Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Cray and pray

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Déni de démocratie

                                Jamais sans mon colt, ou mieux, sans mon AR-15!  Le top.

    Au pays de la liberté, le Deuxième amendement donne le droit d'avoir une arme pour une auto-défense enracinée dans l'histoire violente du pays. Que serait un citoyen sans arme(s)?
  Même plusieurs, même des fusils d'assaut. Cela varie avec les Etats, comme la réglementation, parfois purement formelle.
  Si  quelqu'un appuie sur la gâchette et détruit des vies, ce n'est pas l'arme qui tue, répète-t-on.
      On n'y peut rien, c'est la fatalité, c'est le prix de la liberté . Et la liberté est bien défendue avec 300 millions d'armes à feu pour 318 millions d'habitants, inégalement réparties il est vrai.
                       Cry and pray. Il n'y a qu'à pleurer et prier.
    C'est chaque fois pareil, chaque fois qu'il y a une tuerie de masse ou des mort d'enfants imprudents avec les joujoux de papa. Le routine. Celle d'un grand corps malade.
  On attend la suivante ou on verra plus tard...
     Le Président n'est que légèrement embarassé, mais Donald sait se recueillir et prier. C'est pour lui une affaire diabolique, c'est le mal absolu  Et le Mal est inévitable. Il frappe là où il veut. Ou peut-être une catastrophe naturelle?
    Les puissants lobbies des armes n'y sont pour rien. Ils font leur travail, les yeux souvent fermés, et le business est juteux, à l'intérieur comme à l'extérieur.
 Le jeu continue autour des machines à $ de Las Vegas, cet ancien marécage devenu marigot à crocos (Les casinos gagnent en moyenne 9 milliards de dollars par année. ) La ville de tous les superlatifs a encore gagné une étoile.
             La civilisation, elle, attendra...
  Les réformes réclamées par les anti-guns sont une douce utopie. Les plus résolus s'y cassent les dents. On ne change pas un peuple sur-armé si facilement, dans un pays où il y a plus de marchands d'armes que de de librairies. On peut faire son e-marché et les foires aux flingues abondent.
  Malgré la tuerie à la mesure de la folie de la cité des flambeurs, ce n'est pas le moment  de changer quoique ce soit  des habitudes ancestrales, qui n'ont fait que se renforcer et se sophistiquer. L'heure est au recueillement. Toujours le même discours.
    En attendant on autorise les silencieux, on permet aux handicapés mentaux de faire joujou , on peut même se procurer un bazooka ou un lance-flammes. On n'arrête pas le progrès. John Wayne n'en serait pas revenu...
     La police a pris des leçons. Les enfants aussi.
        Les plaies sont profondes. L'addiction est grande, mais bien entretenue par des intérêts qui ont leurs relais politiques généreusement soutenus.
   Qui osera amender le fameux amendement, qui a permis de tuer Luther King, les frères Kennedy, d'autres présidents et tant d'autres citoyens...?
   L'alibi du 2° amendement risque d'avoir encore de beaux jours devant lui ainsi que la bonne conscience d'une majorité de fans.  Business as usual.
                 - .C'est dans  l' air..

__________________________La bible et le fusil________

Partager cet article
Repost0

Sortir de l'abîme

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Qui arrêtera la chute d'Haïti?

                            Comme frappée par le sort, l'île n'en finit pas de partir à la dérive. Comme si elle était maudite. Cela continue et s'aggrave, au point qu'il est question de faire intervenir une force extérieure pour essayer de remettre sur pied ce pays failli.                                       Si l'intervention du Kenya aboutit à remettre un début d'ordre, notamment dans la capitale, où les gangs font la loi, il faudra du temps pour éradiquer le cycle de la violence et rétablir un certain ordre politique durable. IL faut dire que l'histoire de l'île, après des débuts prometteurs, mais un développement empêché, est marquée par des chocs politiques nombreux. Sans parler des catastrophes naturelles. Les dictatures récentes, dont celle des Duvalier, ont précipité la dégradation des structures du pays. L'intervention des USA n'y est pas pour rien.     


