franco-allemands à évoluer vers une certaine formes de réconciliation. Pour le cas du premier conflit, ce fut au maximum 1920.
    C'est en lisant le livre de Werner Schneider, écrite pas sa fille sous sa dictée, que l'on peut prendre un contact intime avec un aspect de cette captivité paradoxale. 
    Oui, ce fut vraiment un sale temps pour les Allemands, dont beaucoup vécurent dans des conditions à peine descriptibles, subissant la vindicte ou au mieux le mépris ou l'indifférence et affrontant des conditions matérielles parfois terribles. Le boche paiera, cela paraissait la norme, sauf dans les campagnes où les relations au travail furent moins rudes et où certains prisonniers se fixèrent définitivement, souvent pour ne pas retourner dans l'Est d'une Allemagne encore exsangue. Les institutions de la Croix Rouge ne fit pas vraiment leur. travail.
      La question resta longtemps taboue, comme les conditions souvent arbitraires et cruelles de certaines détentions. Les archives ne manquent pas, ainsi que de nombreux documents.  (1)
  Un dossier toujours controversé, plus par les conditions d'existence des "PG", que par le fait de leur mise au travail forcé, dans des conditions très contrastées.
     L'historien Théofilakis a consacré sans doute une des meilleures études sur ce phénomène auquel mirent fin les aléas de l'histoire, au cours de cette période tragique. (*):
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      (*)        "...Les 700 000 prisonniers allemands se sont vite transformés en main-d'oeuvre bon marché. Histoire inédite d'une captivité qui marqua les prémices de la réconciliation.  "Il est si gentil, Rodolf." A Chambéry, le patron qui l'emploie depuis 1945 comme ouvrier carrossier ne tarit pas d'éloges sur les manières irréprochables et le fabuleux rendement de son prisonnier de guerre allemand. Rodolf mange à la table familiale, accompagne ses hôtes à la promenade du dimanche et reçoit même en cadeau un dictionnaire pour améliorer son français. Un scandale aux yeux du Dauphiné libéré, qui s'émeut en août 1946 : "A lui, évidemment, nous n'avons rien à reprocher. Il aurait bien tort de repousser la gentillesse de la famille. Mais contre celle-ci - et tous ceux qui ont souffert de l'Occupation seront d'accord avec nous -, nous demandons à M. le préfet des sanctions sévères."     L'épisode est révélateur de la situation créée par la présence en France de 700000 prisonniers allemandsentre 1944 et 1948. Une étrange captivité de guerre en temps de paix, étudiée par Fabien Théofilakis dans cette somme nourrie d'archives inédites. Histoire oubliée aux conséquences pourtant décisives sur l'avenir des relations franco-allemandes. _____Entre punition et rachat: Parmi ces prisonniers, 70% ont été cédés aux Français par les Américains, qui se délestent ainsi d'une charge onéreuse. Renversement des rôles : la défaite du Reich fait de l'occupant un captif de l'occupé. Après quatre années de souffrances et de ruines, l'Allemand doit payer. Insultes, crachats, coups de crosse, entassement dans des camps insalubres où sévissent le typhus, la faim, le froid : les soldats tombés sous la coupe des Français commencent leur captivité dans des conditions douloureuses. Prévoyant une catastrophe sanitaire, la Croix-Rouge sonne l'alarme dès 1944. 
     Comment employer ces centaines de milliers de bras ? Ils répareront tout simplement ce qu'ils sont censés avoir détruit. Pour les vainqueurs, ce labeur forcé vaut à la fois punition et rachat. Par dizaines de milliers, les prisonniers vont travailler au fond de la mine. A eux de gagner la bataille du charbon ! D'autres seront affectés au secteur agricole ou aux travaux de déminage. N'est-ce pas à ceux qui ont posé les mines de les enlever ? Il y en a plus de 100 millions sur le territoire.
    Peu à peu, la logique de rentabilité l'emporte pourtant sur la volonté de punir. Au fil des mois, les prisonniers sortent des camps pour participer à l'économie civile et sont placés chez des particuliers. A travers ces contacts quotidiens, les relations entre vainqueurs et vaincus se libèrent du manichéisme hérité de la guerre. Avant de s'évader, le captif d'un notable de Pauillac, en Gironde, lui laisse ces quelques mots : "Travail bon, mangé très bon, contant très bon. Mais liberté." 
     La captivité allemande, souligne Théofilakis, fut une étape capitale sur la longue route menant du statut de "Boche" à celui de compatriote européen. Un premier pas vers la réconciliation. A l'heure des débuts de la guerre froide, elle fut aussi un enjeu diplomatique entre la France et les Etats-Unis, soucieux de faire se relever l'Allemagne face à la menace communiste.  (Les Prisonniers de guerre allemands. France, 1944-1949, par Fabien Théofilakis. Fayard, 758p)
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- Prisonniers de guerre français en 1914-1918
-        "                   "       allemands "   "
-         "                   "       français    en 39-45
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- Retour  sur quelques vérités
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Ehpad: affaire en or

