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Conte de fées libéral

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

On (n')a (pas) tout essayé
                               On nous raconté de belles histoires depuis les années 80, ou plutôt on nous a masqué les évolutions (les choix) en cours, présentées comme modernes, voire inéluctables.
      L'Etat a donné aux marchés un espace de plus en plus important jusqu' à être phagocyté par eux. D'où les renoncements et les abandons, les collusions et le piège s'est installé: on a tout essayé, comme disait L.Jospin, impuissant.
   Les conflits d'intérêts et les passages continus des décideurs du public au privé et vice-versa ont favorisé une évolution observée à peu près partout, sous l'influence d'une finance mondialisée de plus en plus puissante et d'une rente qui atteint des sommets.. Les instances étatiques se trouvaient entravées dans leurs décisions et favorisaient même le développement de puissances financières qui imposaient leur loi, la spéculation prenant le pas sur la production.
    A la suite des "révolutions libérales" de Thatcher et Reagan, la loi des marchés devaient devenir la loi et les prophètes pour la plus grande prospérité des peuples au niveau mondial.
   There is no alternative, disait Maggie, qu'on a pris l'habitude de traduire par le sigle TINA.
      L' 'Etat était devenu le problème et non la solution, selon les dogmes de Reagan.
  L'ultralibéralisme gagnait des points dans les choix et les orientations majeures. L'extrême, c'est le minarchisme, dont la principale égérie fut Ayn Rand.  Hayeck et l'école de Chicago, avec Milton Friedman, conseiller de Pinochet, furent les livres de chevet de la Dame de fer, dont Fillon, il y a peu, vantait les choix politiques et économiques, l'Etat abandonnant ses fonctions de contrôle et de régulateur et ne gardant que le minimum, ses fonctions régaliennes.
    L'Etat est peu à peu devenu le servant des groupes financiers et des multinationales, facilitant leur pénétration et leurs concentration. Ce que Roosevelt avait condamné en son temps.
          ___Assisterait-on à un début de retournement?
  Des signes sembleraient l'indiquer: des économistes, qu'on dit atterrés, veulent remettre les choses à l'endroit, contre la colonisation par de puissants intérêts privés de certaines structures de l'Etat, notamment dans le courant né de la crise.
   On constate aussi que des voix s'élèvent, au sein du très conventionnel FMI, pour remettre en cause des choix politiques asservis à des intérêts qui font du lobbying permanent et du chantage à l'emploi, critiquant même les décisions funestes prises à l'égard de la Grèce par une Europe à la ligne étroitement néolibérale.
    Un autre monde est possible, disent certaines voix, qui veulent changer un logiciel aux effets pervers.
  Le retour à l'Etat régulateur est enfin de plus en plus demandé, au service de l'intérêt général, pour retrouver les principes fondateurs et démocratiques.
    Oui, il faut envisager des alternatives, retrouver de nouveaux chemins, sortir du tunnel, du piège, qui peut mener à de nouvelles crises, l'Etat ayant déjà renfloué les banques en notre nom et nous faisant payer les intérêts d'une dette qui n'était pas fatale.
     Comme le signale Gilles Ravaud, le monde a changé ! Si vous plongez dans les travaux de recherche des économistes, dans les gros rapports des institutions internationales, voici ce qui ressort : il y a trop d'inégalités, trop de finance, les salaires ne progressent pas assez, il faut plus d'investissements publics, lutter contre les paradis fiscaux et promouvoir la lutte contre le changement climatique !
   Le libéralisme économique a perdu la bataille intellectuelle. Il peut perdre la bataille politique. Une mondialisation régulée, c'est possible, une finance au service de l'économie aussi. L'Europe n'empêche pas les politiques nationales : la France peut développer sa propre politique industrielle, faire reculer le chômage, réduire les inégalités, sortir du " tout croissance ". Et pas besoin d'en passer par le rejet de l'autre, comme Trump, ou par le rejet de l'Europe, comme avec le Brexit. On peut, aujourd'hui, suivre une voie progressiste et écologique sans sortir de la mondialisation ou de l'Europe.
    Laisser faire les marchés, livrés à eux-mêmes est le contraire des tâches bien comprises de l' Etat investisseur et stratège, qui doit retrouver ses fonctions, dans l'esprit de Philadelphie, largement oublié.
  La loi du marché n'a pas que des conséquences matérielles.
     La régulation est une nécessité, de plus en plus affirmée. Toute la question est celle du passage réel à une autre logique, à un renversement des priorités,  au delà de l'échelle nationale. Avant qu'une nouvelle crise, plus cruelle, nous oblige à le faire.
       Au moins au niveau européen. Il y a encore du chemin à faire...
          A condition de sortir de l'ornière d'une certaine économie de complaisance 
et des bréviaires en vogue ___________________

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Apocalypse cognitive

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Temps de cerveau disponible

           Notre époque est formidable. Que de néo-technologies à notre disposition, dont nous ne voyons pas les limites! Que de rapidité dans les moyens de s'informer, sans même qu'on le demande! Nous sommes envahis de messages en tous genres, dès lors que nous ouvrons notre téléphone portable, des plus importants au plus futiles. Nous sommes sans cesse sollicités, notre esprit est en permanence en état d'attente parfois fébrile pour recevoir toujours plus d'informations, venus d'horizons de plus en plus variés et de de plus en plus difficiles à décoder, du fait de leur surabondance même.     A moins que nous fermions le robinet, que nous en régulions le débit et que nous décidions de mettre un peu d'ordre et surtout d'esprit critique dans le flux envahissant des datas. Pour maîtriser la masses de données qui nous bousculent et nous encombrent.                                                                   ___Nos facultés n'ont jamais été autant sollicitées par toutes sortes de canaux où parfois nous n'arrivons plus à faire le tri entre l'essentiel et le superflu, l'important et l'accessoire, le vrai et faux.   C'est ce sur quoi insistent les recherches de Gérald Bronner, qui ne fait pas oeuvre de pionnier, mais approfondit ce nouveau rapport entre notre esprit et ce qui tend à le solliciter sans cesse, jusqu'à la saturation et à l'abandon du jugement, dans la cacophonie informationnelle montante, qui fait le lit de la crédulité généralisée.

