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Inégalités croissantes

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Ce n'est pas une nouveauté

       Mais elles s'approfondissent au niveau mondial.  Surtout en cette période critique de pandémie, qui les voit se creuser avec plus d'évidence. De rapports en rapports, l'évidence s'impose: les écarts s'approfondissent. Les chiffes parlent d'eux-mêmes, selon le rapport d'Oxfam: • Les richesses des 1 % les plus riches de la planète correspondent à plus de deux fois la richesse de 90 % de la population (6,9 milliards de personnes). Les disparités se creusent, différemment selon les pays.

 

 

 

          "...• Les milliardaires du monde entier, c’est-à-dire seulement 2 153 personnes, possèdent plus de richesses que 4,6 milliards de personnes, soit 60 % de la population mondiale.
• En France, 7 milliardaires possèdent plus que les 30 % les plus pauvres et les 10% les plus riches possèdent 50 % des richesses.
• Si quelqu’un avait pu économiser l’équivalent de 8 000 euros par jour depuis la prise de la Bastille (14 juillet 1789), il n’arriverait aujourd’hui qu’à 1 % de la fortune de Bernard Arnault.
• Dans le monde, les hommes détiennent 50 % de richesses en plus que les femmes.
• Les femmes assurent plus des 3/4 du travail domestique non rémunéré et comptent pour 2/3 des travailleurs dans le secteur du soin.
• Les 2/3 des milliardaires tirent leur richesse d’une situation d’héritage, de monopole ou de népotisme
."                                                                                                                                                    
Un constat global qui ne fournit pas les causes de ces clivages. Le problème des patrimoines, plus que celui des revenus, prend une place déterminante dans ce déséquilibre. En France, malgré une certaine redistribution, les écarts se creusent aussi, spectaculairement....                             ___________" Les plus riches captent encore plus de revenus et de patrimoine que les plus pauvres, et ce au détriment des Etats qui s'appauvrissent. Et même parmi les plus riches, les femmes sont encore loin d'en profiter à parts égales. Ces trois constats sont issus du très dense dernier rapport du World Inequality Lab...Ce nouveau rapport du World Inequality Lab, codirigé par les économistes Thomas Piketty, Lucas Chancel, Gabriel Zucman et Emmanuel Saez, se présente comme la synthèse la plus exhaustive des "travaux de la recherche internationale sur les inégalités mondiales". Et il est vrai que les très nombreuses sources sur lesquelles s'appuient la centaine d'économistes qui y a participé, permettent d'obtenir un tableau complet de la situation des inégalités mondiales en matière de revenus, de patrimoine, de pollution et climat, ou encore d'accès à la richesse entre les hommes et les femmes, et entre pays... Sans surprise d'ailleurs, les inégalités de richesses, qui sont plus fortes aujourd'hui que jamais, sont mises en lumière en quatre chiffres : les 10% les plus riches détiennent 76% de la richesse mondiale, tandis qu'à l'inverse, les 50% les plus pauvres n'en possèdent que 2%. Cet écart ne cesse de grandir depuis des décennies. De façon générale, les inégalités dans le monde se creusent et la crise sanitaire n'arrange rien.
".....__________

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Le mot et la chose

Publié le par Jean-Etienne ZEN

(Simple) question de sémantique?
                                                    Mal nommer les choses, disait Camus, c'est ajouter au malheur du monde...
     On l'avait déjà signalé, si les terme d'islam, d'islamisme, ont un sens, celui d'islamophobie ne manque pas d'ambiguïtés.


  Mis en avant régulièrement, notamment lors de récentes manifestations très discutées, il est lourd de malentendus, de confusions souvent anciennes, régulièrement entretenues.
  Certains défenseurs de la laïcité, mal à l'aise avec ce mot, ont vu le piège que représentait ce néologisme, malgré leur opposition claire à toutes les formes d'islam fondamental, parfois radical, comme le wahhabisme  et ses sous-produits, ses dévoiements, militants ou combattants, qui  peuvent se manifester, parfois brutalement, dans l'espace public.
   Toute religion doit relever du domaine privé et il ne peut y avoir d'"accomodement" possible sur ce sujet.
   Les querelles sur le voile ne sont qu'un aspect du problème.
 Le débat, parfois le dialogue de sourd, est loin d'être terminé, dans ses formes souvent passionnelles et ses prolongements socio-politiques.
  Faire l'histoire des termes n'est pas un détour inutile.
     Un enjeu de définition, qui n'est pas sans conséquences.
   Un terme biaisé des deux côtés.
 Le vivre ensemble ne peut se constituer dans la confusion et les querelles de mots.
      Les frontières sont poreuses et les glissements nombreux entre l’islamophobie (entendue comme altérisation, essentialisation, infériorisation, rejet de l’autre en fonction de son lien réel ou présumé à la religion musulmane) et la critique légitime de l’islam comme dogme, corpus, théologie, etc. Car, en face de ceux qui instrumentalisent le terme d’islamophobie, se dressent ceux qui manipulent par euphémisation, insinuation, métonymie, sous-entendu, la critique de la religion musulmane....
        On laissera le dernier mot (mais y en a-t--il un dans la confusion ambiante?) à l'explorateur de la langue française, Alain Rey, qui met en lumière quelques dérapages linguistiques autour de cette notion, qui empoisonne le débat d'idées..

