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Faut pas s'gêner...

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Effets d'aubaine.
                     C'était à prévoir.
    A la faveur de la crise qui s'annonce, certains voient venir la bonne occas' et les profits possibles.
En jouant sur l"incertitude, le désarroi, la peur et pour ne pas léser les actionnaires

           "...Chaque guerre, chaque crise apporte son lot d’opportunistes et d’escrocs prêts à exploiter le malheur des autres. En Israël, deux Françaises ont été interpellées mi-avril. Elles usurpaient l’identité d’entreprises spécialisées dans la production de masques FFP2. Sur Internet, l’hydroxychloroquine, le remède du professeur Raoult, se vend désormais 100 fois plus cher que son prix initial..."
    Certaines entreprises ont beaucoup perdu et doivent être aidées, c'est évident. Mais d'autres font un boum en bourse, sans parler des Gafa, à la faveur de la peur. Le chantage à l'emploi est facilité dans ce contexte.
        Ryanair a trouvé la bonne idée: baisser les salaires, au nom de la solidarité. Des salaires déjà bien bas et des conditions de travail depuis longtemps critiquées, comme la gestion du groupe.
  Certains lobbies ne sont pas en reste, décidés à profiter de l'opportunité, malgré une solide réserve pour voir venir. Mais la philanthropie n'est pas leur fort. Pour la solidarité, l'Etat est là.
  C'est le moment de retarder certaines mesures contraignantes et de revenir aux veilles habitudes. Peu importe les risques, l'intérêt à court terme redevient une exigence impérieuse. Même en jouant l'air de la vertu:
          "...Alors qu’aux États-Unis, la demande de plastique tournait autour de 80 kilogrammes par personne et par an en 2015, la demande par personne en Inde était de 9 kilogrammes. Tout l’enjeu pour l’industrie du plastique est d’augmenter le nombre de produits emballés dans des pays où son utilisation est encore peu répandue. « L’industrie du plastique mène une sale guerre qui menace de mettre en danger notre santé et d’entraver les politiques publiques », estime Greenpeace USA mais « nous ne leur permettrons pas de réussir ». Selon le dernier rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement publié en 2019, la pollution plastique constitue l’une des principales menaces environnementales de la planète...."
      Il n'y a pas que des laissés pour compte...Il y a de grands opportunistes pour qui s'annoncent des jours prospères. Même en  faisant feu de tout bois, l'Etat baissant la garde.
       La crise a bon dos.
                 Bienvenue dans le monde d'avant!
                                              __________________________________________

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Un pays rêvé

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Une place à part
                  En UE, le pays des Bataves se porte bien. Merci!
   Même si des esprits chagrins à Bruxelles le qualifie de "radin".
 Un sou est un sou du côté d'Amsterdam, qui sait se montrer très généreux vis à vis des gros investisseurs et chercheurs de paradis.


   Là-bas, on est très "optimiste" vis à vis des intérêts des multinationales, qui choisissent les meilleurs.
  Les petits malins le savent bien, mettant à mal les principes de Bruxelles.
     Un dumping un peu arrangé sous la pression, mais une perte sèche pour l'Europe
               ".... Question pour un champion. Top. Je suis un pays, légèrement plus grand que la Belgique. J’ai une économie semblable à celle de notre pays, mais j’ai investi plus de 3 300 milliards de dollars à travers le monde en 2011, soit davantage que la Chine ou les Etats-Unis. Techniquement, "mes" entreprises sont celles qui investissent le plus aux quatre coins de la planète, juste devant celles du… grand-duché de Luxembourg. Elles dépassent même les investissements directs étrangers réunis d’Allemagne, de France et de la Grande-Bretagne. Je suis, je suis.. les Pays-Bas !
     "Une fois de plus, les Pays-Bas peuvent revendiquer le titre litigieux de plus grand investisseur au monde", explique l’association néerlandaise Somo (stichting onderzoek multinationale ondernemingen), qui dénonce cette situation. Selon Somo, 80 % des investissements néerlandais à l’étranger proviennent en fait de sociétés "boîte aux lettres" qui n’ont pas d’activités réelles chez nos voisins. "Ces investissements ne sont pas réalisés par des entreprises néerlandaises mais par des sociétés et des investisseurs résidant dans d’autres pays qui cherchent à éviter de payer des taxes là où ils ont une réelle activité."
    Ces derniers utilisent le système fiscal néerlandais, avantageux notamment en termes de royalties, pour investir à l’étranger. Le "sandwich hollandais", un montage fiscal complexe passant par les Antilles néerlandaises, est aussi connu dans le monde des multinationales.
   Attirés par ce ciel fiscal avantageux, de nombreux grands groupes américains ont ainsi décidé d’établir leur siège social européen aux Pays-Bas ces dernières années. Ce qui a des conséquences sur les autres pays européens, d’après Somo. "On estime à 1 000 milliards d’euros par an les pertes de recettes en Europe suite à la fraude ou l’évasion fiscale. C’est davantage que la somme dépensée dans les soins de santé annuellement sur le Vieux Continent."
   Cette évasion fiscale, "en forte hausse depuis vingt ans", a un impact direct sur l’économie, selon l’association. "Les premières victimes sont les petites et moyennes entreprises européennes qui n’ont pas la possibilité d’éviter les taxes." Ces dernières sont doublement pénalisées. Elles paient tout d’abord "la note de cette évasion" aux fiscs nationaux. Ensuite, elles subissent, selon Somo, une concurrence "déloyale", puisque leurs coûts deviennent supérieurs à ceux des multinationales...."
     Un pays où l'on sait faire de bons sandwiches, un peu comme l'Irlande.
  Mais qui coûtent cher au pays des radins
        Enrico Lotta, pourtant européiste, disait « ...Ils sont un peu instrumentalisés par l’Allemagne, mais les Néerlandais ont toujours été égoïstes. Ce sont de très bons commerçants mais radins. Ils ont été les pires dans les discussions budgétaires, relève sans fard Jean-Dominique Giuliani, le président de la Fondation Robert-Schuman. Je pense que cela sera la même chose dans les discussions monétaires. C’est l’un des pays qui profite le plus du marché unique et de l’euro, et qui donne le moins depuis longtemps. Ce devrait être le pays le plus pro-européen - il l’a longtemps été - mais aujourd’hui il a abandonné toute idée de solidarité européenne pour se replier sur lui-même». Et d’enfoncer le clou : « La seule excuse de Mark Rutte [qui appartient au centre droit] est d’avoir les mollets mordus par l’extrême droite et cela influe énormément sur son comportement, limite populiste... ».
   Comme au Luxembourg, les fonds sont tranquilles au pays des tulipes.
      Chacun pour soi...
                           Et on dira encore que l'Europe va mal...
                                             _________________________