          S'il est un pays que l'on pourrait qualifier de "maudit" , c'est bien cet Etat insulaire, qui connaît régulièrement une succession de catastrophes. Des phénomènes qui ne sont pas seulement naturels. L'histoire ancienne et récente de Port au Prince montre qu'elle fut longtemps victime de violences externes et d'incuries internes, de corruptions dont Duvalier, soutenu par les USA, fut une figure remarquée. Le chaos s'est installé durablement et les aides internationales furent sans grands effets, mal organisées ou détournées.  Le pays, qui fut un modèle à l'époque coloniale, connut des relations "compliquées" avec son voisin US, pas toujours désintéressées, semble vivre un calvaire sans fin, Cette descente aux enfers n'était cependant pas inéluctable...Il n'y a pas de fatalité.

 

 

              ___  La "malédiction" plane sur Haïti__   Depuis trop longtemps. La descente aux enfers continue. La nature meurtrière et la gestion politique  désastreuse se conjuguent pour aller  à l'encontre des intérêts des habitants, qui, abandonnés, ne voient pas d'espoir.    La solidarité ne peut pallier à l'abandon, la catastrophe sismique et la défection des institutions, de l'Etat failli. Une décennie perdue, malgré les bonnes intentions affichées des instances donatrices qui se sont précipitées sur le grand blessé.  Des promesses trahies.

 

               Où sont passés les milliards promis pour la reconstruction?
        "....Haïti est un pays dévasté, englouti dans de violentes crises sociales et politiques. La misère y est encore plus grande qu’avant 2010. L’État n’est plus « failli », comme le diagnostiquaient les experts avant le séisme. C’est un État disparu, évanoui, qui laisse les 12 millions d’Haïtiens à la merci d’un clan qui tient la présidence de la République et de gangs criminels qui contrôlent de larges parties du territoire (lire nos précédents reportages ici et ici).     Collision du calendrier : depuis ce lundi 13 janvier, la République haïtienne n’a plus de parlement (le mandat de ses élus a expiré et il n’y a pas eu d’élections). Le gouvernement est démissionnaire depuis le printemps 2019. Le budget n’a pas été voté depuis trois ans. L’économie est en récession. L’inflation explose. Les services de base (éducation, santé, administrations) ne sont plus assurés ou si peu.   ...l’incurie et la corruption de la classe politique haïtienne, la violence des élites exercée sur une population misérable, la prédation de la richesse nationale par une douzaine de familles qui tiennent 80 % de l’économie du pays ne suffisent pas à expliquer le désastre en cours. Le bilan est aussi celui de la communauté internationale, celui des grands acteurs de l’« aide » qui, en dix ans, a accéléré la destruction d’Haïti.      « Livrée, déshabillée, nue, Port-au-Prince n’était pourtant point obscène. Ce qui le fut, c’est sa mise à nu forcée. Ce qui fut obscène et le demeure, c’est le scandale de sa pauvreté », écrivait Yanick Lahens, dans son livre Failles, publié quelques mois après le séisme de 2010. « Haïti tient une place exemplaire dans toute généalogie de la fabrique moderne de la pauvreté », ajoute-t-elle dans un texte récent.    « La catastrophe ici est de plusieurs autres grandes villes du pays. Ban Ki-moon, alors secrétaire général de l'ONU, se proclama « grand ami d’Haïti », et propulsa Bill Clinton, autre grand ami d’Haïti, à la vice-présidence de la Commission intérimaire pour la reconstruction. Il s’agissait alors de rassurer les pays donateurs – et le Congrès américain – sur la bonne utilisation des milliards de dollars à venir…"
           "...Une catastrophe qui dure depuis dix ans et se perpétue, mais dont aujourd’hui la laideur est nue », écrit également l’écrivain Lyonel Trouillot dans une tribune publiée dans Le Club de Mediapart.   ...Dès les années 2000, bien avant le séisme, Haïti avait déjà gagné son surnom de « République des ONG ». Mis sous tutelle par l’ONU en 2004, avec l’envoi d’une force armée de maintien de la paix (Minustah), le pays allait devenir le laboratoire des expérimentations les plus folles des bonnes âmes humanitaires. S’engouffrant dans les vides laissés par un État défaillant et en crise, des ONG de bric et de broc allaient se livrer à un concours Lépine du n’importe quoi (lire ici notre article de 2009).      Tant pis pour les ONG puissantes et expérimentées. Tant pis surtout pour les Haïtiens, « la fabrique moderne de la pauvreté » pouvait commencer au nom du bien et du bon. Consultants, experts avisés, associations de toutes sortes, sectes évangéliques ou doux illuminés sont venus « sauver Haïti ». Chacun avec son avis, sa recette, ses crédits. .."      
          Bref, le pire continue.
                  Un peu d'histoire ancienne et plus récente permet de comprendre pourquoi on n'en est arrivé là, par un engrenage infernal, dans cette île autrefois prospère et exemplaire dans la région.