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Crédit à gogo

Publié le par Jean-Etienne ZEN

  Toxique ou non?         

                 La pratique du crédit n'est pas nouvelle. Elle prospérait déjà dans le domaine marchand à l'époque de l'ancienne Venise et on en trouve déjà des traces dans l'Antiquité, notamment à l'époque de Nabuchodonosor. Le prêt permettait de développer une affaire, un projet avec engagement de restitution des sommes engagées si elle avait prospéré. Une sorte de moteur du développement de la richesse, plus ou moins régulée. Les banques finirent par jouer un rôle central dans cette fonction de prêt, à partir des dépôts engrangés par des particuliers, sur une base de confiance, où l'épargne était drainée vers les investissement divers. Tout cela en théorie...Car le prêt à intérêt non régulé fut aussi parfois un moyen de pression, voire d'exploitation (comme dans certaines campagnes d'Inde)  et le rôle des banques fut parfois perverti, comme par exemple dans les pratiques qui furent à l'origine des surprimes dans le début de la crise financière et économique de 2008.   Une arme à double tranchant donc, si elle n'est pas encadrée par une institution neutre et vigilante.  L'endettement peut devenir un moyen de contrôle dans le cadre d'une consommation sans frein et créer les conditions d'une servitude.

     Un peu de crédit, ça va. Beaucoup de crédits, bonjour les dégâts !
                                           Au pays où le crédit est roi, érigé en quasi vertu, faire des économies est considéré comme peu civique. Le consumérisme est une deuxième religion.
   Avoir une dizaine de cartes de crédit est entré dans la normalité.
 Spend a lot of money is american. Même pour démarrer dans la vie...
La crise des surprimes a montré jusqu'où pouvait aller l'endettement des particuliers, même très modestes, et l'aplomb des banques qui sont sorties des clous.
 Pour faire face à l'urgence, l'américain moyen ne dispose que de peu de réserves...   Il faut parfois s'endetter pour assurer le minimum vital. Et même pour des soins hospitaliers.   Ne parlons pas des études, cette nouvelle bulle...qui menace.    Après la crise des surprimes, machiavéliquement organisée pas les banksters, la fièvre acheteuse a repris de plus belle.   Un Américain dans la norme est un Américain endetté qui rembourse les échéances en temps et en heure...quand il peut. Et pourtant, comme dit Robert Reich, ancien ministre du Travail de Bill Clinton, dans le New York Times « ...aujourd’hui les ouvriers travaillent beaucoup plus pour gagner moins. Le revenu moyen d’un travailleur aujourd’hui, après correction de l’inflation, est moins élevé qu’il y a 30 ans. Et puisque le pouvoir d’achat décline, un ouvrier d’aujourd’hui travaille en moyenne 100 heures de plus chaque année qu’il y a deux décennies pour rester la tête hors de l’eau..."
    Une vieille tradition de l'américan way of live, dont Barber a montré la toxicité.
          Aux USA,"Il faut être riche pour mener une vie de pauvre", comme dit le Washington Post.   Car les pauvres paient plus. C'est aisément vérifiable.
Et on ne prête (bien) qu'aux riches.
 D'une certaine manière, les pauvres sont rançonnésabandonnés par les banques traditionnelles.
 Le Payday Loan, ( prêt sur salaire), autrefois inexistant,devient courant. C'est un emprunt à ultracourt terme (quinze jours au plus) que l’on rembourse le jour de sa paie avec de gros intérêts. Un client peut ainsi obtenir un prêt de 300 dollars qu’il rembourse 346 dollars le jour où il touche son salaire.
 Une étude publiée par Bankrate.com suggère que 37 % des Américains ont une dette de carte de crédit supérieure ou égale à leur épargne d’urgence, ce qui signifie qu'une facture médicale un peu conséquente, un accident de voiture ou une autre dépense imprévue pourrait les pousser vers un désastre financier personnel. 
 Le crédit devient une servitude dans ces conditions, un instrument de contrôle social.
                                                                      Il est urgent que les pouvoirs publics mettent un minimum de régulation dans un système qui tend toujours à s'emballer, pas seulement aux détriments des particuliers, la monnaie perdant sa fonction essentielle de simple fluidifiant économique.
Le phénomène régulier des bulles qui s'accumulent représente un péril pour le système tout entier, comme on l'a vu trop souvent, les dettes souveraines prenant le relai.    
La debtocracy a de beaux jours devant elle.   Comme le signale Thiery Porcher: La dette a été inventée pour promouvoir des coupes dans les dépenses sociales »   Encore fort de sa monnaie de référence, de son armée et de sa planche à billets, l'empire fonctionne à crédit...astronomiquement_____
Pour prolonger:
        Les pièges de l'endettement:... "L'endettement est un élément central du dynamisme économique. C'est un pari sur l'avenir de celui qui emprunte pour financer ses projets. C'est une marque de confiance du prêteur : il est convaincu qu'il retrouvera l'argent offert. Pas d'économie créative sans cette possibilité donnée à chacun de dépasser ses limites de l'instant. Mais chacun sait aussi les pièges du crédit, les fuites en avant qu'il encourage. La crise qui frappe l'économie mondiale est née d'excès dans le recours à l'emprunt et aux dissimulations qui l'ont accompagné. Elle a provoqué la ruine de beaucoup de particuliers, souvent victimes de pratiques usuraires, et l'effondrement de nombreuses institutions prêteuses par absence de discernement dans la distribution des prêts..."
Le Système Dette : répudier cette arme de domination et de spoliation.
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Comment s'enrichir...