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Machines à cash

                       Le scandale n'est pas nouveau:   L"or gris" attire les fonds d'investissement. Il y a de la demande auprès d'un certain public, et il y en aura toujours plus,  même si le système fonctionne sous plusieurs régimes, sans que la qualité de l'accompagnement et des soins change beaucoup.                               ____Sommes nous sur la voie de nos voisins anglais, où la privatisation va bon train, où, sous prétexte de "modernisation", les choses empirent à bas bruit, dans une grande indifférence? Il semble bien que oui, malgré les dénégations et les velléités de  réforme            ".....Au Royaume-Uni, où plus de 42 000 résidents des Ehpad sont décédés pendant la pandémie, l’histoire de Philip est loin d’être isolée. La presse anglaise s’est largement fait l’écho de ces tragédies familiales, mais peu d’articles se sont penchés sur le processus de privatisation généralisée des maisons de retraite qui les a souvent permises. Et pourtant, comme nous le dit Eileen Chubb, dirigeante de l’association caritative Compassion in Care, « c’était horrible mais ce n’était pas une surprise ». Cette ancienne aide-soignante sait de quoi elle parle, elle qui défend depuis plusieurs années les droits des résidents des Ehpad, « traités dans ce pays comme des citoyens de seconde zone ».  Outre-Manche, le marché des Ehpad est très fragmenté, « atomisé », dit-on, ce qui est rarement bon signe. C’est une jungle d’entreprises détenant chacune une petite part du marché et se livrant une concurrence acharnée. Au total, cette multitude de sociétés privées détient 76 % des Ehpad, les autres étant gérés par des collectivités locales et des associations.  Cette privatisation généralisée n’est pas unique en Europe mais elle est pourtant bien singulière, selon Bob Hudson, professeur à l’université du Kent et expert en politiques publiques. L’externalisation britannique s’est développée de manière particulièrement agressive et « sans aucun garde-fou », écrit-il pour la revue de la London School of Economics. Les conséquences de cette libéralisation sans limites sont désastreuses : la situation des Ehpad ne « répond plus aux normes ordinaires, que ce soit en matière de choix ou de contrôle des établissements ».-   L’histoire aurait pu s’écrire autrement, d’après un autre professeur anglais, Peter Folkman, de la Manchester Business School. Pour lui, cette privatisation commencée il y a une quarantaine d’années, comme dans tout le secteur de « l’aide sociale », n’avait pas que des mauvais côtés. « Les économies d’échelle et les bonnes techniques managériales » apportées par le privé ont permis aux entreprises de faire « plutôt du bon travail » dans un secteur qui était en décrépitude, nous dit-il. Seulement, même ce libéral en convient, la machine s’est emballée : « Le problème, c’est que lorsqu’on privatise, l’argent passe avant tout. »   La véritable « dégringolade » a commencé avec l’arrivée sur le marché britannique des fonds d’investissement, en particulier des fonds de pension, il y a quelques années, se rappelle John Spellar, ancien ministre et député du parti travailliste. De véritables machines de guerre de la réduction des coûts, qui garantissent à leurs investisseurs des retours importants sur leurs placements. Ces organismes de placement collectifs ont la part belle outre-Manche : un cinquième du secteur repose entre les mains des cinq plus grosses multinationales et trois d’entre elles sont financées par des fonds d’investissement.  Le débarquement des fonds a fait baisser « les standards de qualité des établissements », explique John Spellar. « Désormais, ces derniers ne se sentent plus tenus pour responsables de leur gestion et ruinent les conditions de travail des salariés. » Il en découle, d’après lui, « une crise de recrutement dans les Ehpad et un défaut de soins pour les résidents ».   Pourtant, le député ne regrette pas la privatisation et voit même les avantages d’une « véritable union avec le secteur privé qui propose un système qui fonctionne ». Mais il est désormais convaincu que les « spéculateurs » n’ont pas leur place dans les Ehpad. Tout simplement parce que le secteur, par essence, n’est pas adapté au fonctionnement de ces machines à cash...."              Dans la "gestion des aînés", nous en prenons le chemin ou nous y sommes en partie. Il suffit de voir les offres alléchantes sur FB: Investissez! excellent rendement!  