                                                      ______________________

Partager cet article
Repost0

Ré-vo-lu-tion-naire!

Publié le par Jean-Etienne ZEN

On ne l'attendait pas là...

   Après une gouvernance hyper-verticale, jupitérienne revendiquée, hyper-présidentialiste de fait...

.      Voici venir le temps de la révolution qui vient d'en bas....!!! Un changement radical, comme l'indique l'étymologie. Un livre qu'on n'attendait pas, qui fera date. Forcément. Il s'agit de refondation, ce qui en bon français signifie partir sur de nouvelles bases, sortir de l'ornière néolibérale et purement gestionnaire, voire technocratique. Pas moins! C'est 'ailleurs déjà commencé...

    " Les Français sont fatigués des réformes qui viennent d'en haut", a déclaré le maître élyséen, prenant tout le monde de court. Ce n'est pas une révolution de palais, mais ça y ressemble.

      "Attendez-vous..." (comme disait G. Tabouis à une époque) à une révolution à venir, à une refondation, un peu comme en 1945, au moment du tournant du CNR, une vraie révolution démocratique, sur les ruines d'un fascisme régressif et antisocial.                                                                                  On se frotte les yeux, tant la conversion semble soudaine, inouïe, stupéfiante. Comme celle de St Augustin après des années d'errance ou de St Paul sur le chemin de Damas. L'hôte de 'Elysée a dû relire Montesquieu et Rousseau et s'inspirer des meilleurs défenseurs de la République, proches ou moins proches, loin des puissances économiques envahissantes, des puissants intérêts  privés, des lobbies de toutes sortes. Voici venir enfin des temps nouveaux, un ordre démocratique mieux assuré, où le pouvoir sera enfin le garant de l'intérêt général, dans la plus grande transparence, où l' équilibre des pouvoirs sera mieux assuré,  où la démocratie reprendra vigueur., dans une plus grande solidarité, au service des citoyens.        Il fallait oser. Il n'y a plus qu'à attendre......

                                                 Quoique....

 

 

Voici le Robespierre des temps nouveaux, même si on n'en attendait pas tant...

  

A moins que....

              Les mots ont-ils encore un sens?

_____________________

Partager cet article
Repost0

Obéir

Publié le par Jean-Etienne ZEN

 Une notion problématique

                              Cette notion semble aller de soi. Mais, comme souvent, une notion familière recèle souvent des ambiguïtés peu perceptibles dans son usage courant. On imagine mal une vie humaine sans une soumission à certaines contraintes ou valeurs, à commencer par l'apprentissage du langage et des règles de base. Mais l'expérience de Milgram montre que l' obéissance peut conduire au pire, comme certaines périodes historiques le montrent abondamment. De même dans que dans certaines expériences récentes. On peut légitimement parler de fragile humanité.                   L'obéissance répond à une injonction, souvent tacite, qui vient de loin.                                                                    Depuis la nuit des temps, la loi du groupe, large ou/et restreint, a prévalu sur celle des individus, et tend souvent à réapparaître. La conquête des droits fondamentaux est une tâche sans fin et des régressions sont toujours possibles, à différents niveaux.

Toujours d'actualité.