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

...En s'endettant
                        Au royaume de Ubu tout est possible, même le plus improbable, même ce qui défie le bon sens.
          Un monde merveilleux s'offre (temporairement) à nous: nous pouvons maintenant gagner de l'argent en empruntant. La Banque vous fait un cadeau: non seulement vous ne payez aucun intérêt, mais aurez moins à rembourser. C'est le moment d'aller voir son banquier pour le solliciter; investir dans l'immobilier, relancer son entreprise, etc...

  Cette magie tend à se généraliser, en Allemagne, chez nous, sous l'effet de Mario et maintenant de Christine, qui a pris le manche. C'est Noël avant Noel. A priori, cela semble un beau cadeau, même s'il ne durera pas, et si vos économies vont en souffrir, si vous ne les placez pas sous votre matelas.
 Voilà-t-y pas un bon remède dans une économie anémiée, pour booster les investissements productifs?
  Dans la masse de liquidité actuelle, quand l'argent coule à flot (sélectivement), certains voient cette mesure plutôt comme une sorte de poison à effets lents mais sûrs.
   Dans ce monde à l'envers, tout ne tourne pas rond. Des allumettes dans un baril de poudre?
 Qu'elles soient progressistes ou conservatrices, des voix s'élèvent pour crier au loup dans ce processus paradoxal, qui semble défier le bon sens, même si les Etats endettés y trouvent leur compte, comme les plus grandes fortunes. Quand spéculer prend un peu plus le pas sur investir, ce n'est pas bon signe.
  Un cercle vicieux, disent d'autres observateurs économiques, à la japonaise. 
   L'épargne se trouve pénalisée, donc les investissements de demain. Les banquiers centraux auraient-ils besoin de lunettes? La myopie, ça se corrige.
  Et toutes les banques ne sont pas logées à la même enseigne.
Ce signal dysfonctionnel, ce monde baroque qui s'instaure ne peut avoir que des effets limités et est condamné à ne pas durer. Cela semble le bon sens même, même pour un béotien en matière financière.
    Les tensions au sein de la BCE montrent qu'il y a un comme un problème...
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Z. au Zénith?

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Ou proche du déclin? 

        Toutes les étoiles grandissent et meurent. On le sait, la poussée éruptive de notre opportuniste excessif en tout ne pourra avoir qu'un temps. Trop d'exemples historiques le montrent. 