                   Après l'or noir en déclin, voici le temps de l'or gris.
                                   Celui de l'extrême vieillesse et de la dépendance, qui donne lieu trop souvent à un marché lucratif.
   Le plus souvent, surtout dans le secteur entièrement privatisé, où il est conseillé d'investir (comme dans le secteur de l'industrie pharmaceutique, le plus profitable de tous).


    C'est un marché qui ne pourra que grandir un peu partout, vu les évolutions démographiques, notamment en Europe. De très bons dividendes promis très souvent. Des marges confortables. Korian caracole en tête.
     Un nouveau business est né et se développe. Des Ehpad privés, parfois de luxe, où les services ne sont pas meilleurs qu'ailleurs, dans le secteur public ou semi-public. L'épisode passée de la crise que nous vivons a montré il y a quelques mois dans quelle situation d'abandon beaucoup se sont retrouvés du point de vue sanitaire et humain.
      Une nouvelle poule aux oeufs d'or se développe, sans que l'Etat, malgré ses aides, ne s'oppose. Au contraire, il a laissé la finance investir ce nouveau terrain prometteur..
                                    Il a fallu attendre début avril pour que les résidents décédés commencent à être comptabilisés comme victimes du coronavirus et il a fallu du temps pour que le personnel des Ehpads soient préparés et équipés ne serait-ce que de simples masques. Une imprévoyance? Non, une faute .  Certains avaient anticipé une hécatombe possible. Elle n'a pas eu lieu, mais avec le bilan provisoire, très lourd, on peut estimer que les victimes représentent une moitié des touchés mortellement par le virus fatal.

             "...Il faudra plusieurs mois, peut-être des années, pour que les experts établissent avec précision le vrai bilan du Covid-19. En attendant, le comptage quotidien de Jérôme Salomon, le directeur général de la santé, n'est qu'une estimation assez grossière, particulièrement en ce qui concerne les chiffres des Ehpad. « C'est forcément plus. Ne serait-ce que parce que la plateforme de comptage mise en place par le gouvernement fin mars ne repose que sur les signalements des établissements », constate Nathalie Maubourguet, présidente de la Fédération française des associations de médecins coordonnateurs en Ehpad. Ce médecin a interrogé ses confrères. Aucun d'entre eux n'a lui-même effectué de signalements, laissés à la charge des directeurs, pas toujours pressés, selon elle, de « singulariser » ainsi leur site… Autre indice de la sous-estimation : ces témoignages de salariés des pompes funèbres, qui voient pulluler, ces dernières semaines, des certificats de décès comportant la seule mention de « détresse respiratoire », sans la case Covid. « On nous a remonté de nombreux cas », affirme Claudette Brialix, présidente de la Fédération nationale des associations et amis des personnes âgées et de leurs familles (Fnapaef)....."
   Déjà, nos anciens relevaient de soins et de traitements pas toujours exemplaires, vu le manque de moyens, surtout en personnel, et donc le temps à leur consacrer était notoirement insuffisant, pour ne parler que des seuls soins.. La gestion de certains établissements, avec des aides d'Etat,  étaient surtout commandée par la loi du profit.  
    Un juteux marché pour des groupes privés, profitant de la manne commune et parfois d'astronomiques loyers, que beaucoup de famille ne peuvent assurer. Malgré les moyens, ils n'ont pas été traités là mieux qu'ailleurs.
    La "gestion" des aînés n'a pas été exemplaire, c'est le moins qu'on puisse dire. Surtout en cette période dangereuse où les précautions auraient dû être redoublées. Certains médecins avaient bien anticipé le désastre potentiel.
    Le marché de l'or gris a produit des dérives, malgré les progrès sur la prise en charge des plus dépendants.    
 Les actionnaires n'ont sans doute aucune idée de ce que leur gain a pu produire indirectement comme désastre humain. La crise sanitaire a agi comme un révélateur. Il y a vieillir et vieillir....
             __
_Depuis la création de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) et de la Journée nationale de solidarité (lundi de Pentecôte) après la ­canicule de 2003, l’argent ne manque pas. Les maisons de retraite se partagent 8,2 milliards d’euros. Une somme qui profite également aux établissements privés, financés par de l’argent public à hauteur de 3,9 milliards d’euros. L’Etat, lui, semble avoir le plus grand mal à contrôler ce qui se passe derrière ces murs. Là où nous conduit cet excellent documentaire, hélas diffusé tardivement, en deuxième partie de soirée.   [Maisons de retraite : les secrets d’un gros business, de Xavier Deleu (Fr., 2017, 70 min)]         ______________________________________