    L'obéissance n'a généralement pas bonne presse et ses connotations courantes sont très souvent négatives.
   Associée à la contrainte illégitime, au pouvoir excessif, à la servitude, à l'absence ou à la réduction de l'autonomie, elle est vue souvent comme ce qu'il faut combattre, contre toutes les formes d'oppression , d'arbitraire, physique ou culturel ou intellectuel....
  Savoir dire non, résister, s'éduquer, au cours d'une histoire où des libertés peu à peu se construisent, de manière non linéaire, sur le plan individuel ou institutionnel.
    Une certaine désobéissance a toujours ses vertus, même si l'autonomie totale est un fantasme, si la liberté absolue est un mythe. C'est sur fond de soumission à des règles que l'autonomie (relative) peut se construire. Pour une certaine liberté de penser, l'enfant doit se soumettre au langage et à un minimum de contraintes acceptables.
  Mais résister, s'autonomiser, ne vont pas de soi: il est plus "confortable" d'obéir que de se prendre en charge et d'assumer sa liberté, de suivre le troupeau que de travailler à s'émanciper, par la constitution de jugements indépendants.
    La servitude volontaire, telle que l'entendait La Boétie, favorise l'arbitraire et les excès du pouvoir.
 Pour Kant, il est si aisé d’être "mineur" ! Si j’ai un livre qui me tient lieu d’entendement, un directeur qui me tient lieu de conscience, un médecin qui décide pour moi de mon régime, etc., je n’ai vraiment pas besoin de me donner de peine moi-même.
  Comme le reconnaissait aussi Orwell, à sa manière. Le consentement peut avoir une forme positive, mais aussi souvent négative.
  L'obéissance est une notion pleine d'équivoques, du pire au meilleur. L'obéissance aux lois qu'on s'est prescrites est liberté, dans un contexte de règles légitiment discutées et volontairement acceptées, disait Rousseau.
   L'obéissance peut donc recouvrir des domaines très différents, de la nécessité légalement reconnue à la pire perversion subie. Il faut savoir de quoi on parle et qui en parle.
   D'un certain point de vue, il est permis d'obéir. D'un autre, il est nécessaire de désobéir.
     L'expérience fameuse de Milgram en dit long sur les pièges du conformisme et le caractère non spontané de la révolte légitime.
   Comme dit Frédéric GrosDésobéir requiert un certain courage, car ce qui nous retient de désobéir, c'est la peur de nous retrouver seuls
 Une expérience éthique et intime.

   Nos rapports à l'autorité, même nécessaire en son principe, sont toujours ambivalents. La confiance aveugle nous pèse moins que la critique nécessaire.
Si la perte d'autorité parentale éclairée produit les enfants que l'on sait, on sait où mène l'excès d'autorité. Ce qui rend l'éducation réussie une mission (presque) impossible, comme le reconnaissait Freud.
   Par nature l'humanité est fragile, comme la démocratie  où elle peut s'épanouir au mieux, et il faut souvent reconstruire des droits bafoués ou  abandonnés.
 _________________

Partager cet article
Repost0

La faim, problème politique

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Famines en question

              Les famines qui menacent régulièrement de par le monde ne sont pas une fatalité. Il n'est pas besoin d'être ingénieur agronome pour le constater. Cela tombe sous le sens, même quand ce ne sont pas des guerres qui en sont à l'origine, comme au Yemen et aujourd'hui dans une partie de l'Afrique du Nord, dépendant pour son blé de l'Ukraine et de la Russie. Les émeutes de la faim, récurrentes, n'ont pas que des causes naturelles, quand il y en a. La nature a bon dos. Les causes climatiques sont rarement les seules en question. La finance dérégulée peut y jouer un rôle majeur, comme on l'a vu assez souvent, comme la spéculation sur les matières de première nécessité. Les causes structurelles de la faim ne sont plus guère évoquées. Même à l'intérieur des pays développés.   


                                                                                      "... Sur une planète  qui produit assez pour nourrir toute sa population , 690 millions de personnes ne mangent pas à leur faim chaque jour . Après des décennies de baisse, l’insécurité alimentaire s’est aggravée depuis 2014, sous l’effet de la multiplication des conflits armés, des phénomènes climatiques extrêmes et des crises économiques à répétition. Elle résulte également de la défaillance structurelle d’un système agricole et alimentaire mondial profondément inégalitaire.   Si les tendances actuelles se poursuivent, le nombre de personnes sous-alimentées dépassera les 840 millions en 2030  entraînant plusieurs pays dans la famine. Il est urgent de changer de cap et de repenser en profondeur nos modes de production agricole et de distribution alimentaire, dans le respect de la nature et de l’humain. La FAO estime actuellement que 690 millions de personnes souffrent sévèrement de la faim et sont en situation de sous-alimentation chronique, c’est-à-dire dans l’incapacité d’accéder de façon régulière à de la nourriture en quantité suffisante et couvrant leurs besoins essentiels  Toutefois, si l’on évalue l’insécurité alimentaire dans son acception la plus vaste, à savoir les difficultés d’accéder à une alimentation saine et équilibrée, ce sont en réalité 2 milliards de personnes , soit environ le quart de la population mondiale, qui n’ont pas les moyens de se procurer une nourriture de qualité et suffisamment nutritive  L’insécurité alimentaire se traduisant par une détérioration de la qualité du régime alimentaire, elle accroît le risque de malnutrition, ce qui peut entraîner dénutrition ou à l’inverse, surpoids et obésité, en augmentation dans toutes les régions du monde..."                                                                                                                                                         L'OMS fait un rapport accablant, dans l'indifférence des nantis. La question des prix et de la terre est au coeur de nombreuses crises alimentaires. Comme la question, cruciale , de la souveraineté alimentaire et de la marchandisation des matières premières. _________