          La "Reconquête" est aisée dans le désert politique ambiant: un choix non innocent, comme sut l'utiliser Franco. Un programme (?) qui est pour l'instant un entre deux, entre autoritarisme et ultra-libéralisme le plus classique, hérité de Hayek: "...Au cours de sa précampagne, Éric Zemmour a dû donner quelques indices de son programme économique. Il est sans grande originalité et s’inscrit dans la lignée de celui de François Fillon et même d’Emmanuel Macron : baisse des impôts sur la production pour réindustrialiser, réduction de l’impôt sur la fortune immobilière, réduction des normes, obsession de la compétitivité prix, critique de la dépense sociale (avec l’âge de la retraite repoussé à 64 ans).   À cela s’ajoute un discours monétariste qui critique la création monétaire par les institutions de l’État et une acceptation du cadre économique et financier européen. Bref, un programme assez classiquement néolibéral de notre temps qui trahit une volonté de s’inscrire dans une société de marché, tant dans la société (avec un discours méritocratique classique) que dans le contexte international (ce n’est pas la compétition mondiale qui est dénoncée, mais plutôt la réponse de la France à cette compétition).   Les croyances économiques d’Éric Zemmour sont donc profondément ancrées dans le contexte du « bloc bourgeois » décrit par Bruno Amable et Stefano Palombarini et, partant, dans un cadre profondément néolibéral. C’était aussi, d’ailleurs, un positionnement de Donald Trump en 2016 : tenir un discours nationaliste et démagogique dans un cadre profondément reaganien...."                                                       Il y a ce qui est dit, ce qui ne l'est pas et le flou entretenu, les obsessions, les fantasmes entretenus, les peurs savamment cultivées, les fureurs et les approximations. Il y a surtout les paillettes et le buzz, les amplificateurs médiatiques, qui y trouvent leurs comptes. Et les étranges complicités, les soutiens en haut lieu, les appuis déclarés ou non, les grands influenceurs. Comme le trumpisme, le zemmourisme ne pourra aboutir qu'à l'état de "naine noire", avant le trou noir. __________

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Hôpital: urgence vitale

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

L'institution est à bout de souffle.
                                                  Le système, tel qu'il va (mal), tel qu'il a été pensé et organisé, est au bout du rouleau.
  Ce ne sont pas quelques morceaux de sparadrap qui vont soigner le malade, quelques rustines qui vont le mettre sur pied.

    Installé depuis des années dans une logique libérale, l'hôpital est devenu le lieu d'une violence institutionnelle, avec des injonctions contradictoires de plus en plus patentes; en gros, faire mieux et plus avec..moins de moyens.

   Mais ce ne sont pas seulement les investissements qui font défaut, bien moindre qu'aux USA, c'est toute une organisation qui faut repenser, son système voulu d'autofinancement qui débouche sur la multiplication d'actes parfois redondants et inutiles. Une organisation depuis longtemps mise en cause par des  connaisseurs du milieu, médecins en tête.
   A un moment donné, le vase déborde.Ce qui explique la forte mobilisation à tous les niveaux.
    Tous les personnels sont concernés. Même les médecins. dont beaucoup dénoncent l'absurdité d'une institution qui dysfonctionne. Même, fait rare, des chefs de service, des directeurs d'hôpitaux.
   Le point de rupture est atteint à bien des niveaux. Epuisement et culpabilité sont mis en avant comme les effets d'une gestion de plus en plus technocratique, purement comptable et administrative. La difficulté de remplir une mission qui ait du sens se manifeste parfois cruellement.
                      ...  La bureaucratie croissante crée (également) de nouvelles contraintes qui dégradent les conditions de travail : par exemple, l’intensification ne tient pas compte des transmissions essentielles qui s’effectuent quand les soignants se rencontrent. En supprimant peu à peu ces moments d’échanges, elle se traduit en un épuisement des soignants et une mise sous tension des personnels. Devenus interchangeables, les soignants appartiennent à des « pool de remplacements » : ils deviennent flexibles et polyvalents. Pour mieux répartir les effectifs, les directions des hôpitaux multiplient les réorganisations du travail. Les journées de 12h se généralisent pour faire face à l’intensification du travail tout en permettant au personnel hospitalier de réduire, en contrepartie, le nombre de jours travaillés et de mettre à distance son travail : « la logique gestionnaire se nourrit des dysfonctionnements qu’elle engendre et parvient, du fait de la précarisation des soignants, à les faire adhérer à des dispositifs qui tirent profit de leur travail » . La réduction du temps de travail n’est donc pas compensée par des créations de postes en raison des gains de productivité attendus des réorganisations. Ces derniers ne sont bien sûr pas propres à l’hôpital mais ils s’accordent d’autant moins aux enjeux de santé que ceux-ci ont pour objet l’humain, les singularités des situations, des vulnérabilités diverses, accompagnées parfois d’enjeux d’urgence vitale....