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OCDE: côté cour

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Quand l'OCDE est fidèle à son esprit

                                                     Parfois un éclair de lucidité, mais le naturel reprend vite là-dessus. Notamment lors de ses préconisations concernant les mesures de libéralisations des services publics. Le new public management est passé par là...Une promotion du libéralisme, prônant un désengagement de l'Etat en faveur des forces du marché.                                                                                                                     Notamment au niveau des différents services publics,  Particulièrement dans l'éducation nationale: "...il ne s’agit pas d’une simple intervention technique qu’il suffit de justifier par la rationalité économique, mais d’une opération politique longue et complexe.    […] La réduction des salaires et de l’emploi dans l’administration et dans les entreprises parapubliques figure, habituellement, parmi les principales mesures des programmes de stabilisation. En principe, elle est moins dangereuse politiquement que la hausse des prix à la consommation : elle suscite des grèves plutôt que des manifestations et elle touche les classes moyennes plutôt que les pauvres (il y a peu de fonctionnaires parmi les 40 % les plus pauvres). Mais ce n’est pas parce que cette mesure peut se justifier du point de vue de l’équité qu’elle ne comporte pas de risque politique. En effet, il s’agit de secteurs où la proportion de salariés syndiqués est la plus élevée, où les salariés ne prennent pas de risque en faisant grève comme dans le secteur privé et, enfin, où la grève peut être une arme très efficace : l’économie est paralysée par une grève des transports ou de la production d’électricité ; et l’État est privé de recettes si les agents du fisc cessent de travailler.   La grève des enseignants n’est pas, en tant que telle, une gêne pour le gouvernement mais elle est indirectement dangereuse, comme on l’a noté, puisqu’elle libère la jeunesse pour manifester. Ces grèves peuvent donc devenir des épreuves de force difficiles à gérer. […] "                                                                                                                         __________Le marché de l'éducation est en route Depuis un certain nombre d'années, l'école est soumise à des adaptations successives et brouillonnes, qui mettent en péril ses missions premières.

   Sous la pression des évolutions économiques et culturelles, elle est sommée de se moderniser, de "s'adapter" à des publics nouveaux, de s'ouvrir au monde, d'épouser son temps, jusqu'à finir par perdre de vue ses fondamentaux républicains.
   La modernisation est une notion équivoque. Elle a souvent servi d'alibi à tous les abandons, toutes les dérives.  L'Etat a fini par perdre de vue le sens de ses missions et c'est peu dire que l'école est en crise, à tous les niveaux, et se trouve soumise à toutes sortes de glissements, idéologiques et mercantiles.
    L'influence anglo-saxonne ne cesse de se faire sentir et l'école républicaine subit  des offensives répétées avec une résistance de moins en moins forte. L'éducation, ci-devant républicaine subit de multiples réformes assauts, souvent convergents,  Ceux-ci entrent dans le cadre d'une réduction des efforts de l'Etat, de l'allègement des dépenses, dans le cadre du recul des investissement publics, dans une logique toute libérale. Bref, l'Education nationale n'est plus une priorité. La privatisation gagne du terrain et les investisseurs sont à l'affût. Le marché de l'éducation est en route.
       ...Le système libéral anglo-saxon des compétences débouchant sur les curricula est arrivé en France sous le ministère de François Fillon. Il a été poursuivi et amplifié par les hauts fonctionnaires sous les ministres qui lui ont succédé, qu’ils soient de gauche ou de droite. Parce que ces réformes réduisent le coût de la scolarité. Parce que, faisant fuir les classes moyennes dans le privé, elles réduisent les besoins en investissement de l’État. Xavier Timbeau, directeur à l’Observatoire français des conjonctures économiques, écrit dans le numéro d’avril 2017 d’Alternatives économiques que l’analyse des chiffres sur l’éducation montre que notre pays semble avoir fait le « choix délibéré de dépenser moins pour éduquer moins. » C’est ce que l’enseignement des compétences permet. Il n’y a qu’à voir les filières proposées et cette volonté de casser les orientations vers des voies industrielles d’excellence. C’est qu’un lycée professionnel offrant des filières tertiaires peu qualifiantes (secrétariat, accueil…) coûte quatre fois moins cher qu’un lycée professionnel industriel qui a de plus l’avantage d’absorber une plus grande masse d’élèves. Ils sortiront diplômés, mais leur diplôme n’aura aucune valeur.
......La mise en série fait sens : c’est une offensive globale dont il nous faut appréhender le périmètre et la nature. C’est sous les ordres de l’UE et de l’OCDE que la France renonce de plus en plus à son modèle scolaire républicain, pour reprendre, avec trente années de retard, la voie du modèle anglo-saxon. Les inégalités socio-scolaires ne cesseront de s’aggraver. Basil Bernstein évoquait le problème du « gaspillage du potentiel éducatif de la classe ouvrière ». C’est en effet un gâchis et un sabotage orchestré par les pédagogistes et les hauts fonctionnaires. Et il n’a jamais été plus important que sous le ministère de Mme Vallaud-Belkacem...."
    La "nouvelle" école se met en place petit à petit, subrepticement, par glissements successifs, souvent inaperçus, l'enfant-roi étant devenu "le centre du système et le savoir relégué en périphérie."
  Pour certains observateurs critiques, l'école n'est plus vraiment ni nationale, ni républicaine.
   Les valeurs fondatrices s'estompent peu à peu, dans l'indifférence de parents consommateurs plus que citoyens.
    Le désenchantement est grand, surtout à la suite des réformes multiples et brouillonnes qui se succèdent.  Le quinquennat de François Hollande, placé sous le signe de Jules Ferry, s'est ouvert sur la promesse d'une «refondation de l'école. «États généraux», «loi d'orientation»: tout l'arsenal des grandes mises en scène en matière de politique publique fut mobilisé. Mais la mystique républicaine a fini en gestion technocratique ordinaire....
      Au mieux, le pragmatisme sans perspectives ni idéaux prévaut, au pire le marche pavoise .
   L'Europe libérale  subit les effets d'une marchandisation affectant tous les secteurs, de la santé à l'école. Déjà la stratégie  de Lisbonne avait programmé cette évolution, dans un véritable esprit thatcherien. La casse du Service public d’Éducation est bien envisagée depuis 1996 par l’OCDE. (*)
    Il n'y a pas que les profs dans leur majorité qui sont chagrins...
           A quels enfants allons-nous laisser le monde?
                          Relisons F.Buisson, à la lumière de notre époque
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_(*) __...Les conceptions de l’OCDE dans le domaine de l’éducation vont dans le sens d’une forte libéralisation du système éducatif. Dans Repenser l’enseignement. Des scénarios pour agir (dernier volume de la série « l’école de demain »), l’OCDE donne la parole à Jay Ogilvy, « grand pionnier de la réflexion prospective au sein des entreprises ». Celui-ci préconise une « décentralisation » et « une autonomie accrue des établissements scolaires, avec une influence plus forte des parties prenantes »1. Il fait l’éloge du projet anglais FutureSight, qui a consisté à renforcer le pouvoir des chefs d’établissement2. Il « préconise l’application des principes du marché contre l’excès de bureaucratie, qui risque d’étouffer l’innovation dans l’enseignement »3.