 

         Nos facultés sont plus que jamais en péril. Trop de sollicitations, de stimulations, qui envahissent notre "cerveau disponible". La dépendance montante aux écrans capte trop souvent le meilleur de nous mêmes. La crédulité est une donnée en hausse, non pas qu'elle n'existait pas avant, mais elle a plus de matière pour s'exercer et moins de moyens d'être détectée. Notre attention s'émousse, à force d' être sollicitée en permanence. Elle s'efface peu à peu. Nous sommes plus perméables aux bobards, à la viralité montante des fake news. Il y a là une risque civilisationnel, aux yeux de Bronner, dans cette confusion galopante, de perdre des repères essentiels et de sombrer dans les eaux d'un relativisme généralisé où toutes les balises s'estompent et où les valeurs s'équivalent.     Vieux problème déjà soulevé par Platon, mais prenant aujourd'hui une acuité plus forte. Le problèmes n'est pas que théorique; la démocratie des crédules a encore de beaux jours devant elle. La défense de la raison théorique et pratique devient plus que jamais un objectif prioritaire. Contre les sentiments immédiats et les évidences trompeuses, contre les conformismes qui se renforcent mutuellement. Dans le marché dérégulé de l'information, la vigilance théorique reste la seule arme, contre la fabrique du consentement, jouant souvent à notre insu, dan les réseaux sociaux et sur nos écrans surmultipliés.  _____

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Fièvre acheteuse

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Je consomme, tu consommes, nous sur-consommons
                                                         C'est le rush, annonciateur de futures ruées frénétiques.
    Les centres commerciaux préparent l'ambiance, chauffe le public (favorisé, surtout), en vue du grand Noël des superprofits.   Amazon a ouvert le bal. Les autres suivent par mimétisme marchand.                             Mon grand-père paysan, qui vivait presque en autarcie, consommait très peu, dans les rares magasins du village ou de la ville voisine. Un costume pouvait durer quasiment une vie, comme une paire de chaussures neuves, qu'on faisait réparer régulièrement. En dehors de cela, quelques biens de consommation courante qu'on ne produisait pas à la ferme.

 


      Avec le capitalisme marchand, devenu hypertrophié, à partir des années 70, nous sommes entrés dans un ère de consommation généralisée, voire d'hyper-consommation. L'acte d'achat est devenu central dans beaucoup de vies, sans relief ni idéal, voire désespérées, permettant d'oublier, dans des temps considérés comme forts, d'excitation fiévreuse. la banalisation de la vie.
    Acheter, toujours acheter est devenu un leitmotiv, qui finit par envahir les vies jusqu'à la saturation, du moins pour les plus favorisés. On prépare les futures orgies de Noël.
    L'acte d'achat est devenu souvent une fin en soi, les vrai besoins étant passés au second plan, comme les plaisirs authentiques et simples et la satisfaction étant toujours compromise dans une fuite en avant qui n'a plus de sens..
    Cette hyperconsommation a ses temps forts, comme le jour du Black Friday, où les promotions réelles ou factices attirent le chaland, donnant aux prix une valeur de plus en plus problématique.
    C'est la chasse individualiste à la promo, devenue facticement une urgence. Y aller avant les autres ou contre les autres s'il le faut. Les fauves sont lâchés.
   Les valeurs consuméristes ont pris le dessus, stimulées par une publicité de plus en plus habile et persuasive. Bernays avait ouvert la voie.
   Le mimétisme marchant, prenant parfois des formes extravagantes, finit par miner les existences en tuant le désir.
  Les "vedettes" ouvrent le bal par leurs folles dépenses, qui renforcent les frustrations.
    C'est le piège, la drogue dure, qui peut miner une vie.
 C'est une fuite en avant illusoire, mettant en péril les conditions de survie de notre planète.
   La dictature des consommateurs qui répond à celles des producteurs et des marchands, qui ont toujours un temps d'avance, n'est pas sans conséquences sur notre futur proche.
   Mais qui s'en soucie?
Certains font de la résistance et réfléchissent à une vie juste raisonnable, frugale même, mettant en accord leur vie et leurs principes. dans une consommation responsable Ils sont trop   minoritaires encore.
  Le mythe du client-roi a la vie dure.
       Et le citoyen dans tout cela, dans l'ère de l'individualisme engendré par les marchands d'illusions?
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Des yaourts et du pèze

Publié le par Jean-Etienne ZEN

   Only Business

           On ne rigole pas dans la méga-entreprise. Même le capitaine de bord peut être viré! Même dans une multinationale, même dans l'alimentaire. Depuis la gestion à la papa de Riboud, les choses ont bien changé. Les actionnaires sont intraitables. Ils veillent sur les rapports financiers, au jour le jour. Ils font la loi. Ils ont tous les droits. Pas de devoir social.       Chez Danone comme ailleurs. Les rendements, c'est sacré. Pour l'avenir, on verra. Il faut évaluer, changer les critères d'évaluation s'il le faut. L'horizon, c'est la bourse, Le CAC 40, c'est la référence.  Mais n'est-ce pas une vision à courte vue, dans notre monde hautement financiarisé? Certains osent le prétendre, même au sein du monde des affaires:

 

 

 "... Les ambitions d’une entreprise à mission doivent faire l’objet d’une évaluation d’ensemble avec d’autres indicateurs que le cours de bourse ou le rendement du capital, comme c’est le cas aujourd’hui. De nouvelles normes d’évaluations plus larges doivent s’imposer et en particulier de nouvelles normes comptables...;Le cas Danone pointe certaines lacunes de la loi Pacte et un nouveau chapitre législatif doit s’ouvrir si nous ne voulons pas que les entreprises à mission et la raison d’être ne constituent la dernière ruse d’un capitalisme qui semble à bout de souffle. Si nous m’aménageons pas la loi Pacte, il y a toutes les chances pour que Danone soit la première et la dernière entreprise cotée à mission. En effet, cette loi a laissé en friche la question des droits et devoirs des actionnaires. Or, nous savons, comme le dit très justement le chercheur Pierre-Yves Gomez, qu’il ne peut pas y avoir d’entreprises responsables sans actionnaires responsables.  L’ouverture d’une nouvelle réflexion législative devient donc urgente, d’autant plus que, comme le montre le premier baromètre des entreprises à mission, on observe un réel engouement pour cette nouvelle conception de l’entreprise. Les enjeux de « citoyenneté actionnariale » devraient donc devenir de plus en plus essentiels dans les toutes prochaines années...."                         ____Bien dit, mais le capitalisme financier suit sa propre logique. Emmanuel Faber, qui n'était pas un saint, est tombé. C'est aussi la fin d'un certain pouvoir "familial", d'une vision. Que l'on produise des voitures ou de l'eau en bouteille.

  ______En France, c'est le jackpot, mais pas seulement.
              Au dépends des salaires et des investissements.
   Une grosse entreprise a besoin de salariés et d'actionnaires.
         Mais de manière équilibrée.

   Or le divorce s'accentue entre les deux, surtout depuis la libéralisation dans la finance dans les années 80 sous l'effet des doctrines hayekienne et friedmanienne.
  Comme le reconnaît un rapport du Sénat
                  Les richesses produites par les grandes firmes du fameux CAC 40 donnent parfois le vertige.
   Le problème qui est posé n'est pas celui de leur ampleur, toujours le plus souvent bienvenue, mais de leur répartition.
     En fait, au lieu d'une répartition selon la règle des trois tiers, telle que rappelée par Sarkozy (un tiers pour les actionnaires, un tiers pour les salariés, un tiers pour l'investissement), la réalité est toute autre, surtout en France.
  Ce sont les actionnaires, les gros, qui se taillent la part du  lion. Et pas qu'un peu. Surtout en France.
    On le savait depuis quelques années, mais la tendance s'accentue. Dans l'économie à dominante financière dans laquelle nous sommes, des rapports récents convergent pour dénoncer ce déséquilibre grandissant dans la répartition.des richesses produites, aux dépends de l'investissement d'avenir et des producteurs, sans lesquels    aucune richesse ne verrait le jour.
     Un économie de rente s'installe et de super-profits pour les managers. ..Actionnaires, qui ne sont pas ou peu des particuliers. ... Près de la moitié de ces dividendes partent vers l'étranger. 55% seulement restent en effet en France, tandis que 20% prennent la direction de la zone euro et 16% celle des Etats-Unis. En France, les particuliers ne détiennent finalement que 9% de CAC40 et leur part a été divisée par quatre en trente ans. Ce sont des sociétés d'investissement ou des fonds de pension qui possèdent la quasi-totalité des entreprises cotées
  Ce sont les actionnaires qui font la loi, impulsant ainsi des tendances plus spéculatives que productives. Le rendement à court terme est privilégié par rapport à l'investissement à long terme, ce qui est un facteur de risques et de crises. ...En 2016, les entreprises du CAC 40 ont distribué plus de 66% de leurs bénéfices aux actionnaires, contre 30% dans les années 2000. Une exception française, car en Europe continentale les entreprises du CAC 40 sont de loin celles qui versent le plus d'argent à leurs actionnaires. On est loin de la règle des trois tiers prônés par Nicolas Sarkozy. "Ça fait bien longtemps que je pense que la règle des trois tiers est une bonne règle. Sur 100 de bénéfices, il devrait y en avoir 33 qui reviennent aux salariés, 33 qui vont directement dans la poche de l'actionnaire et 33 qui servent à être réinvestis dans l'entreprise. Parce qu'une entreprise doit investir pour continuer à être compétitive", déclarait-il le 5 février 2009...déclaration de bon sens, mais qui a fait long feu.

      La France est championne du monde des dividendes reversés aux actionnaires:...Les richesses n'ont jamais été aussi mal partagées depuis la crise au sein des grands groupes, qui choisissent délibérément une course aux résultats de court terme pour conforter les actionnaires et les grands patrons au détriment des salariés et de l'investissement", a dénoncé Manon Aubry, porte-parole d'Oxfam France, citée dans le communiqué.
   Par exemple, ...le sidérurgiste ArcelorMittal, l'énergéticien Engie et le leader mondial de la gestion de l'eau Veolia sont, dans l'ordre, ceux ayant les taux les plus élevés de redistribution des bénéfices en dividendes aux actionnaires, soulignent les deux ONG.
  Les organisations Oxfam et Basic, notamment, dans le sillage de nombre d'économistes dénonçant les dérives financières d'un capitalisme ....appellent le gouvernement "à reprendre la main sur cette économie déboussolée avec des mesures de régulation ambitieuses", "en préservant la capacité d'investissement et en interdisant que la part des bénéfices reversée aux actionnaires dépasse celle qui est reversée aux salariés".
      Ce partage déséquilibré des bénéfices n'est pas seulement un facteur de risques dans une économie mondialisée mais constitue aussi une menace pour le développement.