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Point d'histoire

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

L'autre 8  MAI 1945: 
                               Les "événements" de Sétif.
                                       Le vrai début de la guerre d'Algérie...
         Un mardi pas comme les autres.
    En plein liesse de la libération officielle de la France, ce qui se déroula à Sétif et dans les environs passa, quand ce fut connu, comme une révolte sans grande importance ni portée, quand ce fut même saisi dans sa vraie dimension. Minimisés, déformés, les affrontements violents furent même longtemps refoulés.
      Le tabou et censure firent leur oeuvre. la sévère éruption ne fut pas analysée pour ce qu'elle fut, dans le cadre d'une décolonisation qui par ailleurs commençait. Par cette répression brutale des premières flambées de revendication nationale, on se préparait un avenir tragique par aveuglement.
    Ce ne fut que très tardivement que vint une reconnaissance officielle. de ce qu'on appela enfin un massacre, occulté pendant des années.
    L'enclenchement fut annonciateur des événements qui plus tard prirent des formes plus radicales et plus longues. Le bilan fut terrible et laissa des traces indélébiles dans les mémoires et marqua les esprits, surtout chez ceux qui luttèrent en France contre l'occupant.
   Certains ne se se firent pas d'illusions sur les conséquences futures d'une situation qui ne pouvait pas durer:
    En France, les forces politiques issues de la Résistance se laissent investir par le parti colonial. « Je vous ai donné la paix pour dix ans ; si la France ne fait rien, tout recommencera en pire et probablement de façon irrémédiable », avait averti le général Duval, maître d’œuvre de la répression.

    Dans son rapport sur les massacres de Sétif, le général Tubert écrit :« La raison d’Etat, la commodité d’une répression aveugle et massive permettant de châtier quelques coupables parmi les milliers d’innocents massacrés, l’immunité administrative de “fait” couvrant par exemple, le sous-préfet de Guelma, fit délibérément et sans excuse arrêter et fusiller, sans autre forme de procès, des musulmans de la ville dont les familles réclament encore en vain une enquête, un jugement ou même une simple explication. »
        D'autres, comme Albert Camus, natif du pays, diagnostique bien une crise profonde et non de simples incidents et reconnaît que:

   « ...le peuple arabe existe », qu’il « n’est pas inférieur sinon par les conditions où il se trouve ». Plus encore, en proclamant que « l’Algérie est à conquérir une seconde fois », il énonce implicitement que, pour l’instant, elle est perdue pour la France - l’Algérie des Algériens s’entend. S’il traite ensuite des problèmes économiques et sociaux, il convient de porter attention à sa formulation : « La crise la plus apparente  dont souffre l’Algérie est d’ordre économique. » La misère, le dénuement, la famine, c’est en effet ce qui se voit, ce qui apparaît le plus immédiatement. Mais Camus marque bien que la crise « tient aussi à la conviction où ils [les Arabes] sont que cette faim n’est pas juste ». Ils n’admettent pas que seules les rations des Algériens soient réduites. Le fond du problème est donc une question de justice. Les articles des 18 et 20-21 mai disent tout l’essentiel de l’évolution politique algérienne. Camus a bien perçu que la politique dite d’assimilation est maintenant rejetée par toute la population algérienne. Ce qu’on appelle alors politique d’assimilation signifie l’accession des « Arabes » aux droits civils et politiques des Français - en bloc ou, plus souvent, progressivement -, éventuellement à la citoyenneté française elle-même. Quant à l’égalité sociale effective, objectif incompatible dans toute sa rigueur avec la colonisation, on s’en tient à la formule de l’« élévation » du niveau matériel des « indigènes » (terme encore officiel en 1945). Or Camus sait que l’objectif de l’assimilation, qui avait pu mobiliser une partie de l’opinion algérienne en 1936-1937 (Messali Hadj restant cependant opposé à ce mouvement), est maintenant perçu comme inaccessible ..."
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Un monde sans Messi?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Bonne affaire pour le PSG