    Cet expert promeut l’idée d’un enseignement adapté à chaque élève. Il affirme : « À l’avenir nous disposerons d’outils d’apprentissage qui nous permettront de faire chez chaque élève un diagnostic personnalisé qui nous donnera la possibilité de mettre à sa disposition, à chaque heure de la journée, des outils d’enseignement et des préparations de leçons les mieux adaptés à ses besoins et à ses aptitudes »4. Il faut selon lui « traiter chaque école et chaque élève différemment et singulièrement en fonction de leurs besoins propres », et « individualiser [l’] enseignement. » « Pour atteindre l’équité devant l’éducation à l’ère de l’information, nous devons rompre avec le vieux modèle de production de masse d’élèves bien socialisés et identiques de l’ère industrielle. Nous devons recueillir des informations sur chaque circonscription, chaque école, chaque élève, et les utiliser pour moduler les quantités de “nutriments” – qu’il s’agisse de dollars, d’enseignants, de manuels ou d’ordinateurs – en fonction des besoins de chaque école et de chaque élève »5. Ces idées sont entièrement au diapason de celles de notre gouvernement de droite, qui veut en finir avec le collège unique, créer des collèges de haut niveau dans les centres-villes et des collèges où l’enseignement se réduirait au minimum, au « socle commun », dans les banlieues défavorisées. Les 7 piliers du socle commun de connaissances sont d’ailleurs inspirés par l’OCDE. Ce que prône l’OCDE, c’est de renoncer à l’objectif ambitieux d’une école, d’un collège et d’un lycée pour tous, et trier dès le plus jeune âge les élèves en fonction de leurs résultats ; ce qui revient en fait à les trier en fonction de leur niveau social, donc à accentuer les inégalités. Ces préconisations vont à l’encontre du caractère démocratique et universel du système éducatif.
    Dans ce long rapport pétri de langue de bois, l’OCDE préconise aussi que l’enseignement public soit désormais « concerné par les mécanismes du marché ». L’organisation déplore que « les conseils d’établissement et l’administration centrale de la circonscription fonctionnent comme des monopoles d’État. Parents et élèves n’ont pas le choix du fournisseur, comme ce serait le cas sur un marché libre ». Elle fait valoir que « dans la plupart des entreprises, un directeur peut opérer des changements pour répondre aux différents besoins d’une clientèle diverse », et conclut : « Nous devons commencer par dégripper ce mécanisme ». Elle propose en outre de « donner aux élèves et aux parents la possibilité de choisir l’école et les enseignants qui correspondent le mieux à leurs besoins. Le financement ira dans le sens du choix des élèves » ; ainsi « les forces du marché récompenseront les résultats »6. L’assouplissement de la carte scolaire, l’autonomie des établissements, l’idée de payer les enseignants « au mérite », le recrutement massif d’enseignants contractuels tandis que les places aux concours sont drastiquement réduites et que des milliers de postes d’enseignants titulaires sont supprimés chaque année, toutes ces initiatives du gouvernement trouvent leur source dans les préconisations de l’OCDE qui est aujourd’hui véritablement le fer de lance de la libéralisation des systèmes éducatifs. Il est temps de démystifier l’OCDE, de se démarquer de cette influence ultra-libérale, et d’entreprendre une politique éducative ambitieuse et démocratique, visant à la réussite de tous les élèves..."__________
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ADN: liberté, égalité, immortalité...