    Cette machine à dividendes… et à inégalités, cette tendance aux « profits sans partage » contribue à anesthésier le risque entrepreneurial et à créer et favoriser les conditions d'une précarisation des emplois.
      L'actionnariat a changé de nature comme la gestion des entreprises, avec toutes les conséquences visibles ou invisibles, notamment les nouvelles formes de management brutal et la souffrance au travail.

                         ___ Un début de prise de conscience en cours?...   _______________

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Demain, la vie

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Matière à penser   (suite)

                     La vie, sous toutes ses formes, des plus simples aux plus élaborées, est d'apparition récente à l'échelle de l'histoire de la terre . Elle peut être aussi de disparition rapide, lente ou accélérée, par des raisons naturelles ou culturelles, ou les deux à la fois. L'humanité peut contribuer à la mise en péril de sa destinée contingente et fragile, sans même parfois s'en rendre compte, parfois avec les meilleures intentions.
    Aujourd'hui, beaucoup d'experts sonnent le tocsin, pour une prise de conscience rapide des risques majeurs que nous avons largement contribué à créer, sans perspectives à long terme, comme si la nature n'était qu'un cadre neutre et un objet de transformation et d'exploitation infini, en vue de ressources toujours croissantes.
   C'est la fin d'un mythe, purement utilitaire, depuis longtemps entretenu par la pensée biblique, nous enjoignant à dominer la création, et par la pensée cartésienne et ses avatars à l'aube de la période moderne.
                 On constate les effets d'une attitude purement prédatrice de plus en plus généralisée et sans limites assignées. Les ressources ne sont pas illimitées, Des incidences climatiques accélérées relèvent de notre action collective, malgré l'ignorance et le déni, l'indifférence et parfois le cynisme.
  Les voeux ne suffisent plus.  L'action est urgentissime. Une action collective, internationale. Un travail de totale re-conversion nous attend, au niveau économique, de totale modification de nos modes de pensée et de vie, sans régressions, de mobilisation de nos meilleures ressources inventives. Faut-il attendre une catastrophe de grande ampleur pour que commence une amorce d'action sérieuse et durable? Le virage ne sera pas simple, demandera du temps, mais il est de plus en plus compté. Tellement d'intérêts sont en jeu comme autant de freins.
      Même si le pire n'est jamais sûr, il faut entendre certaines voix, qui ont le mérite de la clarté, même si elles paraissent trop abruptes, tranchées et simplifiées. Il faut parfois aller droit au but.
      L'homme n'est "rien" ou si peu, comme l'avait déjà noté Pascal avec force...Son environnement n'est pas une pièce rapportée.
         Beaucoup d'indices devraient nous alerter. Il n'y a pas que les oiseaux...Des sols sont à l'agonie...
   La pensée écologique, sous ses formes diverses, n'est pas d'hier. Une pensée diverse et variée, qui demande à être sans cesse réactualisée.
  On ne peut séparer l'économique et le vivant, 
comme certains économistes l'avaient déjà signalé, se refusant à élaborer une pensée hors-sol. Comme René Passet ou JM Harribey.
      S'informer d'abord est une priorité. Il y a tant à apprendre...et à changer, parfois de manière graduée, parfois de manière radicale. Dans le simple intérêt de notre avenir bien compris. Ce n'est pas la planète qu'il faut "sauver" (elle en a vu d'autres...), c'est notre fragile humanité.
          Toute personne croyant qu'une croissance exponentielle peut durer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou , soit un économiste. [Kenneth Boulding]

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La chèvre et le chou

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Jupiter et le nucléaire
                                   Ou les calendes grecques?
   Il a parlé. Sans satisfaire vraiment personne.
       Surtout pas ceux qui attendaient l'annonce  d'une sortie plus rapide et plus déterminée  du nucléaire, comme l'ont fait l'Allemagne, la Suisse, l'Autriche, l'Italie (par voie réfendaire)...pour booster les énergies renouvelables et explorer de nouvelles voies en ce domaine par des investissement audacieux. Nous tergiversons et nous accumulons les retards par rapport à d'autres pays et aux risques encourus.


   Certes les prises de conscience sont bien tardives par rapport à ce que l'on peut considérer comme des impasses, par rapport aux choix, jamais démocratiquement débattus, de Messemer et de ses successeurs.
    Cela a rendu l'héritage lourd et complexe, dans la phase délicate de transition énergétique que certains  pays, comme l'Allemagne, ont des difficultés à gérer.
     Les dernières déclaration du Président apparaissent cependant à certains comme un début de lucidité. Il n'est évidemment pas question de programmer une sortie du nucléaire, mais d'en réduire peu à peu l'importance, sous forme d'un calendrier assez imprécis, qui n'engage pas tellement, connaissant les promesses faites par certains de ses prédécesseurs.