       La crise et les dérives couvaient depuis longtemps. L'hôpital, devenu variable d'ajustement, est malade du marché. Il faut en finir avec l'hôpital entreprise, la dictature du chiffre.
              Les investissements annoncés suffiront-ils, du moins à redresser la barre?
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Petit tour d'horizon

Publié le par Jean-Etienne ZEN

__  Je file en Suisse...

__ Chine

__ Gestion de l'eau

 

__ Police verbale        

 

__ Urgence vitale

__ Bombe ou pétard?

__ Une autre planète

__ Dame de fer du faire

__ UE: police verbale

__ Vraie relance?

__ Rabhi est parti

__ La femme a fait le ménage   _______________

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On l'appelle Jeff

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 

Et il est riche et puissant.
                                Non, très riche, très puissant et très influent.
              L'homme de la plus grande super-succes strory mondiale actuelle est notre nouveau Big brother, à l'écoute bienveillante de nos moindres désirs. et un visionnaire. Son redoutable concurrent a des objectifs différents.
  Il n'est pas le seul dans le monde des Gafas et dans le firmament des très grosses fortunes  et le mastodonte poursuit sa route conquérante.
   Il se veut le manager idéal, à l'efficacité redoutable, mais à la "philosophie" discutée et discutable.


  Il se dit humaniste, sait pratiquer occasionnellement la charity business et a des ambitions pour l'humanité toute entière partagées par d'autres jeunes loups,  de la Silicon Valley ou d'ailleurs. Mais il gomme soigneusement les effets de ses pratiques commerciales sur le petit commerce, les conditions de travail, les salaires....
    La presse l'intéresse aussi, comme vectrice et caisse de résonance pour la diffusion de ses projets, de ses idées, comme faire-valoir incontournable.
                             Jeff Bezos possède le Washington Post, qui donne le ton aux médias d’information américains en matière de soutien et de promotion presque totale du néoconservatisme, de l’impérialisme américain et des guerres. Cela embrasse les sanctions, les coups d’État et les invasions militaires contre des pays sur lesquels les milliardaires américains veulent exercer une mainmise qu’ils n’ont pas encore – tels que le Venezuela, la Syrie, l’Iran, la Russie, la Libye ou la Chine.
       Il s’agit de guerres d’agression contre des pays qui n’ont jamais agressé les États-Unis. Elles ne sont absolument pas défensives, bien au contraire. Ce n’est pas nécessairement la guerre sans fin (même Hitler n’avait pas ça dans ses plans), mais la guerre jusqu’à ce que la planète entière soit passée sous le contrôle du gouvernement des États-Unis, lui-même dirigé par les milliardaires américains qui financent le néoconservatisme et de l’impérialisme – au sein des deux principaux partis politiques américains, des think tanks, des journaux, des réseaux TV, etc.
    Bezos joue un rôle crucial dans le néoconservatisme, depuis que, lors de la réunion du groupe Bilderberg du 6 au 9 juin 2013, il a passé un accord avec Donald Graham, propriétaire du Washington Postpour lui acheter son journal moyennant 250 millions de dollars. Bezos avait déjà négocié en mars de la même année, avec John Brennan, le directeur néoconservateur de la CIA, un contrat de 600 millions de dollars sur dix ans pour des services informatiques décentralisés (cloud computing), contrat qui a transformé Amazon Corporation, qui au départ était en déficit constant, en une entreprise assurée de faire des profits.
    Le patrimoine de Bezos a donc augmenté encore davantage (et à un rythme plus rapide) qu’il ne le faisait quand Amazon perdait de l’argent. Il est devenu le vendeur le plus influent non seulement de livres, mais aussi [de services] pour la CIA et pour des méga-entreprises comme Lockheed Martin [première entreprise américaine et mondiale de défense et de sécurité NdT]. L’impérialisme amplifie son patrimoine, mais n’en est pas la seule cause. Bezos est peut-être l’homme d’affaires-prédateur le plus doué de la planète.
     Certains des milliardaires américains n’accordent pas la même importance que lui à la conquête internationale, mais tous sont des soutiens – plus ou moins fervents – du néoconservatisme. Aucun d’entre eux, par exemple, n’a fondé d’organisation anti-impérialiste, ni accordé de financements importants à celles qui existent. Aucun milliardaire américain ne s’implique pour mettre fin au règne du néoconservatisme, ni même n’apporte de soutien à la lutte pour y mettre fin, ou du moins pour en finir avec son emprise sur le gouvernement américain. Aucun. Pas un seul.