Partager cet article
Repost0

Il était une fois l'Amazonie

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Nouvelles perspectives.

       Cette immense contrée forestière, en voie de re-déforestation, nous apparaît comme une zône quasiment inhabitée, à la population rare et dispersée. Or l'arbre cache la forêt. Des études sur le terrain récentes nous obligent à revoir nos conceptions sur le sujet.                                                              C'en est fini de certains fantasmes concernant cette immense forêt, qui ne fut pas toujours si vierge. Ce ne fut pas toujours l'enfer vert. 

 

              Les déforestations ont parfois un côté inattendu, en permettant des découvertes improbables..
  L'Amazonie est en train de perdre son aura de mystère et de devenir un terrain de recherches infini, ouvrant la porte à l'exploration de nouvelles civilisations passées.
   La photographie aérienne a fait beaucoup évoluer les découvertes archéologiques.
      Le poumon de la planète n'a pas fini de nous étonner.
   Plusieurs millions de personnes vivaient dans cette contrée, avant l'arrivée des conquérants européens, depuis 10000 ans sans doute, le plus souvent sédentarisées, à la culture élaborée.
Levi-Strauss ne pouvait s'en douter.
 Les microbes européens ont eu raison des populations qui vivaient dans cette vaste contrée, de manière très organisée.                                                                                                                                                                                      ...Et il reste tant à découvrir!  ... Une région que l'on pensait vierge...    
                                                                                                                                                                      ______________________

Partager cet article
Repost0

Réindustrialisation

Publié le par Jean-Etienne ZEN

Réindustrialiser, disent-ils...

                                          La réindustrialisation est (re)devenue un objet de débat central dans l'horizon économique français. Après des années où la France a laissé disparaître ou filer sous d'autres cieux des fleurons de son activité économique. La volonté de relative dé-mondialisation actuelle, surtout suite à la prise de conscience de nos fragilités à la suite du l'épisode de la covid, qui a servi de révélateur, pousse les responsables économico-politiques à revenir à une souveraineté largement perdue.                                                                                                               Il fut un temps pas si lointain où Alain Minc s'imposait comme le grand gourou de la "mondialisation heureuse", de l'ouverture au grand large, transocéanique, où iraient s'exercer à bas coût des tâches et des productions qui ne nous reviendraient plus, le développement des services étant devenu le nouveau graal de l'activité économique, l'Etat abandonnant des pans de sa fonction régulatrice, conformément à la doctrine anglo-saxonne en vogue de la dérégulation généralisée. Les délocalisations à tout va passèrent par là, dans un nouvel "ordre mondial".  Aujourd'hui, le roi est nu, du fait des dogmes néolibéraux qui inspirèrent des décisions au niveau le plus élevé.