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Notre avenir est-il entre leurs mains?
                                                     Grâce à une médecine 2.0?
                 Une médecine asservie au Big data.
      La recherche de pointe privée aux USA côtoie les fantasmes les plus naïfs et (parfois) les plus inquiétants.
   Voilà que les géants du web, après la voiture intelligente et autres Google watch,  s'intéressent au génome hmain.
     De façon parfaitement désintéressée....
              Non pas que ce soit inutile, mais c'est fait hors de tout contrôle public, uniquement régi par les lois du marché, comme si le domaine de la santé était surtout un vaste business destiné à croître indéfiniment..
       Dans le plus pur esprit de l'idéologie transhumaniste.
       Notre futur intéresse les boys de la Silicon Valley.
 Google vise-t-il le bien de l'humanité ou le portefeuille des assureurs?
       Une guerre commerciale est engagée.
               ...La médecine est sur le point de devenir une science de l'information au sein d'un marché évalué à 10 800 milliards de dollars par an en 2017, selon Freedonia Group. Les médecins et les chercheurs sont désormais capables de récolter et d'analyser de gigantesques quantités de données auprès de leurs patients. Et Google est très, très bon avec les grandes bases de données. Le big data pour combattre la maladie donc...
        Vaste marché en perspective concernant la médecine prédictive (sur laquelle on se fait beaucoup d'illusions encore, dans un esprit étroitement scientiste et médicalement obtu: le tout génétique a montré ses limites...)
                   D’après Jay Flatley, patron d’Illumina, leader californien du séquençage et de la fabrication de matériel, ce marché émergent pourrait atteindre 20 milliards de dollars ces prochaines années. Un marché qui intéresse au plus haut point Google, Apple, Facebook ou Amazon (Gafa), qui ont fait de l’exploitation des données le cœur de leur activité. Comme Anne Wojcicki, dont il est partenaire, Jay Flatley milite pour la libéralisation des données génétiques. Il participe au financement de Helix, une sorte d’AppStore du séquençage low-cost, où l’exome (une partie du génome) de chaque client, séquencé par Illumina, sera «monétisé» auprès de ses partenaires : des développeurs d’applications liées au sport et au bien-être, comme les laboratoires américains Lab Corp ou la célèbre clinique Mayo, un réseau hospitalo-universitaire basé à Rochester dans le Minnesota et classé en 2015 meilleur établissement de santé américain par le magazine US News & World Report.
                   Le projet Baseline Study vise "modestement" à euthanasier la mort et d’accéder à l’immortalité ».          Grâce au programme «Baseline Study», le géant d’Internet qui rêve de «tuer la mort» ou du moins de la faire reculer dans des proportions jamais vues dessine le profil génétique de l’humain en bonne santé grâce à des milliers de cobayes bénévoles connectés à un tracker médical, tandis que la société partenaire Ancestry DNA trace de tentaculaires arbres généalogiques à partir des gènes d’un million de clients.... 
      Patrick Gaudray, directeur de recherche au CNRS et membre du Comité consultatif national d’éthique : «Nous commençons à peine à comprendre le rôle des gènes dans les pathologies. La prédiction médicale est à mi-chemin entre le sérieux et la boule de cristal ! Si on nous découvre une prédisposition aux maladies cardio-vasculaires, va-t-on espionner le compartiment beurre de notre frigo connecté pour calculer notre prime d’assurance ?» De fait, les assureurs français Malakoff Médéric et Axa se renseignent déjà en temps réel sur l’état de santé et l’activité physique de leurs assurés volontaires au moyen d’objets connectés de quantified self («mesure de soi»).
      C'est donc vers une chasse aux ADN  à laquelle on risque d'assister.
         Pour notre bien? Les spécialistes en éthique médicale n'en sont pas convaincus:
                 «Pour prévenir les maladies, jusqu’où ira-t-on ? Voudra-t-on fabriquer des génomes exempts de tout problème ? Faudra-t-il répondre à un standard génétique ? Moi, ça me terrorise !»dit Patrick Gaudray. Alors que penser des technologies de réécriture de l’ADN pour gommer les causes d’une maladie génétique, développées par une équipe d’éminents scientifiques américains, à l’origine d’Editas Medicine ? Un programme financé par des fonds privés, dont ceux de l’omniprésent Google, le plus «transhumaniste» des Gafa au cœur d’une Silicon Valley.
       Les investissements qui se font implicitement au nom de la nouvelle doctrine de " l'homme augmenté"   n'ont vraiment rien pour rassurer...
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Inégalités: une fatalité?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Quand l' OCDE dérape...ou devient enfin lucide