   Mais beaucoup d’entre eux créent et financent largement des organisations néoconservatrices, ou dirigent des médias néoconservateurs comme le Washington Post. Ils sont comma ça, les milliardaires, du moins aux États-Unis. Tous sont impérialistes. Ils apportent un soutien financier à l’impérialisme. Ils en assurent la promotion et embauchent des gens le font également ; ils mettent au placard ou se débarrassent de ceux qui y rechignent. L’expansion d’un empire est extrêmement profitable pour ses aristocrates, et l’a toujours été, même avant l’Empire romain.
     Bezos veut privatiser tout ce qui peut l’être partout dans le monde, comme l’éducation, les autoroutes, la santé et les régimes de retraite. Plus les milliardaires exercent de contrôle sur ces secteurs, moins le reste du monde n’en exerce ; empêcher leur contrôle par le public est un moyen pour les milliardaires de se mettre à l’abri d’une démocratie qui augmenterait leurs impôts et d’une réglementation qui réduirait leurs profits en augmentant les coûts de leurs sociétés. Ainsi, la mainmise des milliardaires sur le gouvernement leur permet d’augmenter les prélèvements qu’ils opèrent sur la population.  
    Au moyen du Washington Post qui assure la promotion de la guerre, Bezos est l’un des meilleurs vendeurs du monde auprès du complexe militaro-industriel américain. Il contrôle et est actionnaire principal d‘Amazon, dont la division Services Web fournit tous les services de cloud-computing du Pentagone, de la CIA et de la NSA. (Il mène aussi la charge pour la technologie de reconnaissance faciale la plus avancée.)
    On a pu voir en gros titre, en avril, « La CIA évalue le contrat du Cloud à plusieurs dizaines de milliards », un contrat qui pourrait faire grimper la fortune personnelle de Bezos plus haut encore dans la stratosphère, surtout s’il emporte la totalité du marché (comme précédemment).
   Il domine également à l’échelle mondiale – domination qui ne cesse de s’étendre – la promotion et la vente de livres et de films, parce que son Amazon est le plus grand détaillant au monde (et désormais aussi l’un des plus grands éditeurs, producteurs et      distributeurs). Cette situation aussi, peut avoir un fort impact indirect sur la politique et le gouvernement, en mettant en avant les travaux les plus néoconservateurs, contribuant ainsi à façonner le discours intellectuel (et les votes des électeurs) dans le pays.
     Bezos écrase des millions de détaillants par son génie inégalé à prendre le contrôle des marchés, les uns après les autres, soit sous l’étiquette Amazon, soit en se positionnant en intermédiaire incontournable – voire même souvent en rachetant les détaillants concurrents d’Amazon.
    Bezos croit fermement au « libre marché », qu’il maîtrise peut-être mieux que quiconque. Cela signifie qu’il est favorable au pouvoir sans frein des milliardaires et à ce qu’ils puissent, par le biais de leur argent, contrôler et finalement absorber tous ceux qui sont moins puissants qu’eux.
   Parce qu’il est si doué lui-même pour amasser des richesses, il a d’ores et déjà réussi à se hisser au sommet mondial, en étant l’un des individus les plus puissants du monde. Le plus riche de tous est le roi Salmane, propriétaire de l’Arabie saoudite, dont Aramco (la plus grande compagnie pétrolière du monde) vaut, à elle seule, plus de mille milliards de dollars. (Forbes et Bloomberg excluent les monarques de leur classement.)
    En fait, Bloomberg, tout à sa malhonnêteté à ce sujet, est allé jusqu’à produire ce gros titre le 10 août dernier : « Les 25 dynasties les plus riches de la planète contrôlent 1 400 milliards de dollars », rompant ainsi avec sa tradition en incluant dans leur liste un monarque, le roi Salmane, qu’ils ont classé au quatrième rang avec seulement 100 milliards de dollars, une ‘estimation’ ridiculement basse qui, sans vergogne, ne tient compte ni d’Aramco, ni surtout de la richesse de l’Arabie saoudite.
   Bloomberg n’a même pas essayé de justifier sa méthodologie farfelue, mais a simplement présumé ses lecteurs assez crédules pour l’accepter. Ce roi est donc a minima sept fois plus riche que Bezos. Il est peut-être aussi puissant que Bezos. L’héritier suprême est beaucoup plus riche même que le milliardaire suprême qui s’est fait tout seul, l’« entrepreneur ».