                                                                                    Point de vue: Pour Nicolas Dufourcq, qui en reste plus au niveau des symptômes que des causes profondes:    "... Entre 1995 et 2015, la France s'est vidée de près de la moitié de ses usines, et du tiers de ses emplois industriels. "En 1994-1995, on est dans un moment idéologique très particulier, à Londres, à Paris et aux Etats-Unis, où la croyance dans le libre-échange est totale. Tout le monde conçoit qu'il ne fera aucun perdant, sauf que ça ne va pas se passer comme ça", commence Nicolas Dufourcq, Directeur général de BPI France depuis sa création en 2013.                  "Un long courant est monté pendant les années 1970 sur la question de savoir si l'industrie c'était Zola ou pas. L'industrie c'était sale mais aussi extraordinairement autoritaire. A cette époque, commence à émerger une nouvelle génération de jeunes français qui ne veulent plus de ça", poursuit-il.     La politique sociale de la France est-elle une des causes de la désindustrialisation ? Oui, selon Nicolas Dufourcq, même si "ce n'est pas la seule". "Il y a eu un moment d'accélération radicale, entre 1995 et 2003, où on aurait dû prendre conscience du fait que l'industrie française pouvait être détruite, comme on a pris consciente au début des années 1960 que la paysannerie française pourrait être détruite par le traité de Rome. Au début des années 1960, on a fait ce qu'il fallait : on a créé la politique agricole commune (PAC). Mais [pour l'industrie], on a pensé que ça irait, sauf que non. On a même mis en œuvre des réformes qui étaient absolument orthogonales aux besoins de l'industrie : l'augmentation des cotisations sociales, sans parler des 35h qui ont totalement déstabilisé l'industrie française", estime Nicolas Dufourcq.   Ce débat se résume-t-il à un clivage gauche-droite ? "Non, ce qui est très intéressant dans cette affaire, c'est qu'à peu près tout le monde est coupable : l'éducation nationale, les médias, les banques, les industriels eux-mêmes qui ne s'étaient pas bien préparés." Il ajoute : "Il y a une différence incroyable entre les lièvres et les tortues : l'écart-type entre ceux qui se préparent réellement à l'avenir, par une fuite en avant dans l'innovation, et ceux qui pensent qu'on peut persévérer dans l'être. Le rôle de la BPI que je dirige est d'emmener tout le monde dans l'innovation."   Pourquoi la France est d'un des pays européens qui a vécu la plus forte désindustrialisation ? "La deuxième désindustrialisation, celle qui commence en 1995 en Europe continentale, ne touche pratiquement que la France. Il y a une spécificité française : il y a eu un contrat social contre l'industrie. Le chômage de masse créé lui-même une fuite en avant dans l'imaginaire, consistant à penser que la solution au chômage ce sont les services, que ça ne sera jamais l'industrie."    Nicolas Dufourcq estime aussi qu'il y a eu un soucis dans la formation des jeunes, avec la généralisation de l'accès au baccalauréat général, au détriment des lycées professionnels. "Tout le monde a choisi de faire partie de la bourgeoisie des villes, or l'industrie c'est la campagne. Rapidement, les familles ont compris que les lycées professionnels, ça n'était pas le lieu où on allait pouvoir capter les éloges de la société française. On a un énorme sujet aujourd'hui sur l'enseignement professionnel", poursuit-il. "La conviction de la BPI est claire : c'est que ce sont les entrepreneurs qui vont régler le problème."      "Fallait-il sacrifier l'environnement sur l'autel de l'industrie ?", l'interroge-t-on. "Il faut savoir ce qu'on veut. On est dans une explosion d'innovation technologique dans l'industrie. C'est tout à fait compatible avec l'environnement, mais il faut faire vite. Il y a une compétition à la réindustrialisation. Nous sommes beaucoup trop lents. On ne peut plus se payer le luxe d'attendre six, sept, huit ans pour avoir des autorisations pour des motifs environnementaux quand on réouvre une usine dans un village." Nicolas Dufourcq cite en conclusion de "belles histoires de réindustrialisation dans les régions françaises". "Le textile tout le monde pense que c'est mort mais pas du tout. On est en train de réinventer le textile français". "L'industrie, c'est l'amour de la machine. J'ai voulu faire ce livre car au moment où on rebascule vers un possible, le possible d'une industrie magnifique, il faut qu'on soit tous d'accord sur la désindustrialisation des années 2000"..."  ___________

Partager cet article
Repost0

En deux mots

Publié le par Jean-Etienne ZEN

__ Amalgames

__ Dérapages

__ La honte

__ Perplexité

__ Inquiétant

__ Paradoxe

__ Eux aussi

 

__ Les aidants

 