     Pour la première fois dans l'histoire de notre pays, ce mardi 27 novembre, un président de la République a rendu public un calendrier chiffré des fermetures des réacteurs nucléaires. Ce sont ainsi quatorze réacteurs qui seront fermés d'ici à 2035 dont "quatre à six d'ici à 2030" en plus des deux de Fessenheim, a-t-il annoncé. C'est certes moins que les 17 réacteurs de Hulot – d'autant que ceux-ci devaient alors être fermés d'ici à 2025. Mais l'Elysée a une parole qui, naturellement, engage infiniment plus l'Etat que celle d'un ministre – fût-il populaire comme l'était Nicolas Hulot....
      On demande à voir. Toute tergiversation risquerait de grever l'avenir et les investissements dans les voies multiples et combinées d'énergies nouvelles.
   Une voie médiane donc, avec une programmation dans le temps . Mais que valent ces engagements verbaux étant données les promesses déjà faites dans le passé? Tout retard complique les solutions, de la gestion d'un parc nucléaire vieillissant et d'un enfouissement des déchets de plus en plus risqués problématiques et onéreux.
     Que voudra, que pourra le haut conseil, dont on promet la mise en place, étant donné le poids des lobbies, notamment celui d'EDF, devenu trop souvent un Etat dans l'Etat, dans le pays le plus nucléarisé du monde.
     Une nouvelle institution pour noyer le poisson? Composé de treize membres plus ou moins experts des questions climatiques (voir le communiqué), cette nouvelle instance est chargée « d’apporter un éclairage indépendant sur la politique du gouvernement en matière de climat ». Pour Macron, ce Haut Conseil doit avant tout « établir des faits », apporter de la science dans les débats en cours. Mais pour Jean-David Abel, vice-président de France nature environnement, ce Haut Conseil « n’est que de la poudre aux yeux. Il existe déjà de multiples instances et ce n’est pas un nouveau comité d’experts qu’il nous faut ». Il est vrai que le Conseil national de la transition écologique, composé de 50 membres, remplit peu ou prou les mêmes missions.
  D'autres choix étaient possibles, mais il devient de plus en plus difficiles de franchir un pas décisif au vu des retards et des contraintes que nous avons accumulées.
 L'expérience malheureuse et ruineuse de Flamanville et les coûts vertigineux de l'hypothétique après-nucléaire n'incitent pas à l'optimisme, même si Macron a été réservé sur la poursuite de l'expérience EPR.
    Les failles actuelles ou à venir ne manquent pas, que relève aussi l'ASN.
      Quantité de questions restent en suspens, rarement abordées frontalement et publiquement, pas seulement en France.
   D'aventures en déconfitures, le nucléaire français demandait des réponses pour le moins plus audacieuses.
  Ce ne sont pas les plans d'urgence, dont on connaît les limites,  qui peuvent rassurer les attentes de la majorité de Français qui souhaite la sortie le plus tôt possible des impasses dans lesquelles nous nous sommes mis.
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Arréter les enfants?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Le plus grand défi du XXI° siècle?
                                                      Sans doute.
      L'évolution démographique dans le monde pose des problèmes théoriques et pratiques d'un nouveau genre, qu'on peut  considérer comme difficilement solubles dans l'état actuel des choses.
   Même si elle est inégale selon les continents et les pays, si elle a régressé ou s'est stabilisée ici ou là, elle continue à faire son chemin, et, sauf événement majeur, devrait continuer à atteindre des sommets, au regard des limites des ressources de la planète, pensables actuellement.
   

    Même si certains sont (relativement) optimistes quant à la capacité de subvenir aux besoins humains dans d'autres conditions, si les naissances se "régularisent" ici ou là, si l'éducation des femmes (la clé de la natalité) peut encore largement progresser dans d'importantes parties du monde, si le sort économique de populations les plus démunies s' adoucit (il y a un lien entre le nombre des naissances et le niveau des ressources), même si on généralise l'éducation à la limitation des naissances surtout où cela s'impose le plus...il n'en reste pas moins qu'on voit mal comment ralentir drastiquement le niveau de population mondiale, qui semble avancer pas inertie comme un pétrolier géant continuant longtemps sa course avant arrêt définitif.
   Evidemment de nombreuses inconnues demeurent et les démographes ne sont pas toujours d'accord entre eux. (*) Il y a les paramètres, si nombreux, mais aussi les fantasmes.
       On ne tient pas toujours compte des problèmes économiques et politiques de répartition des ressources naturelles et de la fluctuation des marchés qui évoluent encore au gré de la spéculation.     Le problème des ressources est, surtout dans de nombreux cas, celui de l'accès aux biens essentiels, la répartition de ces biens sur une planète où l'on gaspille beaucoup et où la surconsommation d'une partie de la population met en péril la sous-consommation, chronique ou durable, de la plus grande partie de l'humanité. Même si des avancées se font jour, mais si limitées.
    De plus se greffe là-dessus la question des dérèglements climatiques, qui semblent non seulement durer mais aussi s'amplifier, qui vont mettre en péril certaines populations contraintes au déplacement et de grandes zônes d'activité agricole, notamment en bordure de mer, dont la montée  déjà constatée peut compromettre définitivement toute implantation durable dans certaines régions. Sans compter sur les périodes de sécheresse qui pourraient affecter durablement certaines zônes continentales prospères par déficit d'eau et par érosion des sols, comme en Californie.
     Bref, en prenant en compte certaines données seulement, sûres ou hautement probables, on voit mal comment notre pauvre terre (qui en a vu d'autres!), la seule en notre possession, pourrait résister à la pression de plus en plus grande de ce que certains ont appelé une bombe démographique, qui pourrait être source de désordres majeurs notamment en matière de déplacements massifs de populations désemparées.
     Sans être étroitement malthusien, on ne peut se voiler la face. Si on ne sait pas à combien de milliards d'hommes la démographie humaine pourrait décemment s'élever, à condition que disparaissent les inégalités criantes qui tendent à s'amplifier au niveau mondial, on peut être sûr qu'une croissance aussi exponentielle des naissances, surtout là où les ressources sont ou se font les plus rares, posera des problèmes de plus en plus insolubles.
       Faut-il alors arrêter de faire des enfants pour préserver, non seulement l'environnement, mais aussi la survie de notre espèce?
   Question absolument nouvelle, inédite, dans l'histoire des hommes. Largement grâce aux techniques et au progrès de la médecine.
    Mais qui nous met face à une injonction contradictoire: la baisse drastique des naissances, à condition qu'elle soit pensable et généralisable, mettrait aussi en péril le renouvellement de la société elle-même, comme la Chine a fini par le comprendre. Et le problème est souvent mal posé à cause d'une conception étroite et individualiste du problème.
_____________
(*) Point de vue
                          La bombe "P" explosera-t-elle?
__Doit-on partager l'inquiétude de Claude Levi-Strauss, qui déclarait en 2008 :
«La question qui domine véritablement ma pensée depuis longtemps, et de plus en plus, c’est que, quand je suis né, il y avait un milliard et demi d’habitants sur la terre. Quand je suis entré dans la vie active, il y en avait deux milliards, et maintenant il y en a six milliards. Et il y en aura huit à neuf dans quelques années. Eh bien, à mes yeux c’est là le problème fondamental de l’avenir de l’humanité, et je ne peux pas, personnellement, avoir d’espoir pour un monde trop plein.»
?