     Certes, les deux hommes comptent au nombre des géants qui dominent le monde à notre époque. Et les deux hommes sont des libertariens – des champions de la croyance selon laquelle la propriété privée (dont les milliardaires ont tant) est la base de tous les droits – ils pensent donc que les personnes les plus fortunées possèdent plus de droits que les autres, et que les plus pauvres en ont moins, et que tous les gens qui ont un patrimoine net négatif (en ayant plus de dettes que de biens) ne possèdent aucun droit à l’exception de ceux que les plus riches peuvent leur donner ou plutôt leur concéder, que ce soit par bonté ou pour une autre raison (comme les liens familiaux).
     C’est cela le libertarianisme : la privatisation de tout ; la valeur d’une personne se résume à son « patrimoine net » et à rien d’autre. Cette croyance est du pur libertarianisme. C’est une croyance très répandue chez beaucoup voire chez tous les milliardaires. Les milliardaires sont impérialistes en ce qu’ils cherchent à maximiser la liberté des super-riches ; peu importe si cela signifie ponctionner plus, et finalement appauvrir tous ceux qui ne sont pas super-riches. Leur idéologie est cohérente. Elle est basée sur la fortune. Mais ce à quoi le public croit, c’est plutôt aux belles histoires dont les milliardaires autorisent la diffusion.
    Bezos et les autres milliardaires emploient et fidélisent des salariés et autres mandataires pour obéir à leur volonté. C’est leur pouvoir direct. Mais les milliardaires possèdent aussi un pouvoir indirect considérable grâce à leurs liens d’interdépendance, car chaque grande société est liée par contrat à d’autres sociétés, en particulier à de grandes sociétés comme les leurs ; par conséquent, le pouvoir que possède un milliardaire donné est en fait un pouvoir partagé avec les autres (l’accord conclu par Bezos avec Graham en est un exemple.)
    Collectivement, ils travaillent en réseau, même parfois sans s’être rencontrés en personne, seulement par l’intermédiaire de leurs représentants et même avec leurs principaux concurrents sur les marchés. Il s’agit d’un pouvoir collectif que les milliardaires possèdent au-delà de leur pouvoir individuel en tant qu’employeur de salariés et autres prestataires.
      Ce pouvoir collectif est incarné par Bezos mais il pourrait l’être par d’autres milliardaire comme Bill Gates, Warren Buffett, Larry Ellison, Mark Zuckerberg, Charles Koch, Sergey Brin, Michael Bloomberg, George Soros ou Jack Dorsey. Ils sont concurrents les uns des autres donc n’ont pas les mêmes attentes vis-à-vis du gouvernement américain, cependant ils s’accordent tous pour l’essentiel sur ce que le gouvernement « devrait » faire (en particulier sur le fait que l’armée américaine devrait être renforcée, aux frais des contribuables, bien sûr, pas aux leurs)
     Fondamentalement, Big Brother, dans le monde réel, est remarquablement cohérent et soudé – bien plus que ne l’est la population – et c’est l’une des raisons pour lesquelles ils contrôlent le gouvernement, en court-circuitant la population.
  Voici comment tout cela se déroule, sous l’action des serviteurs de Bezos :
     Son Amazon paie peu ou pas d’impôts fédéraux parce que le gouvernement fédéral a écrit les lois fiscales pour inciter les entreprises à faire le genre de choses que Bezos a toujours voulu qu’Amazon fasse.
    Le gouvernement américain encourage donc les méga-sociétés, par la fiscalité et la réglementation, à écraser les petites entreprises en entravant leur croissance. Cela verroui lle d’un e certaine manière l’aristocratie en place, qui sera moins constituée de nouveaux venus (comme Bezos l’était lui-même, mais comme ses enfants ne le seront pas).
   Les élus appuient massivement ces positions parce que la plupart de leurs financements de campagnes électorales émanent de personnes super-riches, de leurs employés et autres fondés de pouvoir. C’est un système qui se renforce lui-même. La super-richesse contrôle le gouvernement, qui, à son tour, avec les super-riches et leurs sociétés, exerce le contrôle de la population en réduisant ses opportunités économiques. Le résultat final est un renforcement, par l’institution même, de l’extrême inégalité de patrimoines, qui ne cesse de croître.
    Les milliardaires sont les vrais Big Brothers. Et Bezos est le plus grand de tous.
                                       _______________________________________