               Ou pour le Qatar?   Oui, il s'agit bien d'affaire, de business bien juteux. L'illustre argentin se monnaie à prix d'or. Plus qu'un (bon) joueur; un bon investissement.                                   Mais qu'est le foot  devenu à ce niveau? Nous ne sommes plus à l'échelle locale, celle du petit club de province, à Calais, encore moins dans la banlieue d' Argenteuil ou des modestes cités où des gamins tapent dans le ballon pour le plaisir, le dimanche après-midi. Ils ne jouent pas dans la même cour, ou plutôt sur le même terrain. Ce n'est pas d'aujourd'hui que des sommes astronomiques s'investissent dans ce domaine avec bon retour sur investissement espéré, ne serait-ce qu'en termes d'image. Image politique souvent, comme c'est le cas du Qatar, qui dépense sans compter, tenant là une "arme diplomatique" d'importance. Depuis des années, ce micro Etat, qui ne regarde pas à le dépense, dopé par la vente de son gaz, prépare l'avenir et soigne ses intérêts:    

 

              "... Confronté à la nécessité de diversifier son économie pour ne plus dépendre du gaz et du pétrole, le pays a lancé en 2008 sa Vision nationale 2030. L'objectif est de «transformer le Qatar en une société avancée capable de mettre en œuvre un développement durable». Cette vision a donné naissance à une stratégie de développement dont le sport et le football sont des éléments importants.  L'organisation de la Coupe du monde, un tournoi de quatre semaines, vise ainsi à promouvoir le développement des infrastructures et le tourisme à long terme. L'acquisition du PSG fait également partie du plan: elle permet de gagner de l'argent et d'étendre l'influence qatarie dans le monde entier. Cela signifie que, plutôt que d'être l'événement principal, l'arrivée de Lionel Messi apparaît finalement relativement accessoire par rapport aux larges ambitions du Qatar. Le gouvernement utilise en effet le football depuis des années comme un moyen d'atteindre des objectifs politiques...."                                                                                                              Le ballon ne tourne plus très rond. C'est aussi une partie de la France qui se qararise pour des raisons peu désintéressées. Le Mondial 2022 approche, objet de nombreuses critiques. Mais l'argent n'a pas d'odeur et les zémirs ne sont pas trop regardant. Pourvu qu'il y ait foule dans les stades....       ___________________

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Management sans ménagement

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Diriger les hommes ou vérifier les courbes?
            Manager, dans le cadre entrepreneurial, est un art difficile.
      Comment, pour un DRH, concilier les intérêts bien compris et bien tempérés d'une entreprise et ceux d'un personnel soumis à des normes, à des exigences et à des adaptations variables, parfois rapides?
   Cela ne s'apprend pas dans les écoles, fussent-elles de commerce.


 Le management peut-être soft, humain,  ou brutal, les hommes ne comptant que comme des variables d'ajustement, surtout dans des périodes critiques dans  la vie de l'entreprise, surtout si elle est soumise à des exigences financières hors norme ou à des conversions rapides, dans le cadre d'une concurrence féroce.
     Les méthodes nouvelles de management, même dans le secteur public, ont été bien décrites de l'intérieur, notamment par ceux qui les vivaient, de l'extérieur par ceux qui les observaient et qui y voyaient surtout des méthodes de "dégraissage" sans ménagement.
     Le procès France-Télécom en cours en exhibe les causes et les ressorts et se heurte aux dénis (malgré les larmes de crocodiles) des responsables de l'époque, malgré les très nombreux  témoignages convergents et accablants.
    Le cash flow était alors une obsession, avec des plans drastiques.
 A marche forcée ce fut souvent l'injonction du départ contraint ou de la reconversion brutale, provoquant de nombreux drames humains. Mais à l'époque, peu de monde en parlait. Ces méthodes néo-thatcheriennes étaient présentées comme une norme économique s'inscrivant dans le perspective du fameux TINA (pas d' alternative!)
    Le cynisme de certains dirigeants, les yeux rivés sur leurs courbes de production, était sans frein.
 Le système semblait tourner rond dans les bureaux des responsables, aveugles aux dégâts humains, pas seulement à la souffrance au travail, forcément contre-performante, mais aussi aux drames répétés, mis commodément sur le compte de" problèmes personnels."
      Comment s'en débarrasser était l'objectif final.
  Cette cruauté n'a pas disparu et peut prendre bien des formes, du harcèlement moral au chantage masqué, parfois à la limite de la légalité.
    Les cost-killers n'ont rien vu...mais regrettent.
          On s'en souvient, c'était: par la fenêtre ou par la porte...
   La machine à broyer était d'une redoutable efficacité
Le coaching ne faisait pas de sentiment. Comme disait Lombard sans aménité: "la pêche aux moules, c'est terminé..."
       A quand une vraie réflexion sur la souffrance au travail?
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Rêves brisés

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Re-talibanisation accélérée: Les femmes ont tout à craindre

    Surtout dans les grandes villes où la pression est plus forte, là où la libéralisation a été plus manifeste. L'émancipation éphémère et relative qu'elles connurent durant l'intermède qui se termine risque de n'être plus qu'un souvenir. Surtout la période où l'ouverture fut à son apogée dans l'époque récente.  