____« La Terre peut nourrir 12 milliards d’hommes. » pense la géographe Sylvie Brunel
Joel Cohen répond en 1995 : « La population limite (human carrying capacity) dépendra de toute évidence du niveau matériel auquel les gens choisiront de vivre. » Ou plutôt, du niveau de vie qui leur sera imposé ! Une chose est certaine : « le nombre d’hommes sur terre a atteint ou atteindra dans le prochain demi-siècle le niveau maximum que la terre peut supporter en fonction du type d’existence que nous, nos enfants et petits-enfants avons choisi. »

       "...Dans le monde anglo-saxon où se sont développés les premiers mouvements inquiets des chiffres galopants de la démographie mondiale, à l’instar de l’Optimum Population Trust, ils demeurent minoritaires. En France, 
pays où la préoccupation et les politiques natalistes ont irrigué l’histoire, aussi bien sous Vichy qu’en République, ils sont embryonnaires. Seules quelques petites associations, comme Démographie responsable, appellent à une restriction (volontaire) des naissances...
   Le pasteur britannique (Malthus) s’est trompé dans ses calculs, en ne prévoyant pas que les sauts technologiques en matière agricole seraient capables de nourrir une population en forte augmentation. Les progrès – notamment la mécanisation et les révolutions vertes – ne permettent pas d’opposer de manière binaire une population dont la croissance suivrait une courbe géométrique à des ressources alimentaires dont l’augmentation ne serait qu’arithmétique. Ensuite, Malthus s’inquiétait avant tout de la croissance démographique des pauvres et du coût de l’assistance... ...
   Les mouvements (malthusiens))sont le signe d’une inquiétude croissante, qui retrouve les préoccupations démographiques des années 1960 et 1970, lorsque Paul Ehrlich annonçait l’explosion, imminente, de la
«Bombe P», ou lorsque le commandant Cousteau ou René Dumont, le premier candidat écologiste à une élection présidentielle française, affichaient clairement leur volonté de maîtriser l’augmentation de la population...

 

   Cette inquiétude, même si elle puise ses raisons dans l’état de la planète ou les projections des chiffres de la population mondiale, n’est pas tant l’expression d’une réalité démographique ou écologique que d’une perception culturelle.
   C’est tout l’intérêt de la monumentale enquête, parue au printemps dernier, de l’historien Georges Minois, que de faire l’histoire non pas de l’évolution de la population mondiale, mais de notre perception historique de cette démographie. Dans son ouvrage intitulé Le Poids du nombre.L’obsession du surpeuplement dans l’histoire, Georges Minois montre ainsi que, si le manque d’hommes a été une peur fréquente et récurrente, notre époque n’a pas le privilège de la crainte du trop-plein. «Platon s’en préoccupait déjà, recommandant un sévère contrôle de la natalité (…). Ceci à une époque où le monde ne comptait même pas 200 millions d’habitants. C’est dire que le problème du surpeuplement est plus affaire de culture que de chiffres », écrit l’historien. La peur du «trop-plein» a concerné aussi bien les chasseurs-cueilleurs du paléolithique, les cités de la Grèce ancienne, l’Europe du début du XIVe siècle que notre monde contemporain…
______Fred Pearce, vise toutefois à rassurer le lecteur inquiet de se compter parmi une telle masse humaine. Bien qu’il soit lui aussi convaincu que «la surpopulation est le moteur secret de la destruction de l’environnement», il ne s’inquiète pas outre mesure.
__D’abord, constate-t-il, la transition démographique qui consiste, dans les pays développés, en un rapprochement progressif des courbes de natalité et de mortalité, est bien amorcée, y compris dans des pays comme l’Iran, certaines régions de l’Inde, la Birmanie, le Brésil ou le Viêtnam… L’augmentation exponentielle de la population est d’abord le résultat d’une forme d’inertie liée à ce que le nombre d’adultes en âge de procréer – et de jeunes qui le seront bientôt – n’a jamais été aussi élevé dans l’histoire de la planète. Il y a donc, selon lui, «fort à parier que les personnes qui ont moins de 45 ans assisteront au premier déclin démographique depuis la peste noire, il y a presque sept cents ans». Un argument toutefois contesté par Lester Brown, auteur d’un ouvrage intitulé Beyond Malthus (Au-delà de Malthus), dans lequel il estime que les antimalthusiens font trop confiance à la transition démographique et minorent le risque que la surpopulation ne finisse par faire remonter la mortalité, du fait de la sous-alimentation, des épidémies et des conflits, au point de revenir à la situation de sous-développement de départ…"