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La France et ses chères exportations

Publié le par Jean-Etienne ZEN

   Business as usual?         

               Des navions aux zémirs.      Le vieux slogan des années 70 (En France on n'a pas de pétrole mais on a des idées) pourrait aisément être modifié aujourd'hui. En France on a de la quincaillerie militaire à vendre qu'il faut écouler sans être trop regardant sur ses usages futurs.     On brade de l'occasion ou en vend du neuf, pour faire entrer des devises.     On connaît les dérives égyptiennes où l'Etat français a une part de responsabilité, le mercantilisme à courte vue l'emportant sur le souci des usages futurs. Le Caire n'est pas Genève...

 

              Vendre des avions de combat aux Emirats, ce n'est pas comme exporter des produits de luxe dont ils raffolent...Cela peur avoir d'autres conséquences.  "...« Circulez, il n’y a rien à voir. Tout est sous contrôle. » Tel est, grosso modo, le discours gouvernemental servi – quand il n’est pas réduit à un implacable « secret défense » – dès qu’on s’intéresse à l’un des fleurons les plus sensibles de l’économie française mais aussi l’un des points les plus obscurs de notre République : les ventes d’armes, tout particulièrement à des régimes répressifs.  Le ministère des armées en tête défend une politique « dans le respect le plus strict des exigences liées aux exportations d’armement, en pleine conformité avec nos valeurs et nos engagements internationaux »Pourtant, depuis des années, portées par des médias, Mediapart notamment, et des ONG, les preuves s’accumulent et démontrent une tout autre réalité : des armes made in France participent à la répression politique dans plusieurs pays, au meurtre de civils dans les pires conflits de la planète, au mépris des valeurs et des engagements internationaux du pays dit des droits de l’homme....la France étant l’un des pays les plus rétifs à la transparence, le seul pays occidental à ne pas avoir de contrôle parlementaire sur les exportations d’armes. Il y a un an, le rapport d’information des députés Jacques Maire (La République en marche) et Michèle Tabarot (Les Républicains), qui plaide pour un contrôle des exportations d’armement français par le Parlement, avait fait espérer un progrès. En vain. Il est resté lettre morte...."     Pourtant, on sait que des armes françaises tuent au Yemen.                                                                                                                                                Beaucoup ferment les yeux sur ce business juteux, au nom du PIB, de la concurrence internationale (si ce n'est pas nous, ce seront les autres...) et du "réalisme" politique. Nous sommes tout de même troisième exportateur mondial dans ce domaine. Mr Dassault n'est pas mécontent. Sur ce dossier "sensible", l'opinion commencerait-elle enfin à évoluer?   _________

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Donald, Bibi et les colons

Publié le par Jean-Etienne ZEN

[ C'était il y a peu..]

 

Effets Trump en Israël.
                                 Le consensus international sur le statut de la Palestine va-t-il disparaître?
   On peut le redouter.  Notamment après le déplacement de l'ambassade US à Jérusalem, qui a un sens particulier.
    Netanyahou, le grand bâtisseur, est aux anges. Il ne fait même plus semblant.
  Trump fait des concessions à la droite israëlienne la plus dure.  Pompeo est à la manoeuvreQuelles qu'en soient les conséquences locales et internationales.
   Le détricotage continue.
 .Le feu vert est donné aux faucons de Tel-Aviv.
        Implicitement ou explicitement.
    Les (timides) résistances de l'administration Obama et de l'ONU n'ont plus lieu d'être.
            Trump s'est déclaré à 100% avec Israëlen faisant les pires amalgames dont il est coutumier.
    Netanyahu et Liberman ont compris le message:
           Israël annonce un plan massif de nouveaux logements dans les colonies:
      Mais pas seulement:
         Tel Aviv approuve la construction de 560 logements à Jérusalem-Est 
 "Dans les dernières semaines de son mandat, Barack Obama a provoqué la colère du gouvernement israélien en n'opposant pas son veto à une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies réclamant l'arrêt de la colonisation israélienne des territoires palestiniens.
   Désignée par Donald Trump pour devenir la nouvelle représentante permanente des États-Unis auprès de l'ONU, Nikki Haley a dénoncé, comme l'homme d'affaires, l'attitude des Nations unies vis-à-vis d'Israël lors de son audience de confirmation la semaine dernière.
    Donald Trump a également promis de transférer l'ambassade des États-Unis en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem, une initiative qui nuirait à la paix selon Mahmoud Abbas. Selon la Maison-Blanche, les discussions sur ce sujet n'en sont qu'à leurs débuts.
  Un transfert de l'ambassade des États-Unis à Jérusalem marquerait, s'il est mené à bien, une rupture dans la diplomatie proche-orientale américaine, les administrations successives ayant estimé qu'il importait de mener des négociations sur le statut de Jérusalem, qu'Israël et les Palestiniens revendiquent comme capitale.
       Netanyahu remet en question la contribution d’Israël à l'ONU..
    Et Trump envoie à Jérusalem (oui!) un ambassadeur chaud partisan de la colonisation.
         Sa forte relation avec Isroël, dit Trump, sera le fondement de sa mission diplomatique et un atout de poids pour notre pays, alors que nous renforçons nos liens avec nos alliés et que nous nous battons pour la paix au Moyen-Orient..

      Voilà qui est clair et prépare sûrement un avenir de conflit avec l'ONU et surtout de graves troubles prévisibles en Palestine. Mais pas seulement.
   Les perspectives de paix s'éloignent encore un peu plus....
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