 

 

      Il faut s'y attendre, les contraintes corporelles et des esprits va se réinstaller selon une charia venu des confins du Pakistan et des règles vestimentaires importées. Des rêves sont brisés. L'éducation est aussi en danger, surtout pour les petites filles, dont la soumission devra être le destin. Pour certaines femmes trop exposées, la vie est même en péril. L'effacement redeviendra la règle.

 

 

 

"...La situation des femmes en Afghanistan dépend de la région dans laquelle elles habitent. Dans la capitale ou dans les grandes villes, leur situation s’est un peu améliorée après l’intervention américaine (de 2001, NDLR). On a imposé une constitution et l’obligation de moderniser la situation des femmes. Elles pouvaient aller à l’université, travailler. Mais tout cela sous surveillance parce que même si la loi le permet, elles étaient toujours en danger. Beaucoup d’écoles ont été attaquées par les traditionalistes, les talibans en particulier. Il y a une fracture entre les villes, Kaboul en particulier, et les campagnes où l’ordre traditionnel tribal est en cours. Dans les régions pachtounes, c’est l’ordre pachtoun et dans les régions occupées par talibans, c’est l’ordre taliban. On a vraiment deux populations de femmes.    _Quelle est la position du régime Taliban sur le droit des femmes ?   C’est la tradition, mais devenue encore plus dure avec les talibans. C'est-à-dire un ordre patriarcal complet : des femmes considérées comme rien que rien, pas nécessairement d’enseignement, des femmes qui restent cloîtrées à la maison. D’ailleurs, l’un des proverbes afghans pachtouns dit : “La place de la femme est dans la maison ou dans sa tombe”. Il y a des femmes recluses et femmes totalement soumises au patriarcat, des femmes que l’on marie comme on veut, de nombreux mariages précoces. Je dirais même, une situation pire que le bétail. Au moins le bétail on le protège parce qu’on en a besoin. Les femmes, elles, sont interchangeables.....

 

 

    Les Américains se taisent, pleurant surtout sur leurs rêves impériaux perdus, eux qui ont objectivement et  puissamment contribué à introduire le loup dans la bergerie Adieu les avancées des femmes afghanes?...Réduites au pire silence pour longtemps en tous cas. Allah ne leur viendra pas en aide...

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Cathédrales: analogies et vérité

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Il y a celle qu' on a vu brûler.
                                         Non sans stupeur. Qui suscite toujours interrogations et perplexité.
                  Il y a celle qui brûle aussi à petit feu, silencieusement, sans qu'on y prête attention
    Et, comme disait Chirac nous regardons ailleurs....


  Celle qui brûle à petit feu et à bas bruit.
          Il n'y a pas que les cathédrales physiques, érigées par les hommes, parfois sur plus d'un siècle.
   Il y a l'immense et ultra-complexe "architecture" naturelle, jamais terminée, qui est l'aboutissement d'une histoire beaucoup plus longue et encore souvent méconnue.
  Bien sûr, nous sommes dans le domaine de la métaphore. suggérée par les images utilisées, notamment en littérature, en poésie: la forêt fait penser à la complexité de l'architecture des puissants édifices érigées depuis le 12° siècle, et les cathédrales évoquent, par l'envolée de leurs piliers et les complexes ramifications de leurs voûtes, souvent pour l'imaginaire, la structure de la forêt.
          La nature est un temple où de vivants piliers....
   Bien sûr, nous sommes en pleine analogie. Mais le symbole donne à penser et certaines analogies aident à mieux saisir le réel par certains de ses aspects.