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10 ans après

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Le roi des ruines

                   Il se trouve que mon épouse et moi avions programmé un voyage en Syrie. Un Syrie dont nous rêvions depuis longtemps. Nous avions nos billets mais le vol fut annulé à cause de le fameuse éruption islandaise, qui cloua les avions au sol pour quelque temps. La tragédie là-bas commença peu après, d'abord à bas bruits, puis de façon de plus en plus intense.  Il ne fait plus aucun doute que nous n'irons jamais là-bas. Nous ne sommes pas dans l'humanitaire...                        ___ Comment faire un bilan de ces dix années terribles, sans doute une des plus grande tragédie de l'histoire récente au MO, qui a produit un champ de ruines difficilement imaginable? La reconstruction n'est pas à l'ordre du jour. Un tiers des infrastructures du pays ont été détruites, sans parler des villes: Alep, Palmyre,etc...     L'imprévisible, l'effroyable  arrivèrent, dans un chaos où il fut bien difficile au début de trouver les fils interprétatifs. Se révélèrent peu à peu les enjeux et les influences au coeur d'un système qui apparaissait relativement stable, dont une famille élargie, dans une minorité qui avait tout intérêt à défendre le statu quo bec et ongle, en trouvant des alliances parfois improbables, qui firent de ce conflit en enjeu régional, voire au-delà, où se croisaient les intérêts les plus contradictoires. La moitié de la population de la Syrie fut affectée : outre les quelque 5,6 millions de personnes qui ont quitté le pays, le dernier bilan des Nations unies faisait état de 6,2 millions de déplacés internes.

 

          "...Après une série de victoires militaires ces dernières années l’Etat syrien a repris le contrôle de plus de 70 % du territoire, reléguant les lignes de front à des zones plus restreintes du pays. Environ 2,9 millions de personnes vivent dans la région d’Idlib, la dernière zone encore aux mains de la rébellion contre le régime Assad – notamment le groupe islamiste radical Hayat Tahrir Al-Cham – dans le Nord-Ouest ; quelque 2,6 millions dans les territoires administrés par les forces kurdes, dans le Nord-Est et l’Est ; et environ 1,3 million sont dans des poches de territoires dans le Nord frontalier de la Turquie, sous le contrôle des forces turques et de leurs supplétifs syriens..."                                                       ____Amère victoire. Le système Assad portait en son sein des germes de déflagration du pays, dans le contexte des printemps arabes et de la libéralisation du pays au profit d'une caste. L'instrumentalisation des forces les plus extrêmes a favorisé un chaos, qui déclencha l'intervention de forces étrangères profitant de l'occasion pour avancer leurs pions ou défendre leurs intérêts, au gré des alliances les plus machiavéliques. Comment reconstruire, étant donné l'ampleur du champ de ruines matérielles et humaines? La jeunesse est soit partie, soit réfugiée, soit anéantie moralement. Cette sale guerre laissera des traces pour longtemps, elle qui a commencé par des compromis plus que douteux, libérant des forces incontrôlables, ce qui produisit l'enfer: "...Le régime Assad  a d’emblée joué la carte djihadiste pour diviser et décrédibiliser l’opposition, libérant des centaines de détenus djihadistes durant les mêmes mois de 2011 où des milliers de militants pacifistes étaient embastillés, torturés ou liquidés. Daech, l’acronyme arabe de “l’Etat islamique en Irak et en Syrie”, a été proclamé en avril 2013 à Raqqa, la première capitale provinciale libérée du régime Assad. D’emblée, les djihadistes ont éliminé les autres factions de l’opposition dans cette ville pour y imposer leur règne sans partage, avant d’étendre leurs réseaux ailleurs dans le pays. Mais les révolutionnaires ont fini par prendre la mesure du danger en déclenchant, en janvier 2014, leur “seconde révolution”, cette fois contre Daech, qui fut ainsi expulsé d’Alep et du nord-ouest de la Syrie....  Malgré cette mobilisation anti-djihadiste, les Etats-Unis ont maintenu leur politique de soutien a minima de l’opposition syrienne, dont les bastions, dépourvus de toute défense aérienne, étaient la cible de bombardements sévères du régime Assad. Mais Daech, ainsi refoulé en Syrie, s’est détourné vers l’Irak, où Abou Bakr Al-Baghdadi a proclamé son pseudo-califat en juillet 2014. La coalition menée par Obama contre Daech s’est concentrée sur le volet irakien de sa campagne, avant d’étendre ses opérations à la Syrie, où elle a préféré miser exclusivement sur les milices kurdes, leur accordant une couverture aérienne qu’elle avait toujours refusé aux forces révolutionnaires.  L’entrée en guerre directe de la Russie, en septembre 2015, a eu beau se faire au nom de la “lutte contre le terrorisme”, Moscou a laissé à Washington et ses alliés l’essentiel de la campagne anti-Daech. C’est ainsi que Daech a permis à Moscou de soutenir encore plus activement Assad, alors que les puissances occidentales accordaient désormais la priorité à la menace djihadiste...." _______________________ 

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La chèvre et le chou

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Jupiter et le nucléaire
                                   Ou les calendes grecques?
   Il a parlé. Sans satisfaire vraiment personne.
       Surtout pas ceux qui attendaient l'annonce  d'une sortie plus rapide et plus déterminée  du nucléaire, comme l'ont fait l'Allemagne, la Suisse, l'Autriche, l'Italie (par voie réfendaire)...pour booster les énergies renouvelables et explorer de nouvelles voies en ce domaine par des investissement audacieux. Nous tergiversons et nous accumulons les retards par rapport à d'autres pays et aux risques encourus.