__ C'est possible                

__Les femmes en tête

__ Durcissement monétaire

__ Planche à billets

_ Un trou au château

__ Mexique et armes US      _____________________

Partager cet article
Repost0

De l'isoloir

Publié le par Jean-Etienne ZEN

  L'isoloir, objet incontournable

                                                 C'est le moment de le ressortir des greniers, cet objet d'une grande banalité.
      Trois fois rien: une petite armature de bois ou de métal soutenant un rideau, à une ou plusieurs places. 
Un bout de tissu qui fait toute la différence.
   Il est censé être le lieu où le secret du vote peut s'exercer, où un citoyen peut décider de son choix ultime à l'abri du regard d'autrui, loin de l'intimité familiale, de l'espace social, face à sa conscience et à l'intérêt général.  Seul.
   Il nous apparait aujourd'hui comme la normalité, s'imposant comme un objet indispensable, dont l'absence choquerait même un citoyen peu motivé.
      Mais il n'a pas toujours existé. Il a fallu du temps pour l'imposer.
  C'est une invention récente.

 

          " Il aura fallu attendre la loi de 1913, en France, pour son adoption qui alla de paire avec l'utilisation de l'enveloppe pour y glisser le bulletin de vote. Au préalable, l'électeur pliait en deux le bulletin de son choix et le donnait au scrutateur qui l'introduisait dans l'urne ce qui n'assurait pas réellement le secret du vote.."
    Il a d'abord provoqué la risée des députés.
On prêtait même "avec une « douce hilarité », des caractéristiques bien mystérieuses à ce que Charles Ferry désignait comme une « chinoiserie ». Après l’avoir qualifié de « cabanon », « cabinet », « cellule » et « confessionnal laïque et obligatoire », ils l’assimilaient par dérision à « l’alcôve », symbole des ébats amoureux : « Un adversaire ira même jusqu’à anticiper le temps où les femmes seraient électrices pour s’inquiéter des rencontres furtives des deux sexes dans l’obscurité… » D’autres, moins libertins, comparaient l’isoloir à un « couloir d’écoulement » servant à évacuer « des mauvaises odeurs qu’il est facile d’imaginer ». Aux égouts, quoi..."
    En Allemagne, il fut introduit plus tôt, en 1903
Il représente la  garantie du secret du vote, loin du regard d'autrui, mais fut d'abord considéré avec méfiance par les notables.
      Dans l'histoire du vote, il met fin aux pressions sur l'opinion, aux marchandages en tous genres
 Comme le souligne Garrigou, "En réalité, l’ironie des députés cachait surtout leur réticence à l’égard de la capacité universelle à voter. Ils doutaient d’autant plus de l’aptitude du peuple à faire le bon choix que le suffrage devenait incontrôlable : « L’ancienne procédure électorale du vote secret en public accomplissait en effet une fonction de contrôle censitaire du vote. Les électeurs restaient toujours sous les regards des membres du bureau de vote. En disparaissant derrière un rideau, l’électeur échappait provisoirement à tout contrôle ». Autrement dit, la « cabine » mettait en danger les hommes de pouvoir qui, pour être élu, avaient pris la fâcheuse habitude d’exercer des pressions sur les masses... Finis les votes à mains levées ou par acclamations, pendant lesquels l’unanimité était souvent la règle ! « Ainsi les débats […] dressèrent-ils un rideau de fumée d’où percent des logiques de classes sociales et des désaccords profonds, mais peu avouables, sur un principe : l’égalité des capacités politiques »
    Les manipulations en tous genres étaient monnaie courante auparavant, à la mairie comme au travail, à la ville comme à la campagne, lorsque le vote était institué.
  Ce qui ne signifie pas qu'il n'y ait pas d'autres formes de pression qui savent s'exercer en dehors de l'espace du vote...
       L'isoloir fut donc une conquête populaire, même s'il ne garantissait pas par lui-même, comme par magie, les choix éclairés, ce qui a fait dire à JP Sartre:
 « L’isoloir, planté dans une salle d’école ou de mairie, est le symbole de toutes les trahisons que l’individu peut commettre envers les groupes dont il fait partie. Il dit à chacun : “Personne ne te voit, tu ne dépends que de toi-même ; tu vas décider dans l’isolement et, par la suite, tu pourras cacher ta décision ou mentir”. »
_______________________________