                Inégalités et croissance
                                               Le fait que les inégalités se creusent toujours plus dans nos sociétés commencent à être connu à force d'être répété.
Mais pas suffisamment. Pas dans leur ampleur et leurs conséquences. trop peu sous leur aspect économique, trop de manière morale.
           Les propos qui suivent ne sont pas ceux de partis de gauche. Ce n'est pas non plus seulement Thomas Piketty qui le dit. Le constat est devenu unanime.
     C'est l’OCDE, organisation des plus conventionnelles, souvent critiquée pour ses positions libérales, qui le déclare dans des rapports, dont l'un date déjà de l'année dernière.(*)
     Une étude insuffisante, mais saluée comme clairvoyante et nouvelle. On y lit:
             ...  40 % des populations des pays occidentaux ont été tenues à l’écart de la croissance économique, au cours des dernières décennies. « Ces inégalités nuisent aussi à la croissance », assure l’OCDE, qui milite pour la fin du laisser-faire des gouvernements, en utilisant notamment l’arme fiscale....
     Quelque chose ne tourne vraiment plus rond dans l’économie mondiale.
« Nous avons atteint un point critique. Les inégalités dans les pays de l’OCDE n’ont jamais été aussi élevées depuis que nous les mesurons. Les chiffres prouvent que les inégalités croissantes nuisent à la croissance. Le sujet pour une action politique est autant social qu’économique. En ne s’attaquant pas au problème des inégalités, les gouvernements détruisent leur modèle social et nuisent à leur croissance à long terme », avertit le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría, en préambule au dernier rapport de l’institution «  Pourquoi moins d’inégalité profite à tous », publié le 21 mai. 
           La critique n'est pas morale, mais politico-économique et surprend de la part d'une institution jusqu'ici conformiste.
.         ....Depuis les années 1980, le libéralisme triomphant dans tous les pays occidentaux a inscrit dans les têtes que le creusement des inégalités est la rançon d’une plus grande efficacité d’un système économique. Mais tout cela finalement ne serait pas trop grave car la richesse de certains, même d’un tout petit nombre, finit par retomber en pluie fine sur tous, ont assuré nombre d’économistes. Finalement, après avoir défendu, comme tant d’autres, pendant des années cette vision, l’OCDE se ravise.
   Les chiffres, il est vrai, sont sans appel. Ils donnent une image d’une situation des pays développés que l’on pensait réservée auparavant aux pays émergents. En 2012, 40 % de la population des pays de l’OCDE possédaient 3 % de la richesse totale, quand les 10 % des revenus les plus élevés possédaient la moitié du patrimoine total et les 1% plus de 18%.
     Alors que dans les années 1970, le revenu des 10 % des ménages les plus riches était de 7 fois supérieur à celui des 10 % les plus pauvres, le rapport est désormais de 10 fois. Et ce n’est qu’une moyenne. Aux États-Unis, le ratio s’élève à 18,8 fois, en Grande-Bretagne de 10,5 fois. La France, contrairement à tout ce qui est rabâché, est devenue un des pays les plus inégalitaires du continent. La hausse des inégalités entre 2007 et 2011 est la troisième plus forte augmentation de tous les pays de l’OCDE. Les 10 % les plus riches y gagnent 7,4 fois plus que les 10 % les plus pauvres contre 6,6 fois en Allemagne, ou 5,8 fois en Suède.
      La croissance économique n’a pas permis, contrairement à la prédiction de nombre d’économistes libéraux, de compenser les effets inégalitaires. La crise, en revanche, les a durement aggravés. Le choc a été particulièrement dur pour les pays frappés par la crise, note le rapport de l’OCDE. En Grèce, le revenu moyen a diminué de 8 % par an entre 2007 et 2011, en Espagne, en Irlande, en Islande, les pertes annuelles ont été supérieures à 3,5 %. Mais ce ne sont que des moyennes, prévient le rapport. En Espagne, pendant que le revenu des 10 % des plus pauvres chutait de presque 13 % par an, celui des 10 % les plus riches se réduisait de 1,5 %. En France, comme aux États-Unis ou en Autriche, les plus riches ont continué à bénéficier de hausse de revenus pendant que les plus pauvres voyaient les leurs diminuer, pendant cette période.
Trente années de grande compression des revenus pour les classes les plus pauvres et moyennes ont fini par laisser des traces. Au cours des dernières décennies, 40 % des populations des pays développés ont été tenues à l’écart de l’accroissement sans précédent des richesses produites dans le monde. « Parallèlement à la hausse des 1 %, le déclin de ces 40 % pose des questions sociales et politiques. Quand une partie si large de la population profite si peu de la croissance économique, le modèle social se casse et la confiance dans les institutions s’affaiblit », insiste le rapport....
... Les conséquences, selon l’OCDE, ne sont pas seulement sociales et politiques mais elles sont aussi économiques. Et c’est sans doute ce dernier point qui a ébranlé le plus les convictions de l’institution. Selon ses calculs, la montée des inégalités entre 1985 et 2005 dans les pays de l’OCDE a amputé la croissance de 4,7 % en cumulé entre 1990 et 2010. Les effets se poursuivent. La faiblesse de la croissance économique, la chute de la productivité, la chute de la consommation, et de tous les autres indicateurs enregistrés dans les pays développés depuis la crise, en dépit des milliards distribués par toutes les banques centrales, trouvent sans doute une partie de leur explication dans l’immense fossé qui s’est creusé entre les revenus....
... Les politiques fiscales et de redistribution « constituent les instruments les plus efficaces et puissants de redistribution des richesses (…) La redistribution à travers les taxes et les transferts est souvent présentée comme un handicap à la croissance économique. S’ils sont bien conçus, une fiscalité plus élevée et les transferts pour réduire les inégalités ne nuisent pas à la croissance », assure le rapport.
Il plaide aussi pour des réformes ambitieuses de la fiscalité. « Les gouvernements devraient réexaminer largement leur système fiscal pour s’assurer que les ménages les plus riches assument leur part dans la charge fiscale », insiste le rapport. Cela passe, selon lui, par une hausse des taux d’imposition mais surtout par des remises en cause de tous les systèmes de niches, de déductions qui ont prospéré dans tous les pays occidentaux ces dernières décennies, amenant les plus fortunés à échapper de plus en plus à l'impôt...." (Merci à Mediapart)
              Ce rapport est intéressant, mais ne va pas aux causes du phénomène, ne remet pas en question les fondements politiques et économiques de cette dérive pourtant justement pointée dans ses effets.
       Qu'attend le pouvoir pour mettre en oeuvre des réformes de bon sens, naguère présentée pas Piketty comme indispensables pour
 refonder les bases d'un nouveau contrat social, notamment en réhabilitant l'impôt.