     La nature n'est pas de même nature qu'un édifice construit, même si les hommes n'ont cessé de l'aménager et elle est d'une autre importance, pas ses fondamentaux, que les lieux de culte d'une civilisation donnée, à une époque donnée. Nous en sommes un produit et un élément. La relation n'est pas seulement esthétique.
      Notre avenir dépend de l'attention que nous lui portons, collectivement. La conscience s'en fait plus aiguë aujourd'hui et l'urgence apparaît de jour en jour plus grande.
     L'analogie cathédrale/forêt, chère à Chateaubriand, est pourvoyeuse de sens esthétique, mais le rapport s'arrête là. Il y a plus important qu'une cathédrale qui brûle...qu'on peut toujours réparer ou reconstruire. 
    Reboiser un jour une Amazonie qui meurt à petit feu sous la poussée des producteurs de soja et des éleveurs brésiliens est une tâche impossible.
             Reconstruire, disent-ils....:
                                        On ne va pas attendre cent sept ans ! L’incendie de Notre-Dame nous aura appris l’origine de l’expression populaire : cent sept ans, c’est la durée qu’il a fallu à des générations de bâtisseurs, tailleurs de pierres, charpentiers, sculpteurs… pour construire la cathédrale dévastée dans la nuit du 15 avril dernier. Mais les pierres étaient à peine refroidies qu’Emmanuel Macron décrétait la restauration de Notre-Dame en cinq ans. Pour réconforter vite fait la population traumatisée ? Ou recoller les morceaux du calendrier politique soudain bouleversé ? L’échéance des jeux Olympiques est assumée. Un tel chantier ne peut pas être mené tambour battant, ont eu beau expliquer les mille cent soixante-dix signataires — tous spécialistes du patrimoine –, rien n’y a fait ! Pour boucler le dossier en cinquante neuf mois — le compteur tourne—, un général des armées a été nommé à la tête de l’opération et une loi d’exception est en passe d’être votée. Les débats à l’Assemblée nationale, puis au Sénat, viennent de commencer. Outre un dispositif fiscal spécifique (abattement de 75 %) et autres aménagements courants, le projet repose principalement sur un principe de dérogation aux lois existantes. Tout ce qui constitue le socle des règles patrimoniales est mis de côté. Pour aller plus vite, on saute les étapes des autorisations fastidieuses (c’est pourtant le ministère de la Culture qui les délivre), des règles d’urbanisme, d’environnement, des appels d’offres ou de l’obligation d’archélogie préventive. Exactement le contraire de ce qui pourrait être fait : un chantier exemplaire mettant en valeur tous nos savoir-faire acquis avec… le temps.
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Kaboul: effondrement

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Kaboul: effondrement

                         Tout ça pour ça! Pour en arriver là? Un échec cuisant, prévisible. Comme le fut la déroute saïgonnaise, dont la leçon ne fut pas retenue. La politique d'"ingérence" trouve là ses limites tragiques, comme ce le fut ailleurs. Politique d'aveuglement et d'intérêts impériaux à court terme, de dérives bushiennes, des services de renseignement et des objectifs du Pentagone perméable aux influences des lobbies militaro-industriels, contre lesquels Eisenhower avait mis en garde à une époque. Le principe d'ingérence "au nom de la démocratie" a montré une fois de plus ses limites et ses arrière-pensées. Pas plus que l'armée fantoche sud-vietnamienne n'a résisté longtemps, l'armée américano- afghane, formée à la hâte et à grands frais, n'aura tenu longtemps.  

-Saïgon évacué -

 

           Washington comme Dracula, a engendré un nouveau monstre, qui lui revient à la figure et qui met Biden dans l'embarras, piégé par des années d'errance d'erreurs et de cynisme manifestes, depuis les fanfaronnades de l'équipe néoconservatrice bushienne menée par le cynique Dick Cheney. Une guerre sans fin, qui connaît une issue tragico-comique qui place le pays devant une nouveau scénario redouté par la population, dont on peut deviner qui pourra en tirer bénéfice.

-Kaboul évacué-
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Où va l'Afghanistan?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Back to the past?

                        La capitale est sur le point de tomber, malgré les résistances inorganisées d'une armée mal préparée et de chefs corrompus, malgré les dollars américains dépensés souvent en vain. C'est la déroute prévisible. Malgré le simulacre de négociations de dernière minute entre Washington et Kaboul.      L'armée US se savait officieusement dans l'impasse dès 2008, au cours de sa plus longue guerre, devenue un fiasco. Les richesses du pays leur ont échappé, derrière le prétexte de la démocratisation du pays annoncé par les néoconservateurs comme Rumsfeld.  La corruption n'a jamais été aussi grande. Tout a fini par se savoir. Tout ça pour ça!    Le retour des Talibans est bien là. Ce n'est sans doute qu'une question de temps...