Partager cet article
Repost0

Autocensure à l'école

Publié le par Jean-Etienne ZEN

        Risques présents et à venir

                                La censure peut s'exercer dans bien des domaines et de bien des manières, dans le celui de l'expression des idées, individuelles ou collectives. On songe évidemment au silence imposé à toutes formes d'opposition, orale ou écrite, dans des régimes dictatoriaux ou dans ceux qui en sont proches. Dans ce cas, l'autocensure s'exerce au niveau de la diffusion des idées, chacun se résignant à ne s'en tenir qu'à ce qui est admis par un régime qui exerce le monopole du contrôle des esprits.          S'autocensurer, c'est contrôler, par discipline ou par peur, l'expression de ses propres idées alors qu'elles sont fondées et légitimes. L'autocensure qui commence à s'exercer dans le cadre de l'enseignement, dans certaines disciplines dites "sensibles" et signalée depuis un moment par un certains nombres d'acteurs du terrain, ne manque pas d'inquiéter. Surtout quand elle n'est pas condamnée vigoureusement par ceux qui sont en charge de l'enseignement.                        Certes, ce n'est pas comme dans des écoles de certains états américains où on est tenu, sous la pression de parents ou de l'institution, à ne pas faire mention de l'évolution dans le cadre des sciences naturelles, de renoncer par idéologie, à ne pas aborder certains points d'histoire du pays peu glorieux pour son image passée, ou d'éviter en philosophie d'aborder toute réflexion critique sur certains sujets comme ceux qui portent sur certains domaines sociaux ou politique, jugés inappropriés pour la bien-pensance du moment. On ne ne parlera donc pas de Darwin ou de Freud, pas plus que l'on évoquera la notion de justice, dans le cadre d'une formation citoyenne.   


                                                                                                                                                         En France, aujourd'hui,  surtout après la tragique affaire Paty, des enseignants subissent, sans toujours le dire, des pressions, venues du milieu extérieur, d'ordre moral, religieux ou politique, qui compromettent ou réduisent leur liberté d'enseigner en toute autonomie.  "...  Pour Jean-Pierre Obin, à l’origine d’un rapport publié en 2004 sur "Les signes et manifestations d’appartenance religieuse dans les établissements scolaires", les atteintes à la laïcité ont bel et bien évolué depuis 20 ans. "Les incidents sont répartis sur l’ensemble du territoire national. Il y en a certes davantage dans les Zones d’Éducation Prioritaire mais aujourd’hui tout enseignant qui arrive dans l’Éducation nationale sait qu’il aura à affronter une telle situation un jour ou l’autre", révèle l’ancien inspecteur général de l’Éducation nationale, avant de constater une deuxième évolution. "Le premier degré, qui n’apparaissait pas en 2004, est aujourd’hui concerné au même titre que le collège ou le lycée", raconte Jean-Pierre Obin. Si c’est moins les élèves qui portent atteinte au principe de laïcité à l’école élémentaire, ce sont bien les parents qui remettent en question certaines valeurs de la République. C’est d’ailleurs la troisième évolution constatée par Jean-Pierre Obin au micro de RCF. "En 2004, on ne parlait quasiment que des élèves. Aujourd’hui, parents ou personnels de l’Éducation nationale eux-mêmes peuvent contester telle ou telle règle ou être complaisant vis-à-vis d’élèves qui transgressent les règles de vie scolaire", détaille-t-il...."                                                                                                                         Les institutions, quand elles interviennent, pour rappeler le principe d'indépendance de la parole enseignante, sont à la traine. L'inquiétude monte. Pas de vague! tel semble être le mode le mot d'ordre...                                                                                               La pression, directe ou indirecte, des idées d'extrêmes droite se fait de plus en plus sentir dans certains milieux, par l'intermédiaire de parents dits "vigilants":  "..."Chaque semaine, partout en France, des enseignant·e·s sont ciblé ··s pour avoir simplement fait leur travail, peut-on lire dans leur appel consulté par francenfo. Ils et elles se retrouvent taxé·e·s de propagande, jeté·e·s à la vindicte des réseaux sociaux, menacé·e·s jusque dans leur vie personnelle et leur vie tout court. Enseigner la réalité des faits (...) devient une prise de risques, et l’enseignement, un métier dangereux."...                                                                                                                       Il est temps de prendre la mesure du problème et on attend toujours de l'institution scolaires une réaction d'ensemble à la hauteur d'un danger qui peut devenir croissant...        ___________  

Partager cet article
Repost0