   Certes les prises de conscience sont bien tardives par rapport à ce que l'on peut considérer comme des impasses, par rapport aux choix, jamais démocratiquement débattus, de Messemer et de ses successeurs.
    Cela a rendu l'héritage lourd et complexe, dans la phase délicate de transition énergétique que certains  pays, comme l'Allemagne, ont des difficultés à gérer.
     Les dernières déclaration du Président apparaissent cependant à certains comme un début de lucidité. Il n'est évidemment pas question de programmer une sortie du nucléaire, mais d'en réduire peu à peu l'importance, sous forme d'un calendrier assez imprécis, qui n'engage pas tellement, connaissant les promesses faites par certains de ses prédécesseurs.

     Pour la première fois dans l'histoire de notre pays, ce mardi 27 novembre, un président de la République a rendu public un calendrier chiffré des fermetures des réacteurs nucléaires. Ce sont ainsi quatorze réacteurs qui seront fermés d'ici à 2035 dont "quatre à six d'ici à 2030" en plus des deux de Fessenheim, a-t-il annoncé. C'est certes moins que les 17 réacteurs de Hulot – d'autant que ceux-ci devaient alors être fermés d'ici à 2025. Mais l'Elysée a une parole qui, naturellement, engage infiniment plus l'Etat que celle d'un ministre – fût-il populaire comme l'était Nicolas Hulot....
      On demande à voir. Toute tergiversation risquerait de grever l'avenir et les investissements dans les voies multiples et combinées d'énergies nouvelles.
   Une voie médiane donc, avec une programmation dans le temps . Mais que valent ces engagements verbaux étant données les promesses déjà faites dans le passé? Tout retard complique les solutions, de la gestion d'un parc nucléaire vieillissant et d'un enfouissement des déchets de plus en plus risqués problématiques et onéreux.
     Que voudra, que pourra le haut conseil, dont on promet la mise en place, étant donné le poids des lobbies, notamment celui d'EDF, devenu trop souvent un Etat dans l'Etat, dans le pays le plus nucléarisé du monde.
     Une nouvelle institution pour noyer le poisson? Composé de treize membres plus ou moins experts des questions climatiques (voir le communiqué), cette nouvelle instance est chargée « d’apporter un éclairage indépendant sur la politique du gouvernement en matière de climat ». Pour Macron, ce Haut Conseil doit avant tout « établir des faits », apporter de la science dans les débats en cours. Mais pour Jean-David Abel, vice-président de France nature environnement, ce Haut Conseil « n’est que de la poudre aux yeux. Il existe déjà de multiples instances et ce n’est pas un nouveau comité d’experts qu’il nous faut ». Il est vrai que le Conseil national de la transition écologique, composé de 50 membres, remplit peu ou prou les mêmes missions.
  D'autres choix étaient possibles, mais il devient de plus en plus difficiles de franchir un pas décisif au vu des retards et des contraintes que nous avons accumulées.
 L'expérience malheureuse et ruineuse de Flamanville et les coûts vertigineux de l'hypothétique après-nucléaire n'incitent pas à l'optimisme, même si Macron a été réservé sur la poursuite de l'expérience EPR.
    Les failles actuelles ou à venir ne manquent pas, que relève aussi l'ASN.
      Quantité de questions restent en suspens, rarement abordées frontalement et publiquement, pas seulement en France.
   D'aventures en déconfitures, le nucléaire français demandait des réponses pour le moins plus audacieuses.
  Ce ne sont pas les plans d'urgence, dont on connaît les limites,  qui peuvent rassurer les attentes de la majorité de Français qui souhaite la sortie le plus tôt possible des impasses dans lesquelles nous nous sommes mis.
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Plus que jamais |bis repetita]

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Le temps du courage

Donnons-nous aujourd'hui
                                    Notre courage quotidien.
            Et délivrons-nous du mal...
     Car Notre Père n'est plus au cieux, ou alors il est en RTT prolongé.
   Et les églises sont désertées...les incantations tombent dans le vide, sauf pour certains! Il y a des chanceux...
  Seule la solidarité nous sauvera. Et le courage, devenu valeur en baisse.

  Dans le Huis clos imposé, la vie est compliquée, surtout pour les combattants du front et les abandonnés sur le terrain. La cruauté de certaines situations nous affligent. Ne pas pouvoir enterrer dignement des proches est une épreuve qui laissera des traces. La référence à Antigone et Créon vient à l'esprit, un conflit déchirant entre  valeurs privées et raison d'Etat dans le traitement de nos morts.
  Le confinement peut être parfois terrible avec le temps, une mise à l'épreuve inédite et douloureuse. L'enfer peut être les autres, pour reprendre librement JP Sartre, quand les liens se délitent, quand montent les tensions.
  Il y a le coronavirus, mais aussi un autre virus qui peut aussi empoisonner, celui de la connerie, qui se réveille parfois en certaines circonstances de dé-solidarité, la connerie humaine qui, disait Eintein, est infinie.
   Non, ce n'est pas une guerre mais une lutte de tous contre un "ennemi " sans visage, chacun à sa place et selon ses moyens. Contre le coronamachin sans visage et la zizanie entre nous. Ce qui n'exclut pas la libre critique.
  Non, il n'y a pas de "héros", mais des professionnels qui font leur travail en dépassant parfois leurs limites, et plus, avec un courage qu'il faut saluer. En retenant l'immense déficit de notre système de santé sacrifié sur l'autel du marché depuis trop d'années et que la crise révèle cruellement. Petit à petit depuis 1983.
  ..En suivant les grandes lignes des discours récents de Mr Faukon-Yaka, qui se révèle, pour la circonstance, le prophète d'une vie qui va enfin changer, d'un système qui ne peut plus durer.
                        Tenir. Tenir bon.
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