 

     " ...Les USA  en concluant leur « accord de retrait » avec les talibans, n’ont pas fait que leur abandonner une grande partie du sort de l’Afghanistan. Ils s’en sont aussi remis à eux pour que le territoire qui repassera sous leur contrôle ne redevienne pas une base du jihadisme international, menaçant d’intervenir de nouveau si c’était le cas. Une telle menace apparaît pourtant bien peu crédible après un tel retrait. Les talibans, incontestablement opposés à Daech, auront de fait toute latitude pour ajuster à leur guise leurs relations à venir avec Al-Qaida. Vingt ans après le 11-Septembre, la potion est amère..."

                 ____ La Chine avance ses pions, profitant du vide politique, prête éventuellement à pactiser avec les Talibans. Les affaires n'ont pas d'odeur. Realpolitik oblige. Il y a tant de matières premières dans le pays et la route de la soie est en cours...Le tropisme est grand.                                                       __  "...La Chine est là pour mettre en place ses nouvelles routes de la Soie, qui de Pékin à l’Europe, lui permettront une mainmise économique majeure sur tous les terrains où elle a déjà posé ses valises de capitaux. Mais pas que: l’Afghanistan ne peut basculer dans une nouvelle guerre civile au risque de contrecarrer ses plans. Il faut donc sécuriser le pays, et se rapprocher de ceux qui vont bientôt prendre le pouvoir inexorablement. Et ce sont les Talibans qui font une percée fulgurante depuis quelques semaines, de Kandahar vers Kaboul, comme jamais. Leur retour est annoncé depuis des mois. L’Occident a failli là où l’Empire du Milieu qui devient un Empire externalisé réussira sûrement. Stabiliser au nom de la realpolitik, asservir les pays à ses propres intérêts, comme l’a fait Moscou avec Damas, lorsque la Russie a voulu maintenir pour elle cette fenêtre ouverte vers la Méditerranée, et y acheminer notamment son gaz naturel. Vu le glissement du monde vers l’autoritarisme, le populisme, condamnant en gros la démocratie à une peau de chagrin américaine et européenne, la Chine a de beaux jours devant elle, ne reculant devant rien pour placer ses pions. Pendant que Paris et Washington protestent contre ces régimes mais quelque part aussi contre eux-mêmes et leur incapacité à avoir anticipé ce glissement du monde, la Chine a avancé en silence, sans faire de bruit. Elle est désormais partout...."      _______________

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Le sénateur et le saucisson

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Gonflé!
          Ainsi donc, la dangerosité attribuée au glyphosate ne serait pas plus élevée que pour certains produits de charcuterie.

       Alors, vite, arrêtons les saucisson!
  En redoublant d'intensité sous le coup d'affaires récentes, en Europe comme aux USA, sans parler de certains pays asiatiques, les groupes Monsanto/Bayer conduisent certains lobbyistes, dûment listés, avérés ou masqués, à se ridiculiser en public. 
   Mais tous les sénateurs ne sont pas de la même farine.
     Si le produit phare de la firme américaine, cédée au plus vite à Bayer, qui s'en mort les doigts, a montré son efficacité redoutable comme défoliant massif pendant la guerre du Vietnam, dont on connaît les effets terribles sur beaucoup d'organismes humains et animaux, c'est sans doute par excès de consommation de charcuterie par la population victime....
    La haute toxicité du fameux désherbant a montré son efficacité, mais a su devenir incontournable dans l' agrobusiness et il devient difficile maintenant d'en faire l'économie, du moins dans un proche avenir, même si certains agriculteurs ont appris à s'en passer.
    La toxicité génétique du produit devient de jour en jour mieux établie, même s'il reste encore beaucoup d'études à mener pour progresser dans la recherche des corrélations et des mécanismes.  Il y a tellement de constats et d'indices majeurs depuis les études déjà anciennes de M.Robin, que le doute est de plus en plus injustifiable.
   Certaines victimes, hélas! ne peuvent plus en parler.
      L'arme du doute, c'est celle des industriels du produit, qui devait être miracle. On n'affirme plus, on insinue, pour retarder le plus possible toute position tranchée ou seulement des mesures définitives de précautions minimales.
    C'est dans la brèche du doute construit à l'aide d'une armée d'avocats que les affaires peuvent continuer. Comme on l'a fait pour l'amiante et même pour la cigarette pendant longtemps. C'est le bon moyen pour temporiser et paralyser toute décision politique responsable.
   Les procès, les débats de haut niveau sont pourtant nombreux et vont se multiplier, mais la résistance intéressée et la culture de l'ignorance et du déni font aussi leur oeuvre.
           Affaire (forcément) à suivre...
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