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L'épouvantail

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

La dette: repoussoir et alibi
                Voilà une notion très ambiguë' selon ce dont un parle.
     Dette privée, celle des ménages, des particuliers ou dette publique, celle de l'Etat?
 Il est de bon sens économique de ne pas dépenser outre-mesure; au delà de sa capacité de remboursement à terme, sous peine de se mettre en danger, sans capacité d'honorer le montant des sommes empruntées inconsidérément.


    La dette publique, elle, est d'une autre nature. D'abord, l'Etat ne meure pas et peut rembourser sur une longue, parfois très longue période et aussi parce les effets de ses emprunts, même importants, peuvent se révéler bénéfiques très longtemps après. Comme celle concernant à une époque l'investissement dans le rail, par exemple, ou celle à venir dans de nouveaux secteurs d'investissements productifs à terme, comme l'aide massive aux particuliers dans la réduction d'énergie.
    Esther Duflo, après d'autres, explique cela assez clairement, à l'heure où aujourd'hui l'Etat s'endette comme jamais pour soutenir une économie défaillante, voir sinistrée. Cela pour un redémarrage d'un système qui va à terme produire de nouveaux biens. Il est des circonstances ou différer ou même annuler une dette est une solution envisageable, voire "rentable". L'Allemagne en sait quelque chose dans son histoire récente, même si se montra inflexibles sur celle  de la Grèce, pour de pure raisons politiques.
       Esther Duflo, économiste orthodoxe, ne représente pas l'évangile économique, mais elle a l'intérêt d'aborder de nombreux problèmes avec clarté et bon sens. loin des dogmatismes ambiants d'ordres ultra-libéraux.. Ce qui ne veut pas dire qu'elle ne prend pas parti. Car en économie, la neutralité est un mythe, l'objectivité un problème. Comme dans toutes les sciences humaines. Malgré la rigueur de la méthode.
   La Dette ne doit pas être un objet de chantage, quand elle est "bonne" du point de vue des perspectives et des espoirs raisonnables qu'elle peut soulever, des énergies qu'elle peut susciter. A condition que l'Etat ne devienne pas l'esclave des oukazes des marchés privés et de la spéculation pure. Ce qui suppose un maîtrise de la monnaie.
 De nombreux préjugés doivent être combattus sur ce sujet, sous peine d'être victime d'une austérité organisée et d'une précarité établie.
IL faut cesser de faire de la dette publique un épouvantail . A condition que la solidarité européenne joue à fond.
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Après-demain, la Chine?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Interrogations

                    La puissance chinoise montante aura-t-elle toujours les moyens de ses ambitions internes et planétaires? Pékin semble bien entrer actuellement dans une sorte d'impasse, dont la gestion des rebonds de la crise sanitaire n'est qu'un des aspects. Le relatif ralentissement économique, la question de l'immobilier, les problèmes monétaires interrogent plus d'un spécialiste, qui y voient un risque de ralentissement majeur de l'activité du pays, voire une révision de ses projets internationaux. Sans parler de l'énorme défi écologique, qui concerne les orientations de toute l'économie mondiale, comme de l'hyper-centralisme du pouvoir, constituant une faiblesse majeure à terme.                                                                                                            Un colosse aux pieds d'argile a-t-on souvent dit. Il est de moins en moins facile de se projeter dans cet avenir proche, étant donné l'interdépendance des économies et une relative réduction de la voilure de la mondialisation qui s'esquisse. L'ébranlement général ne peut pas ne pas affecter la marche de l'empire du milieu, même s'il faut toujours resituer le pays dans son histoire longue. En tout cas, la prudence s'impose, même si on peut dessiner les grands traits de ses ambitions géopolitiques toujours présentes. Venant de loin, la Chine a le temps....                                                 

 

                   Point de vue  "La force de la Chine et de ses dirigeants est d’avoir une stratégie de long terme à trente ans, rendue possible par la stabilité du régime et des institutions, une forme naturelle de patience stratégique et de prudence, mais surtout par l’impression de durabilité du pouvoir en place qui n’a plus d’échéances électorales ouvertes à horizon visible. Dès 2019, le président chinois Xi Jinping a clairement énoncé son objectif stratégique : la Chine devra être redevenue la première puissance mondiale en 2049 lors de la commémoration du centième anniversaire de la République populaire communiste.      Pour y parvenir, les dirigeants chinois savent qu’il leur faut d’abord répondre aux aspirations basiques d’une population de 1,4 milliard d’habitants qui font de la Chine le pays le plus peuplé de la planète : de la nourriture, un toit et un emploi pour chacun, et un niveau de vie suffisant pour pouvoir consommer dans un environnement vivable qui ne soit pas trop pollué. Car la Chine est devenue au fil des décennies l’usine du monde, même si ce rôle lui échappe progressivement. Ces mêmes dirigeants savent aussi que leur pays vieillit et qu’il est tiraillé par des forces séparatistes tout comme par la volonté de ses mégapoles devenues riches de gagner en autonomie ; ils misent donc sur un parti unique fort, jouant à la fois le rôle d’ascenseur social et d’outil coercitif pour préserver la cohésion nationale. C’est pourquoi la question de Taïwan reste sans doute la plus cruciale pour les dirigeants chinois qui ne tolèreront pas de voir l’île déclarer son indépendance. S’ils sont convaincus de ne pas pouvoir préserver le statu quo actuel, il est probable qu’ils saisissent la première occasion pour prendre directement ou indirectement le contrôle de Taïwan, ce qui leur donnerait un accès garanti au Pacifique.                                           Sur le plan géopolitique, la grande stratégie chinoise vise à tenir à distance et isoler les rivaux de la Chine, tout en sécurisant ses approvisionnements énergétiques, en matières premières et en ressources stratégiques. Elle semble se décliner en cinq étapes consécutives décrites sur la carte ci-jointe. Les dirigeants chinois jouent au Go et placent leurs pions sur le plateau planétaire avec une logique de long terme, en tentant de ne pas effaroucher leurs adversaires. Vu sous cet angle, leur concept de nouvelles routes de la soie terrestres et maritimes sert à la fois à pénétrer les marchés d’Asie centrale, du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Europe orientale, tout en étouffant progressivement le rival régional indien.                                                                                                    Le Moyen-Orient et le bassin méditerranéen représentent pour la Chine un réservoir d’énergie qui alimente la moitié de sa consommation pétrolière, et un carrefour stratégique qui lui permet de poursuivre son expansion économique et politique en direction de l’Europe, de l’Afrique et de l’Amérique latine. Pour sécuriser ses approvisionnements en hydrocarbures, la Chine devra sans doute s’engager davantage au Moyen-Orient.   Sur le plan militaire, au-delà de la croissance spectaculaire de ses forces aériennes et navales, la Chine fait face à un dilemme. Elle cherche à tout prix à éviter une confrontation majeure avec les États-Unis, l’Inde et la Russie, tous trois dotés de l’arme nucléaire, mais aussi à éviter une guerre avec le Japon (adversaire historique) dont elle n’est pas sûre de sortir vainqueur. Mais pour monter en gamme et en crédibilité, et pour aguerrir ses combattants, elle sait qu’il lui faudra sans doute accepter des affrontements limités. Ceux-ci pourraient survenir à Taïwan bien sûr, tout comme en Asie du Sud-Est, en mer de Chine et en océan Indien.      En attendant, la Chine s’est lancée dans la bataille, en intégrant la menace de la force militaire dans une approche globale qui recouvre les domaines informationnel, culturel, économique, financier, politique, légaux, normatif, écologique, biologique, cyber... Elle cherche en priorité à rattraper son retard technologique afin d’espérer dépasser les États-Unis dans ce domaine. La conquête spatiale représente pour elle un champ idéal mêlant prestige et progrès scientifique...." _________

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Emprise numérique

Publié le par Jean-Etienne ZEN

INumérique et démocratie
___________________Internet et le numérique en général, avec toutes leurs applications galopantes, font partie de nos vies, souvent de manière imperceptible, au point que leur absence ne paraît plus concevable ou qu'une défaillance majeure mettrait en péril communications, transports, production en général.
Le numérique est partout. Les applications sont innombrables.
  On peut admirer l'efficacité et les gains de productivité qu'il offre, ainsi que la socialisation qu'elle permet, au niveau international.
   Pourtant, certains parlent de colonisation, et même parfois de faux instrument de libération..
  Une révolution pour le meilleur ou pour le pire ?
Une véritable emprise en tous cas, une aventure indécise dans laquelle nous  sommes embarqués, dont certaines applications posent problème.
  "Le déferlement technologique bouleverse notre rapport au monde, aux autres et à nous-mêmes. Les nouvelles technologies donnent l'illusion de la toute-puissance : transparence, accès immédiat à une infinité de connaissances et de produits culturels, démultiplication des contacts et des échanges, accélération, etc.
Multinationales du high-tech, start-ups ou hacktivistes, tous prétendent construire un monde sans conflit dans lequel les humains communieraient ensemble grâce à leurs machines magiques, affranchis de toutes contraintes et limites (temporelles, spatiales, relationnelles, corporelles), dans une société fondée sur la fluidité et l'instantanéité des échanges, organisée sur le modèle du réseau informatique une forme de marché idéal. L'utopie libérale se réalise grâce à la révolution numérique en cours.
Les nouvelles technologies recomposent le monde selon leur propre logique, celle de la performance et de l'efficacité. Elles renforcent le règne de la compétition et l'exigence d'aller toujours plus vite, de se mobiliser intégralement pour son entreprise et sur les « réseaux sociaux », d'être capable de s'adapter à toutes les évolutions technoculturelles, sous peine d'être exclu. L'homme numérique croit avoir trouvé l'autonomie en se débarrassant des pesanteurs du vieux monde matériel. « Enfin libre ! ».dit-il, alors qu'au contraire, il dépend de plus en plus de dispositifs technoscientifiques. Pour rester dans la course et tenter de maîtriser un réel qui lui échappe, il multiplie les machines. Mais ce sont elles qui désormais le possèdent."
  Du point de vue politique au sens large, internet est plein de risques, de promesses mais aussi de limites.
  C'est d'abord l'armée qui en développa l'usage, avant d'être adopté dans les communautés informelles US,  puis intégré par les marchés.
  Un outil de la démocratie ? C'est loin de faire l'unanimité...Peut-il déboucher sur autre chose qu'un individualisme connecté?
 On peut l'envisager avec la maturation de ses usages.
    La démocratie à l'heure d'internet reste encore à construire... 
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-Le coût mental du numérique
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Billet du dimanche

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 __ Renaissance marketing

__ Incendies zombies

__ Des "omissions", seulement?...

__ Fossé générationnel

__ Un Richard plus riche...

__ Exode productif

__ Sauvée!                             

__ Palestiniens lésés

__ Femmes afghanes

__Recrutement EN

__ Orpéa (suite)      

                *  ____ Revue de presse.     _________________

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Dérives du côté du Jourdain

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Un jeu de plus en plus dangereux
                                                    Netanyahu, pressé par des scandales le concernant et profitant des circonstances liées au Covie-19, de l'appui de Trump et de ses encouragements, béni par les évangélistes américains et pressé par les ultra-orthodoxes sionistes, avance ses pions.
   Une stratégie depuis longtemps élaborée, qui suscite dans son pays soit une passivité résignée, soit un opposition marquée mais sans portée, des manifestations récentes. Sans parler des réactions internes et internationales dispersées. Même Angela Merkel ose donner timidement de la voix.
 
 La colonisation continue comme jamais, avec la phase prévue d' annexion pure et simple.

   Pour Bibi, pas l'ombre d'une hésitation ou d'un scrupule, suivant les principes de sionisme radical prôné en son temps par Jabotinsky « Voici la vérité : ces territoires sont là où le peuple juif est né et s’est développé. Il est temps d’appliquer la loi israélienne et d’écrire un nouveau chapitre glorieux dans l’histoire du sionisme. »  Rabin se retournerait dans sa tombe.
   Malgré les avertissements variés, quoique timides, notamment de la France, il tente un coup de force, dont on voit mal comment il ne pourrait pas déboucher sur un régime d'apartheid renforcé de fait , ce que critiquent certains Israëliens qui y voient un danger mortel pour le pays.
   Depuis longtemps, le concept de deux Etats, programmé depuis la création d'Israël s'est évanoui.
     Les instances internationales sont endormies, tétanisées, ou regardent ailleurs...
  Les réactions de M.Abbas, affaibli et souvent déconsidéré, n'y feront rien.
 La fuite en avant s'accélère, la démographie étant un force de combat.
  Et les palestiniens, les grands oubliés, n'ont plus que le des-espoir comme horizon, abandonné de tous. Ce qui risque de déboucher sur une situation explosive.
 Il n'y aura pas d'Etat palestinien. Toutes les conditions ont été créées pour cela et la droite, appuyée pas l'extrême droite et les colons les plus radicaux, semble avoir gagnée la partie.
      Après tant de négociations avortées et de vaines et formelles tergiversations, la colonisation de la Cisjordanie ne cessant jamais et même parfois s'accélérant pendant les discussions. Demain, toujours demain...
 On aimerait y croire, mais Obama a échoué, comme ses prédécesseurs, tant est grande notamment la pression de l'Aipac sur les élus US et la Maison Blanche. Il fait mine d'y croire encore mais est  sans réelle volonté politique, alors qu'il détient les clés du problème.
 Mme Livni est déjà sceptique avant de commencer...comme beaucoup à Jérusalem ou à Ramallah.
             Netanyahou l’a déclaré, « reprendre les négociations de paix avec les Palestiniens est dans l’intérêt stratégique d’Israël ». Ce sont donc les négociations (sans fin) avec les Palestiniens qui sont dans l’intérêt stratégique d’Israël, pas la paix. Gagner du temps surtout, jusqu'à l'irréversible. Cela c'était il y a quelques années.
   Nouveau leurre, nouvelle mascarade.
Il est plus que probable que, une fois encore, la Palestine attendra.
Il n'y aura pas d'Etat palestinien  avant longtemps, si les choses restent ce qu'elles sont, selon Ziyad Clot, ancien négociateur à Annapolis.  Personne n'a l'air d'y croire vraiment, souligne-t-il.
 L'impasse est totale. La colonisation se poursuit. 
   Le voeu de S.Hessel restera lettre morte.
_____Le temps joue contre les Palestiniens mais l'intransigeance de la droite israëlienne, plus ultra que jamais, radicalisant un peu plus l'aile dure du Hamas, joue contre l'avenir du pays.
 Olmert, dans un moment de lucidité disait:"Si nous ne faisons rien,nous perdrons l'occasion de voir coexister deux Etats. Nous serons alors devenus un Etat d'apertheid et les organisations juives américaines seront les premières à contester notre existence" ( declaration à Yedioth Ahronoth)
    Une spirale suicidaire est en marche, le fondamentalisme religieux s'imposant de plus en plus.
   Pour sortir de cet enfermement mortifère, beaucoup d'Israëliens pensent qu'il est temps, dans leur propre intérêt, de passer à une autre stratégie.
    Mais le courage politique fait défaut.
Le réalisme politique à courte vue le dispute au cynisme et à la résignation.
                      Comme le reconnaît Sylvain Cypel, la politique israëlienne du moment joue contre l'intérêt du pays. Ce que comprennent bien ceux qui manifestent aujourd'hui là-bas.
       "....Imagine-t-on en France une loi qui établirait deux catégories de citoyens : par exemple, les " Français de souche " et les autres, qui ne bénéficieraient pas de droits égaux ? Une loi ségrégationniste de ce type, le Parlement israélien l'a votée en 2018, au bénéfice des seuls citoyens juifs. Comment s'étonner que, de Trump à l'Indien Modi, du Hongrois Orbán au Brésilien Bolsonaro, les nouveaux dirigeants dits " illibéraux ", dont certains cultivent leurs franges antisémites, plébiscitent désormais Israël ? Ce qui les fascine, c'est la capacité de cet État à imposer sa politique " identitaire ", à multiplier les lois antidémocratiques, à faire taire les critiques et à promouvoir un modèle où la " guerre au terrorisme ", la xénophobie et l'islamophobie assumées jouissent d'un soutien massif au sein de l'ethnie majoritaire. Comment est-ce advenu ? Quelles en sont les conséquences, pour les Palestiniens comme pour les Israéliens ? Ce sont les questions auxquelles ce livre tente de répondre.
 
     En France, le CRIF, représentant du judaïsme qui fait aussi office de lobby pro-israélien, entraîne ses adhérents dans un soutien sans faille aux actions des gouvernants d'Israël. Aucun débat n'a agité la communauté juive française après le vote de la loi ségrégationniste en Israël. Aux États-Unis, celle-ci et de multiples actes du même ordre sont vivement critiqués par des responsables juifs de premier plan et plus encore dans la jeunesse juive. Ceux-là dénoncent l'occupation indigne des Territoires palestiniens et les dangers de l'idéologie identitaire qui l'accompagne. Israël, clament-ils, est devenu " mauvais pour les Juifs ". Certains pronostiquent un divorce irrémédiable entre Juifs israéliens, engoncés dans le tribalisme, et Juifs américains, qui redécouvrent les attraits de la diaspora..."
                                       ___________________________________________
 
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